Beaujo !
Beaujolais !!! Mondialement connu pour son « Beaujolais
Nouveau » dont la vente en primeur de novembre fait la une de la presse chaque
année.
Mais cette renommée ne doit pas
faire oublier la diversité de la production de la région, vins de garde et
appellations de grande qualité, ainsi que de la beauté de ses paysages
viticoles vallonnés, de ses châteaux et villages médiévaux aux pierres dorées ;
que de bonnes raisons pour sillonner le vignoble étalé sur 55 kilomètres, entre
Mâcon et Lyon, à la découverte de la typicité de ses vins ainsi que ses
vignerons.
Rattachés juridiquement à la
Bourgogne viticole, les vins du Beaujolais ont en commun avec leurs voisins bourguignons
une complexité, une souplesse et un fruité délicat. Le gamay, cépage
emblématique du Beaujolais, couvre 99% du vignoble situé à cheval sur les
départements du Rhône et de la Saône-et-Loire. Seul le chardonnay planté à la
frontière nord avec le Mâconnais vient concurrencer très marginalement la
suprématie du cépage gamay. Couvrant une superficie d’environ 20 000 hectares
et produisant, bon gré, mal gré, environ 1 million d’hectolites par an, le
vignoble bénéficie d’un climat unique : continental en hiver, océanique en
automne et au printemps, et méditerranéen en été. Douze aires d’appellation
segmentent ce vignoble : ‘’Beaujolais’’, ‘’Beaujolais-villages’’, ‘’Brouilly’’, ‘’Côte de Brouilly’’, ‘’Chénas’’,
‘’Chiroubles’’, ‘’Fleurie’’, ‘’Juliénas’’, ‘’Morgon’’, ‘’Moulin à vent’’, ‘’Régnié’’,
‘’Saint-Amour’’.
Longtemps souhaitée par l’ami Jean-Loup
et prise totalement prise en charge par ce dernier, cette dégustation voit
enfin le jour. Il lui est paru évident de s’appuyer sur un caviste, parfait
connaisseur de cette belle région, en l’occurrence le créateur du site ‘’Beaujoloire’’
(Laurent Chénier) basé à Ineuil, dans le sud du département du Cher.
Naturellement invité à présenter les
vins sélectionnés, il n’a pu, malheureusement, se libérer et se joindre à l’assistance
pour cette dégustation.
Après avoir vérifié à l’avance : rondeur, acidité, toucher, tanins,
longueur, … afin de détecter d’éventuels problèmes (un couac : une
bouteille bouchonnée), on « assemble » les trois bouteilles de chaque cuvée
dans des carafes afin d’homogénéiser le contenu de ces trois flacons.
Nous commençons toujours les
dégustations d'Amphores par un vin « mystère », le but étant d’essayer de
découvrir à l’aveugle le cépage majoritaire ou unique de la cuvée.
Celui-ci-ci est en général en dehors
du thème de la dégustation mais a parfois un lien avec elle. Initialement prévu
un Beaujolais blanc fut remplacé, car si certains n’en ont jamais dégusté, ce
vin et cépage paraissaient trop ‘’faciles’’ à découvrir.
Et donc, partons à la découverte de
la
traditionnelle bouteille ‘’Mystère’’.
La robe est de couleur paille.
Le nez
plutôt intense mêle des fruits blancs, sur la poire, à des notes pierreuses,
avec une touche citronnée.
La bouche
est dans la même veine, combinant un profil minéral, assez droit et long, à une
rondeur gourmande, jusqu’à une finale tendue, persistante et saline.
Bien ++
(Commentaires
Jean-Loup du 16.03.2022)
Mais
qu’est-ce donc ?
Cela n’a pas
raté : la majorité a cru qu’il s’agissait d’un chardonnay et une toute petite
minorité a dit que cela n’en était pas, sans pouvoir détecter la provenance.
Bon, c’était
quand même du melon de Bourgogne !
La provenance au même titre que le cépage n’a pas été découverte ; il
s’agit en fait d’une production du :
Domaine Domaine
Bideau-Giraud (Bid’ gi)
Le domaine :
Bid’gi a maintenant plus de 100 ans, ce domaine fût acquis en 1909 par
les ancêtres de Daniel et Marie Béatrice, puis cultivé de génération en
génération jusqu’à la reprise en 1984 par les exploitants actuels.
Daniel Bideau et Marie Béatrice Giraud, représentant la 4ème génération,
créent alors la SCEA BIDEAU GIRAUD et deviennent propriétaire de 24 Ha.
D’année en année, le domaine s’agrandit pour atteindre 35 Ha de vignes en
2000.
Parallèlement au développement de leur vignoble, Daniel et Marie Béatrice
se concentrent sur l’élaboration de vins de qualité à travers une vinification
et des modes de production liant tradition et innovation.
En plus de leur Muscadet Sèvre et Maine sur Lie traditionnels, ils
étoffent leur gamme en créant au fil des années le Grand
Mortier Gobin (cru communal), le Celtique (vin de pays, Pinot Gris) et Le
Champerlé (méthode traditionnelle).
Le souci d’excellence les conduit à s’engager dans l’agriculture
écologiquement durable avec TERRA VITIS associé depuis 2011 à l’agriculture biologique.
Alors, cette cuvée
‘’mystérieuse’’ ?
Il s’agit donc de la cuvée : ‘’Grand Mortier
Gobin’’ du Domaine dans le millésime 2015.
Cépage : Melon de Bourgogne Terroir : Orthogneiss : Roche métamorphiques du socle
cristallin. Les orthogneiss de notre région sont issus de granites,
Mode de production. Avec Terra Vitis, ligne de conduite
alternative et maîtrisée, respectant la vigne, le terroir et l’écosystème afin
de laisser une empreinte minimale sur l’environnement.
Cette
démarche est garantie par une traçabilité des pratiques contrôlée par un
organisme certificateur indépendant.
Vinification : Pressurage doux en grains ronds pour extraire
toute sa matière.
Fermentation spontanée avec ses levures
naturellement présentent sur la peau du raisin.
Cette
fermentation lente se prolonge 4 à 6 semaines et confrère à ce vin sa grande
qualité.
La dégustation a été axée sur les
quatre grands crus que sont Fleurie, Côte-de-Brouilly, Morgon et Moulin à Vent,
et a exploré différents types de vinification.
Nous allons commencer par quatre
vins du millésime 2018 avant de remonter un peu dans le temps et nous nous
rendons en premier lieu chez l'un des « maîtres » des Beaujolais natures au :
Le Domaine :
Georges Descombes est classiquement
issu d’une famille vigneronne depuis plusieurs générations. S’il était pourtant
attiré par la- belle- mécanique, et s’il l’est toujours d’ailleurs, il était le
seul à bien vouloir reprendre l’exploitation familiale située à
Villiers-Morgon. Aussi, après une formation en école de viticulture, il signe
sa première récolte en 1987, sur des parcelles de Brouilly héritées de sa grand-mère.
A l’époque, rien ne l’arrêtait. Il n’était donc pas étonnant de le voir
continuer à travailler partiellement dans une entreprise d’embouteillage où il
a pu goûter de belles signatures régionales (et s’en inspirer ?) et, comme si
cela ne suffisait pas, de consacrer également deux jours par semaine au travail
à façon chez d’autres vignerons du secteur.
Il fallut attendre 1993
pour qu’il se consacre entièrement à son domaine qui couvre une superficie
totale de 17
hectares avec près de sept hectares en appellation Morgon et, le reste
et en ordre décroissant, au sein de Brouilly, Régnié, Chiroubles,
Beaujolais-Villages et Beaujolais.
Même à ses débuts,
Georges Descombes n’a jamais été un vigneron très versé dans le traitement
chimique. Voilà pourquoi ses vignes sont, à de rares exceptions près, soignées
selon des principes biologiques. Sur les parcelles très
pentues qui ne permettent aucun labour, il utilise du désherbant.
Bon disciple de Jules
Chauvet – à l’initiative de ce que nous pourrions appeler la « mouvance nature
» -, le travail en cave est tout aussi soigné et privilégie l’état naturel des
choses.
Aussi a-t-il toujours
laissé les levures indigènes, et elles seules, enclencher les fermentations, et
vinifié ses raisins sans soufre, en macération carbonique intégrale.
À partir de 1993, il a
choisi de refroidir la vendange afin d’obtenir des vinifications plus douces et
plus longues ; des pratiques également mises en œuvre au domaine Jean Foillard.
Afin de préserver la
fraîcheur et la délicatesse du fruit ainsi que l’identité et la minéralité du
terroir, les vinifications s’effectuent majoritairement en contenants inertes
comme des cuves béton, inox ou époxy. Le vin est ensuite élevé entre huit et
neuf mois en fûts pour les cuvées Vieilles Vignes, dans des barriques âgées de
deux à dix ans, et en cuves de béton brut pour les autres cuvées. Les cuvées
Vieilles Vignes sont vendues en décalage d’une année par rapport à la plupart
des producteurs de Morgon. « C’est une volonté, car les vins naturels, ça
bouge, et je préfère les vendre quand ils sont stabilisés. »
La production :
- Beaujolais blanc
- Brouilly Vieilles
Vignes,
- Chiroubles Vieilles
Vignes,
- Fleurie Vieilles
Vignes,
- Morgon,
- Morgon Vieilles
Vignes,
- Régnié,
- Regnié Vieilles
Vignes,
- Saint-amour
Vieilles Vignes,
- Vin de France
Chardonnay Macération,
- Cuvée Gigi. (Beaujolais).
Encépagement :
-
Cépages rouges : Gamay noir à jus blanc,
- Cépages blancs :
Chardonnay.
La cuvée : Domaine
Georges Descombes Régnié ‘’Vieilles vignes’’ 2018
Appellation : Régnié
Cépages : 100% Gamay noir à jus
blanc, Vendanges : Manuelles
Viticulture : Biologique
Vinification
: Pressurage lent dans un vieux pressoir vertical
avec contrôle précis de la pression.
Fermentation
spontanée avec des levures indigènes et d'une longue macération semi-carbonique
à basse température.
Soutirage en fin de fermentation.
Elevage
: En fûts
de chêne français usagés pendant 12 mois.
Enfin, le vin est mis en bouteille
sans clarification, sans filtrage et en ajoutant peu ou pas de soufre.
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe est très sombre et bien jeune par ses
reflets nettement violacés.
Le nez expressif développe des fruits noirs et
rouges d’une grande pureté et d’une belle élégance. On est loin d’une aromatique
aguicheuse que l’on aurait pu craindre de ce type de vinification.
On retrouve cette pureté en bouche, avec un
bon volume, mais le vin semble un peu comprimé, ne pouvant dévoiler toute son
ampleur. L’aromatique avenante, la belle acidité et les tanins veloutés sont
des atouts, un peu ternis par une finale un peu plus dure, un rien métallique.
Bien ++ / Très Bien et
à attendre deux ans, pour que le vin se détende.
Poursuivons notre prospection en nous rendant dans l’AOC Fleurie au :
Le Domaine :
Domaines Chermette est une
exploitation viticole familiale située à Saint-Vérand, dans la région des
Pierres-Dorées au sud du Beaujolais dans le Rhône.
Alliant tradition et
innovation, Martine, Pierre-Marie et Jean-Etienne Chermette s'investissent
pleinement pour produire des vins de terroirs authentiques, d'une très grande
qualité et, contrairement au terrain majoritairement argilo-calcaire de la
région sud du Beaujolais, le sol du Domaine du Vissoux est granitique.
Le vignoble se compose de
:
- 14 hectares
de Beaujolais rouge, cépage Gamay, au lieu-dit Le Vissoux à
Saint-Vérand ; exposition sud-ouest ; sol granitique. Âge des vignes : entre 25
et 90 ans.
- 1/2 hectare
de Beaujolais blanc, cépage Chardonnay, au lieu-dit Le Vissoux
à Saint-Vérand ; exposition sud-ouest. Âge des vignes : 25 ans.
- 1/2 hectare
de Beaujolais blanc, cépage Chardonnay, au lieu-dit Nandry à
Saint-Vérand ; exposition sud-est. Âge des vignes : 25 ans.
- 1,5 hectare
de Brouilly rouge, cépage Gamay au lieu-dit Pierreux à Odenas
au pied du Mont Brouilly ; sol granitique avec des pierres bleues. Âge des
vignes : 40 ans.
- 4,5 hectares
de Fleurie rouge, cépage Gamay, au lieu-dit Poncié à
Fleurie ; exposition sud-est ; sol de granite rose riche en mica et
en quartz avec dégradation en surface. Âge des vignes : 35 ans.
- 2,7 hectares
de Fleurie rouge, cépage Gamay, au lieu-dit Les Garants à Fleurie ;
exposition sud-ouest ; sol de granite noble, riche en mica et en quartz.
Âge des vignes : 35 ans.
- 1 hectare
de Moulin à Vent, rouge, cépage Gamay, au lieu-dit Rochegrès ;
exposition sud-est ; sol de granite avec des filons de manganèse. Âge des vignes :
35 ans.
- 2 hectares de Moulin à Vent, rouge, cépage Gamay, au lieu-dit La
Rochelle ; sol de granite avec des filons de manganèse ; exposition
sud-est. Âge des vignes : 30 ans.
- 1,5 hectares de Moulin à Vent, rouge, cépage Gamay, au lieu-dit
Roche Noire ; sol de granite avec manganèse ; exposition
est-sud-ouest. Âge des vignes : 35 ans.
Cuvée : Domaine
Pierre-Marie Chermette Fleurie ‘’Les Garants’’
2018
Cépage : Gamay noir à jus blanc 100%.
Parcelle : 2.7 hectares nommée Les Garants à Fleurie,
Sol : Granites roses
riches en mica et en quartz,
Exposition : Sud-ouest.
Culture : Raisonnée,
taille gobelet, vendanges manuelles à pleine maturité.
Vinification : ‘‘Beaujolaise’’ traditionnelle semi-carbonique
avec délestage, macération de 10 à 12 jours en cuves béton et inox, pas de
levurage, pas de chaptalisation, minimum de SO2, pressurage pneumatique.
Elevage : 6
mois en foudres de chêne neufs et 10 % en pièces neuves.
Sa dégustation, les commentaires :
La robe est également très sombre et très jeune.
Le nez intense allie de beaux fruits noirs, comme la
myrtille, à des notes d’élevage sensibles, comme la vanille et des arômes
torréfiés.
La bouche affiche une belle rondeur assez ample et une
aromatique flatteuse. Elle est redressée par une vivacité agréable et des
tanins titillants.
C’est dans la finale relativement courte que l’élevage
ressort.
Bien ++ (seulement) pour
moi car je n’apprécie plus trop cet élevage dans un Beaujolais, mais c’est
encore jeune et cela devrait pouvoir se fondre d’ici quelques années car la
matière est là. D’autres dégustateurs ont beaucoup plus apprécié.
Au fait, ce vin sur le millésime 2016 a déjà été à l’affiche
de notre dégustation consacrée au Gamay en Avril 2017.
Nous avions apporté les
commentaires suivants :
« Ah ! Un Fleurie. Dans le verre en train de
tournicoter, la robe s’étale brillante dans ses teintes carmin avec de beaux
reflets pourpres du plus bel effet. Un nez très intense, fin et élégant nous
propose ses fragrances florales, rose, iris, violette, le tout posé sur des
flaveurs de cerises noires desquelles percent des évanescences mentholées et
épicées (noix de muscade).
Quel nez ! L’imagination commence à nous porter vers
des plaisirs tellement rêvés.
La prise en bouche est ample, généreuse et gourmande,
posée sur un fruité très intense, plein de vivacité. Le palais s’emplit de
toute cette sève à dominante de cassis, de groseilles, les papilles retrouvent
des saveurs vanillées, mentholées et épicées qui forment un manteau avenant à
cette matière toute en équilibre, tapissant
avec harmonie la bouche qui s’étire sur une finale longue, persistante
et langoureuse.
On en redemande !
Que nous sommes réconfortés par cette cuvée de Gamay
qui montre qu’il y a de grands terroirs dans les crus de Beaujolais !
Que de beaux plats gastronomiques pourraient
l’accompagner, salade de magrets de canard fumé, tournedos au vin rouge,
pigeon, faisan, par exemples, pour ne citer qu’eux !
Très bien ».
Sans aucun doute une certaine continuité semble être
de rigueur dans ce domaine.
Continuons en allant flâner dans le terroir du Côte de
Brouilly au :
Le Domaine :
Situé sur la colline du Mont Brouilly, le
Château Thivin produit des beaujolais de haut-vol, déroutants dans la région
par leur concentration et le soyeux irréprochable de leur matière.
Régulièrement récompensés par les guides, son travail en conversion Agriculture
Biologique récolte ses fruits.
C’est en 1877 que commence l’histoire du
château Thivin lorsque Zaccharie Geoffray achète le domaine et ses 2 hectares
de vignes répartis autour du Mont Brouilly. Véritable fer de lance de
l’appellation Côte de Brouilly qu’il a contribué à créer en 1938, la propriété
compte près de 17 hectares au début du XXème siècle. Courant sur plus de 320
hectares, l’appellation Côtes de Brouilly se situe sur un ancien volcan qui
culmine à 484 mètres et est donc composée de roches volcaniques qui confèrent
aux vins sa complexité. Les micro-diorites très résistantes (les pierres
bleues) et les schistes (plus altérables) forment un terroir idéal pour le
gamay qui y puise une complexité et une fraîcheur qui lui vont si bien.
Après avoir fait ses classes en
Nouvelle-Zélande et au domaine Chave, Claude-Edouard qui incarne la 6ème
génération arrive au domaine. Il y apporte rapidement un vent de fraîcheur,
s’éloignant de l’image traditionnelle du Beaujolais réduite à celle d’un vin
soyeux, sur le fruit. Il rompt alors avec la tradition de macération carbonique
en grappes entières qui garantit un superbe fruité. A l’inverse, il créé des
grands vins concentrés, capables de défier les années en cave et de bénéficier
de superbes accords mets-vins. Pour atteindre cet idéal, il entreprend d’abord
de changer le travail à la vigne, puisque c’est là que tout se fait. Il
abandonne la taille en gobelet conventionnelle qui empêche l’effeuillage et
retarde les maturités des raisins au profit d’une taille en cordon. Il
entreprend aussi de replanter les pieds à partir de vieilles sélections
massales du domaine, tout en assurant une densité plus faible (7.000 pieds par
hectare contre 10.000 auparavant). Le but de cette manœuvre ? Eviter la
pourriture en écartant les pieds, ce qui permet de rentrer un raisin plus sain.
En termes agronomiques, le domaine entend recréer un équilibre naturel dans ses
parcelles. Afin de tendre vers cet idéal, il favorise un enherbement naturel
qui encourage la faune et la flore au cœur de ses parcelles. Il avoue ainsi
apercevoir de plus en plus de sangliers s’immiscer entre les rangs ! De leur
côté, quelques moutons régulent naturellement l’enherbement de la parcelle du
clos Bertrand.
En cave, le domaine se montre le moins
interventionniste que possible.
L’élevage se fait en vieux foudres, dont
certains peuvent atteindre l’âge honorable de 80 ans.
Avec plus de 17 hectares, le domaine a la chance de bénéficier de
multiples expositions qui singularisent autant de terroirs que possible.
Ainsi, sur le haut de la colline de Brouilly,
caillouteux et en pente, naît le cru « La Chapelle », à la tension fine et agréable.
Le terroir sableux du « Clos Bertrand » engendre un vin aux tannins fins tout en
respectant le caractère finement épicé des brouillys.
La cuvée « Les 7 Vignes » est un assemblage de 7 parcelles de la
colline qui procure une souplesse immédiate au vin. Un vin que l’on aime boire,
entre copains bien sûr !
La cuvée « Zaccharie », récompensée d’un 20/20 en 2017 par la RVF,
est un vin plus travaillé, issu d’un assemblage des meilleures parcelles du domaine.
Elevé en fûts de 350 litres (5% de bois neuf), il se révèle sérieux ; la patine
du bois lui offrant un satiné irréprochable et grandiose.
La
cuvée : Château Thivin Côte-de-Brouilly ‘’La Chapelle’’ 2018
Appellation :
Côte-de-Brouilly
Cépages : Gamay
noir à jus blanc issu de diverses familles de sélection de Gamay. Age moyen des vignes : 60 ans
Terroir : Cette parcelle est
située au sommet de la colline de Brouilly, sur un sol aride, composé d’une
roche de Diorite métamorphique bleue, avec une exposition Sud et des pentes
allant jusqu’à 50 %.
Culture :
Ce
vignoble est planté à une densité de 8000 pieds/ha avec aménagement de bandes
enherbées et fleuries pour une diversification de la faune et de la flore. Conduit
en gobelet traditionnel attaché à l’osier ou au rotin.
Vinification : Récolte manuelle, macération semi-carbonique
avec environ 20 % d’égrappage.
Elevage
: En
foudre de chêne jusqu’en juin suivant sa récolte.
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe est sombre, peut-être un peu moins que celle
des deux premiers vins, mais aux reflets toujours aussi violets.
Le nez très intense exhale un fruité superbe, qui mêle
de la cerise et de la mûre.
C’est l’aspect classieux de la bouche qui frappe en
premier, avec une superbe minéralité qui lui procure beaucoup de tension et de
l’allonge.
La matière de base est bien fruitée et dense, seuls les tanins,
pourtant arrondis, paraissant légèrement verts (eucalyptus ?).
Très
Bien (+) avec une grande confiance pour son avenir.
Pour terminer notre analyse sur des vins ‘’jeunes’’
rendons-nous chez un couple de jeunes viticulteurs au :
Le Domaine :
Originaire de Chablis
où sa mère dirige un domaine viticole, Richard s'est « expatrié » pour des
raisons familiales, sa femme étant originaire des Monts du Lyonnais et
travaillant à Lyon. Il fût tout d'abord salarié au Château Thivin puis chercha
à s'installer sur Moulin-à-Vent dont il appréciait particulièrement les vins.
Ce fût chose faite en 2007, lorsque aiguillé par Eric Janin il put reprendre 3
ha en fermage sur cette appellation.
Animé par le respect
de la nature, il transforma petit à petit toute son exploitation en bio, en
prenant son temps car il lui fallut apprivoiser ses terroirs ; la conversion a
débuté officiellement en 2012 et la certification interviendra donc en 2015.
Aujourd'hui, après
avoir repris quelques vignes supplémentaires, toujours en fermage, le domaine
compte 5 ha (en plus de 20 parcelles) ; toutes les vignes sont près de
Romanèche-Thorins en bas de côte, à 200 m d'altitude environ. Les vignes sont
âgées (moyenne d'âge supérieure à 60 ans) et sont donc conduites en gobelet
traditionnel.
Les terroirs :
Le meilleur terroir
exploité par Richard est sans aucun doute Champ de Cour, au cœur de
l'appellation sous le moulin à vent de Thorins. Il en exploite 1 ha en 5 petits
morceaux. Avec ses sols profonds (1,50 à 2 m), argileux avec peu de cailloux,
ce coteau en pente faible exposé au Sud (il regarde La Roilette) est
historiquement répertorié parmi les plus intéressants du secteur. Plantées
entre les deux guerres à 11 000 pieds/hectare, les vieilles vignes en gobelet
produisent peu de raisins (35 hl/ha les meilleures années), mais la qualité est
toujours là, avec des vins charpentés et tanniques taillés pour la garde.
C'est à La Teppe
que se trouve la plus grande parcelle du domaine, 80 ares. Jouxtant le
cimetière de Romanèche-Thorins, cette parcelle est vinifiée séparément et donne
la cuvée nommée Le Dernier Souffle. Cultivée en bio depuis ses débuts en 2007,
ce terrain sableux très pauvre (roche à 1m de profondeur) retrouve tout doucement
une vie microbiologique. Les vieilles vignes (65 ans) n'y donnent pas non plus
beaucoup de raisins (35 hl/ha moyen). Les vins sont droits et austères.
2 autres parcelles
(40 ares) se situent à côté des vignes d'Éric Janin sur Les Burdelines. Avec
une partie jeune (25 ans) et une partie de 65 ans, c'est un bon terroir de gore
classique avec ici un peu plus de cailloux que chez son voisin. Si les vins
sont là aussi charpentés, ils rentrent dans l'assemblage du Moulin-à-Vent «
classique » en compagnie de 10 autres parcelles, toutes situées dans le même
secteur, en bas de coteau, sur des sols de sables granitiques plus ou moins argileux.
Le travail à la vigne
:
L'agriculture
biologique demande beaucoup d'efforts et Richard ne compte pas ses heures pour
maintenir ses vignes dans le meilleur état, surtout sur un secteur sensible aux
maladies et où les vignes souffrent de la concurrence de l'herbe en raison de
sols très pauvres. Le travail du sol est effectué entre 4 fois les années
sèches et 7/8 fois les années où il y a beaucoup d'herbe (2013 par exemple).
Une chance que les
sols ressuient bien et permettent de rentrer en tracteur peu de temps après les
pluies. Seul Champ de Cour est plus délicat en raison de la proportion
d'argiles et c'est pourquoi il le laboure depuis 2013 au cheval.
Les vieilles vignes
en gobelet n'aident pas à travailler les sols, il y a souvent de la casse, surtout
dans les secteurs où elles sont basses avec des cornes en tous sens. Mais l’avantage
c’est qu'elles sont peu touchées par l'esca.
La taille pratiquée
est très classique, courte en gobelet à 6/8 yeux. Le port reste libre. Un
ébourgeonnage est effectué afin de limiter les rendements. Les défenses de la
plante sont renforcées avec des tisanes et purins de plantes. D'ailleurs,
Richard sans être un « intégriste », fait un peu de biodynamie en se fiant au
calendrier lunaire et en utilisant de la poudre de silice par exemple.
Tous les traitements
sont depuis 2012 (et bien avant officieusement) à base de produits certifiés en
agriculture biologique.
Le travail en cave :
Convaincu du bienfait
de la rafle qui « donne toute sa dimension à un Moulin-à-Vent », Richard
vinifie uniquement en grappes entières, même les années difficiles. Il fait
partir en fermentation très vite (pas de macération pré-fermentaire à froid),
en levures indigènes sauf sur Les Burdelines où il a toujours des soucis et il
qu'il est donc obligé d'ensemencer pour l'instant.
Les Moulin-à-Vent
sont vinifiés en semi-carbonique, avec une macération de
12 à 20 jours (à température modérée, 28-30°). Les vins sont « grillés », avec
2 remontages par jour au départ puis 1 seul ensuite. Le pressurage est léger,
les vins sont ensuite élevés en vieux foudres et en fûts de chêne de 3 à 10
vins (100% fût pour Champ de Cour). L'élevage dure 6 à 8 mois pour la cuvée
classique et Dernier Souffle, 12 mois pour Champ de Cour.
Les élevages sont
parcellaires en grande partie, l'assemblage se faisant 1 mois avant la mise. Il
goûte tous les lots et décide ensuite lesquels rejoindront dans la cuvée
classique. Son souci vient du volume des cuves, les plus petites faisant 50 hl,
ce qui limite son travail parcellaire. Il lui faudrait des cuves plus petites
pour vinifier ces climats de manière plus précise.
Le sulfitage est
minimal et une légère filtration tangentielle est réalisée, sauf pour Champ de
Cour qui n'est pas filtré.
Le Beaujolais-Villages
rouge est traité en macération carbonique pour exalter le fruit et réduire la
structure tannique. 2 remontages sont toutefois effectués en fin de
fermentation, ce qui rend le vin moins typé carbo que chez les puristes. Le vin
est ensuite élevé en foudres 4 mois et stabilisé par filtration kieselghur.
A noter que Richard
produit également des vins rosés et pétillants sur sa parcelle de
Beaujolais-Villages, 2013 étant le premier millésime où il en vinifie en rouge
(2 000 bouteilles seulement).
La cuvée : Domaine
Richard Rottiers Moulin à Vent ‘’Dernier
Souffle’’ 2018
Appellation : Moulin à Vent
Cépages : Gamay 100%
Sols : Granit friable, de couleur rose, filons de
Manganèse en sous-sol (cf le goût de violette propre au Moulin à Vent !).
Superficie : Parcelle de0.8 ha, répartie sur une parcelle
orientée à l’est. Densité plantation : 10
000 ceps / ha.
Age des vignes : 60 ans.
Viticulture : Pratique des travaux en
vert tel que l’ébourgeonnage et l’éclaircissage.
Vendanges : Exclusivement manuelles.
Vinification :
Semi-carbonique, avec une
macération de 12 à 20 jours (à température modérée, 28-30°).
Les vins sont «
grillés », avec 2 remontages par jour au départ puis 1 seul ensuite.
Le pressurage
est léger.
Les vins sont ensuite élevés en vieux foudres et en fûts de chêne de
3 à 10 vins.
L'élevage dure 6 à 8 mois.
Filtration légère sur
kieselgur (roche sédimentaire siliceuse)
Sulfitage minimum avant la mise en
bouteille.
Sa dégustation, les
commentaires :
Sombre et
toujours très jeune, la robe ressemble beaucoup à celle du Thivin.
D’une belle
intensité, le nez s’apprécie surtout pour sa finesse et sa complexité : cerise,
arômes floraux, orange sanguine, touche fumée… Il explore des gammes
aromatiques très différentes et nous fait voyager !
La bouche est
charpentée et séveuse, la belle matière apportant de l’épaisseur mais sans
lourdeur grâce à une aromatique fruitée à souhait en rétro-olfaction et à une
vivacité avenante. Celle-ci est cependant loin d’être au niveau de celle du Côte-de-Brouilly,
d’autant que les tanins sont soyeux voire moelleux.
Très Bien (+) et peut commencer à se boire
grâce à ce bon équilibre.
Portons maintenant
notre regard sur des vins plus âgés et commençons par une réalisation du :
Le
Domaine :
Marie-Elodie Zighera, dont les
initiales forment le qualificatif MEZ de ce clos, est à la tête du domaine de
5,5 hectares depuis 2006. Il est constitué de vignes familiales, qui ne
servaient auparavant qu'à alimenter la cave coopérative de Fleurie.
des études viticoles qui
l’amèneront à obtenir un diplôme national d’œnologue et des recherches
personnelles visant à retrouver la vinification du Beaujolais d’autrefois,
Marie-Elodie produit des vins concentrés et racés.
L'essentiel des sols du domaine
Clos de Mez est constitué de granit décomposé en sable rose appelé " gore
", et certaines parcelles en appellation Fleurie sont installées sur de
fortes pentes. La philosophie du Clos de Mez repose sur une seule conviction :
" la qualité du vin dépend à 70% de celle du raisin ".
Depuis 2006, le travail des sols
est favorisé, ainsi que la maîtrise des rendements par une taille sévère et des
ébourgeonnages rigoureux, et un ramassage du raisin exclusivement manuel.
Les parcelles âgées en moyenne de
40 ans sont plantées en gamay noir à jus blanc.
Les fermentations sont réalisées
à basse température pour préserver le fruit, les cuvaisons sont longues pour
extraire un maximum de matière et enfin les élevages sont aussi longs que
nécessaires (un hiver en fûts, un en masse et un en bouteilles) avant mise en
vente.
La cuvée : Clos
de Mez Fleurie ‘’La Dot’’ 2012
Cépages :
100% Gamay noir à jus blanc
Terroirs : Sols filtrants issus de roche acide
Viticulture : Traditionnelle et soignée.
Vendanges : Manuelles.
Vinification : Macération
préfermentaire à froid de quelques jours, puis une fermentation alcoolique
rythmée de pigeages et de remontages.
Élevage : En cuves et fûts.
Degré d'alcool : 13
%
Sa
dégustation, les commentaires :
La robe
assez sombre présente des reflets tuilés sur le bord du disque. Intense et
d’une délicate séduction, le nez déploie des arômes de fruits compotés et de pot-pourri.
En bouche cela
se gâte un peu en raison d’une dissociation entre une acidité marquée et des
tanins sensibles et assez végétaux d’une part et une matière, certes encore
fruitée, mais déliée et ne parvenant pas à amortir ces deux caractéristiques
d’acidité et de tannins, pourtant appréciables dans un vin plus jeune.
La longueur
effilée laisse à penser que ce vin a dû être meilleur il y a quatre ou cinq
ans.
Bien
Retournons dans l’appellation Moulin à vent afin de
découvrir une réalisation du :
Le Domaine :
Histoire du domaine :Fils et
petit-fils de vigneron, Eric
Janin hérite d'un patrimoine de vieilles vignes bichonnées par ses aïeux depuis
les années 1930. Il rentre officiellement au domaine en 1983 et accompagne son
père avant que ce ne soit l'inverse, ce dernier partant en retraite en 2008.
Le domaine a construit sa réputation
petit à petit, dans l'ombre, par son travail rigoureux et sa recherche de la
qualité, hors des modes. Il a vite été aspiré par la demande étrangère, comme
tous les bons vignerons du Beaujolais, les exportations représentant
aujourd'hui environ 50% de la production. Eric souhaite désormais être plus
présent sur le territoire français et espère que non seulement ses vins mais
aussi ceux de tous les artisans beaujolais y soient davantage reconnus.
L'exploitation compte maintenant un peu
plus de 8 hectares, en grande majorité sur Romanèche-Thorins (appellations
Moulin-à-Vent et Beaujolais-Villages).
Les terroirs :
Ses terroirs, Eric les connaît sur le
bout des doigts, et si le manganèse fait partie de l'histoire du village et de
sa géologie, il sait aussi que sa présence en surface est rare et variable et que
celui-ci n'est de toute façon pas assimilable directement par la plante. Selon
lui, l'interprétation du terroir, en particulier sur Moulin-à-Vent, est surtout
liée à la qualité et à la proportion des argiles. Les feuillets d'argile
contiennent un grand nombre d'éléments qui sont assimilables par le système
racinaire de la plante. Ce qui expliquerait que les terroirs argileux de l'AOC
donnent généralement des vins plus riches et complets que les autres crus.
Le domaine possède 6,70 ha en
Moulin-à-Vent. Il comprend particulièrement les 3 climats très qualitatifs
suivants :
- Champ de Cour (1 ha) :
Cette parcelle, située sous le
Moulin-à-Vent des Thorins et regardant la Roilette, est assez argileuse ; elle
constitue le pilier de l'assemblage pour sa cuvée traditionnelle.
Le Clos du Tremblay représente un petit
groupe de parcelles au lieu-dit cadastré Les Burdelines. Il a été acheté entre
1933 et 1937 par le grand-père d'Éric ; à l'époque, les 2 noms existaient pour
ce lieu-dit. Il s'agit de vignes de 80 à 110 ans avec une densité très élevée
(95 x 85 cm soit 12 000 pieds/ha) sur un terroir de gore assez classique, ici
riches en argiles rouges et en limons avec des parties plus sablonneuses, le
rocher étant à 1m. c'est un terroir donnant des vins puissants et robustes mais
qui peuvent parfois paraître rustiques. C'est aussi le climat le plus précoce.
- Les Greneriers (1,10 ha) :
En 2 parcelles de vieilles vignes sises
sur des argiles rouges en surface, plus délicates à travailler. Assez humide,
son grand-père y avait refait du drainage sur les zones les plus sensibles,
vignes en place, à 40 cm de profondeur (avec des tuiles ou des tuyaux en terre
cuite). Il y a ainsi 1 drainage tous les 6 rangs. C'est un terroir qui produit
des vins très charpentés.
Les autres parcelles que nous pouvons
citer sont :
- La Bruyère (23 ares), à 2 pas du
domaine, où les vignes de 70 ans produisent sur des sols riches des vins très
élégants mais avec moins de profondeur,
- Les Perelles où Eric expérimente
une nouvelle façon de conduire ses vignes.
- Les Caves (0,5 ha), parcelle
achetée en 2011 et située sous Rochegrès. C'est un terroir très qualitatif,
pentu, granitique sur la partie haute et plus argileux en bas de côte.
Malheureusement en mauvais état, les vignes de 50 à 60 ans comportaient
beaucoup de manquants et avaient peu de vigueur ; elles n'ont produit que peu
de vin pour l'instant (15 hl/ha en 2011 puis 7 hl/ha en 2012 et à nouveau 15
hl/ha en 2013). Eric a beaucoup investi pour remettre en état les vignes
(apports organiques, rebrochage de 1 300 greffes) et compte avoir bientôt un résultat
à la hauteur du terroir.
D'une manière générale, Eric Janin
exploite des terroirs très complémentaires, bien représentatifs de
l'appellation et produisant des vins de grande garde, bien que ce ne soient pas
les climats les plus connus de l'appellation. A noter que contrairement à la
majorité des vieilles vignes locales, c'est le porte-greffe 3309 qui est
largement majoritaire chez lui le Viala étant peu représenté.
Hors AOC Moulin-à-Vent, Eric Janin
produit également des Beaujolais-Villages sur 1,5 ha :
- 0,5 ha de Beaujolais-Villages blanc
sont situés à Romanèche-Thorins près de la cave (jeunes vignes plantées en
2006).
- 1 ha de Beaujolais-Villages rouge en 2
parcelles de 0,5 ha, une jouxtant les blancs, l'autre sur Lancié qui est un
terroir plus tardif et qui est toujours vendangé en dernier.
Conduite des vignes :
Eric Janin est extrêmement méticuleux à
chacun de ces passages dans ses vignes. Il fait des choix réfléchis sur chaque
parcelle et pour toutes ses interventions, n'appliquant jamais une méthode ou
une recette par principe mais s'adaptant au comportement de la vigne et au
millésime. Observation et pragmatisme sont vraiment les piliers de sa
viticulture, en essayant de la rendre la plus écologique possible, mais sans
prendre le risque de tout perdre.
Malgré un vignoble taillé en gobelet et
de très vieilles vignes, les sols sont travaillés partout (en moyenne 4
passages par an), mais à un rythme adapté. Le premier passage se fait
normalement en Avril.
Le second passage consiste à repousser la
terre contre la souche (buttage) puis le troisième à passer l'intercep pour
enlever l'herbe et débutter. Les passages supplémentaires permettent de réguler
l'enherbement en fonction des années et des parcelles
Les travaux en vert sont également extrêmement
soignés avec un épamprage de toutes les vignes (enlèvement des rameaux qui
encombrent la souche ou qui sont trop prêts su sol pour ventiler les ceps et
diminuer le risque de maladie) et l'enlèvement des double-bourgeons sur
certaines parcelles potentiellement trop chargées (pas les vieilles vignes).
Compte-tenu des sols majoritairement
argileux, et afin de pouvoir réagir en cas de maladies, 3 rangs sur 10 ne sont
pas labourés pour les passages de traitement en conditions humides (il a un
tracteur enjambeur à 3 roues et un appareil pneumatique de 10m de large). Cela
lui permet d'être très réactif et de traiter les 9 ha du domaine en 1 journée
si nécessaire.
Concernant la taille, Eric fait également
un travail d'une grande minutie, encore plus compte-tenu de la mortalité due à
l'esca. Il réalise une taille longue depuis 7 ans pour éviter que le cône de
desséchement ne vienne perturber le cheminement de la sève et affaiblisse le
cep. Il espère ainsi prolonger la vie d'un patrimoine de vieilles vignes
inestimable.
D'une manière générale, les rendements
agronomiques sont faibles chez Eric Janin, de l'ordre de 35 hl/ha sur une année
normale, bien moins en 2012 et 2013 où ils étaient de 18 à 26 hl/ha selon les
parcelles.
Travail à la cave :
Eric Janin effectue des vinifications
traditionnelles (bourguignonnes), sans maquillage. Elles sont effectuées en
cuve béton de 70 hl.
Sur ces Moulin-à-Vent, il effectue un
éraflage minimum et adapté au millésime, en général 15%, ne serait-ce que pour
créer du jus car il ramasse en caissettes des raisins intacts et n'aurait pas
du tout de jus sinon. Certains millésimes sont davantage éraflés. Les vendanges
de Beaujolais-Villages sont quant à elles éraflées à 100% pour obtenir des vins
plus soyeux.
Les élevages se font en foudres
; il y a eu des essais en fût par le passé mais ceux-ci ont été abandonnés. En
fin d'élevage (près d'un an pour les Moulin-à-Vent), Eric réalise ses
assemblages qui peuvent différer selon les millésimes. Dans une année normale,
il produit 3 cuvées : le Clos des Tremblay (produit depuis 1994), Les
Greneriers (depuis 2009) et la cuvée domaine traditionnelle (Domaine des vignes
de Tremblay). Mais en 2012 où la qualité était hétérogène et les quantités
faibles (18-20 hl/ha), il a choisi de faire une cuvée unique car s'il avait
isolé ses meilleurs climats, la cuvée traditionnelle n'aurait pas eu l'étoffe
d'un Moulin-à-Vent.
Concernant le Beaujolais-Villages blanc,
Eric y apporte autant de rigueur que pour les rouges et affine chaque année un
peu plus la vinification pour obtenir un vin de grande qualité. Il est vinifié
en fût et élevé 10 mois. La fermentation malolactique est plus ou moins
prolongée pour obtenir un bon équilibre (acidité totale de l'ordre de 4,2 / 4,3).
Il obtient un vin très fruité mais pas dénué de matière comme tant d'autres
beaujolais blancs.
La cuvée : Domaine
Paul Janin & Fils Moulin à Vent ‘’Héritage du Tremblay’’ 2014
Appellation :
Moulin à Vent
Cépages : 100 % Gamay Noir à jus blanc :
- assemblage des plus vieilles vignes du domaine majoritairement sur les lieux-dits Les Greneriers et Les
Burdelines.
Rendements :
25 hl/ha.Terroirs :
Granits très altérés, de piémonts
et d’alluvions anciens. Exposition plein Sud.
Age : Majoritairement âgées de 80 à 100 ans et sont
conduites traditionnellement en gobelet bas.
Travail du sol : Selon les principes de l'agriculture raisonnée
;
- utilisation de produits autorisés en agrobiologie
- les labours s'effectuent sans
herbicide.
- 3 à 4 labours peu profonds.
Vendanges :
Manuelles en petites caisses de 35 kilos. Tri
sur table vibrante.
Vinification : En
grappes entières pendant 12 à 15 jours avant pressurage.
Éraflage
moyen de 15%.
Élevage : Élevage
en cuves pendant 11 mois sur lies fines avec micro-oxygénation.
Assemblage
avant la mise en bouteille.
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe encore sombre laisse
dévoiler un début d’évolution.
Le nez d’une très belle intensité
est axé sur un grand fruit, finement compoté, sur la fraise et la framboise,
bien rehaussé par une touche épicée.
La bouche est toute « harmonie »,
pondérant chaque paramètre à sa juste valeur.
Le toucher de velours et la
finale persistante et fuselée parachèvent ce beau tableau, d’un grand raffinement.
Très Bien + (+)
(Commentaires
Jean-Loup du 16.03.2022)
Toujours à la quête de flacons plus mûrs
dirigeons-nous dans l’appellation Morgon et allons frapper à la porte du :
7 – Domaine Louis Claude Desvignes
Le Domaine :
Seul domaine du
Beaujolais noté 3*/3 dans le Guide RVF des meilleurs Vins de France 2022.
Un des 15 coups de cœur du comité de dégustation de la RVF 2020 : "Claude-Emmanuelle
et Louis-Benoit ne s'appellent pas Desvignes par hasard’’.
Louis-Claude
Desvignes a légué la gestion du vignoble familial (idéalement situé au cœur de
la célèbre Côte du Py, au centre de Morgon) à sa fille Claude-Emmanuelle en
2001. Son frère Louis-Benoît Desvignes l'a rejointe en 2004. La fratrie
(huitième génération !) produit de superbes vin Morgon de garde et est
aujourd’hui à la tête d’un des plus illustres domaines du Beaujolais.
Ensemble, ils suivent
le chemin tracé par leur père, un des "moutons noirs" de
l’appellation, en effectuant une vinification traditionnelle et minutieuse.
Pourquoi "mouton noir" ? Alors que tout le Beaujolais cédait à la
tentation des macérations pré-fermentaires à chaud dans les années 80,
Louis-Claude Desvignes a résisté, convaincu que cette pratique dénaturait les
vins. Cette position à contre-courant lui a d'ailleurs parfois compliqué
l'agrément de ses vins par l'INAO. C’est en hommage à ce "traditionaliste
impénitent" que Claude-Emmanuelle et Louis-Benoît ont baptisée la grande
cuvée de garde du domaine "Les impénitents", avec, sur l’étiquette …
un mouton noir !
Les enfants ont
adopté la philosophie du père, donc, et produisent des morgons assez
structurés, toniques, de grande garde, aux antipodes des stéréotypes du
Beaujolais. Morgon, fameux cru du Beaujolais, est issu du cépage Gamay. Même
s’ils apprécient énormément les vins traditionnels de leur région, friands,
fruités, gourmands, ils aiment produire des vins plus complexes, capables de
concurrencer les grandes régions de vins de garde. Et tout ça, sans élevage sous-bois
! A la place, 18 mois en cuve béton. (Les vignes très âgées du domaine donnant
de petits raisins, le pourcentage de peau est supérieur et offre déjà de beaux
tanins.)
Pourtant, même s’ils
sont fidèles à la ligne traditionnelle tracée par leur père, Claude-Emmanuelle
et Louis-Benoît Desvignes mènent clairement leur domaine vers une nouvelle
aire. Depuis plusieurs années déjà, ils travaillent leurs sols de la manière la
plus naturelle possible, grâce au labour, sans aucun agent chimique, dans un
souci de préserver et de se rapprocher de leur terroir.
La conversion en bio date
de 2005.
Les vignerons sont à
la recherche de vins qui affichent une certaine personnalité, et sont donc
friands de la macération traditionnelle, soit en éraflage soit en grappe
entière pour les plus vieilles vignes. Les rendements sont assez peu élevés
pour la région, car le domaine peut compter sur une immense majorité de
vieilles vignes.
Le domaine :
10,2 ha sont exploités aujourd'hui par le
domaine, intégralement sur l'appellation Morgon mais sur 3 climats différents :
- Douby est la
plus grosse superficie un peu plus de 5 ha qui vont tous dans la cuvée La Voûte
Saint-Vincent, viennent ensuite
- La Côte du Py
avec environ 2,5 ha et autant à :
- Javernières
(qui fait partie de la Côte du Py officiellement mais qui est toutefois un
terroir très différent).
Les terroirs :
Près du village,
tourné vers Fleurie, Douby, avec ses sols plutôt légers de grès et de
sable, permet aux Desvignes de produire un vin plus fruité et léger (La Voûte
Saint-Vincent) que les 2 autres terroirs. C'est tout relatif, car les vignes
ont 70 ans de moyenne d'âge et ont tendance à produire des vins tout de même
bien concentrés. Par ailleurs, les rafles y sont toujours grosses et peinent à
mûrir ; ce qui a poussé les Desvignes à érafler davantage, en général de
l'ordre de 40%, mais ça peut être plus si c'est nécessaire.
Sur la Côte du Py,
et plus précisément Le Petit Py (partie Nord-Est de la colline) où se
situent leurs parcelles : 2,5 ha de vieilles vignes d'un seul tenant
produisent la cuvée la plus emblématique du domaine.
Sur des sols pauvres
de schistes décomposés (le morgon ou roche pourrie), les vignes d'une moyenne
d'âge de 70 ans ont peu de bois (et souvent aussi peu de raisins). L'exposition
est Nord-Est à Est, ce qui donne un terroir un peu plus tardif. Les vins
produits sont très typiques de l'appellation, ce sont des vins de garde corsés.
Compte-tenu du nombre de manquants et des très bas rendements, le domaine a
prévu d'y replanter 5 parcelles dans les 10 ans à venir.
Enfin, Javernières,
au pied du Py, présente un terroir très différent de la côte : les sols sont
profonds et argileux, imprégnés d'oxydes de fer. Ils sont plus riches et la
vigne s'y développe avec plus d'aisance (l'herbe aussi). La pente est beaucoup
plus faible et orientée vers le Sud-Est.
C'est un terroir
assez précoce. Là, le renouvellement des vignes a été fait en partie ; s'il
reste 4 parcelles de très vieilles vignes (les plus âgées ont été plantées en
1914) produisant depuis 2009 la cuvée Les Impénitents, le reste a été replanté
entre 1989 et 1999. Ces « plantiers » (notez qu'à 25 ans, la vigne est encore
un plantier pour Claude-Emmanuelle) donnent quant à elles la cuvée Javernières.
Les grappes sont plus grosses, et à l'instar de Douby, elles sont égrappées en
partie (la proportion dépend du millésime mais peut monter à 75%, 2009 fût 100%
vendange entière). Il y a beaucoup de manquants dus à l'esca dans les
plantations, ce qui a décidé les Desvignes à recourir aux sélections massales
et à des greffes faites à la main plutôt qu'à la machine pour l'avenir.
A à la cave :
Les raisins triés une
première fois à la vigne repassent sur la table de tri sous la direction du
paternel qui veille au grain.
Les raisins sont
encuvés plus ou moins égrappés pour La Voûte Saint-Vincent et Javernières
(suivant la maturité des rafles, leur taille et la présence ou non de
pourriture), Côte du Py et Les Impénitents étant toujours en vendange entière.
Les cuvaisons durent
14 jours. Pour La Voûte Saint-Vincent, en général, il est effectué un délestage
(à 1020 de densité pour bien éclater les raisins et ainsi prolonger la
fermentation en libérant les derniers sucres), ainsi qu'un remontage par jour
et 2 aérations. Pour les autres cuvées, ce sont en général 3 délestages espacés
de 2 jours qui sont effectués.
Après pressurage,
dépôt des grosses lies et débourbage, les élevages se font en cuves ciment
uniquement sur lies fines (pas de soutirage).
Une légère filtration
est effectuée avant mise pour être sûr que ce soit net (Louis-Claude pratiquait
aussi le collage mais ça c'était avant).
Les mises sont
effectuées entre juillet et décembre selon les cuvées et les millésimes.
Les cuvées de vin
Morgon du domaine :
- La Voûte
Saint-Vincent : le domaine s’étend sur deux climats, la moitié se trouve
sur le climat de Douby, et permet aux Desvignes de produire cette cuvée fruitée
et facilement accessible dans sa jeunesse.
- La Côte du Py
"version classique" : avec ses schistes et sa roche éruptive
désagrégée, et parfois cette pierre bleue si caractéristique.
- Corcelette,
- Montpelain,
- Javernières
: plus au sud de la Côte, un terroir plus argileux et imprégné d'oxyde de fer,
- Les impénitents
: la cuvée la plus emblématique du domaine.
La cuvée : Domaine
Louis Claude Desvignes Morgon ‘’Javernières’’ 2016
Cépages : Gamay noir à jus blanc
100%.
Nom du Climat : Côte du Py.
Superficie cette cuvée : 2
Ha. Age des Vignes : 35 ans en moyenne.
Nature des Sols : En contrebas de la colline du Py,
sols profonds argileux, imprégnés d'oxyde de fer.
Exposition : Sud-est.
Culture de la vigne : Les sols sont labourés.
Aucun herbicide
employé.
Utilisation de produits agrées en agriculture
biologique depuis 2005.
Travaux de la vigne sont réalisés à la
main (sauf les labourages et les traitements).
Vendange : Manuelle.
Vinification : Traditionnelle (20 %
d'éraflage).
Temps de cuvaison : 14 Jours.
Elevage : 10 mois en cuves ciment.
Sa dégustation, les commentaires :
La robe sombre d’une teinte grenat marque quelques
reflets tuilés sur la frange.
Des notes de réduction au premier nez laissent vite la
place, après un peu d’aération dans le verre, à un fruité bien noir, teinté de
notes florales, de type fleurs séchées, et à des accents poivrés.
C’est un équilibre d’école qui caractérise la bouche,
entre ampleur, sapidité fruitée, grain soyeux et acidité. Celle-ci n’est pas
agressive, juste calibrée pour soutenir l’ensemble.
La finale se poursuit sereinement dans la continuité.
Très Bien + mais ce vin a divisé
l’assemblée, avec cependant plus de ravis que de mitigés.
Commentaires
Jean-Loup du 16.03.2022)
Pour finaliser
notre dégustation pointons-nous chez un vigneron reconnu dans le vignoble Beaujolais au :
8 – Domaine Jean Foillard
Le
Domaine :
Jean Foillard dit « Ptit Jean » se prédestinait au début à
la mécanique, par ses études, mais en tant que fils de vigneron et petit-fils
de vigneron et tonnelier, son destin fut tout autre. En 1981, son père le
rappelle à ses côtés pour l’aider sur la propriété familiale qu’il ne tarda pas
à reprendre. Vigneron sur la très célèbre Côte de Py, Jean élabore des jus
natures en suivant les préceptes de Jules Chauvet et se lance en 1985 dans la
vinification naturelle et l’agriculture biologique. « Pti Jean »
n’est pas là pour faire de la figuration. Il laboure les sols pour éviter
l’utilisation de désherbants car il préfère les traitements bio. Il vinifie
avec des levures naturellement présentes sur le raisin, pas de filtration et
n’utilise pas de souffre dans les chais. 20 ans après, il fait figure de
modèle, aux côtés de son célèbre voisin Lapierre, pour tous les amoureux des
vins de Morgon et de Fleurie.
Son terroir, sur 22 ha, qu’il chérit tant, est
composé de côtes de schistes et de morgon, roches décomposées bien spécifiques
à l’appellation.
En termes de viticulture, Jean Foillard est un anxieux et un
perfectionniste, il attend toujours la dernière minute pour vendanger afin
d’attendre la maturité parfaite. Ce qui le rend anxieux, c’est qu’il n’aime pas
voir les voisins et leurs vendangeuses démarrer la récolte souvent 2 à 3
semaines avant lui.
La récolte des uns
sème le doute chez les autres. Avec cette patience et confiance, il rentre en
son chai des raisins mûrs et sains qui lui donneront des vins de fruits et de
plaisir.
L’ensemble des vinifications s’effectue à basse température,
en macération carbonique et en vendanges entières (non-égrappée).
Cette technique a pour intérêt d’associer la race des
terroirs avec l’appétence et la fraicheur des grands crus du Beaujolais.
Les élevages se font en foudre de 30 hectolitres avec une utilisation
de façon homéopathique de dioxyde de soufre ou pas du tout.
Les cuvées :
- Morgon Corcelette,
- Morgon Côte du Py,
- Morgon Côte du Py ''3,14'',
- Morgon Eponym.
La cuvée : Domaine Jean Foillard Morgon ‘’Côte
du Py’’ 2015
Cépages : 100% Gamay noir à jus
blanc.
Terroirs : Sols de schistes
granitiques en décomposition et de manganèse, au Sud de l'appellation.
Viticulture : Selon les principes de la
culture bio, depuis 25 ans (pas de certification).
Vendanges : Manuelles.
Vinification : Traditionnelle beaujolaise, en grappe entière.
Macération
carbonique à froid sans SO², environ 4 semaines.
Élevage : En
fûts de chêne (pas de bois neuf) 6 à 9 mois, pas de SO².
Sa
dégustation, les commentaires :
Le vin a été carafé pendant une
heure car à l’ouverture il montrait une forte acidité volatile.
La robe est bien sombre, a perdu ses
reflets de jeunesse sans encore gagner ceux d’évolution.
Une pointe de volatile est encore
là, mais je l’apprécie à ce niveau car elle renforce le beau fruité, sur le
kirch et la mûre.
L’attaque est large et dense, puis
le profil de la bouche devient plus droit et longiligne, sans manquer de
confort fruité, bien au contraire, celui-ci étant bien mis en valeur par une
bonne vivacité.
La finale toute en élégance sur le
tabac blond tient la route … et le dégustateur jusqu’à la gorgée suivante !
Très Bien (+)
(Commentaires
Jean-Loup du 16.03.2022)
Curieuses, curieux, vous voulez en savoir plus sur les
domaines et éventuellement les contacter ?
Voici leurs
références.
Mystère - Daniel BIDEAU et Marie Béatrice GIRAUD
11 rue
du Calvaire
44690
La Haye Fouassière
Tel :
02 40 54 83 24
Fax :
02 40 54 89 85
Mail :
contact@bidgi. fr
Web: bidgi-vins-muscadet.fr
1 - Domaine Georges Descombes
31, impasse du Puits-Vermonts
69910 Villié-Morgon
Tél : 04 74 69 16 67
descombesgeorges@orange.fr
2
- Martine et Pierre-Marie Chermette
Domaine
du Vissoux
69620
Saint-Vérand
Tél
: 04 74 71 79 42
Fax
: 04 74 71 84 26
E-mail
: domaineduvissoux@chermette.fr
3 – Château Thivin
630, route du Mont Brouilly
69460 Odenas
Tél : 04 74 03 47 53
Mail : geoffray@chateau-thivin.com
4 – Domaine
Richard Rottiers
170 rue de La Sambinerie
71570 Romanèche-Thorins
Tél : 03 85 35 22 36
Web: domainerichardrottiers.com
5
- Clos de Mez
Marie-Élodie
Zighera Confuron
Les
Raclets
69820
Fleurie
Tel: 06 03 35 71 89
Mail
: :marie.elodie@closdemez. Com
Web :
www.closdemez.com
6
– Domaine Paul Janin & Fils
651,
rue de la Chanillière,
71570
Romanèche-Thorins
Tél
: 03 85 35 52 80
7
- Domaine Louis Claude Desvignes
135,
rue de la Voûte,
69910
Villié- Morgon
Tél
: 04 74 04 23 35
8
– Domaine Jean Foillard
38
Le Clachet, 69910 Villié-Morgon
Tél
: 04 74 04 24 97
Mail :
jean.foillard@orange.com
En
conclusion, une bien belle soirée organisée par Jean-Loup ; laquelle, semble-t-il,
a été très appréciée par l’ensemble des participants.
N’était-ce
pas là l’essentiel ?
Personnellement,
je tiens particulièrement à le remercier pour la pertinence de ses commentaires
que tout un chacun ne manquera pas de consulter.
Bonne
lecture.
Elle vous permettra, j’espère, de vous remettre en
mémoire cette belle soirée.
Claude F. (le 25.03.2022)
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