dimanche 20 novembre 2016

Vignoble de Puligny-Montrachet





Le Vignoble : Puligny-Montrachet

FPour cette approche du vignoble, je vous propose deux textes :

  1 - l’un (écriture noire) se référant au « Grand Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002) »,  

     2 - l’autre (écriture bleue), plus dense et détaillé, émanant du blog très documenté de Patrick Essa (vigneron à Meursault).



 1 - Grand Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002)

Le vignoble de Puligny-Montrachet sur 211 ha, porte les plus grands vins blancs secs du monde. A différents niveaux d’intensité, ce sont les vins les plus élégants et les plus racés que l’on puisse imaginer. Tous les vins de Puligny possèdent à la fois de la délicatesse, de l’ampleur et des arômes d’une exceptionnelle beauté, qui se magnifient encore avec le temps. Longs en bouche, onctueux, ils sont inoubliables.






Les facteurs naturels et le vignoble :

Blotti entre Meursault et Chassagne, le vignoble de Puligny se présente de manière homogène sur un coteau régulier qui produit des vins droits et francs. 
Entre les communes de Meursault, au nord, et de Chassagne-Montrachet, au sud, le vignoble de Puligny-Montrachet est bien adossé à un coteau régulier entre 225 et 385 m, pour la partie du vignoble située au-dessus du hameau de Blagny. Il est bien abrité des vents d’ouest par les montagnes de l’arrière-côte et ne subit d’autres effets climatiques que ceux liés à sa parfaite exposition sud-ouest. 
Puligny-Montachet : 
Le secteur situé à l’est de la faille, qui porte les vignobles d’appellation communale, est composé de sols brun calcaire et de sols bruns dans la zone basse du piémont sur les alluvions anciennes.


Les vins blancs d’appellation communale Puligny-Montrachet sont assez homogènes et le plus souvent d’un haut niveau qualitatif, sans toutefois atteindre les niveaux de complexité des Premiers Crus.

Parmi les différents lieux-dits, deux d’entre eux méritent d’être mentionnés pour la qualité de leurs vins : Les Enseignières , qui prolonge les Grands Crus Bâtard et Bienvenues-Montrachet vers l’est, donne des vins amples et riches ; Les Charmes , à l’extrémité nord de la commune, est la continuité naturelle du Premier Cru de même nom situé sur Meursault. Il a une élégance bien supérieure à celle que l’on doit attendre d’un vin d’appellation communale.
Les Premiers Crus : 
Dix-sept climats classés Premiers Crus sont reconnus sur la commune de Puligny-Montrachet. Ils possèdent pour certains des caractéristiques proches de celles des Grands Crus, et parfois identiques.
La partie du coteau qui porte les Premiers Crus, puis les Grands Crus est constituée d’un sol très étroitement lié au substrat jurassique : rendzines6 blanches sur des calcaires marneux et les marnes, ou encore rendzines6 rouges ou brunes et sol brun calcaire sur les éboulis marno-calcaires du versant.
Le climat Les Combettes est situé à mi-coteau entre Champ Canet et Les Referts. Bien qu’en limite de Meursault, ce lieu-dit produit un vin très typé Puligny, dont la finesse et l’élégance tranchent nettement avec la puissance et l’ampleur qui marquent le vin du climat les Charmes du Dessus, qui le jouxte sur Meursault.
Sous Les Combettes, le Premier Cru Les Referts repose sur un sol composé de bancs marneux, d’oxyde de fer et d’argile. Les vins que l’on y produit sont consistants et gras, très bien structurés, caractérisés par des arômes de miel et de fougères. Il était autrefois planté en pinot noir.Au centre du vignoble, le lieu-dit Clavaillon produit, sur un sol profond, riche en argiles néanmoins bien drainées, un vin charnu et fin, consistant et souple, lui aussi bien typé Puligny. Comme Les Referts, ce climat était autrefois planté en pinot noir.
 
Le climat Les Folatières bénéficie d’une exposition parfaite au levant. Une petite combe qui le surplombe y apporte d’excellentes colluvions argilo-calcaires. Celles-ci confèrent aux vins qui en sont issus beaucoup de race, de chair et de consistance. Ce vin acquiert avec le vieillissement des arômes d’amande grillée et de miel. 
Entre Le Cailleret, à l’est, et les Grands Crus Bâtard et Bienvenues, au sud, Les Pucelles repose en exposition est-sud-est sur un sol caillouteux, riche en argile, sur un sous-sol calcaire. Les vins issus de ce climat sont riches et moelleux, très aromatiques, avec un long potentiel de garde. Quant aux vins produits sur la bande qui jouxte le Grands Crus, ils sont d’un niveau identique à ceux de ces derniers.Le lieu-dit Le Cailleret, composés des lieux-dits Le Cailleret et Les Demoiselles, est situé dans le prolongement naturel des vignobles du Montrachet et du Chevalier-Montrachet. Si ses vins n’égalent pas ceux du Montrachet, ils peuvent, tout au moins pour ceux qui proviennent du lieu-dit Les Demoiselles, rivaliser le plus souvent avec ceux du Chevalier par leur richesse, leur équilibre et leur finesse. Les Grands Crus : 
Montrachet :

Le Montrachet  couvre une surface de 7ha 99a 80 ca sur les communes de Puligny-Montrachet (4ha 1a 7ca) et de Chassagne-Montrachet (3ha 98 a 73ca).




Il se trouve à mi-coteau, à une altitude comprise entre 255 et 270 m, entre le Bâtard-Montrachet, situé en dessous, et qui lui aussi se partage entre les deux communes, ert le Chevalier-Montrachet, qui le surplombe uniquement sur Puligny-Montrachet.Le vignoble est exposé du sud, pour la partie Chassagne, à l’est, pour celle de Puligny, et repose sur un versant incliné à 10%. Le sol est bien drainé, brun calcaire, localement très chlorosant, notamment en son tiers supérieur, où une couche de marne rougeâtre donne un taux de calcaire actif très important.Le sol, d’une épaisseur d’environ 50 cm, très pauvre, composé de sables siliceux, d’argile, de carbonates et d’oxyde de fer, est installé sur un sous-sol dolomitique Bathonien1.
Le microclimat est exceptionnellement doux, comme l’atteste la présence de nombreuses espèces végétales. Méditerranéennes.
Les Montrachet de Chassagne, exposés au sud, ont la réputation d’être plus riches et plus gras que ceux de Puligny, qui regardent vers l’est, mais qui passent pour être plus fins et plus élégants.

Ce sont toujours, quelle que soit leur provenance, des vins majestueux et de longue garde, qui doivent absolument vieillir pour révéler tout leur potentiel. Il est difficile de’ décrire le vin de Montrachet qui mérite tout les superlatifs tant pour ce qui concerne les arômes que sa texture, son équilibre et sa longueur en bouche. Boire un grand Montrachet (ils ne le sont pas tous) est un moment inoubliable, et la splendeur de ce vin hors du commun reste éternellement gravée à l’esprit. 
Chevalier-Montrachet :
 Comme le Montrachet qu’il prolonge vers le haut du versant, de 265 à 300m d’altitude, le Chevalier-Montrachet est situé sur le meilleur du coteau de Puligny, où il couvre 7ha 36a 14ca.  
Ce coteau est formé à son sommet d’un rebord de plateau pauvre et dénudé, et par endroits presque dépourvu de sols ou encore revêtu de sols bruns squelettiques laissant apparaître les calcaires très durs du Bathonien1. La partie supérieure du Chevalier-Montrachet se trouve sur le début du versant viticole avec des rendzines6 légères issues des marnes et des calcaires marneux du Bajocien. Par le jeu de l’érosion, les terres de ce vignoble fortement incliné (20%) sont descendues plus bas. Le meilleur du Chevalier est installé sur des rendzines6 normales, qui reposent sur les calcaires du Bajocien7 pour une partie, et sur ceux du Bathonien1 supérieur, amené par une faille au contact du Bajocien7, pour une autre. C’est un terroir très bien drainé exposé au sud-sud-est.

 
On distingue traditionnellement sur ce climat trois bandes parallèles et perpendiculaires au versant, chacune produisant des vins dont les différences ne sont pas nettement marquées, au contraire des Montrachet de Chassagne ou de Puligny.
 La première bande située au bas du climat, jouxtant le Montrachet, produit des vins semblables à ceux de ce dernier. Les vins de la bande centrale, qui repose sur des sols moins épais, plus calcaires et plus froids, sont moins riches et opulents. Les vins produits sur la bande supérieure sont minéraux et plus sévères mais restent toujours de très grands vins et d’une extrême finesse. Les vins issus de ces trois secteurs sont le plus souvent assemblés pour la production d’un vin complet.
Le vin du Chevalier-Montrachet, racé, élancé et finement minéral, est souvent marqué dans sa jeunesse par des arômes de fougère ; Il peut être distingué du Montrachet par un profil moins massif, et par une bouche d’une élégance et d’une finesse tout à fait remarquables. Il est lui aussi un vin de longue garde qui révèle avec le temps ses arômes exceptionnels de complexité et d’élégance.


Bâtard-Montrachet : 
Dans le prolongement sud-est du Montrachet, les 11ha 86a 63ca de ce vaste Grand Cru reposent en partie sur la commune de Puligny (6ha 2a 21ca) et sur celle de Chassagne (5ha 84a 42 ca).

Le vignoble regarde vers l’est. Sa partie haute, qui jouxte le Montrachet, est installée sur une pente assez douce qui présente à cet endroit un sol d’éboulis relativement profond et bien drainé reposant sur les calcaires du Bathonien1. En descendant vers la route, la pente s’atténue, l’épaisseur du sol s’accroît et sa nature devient plus argileuse. Le vignoble forme un replat où les conditions semblent moins favorables à la production d’un vin exceptionnel. Les Bâtard-Montrachet sont de grands vins puissants, massifs, gras et opulents, qui ne possèdent ni l’élégance du Montrachet ni la finesse du Chevalier.

Bienvenues-Bâtard-Montrachet :!
Ce climat est situé à l’angle sud-est du Bâtard, où il occupe une surface de 3ha 68a 60ca dans un paysage semblable à celui de la partie basse des Bâtard.


La pente y est douce et régulière, le sol relativement épais et l’exposition identique vers l’est. Les vins des Bienvenues-Bâtard-Montrachet, riches, massifs et opulents, sont très proches de ceux du Bâtard.  


Criots-Bâtard-Montrachet :

Ce très petit climat de 1ha 57a  21ca est situé sur la commune de Chassagne-Montrachet dans le prolongement sud-ouest du Bâtard-Montrachet et en limite des vignobles de l’appellation communale Chassagne-Montrachet. Bien exposé au sud, il est implanté sur une légère pente et produit des vins élégants mais peu connus en raison de sa faible production.





 

2 – Blog de  Patrick Essa  (Publié le 27 Novembre 2014)

Les blancs secs de Puligny - c'est un simple constat - sont les plus recherchés de la planète. La raison la plus simple à cet état de fait tient à la remarquable exposition d'un finage restreint. Ici le chardonnay est en son jardin et il n'est pas un arpent qui ne puisse y produire un blanc de haut niveau, du simple aligoté jusqu'au "grand" Montrachet.


Enclavé entre Chassagne au Sud, Meursault au Nord et Saint Aubin à l'Ouest, la commune forme un presque carré dont la pente est majoritairement versée Ouest-Est.  
 Souvent caractérisée comme fort modeste, l'aire d'appellation mesure tout de même près de 225 hectares et, fait notable, la-quasi totalité des vignes en coteau est classée en premiers crus ou en grands crus. Le vignoble est abrité des vents par la Montagne du Châtelet de Montmalin et par le Mont Rachet - mont rachis = mont chauve - qui, pelé originellement, par les vents était marqué par une végétation rase s'assimilant partiellement à celle que l'on trouve sur le pourtour méditerranéen. Ces indices végétaux qui sont avérés ont longtemps laissé conclure les observateurs sur un microclimat chaud idéal à la belle maturité régulière de baies en zones septentrionales.  
Il me paraît plus juste aujourd'hui d'observer le rôle protecteur des petites montagnes qui surplombent les vignes et qui en les protégeant idéalement des courants chauds et froids autorisent une maturation équilibrée et régulière. Le "génie" de la Côte des blancs n'est à l'évidence pas à chercher uniquement dans sa capacité à capter lumière et chaleur mais bien plus dans le fait que la zone tempère naturellement tous les excès climatiques.
Lieu où le chardonnay continue d'être mûr à 12,6/13,3 degrés quel que puisse être le caractère de l'année lorsqu'il est récolté sur la base de rendements par pieds mesurés, ce secteur du cœur de la Côte des blancs est unique car une des failles qui entaille le système complexe de la Côte de Beaune sépare dans le sens Nord-Sud le vignoble des génériques (Bourgognes et Villages) de celui des crus identifiés.  
Si la partie supérieure haute est directement sur le calcaire du Bathonien, les parties médianes plus complexes sont souvent plus marneuses et comprennent des éboulis et des têtes de roches provenant de résurgences calcaires sous jacentes. Ce substrat comprend encore des limons et différents types d'argiles selon les zones.  
La partie basse portant certains climats de niveau villages et génériques est posée sur des sols bruns calcaires marqué par des argiles du Pliocène5. Le trio de tête des blancs de Côte d'Or est toujours caractérisé selon l'intensité de la vivacité de ses crus et Puligny est fréquemment présenté comme ayant celui qui dispose naturellement du plus de tension. Je ne vois pas les choses ainsi car il m'apparaît évident que les limites communales ne rendent pas compte d'un type unique et s'il faut expliquer la réelle nature des climats se pencher sur les divers sols et expositions me paraît plus pertinent. Par ailleurs on ignore très souvent que le village de Puligny se situe sur une nappe phréatique qui n'a jamais permis de bâtir des caves profondes et fraîches comme c'est le cas chez les voisins et il est évident qu'historiquement cet état de fait a donné du sens au caractère constaté dans ces vins élevés sur de moins longues périodes et donc justement et naturellement bâtis sur la fraîcheur.  
Les parties basses argileuses sont situées sous les villages et produisent de bons Bourgogne blancs fruités qui sur le secteur Sud peuvent rivaliser avec les villages qui sont au dessus. Cas des Houllieres, des Arties ou de la Combe. Plus au Nord, Champ Perrier, Femelottes et Pré de la Dame sous le village "Reuchaux", sont sur des terres plus argileuses et ils produisent des crus pleins et charnus sur des zones dont il faut maîtriser la vigueur. Quelques lieux-dits génériques  se trouvent à l'Est de la N6 et participent quelque peu de cette qualité comme "Les Champans" qui regardent le Sud sur une pente franche dont le bas est toutefois humide. Ce sont des sols plus collants qui ressuient moins vite et qui peuvent avoir les pieds dans l'eau. On peut y observer quelques vignes de pinots.
Un peu plus haut, au niveau du village et sous les premiers et grands crus se situent des villages de bonne qualité dont les meilleurs s'épanouissent aux extrémités du finage. Au Sud les "Enseignières" et au nord les "Charmes" qui sont tout contre les "Charmes dessous" de Meursault. La zone de village est encore assez argileuse et fertile et une des contraintes importantes pour y produire des vins concentrés est de juguler la vigueur des plants, sans quoi les rendements peuvent être très abondants. Les meilleurs producteurs veillent à produire moins de 55 hectolitres par hectare et savent générer de belles cuvées dans les "Nosroyes" les "Levrons" et les "Grands Champs" en particulier.    
Les parties élevées du finage sont forts intéressantes car positionnées très hautes sur le coteau avec certains des premiers crus les plus hauts de la Côte des blancs, plus de 320 mètres parfois. Directement sur le Bathonien1 ces vignes plus froides et tardives ont pourtant un vrai caractère que l'on assimile au nom du hameau voisin: Blagny. Terres mixtes aujourd'hui largement plantées de chardonnay, elles continuent de fournir le très original Blagny rouge qui peut ressembler à certains crus du Nuiton par sa fraîcheur et son profil centré sur les fruits rouges.  
Sous le Puits et Garennes sont ainsi des climats qui réussissent parfaitement en année chaude et qui ont toujours - dans les deux couleurs - une superbe énergie. Garenne plus fin en son versant Nord ressemble un peu au Hameau de Blagny et aux Champs Gains juste en dessous mais ces trois là n'arrivent pas au niveau des deux meilleurs crus du secteur posés sur des rendzines, marno-calcaires, Chalumeaux et Truffières qui sans doute comptent parmi les vins les plus élégants et floraux de la commune.
J'ai un faible pour « Chalumeaux » qui est souvent minoré face aux meilleurs premiers crus mais qui semble mêler la douceur de texture murisaltienne à la finesse innée des zones un rien plus fraîche. Un très grand Puligny!   
 Le secteur médian - à mi-pente donc - est l'exact pendant du coteau de Meursault avec toutefois une notable nuance, sa pente est plus forte et longue en Folatières et moins élevée dans les autres crus.  
Un sol brun à blond, caillouteux et marno-calcaires variant selon les climats est quasiment parfait pour l'expression des chardonnays. Cela change quelque peu le caractère de ces crus qui sont toujours magnifiquement constitués et marqués par une vigueur étonnante en même temps que par une structure et une matière unique. Vins de sève ils ne s'épanouissent au niveau de leur race que sur la base de rendements mesurés, sinon ils peuvent se montrer séducteurs mais un peu dilués et sans le caractère que leur morpho géologie leur confère. Chacun d'eux peut être digne d'un grand cru à l'exception du quatuor Perrières, Referts, Clos de la Garenne, Clavaillon qui ne jouent pas tout à fait dans la même division car moins complexes et fins, ils sont au niveau des Champs Gains.  
es, Folatières, Champs Canet, Pucelles et Le Cailleret sont tous éblouissants de puissance et de race mais ils ne se ressemblent guère sur le plan organoleptique. Les décrire est un casse tête mais j'imagine toujours Folatières et Pucelles sur le raffinement de texture et l'élégance avec toujours plus de puissance en allant vers le bas de Pucelles et toujours plus de sensations aériennes en montant le coteau Ez Folatières.
 
eret (et son sous climat Sud Les Demoiselles) est un grand cru naturel qui aurait dû être classé car il ne cède rien au Bâtard et se montre souvent plus fin, Combettes à la classe mêlée des Charmes dessus et Perrières du plat sur Meursault... Il se vendait d'ailleurs en Meursault Combettes jusqu'au 19ième siècle!
Champ Canet est un vin moins dense, plus spirituel et près plus vite mais est sans doute le plus raffiné de tous à son meilleur.
En résumé je verrais un classement ainsi :






·        Premier cru A : Combettes, Folatières, Pucelles, Le Cailleret, Chaniot  (dans Ez Folatières) Champ Canet ·         Premier Cru B : Chalumeaux, En la Richarde  
          Premier Cru C : Referts, Perrières, Truffières, Clos de la Mouchère (Partie Sud des Perrières)
·         Premier Cru D : Hameau de Blagny, Champs Gains, Garennes, Sous le Puits, Clos de la Garenne, Clavoillon 

 
On les connaît peu mais il subsiste quelques rouges très intéressants sur le finage de Puligny.
 
Le premier est un vin d'altitude, le Blagny rouge qui peut être attractif et gourmand et lorsqu'il est bien vinifié fort plaisant jeune pour ses accents de fruits rouges. N'en attendez pas trop de puissance toutefois.


Le second est une rareté et s'épanouit de manière fort confidentiel dans un premier cru : Le Cailleret au Nord du climat. J'en ai dégusté trois ou quatre fois sur des bouteilles ayant plus de 10 ans qui étaient d'une rare et jolie intensité. Très différent du Blagny il se rapproche du Clos Saint Jean de Chassagne. Naguère les climats de Referts et Clavoillon portaient des rouges estimés et si l'on se fie à l'oxyde de fer qui se mêle à ces terroirs un peu plus argileux on ne peut que regretter leur "blanchiment" total actuel. Mais hélas Montrachet et pinot s'accommodent beaucoup moins bien que Montrachet et Chardonnay... Un fait.  
Les Grands Crus:  
Le cru de Chevalier-Montrachet est au fond assez étendu puisqu'il mesure un peu moins de 8 hectares, mais c'est un vin que l'on déguste peu et surtout que l'on déguste très souvent trop jeune tant ses arômes floraux délicats et son côté étincelant invitent à l'ouverture. Je me souviens avoir dégusté de vieux Chevalier chez Bouchard ou Bernard Clerc et également quelques vieilles bouteilles de M. Deléger et de Niellon, à chaque fois cela fut un enchantement tant la maturation sous verre apporte du poids à ce cru altier et dominateur qui ne révèle jamais mieux son terroir que lorsqu'il a plus de dix années de bouteille et qu'il bascule vers des notes de fleur de tilleul, de chèvrefeuille et d'aubépine avec un "je ne sais quoi" d'unique dans sa manière de se donner avec sensualité.

Il est pour moi sans conteste le plus grand vin de Bourgogne lorsqu'il est réussi et abouti, devant Montrachet lui même. Cousin des Genevrières du dessus et de la partie médiane des Folatières, il acquiert en sa partie "terrasse" une énergie de cailloux qui surpasse encore les parties basses pourtant mieux considérées en moyenne.  
Le petit cru des Bienvenues-Bâtard est positionné juste sous le Bâtard et contre les Pucelles. Ce climat en faible déclivité est composé de sols calcaires marqués par des argiles assez lourdes. De couleur brune, presque noire, ces terres assez lourdes en surface marquent les vins du côté de la générosité aromatique et leur confèrent un corps puissant qui les rend parfaitement apte à la longue garde.
Ce n'est sans doute pas le grand cru le mieux placé de Puligny et il souffre souvent de la comparaison avec le Chevalier beaucoup plus élégant et fin et le Bâtard qui possède encore plus d'énergie et un profil aromatique  souvent plus complexe. Mais sa douceur de texture et son volume de bouche en font un cru accessible et raffiné qui se montre idéal au moment d'accompagner des poissons de rivière cuisinés ou bien entendu de la langouste ou du homard. Il ressemble quelque peu  sur le plan stylistique à la partie médiane des Charmes de Meursault.

De nombreux bons producteurs en exploitent des parcelles fort morcelées si l'on excepte la large parcelle du domaine Leflaive. Ainsi les vins de Ramonet, Pernot et Carillon font-ils preuve d'une régularité sans faille qui fait honneur à la grande réputation dont jouit le village de Puligny. J'aime également ceux plus confidentiel du domaine Jean-Claude Bachelet - 600 bouteilles bon an mal an - qui sur les 9 a 42 ca qu'il a en production se permet de tutoyer les meilleurs. 
  
Bâtard-Montrachet, vin recherché se négociant à prix d'or, le très puissant Bâtard semble sur son nom concentrer toute la classe des vins de Montrachet. Cher, peu aisé à trouver, toujours dominateur, il est sans conteste l'un des vins les plus puissants et charpentés de la planète chardonnay. A juste titre.
Les 4 hectares situés sur Chassagne regardent le Sud ou forme un presque plat du côté des Bâtard de Puligny. Plus précoces, posés sur des terres un peu plus claires et caillouteuses cette zone livre les vins les plus sensuels et raffinés du climat avec une note mûre d'une suprême élégance qui n'est pas sans rappeler le grand Montrachet voisin avec encore plus de densité. Il s'agit je crois de la portion grand cru la plus qualitative de Chassagne avec son Montrachet et sans doute aussi la plus personnelle tant un cru issu de ce "Bâtard du Sud" est toujours un émerveillement gustatif. 

Les 4 hectares de Puligny-Montrachet sont orientés plein Est sur un secteur quasiment plat regardant très légèrement le levant. Stylistiquement un peu plus fin et moins puissant que celui de son voisin il partage avec lui ce côté très dense et riche qui en font de très haute gastronomie. Le meilleur secteur étant sans doute celui qui est tout contre Chassagne-Montrachet. A noter l'existence d'un Clos qui est planté dans le sens Nord-Sud et qui quasiment plat est posé sur des terres un peu plus riche. Ce Clos Poirier du nom de la famille propriétaire de la parcelle est aujourd'hui exploité en totalité par le domaine Pierre Morey sur près de 1 hectare.    
Le Grand Cru Montrachet produit certains des plus grands vins blancs secs de Bourgogne et est sans doute celui qui de nos jours se vend le plus cher, tant sa petite surface est courtisée par les vignerons pour sa réputation multiséculaire. Les bourguignons l'ont toujours placé un cran au dessus de leurs autres crus blancs  en le désignant un peu comme le grand cru A de Côte d'Or, sa valeur étalon en quelque sorte. 
 Cependant boire un Montrachet à maturité est devenu une gageure car les quelques 30.000 bouteilles annuelles produites sont toutes quasiment réservées à l'avance par des buveurs qui ne partagent pas toujours leur fortune avec une fine connaissance des blancs de la région et de leur potentiel d'évolution. Objet de luxe destiné à accompagner des repas prestigieux, il glisse fréquemment dans des gosiers peu attentifs ou alors en admiration "par avance".  Dommage.

Les quelques exemplaires que j'ai en cave sont toujours ouverts après un prélude qui mêle deux finages et qui se poursuit par d'autres grands crus. Je crois qu'il est important de percevoir le caractère vineux évident de ce cru si éloigné des archétypes blancs mis en lumière aujourd'hui. Souvent très riche, peu acide et de texture visqueuse il a - un peu à la manière d'un Rangen en Alsace- une puissance formelle sidérante qui le rapproche? Au niveau de sa matière, d'une granularité de vin rouge. 
 
Produit sur 8 hectares et partagé par les villages de Chassagne et Puligny-Montrachet, il est marqué par trois zones distinctes. La première, côté Puligny, regarde le levant, est assez peu inclinée et est composée d'un substrat argilo-calcaire brun/rouge. Elle donne les vins les plus équilibrés, fins et sensuels du cru. La seconde qui dispose de même substrat du côté de Chassagne verse vers le sud et est ainsi un peu plus solaire et précoce, elle donne des vins légèrement plus opulents et intenses. Enfin une petite zone incluse tardivement dans le cru et située sur Chassagne, se place au dessus du cru au sud en formant de petits enclos en terrasses, ce sont "les dents de chiens", le sol y est un peu plus pierreux et le caractère du vin s'approche quelque peu de l'élégance du Chevalier tout proche. Soyons prudent toutefois car les différences stylistiques sont ténues. Une propriété assemble ce dernier lieu-dit avec la partie Chassagne (Prieur) et seul les domaines Colin et Amiot produisent du "pur" Dents de Chiens.   
Quelques Premiers Crus en détail...   
Le cru de Combettes a très longtemps été vendu en Meursault Combettes tant il ressemble sur le plan stylistique aux premiers crus de cette commune. C'était un usage loyal et constant comme on pouvait le faire avec les Santenots vendu en "Volnay". La création des appellations d'origine a changé la donne et le vin s'est vu classé logiquement sur le finage de Puligny-Montrachet. Le domaine Prieur de Meursault en est toutefois le principal propriétaire - près de 2 hectares - suivi par le domaine Ampeau également de Meursault - 2/3 d'hectare - et par quelques propriétés plus petites dont les plus connues sont Carillon, Sauzet et Maroslavac.

Le sol de Combettes ressemble beaucoup à celui des Charmes dessus de Meursault avec son substrat argilo-calcaire, très pierreux, ses sols bruns clairs et une orientation vers le levant. Les sols ressuient vite et la vigne y est en général précoce ce qui lui confère une grande intensité et une trame souple et glycérinée extrêmement séductrice. C'est un cru de grande garde, capable de défier plusieurs décennies sans perdre le moins du monde son bouquet particulier d'aubépine et ses arômes de fleurs séchées et de fruits blancs, très subtilement noisettés. 
 
Le cru de Folatières est assez étendu et se place juste au dessus des Clavaillons dans une zone de coteau qui s'incline progressivement dans le sens est-ouest. Il mesure 17.63 ha et est marqué par une petite combe qui le surplombe, celle-ci ayant déposé de nombreux colluvions.  
Les parties basses plus planes donnent des vins généreux, vineux et très profonds qui sont très comparables au Caillerets voisin mais avec plus de délicatesse. Il s'agit sans doute de la meilleure partie "premier cru" du village. Le sous climat de Chaniot situé dans cette zone est même sans aucun doute possible le meilleur secteur potentiel classé en premier cru de la commune. Pierre Bouzereau et JM Gaunoux en produisent des exemples magnifiques.

Le cru est plus pentu à partir des 2/3 supérieurs et également placé sur un substrat plus pauvre et caillouteux qui confère aux vins une tension plus affirmée. Ce caractère d'influence pédologique est souligné par une maturation des fruits un peu plus tardive. Ez Folatières est également marqué par deux sous climats assez hauts sur le coteau: "Peux Bois" et "En la Richarde" qui me paraissent moins qualitatifs et surtout assez différents des Folatières car plus vifs, moins séveux et moins racés.    
Terroir très homogène le cru de Pucelles, si l'on exclu le Clos de la Pucelle, qui est légèrement en contrebas des autres vignes, il fait suite au Clavoillon au nord et aux Bâtard au sud. Assez peu pentu, regardant le levant et composé d'un substrat argilo-calcaire. Ses terres fines, brunes et filtrantes en raison d'une proportion importante de petits cailloux donnent certains des vins les plus fins de la Côte des blancs. Les arômes de menthe sauvage, de poire fraîche et d'agrumes qui le caractérisent en jeunesse sont magnifiés par de subtils arômes de fleurs blanches au cours de la maturation sous verre. C'est un cru de très haut niveau qui partage avec Combettes et Folatières le premier rang de cette classe dans la commune. Je le comparerais volontiers au dessus des Genevrières à Meursault. 
Par chance de nombreux bons producteurs vinifient ce cru qui encadre le Clos des Meix situé en sa partie basse et en léger dévers vers le Nord Est. Le Clos de la Pucelle commence le finage au nord et est intégralement vinifié par la maison Chartron qui n tire un vin très fin et aromatique une personnalité que lui confère ses terres un peu plus argileuses que le reste du finage. Parmi les autres producteurs je citerais la classe des vins du domaine Marc Morey, le fruit et le côté très racé de ceux de Morey-Coffinet, la densité de la cuvée de Vincent Girardin et la très noble expresion de celui de Philippe Chavy., sans oublier ceux très aériens vinifiés par Franck Grux pour la maison Olivier Leflaive. 
Le cru des Referts est positionné juste sous celui des Combettes et encadré par les Charmes "du milieu" de Meursault et les Perrières de Puligny (à ne pas confondre avec ceux de Meursault). Classé premier cru et positionné auprès des meilleurs il est cependant un peu le "mal aimé" de la commune tant son nom - peu élégant il est vrai - n'a pas la résonance magique de ses prestigieux voisins. Il s'agit sans doute d'une erreur funeste car il peut en belle année égaler en intensité et en puissance tous les crus de sa commune. Moins fin que les Pucelles ou les Folatières il a en revanche beaucoup plus de corps et de sève que les premiers crus d'altitude comme Garenne ou Champs Gains. Second "premier cru" en somme!

 Son sol argilo-calcaire est traversé par des veines de marne à certains endroits. L'endroit assez peu pentu regarde le sud-est et ses terres profondes et collantes ressuient assez vite. La vigne y pousse bien et sa vigueur doit être jugulée si le vigneron souhaite en faire un vrai vin tellurique exprimant son terroir. J'aime toujours la fougue de ce vin qui se livre assez vite et qui déborde d'arômes de fruits blancs et de fleur de vigne. Variétal s'il est issu de rendements importants il peut évoquer à son meilleur la plénitude des Poruzots du milieu et le caractère des Genevrières du dessous sur Meursault.

C'est un vin qui ravira les amateurs de blancs généreux et pleins. 

Les plus raffinés sont produits chez Arnaud Ente - fins, tendus, racés -  et Jean-Philippe Fichet dans un style un peu plus élégant et aérien. J'apprécie également ceux des domaines Sauzet et Carillon mais ce ne sont sans doute pas leurs meilleures cuvées. Les maisons Jadot, Olivier Leflaive, Girardin et Latour en produisent également de très consistants.  
Le cru de Cailleret, situé sur la commune de Puligny-Montrachet, est l'exact prolongement naturel du vrai Montrachet, ce dernier étant sans conteste le plus célèbre et plus grand des vins blancs bourguignons. Cette promiscuité aurait sans doute dû lui valoir le statut de grand cru tant son exposition au levant, sa pente douce de pied de coteau et son substrat argilo-calcaire le situe parmi les climats les plus qualitatifs de la commune de Puligny.

C'était sans compter sur le fait que tout comme le Clavaillon voisin il comportait nombre de plants rouges en son sein au moment de la réalisation du classement en grands crus il y a près de 80 ans. On a donc décidé de le conserver en première classe en raison de la mixité de cépages que son sous sol pouvait à l'évidence supporter. Cela sans observer que le grand cru voisin disposait lui aussi de ces mêmes potentialités et qu'il "aurait" également été complanté de noirien à une époque éloignée. Mais la mémoire des hommes ne peut suffire à affirmer cela avec absolue certitude.

Le Cailleret rata donc l'ultime accessit et fut longtemps le monopole de la maison Chartron-Dupard qui dans sa "corbeille" possédait également le Clos des Chevaliers en Chevalier-Montrachet et l'intégralité du merveilleux Clos de La Pucelle.

Chartron créa le Clos du Cailleret et en fut l'unique propriètaire jusque dans les années 1990 date à laquelle il vendit quelques parcelles aux domaines Michel Bouzereau, Des Lambrays, Boyer-Martenot et De Montille. Ce cru composé d'un substrat mêlant argile rouge et calcaire est assez caillouteux en profondeur en dépit d'une terre qui foisonne sous le soc des charrues. Les vins y puisent une énergie extraordinaire quel que soit le propriétaire considéré et si j'en juge par celui de la Maison Chartron que je goûte assez souvent il a entièrement le corps et la complexité d'un cru d'exception, à nul autre second.

Cru singulier qui mêle la finesse des Pucelles à la puissance du Montrachet, il envoûte par ses notes florales et sa texture svelte en même temps que très dense.   Production de l’appellation :


Superficie en production* : (1 hectare (ha) = 10 000 m2= 24 ouvrées )Blancs : 210,70 ha (dont 98,13 ha en Premier Cru)Rouges : 0,76 ha (dont 0,05 ha en Premier Cru)
Récolte moyenne annuelle** : (1 hectolitre (hl) = 100 litres = 133 bouteilles)
Blancs & Rouge: 11500 hl)
 
*en 2011 ** moyenne 5 ans 2007-2011

 Sources : >>  Grand Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002)

 Dictionnaire :

1 : Bathonien : Le Bathonien est un étage stratigraphique du Jurassique moyen (Dogger). Il s'étend de -168,3 ± 1,3 à -166,1 ± 1,2 millions d'années, succédant au Bajocien et précédant le Callovien. Sa durée est d'environ 2 millions d'années.
2 : Pholadomya bellona : spécimens de fossiles présents dans les marnes du  Bathonien.
 
3 : hydromorphe :  L'hydromorphie est une qualité de sol. Un sol est dit hydromorphe lorsqu'il montre des marques physiques d'une saturation régulière en eau. La vie microbienne est alors « noyée » et la présence d'eau a également des conséquences physico-chimiques. Dans un sol argileux, l'hydromorphie se repère assez facilement..

4: vertique : relatif au vertisol, sol fertile sujet à de fortes différenciations saisonnières (grande sécheresse puis extrême humidité),  courant dans les régions tropicales et continentales.  

5( : Pliocène : Sur l'échelle des temps géologiques, le Pliocène est la plus récente époque géologique du Néogène. S'étendant de 5,332 ± 0.005 à 2,588 ± 0.005 millions d’années, il est suivi du Pléistocène et précédé par le Miocène. . 
 
6 : rendzines : Sol typique des roches calcaires friables, à profil généralement peu profond et humifère. (Ces sols sont largement utilisés en culture intensive céréalière [Champagne crayeuse]. Les rendzines, sols généralement jeunes, évoluent par décarbonatation vers les sols bruns).


7 : Bajocien : Le Bajocien est un étage du Jurassique moyen ou Dogger, correspondant à une durée d'environ 2 millions d'années, pour un âge compris entre -170,3 ± 1,4 et -168,3 ± 1,3 millions d'années. Il est précédé par l'Aalénien et suivi par le Bathonien.


Cfa le 20.11.2016
A

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