Terrasses
du
Larzac
Toute enclin à une reconnaissance de
notoriété et frappant avec insistance à la porte de ses homologues plus
huppées, l'appellation ''Les terrasses du Larzac'' nous proposent depuis quelques millésimes tout
un éventail de cuvées se tenant dans de nombreuses confrontations au coude à
coude avec des productions de haute-volée qui tendent à frapper l’imaginaire et
le désir de nombreux dégustateurs.
Il est un fait que vous vous n’êtes
pas trompés car vous avez été nombreux à répondre à l’invitation, 48 pour tout
dire, à la fois impatients de découvrir, tant pour ceux auxquels le mot
‘’Larzac’’ n’a d’autre consonance que le terrain militaire qu’à ceux qui
avaient déjà eu l’occasion de tâter à ces vins languedociens retrouvés au
hasard de différentes foires aux vins ainsi qu’aux nombreux ‘’connaisseurs’’ souhaitant,
depuis sa distinctive appellation, voir l’évolution générale des productions ainsi
que celles des quelques vignerons porteurs et moteurs de la réputation de l’appellation.
Avant tout autre commentaire de
teneur œnologique, je tiens à saluer l’audience qu’a susciter cette dégustation
et je me dois de vous en remercier et, naturellement, vous demande de
poursuivre dans cette direction, à charge pour nous, organisateurs, d’assurer que
la teneur de ces réunions réponde à chaque fois à vos attentes.
Comme pour la précédente
dégustation, je pense que vous avez été nombreux, pour connaître ou parfaire
vos connaissances sur cette appellation, a consulter la présentation de cette
dernière que nous vous avions préalablement mise à votre disposition dans notre
blog (onglet : Les Régions viticoles). Pour les rares (je pense) qui n’ont
pas pris le temps de consulter cet intéressant document ou qui ont simplement
oublié son existence, je les invite à le retrouver sous l’onglet précédemment
cité.
Et si, en quelques mots, il fallait
vraiment retenir quelques spécificités de cette ‘’jeune’’ appellation, ce
serait, d’une part les énormes progrès réalisés principalement par une jeune
génération de vignerons respectueux de la nature qui souhaitent laisser
s’exprimer la vigne sur ce difficile terroir afin d’en tirer le meilleur parti
et d’autre part, par cette revigorante fraîcheur qui nimbe chacun des vins
dégustés ; fraîcheur consécutive au différentiel très important des
températures nocturnes et diurnes (plus de 20° C) ainsi qu’à la situation et l’altitude
de certaines vignes.
Pour cette dégustation les vins
seront tous proposés servis en carafes ; pour les 6 derniers vins proposés,
le carafage a été réalisé dès notre arrivée aux environs de 18 heures tandis
que les autres flacons ont seulement été débouchés et transvasés dans les carafes
juste avant leur service (avec regret, nous n’avons pas encore le nombre de
carafes nécessaire à la préparation préalable et totale d’une séance).
Et, pour la première fois chaque
dégustateur s’est vu offrir par le club un verre de dégustation de référence
Spiegelau Authentis N°2, qu’il a pu étrenner. Ce besoin d’uniformisation
permettra à chacun de se trouver dans des conditions similaires lors de chaque
dégustation (à charge naturellement d’assurer l’entretien de son verre, de ne
pas l’oublier, et exit donc nos verres INAO que l’on aurait d’ailleurs du mal à
vilipender tant ils ont été utilisés et source de découvertes).
Chaque flacon sera
présenté avant sa dégustation: Domaine, vignerons, cépages, terroirs…
suivi du (ou des) commentaires et d’un éventuel débriefing.
Soucieux de présenter cette
appellation dans sa plus grande diversité, ce seront 9 Domaines (une de plus
qu’à l’accoutumé) qui seront proposés, les cuvées apparaissant les plus
significatives ont été retenues et toutes dans le millésime 2015 (afin d’avoir
les mêmes références de climatologie et de vieillissement).
Mais avant de partir vagabonder sur
le plateau des Causses ainsi que sur les versants du Mont Baudile, il va
falloir mettre en éveil ses éléments sensoriels, tant visuels, qu’olfactifs que
gustatifs, ainsi que de sortir de leur léthargie ses neurones car le moment de
la découverte vient toujours en prélude à notre dégustation par la proposition
du :
Vin Mystère
Les trois carafes se présentent toutes
emplies et teintées d’un jaune paille semblant hésiter avec le doré et sont
mises en circulation avec un rappel à chacun de ne pas être trop gourmand pour
ce servir, audience oblige ainsi que l’appréciation de la taille du verre
Authentis (42 cl).
Chaque verre se teinte avec
brillance et limpidité d’un jaune paille relativement soutenu. De timides
larmes s’attardent sur les parois.
Pleins de vivacité et très expressifs
ce sont des arômes de fleurs, acacia, iris, violette qui viennent titiller nos
narines, s’associant à des notes grillées, des senteurs de fruits blancs,
quelques fragrances végétales, tandis que de discrètes émanations d’amande
douce sont perceptibles. Presque complexe, ce panel aromatique renvoie une
impression d’une sobre élégance. Dans la continuité des sensations olfactives,
la bouche est prise par une vivacité amenant une matière riche, enveloppante et
posant sur le palais, avec fraîcheur, sa savoureuse et ample rondeur. De toute
cette généreuse matière, se dégagent des notes florales entrelacées avec des
fragrances beurrés et légèrement briochées qui viennent compléter la belle
harmonie de la structure.
Toute cette fraiche et vive
générosité se retrouvent posées sur une fine trame discrètement acidulée qui se
déroule dans une longue et large finale distillant néanmoins quelques discrètes
pointes d’amertume.
Sa savoureuse rondeur, alliée à
cette vivifiante fraîcheur ne peut qu’inciter le consommateur à profiter de l’instant présent et de boire ce
flacon dans sa jeunesse en accompagnant fidèlement poissons et fruits de mer.
Par ailleurs, son attente en cave
lui serait-il bénéfique?
A voir. Humm….
Bien
Que cache donc ce flacon ?
Confortablement installé dans le
siège de celui ‘’qui sait’’ (pour rappel ce vin à découvrir résulte entièrement
de mon choix), je commence à observer les attitudes de chacun, l’un en train de
scruter la brillance de la robe, un autre le nez enfoui dans l’ouverture du
verre tente d’y découvrir le Graal, alors que la plupart essaye de recadrer les
goûts ressentis avec ceux qu’ils ont pu côtoyer dans le passé. Après avoir
éclairci le paysage en annonçant qu’il s’agit d’un mono-cépage, quelques
langues se délies et la majorité des cépages blancs sont annoncés, entres
autres : Grenache blanc, Chenin, même Sauvignon et enfin un timide et
réservé Chardonnay à ma gauche.
Bingo !, ce dernier a vu
juste.
Et oui, bien que peu d’explications n’aient
été fournies pour expliquer ce choix, il s’agit de ce cépage récolté dans
l’aire d’appellation des Terrasses du Larzac et qui nous offre sa belle rondeur
pleine de fraîcheur.
En l’occurrence il s’agit de la
production du :
Domaine des Grécaux ‘’Arghan’’
2016 Prix : 14,50 €
Le
Domaine des Grécaux est situé à Saint Jean de Fos, à proximité des gorges de
l’Hérault dans le Languedoc. Après un séjour à l’expatriation, Sophie et Arnaud
Sandras ont choisi, depuis quelques années, de poser leurs bagages sur les
jolis terroirs de de ce domaine créé en 1999. Les 7 hectares de vignes du
domaine sont situés sur les communes de Montpeyroux, Aniane et Lagamas. Toutes
les parcelles sont cultivées les plus naturellement possible selon les méthodes de l’Agriculture Biologique (certification
Ecocert).
Vinifiant
dans une cave au cœur du village, Le Domaine des Grécaux présente des vins de
garde tout en finesse en appellation ‘’Terrasses du Larzac’’ et ‘’Languedoc –
Montpeyroux’’.
Les
parcelles du domaine sont réparties sur trois communes : Montpeyroux (5,8
ha), Aniane (0,8 ha) et Lagamas (0,4ha). A Montpeyroux, certaines des parcelles
de Grenache et de Syrah sont situées sur le causse qui surplombe le village,
univers calcaire et minéral à 300 mètres d’altitude, dominé par le Mont
Saint-Baudile.
Le
domaine produit deux cuvées de vin rouge : Terre Solis et Hémère, un vin
blanc : Arghan et un rosé La Farandole des Grécaux.
Tous
les vins sont issues d’une vinification traditionnelle, récolte manuelle,
égrappage intégral sans foulage, levures indigènes, fermentations séparées des
cépages, 4 à 5 semaines de cuvaison, pigeage et remontage puis 6 à 8 mois
d’élevage en cuves avant assemblage. Les vins assemblés sont ensuite élevés
pendant 12 à 18 mois.
La cuvée qui nous concerne : ‘’Arghan’’ est produite à partir d’une vigne
plantée en 1991 de 100% Chardonnay, implantée sur une parcelle située entre
Lagamas et Saint Jean de Fos sur une terrasse d’une altitude de 100 mètres,
avec une légère pente Sud. Le terrain est composé de calcaire lacustre, avec
une forte composante sableuse, daté du miocène. Un sol bien drainant, associé à
un climat chaud mais souvent rafraîchi par la Tramontane permet l’expression
d’une maturité phénolique abouti. Les rendements obtenus sont de 25 hl/ha. Les
vendanges sont manuelles en petites caissettes. La vinification s’articule
autour d’un pressurage mécanique et
débourbage statique à froid avec fermentation pour moitié en cuve et en
pièces bourguignonnes en chêne de l’Allier, sans fermentation malolactique et
filtration stérile avant mise. L’élevage dure 4 mois sur lies en pièce
bourguignonne de deux à trois vins avec bâtonnage hebdomadaire.
Après ce prélude qui nous a donné un
avant-goût attrayant des vins blancs de cette région, rappelons que l’AOC ne
concerne que les vins rouges, commençons notre vagabondage dans le Larzac avec
un premier arrêt à Arboras chez Marie et Frédéric Chauffray.
Vin N° 1 : La
Réserve d’O ‘’Rouge’’ 2015 Prix : 17,50 €
Le
Domaine La Réserve d’O est situé sur la commune d'Arboras, dans un des secteurs les plus hauts et les
plus frais de l’aire d’appellation des Terrasses du
Larzac. La
Réserve d’O a été créée
en 2004
par Marie et Frédéric Chauffray, vignerons passionnés et autodidactes et
exploitent ce vignoble cultivé en Biodynamie. Comme
la viticulture, la vinification se veut très proche des cycles naturels, soit
peu interventionniste ce qui a permis l’élaboration de vins qui se sont
singularisés par leur gourmandise enjouée. Le domaine s’étend sur 12,5 ha plantés de
vignes d’âge moyen de 38 ans répartis pour 11 ha avec les cépages rouges :
(10%), (36%), (54%) et 1,1 ha pour les cépages
blancs : (33%), (34%),
(33%) pour la production de 30000 cols par an.
La
cuvée ‘’Rouge ‘’ est élaborée à
partir de 45 % Grenache, 45 % Syrah, 10 % Cinsault, implantés sur un
terroir de cailloutis argilo-calcaire à 400 mètres d'altitude.
Les
vendanges sont manuelles.
La
vinification est traditionnelle avec levures indigènes, macération de 25 jours
sans additif.
L’élevage
dure 16 mois en cuve béton brut avec une utilisation modérée de sulfites à la
mise en bouteille.
C’est dans une robe grenat aux
reflets violacés que se présente ce premier vin de notre série de
l’appellation. D’une texture relativement sombre et auréolé d’un disque à
l’apparence visqueuse le vin tend a larmoyer discrètement sur les parois du
verre.
A la fois, vifs, fins et subtils des
arômes de fruits noirs mûrs (cassis, mûres, cerises noires) prennent possession
du nez, ceux-ci s’appuient sur un agrégat de notes, tant épicées (poivre,
réglisse) que de garrigues et de notes florales (rose) laissant percer quelques
émanations mentholées ainsi que de sensibles fragrances cacaotées.
L’attaque en bouche à l’abord
délicat surprendrait presque par sa densité et sa vivacité et appose au palais
une matière large et voluptueuse tout imprégnée de ces parfums de fruits noirs
soutenus par les notes florales et épicées, ensemble posée sur une trame toute
en fraîcheur. Cette présente matière dont la structure est équilibrée avec ces
tannins bien intégrés, fins et à la limite soyeux, sa présente puissance
contenue et non pesante, sa discrète acidité, constitue un ensemble gourmand et
capiteux.
Toutes ces sensations pleines de
charme perdurent longuement dans une finale posée sur un voile soyeux qui dans
une vivifiante fraîcheur, laisse s’échapper avec un soupçon d’élégance de
plaisantes notes de fruits noirs mêlées à quelques épices.
Beau vin de plaisir, à la fois voluptueux
et frais, plein de charme qui ne manquera pas d’accompagner à table une
diversité de plat allant des volailles fermières à des gibiers à poils en
passant par différentes viandes blanches (veau) et rouges (bœuf).
De plus pour certains d’entre vous
qui ne souhaitent pas se presser, il pourra certainement séjourner une paire
d’années en cave.
Bien +
Vin N° 2 : Domaine Saint-Sylvestre ‘’Rouge’’ 2015 Prix : 20,50 €
Puéchabon, petit village au Nord d‘Aniane à
320 mètres d’altitude, abrite le Domaine Saint
Sylvestre.
Le vignoble est situé autour de l’église
champêtre de Saint Sylvestre des Brousses de Montcalmès. C’est le premier
endroit où la vigne fut implantée sur le territoire de Puéchabon.
La particularité du Domaine Saint Sylvestre est
d’avoir 3 parcelles au milieu des bois dont 2 défriches d’un terroir et d’une
exposition hors norme (le bois fût défriché afin d’y implanter de la vigne).
Sophie et
Vincent Guizard cultivent
8 hectares de vigne au cœur de l’appellation.
La parcelle ‘’La Défriche
de Rouge’’ fût le projet d’installation en agriculture
de Vincent en 2000 ; plantée sur d’impressionnant coteaux de
galets roulés entre 2000 et 2003, c’est un terroir typé Chateauneuf du Pape exposé Sud-est. Les Syrah, Grenache
& Mourvèdre s’y expriment à ravir.
La parcelle ‘’Saint Sylvestre’’ a été plantée
en 1993.
Elle est composée de Syrah et Grenache sur un sol de galets roulés, exposé Sud-est.
Les Syrah et Viognier de la parcelle ‘’ Fon de la Coste’’ datent de 1989. C’est un coteau argilo calcaire parsemé de
galets roulés, exposé Nord-Ouest.
Sur la ‘’Défriche de Blanc’’, Chardonnay, Marsanne et Rousanne ont
été plantés en 2007.
C’est un coteau de calcaires lacustres, exposé Est.
Soucieux de l’environnement, les parcelles
sont cultivées en agriculture raisonnée. La
taille est courte, l’ébourgeonnage et le palissage s’effectuent manuellement.
Entre juin et juillet la vendange en vert prend place (afin d’obtenir un
rendement d’environ 20 hl/ha).
La vendange s’effectue manuellement avec tri
des raisins à la vigne. Les rouges sont vinifiés traditionnellement, avec les
levures indigènes du raisin, par cépage et parcelle.
Le pigeage est manuel, avec remontages suivant
les années, la cuvaison est longue (30-40 jours), suivie d’un élevage en fûts
de chênes bourguignons de 24 mois, fûts de 1 vin et plus. Cet élevage se fait
par cépage et parcelle.
Les blancs sont
récoltés par cépage, pressurés par cépage, assemblés et vinifiés en fût de 1
vin avec les levures indigènes du raisin. Ils sont ensuite élevés 12 mois en
fût. L’assemblage à lieu 3 mois avant la mise en bouteille (en fonction de la
lune).
La cuvée ‘’Rouge’’
est élaborée à partir de 70 % Syrah, 20 % Grenache, 10 % Mourvèdre
provenant de terroirs à 90 % de galets roulés et 10 % de calcaire pour des
rendements de 22 hl/ha.
Les vendanges sont manuelles par cépages et
parcelles.
La vinification se déroule avec égrappage,
fermentation en cuves inox avec les levures indigènes du raisin, par cépages et
par parcelles, pigeages manuels et cuvaisons longues de 35
jours.
L’élevage s’étale sur 24 mois
en fûts bourguignons de 1 vin et plus par cépages et par
parcelles. L’assemblage s’effectue 1 mois avant la mise en bouteilles, (en fonction
de la lune), les vins ne sont ni collés ni filtrés.
Avec sa robe grenat sombre
présentant quelques reflets violacés, le verre nous propose un vin d’une
texture présentant une certaine consistance. Inutile de forcer l’aération car
tout de suite un panel aromatique expressif et complexe prend possession de nos
narines. Portées sur une trame d’arômes de fruits mûrs rouges et noirs
(framboise, cerise noire, myrtille, cassis) de prégnantes notes, à la fois
animales, de torréfaction, de cacao, de suie et de cuir viennent s’installer
laissant néanmoins s’échapper de significatives émanations florales et d’épices
ainsi que quelques fragrances mentholées. La
prise en bouche se présente toute en
suavité et douceur enrobant une matière ample presque charnue installée sur un
voile tissé avec de soyeux tannins, cette première appréciation donnant un
rendu élégant.
Et c’est avec une sensation de
plénitude que cette matière charnue, presque voluptueuse, vient prendre
possession du palais, s’y plaquant tel un taffetas, et laissant émaner tout un
ensemble de parfums de fruits mûris, presque macérés desquels virevolte tout un
agrégat d’arômes imprégnés d’un discrète acidité, dans lequel réglisse, cacao,
thym, violette, poivre, notes empyreumatiques et mentholées ne manquent pas de
se distinguer à tour de rôle.
Tout cet ensemble d’un bel équilibre
entre puissance et finesse semble bonifié par cette coque d’une tonique
fraîcheur qui enrobe tous ces arômes et participe à leurs relances et leurs
mises en valeur, tandis qu’un voile de fins et polis tannins apporte à cet
ensemble sa légère rusticité paysanne.
Bel équilibre, belle matière,
saveurs multiples à fois gourmandes, goûteuses et suaves qui se présentent sur
une finale persistante et sapide, portée sur une trame de fins et discrets
tannins, mais qui laisse, avec regret, des traces d’une légère et agaçante astringence
sur les lèvres.
Dommage cette sensation finale !
Mais il est à penser que ce vin
présente un certain potentiel de garde (sa matière, sa structure, son
équilibre) et que cette amertume sera digérée par le temps si la patience est
au rendez-vous.
Et, si malgré cela, vous êtes de
nature impatient n’hésitez pas de l’inviter à votre table en l’accompagnant de
solides plats : sauté de marcassin, magret de canard aux cerises, lièvre à
la royale, mijoté de bœuf…
Bien +
Vin N° 3 : Les Vignes Oubliées ‘’Rouge’’ 2015 Prix : 17,90 €
Fils et petit-fils de vigneron, Jean-Baptiste Granier
révèle le terroir du petit village de Saint-Privat comme personne. Au cœur des
Terrasses du Larzac, les jus du Domaine furent jadis envoyés directement à la
coopérative locale. Mais ce dernier en a décidé autrement, bien épaulé par un
certain Olivier Jullien, référence sur la région.
Issus d’un grand terroir, les superbes Syrah, Grenache et Carignan étaient voués à l’arrachage car peu
productifs. Mais Jean-Baptiste Granier a voulu croire en leurs résurrections. Le
terroir de Saint-Privat, dans les Terrasses du Larzac, est perché entre 200 et
350 mètres d’altitude. Les locaux parlent de « générosité languedocienne et
fraîcheur du Larzac », un binôme de choc pour produire des jus d’exception. Schiste, grés et argilo-calcaire
composent les sols d’une richesse et d’une
diversité rares au milieu des bois de la commune de Saint-Privat.
A la vigne, les vieux ceps issus de sélections massales ancestrales sont convertis en agriculture biologique.
Seul un traitement soigné et adapté à ce terroir exceptionnel permet de tirer
toute la quintessence du vignoble. Par conséquent, toute utilisation de chimie
est strictement prohibée.
Au chai, une vinification douce dans l’objectif d’exprimer délicatement le terroir et
la pureté du fruit. La cuvaison s’étale entre 10 et 20 jours avec une maîtrise
draconienne des températures de fermentation. S’en suit un élevage en
demi-muids et fûts de chêne pendant 12 mois.
Les vins des Vignes Oubliées se résument très simplement dans une harmonie parfaite entre fruit, fraîcheur et subtilité. La précision et l'intensité aromatique sont à l’honneur avec en bouche une belle concentration languedocienne parfaitement contrebalancée par la fraîcheur des contreforts du Larzac. Les tanins sont toujours très mûrs et délicats.
Les vins des Vignes Oubliées se résument très simplement dans une harmonie parfaite entre fruit, fraîcheur et subtilité. La précision et l'intensité aromatique sont à l’honneur avec en bouche une belle concentration languedocienne parfaitement contrebalancée par la fraîcheur des contreforts du Larzac. Les tanins sont toujours très mûrs et délicats.
‘’Les Vignes Oubliées’’ est un négoce vinificateur, les
raisins proviennent de très vieilles vignes (45 ans) d’altitude (300 - 400
mètres) de sélections ancestrales. Les raisins proviennent d’un
collectif de paysans travaillant naturellement des petites parcelles au milieu
des bois sur la commune de Saint
Privat.
Le vin est vinifié et élevé par Jean-Baptiste Granier.
35000 bouteilles sont annuellement
produites sur 9,3 ha, à partir des cépages
(20%), (10%), (60%), (20%) pour les rouges (9 ha) et (30%), (40%), (30%) pour
les blancs (0,3 ha).
Notre cuvée ‘’Rouge’’ est élaborée à partir de Grenache, Syrah et Carignan provenant de terroirs de grès, schiste
et quelques argilo-calcaire. Les vendanges sont manuelles. La vinification est
guidée par la volonté de respecter le fruit et la fraîcheur que donne le
terroir. Les tris sont effectués à la vigne et à la cave, l’égrappage est
partiel, la cuvaison dure de 15 à 20 jours avec maîtrise des températures
L’élevage se déroule sur 12 mois en demi-muids et fûts au sein d'une
grotte naturelle.
Dans la continuité du vin précédent,
notre verre se pare d’une robe grenat un tantinet plus sombre provenant d’un vin
dont le disque à l’apparence claire montre les prémices d’une opacité toutefois
zébrée par quelques reflets violines.
Très intenses, ce sont de fraîches
exhalations de mûrs fruits noirs et rouges (framboise, cerise noire, mûre,
cassis) qui se présentent laissant passer quelques notes mentholées. A
l’aération, d’agréables notes florales, complétées par quelques fragrances
épicées viennent s’immiscer dans cet ensemble olfactif.
Posée et entrainée sur une fine
trame de tanins resserrés et lisses, c’est une belle et fraîche matière qui
vient s’arrondir et se poser sur le palais dans un florilège de fruits noirs et
rouges presque macérés. Toute cette association apporte une amplitude en
bouche, d’autant plus que ces tannins resserrés et fins, presque raffinés,
cette acidité en arrière-plan et la vinosité, présente, mais non embarrassante
et qui sert de socle à cette structure participe à l’élaboration d’un ensemble
en équilibre, qui ne manque pas de susciter avec subtilité la gourmandise.
Ne pourrait-on pas dire que le fruit
et la fraîcheur sont les fils conducteurs de cette cuvée ?
D’autant plus que ce plaisir se
prolonge longuement avec cette finale où la fraicheur des arômes des fruits
caresse les lèvres, lesquelles quelques peu espiègles, décèlent une toute légère
astringence, que l’on veut oublier rapidement.
Déjà un beau vin, à ne pas hésiter à
sortir sur la table (même si une attente en cave ne manquera pas de participer
à son évolution) pour accompagner des plats à la fois consistants et
raffinés : pavé de biche, souris d’agneau aux épices (c’est le
moment), filet de bœuf…
Bien ++
Vin N° 4 : Clos Maïa ‘’Rouge’’ 2015 Prix : 20,70 €
Le Domaine
Clos Maïa est situé à La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries. Le Clos Maïa est conduit depuis 2009 par Géraldine
Laval (la compagne d'Olivier Jeantet (Mas Haut-Buis ; domaine que nous aurons la
plaisir de déguster en N° 6) et exploite
un vignoble couvrant 5 hectares sur quelques parcelles de vignes d’altitude
(350 à 400 mètres), plantées de vieux Grenaches, de Cinsault, de Carignan, de
Syrah, de Terret et de Chenin ( ce dernier arrivé en production en 2014) et
autres vieux cépages.
Œnologue de formation et après de nombreux
stages chez de grands vignerons français (Jean-Louis Chave) du domaine éponyme en Ermitage, Olivier Jullien du Mas Jullien) elle s’attache à
retrouver les équilibres naturels de la vigne pour produire des vins digestes, droits et fins, d’une précision et d’une
maîtrise remarquable.
Le vignoble s’étend donc sur 5,4 ha dont 4 ha
de cépages rouge : C et 1,4 ha de blancs : (30%), (30%), (30%), (10%). Les vignes
sont en moyenne âgées de 40 ans pour un rendement moyen de 35 hl/ha, Les
vendanges sont manuelles en caissettes avec un tri exigeant. La viticulture
n’utilise aucun produit chimique, ni pesticide, ni insecticide. La vinification
s’effectue à partir des grappes entières et égrappées, avec levures indigènes
en cuve béton. Après fermentation alcoolique, soutirage pour la fermentation
malolactique effectuée en foudre de 20 hl. Elevage de 18 mois. Production de 20
000 cols par an. (28%), (2%), (40%), (30%)
La cuvée ‘’Rouge’’
qui nous concerne est réalisée à partir de 90 % de Grenache et 10 % d’un
mélange de vieux cépages : Œillade, Cinsault, Terret Bourret noir,
Aramon...
Le vin entame sa danse dans le verre
frôlant par intermittences son buvant, déposant sur les parois de timides et
néanmoins grasses larmes avant de se recroqueviller dans le fond avec son
disque délavé ; tout habillé d’un grenat sombre à la limite de l’opacité, toutefois
réveillé par des reflets violines.
Le verre continue à virevolter à la
recherche d’arômes qui tardent à se dévoiler et, après quelques secondes de
patience notre attente est comblée par cet ensemble tout en finesse d’intenses notes
de fruits noirs, mûrs, presque surmûris (cerises noires, mûres, cassis)
commençant à dégager des fragrances de macération. Comme en embuscade et à tour
de rôle des émanations, animales, de cacao, de tabac, de café, de réglisse, de
thym viennent s’immiscer et se coller sur cette fine trame d’arômes de fruits
noirs et confèrent à la palette olfactive une inattendue et relative complexité.
Pour continuer avec ce plaisant
agrégat de senteurs, l’attaque en bouche nous conforte par son amplitude,
laquelle posée sur une large et fraîche trame soyeuse apporte au palais cette
matière pulpeuse toute imprégnée de subtiles saveurs de juteux fruits noirs
presque surmûris et présentant les prémices d’une macération tout en laissant
s’échapper quelques notes épicées et cacaotées. Tout cet ensemble se positionne
dans un équilibre relatif entre cette puissance et finesse dans lequel une vivifiante acidité,
porteuse de cette notable fraîcheur, ne semble pas être totalement intégrée en
prédominant la structure, tandis qu’un voile de fins tannins apporte une légère rusticité, donnant un sentiment
d’austérité à certains.
Toute cette matière roule en bouche,
et dominée par la suavité et le jus des fruits noirs, la gourmandise vient au
rendez-vous, d’autant plus que la fraîche finale très longiligne laisse trainer
avec souplesse et sensualité ces saveurs, lesquelles en s’estompant se voient
remplacer, un tantinet désagréablement, par des fragrances tanniques et astringentes.
Faisons fi de ces rugosités
post-dégustatives et ne retenons pour notre plaisir que cet aromatique suave,
capiteux, gourmand, plein de fraîcheur fourni par ces fruits noirs très mûrs et
tablons sur l’émeri du temps passé pour assagir et aplanir le désagrément perçu
en finale.
Egalement, ne l’oublions pas sur
table pour accompagner de beaux plats de viande à l’instar de filet de bœuf
sauce truffée, de ballottines de volaille, de selle d’agneau au thym …
Bien +
Vin N° 5 : Mas Cal Demoura ‘’Terre de Jonquière’’ 2015 Prix : 17,50 €
Vigneron passionné, convaincu du potentiel du
terroir des Terrasses
du Larzac, Jean-Pierre
Jullien (le père d'Olivier Jullien du Mas Jullien) crée le Mas Cal Demoura, (En Occitan, " Cal Demoura
" signifie " il faut rester "), dans les années 70. Membre actif du renouveau qualitatif de la
viticulture languedocienne, il réalise ses premières vinifications en 1993 avec les raisins issus de ses meilleures
parcelles situées autour du village de Jonquières.
Il transmet le flambeau fin 2003 à Isabelle et Vincent Goumard, passionnés de vins, diplômés en
œnologie de l’université de Dijon qui reprennent alors le domaine. Ils
enrichissent alors le parcellaire du domaine avec des vignes issues du Mas Jullien sur le terroir de cailloutis
calcaires très qualitatif des Combariolles.
Situé à une trentaine de kilomètres à l’Ouest
de Montpellier, sur les premiers contreforts du Causse du Larzac, le terroir du
domaine est composé essentiellement de cailloutis calcaires et
d’argilo-calcaires. Le généreux climat méditerranéen est équilibré par l'air
frais du Larzac voisin. Ceci permet au raisin de conserver de l’acidité grâce
aux nuits fraîches en été et de développer une belle palette aromatique grâce
aux écarts de température en période de maturation. Ces terroirs profonds et
frais, combinés à la variété des cépages (5 en rouge et 6 en blanc), permettent
d'élaborer des vins élégants et complexes.
L’ensemble du domaine est certifié Bio par Qualité
France depuis le millésime 2010. Isabelle et Vincent travaillent le
sol afin de le maintenir vivant (fumures organiques, labours, utilisation
limitée de produits phytosanitaires...) en stimulant la vie organique de la
terre et en rendant disponible pour la vigne toute sa complexité.
Le travail de la vigne, essentiellement manuel
(taille, travaux en vert), vise à soigner chaque cep et à adapter la production
en fonction des conditions climatiques. Isabelle et Vincent, cultivent la vigne
dans le respect du terroir et de l’environnement : labours, amendements
organiques, enherbement contrôlé, désherbage mécanique (intercep), taille
courte (gobelet pour les Carignans et une partie des Cinsaults, gobelet palissé
pour les autres parcelles sauf un Grenache en cordon de Royat), travaux en vert
manuels dans les vignes (ébourgeonnage, suppression des entre cœurs,
effeuillage...), traitements biologiques...
Les rendements s’échelonnent selon les
parcelles entre 15 et 30 hl/ha. Les vendanges manuelles permettent de préserver
les grappes et d’effectuer une sélection minutieuse des meilleurs raisins.
En cave, vinification et élevages visent à
accompagner le raisin aussi naturellement que possible : vinifications sur
levures indigènes pour accompagner la révélation du terroir ; vinification
et élevage parcellaires pour être au plus près de l’expression du terroir. Le
travail d’assemblage cherche à construire des équilibres subtils grâce à la
variété des terroirs et des cépages. Produire de grands vins de terroir
élégants, profonds et raffinés afin de magnifier l’expression du terroir
(fraîcheur, complexité, structure).
Chaque parcelle est vendangée individuellement
en fonction de la maturité des raisins.
Les raisins sont triés une première fois à la
vigne, lors de la vendange qui est effectuée à la main.
Un deuxième tri est opéré lors de l’arrivée en
cave des raisins, après égrappage sur une table de tri. En rouge, les
cuvaisons sont effectuées en cuves inox thermo-régulées de manière
individualisée pour chaque cépage sur levures indigènes. Les durées de cuvaison
(de 15 à 45 jours) sont adaptées au cas par cas en fonction de la dégustation.
Les vins sont entonnés au mois de décembre pour une période de douze mois en
demi-muids et en barriques.
L’élevage des assemblages est prolongé pour
une période de six mois supplémentaires afin de permettre aux différentes
composantes de se fondre avant la mise en bouteille. Cette dernière est
effectuée au domaine en juin deux ans après la récolte.
La cuvée qui nous concerne ‘’Terres de Jonquières’’ dans le millésime
2015 est élaborée à partir de 40 % Syrah, 20 % Grenache, 15 %
Cinsault, 15 % Mourvèdre, 10 % Carignan (vignes âgées de 30 ans),
plantés sur 8 ha de parcelles composées à parts égales de cailloutis calcaires
et d’argilo-calcaires pour des rendements de 25 hl/ha. Le climat est rafraîchi
par les vents du Nord en provenance du Causse du Larzac qui contribuent à la
fraîcheur des vins et équilibrent sa générosité languedocienne.
Les vendanges sont manuelles avec sélection
des raisins à la vigne et sur table de tri en cave.
La vinification s’effectue sur levures
indigènes a partir d’une vendange égrappée et fermentation en cuves inox et
béton ; maitrise des températures, pigeages et remontages avec
fermentation malolactique sur bactéries indigènes en cuves inox.
L’élevage est réalisé par cépage et par
parcelle, 12 mois en demi-muids (15% neufs et 85% de 1 à 10 vins) et en foudres
ovales de 24 à 30 hl, finalisé par l’assemblage et un élevage complémentaire de
4 mois en cuve inox avant la mise en bouteille.
Tout en virevoltant dans le verre,
le vin dévoile de lumineux atours violets, du style bigarreaux ‘’burlat’’ bien
mûrs, tout en laissant s’écouler rapidement les quelques larmes qui se sont
attarder sur les parois, tandis qu’un léger et clair disque auréole le surface
du limpide liquide.
Sans attendre le nez s’emplit
d’expressives et intenses notes de mûrs fruits rouges et noirs (framboises,
cerises, mûres, cassis) toutes nimbées d’une vivifiante fraîcheur, laissant
s’échapper de l’arrière-plan de subtiles fragrances florales (violettes) ainsi
que des émanations de café et de cacao ; tout un florilège d’arômes
donnant de la tonicité au ressenti olfactif.
Posé sur une trame soyeuse,
l’attaque en bouche se complait avec cette fine et tonique matière qui vient
s’étaler sur le palais en y déposant tout un riche ensemble aromatique dominé
par des fraîches notes de mûrs fruits rouges et noirs. Le volume en bouche est
important et présente un réel et bel équilibre entre ces tannins fins et
serrés, cette fraîcheur minérale émanant du terroir et cette vigueur des riches,
juteux et mûrs fruits, le tout nappé d’une délicate finesse.
Que cette matière en bouche, avec sa
profondeur, son côté séveux, sa revigorante fraîcheur minérale, est
charmeuse et appelle à la gourmandise !
Plaisir qui perdure longuement sur
une finale enveloppée par cette
fraîcheur minérale et posée sur une fine trame suave et savoureuse sur laquelle
quelques fins tannins pointent leurs nez dans le capiteux jus des fruits.
Vin dont on peut profiter dans cette
jeunesse et qui contentera pleinement les dégustateurs patients, car sans aucun
doute, du fait de sa structure et de son équilibre, il ne manquera pas de se
valoriser par quelques années en cave pour rejoindre les ‘’grands’’ vins.
Sur table naturellement, il a déjà
toute sa place pour accompagner nombre de plats goûteux : civet de biche,
filet de bœuf, côtes de bœuf aux cèpes … et pourquoi pas du Saint-Nectaire.
Très bien
Vin N° 6 : Mas du Haut Buis ‘’Costa Caoudé’’ 2015 Prix : 20,90 €
Situé à 650 m d'altitude à la Vacquerie, en
plein cœur du Larzac (un site du Patrimoine Mondial de l'UNESCO) le Mas Haut
Buis, l'un des plus représentatifs de l'appellation, appartient depuis 1999 à
Olivier Jeantet, un vigneron autodidacte et passionné. Ses vins sont issus de
vignes plantées sur les Terrasses du Larzac, dans les vallées de Pégairolles et
de Lauroux, et cultivées intégralement en bio. Parsemées d'oliviers et
d'amandiers, certaines parcelles sont âgées de plus de 70 ans.
Son vignoble de quelques 14 hectares est
composé d'une douzaine parcelles, dont une grande partie est âgée de plus de 70
ans et où le Grenache domine, accompagné par du Carignan et de la Syrah pour
les cépages rouges et de la Roussanne et du Chardonnay pour les blancs.
Les vignes, taillées très courtes, ne
subissent aucun traitement chimique afin de respecter les sols, la nature, et
l'authenticité du terroir.
Les vendanges sont effectuées à la
main.
Le terroir dont sont issus les vins du Mas
Haut Buis est constitué essentiellement d’éboulis calcaires et marqué par des
journées chaudes, des nuits froides et une pluviométrie non négligeable, autant
d’atouts qui lui assurent de la fraîcheur et le préservent du stress hydrique.
Dans la vigne comme dans la cave, Olivier
Jeantet privilégie l’observation et les sensations plutôt que l’intervention et
les marches à suivre.
La vinification repose notamment sur
l'utilisation des levures indigènes, des extractions tout en finesse dans des
cuves tronconiques en béton, l'absence de collage ou de filtration et une
recherche constante de la fraîcheur et de l'élégance.
Pour les élevages, les barriques ont été
abandonnées au profit de gros contenants en chêne (demi-muids, foudres) qui
conviennent mieux au style et au terroir du Mas Haut Buis.
Olivier Jeantet cherche toujours à façonner
des vins vivants et frais, d'une grande buvabilité et signés de l’élégance de
leur terroir et propose 3 cuvées : ‘’Le Costa Caoudé’’, issu de
vieilles vignes de Grenache et de Carignan, ‘’Les Carlines’’, constitué de
Grenache, de Carignan et de Syrah (dont une partie n'est pas égrappée), le
blanc ‘’Les Agrunelles’’ résulte désormais d'un assemblage de Chardonnay et de
Roussanne.
La cuvée qui nous concerne, ‘’Costa Caoudé’’ est issue d’un assemblage de Grenache
(40 ans) et de Carignan (70 ans).
La vinification, suite à un égrappage 100 %,
est traditionnelle en cuves tronconiques en béton avec les levures indigènes.
L’élevage s’étale sur 18 mois et depuis 2010,
exclusivement en foudres Stockinger de 20 hl.
Ce nouveau vin poursuit son
cheminement périphérique sur les parois du verre, stagnant momentanément avant
de s’écouler paisiblement dans le fond du réceptacle avant de venir s’agréger
au liquide y reposant, lequel se présente tout coloré d’un violet légèrement
soutenu, présentant quelques reflets vifs, tendance confiture de framboises
après une année de conservation, et présentant une texture d’une légère
opacité.
Tout de suite le nez est accueilli par
un florilège d’arômes d’une belle et profonde intensité desquels des notes de
mûrs fruits rouges (cerises) associées à quelques notes de fruits noirs (mûres,
cassis), tous à la limite de la macération, se mettent en avant, tout en
laissant s’échapper de discrètes fragrances de fumée et de cuir ainsi que quelques
émanations florales (pivoine), conférant à ce panel une agréable et relative
complexité aromatique.
C’est sur une trame à la texture
presque délicate et empreinte d’élégance que la prise en bouche apporte cette
fine et déliée chair de mûrs fruits juteux au palais dans une structure de
beaux et fins tannins, encore prégnants mais qui semblent en train de se
civiliser et apportent une douce rusticité. Supportés par ces tannins,
l’ensemble offre un toucher soyeux et caressant, offert par cette vinosité sans
exubérance, cette acidité contenue et génératrice de fraîcheur et ce beau panel
d’arômes de fruits mûrs.
Tous les ingrédients d’un grand vin,
d’autant plus que le temps ne manquera de le bonifier en laissant les tannins
s’assagir et se mettre en osmose avec les autres éléments.
De la gourmandise déjà et du plaisir,
qui ne manquent de se prolonger longuement sur une finale d’une belle et
élégante complexité aromatique, portée par ces notes juteuses de fruits mûrs,
ces fins et présents tannins, cette acidité rafraichissante, cette belle et non
agressive vinosité ainsi qu’une résiduelle et tempérée amertume.
Un grand vin à la personnalité
affirmée, mais en devenir, qu’il est judicieux d’oublier quelques années dans
le fond de sa cave pour découvrir, sans aucun doute, une quille de grande
classe.
Si parmi vous il subsiste des
impatients, là encore, n’oublier pas de le passer en carafe quelques heures
auparavant.
Oh ! Que la table pourra être
belle en compagnie de fins gourmets pour partager : épaule d’agneau façon
Pierre Perret, tendre gigot de sept heures, côte de bœuf maturée ……
Très bien +
Vin N° 7 : Mas des Brousses ‘’Rouge’’ 2015 Prix : 16,60 €
Après
avoir travaillés dans d’autres régions viticoles, avec l’envie de réaliser un
projet commun, Xavier et Géraldine
Peyraud Combes se
sont installés en 1997 à Puéchabon sur le domaine familial d'une douzaine d’hectares de Géraldine dont la production était destinée à la cave
coopérative.
Un
travail d’encépagement avait déjà commencé et depuis leur installation, ils
poursuivent cet effort. Par ses origines viticoles Xavier (de l’illustre famille propriétaire du Domaine
Tempier, à Bandol) a
souhaité implanter dès leur arrivée le Mourvèdre qui prend une part de plus en
plus importante dans la culture et dans l’identité de leurs cuvées en
appellation Terrasses du Larzac.
Le domaine dont l’âge moyen des vignes est de
25 ans, s’étend sur 8 ha dont 7 ha pour les rouges avec les cépages cette multitude de cépages (15%),
(15%), (10%), (5%), (15%), (15%), (10%), (15%). La production se monte à 30 000
flacons par an. (17%), (20%),
(43%), (20%) et 1 ha pour les blancs
avec
La cuvée qui nous concerne ‘’Rouge’’ est issue de parcelles situées sur
les communes de Puéchabon et d'Aniane avec des sols de glacis calcaires et une
exposition Sud/Sud-ouest. Elle est élaborée à partir des cépages : pour 60
% Mourvèdre (vignes de 15 ans et un rendement de 20hl/ha), 30 % Syrah (vignes
de 20 ans et un rendement de 22 hl/ha), 10 % Grenache (vignes de 30 ans et un
rendement de 25 hl/ha).
Les vendanges sont manuelles avec transport en
cagettes. L’élevage dure 13 mois en barriques de 400 litres.
Dans la continuité du précédent
domaine, le verre se montre avec sa robe rouge violacée assez sombre avec
quelques reflets de cerises noires, teintes donnant une profondeur et une
épaisseur au fond de verre. Le tourbillon favorisant l’aération plaque sur les
parois quelques larmes qui se dissipent rapidement. Tardant à se dévoiler, le
vin forcé par l’aération propose au nez un intense panel aromatique plein de
charme dominé par ces arômes de mûrs fruits noirs (cerise noire, mûre) qui se
conjuguent avec des notes d’épices, de garrigue (thym), florales (violette),
des senteurs racinaires ainsi que quelques fragrances chocolatées et
mentholées. Toutes ces arômes titillent plaisamment et en finesse nos narines
et amènent un ressenti d’élégance à ce persistant ensemble olfactif.
Portée sur une trame de fins et
intenses tannins et nappée de fraîcheur, la prise en bouche apporte au palais une
matière charnue, intense, concentrée à la vinosité contenue, délivrant une
relative complexité de saveurs dont celles de ces mûrs et juteux fruits noirs qui
constituent la dominante avec pour les accompagner ces émanations épicées, de
garrigue, florales, chocolatées et mentholées, alors que des senteurs
racinaires viennent s’y immiscer.
La présence en bouche, toute
agréable et voluptueuse dans l’état actuel, se pose sur une structure dont
l’équilibre final tend à demander au temps de finaliser l’osmose des différents
éléments, tant les tannins, même s’ils se caractérisent par leur finesse
demandent à s’assagir, pour se diluer ; ainsi que ces senteurs racinaires
qui ne manqueront pas d’être digérées, tout comme cette belle mais trop
présente amertume qui ne manquera pas de s’adoucir.
Présentement, cette belle et intense
matière pleine de ces mûrs fruits juteux et de toutes ces senteurs annexes
s’allonge savoureusement dans une fraîche finale installée sur une trame de
fins et délicats mais très présents tannins tout en laissant se déposer sur les
lèvres une légère et amicale amertume résiduelle.
Tous les ingrédients sont là
présents pour la constitution d’un grand vin, lequel montre déjà l’éventail de
ses qualités, mais qui ne manquera pas d’évoluer harmonieusement et ainsi se
bonifier après quelques années lorsque tous les éléments se seront avec bonheur
amalgamer.
La patience s’impose donc !
Inutile donc, pour le moment, de
penser à la table, il sera suffisamment temps d’y réfléchir lorsque ce vin aura
atteint sa plénitude.
Très bien
Vin N° 8 : Domaine de la Pèira ‘’Las Flor de la Pèira’’ 2015 Prix : 27,90€
Le
Domaine La Pèira en Damaisèla est situé à Sainte-Brigitte dans le secteur de Jonquières et de Saint André de Sangonis. Le domaine fondé en 2004 s’étend sur 11,4 hectares surplombant la
basse plaine du Languedoc dans le département de l’Hérault et appartient à Karine
Ahton et Robert
Dougan, compte Audrey
Bonnet-Koenig en tant
qu’œnologue et Claude Gros comme consultant.
Le
nom du domaine a été inspiré par une maxime de maçon occitan : " Plaçar
una pèira en damaisèla ", qui signifie prendre à la nature ce qu'elle a de
meilleur et le transformer pour lui conférer encore plus de beauté. Or, ce
terroir de 11 hectares béni des dieux, situé entre Daumas Gassac et la Grange
des Pères à proximité du bois de Paulieu, qui est posé sur des sols caillouteux
sans être austères, fortement ensoleillés mais ventilés, et qui bénéficie des
influences continentale et méditerranéennes, est déjà naturellement superbe.
Aussi,
les rendements minuscules (moins de 9 hl/ha pour les grenaches et les
syrahs composant la cuvée La Pèira), les tailles très courtes, le travail
intensif et, disons-le, fastidieux (ébourgeonnage, éclaircissage, effeuillage
et vendange verte) imposé par Jérémie Depierre (œnologue chez La
Pèira de 2005 jusqu’à
son dernier millésime en 2014) dans les vignes donne des résultats qualitatifs
de haut niveau.
Evidemment,
les vendanges sont manuelles, réalisées en petites cagettes transportées dans
des camionnettes climatisées jusqu'au chai, où un triage double ainsi qu'un
égrappage intégral est réalisé.
Les
élevages sont luxueux. Par exemple, la Pèira évolue durant 18 à 24 mois dans
des barriques neuves sur lies fines. Ce n'est donc pas un hasard si les vins du
domaine (ni collés, ni filtrés) ressemblent plus à des quintessences qu'à des
jus de raisins.
Le Domaine La Pèira en Damaisèla
cultive la Syrah, le Grenache, le Mourvèdre, le Cinsault, le Carignan, le
Viogner, la Roussanne, la Marsanne et la Clairette blanche.
Le sol du vignoble est principalement argileux
avec des dépôts caillouteux et un sous-sol d’alluvions datant de l’âge
pliocène. Les dépôts proviennent du Nord, des montagnes calcaires de
l’époque jurassique vieilles d’environ 150 millions d’années. Le gravier
(mélange de sable, limon et argile) est déposé dans le lit des ruisseaux et
dans ce qui est connu comme des cônes alluvionnaires.
La production annuelle moyenne de La Pèira est de 300 caisses du grand vin La
Pèira, 500 caisses du second vin Las
Flors de la Pèira. Les autres vins sont Les
Obriers de la Pèira, Deusyls et
Matissat.
La cuvée qui nous est proposée ‘’Las Flor de la Pèira’’ provient de terrasses
dominées par les hautes falaises calcaires du Larzac de l’époque jurassique.
Elles sont constituées de dépôts caillouteux et alluvionnaires (de l’âge
pliocène). Ce terroir se présente profond, poreux, perméable, bien drainé et
bien aéré avec un contenu suffisamment argileux pour des besoins nutritifs hydriques
et cationiques, point positif et significatif pour un régime non irrigué,
spécialement en temps de faible pluviosité.
Cette cuvée provient de vignes âgées de 20 à
30 ans et d’un assemblage de leurs cépages : Grenache, Syrah, Mourvèdre,
Cinsault, Carignan avec un rendement moyen de 10 à 20 hl/ha.
Les vendanges sont manuelles en cagettes de 10
kg avec un double triage (à la vigne et à la cave) et égrappage intégral et foulage
mécanique.
La fermentation alcoolique s’effectue à
température contrôlée inférieure à 25°C ; très peu de remontages et
pigeages sont réalisés ; toutes les parcelles du vignoble ainsi que tous
les cépages étant vinifiés séparément.
L’élevage dure 18 mois en barriques de 225 à
600 litres (fûts de plus d’un vin).
Ouaf !
Quelle est donc la nature de cette
cuvée qui assombrit profondément la carafe ?
Celle-ci déverse dans le verre un
vin qui arbore une robe couleur d’encre, façon également confiture de cerises
noires, laissant trainer d’importantes traces violacées sur les parois avant de
se poser dans le fond avec son intense, profonde et opaque matière.
C’est une grosse, dense et complexe
charge d’arômes qui s’impose au nez avec d’importantes notes de mûrs fruits
noirs (mûres, cassis) et rouges (cerises) ainsi que de pruneaux mêlées à des
senteurs chocolatées, de réglisse, de café grillé, de résineux (cèdre), de suie
et de terre chaude, tandis qu’après quelques instants d’aération, des
fragrances d’agrumes (oranges) et florales (violettes) viennent s’adjoindre et
compléter la diversité aromatique et apportent quelques piques lumineuses à ce
conglomérat de senteurs.
Tout à fait dans la continuité du
ressenti olfactif, posée sur une douce trame, un ensemble dense se présente en
bouche, déposant sur le palais une matière charnue, très concentrée, toute
imprégnée d’un agrégat d’arômes allant de ceux des mûrs fruits (cerises noires),
de pruneaux et prunelles, de notes chocolatées, d’épices et empyreumatiques, de
fragrances d’agrumes et florales lesquelles tentent à réveiller ce panel aromatique.
Tous les éléments de cette texture sont parfaitement en osmose : acidité
bien contenue à l’origine de la trame rafraichissante, tannins serrés présents
sans sécheresse, belle vinosité bien diluée non agressive, amertume tempérée,
participent au bel et harmonieux équilibre, plein de raffinement, de cette juteuse
matière concentrée.
Par
ailleurs, cette densité, cette concentration (presque imposante) fut source de
débats, quant à se poser la question que l’origine de celle-ci pouvait peut-être
provenir de sur-extraction ; néanmoins il faut plutôt se rapprocher des
minimalistes rendements à l’hectare pour trouver là, une réponse.
Tout en équilibre, cet ensemble
charnu et capiteux restitue un énorme toucher de bouche, une sensation
quasi-sphérique s’installe sur le palais, génératrice d’une savoureuse et
doucereuse gourmandise.
Dans la continuité de ces sensations,
posée sur une fine trame d’une bienveillante fraîcheur, toute enrobée de ce bel
agrégat aromatique, laissant toutefois percer quelques fragrances cacaotées, la
finale, tout en laissant trainer quelques tannins accolés à de petites pointes
d’amertume, s’étire très longuement, faisant durer ces moments gourmands et
charmeurs.
Vin capiteux, de plaisir immédiat
ayant atteint semble-t-il, son sommet d’évolution, dont la structure apporte
l’adhésion du plus grand nombre d’entre nous ; pour certains, cependant, il
se situe dans la lignée des vins encensés dans les années 1990 par Parker qui
privilégiait les vins de grosse structure au détriment de ceux mettant
prioritairement en avant la finesse.
Encore une fois, à chacun sa palette
gustative avec ses spécificités personnelles et ses sources de plaisir.
Nous
pouvons aussi être patients et l’oublier quelques années en cave (2 ans)
où il ne manquera pas de conserver ses qualités et continuera à s’affiner et à
se bonifier.
Et sur table, pour le savourer en
compagnie de connaisseurs, il embellira avec le plus grand plaisir : caille
rôtie aux pois gourmands, grenadins de veau aux girolles, filet de bœuf accompagné
de ratte du Touquet, tournedos Rossini ….
Très bien
Vin N° 9 : Mas Jullien ‘’Carlan’’ 2015 Prix : 30,00 €
Le Mas
Jullien situé à Jonquières au Nord-Ouest de Montpellier est
conduit depuis 1985 par Olivier Jullien qui exploite un vignoble de 20 ha de
terres aux sols très variés (argilo-calcaires, silices, grès), cultivés sans
certification désormais (le domaine l'a été par le passé) dans une démarche d'agriculture
biologique non revendiquée pour échapper aux dogmes.
Olivier fait
partie des grands vignerons du
Languedoc, avec intuition et intelligence, il est
parvenu à hisser au plus haut le niveau qualitatif des vins de la région et a
entraîné derrière lui toute une génération de jeunes vignerons.
Olivier Jullien
recueille l’admiration et le respect de ses pairs. Il est l’un des principaux
artisans de la renaissance d’une viticulture rigoureuse dans la région,
recherchant la combinaison nuancée de sols et de cépages autochtones variés, en
rouge et en blanc, sur les Terrasses
du Larzac. La sincérité de ce visionnaire fuyant la
compétition se projette sur ses vins profonds, digestes et généreux, sudistes
par l’intensité et la variété de leurs saveurs, non par la simple maturité du
raisin et son illusoire richesse en alcool.
Le vignoble est travaillé dans le respect de
la nature, mais sans certification. Olivier suit les grands principes de la
viticulture biologique. Même si le Mas Jullien possède un matériel viticole de
pointe, l'homéopathie est privilégiée à l'utilisation excessive des techniques
modernes. A la vigne, les rendements sont faibles et les vendanges sont
manuelles pour préserver le meilleur du raisin. Le vin fermente en barrique ou
en demi-muids puis l'élevage s'effectue en barrique ou en foudre.
Les rouges frais et complets, à l’élevage
millimétré, évoquent pleinement la chaleur du Languedoc, avec des notes de
sauge, de garrigue et de thym. Ils évoluent lentement et peuvent sembler
austères en vin jeune, ils ont besoin de plusieurs années pour s'ouvrir et sont
capables de briller sur plus de quinze ans de vieillissement.
Si les rouges restent au plus haut niveau
languedocien, le blanc (IGP de l'Hérault) est lui aussi fort réussi, tout en
puissance et fraîcheur, un magnifique blanc hors mode, font de ce domaine une référence.
La
cuvée que nous dégustons ‘’Carlan’’ (première
cuvée produite millésime 2006) provient de vignes composées de Grenache 50%, Carignan (30 %), Syrah (10
%), Cinsault 10 %) implantées sur un terroir de grès et de schiste issu de la
commune de Saint-Privat. La parcelle est exposée à l'Est (pour éviter le soleil
couchant), entre 200 et 400 mètres d'altitude (donc 200 m de dénivelé).
La
vinification se fait en douceur car les maturités sont parfois longues à
atteindre leur optimum. Le vin profite d’un élevage en foudres neufs de 20 hl,
avec une maturation d'un an sur lies fines et d’une mise en bouteille au bout
de 14 à 16 mois.
Oh !
Bis repetita !
Pour terminer, de nouveau une cuvée
qui assombrit profondément la carafe nous est présentée. Les verres
s’emplissent d’un vin à la très sombre robe, aux discrets reflets brillants,
dont la couleur qui semble mêler celle de l’encre noire à celle de la confiture
de bigarreaux type ‘’burlat’’ apporte une densité et une profondeur à la
texture déposée au fond des verres tout en conservant une discrète luminosité
(brillance) de bon aloi. Profitons également de la rotation du verre effectuée pour la
recherche des arômes pour remarquer la présence de belles larmes qui s’attardent
nonchalamment sur les parois.
Sans être exubérant, c’est un touffu
bouquet de senteurs diverses et attirantes qui se pose sous notre nez avec, en
premier plan, d’importantes notes de mûrs fruits tant noirs que rouges (cerises
noires, framboises, mûres, cassis), lesquelles accolées à un méli-mélo d’émanations
d’encre, de suie, de fumé, d’olives vertes, de cuir et de garrigue confèrent à
ce panel aromatique une belle et délicate complexité dont on ne se lasse pas de
vouloir en distinguer chacun des éléments.
Posée sur une trame serrée de tanins
fins et précis, une riche matière toute imprégnée de ces juteux et mûrs fruits
noirs et rouges à la limite de la macération et du confiturage vient avec
exubérance, tout en gardant une gracieuse délicatesse, se déposer sur le
palais.
Toute cette explosivité des arômes
des fruits auxquels se joignent des notes empyreumatiques et de garrigue se
voit contrebalancée par une apaisante fraîcheur et, soutenue par ces beaux et
fins tannins, l’ensemble procure au milieu de bouche de sublimes sensations
d’une fine et subtile élégance.
Une parfaite et belle structure dans
un harmonieux et parfait équilibre de saveurs proche de la perfection où tous
les éléments s’accordent parfaitement les uns aux autres (peut-on parler
d’osmose ?), que ce soit le dosage de l’acidité, la finesse et la
précision des tannins, la vinosité bien intégrée qui se met en retrait
vis-à-vis de la prédominance des arômes fruités, la délicate et presque absente
amertume, et apportent à la bouche cette élégante plénitude.
Que c’est délicatement goûteux et
gourmand ?
Et toutes ces sensations perdurent
longuement, pour notre plus grand bonheur, dans une élégante finale posée sur
une belle et fraîche trame de beaux et fins tannins toute emplie de la
diversité de ces beaux et juteux arômes que l’on souhaiterait ne pas voir se dissiper.
Oui ! Déjà un
« Grand » vin, qui n’aurait pas à rougir lors d’une confrontation
avec des cuvées ou des Châteaux plus huppés, dont le parfait équilibre de sa
structure nous laisse à penser qu’il ne manquera pas de se bonifier en cave
pendant de longues années.
Patience donc.
A table, il accompagnera et
sublimera, sans nul doute, tous les plats soigneusement préparés autour de
gibiers, tant à poils qu’à plumes, ainsi que de belles pièces de bœuf ; pourquoi
par exemple, ne pas tenter un cœur de filet de Limousine maturé et pleurotes au
jus.
Très bien +++
Et, si vous souhaitez vous
informer plus longuement, les coordonnées des domaines présentés :
Vin mystère : Domaine
des Grécaux
Sophie et Arnaud Sandras
4, Avenue du Monument
34150 Saint Jean de
Fos
Tel : 06 38 25 14 89
No : 1 La
Réserve d’O
Marie et Frédéric Chauffray
34380 Arboras
Tel : 06
76 04 03 88
Mail : contact@louislatour.com
Web : www.lareservedo.fr
No : 2
Domaine Saint Sylvestre
Sophie et Vincent Guizard
Rue de la Grotte
34150 Puéchabon
Tel : 09
60 50 30 15
No : 3 Les Vignes
Oubliées
Jean-Baptiste Granier
3 Rue de la Fontaine
34725 Saint Jean de la Blaquière
Tel : 06 72 77 38 88
Mail : lesvignesoubliees@gmail.com
Web : lesvignesoubliees.com
No : 4 Clos Maïa
Géraldine Laval
1 Grande Rue
34520 La Vacquerie
et Saint-Martin de Castries
Tél : 06 12 83 42 89
No : 5 Mas
Cal Demoura
Isabelle
et Vincent Goumard
34
Route de Saint André
34725 Jonquière
34725 Jonquière
Tel :
04 67 44 70 82
Mail :
info@caldemoura.com
Web :
www.caldemora.com
No : 6 Mas
Haut Buis
Olivier Jeantet
52 Grand’Rue
34520 La Vacquerie Saint-Martin
Tel : 06 13 16 35 47
Web : www.mashautbuis.com
No : 7 Mas
des Brousses
Géraldine Combes
2 Chemin du Bois
34150 Puéchabon
Tel : 04 67 57 33 75
No : 8 Domaine
de la Pèira en Damaisèla
Robert Dougan
Route de Sainte-Brigitte
34750 Hameau de Sainte Brigitte
Tel : 09 70 46 74 68
No : 9 Mas
Jullien
Olivier Jullien
Route de Saint André de Sangonis
34725 Jonquières
Tel : 04 67 96 60 04
Mail : masjullien@free.fr
Tous mes remerciements à Bernard
pour avoir pu noter quelques commentaires durant la séance de dégustation.
Et toujours, n’hésitez pas à vous
exprimer ; déroulement de la séance, documentations proposées, justesse
des commentaires …
Toutes vos remarques ne
manqueront pas d’être utiles, pourront faire évoluer nos dégustations afin de
les faire coïncider avec vos souhaits.
Claude F.