Le Vignoble de la Champagne :
Le vignoble de la Champagne en bref :
Situation du vignoble de Champagne :
Le vin est produit sur les départements de la Marne (51), de
l'Aisne (02), de la Seine-et-Marne (77), de la Haute-Marne (52) et de l'Aube
(10). |
La région Champagne |
Superficie de la vigne de Champagne :
La taille du vignoble est de 33 344 hectares classés en
AOC-AOP.
Terroir de la région Champagne, Sol et Sous-sol :
Le vignoble est planté sur des sols calcaires et marneux.
Cépages des vins de Champagne :
Les 3 cépages principaux qui composent le vignoble sont, le
pinot noir, le pinot meunier et le chardonnay. Pour le rosé de Riceys, le pinot
noir et le pinot meunier.
Rendement moyen des vignes de Champagne :
Le rendement moyen diffère d'une appellation à l'autre, de
65hl/ha pour le Champagne à 96 hl/ha pour le rosé de Riceys
Climat du vignoble de Champagne :
La vigne bénéficie d'un climat de type tempéré océanique à influence continentale.
Maisons de Champagne et Vignerons :
Il y a dans le vignoble 5 000 Vignerons et/ou Coopératives.
On compte environ 80 Maisons qui produisent du Champagne dont les fameux Moët
et Chandon, Bollinger, Salon, Ruinart, Deutz... En 2011, le vignoble a produit
190 millions de bouteilles soit un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros
dont 1,8 milliard à l’export.
Vins produits dans le vignoble de Champagne :
La production de la région est de 90% de vins mousseux, 5%
de vins rouges et 5% de vins rosés
Production du vignoble de Champagne :
La quantité de vin produit est de 2 540 000 hectolitres en
2010.
Les appellations du vignoble de Champagne :
3 Appellations d’Origine Contrôlée (AOC-AOP) et 2 Indication
Géographique Protégée (IGP).
Décret :
La première appellation reconnue pour le Champagne par l'INAO date du 22
juillet 1927. Reconnu AOC en 1936.
Histoire du vignoble de la Champagne :
Des origines pré gallo-romaine au Moyen Age.
Les origines du vignoble sont
controversées. Cela est dû à un manque cruel de sources. Néanmoins nous sommes
certains que lorsque les romains envahirent la région, ils trouvèrent déjà de
la vigne dans les alentours de Durocorter. Durocorter est le nom de l’oppidum
crée par les Rèmes 80 av JC, qui deviendra la ville de Reims. En 53 av JC,
Jules César celle définitivement le sort de la région en s’alliant avec les
Rèmes. La Reims antique passera dans la province de Belgique. Le commerce y
fleurira, les monuments et autres traces de cette époque romaine prouvent que
la ville était très prospère. Elle était desservie par sept grandes voies. Les
romains comme ils le firent partout en Gaulle, développèrent la culture de la
vigne champenoise. La région est christianisée au milieu du IIIème siècle par
l’évêque Sixte. Comme partout en Gaulle chrétienne les évêques, les moines,
reprennent les vignobles et les font fructifier. Plus tard on dit que c’est le
grand Saint Rémi qui introduisit la vigne en Champagne.
Au début du IVème siècle la
Gaulle subit les invasions barbares. Ce sont les vandales qui tardivement en
406 après avoir été repoussés, s’emparent de Reims et de ses environs. Ils
détruisent, pillent, massacrent, pour faire court ils fons leur travail de
barbares. En 451, les Huns passent sur la ville…
Quelques trentaines d’années plus
tard Clovis sera baptisé avec 3000 guerriers francs à Reims par Saint Rémi,
évêque de Reims, le 25 décembre d’une année comprise entre 496 et 506. Ce même
Saint Rémi résidait dans une villa, la villa Sparnacus, bordée de vignes près
d’Epernay. Ce baptême du premier roi chrétien des francs à Reims institua cette
ville comme « la cité des sacres » ou la « cité des rois ».
Le Moyen Age, le rôle des
abbayes et la reconnaissance des vins de « France ».
Vers 650, l’abbaye bénédictine
Saint Pierre d’Hautvillers est fondée par l’archevêque Saint Nivard. Cette
abbaye est d’une importance capitale pour le vignoble car elle était
propriétaire de nombreux domaines vinicoles. Elle perdurera jusqu’au XVIIème, siècle
qui verra la naissance du vin pétillant , création de dom Pérignon moine
bénédictin à Hautvillers ! Suivra de très près la fondation de l’abbaye de
Saint Pierre aux Monts qui deviendra rapidement très puissante possédant de
nombreux domaines viticoles et agricoles qui ont été répertoriés dans la Grande
Charte Champenoise de Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons en 1114. A
l’intérieur de cette charte on y découvre tous les domaines qui font partie
actuellement de la Champagne viticole, de Vitry le François jusqu’à Soissons,
en passant par Hautvillers, la Montagne de Reims et la Côte des Blancs. Ce
document d’une importance capitale est considéré comme l’acte fondateur du
vignoble champenois.
Après l’époque carolingienne et
la renaissance de cette dynastie lancée par Charlemagne, le royaume des Francs
voit l’avènement des capétiens avec le sacre d’Hugues Capet en 987. De ce
siècle au XIIIème la viticulture champenoise va connaître une forte expansion
et acquérir rapidement une notoriété partout en France. Les vins provenant de
Champagne sont appelés à cette époque Vins de France car ils étaient acheminés
par Rouen en passant d’abord par la Seine et par Paris. Ce n’est qu’au XVIème
que « vins de champagne » apparaîtra.
Selon Roger Dion, il est fort
probable que dès le XIIème siècle les « vins de France » étaient déjà exportés
en Angleterre, puisque nous savons qu’en 1200, ces vins coutaient plus chers
que les vins d’Anjou déjà présents sur le marché anglais. En plus d’être vendu
en dehors de France, les vins étaient aussi acheminés par la Marne et la Seine,
vers la Flandre et l’Artois ainsi qu’à Rouen. Au XIIIème la notoriété des vins
de France ne fait plus aucun doute car le roi d’Angleterre en 1275 se fait
livrer des tonneaux provenant de Reims. La renommée de ces vins est à présent
solide. On ne peut traiter les XIIème et XIIIème siècles champenois sans
aborder le rôle qu’ont eu les foires de Champagne durant cette période. Bien
qu’elles étaient surtout destinées au commerce d’étoffes, elles ont permis de
faire connaitre les vins de la région qui étaient transportés dans les
chariotes de retour vers la Flandre et la Bourgogne.
Une recherche de la qualité
constante.
Au XIVème siècle, nul doute que
les vignerons champenois avaient déjà repérés les terroirs les plus à même de
fournir des vins qualitatifs ou du moins à la hauteur des vins de Bourgogne. En
effet, les rois de France ont toujours été de grands amateurs de vins de
Bourgogne ce qui en terme commercial profité beaucoup au rayonnement de ces
vins. Les producteurs champenois l’ont bien compris et firent tout ce qu’ils
ont pu pour hisser leurs vins de « France » à la finesse des vins de Beaune
afin qu’ils se retrouvent sur la table des rois voir aux banquets. Ils s’y
employèrent du XIVème au XVIIème siècle. Et leurs efforts payèrent rapidement
puisque au XIVème déjà leurs vins sont acceptés pour les sacres avec ceux de
Beaune. Les crus sélectionnés étaient issus des vignes de la « Rivière »
c'est-à-dire proche de la Marne au détriment de ceux la « Montagne de Reims ».
En 1412, grâce à des lettres patentes de Charles VI, nous savons que le
commerce des vins de Champagne était déjà bien affirmé. Les Pays Bas sont d’excellents
clients, ils apprécient beaucoup les vins de Champagne. Ils le découvrir assez
tôt mais c’est véritablement à partir du XVème siècle et jusqu’au XVIIème
qu’ils vont intensifier les rapports commerciaux.
Au milieu du XVIème sous le règne
de François Ier, les vins de « la Rivière », étaient très appréciés à la cour.
Nous savons que depuis Charlemagne la possession et la culture des vignes
étaient protégés et encouragés par les rois. Les nobles et grands bourgeois
savaient qu’en se dotant de domaines viticoles ils étaient plus aisés de gagner
les faveurs du roi ou tout simplement de se faire remarquer. Ainsi, comme nous
le rapporte Roger Dion, les domaines s’échangent passent d’une famille à
l’autre par mariage comme cela a été le cas pour la famille des Brûlart.
Comme nous l’avons dit un peu
plus haut ce n’est qu’au XVIIème siècle que les vins de « France » prendront
définitivement le nom de vins « de Champagne », sous le règne du Bon Roi Henry
IV. C’est bien au XVIIème siècle que le vin champenois va acquérir, en plus
d’une notoriété déjà bien assise, ses lettres de noblesses. Nous devons aux
bourgeois parisiens, à la cour du XVIIème siècle et à l’excellent travail des
vignerons champenois l’incroyable destin de ce vignoble. Un événement très
important va aussi confirmer la notoriété et la noblesse de ce vignoble : Dom
Pérignon va mettre au point l’art de l’assemblage des crus avec prise de
mousse.
Le Grand Siècle,
l’avènement du Champagne et le rôle de Dom Pérignon.
C’est au Grand Siècle que les
vins effervescents apparaitront dans la région. Il naitra des caves de l’abbaye
d’Hautvillers, cette même abbaye qui a été fondée au VIIème siècle et à qui
nous devons tant. Cette abbaye vers 1650 qui produisait déjà de très grands
vins, s’est retrouvée impliquée dans une compétition d’excellence. En effet
depuis Philippe II le Hardi, l’excellence des vins à toujours été promu et les
propriétaires pouvaient ainsi gagnés en prestige. C’est à peu prés la même
bataille que la Bourgogne et la Champagne se livraient à cette époque afin de
gagner les faveurs du Roi Soleil et d’espérer pouvoir être représenter à sa
table. A cet effet l’abbaye d’Hautvillers investis dans des bâtiments et dans
un cellier afin de pouvoir mieux travailler aux perfectionnements de ses vins.
Elle engage frère Pierre en 1668 comme « régisseur ». Il s’occupe des vignes,
de la vinification et de la cave. Il était déjà connu pour son talent et son
professionnalisme.
Pierre Pérignon naquit en 1638 ou
1639, un mois de décembre. Il grandit autour des vignes que son père et ses
oncles possédaient à Sainte Menehoud dans la Marne. |
Dom Pérignon |
En plus d’un talent
certain, sa familiarité avec le raisin vient très certainement de ce patrimoine
familial auquel il participa activement et qu’il fructifia, pour notre plus
grand bonheur, jusqu’à sa mort. Il devient enfant de chœur à l’abbaye de
Moiremont puis sera reçu au collège des jésuites de Châlons-en- Champagne à 13
ans. Sa vocation monastique se confirme il entre au monastère bénédictin de la
Congrégation de Saint Vanne et Saint Hydulphe à Verdun en 1656 à l’âge de 18
ans. Il renonce définitivement à une carrière d’officier de justice comme son
père. Autour de sa vie de prière, il va recevoir une formation philosophique et
théologique solide tout en exerçant un travail pratique. Il prononcera ses vœux
définitifs et il deviendra prêtre en 1667. Cet homme était très doué, il
avait une aisance évidente quand il s’agissait de gouter le raisin et d’estimer
son degré de maturité et même sa provenance. C’était un grand viticulteur ! Il
avait très bien compris que le vin restituait après la fermentation les
qualités gustatives du raisin. Et c’est bien là qu’il eut un coup de génie,
lorsqu’il eu l’idée d’assembler des raisins de diverses provenance entre eux
afin de pallier des défauts de qualités des uns et des autres. On sait qu’avant
même l’arrivée de Dom Pérignon, les vignerons champenois étaient d’excellents
viticulteurs et vinificateurs. Dom Pérignon hérita de ce savoir-faire et le
perfectionna encore dans son souci de respecter le raisin après la cueillette
et de l’amener le plus rapidement possible au pressoir afin qu’il ne perde ses
arômes. Ainsi naturellement dans une démarche d’excellence, les raisins noirs à
jus blanc qui n’avaient pas le temps de se colorer avec la pellicule (la peau
du raisin ou est présente la couleur) donnaient du « blanc de noir » ce qui
veut dire : jus blanc de raisins noirs. Il travailla donc à l’élaboration d’un
vin d’assemblage. Puis parallèlement durant son noviciat probablement, il fit
un pèlerinage à l’abbaye de Saint Hilaire et y appris la méthode de
vinification des vins effervescents de Limoux.
A son retour à Hautvillers il
expérimente cette méthode sur les vins de l'abbaye et sur ses assemblages. La
prise de mousse se fait en bouteille. Après maints échecs et erreurs, le
Champagne voit le jour et devient un véritable succès jusqu’en Angleterre dès
l’année 1676. En 1697, il est déjà conditionné en bouteille de verre épais. Son
succès en France est considérable. Les bourgeois, les nobles s’arrachent les
vins de Champagne. Jusqu’à l’année 1720, toute l’intention est portée sur la
qualité de la mousse, qui doit répondre à des critères d’élaboration bien
précis, comme la prise de mousse naturelle en bouteille. Le Champagne des
années 1750 à 1850 ressemble déjà au Champagne que nous buvons à l’heure
actuelle. Dom Pérignon mourra en 1715 la même année que Louis XIV. Il laissera
un héritage important concernant la viticulture. Le Frère Pierre qui fut son
élève et successeur rédigera le fameux Traité de la culture des vignes, situées
à Hautvillers.
Naissance des premières
grandes maisons de négoces champenoises.
La première maison a été crée par
un drapier ! Elle a été crée par Nicolas Irénée Ruinart en 1729 à Epernay.
C’est grâce à son oncle Dom Thierry Ruinart qu’il apprit les secrets de la
fabrication du Champagne. Ruinart demeure aujourd’hui encore une grande maison
réputée pour la qualité de ses vins.
En 1743, un certaine Claude Moët,
négociant en vin à Epernay, fonde la Maison Moët. Il racheta une propriété
renommée qui connut le passage de Voltaire et de Chénier. Par la suite d’autres
personnages historiques viendront passer du bon temps en cette maison
champenoise, comme Richard Wagner, Napoléon et sa femme Joséphine. Le petit
fils de Claude Moët, Jean-Remy reprendra la direction de la maison en 1792 et
fait construire un hôtel particulier à Epernay, signe que les affaires étaient
florissantes. Ce n’est que plus tard en 1833 que Pierre-Gabriel Chandon
rentrera dans la direction de la maison. La Maison deviendra Moët&Chandon.
En 1772, François Clicquot fonde
sa maison produisant 100 000 bouteilles par an. A sa mort en 1805, sa femme
Barbe Nicole Cliquot, fille du baron Nicolas Ponsardin, reprend la maison d’une
main de maître. Douée d’un grand sens des affaires, elle fit connaître la
maison Veuve Cliquot Ponsardin, partout en Europe. En 1866, 750 000 bouteilles
étaient produit au domaine !
Un peu plus tard Florens-Louis
Heidsieck réalisera en 1780 sa première cuvée à Reims. Originaire de Westphalie
ce pasteur luthérien n’est absolument pas vigneron mais drapier. Son travail
acharné conjugué à un son talent lui permettra de créer en 1785 la Maison
Heidsieck. Les champagnes Heidsieck seront immédiatement remarqués et notamment
par la reine Marie Antoinette lors d’un séjour de Florens à Versailles.
Cependant nous n’avons aucune preuve physique de cet événement.
En 1829, une autre grande maison
voit le jour, la Maison Bollinger à Aÿ. Elle est l’œuvre de la famille
Hennequin de Villermont. Famille présente dans la région depuis 1650. Cette
maison naitra de l’association du comte de Villermont avec Jacques Joseph Bollinger
et Paul Renaudin, les deux étant issus de feu la maison Muller-Ruinart.
Renaudin mourra sans descendance mais son nom figurera sur les étiquettes
jusqu’en 1960.
Toutes ces maisons ont contribué
au rayonnement Européen et international des champagnes. Aujourd’hui il existe
284 maisons de négoce en vin de Champagne. Parmi ces maisons cinq groupes sont
cotés en bourse : LVMH, Pernod-Ricard, Vranken-Pommery Monopole, Boizel
Chanoine et Laurent Perrier.
Les crises du XIXème et
XXème siècle.
Comme tous les vignobles
français, le vignoble ne sera pas épargné par l’invasion du phylloxéra.
Néanmoins on retrouve quelques vignes francs de pieds dans ce vignoble.
C’est en 1911 que le vignoble
connaîtra une crise plutôt grave. Après le passage du phylloxera les vignes
sont ravagées. Le gel et les orages termineront le travail d’anéantissement du
vignoble. Les négociants champenois, préféreront acheter le raisin dans l’Aube
plutôt que d’acheter du raisin champenois au prix fort. Les vignerons de la
marne, s’inspirant des vignerons du Languedoc-Roussillon, vont se révolter et
feront la grève de l’impôt dans plusieurs communes de la Marne. Ils
organiseront des manifestations punitives, en détruisant des caves et des
celliers appartenant à des négociants, Aÿ et Epernay seront particulièrement
touchées par ces révoltes. Il faudra attendre le 11 février 1911 pour la
révolte s’apaise grâce à l’intervention de l’Etat qui interdit l’utilisation de
vins ne provenant pas de l’aire d’appellation « champagne ».
Mais cet édit, provoquera la
révolte des vignerons de l’Aube qui refusent de ne pas faire partie de
l’appellation champagne. Ils organiseront des manifestations, la plus forte
sera celle du 9 avril 1911 à Troyes. Le gouvernement décide de retirer la
délimitation de l’aire d’appellation. Ce qui provoque en retour une autre
révolte du côté de la Marne. Et rebelote, 6 000 manifestants mettent le feu et
pillent plusieurs maisons de champagne à Aÿ.
La seule solution que trouve le
gouvernement est de faire paraître un édit qui frustrera les deux zones
d’appellations. C’est en 1927 que le vignoble de l’aube revient dans la
délimitation de la Champagne viticole.
Aujourd’hui le vignoble s’étend
sur cinq départements : la Marne, l’Aube, l’Aisne, la Haute-Marne et la Seine
et Marne.
Paysages du vignoble de la Champagne :
Le champagne est produit dans la
zone viticole délimitée par la loi du 22 juillet 1927.
Cette zone n'est pas d'un seul
tenant, Il existe quatre zones de production de raisins qui regroupent les 17
terroirs de champagne
- la montagne de Reims (département
de la Marne) : majoritairement exposés au sud, les coteaux sont implantés sur
des sols dont la craie est profondément enfouie. Le cépage dominant y est le
pinot noir. Dans les caves de la montagne de Reims reposent des champagnes
réputés pour leur puissance, leur charpente et leur noblesse,
- la vallée de la Marne (Marne, Aisne
et Seine-et-Marne) : les coteaux sont implantés sur des sols à dominante
argilo-calcaire, à tendance marneuse. Le cépage dominant y est le meunier. Les
champagnes de la vallée de la Marne, grâce à leur grande diversité, possèdent
un séduisant bouquet, du fruité et une grande souplesse,
- la côte des Blancs (Marne) : ici,
un cépage unique règne en maître : le chardonnay. La craie affleurante y est
partout, véritable réservoir d'eau et de chaleur des sous-sols. La Côte des
blancs donne naissance à des champagnes prisés, empreints de vivacité et
d'esprit, aux arômes légers et délicats, symboles de finesse et d'élégance,
- le vignoble de l'Aube, sur la côte
des Bar (Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine dans l'Aube) : les sous-sols à tendance
marneuse y sont principalement plantés de pinot noir. Les champagnes de la Côte
des Bar sont des vins de caractère, à la belle rondeur et aux arômes complexes.
Sur un peu plus de trente mille
hectares de vigne au total, c'est le deuxième vignoble le plus septentrional de
France (après le vignoble de Moselle AOC). Il enregistre 60 à 80 jours de gel
par an. Il doit sa richesse à son morcellement, chaque village constituant un
cru, c'est-à-dire le produit d'un terroir et d'un climat ; il existe 319 crus.
Les plus grandes caves de champagne se trouvent à Épernay et à Reims.
Quelques parcelles de
l'appellation champagne (20 ha) se trouvent en Île-de-France dans les communes
de Citry, Nanteuil-sur-Marne et Saâcy-sur-Marne (Seine-et-Marne)
En 2014, l'aire géographique de
l'AOC champagne est composée de 635 communes, dont 319 pour la production de
raisins27, réparties sur les cinq départements de la Marne (51), de l'Aisne
(02), de l'Aube (10), de Seine-et-Marne (77) et de la Haute-Marne (52).
|
Vignobles champenois |
Ce terroir viticole se situe à l'est du bassin parisien, son
climat est océanique dégradé, il est sous influence du climat continental,
expliquant ses hivers frais, ses étés doux et ses pluies assez fréquentes mais
souvent peu abondantes et réparties tout au long de l'année. Le climat
océanique dégradé des vallées champenoises est, dans l’ensemble, doux : 2 °C
pendant le mois de janvier, 18 °C au mois de juillet, température moyenne
annuelle de 10 °C. Les précipitations sont modérées (entre 550 et 700 mm par
an).
Le
sous-sol :
Les
formations géologiques qui composent le sous-sol sont suivant les
endroits:
- les craies blanches du Campanien et du Turonien,
- les calcaires et les marnes du Kimméridgien,
- les formations sédimentaires du Cénozoique mises en place du Paléocène à
l’Éocène supérieur.
Les sols :
Les sols sont bruns
argilo-calcaires, profonds, bien drainés, constitués de craies, de marnes et de
alcaires durs dans la Marne et marneux dans l'Aube.
Evolution de la zone d'appellation :
Juste avant le début de la Révolution française, le vignoble
champenois s'étendait sur quelque 50 000 hectares. Dans la seconde moitié du
XIXe siècle, le vignoble connaît avec 65 000 hectares son expansion maximale
comprenant aussi 2 500 hectares dans le département des Ardennes. Après les
fléaux du phylloxéra et de la Première Guerre mondiale, le vignoble s'est
réduit à 12 000 hectares.
Au début du XXIe siècle, la surface plantée du vignoble
champenois est en augmentation : 32 341 hectares en 2007 ; 33 105 hectares en 2009
; 34 298 hectares en 2020.
Processus d'extension :
Dans les années 1970, une
première révision de la zone incluse dans l'appellation reclasse deux communes
en appellation Champagne. Dans les années 1990, onze villages supplémentaires
sont inclus dans l'appellation. Depuis 2003, une nouvelle procédure visant à
l'extension de la délimitation de l'appellation est lancée. Elle fait suite à
des contentieux devant les tribunaux qui ont poussé le Syndicat général des
vignerons à émettre à nouveau une demande de révision, au début des années
2000. 40 à 45 villes et villages sont examinés dans le cadre de cette révision.
Cette procédure, dont le but est
d'intégrer dans l'aire de production du vin de champagne quelques parcelles
dûment certifiées d'une quarantaine de nouveaux villages, fait appel aux
expertises de phytosociologues, d'historiens (pour rechercher des pratiques
viticoles anciennes) et de géologues pour rechercher les parcelles concernées
soit par les marnes du Kimméridgien, les craies blanches du Campanien ou les
sédiments du Paléocène, toutes terres qui doivent fonder le sous-sol des terres
champenoises dignes de porter la vigne. Ces experts sont mandatés par
l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao). Le verdict définitif
est attendu en 2024
Actuellement, la superficie
plantée s'établit à 33 762 hectares, dont deux tiers dans la Marne, 23,62 %
dans l'Aube ‘deuxième département),et la Haute-Marne, et 10 % dans l'Aisne et
la Seine-et-Marne.
On compte ; 4776 récoltants expéditeurs, 132
coopératives et 293 négociants pour une production (2015) de 309 millions de
bouteilles.
Appellation d'origine contrôlée :
En Champagne, on produit trois
appellations d'origine contrôlées : AOC Champagne, AOC Coteaux
champenois, AOC Rosé des Riceys.
Appellation AOC Champagne ;
Le Champagne est un vin
effervescent blanc ou rosé élaboré suivant la méthode champenoise. L’effervescence, marque d’identité du «
Champagne ». Chez les vins jeunes, elle
est soutenue et persistante. Avec l’âge du vin, elle diminue pour devenir plus
délicate et plus crémeuse. Selon la quantité de sucre contenue dans la liqueur
d'expédition, les vins peuvent être brut, sec ou demi-sec. Le Champagne est
majoritairement commercialisé en Brut, sans indication de l’année.
C'est une loi de 1927 qui
définit, aujourd'hui encore, les critères géographiques de la production du
Champagne. Depuis le 13 mars 2008, une ultime extension de la délimitation a
permis à quarante communes, désignées par un comité d'experts, d'accéder à la
prestigieuse appellation.
L'appellation « champagne » est
une AOC depuis 1936 mais, compte tenu de l’antériorité et de l’unicité
de l’Appellation Champagne, l’usage de la mention « appellation d'origine
contrôlée » sur les bouteilles est optionnelle.
Appellation AOC Coteaux
champenois :
Ce sont des vins tranquilles : rouges,
blancs ou rosés élaborés de manière traditionnelle dans l'ensemble de l'aire
d'appellation de champagne. Le plus célèbre est le vin de Bouzy grand cru de
pinot noir. Le nom de certaines communes peut être mentionné sur l'étiquette. L'appellation
d'origine contrôlée est obtenue en 1974.
Appellation AOC Rosé des Riceys :
Ce sont des vins tranquilles rosés vinifiés à
partir d'une macération courte de pinot noir sur la commune de Riceys dans
l'Aube. Ils ont un goût spécifique. L'appellation d'origine contrôlée « Rosé
des Riceys » est reconnue par un décret du 8 décembre 1947.
Les terroirs champenois sont
classés en trois catégories (cru ou village) :
- terroirs « grand cru »,
- terroirs « premier cru »,
- terroirs « autres crus
».
Sur les 319 communes que compte
l'aire de production du champagne, seuls 17 ont droit à l'appellation « grand
cru » et 44 à celle de « premier cru ».
Grand cru :
La classification « grand cru »
est la plus prestigieuse appellation dans l’échelle des A.O.C. : elle est
réservée « aux vins provenant des communes classées à 100 p. 100 » sur une
échelle reflétant la qualité des raisins.
Au début du siècle dernier, 17
communes sont sélectionnées parmi les villages classés en Grand Cru sur le
vignoble de Champagne. Cette distinction leur a été décernée en raison des
caractéristiques de leur sol et de leur exposition, particulièrement propices à
la production des meilleurs raisins. Ceci a un impact sur le prix de vente des
raisins, plus élevé lorsqu'ils proviennent de communes « Grand Cru ».
Liste des villages classés
en grand cru :
- dans la Montagne de Reims
:
Ambonnay,
Beaumont-sur-Vesle,
Bouzy,
Louvois,
Mailly-Champagne,
Puisieulx,
,Sillery,
Tours-sur-Marne,
Verzenay,
Verzy.
- dans la Côte des Blancs
:
Avize,
Chouilly,
,Cramant,
Le Mesnil-sur-Oger,
Oger,
Oiry.
- dans la Vallée de la
Marne :
Aÿ.
Premier cru :
Les villages classés en Premier
cru sont au nombre de 44, les raisins qui composent une cuvée doivent être
exclusivement issus des parcelles de ces villages pour que la mention Premier
cru figure sur l’étiquette, ou d'une parcelle d'un village classé en Grand cru,
qui a été déclassée en Premier cru.
Liste
des villages classés en premier cru :
Avenay-Val-d'Or,
Bergères-lès-Vertus,
Bezannes,
Billy-le-Grand,
Bisseuil,
Chamery,
Champillon,
Chigny-les-Roses,
Chouilly en Pinot noir,
Coligny (Val-des-Marais) en
Chardonnay,
Cormontreuil,
Coulommes-la-Montagne,
Cuis,
Cumières
Dizy
Écueil,
Étréchy en Chardonnay,
Grauves,
Hautvillers,
Jouy-lès-Reims,
Ludes,
Mareuil-sur-Ay,
Les Mesneux,
Montbré,
Mutigny,
Pargny-lès-Reims,
Pierry,
Rilly-la-Montagne
Sacy,
Sermiers,
Taissy,
Tauxières,
Tours-sur-Marne en Chardonnay,
Trépail,
Trois-Puits,
Vaudemange,
Vertus,
Ville-Dommange,
Villeneuve-Renneville,
Villers-Allerand,
Villers-aux-Nœuds,
Villers-Marmery,
Voipreux,
Vrigny.
Prix des vignobles :
En 2017, l'hectare dans la région
de la côte des Blancs oscille en moyenne entre 2 et 2,2 millions d'euros au
maximum.
Inscription au patrimoine
mondial de l'Unesco :
En 2008, un premier dossier
visant à inscrire les « paysages du champagne » sur la liste du patrimoine
mondial de l'UNESCO a été soumis, mais il n'a pas été retenu en 2009. Depuis,
fédérées au sein de l'association Paysages du champagne, les principales institutions
régionales ont préparé un nouveau dossier qui met en avant trois sites
symbolisant particulièrement la région autour du titre « Coteaux, caves et
Maisons de Champagne » :
- les crayères et le patrimoine
industriel de la colline Saint-Nicaise à Reims ;
- l'avenue de Champagne à Épernay
sur laquelle une dizaine de Maisons sont installées ;
- les coteaux historiques plantés
de vignes allant de Cumières à Mareuil-sur-Ay.
Le 4 juillet 2015, « Coteaux,
maisons et caves de Champagne » ont été inscrits au patrimoine mondial de
l'humanité.
Trois cépages de la
famille des Noiriens sont autorisés et principalement utilisés pour
l'appellation champagne :
- le chardonnay B,
raisin blanc, pour 30 % de la surface en production40, qui donne un vin frais
et délicat. Un champagne exclusivement élaboré à partir de ce cépage, que l'on
retrouve dans la région de la Côte des Blancs, est appelé « blanc de blancs »,
- le pinot noir N,
raisin noir à pulpe incolore, pour 38 % de la surface en production40, donnant
un jus blanc car les peaux n'ont pas le temps de teinter le jus lors du
pressurage, produisant un vin charpenté et au bouquet fin,
-le meunier N,
nommé morillon au Moyen Âge, raisin noir à pulpe incolore lui aussi, un peu
plus tardif que le pinot noir, pour 32 % de la surface en production qui
donne un vin proche du pinot noir, mais plus fruité et avec une aptitude de
garde plus réduite.
Si ces pourcentages ne préjugent
en rien de ceux utilisés, par chaque producteur, lors de l'assemblage de
chacune de ses cuvées annuelles, le fait est que le plus célèbre des vins
blancs est majoritairement issu de raisins noirs
Cinq autres cépages sont
également autorisés dans l'élaboration du champagne, mais ils restent très
marginaux sur des aires très limitées (93 hectares seulement sur plus de 33
500, soit 0,3 % de la zone d'appellation) :
arbane ,
petit meslier ,
pinot gris vrai (appelé «
fromenteau »),
pinot blanc vrai (appelé «
blanc vrai »).
Reste le cas du gamay
qui n'est pas un pinot. Son utilisation est très controversée par les
producteurs et fait toujours l'objet d'une autorisation temporaire dans le seul
département de l'Aube.
Vinification : méthode champenoise
Principales spécificités
L'élaboration du champagne
présente sept principales particularités parmi les grands vins français : - -- cueillette
manuelle, pressoir spécifique, assemblage, deuxième fermentation en bouteille, remuage,
dégorgement et dosage, ainsi qu'un temps de maturation minimum.
Le vin de Champagne est élaboré
selon la méthode champenoise, parfois appelée méthode traditionnelle, qui
consiste principalement à opérer une double fermentation du moût, la première
en cuves, la seconde dans la bouteille même, en cave. La croyance populaire
veut que cette méthode soit l'invention de dom Pérignon, moine de l'abbaye
d'Hautvillers, près d'Épernay, dans le dernier quart du XVIIe siècle.
Aujourd'hui, les historiens s'accordent plutôt pour dire qu'il est seulement à
l'origine de la technique de l'assemblage.
Plantation :
Dans les 275 000 parcelles dont
la superficie moyenne se situe aux alentours de 18 ares, le mode de plantation
est aussi régi de façon très stricte. Ceci se traduit par des normes de
plantations bien établies : la distance d'écartement entre chaque rang de vigne
ne doit pas dépasser les 1,50 mètre. De plus, à l'intérieur d'un même rang, les
souches doivent être distantes d'une distance comprise entre 0,90 mètre et 1,50
mètre.
Rendements:
Une particularité de la Champagne
est que les rendements viticoles sont exprimés dans les décrets en kilogrammes
de raisin par hectare, et non en hectolitres de vin par hectare comme pour tous
les autres vignobles. Selon le cahier des charges de l'appellation champagne
(décret du 22 novembre 2010), le rendement d'entrée en production est fixé à 10
400 kilogrammes par hectare (soit environ 65 hectolitres par hectare), tandis
que le rendement butoir l'est à 15 500 kilogrammes par hectare (soit environ 97
hectolitres par hectare).
👉 Quelques chiffres des
rendements (hectolitres/hectare)
Champagne : 65hl/ha à
97hl/ha ,
Champagne grand cru : 65hl/ha
à 97hl/ha 10 400kg/ha,
Champagne premier cru : 65hl/ha
à 97hl/ha 10 400kg/ha,
Coteaux champenois ; 65hl/ha
à 97hl/ha 10 400 à 15 500 kg/ha,
Rosé des Riceys ; 65hl/ha à
96hl/ha 10 400 à 15 500 kg/ha.
En 2014 La charge maximale
moyenne à la parcelle est fixée à 19 700 kilogrammes de raisins à l’hectare44,
soit environ 125 hl/ha.
Ces rendements élevés sont
tempérés par la forte densité des pieds de vigne : les meilleures parcelles
sont à 10 000 pieds par hectare tandis que la moyenne pour tout le vignoble de
Champagne est supérieure à 8 000 pieds par hectare (la densité minimale légale
à raison de 1,25 mètre entre chaque pied45). La charge prévue à la taille est
de 17 grappes par pied maximum.
Dans la méthode champenoise, la
notion de rendement est double :
- À la vendange :
Chaque année, le CIVC fixe un
rendement maximal à l'hectare. Les quantités récoltées au-dessus de cette
limite sont déclassées ou peuvent être conservées (bloquées), dans l'attente
d'un déblocage éventuel, qui peut ne jamais intervenir.
- Au pressurage :
Outre la spécificité du pressoir
champenois, large et bas pour éviter que le moût ne se colore au contact de la
peau des raisins noirs, le rendement est, lui aussi, réglementé au pressurage.
Depuis 1993, pour chaque unité de 4 000 kilogrammes (appelée « marc »), on ne
peut obtenir qu'un maximum de 2 550 litres, répartis en deux « presses » :
- dix premières « pièces »
(tonneau ou fût de 205 litres), les meilleures, appelées « cuvée », soit 2 050
litres,,
- 500 litres appelés « première
taille ».
Au-delà, le supplément, la «
rebêche », n'a plus droit à l'appellation champagne. La « deuxième taille » a
été supprimée à partir de 1993.
160 kilogrammes de raisin
produisent 102 litres de moût qui, après les pertes à la vinification (1,5 %)
et au dégorgement (0,5 %), donneront 100 litres de vin commercialisable, soit
133 bouteilles de 75 centilitres.
Première fermentation :
La première fermentation, appelée
fermentation alcoolique, est identique à celle que subissent les vins
tranquilles (c'est-à-dire non effervescents). Elle peut être suivie - mais ce
n'est pas toujours le cas - d'une fermentation malolactique. Quelques maisons
sont réputées pour ne pas pratiquer cette fermentation malolactique, afin de
préserver l’arôme naturellement fruité et la vivacité du vin. Le moût est le plus
souvent vinifié en cuve. Certains préfèrent néanmoins travailler à l'ancienne
et vinifier en fût de chêne.
Assemblage :
En début d'année (qui suit la
récolte), après plusieurs filtrages, les vins sont suffisamment clairs pour
être dégustés et permettre de procéder à l'étape de l'assemblage, mariage en
proportions variables chaque année, des vins de cépages, terroirs et millésimes
différents (aucune autre AOC en France ne permet ce type de mélange de
vins de différents millésimes). En fonction des cuvées et des années, on peut
arriver à marier jusqu'à trois dizaines de crus et vins de réserves différentes.
Ces assemblages appelés « BSA
» (brut sans années), représentent globalement 83 à 84 % des ventes,
mais selon les pays entre 70 % (Japon) et plus de 90 % (Belgique, Allemagne,
Italie) des ventes de champagne. Ces assemblages se sont développés à partir du
milieu du XIXe siècle, lorsque les producteurs ont décidé, à la demande des
clients britanniques, de rompre avec les champagnes aux goûts trop « sirotés »
avec leur excessif dosage en sucre.
Ces assemblages constituent
autant de puzzles réunissant les trois cépages champenois, pouvant provenir des
321 villages champenois dont la qualité des raisins est cotée entre 80 et 100
%, et de plusieurs années de vendanges, appelés « vins de réserve » et
conservés dans les caves champenoises. La participation de ces réserves à la
composition de la cuvée peut varier de 10 à 50 %.
Depuis quelques années, les BSA
peuvent aussi se décliner en « blanc de blancs », « blanc de noirs », « peu
dosé », « pas dosé », « grand cru » et « premier cru », mais ces variantes ne
représentent qu'un faible volume.
La bibliographie indique que,
dans le milieu du XIXe siècle, une partie du cidre produit dans le département
des Ardennes était « vendue à des fabricants de vins de Champagne », pour
l'assemblage50. Ce ne semblait pas, alors, une pratique choquante.
Stabilisation tartrique du
vin ou passage au froid :
L'acide tartrique, acide naturel
du vin de Champagne, cristallise à basse température en présence de calcium ou
de potassium. Ces microcristaux transparents de bitartrate de potassium ou
tartrate de calcium, appelés « gravelles », peuvent apparaître sous forme de
paillettes incrustant le bouchon ou précipiter sous forme d'un dépôt visible au
fond des bouteilles lorsqu'elles sont mises au frais.
Cette cristallisation n’altère
pas la qualité organoleptique ou hygiénique du vin mais perturbe son remuage et
favorise le gerbage (jet excessif de mousse) à l'ouverture de « bouteilles
gerbeuses ». Afin de prévenir ce phénomène qui peut faire perdre de 10 à 50 ml
de vin au débouchage, la précipitation de ces cristaux en cuverie est soit
favorisée (passage au froid en stabulation ou ensemencement par ajout de crème
de tartre puis filtration des cristaux), soit inhibée (inhibiteur de
cristallisation : carboxyméthylcellulose, acide métatartrique).
Deuxième fermentation :
Au moment d'embouteiller le vin
de base ainsi obtenu — la cuvée de l'année — on lui ajoute la liqueur de
tirage, composée de levures et de sucre. Cette liqueur de tirage enclenchera la
dernière fermentation, dite prise de mousse. C'est cette deuxième fermentation
qui, pour une bouteille de 75 cl, donne naissance à 10 g de dioxyde de carbone
dissous correspondant à un dégagement potentiel d’environ 5 litres de CO2. La
bouteille est alors bouchée par une cartouche plastique appelée bidule
recouverte d'une capsule métallique analogue à celle des bouteilles de bière.
Suit la période de vieillissement du vin, d'une année environ pour les non
millésimés, à trois ans et plus pour les cuvées millésimées. Les bouteilles
sont descendues en cave profonde et couchées à l'horizontale
Comme la première, cette deuxième
fermentation produit des lies abondantes dont on devra débarrasser le vin par
la suite.
Remuage :
Après ce vieillissement, on
déplaçait autrefois les bouteilles sur des supports spéciaux en bois, appelés «
pupitres » (invention de ces râteliers à trous obliques en 1813 par Antoine
Müller, employé de la maison Clicquot, remplaçant les bacs à sable utilisés par
les moines), en forme de V renversé et comportant des perforations, où elles
sont penchées, le goulot vers le bas. Les négociants et les coopératives ont
abandonné cette technique, mais elle se pratique encore fréquemment chez les
petits vignerons qui ne sont pas équipés de moyens automatisés, et elle tend à
réapparaître dans les grands domaines qui souhaitent conserver une image
traditionnelle. Chaque jour, les bouteilles sont remuées, c'est-à-dire tournées
d'un quart de tour, d'un mouvement sec, afin de décoller les lies de la paroi
de la bouteille et de les faire descendre vers le goulot. Une rotation alternée
(d'abord à droite, puis à gauche), complétée par le relèvement progressif de la
bouteille, finit par regrouper la totalité des lies (le dépôt) contre la
capsule. Au bout d'environ deux mois, toutes les lies sont rassemblées contre
la capsule. Les bouteilles sont alors stockées la pointe en bas, « sur pointe
»
Le remuage peut être mécanisé et
se faire à l'aide de Gyropalette (marque déposée).
Dégorgement et dosage :
Pour chasser le dépôt, on plonge
alors le haut du col dans un bain de saumure à - 25 °C, pendant quelques
minutes, créant un petit glaçon qui emprisonne le dépôt. En ôtant la capsule,
le dépôt et le glaçon sont expulsés par le gaz sous pression (environ 6
atmosphères), c'est l'étape du dégorgement. Les quelques centilitres ainsi
perdus sont remplacés par un mélange de vieux vin et de sucre, appelé liqueur
d'expédition : c'est l'étape du dosage. La quantité de sucre présente dans la
liqueur va déterminer si le champagne sera (Règlement de l'UE) :
- pas dosé,
- extra-brut,
- brut,
- extra-sec,
- sec,
- demi-sec,
- doux.
Pour les champagnes non dosés :
après le dégorgement, on complète le niveau de la bouteille avec du vin seul,
au lieu de la liqueur d'expédition. Ce sont des champagnes très « nature »,
parfois appelés brut nature. On en trouve, par exemple, auprès des maisons Drappier
à Urville, Georges Vesselle à Bouzy, Laurent-Perrier à Tours-sur-Marne, Paul
Goerg à Vertus, Piper-Heidsieck à Reims, Ayala à Aÿ, ou Pol Roger.
Habillage :
Une fois le dégorgement effectué,
dosée ou non, la bouteille de champagne est bouchée avec son célèbre bouchon de
liège maintenu par son muselet, avant d'effectuer, en cave, un ultime
vieillissement (maturation) avant commercialisation. Au fur et à mesure des
besoins, on prélève sur ce stock les bouteilles qui sont alors étiquetées et
mises en caisses pour expédition.
Le vin de Champagne est le fruit
d'une subtile élaboration effectuée tout au long de sa vinification et qui va
donner ses caractéristiques au produit prêt à être consommé. Les choix faits
par chaque Maison lors de ce processus détermineront, outre le type de vin, la
marque gustative de celle-ci vis-à-vis du public. Les bruts représentent entre
80 % et 85 % de la production, mais il existe une douzaine d'autres variétés de
champagne, dont certains restent confidentiels.
La typicité d'un champagne
peut être déterminée :
- lors du pressurage :
- le champagne rosé, seul vin
rosé français pouvant être fabriqué en assemblant du vin rouge (de Champagne)
avec du blanc. Il peut aussi être obtenu en laissant la peau des raisins noirs
colorer le jus, aussitôt après le pressurage. C'est la « saignée ».
Ces deux types de champagnes
rosés se distinguent à la fois par leur robe (rose ou orangé) et par leurs
arômes (plus ou moins vineux). Le champagne rosé, dont la demande s’accroît
depuis quelques années, représente moins de 5 % de la production.
Lors de la fermentation : le
maître de chai permettra la fermentation malolactique s'il désire un champagne
structuré ; il l'évitera - et arrêtera donc la fermentation au terme de la
fermentation alcoolique (s’il souhaite un vin plus vif).
Au XIXe siècle, un champagne
rouge avait également été élaboré.
- lors de l'assemblage :
Assemblage traditionnel :
Comme son nom l'indique, c'est
celui qui est le plus pratiqué. Il consiste en un mélange de cépages, de crus
et de vins de réserve d'années diverses, dont la répartition, privilège des
négociants, est un choix remis en question chaque année, afin de préserver, au
fil des ans, le style du vin propre à chaque Maison, C'est aussi durant cette
étape qu'est le plus fréquemment réalisé le champagne rosé, par assemblage
d'une cuvée de vin blanc avec une cuvée de vin rouge de Champagne.
Millésimé :
Le champagne millésime est un
champagne produit avec des raisins d'une seule année
Soumis à aucune réglementation,
le choix de ne sélectionner qu'une année unique dans l'élaboration produit des
champagnes atypiques, au caractère marqué et qui ne sont pas forcément dans la
lignée habituelle des Maisons, mais dont la grande qualité honore celles-ci.
Ils représentent autour de 5 % de la production,
Cuvée de prestige :
Ces cuvées spéciales de grande
qualité sont encore plus liées au choix des Maisons (certaines en font
plusieurs) mais le marché est dominé par quelques stars. Elles sont la catégorie
la plus huppée de la production et en représentent à peu près 5 %.
Assemblage non traditionnel
:
- blanc de blancs :
C’est un vin issu du seul cépage
blanc, le chardonnay, qui donne un champagne au goût frais et délicat
- blanc de noirs :
Élaboré à partir de raisins
noirs, pinot noir ou meunier ou les deux, et caractérisé par la force du
premier et/ou le fruité du second. Parmi les « blancs de noirs » mono cépages,
il est bien plus fréquent de trouver un 100 % pinot noir qu'un 100 % meunier.
Lors du dosage, c'est la
teneur en sucres de la liqueur d'expédition, utilisée immédiatement après le
dégorgement, qui détermine la qualité du vin : brut nature, brut, demi-sec,
etc.
- brut nature (pas dosé)
aussi appelé non dosé, brut zéro, ou dosage zéro (dénominations optionnelles,
ce vin pouvant aussi être commercialisé en « extra brut » ou « brut ») :
catégorie définie par le législateur en 1996, elle implique qu'aucune addition
de sucre ne soit effectuée après la prise de mousse, et la teneur en sucre
résiduel doit demeurer inférieure à 3 grammes par litre. Dans ce type de vin,
le producteur ne peut maquiller un manque de qualité. Il existe un intérêt
croissant pour cette catégorie, par simple effet de mode, mais aussi par son
côté allégé en sucre,
- extra brut : de 0 à 6
g/l (dénomination optionnelle, ce vin pouvant aussi être
commercialisé en « brut ») : Laurent-Perrier est la première maison à avoir mis
sur le marché en 1981 un champagne extra-brut en se servant d'une base de vin
de 1976. À l'époque, le fromager Androuet avait déclaré que « pour la première
fois il avait trouvé un vin qui mettait en valeur son fromage préféré, le
vacherin » et Jacques Puisais, une sommité du monde de la gourmandise, a dit
avoir « trouvé le seul vin capable d'accompagner un havane » ,
- brut : moins de 12 g/l
(peut inclure des vins de 0 à 6 g/l dont le goût est estimé de type « brut ») :
Alors qu'au XVIIIème siècle la qualité demi-sec était très prisée,
en 1876 fut élaboré le champagne brut pour satisfaire les désirs des
Britanniques amateurs de vins secs, ce qui n'était pas le cas des Français à
l'époque,
- extra sec (ou extra
dry) : entre 12 et 17 g/l,
- sec (ou dry) : entre
17 et 32 g/l,
- demi-sec : entre 32 et
50 g/l,
- doux : plus de 50 g/l
.
Lors de la maturation :
outre le type de cépage utilisé qui détermine l'aptitude de garde du vin,
quelques Maisons font le choix de ne commercialiser certaines cuvées qu'au
terme de plusieurs années de maturation, laissant ainsi le vin développer son
arôme, ce qui marquera d'autant plus son caractère par rapport au reste de la
ligne.
Par ailleurs, l'importance du
terroir a fait émerger 17 grands crus, expressément reconnus grâce à leurs
grandes qualités spécifiques.
Enfin, on élabore aussi en
Champagne des vins tranquilles, non effervescents, des vins clairs appelés
aussi « nature ».
les trouve encore sous deux appellations :
- Les coteaux champenois
(rouges, blancs ou rosés), dont les plus célèbres sont produits sur les
communes de Bouzy, Vertus et Damery. Il n'existe pas de chiffres officiels
concernant les bouteilles produites car le raisin étant à prendre sur
l'appellation Champagne, ces bouteilles sont comptabilisées au titre de
Champagne,
- Le rosé-des-Riceys,
produit exclusivement sur la commune des Riceys, dans le département de l'Aube.
Une variété de prise de mousse,
qui n'est plus commercialisée : le crémant de Champagne, au pétillant plus
léger, dont la pression n'était que de 3 atmosphères.
Le raisin de Champagne est
également utilisé pour élaborer un apéritif, le ratafia, et une eau-de-vie, le
marc de champagne, qui ne doit pas être confondue avec la variété de cognac
appelée « fine champagne ».
La bouteille de champagne
classique a une contenance de 75 cl ; elle est plus épaisse et résistante que
les bouteilles d'autres vins, afin de pouvoir résister à une pression de gaz de
six atmosphères. Le fond du flacon est aussi fortement creusé pour la même
raison, ce qui permet au remueur de bouteilles de pouvoir y glisser son pouce
et aux adeptes de l'art du « service à la champenoise », de tenir la bouteille
par le fond. Une seule marque propose une bouteille à fond plat transparente,
il s'agit de la célèbre cuvée « Cristal de Roederer ». Le tsar Alexandre II de
Russie, qui craignait pour sa vie, avait exigé ce type de bouteilles afin de
vérifier facilement qu'aucune bombe ne soit dissimulée dans le fond de la
bouteille.
Les négociants champenois ont
créé au XIXe siècle une série de bouteilles de diverses contenances. À noter
que, pour les vins de Bordeaux, certains noms de bouteilles correspondent à des
contenances différentes des appellations champenoises ; seuls la demi-bouteille,
la bouteille et le magnum y sont couramment utilisés, les autres formats sont
généralement remplis avec du vin déjà fermenté :
- le huitième : 9,4 cl
(inusité),
- le quart : 18,75 ou 20 cl
(utilisé par les compagnies aériennes et parfois dans les boîtes de nuit),
- la demie : 37,5 cl (vendue
en restaurant) ,
- le médium : 60 cl (inusité),
- la bouteille : 75 cl
(la plus vendue),
- le magnum : 1,5 l
soit deux bouteilles. L'expérience montre que le vin de Champagne se
conserve le mieux dans un magnum, il y vieillit plus lentement, assurant au
nectar une excellente longévité. Un magnum de champagne déçoit rarement et il
est recommandé au-delà de quatre à huit convives ; à l'opposé, le champagne en
demie - et a fortiori en quart - ne bénéficie pas des meilleures conditions de
vieillissement.
- le jéroboam : 3 l
soit quatre bouteilles, est le plus demandé des grands flacons.
Les contenances supérieures au
jéroboam sont très rares, bien que leur dimension et leur esthétique accentuent
le caractère festif des événements, les flacons, fragiles et très chers à
produire, deviennent rapidement peu pratiques à manipuler.
Toutes les bouteilles de
contenance supérieure au jéroboam portent des noms bibliques, à l'exception du
souverain (26,25 litres) et du primat (27 litres). À noter que, lorsqu'on
achète un jéroboam ou un flacon de taille supérieure, rien ne prouve que le premier
tirage ait eu lieu dans le flacon reçu.
Les flacons subissent un test de
résistance à la pression avant de recevoir le vin. La valeur de référence est
de 6 bars, soit 30 à 40 % de plus que la valeur réellement obtenue dans le vin.
Le test ne concerne qu'un échantillon pour petits formats (jusqu'au magnum),
mais est appliqué à l'ensemble des flacons pour les autres formats. Les
explosions de bouteilles (en cave), qui pouvaient encore atteindre 1 à 2 % il y
a une cinquantaine d'années, sont désormais extrêmement rares, voire nulles.
Le choix de noms bibliques reste,
pour le moment, inexpliqué. Certains ont voulu y voir l'empreinte des familles
protestantes qui sont venues s'installer en Champagne. En fait, il semble que
la source de cet usage soit beaucoup plus ancienne car, dès les années 1370, on
trouve la trace du « jéroboam », appelé « roboam » et du « balthazar » dans
l'œuvre poétique d'Eustache Deschamps.
- le réhoboam : 4,5 litres
soit six bouteilles, qui n'est plus commercialisé depuis 1983 ,
- le mathusalem : 6 litres
soit huit bouteilles,
- le salmanazar : 9 litres
soit douze bouteilles ,
- le balthazar : 12 litres
soit seize bouteilles,
- le nabuchodonosor : 15
litres soit vingt bouteilles, soit de 120 à 140 flûtes.
Certains négociants ont récemment
introduit des flacons aux contenances encore plus extravagantes :
- le Salomon : 18 litres, soit
24 bouteilles, créé par la Maison Drappier,
- le Souverain : 26,25 litres,
soit 35 bouteilles,
- le primat : 27 litres soit
36 bouteilles, créé par la Maison Drappier, fait référence au Primat des Gaules
- le melchizédec : 30 litres,
soit 40 bouteilles. Ce flacon de 54 kilos, inventé par Michel Drappier
(côte des Bar), doit son nom à un ancien roi de Salem (aussi orthographié
Melchisédec), empli de brut « Carte d'or », a été tiré initialement à dix
exemplaires et vendu au prix de 2 925 euros. Fabriqué par un verrier italien,
son prix de revient vide est de 750 euros. Chaque année dix exemplaires sont
commercialisés.
Un moyen mnémotechnique permet de
mémoriser les principales tailles de bouteilles dans l'ordre croissant de
contenance : « Car de bon matin je remarquais mal sa banalité naturelle »
(Quart / Demi / Bouteille / Magnum / Jéroboam / Réhoboam / Mathusalem / Salmanazar
/ Balthazar / Nabuchodonosor).
La première représentation d'une
bouteille de champagne date de 1735 avec le tableau Le Déjeuner d'huîtres de
Jean-François de Troy. C'est dans une de ces bouteilles, qu'il trouvait « la
plus belle », que Nicolas Appert confectionna ses premières conserves en 1795.
En 2010, Le Comité
Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) lance un nouveau standard de
bouteille, plus légère (835 g. contre 900 g. auparavant) afin de réduire
l'empreinte carbone et les frais de transport.
Le bouchon de liège des
bouteilles de champagne est célèbre pour sa forme en champignon, plus complexe
que celle cylindrique des bouchons utilisés pour les autres vins. En fait,
cette forme lui est conférée par le goulot de la bouteille dans lequel il n'est
que partiellement inséré.
Il est, au moment de
l'embouteillage, cylindrique et de fort diamètre (31 millimètres). Pour que le
bouchon puisse entrer, il est nécessaire de le mettre en place par compression
(réduction forte du diamètre à 17 millimètres) dans le col de la bouteille, sur
la moitié de sa longueur, puis de l'écraser en forme de champignon pour
recevoir le muselet. Ce bouchage « en force » permet de s'assurer qu'il ne
sautera pas tout seul, sous la pression du gaz dissous dans le vin. Avec le
temps, le bouchon perd son élasticité naturelle. La partie du bouchon située au
niveau du goulot est déformée lors de l'écrasement nécessaire à la mise en
place du muselet et se dessèche plus vite que celle en contact avec le vin.
D'où la forme au moment de l'ouverture de la bouteille, plus étroite au niveau
du col. Cela est de plus favorisé par la différence de qualité des lièges (de
plus en plus chers) constituant le bouchon. En laissant tremper un bouchon
usagé, il reprendra en partie sa forme originelle
Du fait de la différence d'aspect
des lièges, on distingue nettement deux ou trois parties :
- la tête, parfois appelée
manche et partiellement engagée dans le goulot, est constituée d'un aggloméré
de liège. Cette méthode de fabrication autorise des tailles de bouchons bien
supérieures à ce qu'il est possible de récolter aujourd'hui sur les arbres. De
moindre qualité et représentant la plus grande partie du bouchon, cette partie
n'est pas en contact avec le vin,
- le corps, constitué de
deux rondelles de liège massif aux plis croisés, est collé à la base de la
tête. En contact avec le vin, cette partie « noble » assure l'étanchéité du
flacon.
Une fois assemblés, meulés et
poncés, les bouchons font l'objet d'une sélection individuelle et sont
généralement traités en surface (paraffine solide), pour garantir leur
étanchéité et favoriser leur introduction dans la bouteille.
- Au-dessus du bouchon, une
plaque en fer-blanc est maintenue, avec le bouchon, par du fil de fer préformé,
appelé « muselet ». Cette plaque empêche le fil de fer de s'enfoncer
dans le bouchon. Le muselet est repris sur la collerette du goulot et maintient
le bouchon, qui ne peut alors plus être éjecté par la pression dans la
bouteille. Les plaques de muselet (également appelées improprement « capsules »
dans le langage courant) sont devenues des objets de collection, la «
placomusophilie ». Il s'agit d'une invention du docteur Jules Guyot, brevetée
en 1844 par son employeur, la maison de vins de Champagne Jacquesson à Châlons-en-Champagne.
En 2009, un nouveau type de
bouchon de champagne fait son apparition. Nommé Maestro, il permet d'ouvrir la
bouteille avec facilité, tout en conservant le bruit caractéristique des
anciens bouchons.
L'étiquette d'une bouteille de
champagne, donne des indications sur ses particularités.
On trouve notamment des
informations sur sa provenance et la façon dont il a été conçu, comme la
marque, le nom de l'élaborateur, le dosage (brut, sec, zéro dosage, etc.), le
millésime — ou, en son absence, la commune d'origine des raisins et parfois, la
cotation qualitative des raisins : « grand cru » pour les dix-sept communes qui
ont le droit à ce titre, ou « premier cru » pour les quarante et une autres.
Le titrage alcool, la présence de
sulfites et la contenance du flacon doivent être indiqués, ainsi qu'un code de
deux lettres qui permet de savoir comment le champagne a été élaboré :
RM : Récoltant-Manipulant.
Le champagne provient d'un vigneron qui élabore, met en bouteille et
commercialise sa propre cuvée à partir de ses propres vignes ; il peut
prétendre au label "vigneron indépendant". Il doit vinifier et
commercialiser uniquement le produit de ses parcelles pour avoir droit à la
dénomination « champagne de vignerons » dans la limite fixée annuellement par
le CIVC.
RC : Récoltant Coopérateur.
Le viticulteur assure l'intégralité du travail de la vigne jusqu'à la récolte.
Il confie ensuite ses raisins à sa coopérative pour qu'elle élabore le vin ou
utilise simplement leur machine, puis récupère tout ou partie des bouteilles
terminées pour les commercialiser à leur nom. Cette catégorie est très proche
de la RM, comme ce dernier le RC ne peut commercialiser que les bouteilles
équivalentes à leur surface pour avoir droit à la dénomination « champagne de
vignerons » dans la limite fixée annuellement par le CIVC.
NM : Négociant Manipulant.
Maison de Champagne qui achète du raisin à d'autres vignerons, éventuellement
pour compléter ses propres vendanges, et qui s'occupe ensuite de vinifier et
commercialiser ses bouteilles.
CM : Coopérative de
Manipulation. Les adhérents d'une coopérative fournissent les raisins
qui vont être pressés et assemblés dans ses locaux, puis il est ensuite
commercialisé sous la marque de la coopérative.
SR : Société de Récoltants.
Assez rare, souvent issus d'une même famille, ces vignerons s'associent pour
vinifier et commercialiser leurs champagnes.
MA : Marque d'Acheteur.
Ce sont des marques de grandes surfaces, de restaurant ou de caviste qui
vendent du champagne avec leurs étiquettes personnalisées.
ND : Négociant Distributeur.
C'est un négociant qui achète des bouteilles terminées à d'autres opérateurs,
et les commercialise sous sa propre marque.
Le Champagne et la santé :
Par
sa teneur en alcool, la consommation excessive de vin de Champagne est nuisible
à la santé.
Sa
consommation est spécialement déconseillée aux femmes enceintes, en raison des
effets possibles de l'alcool sur le développement du fœtus. Également comme
toute boisson alcoolisée, il peut engendrer une dépendance. L'OMS reconnaît
l'alcoolisme comme une maladie et le définit comme des troubles mentaux et
troubles du comportement liés à l'utilisation d'alcool
Cependant, le vin de Champagne
fut longtemps chaleureusement recommandé en œnothérapie au motif qu'il «
dissipe les états nauséeux et soutient le moral ».
En 1718, dans son traité sur les vins de
Champagne, le chanoine Godinot assurait : « De tous les vins, il n'en est pas
de meilleur pour la santé qu'un vin gris de Champagne, ou de couleur œil de
perdrix. ».
Ses qualités :
- son gaz carbonique provient
uniquement de la seconde fermentation, il n'est pas ajouté, comme l'est celui
de certains vins mousseux et des boissons gazéifiées,
- le champagne n'irrite pas
l'estomac malgré un pH très faible, il ne nuit pas à la digestion, mais
l'améliore, en dissolvant les graisses et en évitant les ballonnements,
- comme tous les vins blancs
secs, il est diurétique et aide à éliminer les excès,
- il est riche en sels
minéraux assimilables, en particulier en potassium, en calcium, en magnésium et
en soufre, et possède donc des propriétés dépuratives, détoxicantes et
anti-inflammatoires.
Il agit ainsi sur les
rhumatismes, les rhumes et les allergies :
- il contient aussi des
oligo-éléments, dont le zinc, utile à la régulation de l'influx nerveux et,
avant l'utilisation des anxiolytiques, le champagne était reconnu comme
antidépresseur et anxiolytique. Il contient aussi du phosphore et du lithium,
importants pour la régulation des humeurs.
Sources :
C.Fa le 12.12.2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire