Chablis : coquillages
et crustacés…
Le village de Chablis depuis la côte
des Grands Crus
Le Serein, c’est le nom de cette paisible rivière, affluent de l’Yonne, qui guette au détour de l’un de ses méandres les meilleurs crus du Chablisien. Sérénité, sagesse, pureté… certainement les qualificatifs les mieux adaptés aux grands vins de l’appellation lorsqu’ils atteignent l’âge de la plénitude. Le Chablis, c’est tout et rien à la fois. Tout, car quelques uns de ses crus sont reconnus comme étant les plus grands vins blancs du monde. Tout, car c’est aussi l’une des appellations viticoles les plus imitées et copiées au monde. Mais aussi « rien » - si l’on peut dire - car Chablis est situé au milieu d’une région forestière au climat rigoureux, et c’est sur quelques hectares seulement, que nait l’alchimie fabuleuse entre un unique cépage et un exceptionnel terroir. Le Chablis, c’est aussi le dernier rempart septentrional de la Bourgogne viticole à laquelle elle est administrativement rattachée. Mais paradoxalement, sa situation géologique et climatique est plus proche des premières vignes de la Champagne que des dernières de la Côte d’or, situées à 100 km au sud-est et séparées par le massif du Morvan. Le Chablis, c’est une histoire maintes fois contée, maintes fois décryptée et qui garde pourtant toujours son lot de mystère, la part d’insondable qui forge le caractère singulier de ses grands vins.
Histoire :
Le vignoble de Chablis est très
ancien ; on trouve déjà trace de l’existence de vignes autour d’une ferme à
l’époque gauloise. Les légions romaines de l’empereur Probus s’installèrent
ensuite dans la région et replantèrent un vignoble au IIIème siècle après JC. Cependant,
l’histoire de Chablis est avant tout cléricale et de nombreux monuments faisant
référence à son passé religieux existent encore dans la ville. Au moyen âge, le
Chablis était le vin de messe par excellence, car, par sa robe limpide, blanche
et brillante, il représentait l’extrême pureté. Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle presque tout appartenait au
clergé, vignes et édifices religieux. Le plus gros propriétaire était l’Abbaye
de Pontigny, fondé en 1141 par les Cisterciens, qui exploitait plus du tiers
des vignes. Les vins, distribués par bateau jusqu'à Paris, trônaient sur la
table des rois de France et bénéficiaient d’une bonne réputation sur l’ensemble
du territoire et jusqu’à l’étranger. Mais à la Révolution, la prédominance du
clergé locale bascula dans un grand fracas. De nombreux biens furent
confisqués, vendus ou détruits. Les vignobles chablisiens éclatèrent alors en
micro parcelles. S’ensuivit une profonde mutation, parsemée de crises, de
maladies, de nouvelles réglementations et d’évolutions techniques et conjoncturelles
qui conduiront le vignoble à changer régulièrement de visage.
L’église Saint Martin à Chablis
A la fin du XIXème siècle, le vignoble de Chablis
s’étend sur 800 hectares environ, concentrés sur le flanc des coteaux situé de
chaque coté du Serein.
En 1893, le phylloxera détruit le vignoble.
Celui-ci est reconstitué quatre ans plus tard sur des portes greffes
américains. On tente alors de définir une origine géographique et une
trame commune à la production des vins de Chablis.
En 1904, pour la première fois, il est fait
référence au Kimméridgien. Il est dit que « l’étude des
terres du vignoble de Chablis est en quelque sorte l’étude des sols et
sous-sols d’origine Kimméridgienne ». Cette – malheureuse - référence va entrainer par
la suite, de nombreuses contestations.
En 1908, l’Union des propriétaires
vignerons de Chablis créent le premier « Certificat d’origine de Chablis ».
En 1919, une première loi sur les
appellations d’origine propose une délimitation administrative des crus de
Chablis.
L’appellation Petit Chablis fait
également son apparition, mais elle concerne uniquement les vins qui ne sont
pas issus du Chardonnay (appelé localement Beaunois). Ainsi, et jusqu’en 1938,
deux écoles s’affrontent : celle qui souhaite que les vins bénéficiant de l’appellation
Chablis ne soient produits que sur des sols du Kimméridgien, et celle
s’appuyant sur les délimitations administratives des communes et basées sur les
« usages locaux, loyaux et constants ».
1938 voit la naissance des AOC
françaises. Le décret du 13 janvier 1938, instruit par les travaux de Georges
Chappaz, stipule que seuls ont droit à l’appellation Chablis les vins situés
sur des parcelles issues de l’étage géologique Kimméridgien, défini par la
formation de calcaires et marnes à Exogyra virgula (les coquilles d’huitres) et basé
sur une carte au 1/80000ème de la région. Cela eut pour conséquence des
scènes coquasses où toute une génération de vignerons se mit à la recherche,
sur leurs parcelles, des fameuses coquilles d’huitres, précieux sésame
indispensable pour l’obtention de l’appellation. En parallèle, une bataille
d’expert s’engage pour définir précisément l’étage géologique et la limite
exacte des terrains du Kimméridgien.
La réglementation est inapplicable
et la contestation règne partout. Dans le but d’apaiser les esprits, l’INAO
crée en 1943 l’appellation Petit Chablis, destinée aux vins non
issus des terrains du Kimméridgien, et étend l’aire de production du Chablis en
1956.
Mais la controverse renait en 1967 lorsque le BRGM publie une
nouvelle carte géologique de la région. Voilà que les formations
calcaires du sud-est du vignoble (calcaire à astartes et de Tonnerre => voir
chapitre « Géologie »),
auparavant cartographiées en Séquanien, se voient renommées en Kimméridgien
inférieur ! Il n’en fallait pas moins pour réanimer les vieux conflits.
En 1973, une procédure de révision de
l’aire d’appellation est mise en œuvre.
Il faut attendre le 13 février
1978 pour que la
nouvelle délimitation des AOC du Chablisien soit enfin établie et 1986 pour obtenir l’homologation des
climats classés en « Premier cru » (à cette occasion, quelques climats
bénéficieront d’une promotion). Au final, l’INAO trouve un – quasi – consensus
entre les deux parties. Les parcelles d’AOC Chablis Grands Crus et Premiers
Crus, qui représentent le Chablis historique, sont limitées aux terroirs
marno-calcaire à Exogyra virgula.
Les parcelles d’AOC Chablis se
trouvent sur des sols d’origine géologique kimméridgienne inférieure, moyenne
et supérieure, et sont étendues à d’autres zones qui ont pu démontrer leurs
qualités agrologiques. Néanmoins et malgré ces vicissitudes,
Chablis demeure l’une des rares
appellations française (la seule ?) à faire explicitement référence à des
formations géologiques pour délimiter sa région de production.
Exogyra virgula...
Géologie :
Le vignoble de Chablis est implanté
sur un sol d’origine sédimentaire daté du Jurassique supérieur et du Crétacé
inférieur. Il se trouve dans une configuration exclusivement argilo-calcaire.
Sur le plan pédologique, les vignes sont cultivées sur des sols bruns calcaires
drainants et bien exposés. Les couches sédimentaires sont quasiment disposées à
l’horizontale et permettent d’observer, à flanc de coteaux, les différents
niveaux stratigraphiques qui composent les sous-sols de l’appellation. On
distingue ainsi les formations géologiques suivantes :
Les calcaires du Kimméridgien inférieur (noté J7a et J7b) se trouvent
principalement dans le secteur sud-est de l’appellation et remontent
jusqu’au village de Chablis. Le calcaire de tonnerre (J7a) est un calcaire
crayeux utilisé comme pierre de taille. On le trouve dans les zones les
plus basses de l’appellation. Le calcaire à astartes (J7b), composé de
coquillages lamellibranches, forme des saillies en bas de pente. Les deux
zones couvrent des secteurs en appellation Chablis et Petit Chablis.
- Les calcaires et marnes du Kimméridgien moyen et supérieur (noté J8) couvrent les secteurs les plus qualitatifs de l’appellation. Cet ensemble géologique, riches en petites huitres fossiles (Exogyra virgula), représente la délimitation historique du chablisien ainsi que l’ensemble des climats classés en Premiers et Grands Crus. Les sols peuvent être relativement profonds, sur substrat marneux, ou proche de la roche mère et constitués de petits cailloutis.
- Les calcaires du Portlandien (calcaire du Barrois noté J9) se trouvent principalement sur les plateaux de l’appellation. C’est un calcaire dur et fin recouvert d’un sol peu profond. Ils couvrent essentiellement l’appellation Petit Chablis et quelques zones (au nord de Chablis) en AOC Chablis.
- Les calcaires de l’Hauterivien (noté n2 et n3) et marnes sables et argiles du Barrémien (noté n4a) sont des zones géologiques isolées au nord de l’appellation, sur les villages de Lignorelles et Villy. On y produit du Chablis et Petit Chablis.
Formation géologique du Chablisien
et principaux Premiers Crus
[Cliquez sur la carte pour l’agrandir – source http://infoterre.brgm.fr/]
[Cliquez sur la carte pour l’agrandir – source http://infoterre.brgm.fr/]
Climat :
La légende raconte que par une
glaciale nuit de mai, un dénommé Martin Simon s’en revenait à Fyé après avoir
passé une mémorable et gargantuesque soirée au Cabaret de la Mère Dondaine, à
Chablis. A deux heures de la nuit, sur le chemin caillouteux menant au bourg,
entre La Maladiére et Les Grenouilles, l’homme eut envie d’uriner. Il stoppa sa
monture, fit quelques pas de coté et vida copieusement sa vessie sur un superbe
pied de vigne. Le lendemain matin, toute la côte des Grenouilles gela, sauf le
cep arrosé dont les bourgeons recouvert d’un manteau de glace avaient survécu
(extrait du livre « Chablis » de Bernard Ginestet). Les chablisiens venaient
d’inventer le moyen le plus efficace de lutter contre le gel en… « gelant » le
froid. L’image de ces jeunes bourgeons enrobés d’un cocon de glace d’où
s’étirent de fines stalactites qu’un soleil naissant fait scintiller, est
saisissante.
La région est soumise à un climat
semi-continental tempéré à forte amplitude thermique. Si les habitants de
chablis bénéficient d’étés chauds et ensoleillés, c’est également de tous les
vignobles du bassin Parisien, celui où les risques de gelée sont les plus élevés.
Les hivers sont froids et rigoureux avec des températures qui peuvent atteindre
-15°. Au printemps, au moment où la vigne débourre ou est en fleur, les nuits
peuvent être gélives. Certaines années, le gel s’apparente à une véritable
catastrophe climatique sur la production. En 1957, sur 100 ha que compte la
côte des grands crus, on produisit seulement 1 hectolitre de vin. Avant cela,
en moyenne, une année sur trois connaissait des gelées dévastatrices. Ainsi on
peut dire que c’est au cours des années 60 que le vignoble de Chablis connut sa
véritable expansion. En plus de la mécanisation, les chablisiens trouvèrent les
moyens de lutter contre le gel. Ces moyens, même s’ils restent assez onéreux,
ont aujourd’hui prouvé leur efficacité et ont pu pérenniser une production
jusqu'alors bien trop dépendante des conditions climatiques.
[Source http://www.chablis-michaut.com/]
Pour parer le froid, deux systèmes sont communément utilisés dans les
vignes. Le premier consiste à réchauffer l’air ambiant par des chaufferettes
alimentées au fioul. On peut ainsi maintenir une température supérieure à 0° au
niveau de la vigne quand la température extérieure atteint les -5°. La seconde
consiste donc à asperger les ceps d’eau. Un cocon de glace maintient les jeunes
bourgeons à une température constante proche de 0° et les protège d’un froid
plus intense. Ce système plus efficace et plus « écologique » (on n’utilise pas
directement d’énergie fossile) ne concerne qu’une faible partie du vignoble
(grands crus et quelques premiers crus) car sa mise en œuvre est plus difficile
et plus coûteuse. Sur la commune de Beine, prés de Chablis, un lac artificiel à
été spécialement créé pour alimenter les asperseurs d’eau. D’une manière
générale, le climat de la région de Chablis, très changeant d’une année sur
l’autre, conduit à une grande variabilité d’un millésime à l’autre. Un
troisième système, plus expérimental, est également utilisé pour lutter contre
le gel ; il s’agit de câbles électriques chauffant, courant le long du fil
d’attache des vignes. Gainés de plastique, ses câbles contiennent une
résistance chauffante permettant de maintenir un air chaud dans un rayon de dix
centimètres. Le système permet également d’assécher le bourgeon et donc de
faire baisser l’hygrométrie ambiante. On peut notamment observer ce nouveau
dispositif de chauffage dans le grand cru La Moutonne.
Les appellations :
Situé dans le département de
l’Yonne, le vignoble de Chablis est reparti sur 20 communes le long de la
vallée du Serein : Beine, Béru, Chablis, Chemilly-sur-Serein, Chichée, Courgis,
Fleys, Fontenay-prés-Chablis, Fyé, La Chapelle-Vaupelteigne, Lignorelles,
Ligny-le-Châtel, Maligny, Milly, Poilly-sur-Serein, Poinchy, Préhy, Rameau, Villy
et Viviers. L’aire d’exploitation s’étend sur prés de 6800 hectares (plus de
4200 rien que pour l’AOC Chablis, ce qui en fait la plus vaste appellation de
Bourgogne). Contrairement à la Côte d’Or globalement situé le long d’un coteau,
le vignoble chablisien présente un paysage de vallées sinueuses et de collines
aux expositions très variées.
Carte des AOC [Cliquer sur la carte
pour l’agrandir - source http://www.chablis.net/]
Le seul cépage autorisé à la
production de vins de Chablis est le chardonnay. La densité minimale de
plantation est de 5500 pieds par hectare. Deux types de tailles sont autorisées
: cordon de Royat (dite taille courte) et Guyot simple (dite taille longue).
Cette dernière est la plus souvent pratiquée. La chaptalisation est autorisée
mais l’enrichissement est limité en fonction des appellations (13,5° pour les
premiers et grands crus). Les appellations du chablisien sont délimitées par
quatre zones de production distinctes. Elles doivent en outre respecter des
conditions de production (rendement, degrés, etc.) plus ou moins restrictives
en fonction de leur statut.
AOC Petit Chablis :
AOC en 1944
– 60hl/ha maxi – 9,5° mini. Cette AOC est née à la suite de nombreux conflits concernant la
délimitation géologique de l’appellation, car, à l'origine, les vins en
AOC Chablis ne pouvaient être produits que sur des sols issus de l’étage
Kimméridgien. Ainsi, l'AOC Petit Chablis couvre principalement les
plateaux situés en haut des coteaux, sur des sols calcaires issus du
Portlandien. L’aire de production compte environ 1560 ha, mais moins de la
moitié seulement en est exploitation. La nature des sols, l’exposition et la
morphologie des parcelles justifient leur non intégration à l’AOC Chablis.
Cependant, la notion de « Petit » revêt une connotation négative nuisible à la
commercialisation du cru. Certains Petit Chablis se révèlent pourtant comme
d’excellents rapports qualité/prix.
AOC Chablis :
AOC en 1938
– 60hl/ha maxi – 10° mini. Sur 3250 hectares en exploitation, l’aire de production de Chablis couvre
une grande diversité de situations et d’expositions, tant à flanc de coteaux
que sur des plateaux. Les vignobles de l’AOC Chablis reposent essentiellement
sur des sols formés il y a 150 millions d’années, au cours du Jurassique et
appelé Kimméridgien, en référence à la baie de Kimméridge, en Angleterre. Ce
type de calcaire, riche en fossiles, explique certainement le caractère très
particulier des vins de Chablis. Depuis l’extension de l’aire, il faut
toutefois faire la distinction entre les vins issus de ce sol et ceux situées
sur des terroirs du Portlandien, dont les sols ne contiennent pas de fossiles
et peu d’argile. Les meilleurs vins de Chablis disposent d’une bonne aptitude
au vieillissement et d’une belle noblesse. Ils constituent ainsi une
alternative de choix, à prix souvent raisonnable, avant l’accès aux premiers et
grands crus. Il faut seulement être rigoureux dans ses choix.
Vue en coupe d’un sol de Chablis :
calcaires et marnes du kimméridgien
AOC Chablis Premier Cru :
AOC en 1938
– 58hl/ha maxi – 10,5° mini. 79 lieux-dits cadastraux couvrant 770 hectares bénéficient de
l’appellation Chablis Premier Cru. Pour simplifier la longue liste des climats
classés, le législateur a permis de regrouper certains lieux-dits produisant
des vins de même nature. L’AOC se compose ainsi de 17 climats principaux dans
lesquelles on distingue 40 climats « secondaires » dont l’ensemble regroupe les
79 lieux-dits cadastraux. Une « hiérarchisation dans la hiérarchie » qui tend à
complexifier le système et à paraitre quelque peu obscur pour l’amateur. En
effet, un vigneron qui possède des vignes sur le climat Chapelot aura la
possibilité d’apposer sur l’étiquette : « Premier cru » ou « Premier Cru Chapelot
» ou encore « Premier Cru Fourchaume » car il est permis de déclarer en
Fourchaume des vins issus du climat Chapelot. Des vins issus de vignes situées
dans l’aire d’appellation « Chablis Grand Cru » peuvent également être déclarés
en « Chablis Premier cru » (mais sans le nom du climat d’origine). L’ensemble
des premiers crus (à quelques micro-exceptions près) est situé sur des terroirs
marno-calcaires à Exogyra virgula.
Premiers crus situés sur la rive
droite du Serein :
Montée de Tonnerre :
commune de Chablis. Superbe premier
cru séparé de la côte des grands crus par la vallée de Bréchain. Il regroupe
les climats :
- Montée de Tonnerre : petit climat d’exposition ouest,
il « regarde » le Grand Cru Blanchot et prête son nom aux climats voisins. Vins
racés et très réputés
- Chapelots : bonne exposition en bas de côte.
Belle personnalité mais souvent revendiqué en Montée de Tonnerre.
- Pied d’Aloue : inclut le lieu-dit Sous Pied
d’Aloue. N’est pas
revendiqué sous son propre nom.
- Côte de Brechain : exposition plein ouest dans le
prolongement de Montée de Tonnerre, en remontant vers Fyé. Qualité proche de
son cru de tutelle.
Fourchaume :
communes de Chablis, La Chapelle
Vaupelteigne, Fontenay-Près-Chablis et Maligny. Long coteau (prés de 3
kilomètres) situé dans le prolongement des Preuses. Fourchaume regroupe les
climats :
- Fourchaume : superbe climat exposé
ouest/sud-ouest. De grande réputation, il produit des vins généreux, expansifs,
solaires, mais souvent faciles et manquant peut-être parfois d'un peu de classe
et de finesse.
- Vaupulent : inclut les lieux-dits La
Fourchaume et Les Vaupulans. Il est situé dans le prolongement
sud de Fourchaume.
- Côte de Fontenay : inclut les lieux-dits La Côte et Dine-Chien. Exposé au sud-est.
- L'Homme Mort : inclut les lieux-dits La Grande
Côte, Bois Seguin et L’Ardillier. A la pointe nord de Fourchaume,
c’est le Premier Cru le plus septentrional. Climat revendiqué entre autres par
la Chablisienne, qui en fait un de ses fers de lance.
- Vaulorent : inclut les lieux-dits La Ferme
Couverte, Les
Couvertes et Les Quatre
Chemins. Voisin des
Preuses, il fait face au Vaupulent. Certains domaines tel William Fèvre ou
Jean-Louis Guffens (via Verget) estiment que c'est la partie la plus
qualitative - et celle qui donne les vins les plus racés - de Fourchaume.
Fourneaux :
commune de Fleys, il regroupe les
climats :
- Les Fourneaux : bien exposé en altitude vers le
sud-est. Produit des vins réputés pour leur haute maturité. Le vin du domaine
Grossot est renommé, et à juste titre.
- Morein : terroir de bonne qualité, il prolonge au nord les Fourneaux.
- Côte des Prés Girots : le plus oriental des Premier Cru. Exposition sud.
- Morein : terroir de bonne qualité, il prolonge au nord les Fourneaux.
- Côte des Prés Girots : le plus oriental des Premier Cru. Exposition sud.
Mont de milieu :
communes de Chablis et de Fleys. Inclut
le lieu-dit Vallée de Chigot. Mont de milieu dispose d’une situation géographique
tout à fait comparable à celle des Grands Crus. Le cru est situé sur un coteau
d’exposition sud/sud-est et donnent des vins souvent puissants, complexes et
aromatiques.
Berdiot et Côte de
Vaubarousse :
commune de
Chablis. Deux petits climats situés au nord du village de Fyé. Ils ne sont pas
revendiqués sous leur propre nom mais leur qualité en tant que telle reste
indéniable.
Vaucoupin :
commune de Chichée. Inclut les
lieux dits Vaucopins et Adroit de Vaucopins. Bonne situation géographique et géologique. Mal et
peu connu, il peut être remarquable chez Long Depaquit ou Grossot.
Au second plan, la Montée de
Tonnerre, vue des Clos...
Premiers crus situés sur la rive gauche du Serein :
Vaillons :
commune de Chablis. Vaste premier
cru séparé du Montmains par la vallée de Valvan. Vaillons regroupe les climats
:
- Vaillons : inclut le lieu-dit Sur les
Vaillons. Il trône
au centre d’une grande côte situé au sud-ouest de Chablis et prête son nom aux
climats qui l’entourent. Vins généreux et charnus, plus « Côte d'Or » que «
Chablis », dans l'expression.
- Châtains : inclut les lieux-dits Les Grandes Chaumes et Les Châtains. Prolonge Vaillons sur l’ouest. Ses vins sont plus austères.
- Châtains : inclut les lieux-dits Les Grandes Chaumes et Les Châtains. Prolonge Vaillons sur l’ouest. Ses vins sont plus austères.
- Sécher : bon terroir très calcaire, mais sensible aux années
froides. Peu revendiqué sous son propre nom (exception chez Vincent Dauvissat
qui le revendique en Séchet). Donne des vins réputés tendus, stricts.
- Les Beugnons : situé à la pointe sud-ouest de la côte, il jouit d’une bonne réputation, comme chez Long Depaquit
- Les Lys : inclut le lieu-dit Champlain. Premier cru historique qui doit son nom à son appartenance à la couronne royale sous l’Ancien Régime. Exposition est nord-est. Vins particulièrement fins. Celui de William Fèvre ou Long-Depaquit est peu connu, pourtant il est plutôt souvent bien réussi.
- Les Roncières : revendiqué en Vaillons.
- Les Epinottes : prolonge la grande côte jusqu’aux portes de Chablis. Peu revendiqué sous son propre nom.
- Mélinots : tient son nom du lieu-dit Les Minos. Bon premier cru peu revendiqué.
- Les Beugnons : situé à la pointe sud-ouest de la côte, il jouit d’une bonne réputation, comme chez Long Depaquit
- Les Lys : inclut le lieu-dit Champlain. Premier cru historique qui doit son nom à son appartenance à la couronne royale sous l’Ancien Régime. Exposition est nord-est. Vins particulièrement fins. Celui de William Fèvre ou Long-Depaquit est peu connu, pourtant il est plutôt souvent bien réussi.
- Les Roncières : revendiqué en Vaillons.
- Les Epinottes : prolonge la grande côte jusqu’aux portes de Chablis. Peu revendiqué sous son propre nom.
- Mélinots : tient son nom du lieu-dit Les Minos. Bon premier cru peu revendiqué.
Montmains :
commune de Chablis. Montmains est
un premier cru capricieux, pas toujours régulier mais qui dispose en son sein
de deux climats particulièrement reconnus. Il regroupe :
- Montmains : prolonge Forêt vers le village de Chablis. Exposé à
l’est, il surplombe un lieu-dit en AOC Chablis appelé… Côte d’Or ! Vins sévères
mais disposés à bien vieillir.
- Forêt : Les Forets (chez Moreau-Naudet) ou La Forest (chez Dauvissat) figure parmi les meilleurs climats de la rive gauche. Belle synthèse de sols argilo-calcaire typiques du chablisien. Une bonne partie du cru est sur un coteau presque abrupt par endroit. Réputation justifiée, même si le cru est sensible aux années froides.
- Butteaux : inclus les lieux-dits Le Bout des Butteaux, Le Milieu de Butteaux, Les Eceuillis, Vaugerlains et Vaux Miolot. Très proche sur le plan géologique, morphologique et climatique du climat Forêt qu’il prolonge. Quelques zones sont toutefois riches en argile (Vaux Miolot). Le vin de Raveneau est réputé, à juste titre. Le domaine Servin y réussit aussi plutôt bien.
- Forêt : Les Forets (chez Moreau-Naudet) ou La Forest (chez Dauvissat) figure parmi les meilleurs climats de la rive gauche. Belle synthèse de sols argilo-calcaire typiques du chablisien. Une bonne partie du cru est sur un coteau presque abrupt par endroit. Réputation justifiée, même si le cru est sensible aux années froides.
- Butteaux : inclus les lieux-dits Le Bout des Butteaux, Le Milieu de Butteaux, Les Eceuillis, Vaugerlains et Vaux Miolot. Très proche sur le plan géologique, morphologique et climatique du climat Forêt qu’il prolonge. Quelques zones sont toutefois riches en argile (Vaux Miolot). Le vin de Raveneau est réputé, à juste titre. Le domaine Servin y réussit aussi plutôt bien.
Beauroy :
commune de Chablis et Beine.
Beauroy regroupe plusieurs climats d’expositions et de situations variables :
- Beauroy : inclut les lieux-dits Sous Boroy, Vallée des
Vaux et Benfer. Cru historique, très prisé au
début du XXème siècle. Vins fermes et rigoureux. Revendiqué par le domaine
Laurent Tribut, notamment.
- Troesmes : inclut le lieu dit Adroit de Vaux Renard. Ce climat forme une côte homogène, seulement différencié par les diverses expositions. Cru de bonne réputation produisant des vins très fins.
- Côte de Savant : inclut les lieux-dits Le Cotat Château, Frouquelin et Le Verger. Climat proche du village de Beine et séparé de Troesmes par une petite combe. Bonne orientation, vins classiques.
- Troesmes : inclut le lieu dit Adroit de Vaux Renard. Ce climat forme une côte homogène, seulement différencié par les diverses expositions. Cru de bonne réputation produisant des vins très fins.
- Côte de Savant : inclut les lieux-dits Le Cotat Château, Frouquelin et Le Verger. Climat proche du village de Beine et séparé de Troesmes par une petite combe. Bonne orientation, vins classiques.
Vosgros :
commune de Chichée – Regroupe deux
climats sur une colline un peu isolée de l’appellation :
- Vosgros : inclut le lieu-dit Adroit de
Vosgros. Cru
historique et vins solides.
- Vaugiraut : petit climat prolongeant Vosgros sur le nord-ouest. Il est peu revendiqué.
- Vaugiraut : petit climat prolongeant Vosgros sur le nord-ouest. Il est peu revendiqué.
Côte-de-Léchet :
commune de Chablis. Inclut le
lieu-dit Le Château. Petit premier cru issu d’un beau coteau homogène et
très pentu, exposé au sud-est sous le bois de Léchet. Vins robustes, aptes au
vieillissement, trop peu connus selon nous.
Les Beauregards :
commune de Courgis. Regroupe deux
climats :
- Les Beauregards : inclut le lieu-dit Haut des
Chambres du Roi. Le climat
le plus sudiste de l’appellation néanmoins assez tardif du fait de son
altitude. Ses vignes jouissent d’une bonne exposition.
- Côte de Cuissy : inclut les lieux-dits Les Corvées, Bec d’Oiseau et Vallée de Cuissy. Climat récent prolongeant Les Beauregards vers le nord-est.
- Côte de Cuissy : inclut les lieux-dits Les Corvées, Bec d’Oiseau et Vallée de Cuissy. Climat récent prolongeant Les Beauregards vers le nord-est.
Vau de Vey :
commune de Beines. Regroupe deux
climats :
- Vau de Vey : inclut le lieu-dit La Grande
Chaume. Premier
cru récent. Coteau pentu exposé à l’est.
- Vaux Ragons : ou Vignes des Vaux Ragons. Prolonge Vau de Vey au sud.
- Vaux Ragons : ou Vignes des Vaux Ragons. Prolonge Vau de Vey au sud.
Vau Ligneau :
commune de Beines. Inclut les
lieux-dits La Forêt, Sur la Forêt, Vau de Longue et Vau Girault. Premier cru récent, issu de
l’extension admise par l’INAO. Coteau pentu exposé au sud-est.
Les Landes et Verjus et Chaume de
Talvat :
commune
de Courgis. Inclus le lieu-dit Côte de Jouan (revendiqué par le domaine Pattes
Loup). Terroirs froids et tardifs..
Les sept grands crus du chablisien
et le lieu dit Monopole « La Moutonne » (image créé à partir de http://earth.google.fr/)
AOC
Chablis Grand Cru :
AOC en 1938
– 54hl/ha maxi – 11° mini. En forme de croissant s’orientant globalement vers le sud-ouest, l’AOC Chablis
Grand Cru s’étend sur 104 hectares et sept climats. Le profil géologique est
identique sur toute la côte : calcaires et marnes à Exogyra
virgula. La
personnalité de chaque cru s’exprime en fonction de la morphologie, de
l’exposition et du profil pédologique des sols. La notion de Grand Cru apparait
officiellement en 1919. On distingue déjà les climats Vaudésir, Grenouilles,
Valmur, Les Clos et Blanchot. La côte sera étendue à l’ouest en 1938 avec
l’obtention au statut de Grand Cru des climats Bougros et Preuses. Les vins
revendiquant l’appellation Chablis Grand Cru doivent être élevés jusqu’au 15
mars de l’année qui suit celle de la récolte.
Blanchot :
(12 ha 19) est le rempart
sud-est de la côte des grands crus et prolonge les Clos vers la vallée de
Brechain. Climat assez pentu, d’exposition sud-est qui s’ouvre sur le versant
d’une vallée ventée. Son nom viendrait de la blancheur de son sol. Il est
souvent qualifié comme le climat produisant les vins les plus subtils de la
côte. Sur ce climat, le domaine Laroche se distingue avec sa cuvée de Réserve
de l'Obédience. Raveneau, Long-Depaquit et Billaud-Simon produisent également
de beaux Blanchot.
Les Clos :
(24 ha 75) est le Grand Cru le plus
vaste de la côte. Exposition sud près de Blanchot, qui bascule sud-ouest avant
Valmur. Sols homogènes, peu profonds, riches en calcaire du kimméridgien noyés
dans des marnes. Les Clos est le plus renommé des grands crus ; il le doit à
son excellent potentiel au vieillissement et au caractère épicé, complet (rondeur
et tension), qui apparaît seulement après une longue garde. Les meilleurs
producteurs possèdent souvent des vignes dans ce climat : Vincent Dauvissat,
Raveneau, William Fèvre, mais aussi Laroche, Billaud-Simon et Long-Depaquit.
Valmur :
(11 ha 92) trône au milieu de ses
pairs en formant un val (d’où son nom) et bénéficie ainsi de deux expositions,
une au sud et l’autre vers l’ouest. Sol et situation assez hétérogènes qui
conduisent à produire des vins aux personnalités variées. Globalement robustes,
pas toujours très expressifs, ils sont plus proches du caractère des Clos vers
le bas du climat. Producteurs réputés : William Fèvre et Raveneau en tête, mais
aussi Jean-Paul et Benoît Droin.
Grenouilles :
(9 ha 38) est le plus petit des
Grands Crus (si l’on exclut Moutonne). Bonne exposition au sud/sud-ouest sur
une croupe généreusement ensoleillée. On dit de ses vins, élégants et
consistants, qu’ils font plus ou moins la synthèse des qualités de tous les Grands
Crus. Grenouilles abrite en son sein la seule propriété viticole de la côte
appartenant aujourd’hui à la Chablisienne. Les vins sont toujours vinifiés et
élevés dans le château et commercialisés sous l’étiquette Château Grenouilles.
On trouve également du Grand Cru Grenouilles chez Louis Jadot (négoce), William
Fèvre (négoce), Louis Latour (négoce), Daniel-Etienne Defaix et Jean-Paul et
Benoît Droin.
Vaudésir :
(14 ha 44) forme un amphithéâtre et
bénéficie d’une bonne exposition s’orientant du sud vers le sud-ouest. Un petit
chemin scinde le climat en deux parties. L’envers de Vaudésir est ainsi exposé
vers le nord-ouest. Les sols y sont plus argileux que calcaire. Il a la
réputation de produire les vins les plus « féminins » de la côte. 2,24 ha est
déclaré en Moutonne. Producteurs réputés : William Fèvre, Billaud-Simon,
Long-Depaquit et Jean-Paul et Benoît Droin.
Preuses :
(11 ha 70) se situe dans la partie
haute de l’amphithéâtre formé par la vallée de Vaudésir. Il domine ainsi les
climats voisins. Il s’expose au sud-est et bénéficie d’un bon ensoleillement au
levant. Sols profonds, sur un socle argileux compact. Ses vins révèlent une
double personnalité, considérés comme « faciles » sur la partie basse, on les
dit plus fermes et réservés sur le haut du climat. 0,11 ha est déclaré en
Moutonne. Producteurs réputés : Vincent Dauvissat en premier, mais également
William Fèvre, Billaud-Simon et Long-Depaquit.
Bougros ;
(14 ha 33) ou Bouguerots est le
dernier né des grands crus (avec Preuses). Il ferme la côte sur sa partie
occidentale. En pente douce, il s’oriente au sud, basculant quasiment au
nord-ouest le long de la route de Maligny. Les sols sont profonds et argileux.
Son exposition le rend sensible au gel. Il a la réputation d’être plus
productif, avec des vins massifs. Producteurs réputés : William Fèvre et
Long-Depaquit.
Enfin, le lieu dit « Moutonne » (2 ha 35) est une parcelle
incluse dans les climats Vaudésirs et Preuses qui bénéficie d’un statut
particulier. Cru monopole de la maison Long-Depaquit, il peut être
commercialisé sous son nom propre alors qu’il n’apparait pas dans le registre
cadastral de la côte. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1951 que l’INAO reconnu son
statut de Grand Cru. L’abbaye de Pontigny en fit la promotion dés le XIIème
siècle et jusqu’à la révolution.
Vincent Dauvissat et Jean Marie
Raveneau, les deux « stars »
Vignerons et domaines :
DOMAINE VINCENT DAUVISSAT 8, rue Emile Zola -
89800 Chablis
Tél : 03 86 42 11 58
Tél : 03 86 42 11 58
Incontestablement, les vins de Vincent Dauvissat sont les meilleurs représentants de ce que devrait être un chablis dans l’esprit et l’identité ; plutôt discrets et retenus jeunes car très peu travaillés et apprêtés, ils demandent du temps ; mais leur bouquet inimitable et la personnalité bien identifiée de chacun des crus sont leur plus grande force à tout âge de leur vie. Ils sont d'ailleurs parfaitement à l'image de leur géniteur, un homme au physique sec et endurant, comme les vins qu'il vinifie depuis maintenant de nombreuses années ; un vigneron qui parle peu, mais qui écoute toujours avec une attention non feinte lorsque l’on parle de ses crus, travaillés, vinifiés et élevés avec une rigueur d’orfèvre. Parmi ceux-ci on misera évidement sur le mythique et complet Grand Cru les Clos, mais sans pourtant délaisser les autres crus, tel Forest qui peut par moment rivaliser avec ce dernier, Sechet pour son caractère plus stricte et tendu, Vaillons pour sa générosité, ou encore Preuses pour son ampleur et son côté aérien, mystérieux. Le simple Chablis peut déjà apporter beaucoup de satisfaction, avec une régularité qui force le respect. Et pour les rares chanceux qui peuvent acheter des crus sur place, quand on sait que les Grands Crus sont aux prix de la plupart des villages sur la côte d’Or, il n’y a plus rien à ajouter…
DOMAINE FRANCOIS RAVENEAU 9, rue de Chichée – 89800 Chablis
Tél : 03 86 42 17 46
Pour l’amateur des vins de Chablis, le domaine Raveneau constitue en quelque sorte le graal des vins qu’il faut avoir goûté et d’un domaine qu’il faut avoir visité au moins une fois dans sa vie. Avec son frère Bernard, Jean-Marie Raveneau est ainsi devenu aujourd’hui la « star » incontestée - ou plutôt proclamée par la critique - du vignoble chablisien. Mais à la tête d’un domaine à peine repérable par une simple enseigne en fer forgé accrochée à la maison familiale, Jean-Marie Raveneau est plutôt un homme discret, peu loquace, humble et à l’écoute des rares privilégiés qu’il accueille. Là aussi, il serait facile de faire un raccourci entre les vins qu’il produit et son géniteur, mais avec toutefois une différence stylistique certaine avec ceux de son cousin Vincent Dauvissat. Davantage construits en finesse et en rectitude, ils s’expriment par une approche plus cistercienne du terroir et avec une matière étonnante de pureté, tant en texture qu’en parfum. Rarement impressionnants de densité, ils s’expriment plus généreusement au vieillissement, mais avec toujours une indéfectible réserve. Et c’est sans doute cela qui impressionne le plus : cette capacité à traverser les âges sans paraitre jamais ébranlé par le temps qui passe. Et à ce jeu là, ils sont sans conteste au sommet…
DOMAINE MOREAU-NAUDET 5, Rue des Fossés - 89800 Chablis
Tél. : 03 86 42 14 83
On peut quasiment dire que le domaine Moreau Naudet est né avec l’arrivée de Stéphane Moreau sur la propriété au début des années 90 ; en effet, jusque là, toute la modeste production du petit domaine familial était vendue au négoce local. Il a fallu alors construire et faire naitre un domaine de toute pièce pour sortir et se démarquer d’une production de masse ou le pire côtoie le meilleur. Après avoir évolué, testé et s’être plusieurs fois remis en question, celui qui se considère aujourd’hui comme un « jeune » vigneron semble avoir réussi son pari. Tous les crus sont d’une générosité particulière, aboutis, complets, bien mûrs, même dans des années plus difficiles. Après une visite plus qu’enthousiasmante sur place,
DOMAINE PATTES LOUP -
THOMAS PICO
2, Grande Rue Nicolas Droin, 89800 Courgis
Tél. : 03 86 41 46 38
Tél. : 03 86 41 46 38
Thomas Pico est sans doute l’un des meilleurs représentant de la nouvelle génération de vignerons chablisiens, et même au delà. Et pourtant, ce jeune homme d’une grande curiosité semble perpétuellement en doute. Il a par ailleurs ouvert et exploré de nouvelle voies dans le vignoble régional qui laisseront incontestablement des traces : viticulture perfectionniste, baisse des rendements, travail des sols, recherche de maturité poussée, allongement des élevages, on en passe... Il a sans doute avancé de manière empirique et pris par moment des chemins qu’il rebrousse aujourd’hui, mais il a au moins le mérite d’avoir essayé et surtout d’avoir fait ! Il prouve également que l’on peut se faire un nom et une réputation sans nécessairement posséder de grands crus.
ALICE ET OLIVIER DE MOOR 17, rue Jacques Ferrand,
89800 Courgis
Tél. : 03 86 41 47 94
Tél. : 03 86 41 47 94
Voilà un couple de vignerons bien
singulier, qui plus est à Chablis. Alice, l’air mutin et décalé, drôle, pince
sans rire, et Olivier, timide à l’extrême, très sensible, appliqué,
maladivement humble, presque gêné de faire du bon vin. Ils n’ont pas toujours
tout « réussi », et disons qu’avant 2010, la stabilité et précision de leurs
cuvées était plus aléatoire que dans les derniers millésimes, où les
vinifications se sont mises avec régularité au niveau de la viticulture,
exemplaire depuis toujours, et d’une honnêteté et d’un perfectionnisme rares.
Dans la gamme différente et joyeuse, on ne loupera pas l’Aligoté 1904 (année de
plantation de la vigne), le Sauvignon de St-Bris (qui ne sauvignonne pas), le
Chablis Humeur du Temps (qui a beaucoup progressé), et enfin le plus grand vin
du domaine, le Chablis Rosette, « simple » Chablis villages mais du niveau de
bien des Premiers Crus locaux, avec une accessibilité et un éclat de jeunesse
qu’aucun autre domaine n’est capable d’aller chercher. C’est d’ailleurs vrai
pour toute la gamme, car ici les vins sont bons tout de suite, et d’autant plus
difficiles à attendre. Ajoutons enfin qu’Olivier est le vigneron chablisien
qu’admire le plus Thomas, son collègue et ami.
CAVE COOPERATIVE LA
CHABLISIENNE
8, boulevard Pasteur, BP 14 89800 Chablis
Tél. : 03 86 42 89 89
Tél. : 03 86 42 89 89
Et oui, ne pas évoquer la cave coopérative de la Chablisienne ici serait doute une faute de goût, malgré tout ce que peut représenter la coopération (en général) lorsqu’elle tombe dans ses pires travers. Mais si cette cave coopérative figure parmi les meilleures de France, il faut reconnaitre que sa réputation n’est pas usurpée. Certes dans la très vaste gamme qu’elle propose, il faut savoir faire un tri ; certes, les volumes de production restent le moteur (et le salaire !) des coopérateurs ; certes, la mécanisation (et la machine à vendanger) restent très largement usités… mais le cahier des charges mis en place par la Chablisienne est très stricte et cela se ressent lors de dégustations à l’aveugle, où les meilleurs vins de la cave rivalisent avec les meilleurs crus des producteurs, notamment toute la gamme des « bouteilles lourdes ». Avec des prix qui restent de plus très attractifs et un accueil au caveau des plus agréable (avec de larges possibilités de dégustation !), il serait bien dogmatique, d’au moins, ne pas essayer…
Incontournables, les andouillettes
de Chablis…
Il y aurait tant de choses à dire pour conclure cet article. Du bien, et du moins bien aussi, comme l’a remarquablement abordé la revue Le Rouge et le Blanc dans son numéro (n°97 - Eté 2010). Pour le moment, nous nous en tiendrons à ces quelques mots du Docteur Jules Guyot datant déjà du milieu du XIXème siècle : « Les vins de Chablis occupent un des premiers rangs parmi les vins blancs de France… Spiritueux, sans que l’esprit se fasse sentir, ils ont du corps, de la finesse et un parfum charmant ; leur blancheur et leur limpidité sont remarquables. Mais ils se distinguent surtout par leurs qualités hygiéniques et digestives et par l’excitation vive, bienveillante et pleine de lucidité, qu’ils donnent à l’intelligence. Malgré la réputation dont ils jouissent à juste titre et depuis longtemps, leur valeur réelle est selon moi, plus haute encore que leur renommée ». Aujourd’hui, nous pensons la même chose, même si les bonnes bouteilles demeurent peut-être – sans doute – encore un peu trop rares…
Pour illustrer la majeure partie de cet article, nous nous sommes largement
inspirés des nombreux ouvrages et sites internet traitant de la région de
Chablis et de ses vins. L’intérêt étant ici de regrouper le maximum
d’informations sur le même support. Loin d’être exhaustif, nous n’hésiterons
pas à compléter cet article à fur et à mesure de nos pérégrinations et
notamment notre vision personnelle du caractère des différents crus.
Nos sources sont les suivantes :
:
- Pour la partie histoire, climat et premier cru : Chablis – Bernard Ginestet – éd le Grand Bernard des Vins de France
- Pour la partie géologie : Grand Atlas des Vignobles de France – Benoit France – éd Solar
- Pour la partie appellations et crus : La revue des Vins de France – numéro 541 de mai 2010
- Pour la partie appellations et crus : http://www.chablis.net/
- Pour la partie grands crus : http://www.grandscruschablis.fr/
- Pour la partie appellations et réglementation : http://www.vins-bourgogne.fr/
- Pour la partie histoire, climat et premier cru : Chablis – Bernard Ginestet – éd le Grand Bernard des Vins de France
- Pour la partie géologie : Grand Atlas des Vignobles de France – Benoit France – éd Solar
- Pour la partie appellations et crus : La revue des Vins de France – numéro 541 de mai 2010
- Pour la partie appellations et crus : http://www.chablis.net/
- Pour la partie grands crus : http://www.grandscruschablis.fr/
- Pour la partie appellations et réglementation : http://www.vins-bourgogne.fr/
Mise à jour le Jeudi 24 Juillet 2014
©
Crédits et remerciements à : www.vin-terre-net.com
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