vendredi 24 février 2017

L'Agora - Notre lieu de discussions.




L’agora  d’Athènes était, durant l’Antiquité, la place principale de la ville d’Athènes, lieu de rendez-vous des flâneurs et la grande place du marché : elle servait au commerce et aux rencontres.



Dans cette page « Agora » ouverte à tous, en utilisant le duo : commentaires , réponses, chacun de nous pourra exprimer et partager ses idées sur tout ce qui concerne notre Club, qu’il s’agisse aussi bien du choix des thèmes de dégustation, des appréciations portées sur celles-ci, de l’organisation de nos dégustations, de la présentation du Blog et de toutes autres réflexions diverses et variées.

A utiliser sans réserves et,
Merci d’avance.
Claude

mercredi 22 février 2017

Vignoble de Cassis



Le Vignoble de Cassis :

Un peu d’histoire :
« On récolte dans cette petite ville maritime, un vin blanc, le meilleur de Provence. »
Extrait du Grand Larousse universel du XIXe siècle, 1868.

Il y a plus de 2 600 ans… Les Phocéens, en même temps qu’ils fondent Marseille, implantent les premiers ceps dans la baie de Cassis. Ils introduisent l’ugni blanc, encore présent aujourd’hui. Plus tard, les Romains perpétuent la culture de la vigne à Cassis et expédient le vin par la mer. Comme en témoigne les amphores à vin retrouvées en baie de Cassis. Les premières traces écrites de l’existence du vignoble cassiden remontent au Moyen-Age. En 1381, un texte notarié relate la présence d’une terre à vigne au lieu-dit « L’Arène », en bordure de mer. Dès l’origine, le vignoble jette donc l’encre au bord de la Méditerranée pour s’arrimer, ensuite, aux coteaux des massifs environnants. Au XVIe siècle, Cassis scelle son destin : le vignoble se spécialise dans l’élaboration de vins blancs. Une révolution en Provence ! Ailleurs, les vins rouges dominent.

Au XIXe siècle, le phylloxera, interrompt son essor. Cette maladie provoquée par un insecte anéantit la totalité des vignes. Il est ressuscité grâce à la pugnacité d’une poignée de vignerons. Ils effectuent de nouvelles plantations sur des porte-greffes américains. Parallèlement, ils orientent définitivement la production du vignoble vers les vins blancs secs.

Le 15 mai 1936, le vignoble de Cassis entre dans l’histoire. Il obtient son classement en Appellation d’Origine Contrôlée, AOC, au moment même où ces trois lettres voient officiellement le jour. Cassis est ainsi le premier vignoble de France à avoir reçu cette distinction. Il couronne un millénaire d’histoire viticole dans ce petit village maritime de Provence.

Durant le XXe siècle, le vignoble continue de prospérer. Les plantations progressent, sous l’impulsion des familles vigneronnes très attachées à ce terroir. Le mouvement s’inscrit dans la continuité. Au cours des vingt dernières années, la superficie du vignoble est passée de 180 à 215 hectares. Durant cette période, les vignerons cassidens investissent aussi dans la  modernisation de leurs chais. Depuis 2012, le vignoble de Cassis s’insère dans le Parc National des Calanques. C’est le seul de France à être intégralement inclus dans le territoire d'un parc national.



Le climat :
Le vignoble de Cassis bénéficie d’un climat manifestement propice.

Ce territoire viticole, proche de Marseille, est protégé du vent par la ceinture constituée des hauteurs environnantes. Les gelées sont exceptionnelles et il bénéficie d'une durée exceptionnelle d'ensoleillement, avec plus de 2800 heures de soleil par année, notamment grâce au mistral, qui souffle en moyenne 93 jours par an. Il y a en moyenne 525 mm de précipitations par an. Et elles sont les plus faibles de France et 81 jours de pluie (dont 39 dépassant 2,5 mm), principalement en automne-hiver. La température moyenne est de 15,9 °C.

Sols et sous-sols :
Un terroir propices aux vins blancs « Deux éléments influencent le terroir de cassis : le calcaire et la mer »

Le vignoble de Cassis forme un cirque face à la Mer Méditerranée. Il est fermé, à l’Ouest, par le Massif des Calanques et, à l’Est, par le Cap Canaille, du provençal, « cap Naio » : cap qui baigne. Malgré un caractère méditerranéen marqué, il s’intègre dans un environnement propice à l’élaboration de vins blancs d’excellence.
Du haut de ses 400 mètres d’altitude, le cap Canaille est la plus haute falaise maritime de France. Le vignoble de Cassis s’érige sur son flanc façonné par les « restanques ». Ces murs de pierre qui furent bâtis par les vignerons, retiennent les vignes sur les coteaux rocheux et escarpés. De ces hauteurs, elles s'étendent jusqu’à la mer. Le vignoble s’implante sur des sols composés de calcaires riches en oxyde de fer provenant des éboulis de la falaise. Leur formation remonte à environ 115 millions d’années et renferme de nombreuses coquilles d’organismes fossilisées, qui reposaient au fond des mers urgoniennes.
Ces calcaires blancs, d’une dureté exceptionnelle, obligent la vigne à s’enraciner en profondeur pour puiser la minéralité présente dans le sol. De nombreuses rivières souterraines coulent sous ce massif.
Elles confèrent à ce terroir une bonne alimentation hydrique indispensable au bon développement de la vigne. Alliée au calcaire, cette fraîcheur sied à l’élaboration de vins blancs d’excellence.

La mer, toute proche, leur offre d’autres bienfaits. La constance des brises  maritimes joue comme un régulateur thermique. Le sel déposé par les embruns sur les grappes donne aux blancs de Cassis une touche iodée caractéristique  de leur personnalité.
Ce terroir bénéficie, par ailleurs, d’un fort ensoleillement qu’intensifie la  réverbération sur les falaises blanches et les sols clairs. Ce rayonnement intense favorise la qualité de la photosynthèse indispensable à la bonne maturation des raisins.

L’AOC :
AOC depuis 1936, elle est la première AOC de France.

L’Appellation d'Origine Contrôlée Cassis a vu le jour le 15 mai 1936. La date a son importance. En effet, le classement de Cassis en AOC est intervenu, quasiment en même temps, que la création de l’Institut National de l’Origine et de la qualité (Inao), l’organisme qui délivre ce classement. Cassis est ainsi la première Appellation d’Origine Contrôlée de France. Elle recouvre, aujourd’hui 215 hectares et affiche une production de 7 500 hl par an en moyenne. Elle obéit à des règles strictes inscrites dans son cahier des charges de production modifié en 1996. Unique en Provence, elle signe principalement des vins blancs.
Le blanc représente 67 % de la production de l’appellation. Les vins rosés réalisent 30 % et les rouges les 3 % restants.

Les cépages :
Une palette étonnante : le vignoble dispose d’une impressionnante collection de cépages blancs, la marsanne et la clairette en forment la clef de voûte .

Les cépages principaux :

L’encépagement de chaque exploitation doit contenir au moins 60 % de Marsanne et de Clairette qui sont les deux cépages principaux de l’appellation.
La Marsanne, originaire du nord de la vallée du Rhône, s’est parfaitement acclimatée à la bordure maritime. Elle apporte des arômes fins et élégants ponctués de notes de fleurs blanches ainsi qu'une belle longueur en bouche. Avec le temps, elle offre de subtiles notes miellées.
La Clairette, d’origine provençale, apprécie les sols calcaires, peu fertiles, maigres et secs du vignoble cassiden.
Elle participe à la fraîcheur des blancs de Cassis. Elle leur offre des senteurs anisées, de garrigue, de miel d’acacia et de fruits à chair blanche. Elle confère, en outre, de la rondeur et du gras.

Les cépages secondaires :

L’Ugni Blanc a trouvé à Cassis les sols et le microclimat lui permettant d’exprimer ses qualités. À faible rendement, il apporte aux vins blancs de Cassis un support d'acidité qui leur permet de durer dans le temps. Les vieilles vignes développent également une palette aromatique riche avec des notes citronnées.
Le Bourboulenc (doucillon), originaire de Provence :  il requiert un terroir chaud pour arriver à maturité. Sa finesse et ses arômes de fleurs de garrigue, ciste et genêt, apportent leur tonalité particulière.
Le Sauvignon, venu du Sud-Ouest :  il possède une végétation dense et doit être canalisé par des sols maigres. Il aiguise les vins de ses notes très aromatiques : bourgeon de cassis, pamplemousse, fruits à chairs blanches, abricot et fleurs blanches. 
Le Pascal blanc :  né en Provence, il exige des terroirs bien exposés, secs et pauvres pour brider sa productivité. Dès lors, il peut exprimer des notes citronnées et de tilleul.

Les cépages des vins rouges et rosés :
Les vins rouges et rosés sont issus de quatre cépages traditionnels de Provence : le mourvèdre, le grenache, le cinsaut et le carignan.
Bien que confidentiel dans le vignoble, le barbaroux rose les complète en cépage principal ainsi que le terret noir qui ne doit pas être présent pour plus de 5 % en cépage secondaire.

Les vins :
Blancs par nature. « L’abeille n’a pas de miel plus doux, le vin blanc de cassis brille comme un diamant limpide et sent le romarin, la bruyère et la myrte qui recouvrent nos collines ». Frédéric Mistral.

Cassis cultive une originalité, le vin blanc. Trois bouteilles sur quatre s’élaborent dans cette couleur. Dans cette Provence viticole où les vins rosés dominent, ce parti pris rend le vignoble cassiden unique en son genre.
Vins rares et précieux, les blancs de Cassis se parent d’une robe jaune clair aux reflets éclatants et lumineux. Ils livrent des senteurs d’agrumes, de fleurs blanches rehaussées de notes minérales et iodées empruntées au terroir.

Des parfums de miel et de coing s’y développent avec le temps.
Au palais, ils allient l’ampleur, le gras et la fraîcheur dans un équilibre remarquable et revendiquent cette minéralité qui est leur signature.
Grâce à ces qualités, les blancs de Cassis se révèlent également sur la durée. Ils peuvent se conserver en cave de 2 à 5 ans, voire d'avantage.
En cuisine, ils se marient avec les poissons, loup, daurade, rougets grillés… sans oublier la bouillabaisse, dont ils partagent la même origine. Ils s’accordent aussi avec les cuisines japonaises et asiatiques.
Ils sont également très appréciés à l’apéritif. Ils se dégustent entre 10 et 12°C.  

Les rosés, au second rang de la production, possèdent une teinte délicate.
Ils offrent beaucoup de finesse avec des parfums floraux de jacinthe,  fleur de pêcher et des arômes de petits fruits rouges.
Ils escortent, eux aussi, les poissons de Méditerranée, ainsi que la cuisine provençale, les légumes farcis, tomates, courgettes, aubergines…Ils égaient aussi l'apéritif. Ils s’apprécient, comme les blancs, entre 10 et 12°C.

Les rouges revêtent une jolie robe rubis. Amples et denses, ils jouissent d’une palette aromatique d'épices et de fruits rouges. Leurs tanins soyeux et équilibrés leur confèrent d’excellentes qualités de garde, jusqu’à 10 ans en cave. Ils se dégustent entre 14 et 16°C.

Les vignerons :
Douze vignerons amoureux de leur terroir cultivent les 215 hectares du vignoble de Cassis.

Tels des orfèvres, les vignerons de Cassis cultivent ce vignoble, comme une perle rare, blotti entre mer et falaise. Ces domaines dont une majorité sont entre les mains de mêmes familles depuis plusieurs générations, se sont attachés, sans relâche, à la préservation de leur vignoble malgré la pression foncière qui s’exerce sur la baie de Cassis.
Toujours soucieux de la protection de leur appellation et de la préservation de son environnement, les vignerons de Cassis s’orientent vers l’agriculture biologique de leurs vignobles.
Leurs pratiques s’inscrivent par ailleurs dans une démarche de développement durable. En 2012, le vignoble de Cassis a été intégré à l’intérieur du territoire du Parc National des Calanques. L’appellation Cassis est ainsi la seule entièrement incluse dans un Parc National. Ce classement constitue une étape supplémentaire dans sa protection. Il fige, en effet, l’aire d’appellation du vignoble dans la durée.


Quelques Informations :
AOC depuis :       15 mai 1936
Superficie :          215 Hectares répartis sur le vignoble qui s'étend sur la seule commune de Cassis.
Production :        7500 Hectolitres. (3 % rouges, 30 % Rosés, 67 % blancs)
Nombre de domaines viticoles : 12

 Sources :                    >>  www.vinsdecassis.fr
Guide Hachette 2013
fr.wikipedia.org  



Cfa 02/2017

Vignoble de Bandol



Le Vignoble de Bandol :

L’historique vignoble de Bandol produit sur huit communes du département du Var des vins rouges de très grande réputation et de longue garde, ainsi que des vins rosés et blancs. Toutes les conditions sont réunies sur ce terroir pour la production de vins exceptionnels : le sol et son sous-sol, l’exposition au sud et surtout le vent marin, qui tempère les ardeurs du soleil et qui joue ici un rôle essentiel.

Le paysage viticole :
Ouvert sur le Midi, le vignoble est limité à un grand cirque de collines qui se dressent jusqu’à 400 m d’altitude.



Enserré dans le vaste amphithéâtre de montagnes formé par le massif de la Sainte-Baume, qui culmine à 1147 m d’altitude, et le mont Caume (801 m), le vignoble de Bandol s’adosse aux collines pentues et descend en gradins jusqu’à la mer. Il présente un paysage caractéristique avec ces murets de pierres sèches qui découpent les coteaux en bandes horizontales. Ce sont les Romains qui, les premiers, ont façonné ces murets et ces terrasses appelés restanques, avec des blocs calcaires qui encombrent la terre et gênent sa culture. Ces murets facilitent le travail  de la vigne sur ces pentes marqués et, retenant la mince couche de terre arable, permettent de limiter l’érosion sur ces coteaux escarpés.

Le climat :
Le vignoble de Bandol bénéficie d’un climat manifestement propice à une viticulture de qualité.

Avec une moyenne annuelle de plus de 3000 heures, Bandol reçoit le plus important ensoleillement de Provence. Le vignoble est soumis aux influences du mistral qui, bien que très affaibli, assèche l’humidité ambiante et permet aux vignes de se maintenir dans un état sanitaire exceptionnel. Les vents d’est et du sud-est, venus de la mer, lui apportent en outre une pluie nécessaire suffisante à sa végétation. La moyenne des précipitations, bien réparties entre l(automne et l’hiver, est de 650 mm.
Durant l’été, la brise marine atténue les fortes chaleurs d’une manière constante, permettant aux cépages de mûrir lentement dans de parfaites conditions pour atteindre des degrés de maturité élevés.


Sols et sous-sols :
Nous retrouvons ici comme partout ailleurs, cette pédogénèse si particulière des ‘’pays calcaires’’.

La presque totalité du vignoble de Bandol est implanté sur des terrains silico-calcaires du Néocrétacé (Santonien, Corniacien et Valdonien). Pour une faible partie de sa superficie, l’appellation repose sur les îlots triasiques du Canadeau et du Télégraphe et sur des éboulis calcaires du Sannoisien (Oligocène). Ces derniers sont alimentés par des débris du Jurassique et du Lias, principalement dans la région de Sanary-sur-Mer, Bandol et Saint-Cyr-sur-Mer. Les sols sur Santonien, Coniacien et Valdonien reposent sur une roche mère constituée d’une alternance de grès calcaire, parfois présents en grandes dalles, et de marnes sableuses, avec des intercalations de plusieurs niveaux de calcaires à rudistes. Ceux-ci forment une barre rocheuse très visible qui va de la Cadière-d’Azur jusqu’au Castellet en passant par Château-Vieux. Dans quelques endroits de la commune du Castellet (La Rouvière), au Grand Canadeau et au Télégraphe (sur la partie nord, à flanc de coteau), la roche-mère des sols est constituée de marnes plus argileuses du Valdonien.
Les sols sur Trias se développent aux dépens de calcaire gris fumés, de cargneuses et d’argiles rouges. Ils sont bien développés sur les collines du Canadeau et du Télégraphe, de chaque côté du Grand Vallat, et sur une bande ouest-est, qui va du Télégraphe jusqu’à la pointe de la Madrague.
Les éléments des éboulis proviennent des marnes et des calcaires dolomitiques du Jurassique (Bathonien).
Dans la région de Sanary et de Bandol, le vignoble s’enracine dans des sols sur des calcaires lacustres en plaquette du Tertiaire (Sannoisien) et sur des calcaires jaunâtre dolomitiques du Lias (Hettangien).
Les trois terrasses alluviales qui portent le vignoble possèdent des teneurs élevées en éléments siliceux (graviers et sables) et en limons. Elles sont surtout caractérisées par l’absence de calcaire.
Les grès calcaires alternant avec des petits lits de marnes sableuses sont une roche mère qui présente un grand intérêt d’un point de vue viticole. Suivant les facteurs intervenant dans la pédogenèse, la principale roche mère des sols viticoles de Bandol est susceptible d’évoluer vers deux types de sols.
Le premier sur marnes se présente sous la forme d’un sol blanchâtre squelettique et pédocalcique. Il est caractéristique  du terroir de qualité de Bandol.
Le second, formé sous couverture forestière (sol rouge méditerranéen pédalférique sur grès), ne s’observe que très rarement sur place, notamment au Val d’Aren. En effet, depuis le déboisement de l’ancienne forêt des Commoni (Strabon), c’est-à-dire sur les versants les moins pentus, il persiste encore en place, mélangé avec de nombreux débris de sa roche mère gréseuse. Il forme cette terre rouge qui porte les vignobles des quartiers de Vardelaise, du Guargueloup et des Pradeaux, à la la limite de Saint-Cyr-sur-Mer et de la Cadière. En général, ce sol rouge a été entrainé vers les dépressions où nous le trouvons, sur une assez grande épaisseur, sous forme d’épandages alluviaux. Sur les versants plus pentus et sous l’effet du ruissellement, seul demeure un sol blanchâtre squelettique. Durant les périodes froides et sèches du Quaternaire, dès qu’elle s’est trouvé à nu, cette roche mère des grès calcaires friables et des marnes sableuses a engendré localement quelques dépôts assez épais de lœss sous les effets de l’érosion éolienne.
A l’affleurement, le calcaire à rudistes que l’on rencontre dans ces formations du Néocrétacé évolue d’une façon analogue au calcaire compact de l’Urgonien ou du Jurassique : décalcification, kaolinisation, ferrugination ; mais ici les phénomènes karstiques sont de peu d’ampleur, compte-tenu de la faible épaisseur de ces bancs calcaires. Au pied des versants abrupts des barres calcaires, leurs éboulis donnent des sols rendziniformes. Très arides, ils sont cantonnés à la partie haute des collines. Jadis cultivés en vigne, ils ont été de ce fait les premiers abandonnés. Les calcaires marneux du Lias donnent également un sol rendziniforme (quartier de Maren).
Les marnes valdoniennes, aux quelques endroits où elles affleurent, autour de l’îlot du Télégraphe notamment, donnent le même sol squelettique blanchâtre déjà signalé, mais il est plus compact. Sous couverture forestière, il n’y a pas encore une évolution bien marquée. Seule la décalcification initiale est amorcée et s’exprime par la présence à un mètre de profondeur de lits de calcaire blancs néoformé (croûte ou calcrête).
Enfin, dans la région de Bandol et de Sanary-sur-Mer, le substratum du vignoble est principalement constitué par des calcaires du Jurassique (Bathonien) et du Lias.
Lorsque le calcaire est marneux, il donne naissance à un sol rendziniforme, souvent chlorosant. Quand il est compact, il engendre un sol rouge méditerranéen sur terres rouges.
Cette mosaïque de sols exceptionnelle hérite d’une structure complexe du sous-sol. En effet le vignoble de Bandol repose sur le synclinal du Beausset chevauché par les terrains venus du sud, il y a quelques trente millions d’années. Cet édifice, avec des affleurements méridionaux très complexes sous leur recouvrement chiffonné et des affleurements septentrionaux très réguliers et monoclinaux, a été disséqué par l’érosion qui a accru cette complexité.

Les cépages :
Le cépage mourvèdre a trouvé sur les sols calcaires de Bandol son terroir d’élection. Nulle part ailleurs, il ne peut s’exprimer de manière aussi absolue.

C’est ici, sur ce terroir exceptionnel de Bandol, que le cépage mourvèdre trouve la plus belle de toutes ses expressions. Capricieux, le mourvèdre a besoin de beaucoup de soleil. Pour apporter la finesse et l’élégance que l’on trouve dans les vins rouges qu’il produit, il lui faut être fortement tempéré ; ainsi, le rôle du vent frais venu de la mer est ici capital et à prendre en totale considération dans la compréhension de ce terroir. En effet, lorsque le mourvèdre ne bénéficie pas des effets provoqués par le vent frais, comme c’est parfois le cas dans d’autres vignobles plus protégés, il produit un vin lourd et vulgaire. Ici ,en revanche, il mûrit lentement et donne sur ce terroir des vins rouges exceptionnels. Conscients de ses potentialités, les viticulteurs de Bandol se sont imposés des règles très strictes de production garantissant la qualité de la vendange, et qui vont bien au-delà des normes habituelles. Ainsi, la densité minimum de plantation est importante (5000 pieds/ha), le rendement maximum faible (40 hl/ha), la pratique de la ‘’vendange verte’’ obligatoire (cette opération consiste au début de l’été , après la véraison, à éliminer sur les souches une partie des grappes, afin que celles qui sont conservées gagnent en concentration). En outre, les vignes destinées à produire le Bandol ne peuvent être exploitées qu’à partir de leur huitième année, âge à partir duquel une vigne commence à raisonner naturellement la qualité de sa production.
Le mourvèdre, qui ne peur être présent à moins de 50%, a la possibilité d’être complété par les cépages grenache et cinsaut, classés au décret d’appellation en tant que cépages principaux. La syrah et le carignan complètent l’encépagement des rouges et des rosés entant que cépages secondaires, mais leur présence à été récemment limitée à 10 %. Les cépages tibouren et calitor, dit précoui-touar (queue tordue), ne sont plus autorisés pour les vins rouges mais peuvent enter dans la composition des vins rosés.
L’ugni blanc, la clairette et le bourboulenc entrent dans la composition des vins blancs de Bandol, avec la marsanne, le sauvignon,  le sémillon et le  vermentino (rolle) en cépages secondaires.

Les vins :
Le vin rouge de Bandol, par sa qualité et sa personnalité inimitable, est incontestablement à classer parmi les plus grands vins de France.

Dans sa jeunesse, le vin rouge de Bandol est puissant et massif mais bnon dénué d’une grande finesse. Après quelques années de garde, il se révèle pleinement, et cette finesse ainsi qu’une élégance exceptionnelles marquent sa personnalité. Au nez de garrigue et de poivre, il s’ajoute des arômes de cèdre, de tabac et de réglisse. La bouche est caractérisée par un profil étiré et soyeux, d’une grande délicatesse, et se termine par une belle longueur marquée par des tannins fins. Ce sont des vins capables de longue garde.
Les vins rouges représentent près de la moitié de la production des vins de Bandol, suivis par les rosés chaleureux et marqués eux aussi par une belle finesse, bien que le mourvèdre y soit présent .

Les vins blancs, rares, qui ne représentent que 5 % de la production, sont le plus généralement d’un bon niveau qualitatif. Ils sont amples et généreux et peuvent se conserver quelques années.

Quelques Informations :

 AOC depuis :   11 novembre 1941
 Superficie :      1690 Hectares répartis sur le vignoble qui s'étend sur huit communes : Le Beausset, La Cadière d'Azur, Le Castellet, Ollioules, Saint-Cyr-sur-Mer , Sainte-Anne-d'Évenos, Sanary-sur-Mer et Bandol.
Production :     56500 Hectolitres. (31 % rouge, 64 % Rosés, 5 % blancs)
Nombre de domaines viticoles :
268 producteurs avec quatre caves coopératives (40 % de la production)
et cinquante-neuf caves indépendantes (60 % de la production))

Sources :                 >>  Grand Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002)
Guide Hachette 2013
fr.wikipedia.org  


CFa 02/2017