L’appellation Châteauneuf-du-Pape
Châteauneuf-du-Pape est un village du
Vaucluse situé sur une hauteur dominant la rive gauche du Rhône à 17 km en
amont d’Avignon et à 9 km en aval d’Orange. La vigne s’étend sur l’ensemble des
versants et des plateaux recouverts des fameux galets roulés. Le vignoble aux
treize cépages est cultivé sur Châteauneuf-du-Pape et sur une partie des
communes voisines, Courthézon, Bédarrides, Orange et Sorgues.
L’Histoire :
La vigne à travers les âges :
Ce sont les Papes qui, lors de leur installation
à Avignon au XIVème siècle,
ont révélé le terroir de Châteauneuf-du-Pape. Sous le règne de Jean XXII, le
village devient résidence d’été de la papauté Quant au précieux nectar élaboré
en ces lieux, il accède au rang de « Vin du Pape ». Une consécration qui lui
ouvre la porte des grandes cours européennes.
À l’époque gallo-romaine, la vigne recouvrait déjà
très certainement le territoire de Châteauneuf-du-Pape. Les premières traces
écrites de son existence datent toutefois de 1157. Fidèle à la tradition
locale, plantant et dirigeant lui-même l’exploitation, Geoffroy, l’évêque
d’Avignon, possède un vignoble situé dans son fief de Châteauneuf-du-Pape. Mais
ce sont les papes, qui à partir du XIVème siècle, furent les
véritables promoteurs de l’activité viticole du lieu.
En 1314, Clément V, premier pape d’Avignon,
découvre la richesse du terroir de Châteauneuf du Pape. Son successeur, Jean XXII lui offre ses lettres de noblesse :
c’est sous son règne que le vignoble prend réellement son essor et étend sa
notoriété au-delà des frontières comtadines.
Il fait construire sur les hauteurs
du village une puissante forteresse qui, au fil des ans, devient la
résidence d’été des papes qui vont se succéder dans la cité avignonnaise.
Surtout, il accorde au précieux nectar, le statut prisé de « Vin du Pape »,
lequel gagne alors la table réputée du Palais des Papes en Avignon. Les
commandes renouvelées chaque année atteignent jusqu’à plus de trois mille
litres par an. Lors des festivités qui y sont données, il est servi aux
ambassadeurs et autres représentants des cours étrangères qui tombent sous le
charme et, une fois revenus dans leur contrée, en font la promotion. Très vite,
il est expédié par tonneaux en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Grâce à sa réputation, il traverse quelques décennies plus tard les flots bleus
de l’Atlantique et fait ses premiers pas aux Etats-Unis.
Un commerce florissant :
Visionnaires à plusieurs titres,
les vignerons de Châteauneuf du Pape expédient dès la fin du XVIIIe siècle
leurs vins en bouteilles en lieu et place du tonneau. Un nouveau pas vers la
conquête de la notoriété est franchi.
Si l’essor
du vignoble se ralentit au cours du XVIème siècle, lors des guerres
de religion, il reprend de l’ampleur au XVIIIème siècle et les
exploitations s’agrandissent.
Ce faisant, le commerce du vin se développe considérablement. Déjà à cette époque, les vignerons du cru ont l’esprit pionnier.
À partir de 1776 le Château La Nerthe expédie ses vins en bouteilles, délaissant peu à peu le tonneau. Une première qui retentit, une fois de plus, sur la renommée des vins.
Reconnus de qualité supérieure par la voie d’un décret publié en 1793, les vins de Châteauneuf du Pape ne peuvent être négociés plus de trente pour cent au-dessus du prix maximum fixé par les autorités départementales.
Les vins sont expédiés dans la France entière et en Europe.
Au début du XIXe siècle, près de deux mille hectolitres sont vendus hors du département et les quantités croissent régulièrement.
Ce faisant, le commerce du vin se développe considérablement. Déjà à cette époque, les vignerons du cru ont l’esprit pionnier.
À partir de 1776 le Château La Nerthe expédie ses vins en bouteilles, délaissant peu à peu le tonneau. Une première qui retentit, une fois de plus, sur la renommée des vins.
Reconnus de qualité supérieure par la voie d’un décret publié en 1793, les vins de Châteauneuf du Pape ne peuvent être négociés plus de trente pour cent au-dessus du prix maximum fixé par les autorités départementales.
Les vins sont expédiés dans la France entière et en Europe.
Au début du XIXe siècle, près de deux mille hectolitres sont vendus hors du département et les quantités croissent régulièrement.
Frédéric Mistral qui les a
découverts chez son ami le félibre et vigneron, Anselme Mathieu, natif de Châteauneuf du Pape, en régale ses
amis parisiens : Lamartine, Dumas, Daudet… Ils deviennent à leur tour les ambassadeurs de
ce « vin royal, impérial, pontifical » comme se plaît à le définir le plus
célèbre des félibres provençaux.
La conquête de
l’appellation :
Ce développement sera stoppé net
par la crise du phylloxera de 1860. Le pugnace commandant Joseph Ducros,
propriétaire du Château de la Nerthe, mit sa fortune au service d'un vignoble
dévasté par le phylloxéra. En 1893, il fit replanter et greffer grenache,
mourvèdre, counoise, vaccarèse, cinsault, syrah, les premiers des treize
cépages. Ce fut sur son initiative que le nom de la commune fut changé de
Châteauneuf-Calcernier en Châteauneuf-du-Pape.
Après cette crise, pour garantir
la qualité des vins, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape créent, en 1894, le
premier "Syndicat viticole" qui débouchera en 1923 sur le Syndicat
des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape.
Ainsi, en 1923 ils se rendent en délégation au Château Fortia propriété du Baron Le Roy de Boiseaumarié, vigneron et juriste de formation, pour les aider dans cette tâche.
Le 4 octobre 1923 a lieu l’assemblée générale constitutive du « syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape », dont la présidence est confiée au dit Baron Le Roy.
Sous sa houlette, les vignerons s’imposent des règles
de Production totalement inédites : réglementation des modes de culture,
fixation d’un degré minimum d’alcool (12,5°), liste restrictive de cépages
autorisés, tri de la vendange
obligatoire…
Leur exemple sera bientôt suivi par les autres régions
viticoles de production françaises. Leurs travaux sont couronnés de succès le
21 novembre 1933 : la Cour de cassation confirme la délimitation de l’aire et
les conditions de production de l’appellation. A l’exception de quelques
modifications, elles sont toujours en vigueur pour protéger et garantir la
qualité des vins de Châteauneuf-du-Pape.
Le 15 mai 1936, le décret de l'appellation est
publié et Châteauneuf-du-Pape devient la 1ère AOC viticole de France.
Le vignoble compte aujourd’hui 3.200 hectares (Chiffres 2010) sur les communes de
Châteauneuf-du-Pape, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues.
Une bouteille exclusive et emblématique :
La bouteille armoriée est l’écrin des vins de
Châteauneuf-du-Pape.
Créée en 1937, elle participe à leur promotion et à leur
notoriété. Elle est aussi une marque collective.
Les vins de Châteauneuf-du-Pape
méritent un habit à leur mesure ! En 1937, le syndicat des propriétaires
viticulteurs de l’appellation, alors présidé par le Baron Pierre Le Roy de
Boiseaumarié, fait créer un flacon original : la bouteille armoriée.
La bouteille armoriée |
L’écusson qu’elle porte symbolise
une tiare papale placée au-dessus des clés de Saint-Pierre. L’inscription «
Châteauneuf-du-Pape contrôlé » écrite en lettres gothiques entoure cet emblème.
Depuis, le flacon a fait le tour du monde. Connu et reconnu, il fait partie des
moyens de promotion des vins de l’appellation. Il est aussi un gage de leur
authenticité.
D’un point de vue juridique, la
bouteille armoriée a valeur de marque collective. À cet égard, elle bénéficie
des droits de protection dont jouissent les marques.
Dans un arrêt rendu le
21.09.2004, la Cour de cassation a d’ailleurs confirmé la validité des droits
attachés à la bouteille armoriée Châteauneuf-du-Pape.
Dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée, où l’usurpation et la contrefaçon font rage, c’est un atout majeur pour Châteauneuf-du-Pape de posséder une marque collective dotée d’une forte identité et d’une protection juridique indiscutable.
Dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée, où l’usurpation et la contrefaçon font rage, c’est un atout majeur pour Châteauneuf-du-Pape de posséder une marque collective dotée d’une forte identité et d’une protection juridique indiscutable.
Le Terroir :
Les sols :
La colline de Châteauneuf-du-Pape
est une butte du miocène(1), du même
type que le rocher des Doms(2),
reposant sur une couche du crétacé(3) inférieur. Celle-ci est composée par les
calcaires du barrémien inférieur(4) souvent argileux avec des intercalations
marneuses, et du barrémien supérieur,
qui forme des couches de calcaires compacts, puissants, avec des lits de silex
à la taille variable.
Sols sablonneux |
Sols de Graves |
Sols de galets |
La colline est encerclée par des
couches successives d'alluvions anciennes dues à la périodes de réchauffement
après les glaciations du Wurm et du Riss. Ce sont des galets roulés déposés sur
une épaisseur variant de 3 à 15 mètres. Les premiers dépôts sont des
graves sableuses de nature siliceuse et calcaire dont la taille des galets peut
atteindre 10 centimètres. Les couches les plus
récentes forment les terrasses supérieures qui affleurent au nord de la
commune. Elles sont constituées de galets siliceux, de quartz et de quartzites
d'origine alpine déposés par le Rhône, mêlés à des galets calcaires. La taille
de ces galets peut atteindre 40 centimètres.
C'est le plateau des Atouts, dit
encore la Crau, et ses hautes terrasses composées de galets roulés. L'érosion
des sols les a englué dans de l'argile rouge décomposée. Les autres terroirs
mêlent des graves et du sable à des composantes argileuses et argilo-calcaires.
Ce qui permet de classifier le terroir viticole en trois types de sols.
En terrasses, des gros galets qui
recouvrent le sol. Ils jouent un rôle de régulateur thermique puisqu'ils
restituent aux raisins durant la nuit la chaleur emmagasinée de jour.
Viennent ensuite les terres
graveleuses et les sols sablonneux.
La pratique a démontré qu'il n'y a pas de différences fondamentales entre ces trois terroirs pour la qualité des vins puisque chacun d'eux permet d'obtenir de grands millésimes.
Plus que du substrat qui les
recouvre, la qualité des terroirs de Châteauneuf-du-Pape provient
essentiellement de son sous-sol composé de molasse burdigalienne.
L’incidence des carrières :
« L'extension des carrières menace le vignoble de Châteauneuf-du-Pape !! »,
Carrière du Lambourdier |
C'est sous ce titre que la presse
quotidienne, en date du 7.02.2011, tirait la sonnette d'alarme. Si les alluvions des terrasses
supérieures constituées de galets calcaires ou siliceux, ne sont plus
exploitées, toutes les carrières ayant été arrêtées, il n'en est pas de même
des galets des alluvions anciennes en dépit de la présence du vignoble. Entre
Châteauneuf-du-Pape et Sorgues, leur dépôt atteint une épaisseur de
10 mètres. Une carrière fonctionne à Sorgues pour faire des remblais et
des couches de fondation. Par contre, sur les collines au sud-est de
Châteauneuf-du-Pape, il a été mis un terme à l'exploitation des galets de la
moyenne terrasse dont les carrières se situaient près du Boucou et de la
Nerthe.
Le secteur le plus sensible de
Châteauneuf-du-Pape est le massif du Lampourdier, où sont extraits à grande
échelle sables alluvionnaires et calcaires concassés. Ces calcaires du
Barrémien supérieur sont exploités depuis longtemps du fait de leur bonne
qualité. De plus leur gisement s'étend sur une grande surface et offre des
réserves potentielles importantes. Actuellement, quatre carrières sont en
activité sur ce gisement : trois sur la commune d'Orange et une sur la
commune de Châteauneuf-du-Pape.
À cela s'ajoutent six entreprises
qui exploitent les sables et les graviers de la terrasse rissienne du
Coudoulet, sur la commune d'Orange. Au sud d'Orange, les grès cénomaniens sont
exploités au Bois Feuillet pour la production de sables siliceux. Enfin, au
nord-ouest du Coudoulet, a été reconnu par sondage une zone contenant un sable
siliceux pur pratiquement unique en France à l'état naturel, dont
l'exploitation pourrait être autorisée.
Le climat :
Balayé par le mistral, c'est l'un
des secteurs les plus secs de la vallée du Rhône avec 2 800 heures
d'ensoleillement par an. La chaleur emmagasinée de jour par les fameux
« caïau frejaü » est restituée la nuit par un effet de four. Ce
terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une
brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses,
en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Sa spécificité est
son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :
- Le mistral assainit le
vignoble,
- La saisonnalité des pluies est
très marquée,
- Les températures sont très
chaudes pendant l'été.
Le Vignoble :
Présentation :
Les communes qui ont droit à l'appellation Châteauneuf-du-Pape
sont :
et une partie de celles
- d'Orange,
- Bédarrides,
- Sorgues et
- Courthézon.
Encépagement :
Dominé par le château qui servait
de résidence d'été aux papes d'Avignon, ce vignoble s'est rendu célèbre par ses
treize cépages.
L'appellation Châteauneuf-du pape |
Le grenache est le plus souvent majoritaire
(74 %) dans les cuvées de Châteauneuf. Syrah (10 %) et mourvèdre (6 %) contribuent par leur
assemblage avec celui-ci à donner une couleur soutenue et une palette
aromatique plus riche. (exceptions notables, le Château Rayas (en) est constitué de 100 % de
grenache provenant de très vieilles vignes, et le Vin di Felibre est composé de
80 % de mourvèdre). Il existe quelques cuvées avec une majorité de
syrah ou de mourvèdre (château de
Beaucastel). Un très
grand nombre de cépages sont présents dans l'appellation, ceci est due au
complantage en vigueur au début du siècle ; mais, sur les treize cépages, grenache, mourvèdre, syrah, cinsault, muscardin, counoise, clairette, bourboulenc, roussanne, picpoul, picardan, vaccarèse et terret noir, les plus utilisés sont les huit
premiers.
Nom et origine
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Représentation
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Description
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Grenache
N
|
Plant vigoureux, ce cépage
domine dans le vignoble châteaunevois avec 60 % des surfaces plantées.
Atteignant dans le Vaucluse sa limite septentrionale, il y
révèle tout son potentiel en donnant à la fois un vin peu coloré mais d'une
grande amplitude aromatique où se retrouvent des notes de kirsch, de prunes
et de cassis.
|
||
Cépage à maturité tardive et
sensible à la sécheresse, il apporte des arômes spécifiques au vin lors de
son vieillissement. Très qualitatif, il procure aussi une couleur profonde et
des tannins aptes à s'affiner au cours des années.
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|||
Syrah N
|
Très représenté dans le
vignoble castelpapal, ce cépage, outre sa grande richesse aromatique, donne
couleur et tannins fondus. En assemblage avec le grenache et le mourvèdre, il
donne des vins qui truffent.
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Cinsault
N
|
Cépage à double fin - raisin de
cuve et raisin de table - il est un peu délaissé dans ce terroir car peu
tannique et peu coloré. Il apporte pourtant au vin élégance, fruité et finesse.
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||
Originaire du département de Vaucluse, il est toujours vinifié en
assemblage avec d'autres cépages. Il apporte au vin floralité et fraîcheur.
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|||
Counoise
N
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Cépage
autochtone donc particulièrement adapté à un terroir où se combinent chaleur
et sol caillouteux, il procure des vins onctueux, avec des arômes complexes
où se mêlent agrumes et fleurs blanches.
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|||
Variété
tardive, ce cépage aime les terroirs
secs, chauds et de faible altitude. Il est donc particulièrement adapté à
celui de Châteauneuf-du-Pape. Porteur d'équilibre, il
donne un vin nerveux, très floral, plein d'arômes subtils quoique légèrement
fugaces (amande amère, vanille, pomme verte).
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|||
Extrêmement
qualitatif, il apporte aux vins de Châteauneuf élégance et finesse. Ses
arômes se caractérisent par des notes florales où se mêlent des senteurs
d'iris, de violette et de chèvrefeuille.
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|||
Picpoul
B
|
Originaire du
Languedoc,
son vin, bouqueté et aromatique, est riche, typé, nerveux, plein de finesse
et d'élégance.
|
||
Picardan
B
|
Originaire de
la Provence, ce cépage est vigoureux et productif. Il est vinifié en assemblage
et apporte typicité, bouquet et finesse.
|
||
Souvent
assemblé au grenache et à la syrah, dont il atténue la puissance, il donne un
vin peu coloré, léger, mais au bouquet agréable porté par une bonne acidité.
|
|||
Originaire de
la basse Provence, il donne un vin floral, léger et peu coloré, frais et élégant.
En assemblage, il modère l'ardeur du grenache.
|
Méthodes culturales :
Comme la vendange ou le
rendement, la taille et le mode de conduite de la vigne obéissent à des règles
imposées.
Excepté pour la syrah, seule la
taille courte à deux yeux maximum par courson en sus du bourillon est
autorisée. Pour les vignes de moins de 40 ans, le nombre d’yeux est fixé à un
maximum de 12 par cep. Pour celles de plus de 40 ans, il s’élève à un maximum
15 par cep.
Pour les cépages grenache noir,
mourvèdre, picpoul noir, terret noir, la conduite
en gobelet est la seule autorisée.
Les cépages grenache blanc,
picpoul blanc, picardan, clairette, roussanne, bourboulenc, muscardin,
vaccarèse, cinsault, counoise peuvent être conduits en gobelet ou en cordon de Royat bilatéral
palissé à deux fils superposés au minimum.
La syrah autorise plusieurs genres
: la conduite en gobelet, en cordon de Royat bilatéral, la taille guyot avec un
long bois à 8 yeux francs au maximum. Pour ces deux derniers modes de
conduite, les ceps sont palissés avec 2 fils superposés au minimum.
Pour les vignes palissées, le fil
porteur ne devra pas être situé à une hauteur supérieure à 0,60 mètre au dessus
du sol au moment de l’entrée en production.
Les vendanges sont
obligatoirement faites à la main (pas de mécanisation).
Le rendement a été fixé à
35 hl/ha.
De plus la vendange subit la
rapée (Vin de table produit à partir de
nos vignes de Châteauneuf du pape) qui élimine nécessairement 5 % à
20 % des grappes avant vinification.
Le respect de l’environnement :
Au-delà des mesures imposées par le décret de contrôle définissant
l’AOC Châteauneuf-du-Pape, les techniques de culture évoluent dans le sens
d’une préservation accrue de l’environnement.
Vers une viticulture raisonnée :
Pour
protéger leur vignoble, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape utilisent de plus
en plus des méthodes respectueuses de l’environnement.
Parmi les solutions biologiques
existantes, la "confusion sexuelle" occupe une large place au sein du l’appellation. Utilisée depuis
une dizaine d’années contre le vers de la grappe, l’un des principaux fléaux de
la vigne, elle consiste à poser dans les parcelles des diffuseurs émettant des
hormones féminines en surabondance. Désorientés, les mâles deviennent
incapables de trouver les femelles et la reproduction n’a pas lieu. À ce jour,
plus de 1 000 hectares de vignes, soit un tiers du vignoble, sont protégés de
la sorte.
À Châteauneuf-du-Pape un certain
nombre de domaines sont certifiés en agriculture biologique. En France,
plusieurs organismes certificateurs sont chargés de contrôler et de
labelliser les producteurs de vin. Petit à petit, ce mode de culture se
généralise dans le vignoble de Châteauneuf-du-Pape.
S’ils ne sont pas officiellement
certifiés, de plus en plus de domaines suivent eux aussi les préceptes de l’agriculture biologique.
Le retour du cheval |
Dans son sillage, la biodynamie est en pleine expansion. Comme
l’agriculture biologique, elle proscrit l’emploi de produits de synthèse, mais
relève d’une philosophie différente. Elle consiste à favoriser la vie d’un grand
nombre d’espèces différentes et vise à maintenir les ennemis de la vigne à un
niveau tolérable. Les préparations utilisées sont élaborées à base de matières
végétales, animales et minérales transformées. Elles permettent à la vigne de
renforcer son immunité en respectant l’équilibre naturel de la faune et de la
flore. Cette forme d’agriculture n’est pas nouvelle, elle remonte au début
du XXe siècle avec les travaux de Rudolph Steiner. Aujourd'hui nous comptons un
quart du vignoble en agriculture biologique ou en convertion soit 780 Hectares
de l'appellation, alors que la moyenne nationale ne dépasse pas les 7%.
Vinification :
En Rouge :
Comme de nombreux vignobles en
dessous du 45ème parallèle, les côtes-du-rhône méridionales,
dont fait partie l'appellation, sont des vins assemblant plusieurs cépages.
Ceci est justifié par les caractéristiques climatiques régionales avec des été
très chauds, sinon torrides, et la présence du mistral, vent excessif, qui
participent à la surmaturation des cépages. Tous les essais de vinification
mono-cépage ont démontré que ces vins ne peuvent atteindre une qualité élevée
et donner la véritable expression du terroir. Par contre l'assemblage de plusieurs
variétés permet d'obtenir un parfait équilibre entre acidité, alcool et
tannins.
C'est le grenache noir qui
représente la plus importante proportion, il est assemblé avec le mourvèdre et
la syrah. Un peu de cinsault permet d'apporter la finesse. Les trois premiers
cépages permettent d'obtenir un parfait équilibre et donnent des grands vins de
garde qui truffent en vieillissant. En fonction des parcelles et des
micro-climats, l'assemblage peut varier entre 80 % de grenache, syrah et
mourvèdre entrant en part égale pour le pourcentage restant, et 50 % de
grenache, la syrah et le mourvèdre représentant chacun 25 %.
En blanc :
La maitrise des températures lors de la
vinification a permis d'obtenir par un moyen uniquement physique une parfaite
expression des vins de ce terroir.
La base de l'assemblage se fait
avec la clairette et le bourboulenc.
Le grenache blanc ne doit pas
excéder les 20 %.
De plus en plus s'y ajoutent le
viognier, la roussanne et la marsanne, en proportions différentes, mais le
maximum qualitatif est atteint avec des apports de 10 %.
Le style des vins :
Les vins de ce terroir,
reconnaissables entre tous, ont un style inimitable. Mais la multiplicité des
cépages et les assemblages qu'ils permettent ainsi que les durées de cuvaison,
qui restent à la libre appréciation du vigneron ou du vinificateur, ont permis
de faire des distinguo subtils en déterminant trois groupes bien typés. Le
premier à faire ces distingos fut Robert W. Mayberry. Ce classement interne à
l'AOC n'est en rien officiel ou qualitatif mais permet d'orienter le goût ou la
préférence d'un amateur vers un style de production.
Il y a une tradition des « vins
robustes », définissant des vins qui ont du corps et un pourcentage
alcoolique parfaitement équilibré par des tanins puissants. Difficiles à boire
jeunes, ces vins s'affinent en vieillissant et certaines de ces bouteilles
peuvent traverser les âges. Ils sont parfaitement illustrés par la production
du « Vieux Télégraphe », du « Domaine de Reveirolles », de
« Font de Michelle » ou du « Château la Nerthe ». Les
« vins classiques » se caractérisent par une présence
importante de tanins obtenue par une cuvaison longue. Ces vins ont du corps et
de la générosité, ce qui ne les empêche pas d'avoir de la grâce qui va
s'affirmer lors de leur vieillissement. Leur référence sont les châteauneufs de
« Château Rayas », des « Domaines Mousset », du
« Domaine de Beaucastel », et du « Domaine de Beaurenard ».
Les propriétaires de « Château de la Gardine », « Clos de
l'Oratoire des Papes », « Domaine de Nalys », « Château
Maucoil » et le « Cellier des Princes » ont opté pour le style
des « vins élégants » qui implique un pourcentage alcoolique
plus modéré et des tanins très arrondis, pour fournir un vin coulant et
désaltérant pouvant être bu dans sa jeunesse tout en ayant la possibilité de
vieillir.
Structure des exploitations :
Sur l'aire d'appellation ce sont 320 châteaux et domaines qui exploitent le vignoble. La
taille des exploitations peut varier de quelques dixièmes d'hectare (Clos des
Terres Blanches) à plus de cent hectares. Le Cellier des Princes à Courthézon,
est la seule cave coopérative de l'appellation. Créé en 1925, il regroupe
actuellement 200 adhérents et est conseillé par
l’œnologue Philippe Cambie, expert de l'appellation.
Quartiers et lieux-dits :
Le vignoble castel papal comporte
cent-vingt lieux-dits.
Certains ont donné leur nom à des
châteaux et des domaines. C'est le cas de Vaudieu, la Nerthe, la Fortasse, la
Gardine ou Font de Michèle.
Ce fut sous le pontificat de
Clément VI, en 1344, que les premiers terroirs connus de ce vignoble furent
répertoriés. Le premier était dit Vieille Vigne et de nos jours Bois
de la Vieille. Il était suivi de Blaquières, Bois Évêscal, Bois Renard,
Cabrières, Charbonnières, Colombis, Fargueirol, Maupertuis et Mourredon.
En résumé :
Localisation
|
Vaucluse
|
Saison
|
deux saisons sèches (hiver et été)
deux saisons pluvieuses (automne et printemps) |
Climat
|
Tempéré méditerranéen sous influence du mistral
|
Ensoleillement
(moyenne annuelle) |
2 800 h/an
|
Sol
|
galets roulés, terres graveleuses, sols sablonneux
auxquels s'ajoute une composante argile et argilo-calcaire sur certains
terroirs
|
Superficie plantée
|
3 200 hectares
|
Nombre de domaines viticoles
|
320 propriétaires
|
Cépages dominants
|
|
Vins produits
|
97 % rouges et
3 % blancs
|
Production
|
110 000 hl
|
Pieds à l'hectare
|
minimum 3 000 pieds par ha, maximum 4 m² par pied
|
Rendement moyen à l'hectare
|
35 hl/ha
|
Les Producteurs :
Producteurs classés
par commune
|
|
Commune
|
Cave
|
Château la Nerthe, Domaine du château de l'Hers, Maison
Ogier, Domaine l'Or de Line, Domaine L. Geniest - Mas Saint Louis,
Domaine La Tour Saint Michel, Domaine
Serguier [archive], Domaine Condorcet, Château Maucoil,
Domaine du Père Caboche, Domaine Juliette Avril, Château de Vaudieu, Domaine
de Nalys, Domaine Barneret, Domaine de la Barroche, Domaine Lucien Barrot et
Fils, Domaine de Beaurenard, Domaine Albin Jacumin, Domaine Bois de Boursan,
Domaine de la Font du Loup, Domaine Bosquet des Papes, Maison Bouachon,
rachetée par les vins Skalli, Domaine la Boutinière, Château
Jas de Bressy, Maison Brotte, Domaine la Brunély, Château Cabrières, Domaine
des Pères de l'Église, Réserves des Cardinaux, Domaine des 3 Cellier, Domaine
Chante Cigale, Domaine Chante Perdrix, Domaine de la Charbonnière, Domaine
Clos du Mont-Olivet, Cuvée du Chêne Vert, Les Clefs d'Or, Clos des Papes,
Domaine Comte de Lauze, Domaine de la Côte de l'Ange, Domaine Duseigneur,
Domaine André Mathieu, Domaine Saje, Domaine Roger Sabon, Domaine de Fusat,
Domaine Mousset, Domaine du Haut des Terres Blanches, Société Léonce
Amouroux, Domaine de la Ronciere, Clos des Terres Blanches, Domaine Durieu,
Mont- Redon, Vignobles Mayard
|
|
Bédarrides (A)
|
Domaine Bennedetti, Domaine Font de Michelle, Domaine de
Terre Ferme, Domaine Giuliani, Château Mont Thabor, Domaine du Vieux
Télégraphe
|
Courthézon (A)
|
Domaine L'Abbé Dîne, Domaine Pierre André, Domaine Paul
Autard, La Bastide Saint-Dominique, Cellier des Princes, Château de Beaucastel, Clos du Caillou,
Domaine Bethet-Rayne, Domaine les Cigalons, Domaine de Cristia, Domaine
Fontavin, Domaine de la Janasse, Domaine Mercier, Mas Chante Mistral, Domaine
Saint-Laurent, Le Sentier des Soures, Domaine Ferme Michel.
|
Orange (A)
|
Domaine de la Biscarelle, Mas de Boislauzon, Domaine des
Chanssauds, Domaine de Ferrand, Domaine Charvin et fils, Domaine Bouvachon
Nominé, Domaine Grand Veneur, Domaine Roger Perrin
|
Sorgues (A)
|
Chateau Gigognan,Domaine Cyril Coulon, Domaine Guy Mousset
& Fils, Clos Saint Michel.
|
Domaine des Caboits
|
|
Jonquières (V)
|
Domaine de l'Arnesque
|
Gigondas (V)
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Domaine du Bois des Dames, Domaine Santa Duc,
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Piolenc (V)
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Château Beauchêne, Domaine de Chanabas,
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Tain-l'Hermitage (V)
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Vacqueyras (V)
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Domaine les Semelles de Vent
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(1) Le Miocène est la première époque du Néogène et la quatrième de l'ère
Cénozoïque. Il s'étend de 23,03 ± 0,05 à
5,332 ± 0,005 millions d'années. Il est précédé par l’Oligocène et suivi par le
Pliocène.
Le nom « Miocène » a été créé par Charles Lyell à partir
du grec μείων (meioon, moins) et καινός (kainos,
nouveau), moins récent,
car cette période comporte moins d'invertébrés marins modernes que le Pliocène.
(2) Le Rocher des Doms est un éperon rocheux situé sur la rive gauche du
Rhône, dans le quartier Avignon Centre de la ville d'Avignon. Il a servi de
protection pour la fondation puis le développement de la ville. Son sommet est
couvert d'un jardin public nommé "Jardin des Doms".
(3) Le Crétacé inférieur est la période la plus ancienne du Crétacé. On
considère généralement qu'il s'est étendu de 145 MA à 100,5 Ma.
Le Crétacé inférieur est généralement divisé en six étages :
- Le Berriasien (145-139,8 Ma)
- Le Valanginien (139,8-132,9 Ma)
- Le Hauterivien (132,9-129,4 Ma)
- Le Barrénien (129,4-125 Ma)
- L'Aptien (125-113 Ma)
- L'Albien (113-100,5 Ma)
(4) Le Barrémien ou Barrêmien
est le quatrième étage stratigraphique du Crétacé inférieur. Il s'étend de ≃ -129,4 à ≃ -125,0 Ma.
Crédit :
fr.wikipedia.org
Claude F. le 31.10.2019