dimanche 18 février 2018

Dégustation du 24.01.2018 - Le Malbec en France et aux Amériques




Dégustation  du 24.01.2018

Malbec ?  









Première rencontre de cette nouvelle année 2018 et déjà avant de préjuger de la teneur de cette dégustation un gros motif de satisfaction car vous avez répondu nombreux à l’invitation. Cinquante ! Oui j’ai bien dit : 50 (quelques invités avaient également pris place), tous patiemment assis autour de la salle, cela mérite bien une photo.

» Concentration avant l’effervescence.

Egalement première pour Jean-Michel qui très consciencieusement a préparé depuis quelques mois cette manifestation et il y a fort a penser que vous avez également été nombreux à lire tout le mémento sur le thème de cette dégustation ‘’ Le Malbec en France et aux Amériques’’ que celui-ci vous a proposé et vous êtes certainement devenus incollables sur les origines de ce cépage, sa répartition, ses volumes de production et ses caractéristiques organoleptiques. Pour les rares qui n’ont pas eu le temps de consulter ce document ou qui ont oublié son existence, je l’es invite à le retrouver sous l’onglet ‘’Les cépages’’. De ce fait, je ne relaterai pas la présentation orale que Jean-Michel a bien voulu effectuer en entrée en matière de la séance.

 

Par ailleurs, nouveauté également ; dans un souci d’homogénéisation des vins dégustés, afin de masquer les éventuelles différences pouvant exister dans les trois bouteilles nécessaires pour chacun des vins, les contenus de celles-ci ont été mélangés et répartis dans deux carafes dans les deux heures précédant la dégustation. 












» Bien alignées avant la bataille.

Soucieux de nous présenter ce cépage dans un maximum de diversité, nous partirons pour deux adresses en Argentine, une au Chili, une en Californie,  puis en France avec une halte en Pays de Loire, une halte en Bordelais et deux arrêts en Occitanie et plus précisément dans l’appellation Cahors vouée au Malbec. L’articulation de la présentation débutera par des vins mettant en avant leur supposée fraîcheur, suivi par des vins caractérisés par plus d’opulence, pour terminer par ceux privilégiant à la fois complexité et finesse.

Mais, en prélude, il convient de se plier aux us et coutumes de nos dégustions et de se confronter au :

Vin Mystère ?

Sortant de l’arrière-salle Jean-Michel met en circulation les trois carafes (audience oblige) contenant, tant on peut l’apercevoir en fond de salle, un liquide d’un brillant jaune pâle légèrement doré.
Les verres s’emplissent d’un jus d’une belle robe brillante d’un jaune paille légèrement doré.
Très frais, le verre ne tarde pas à s’exprimer et laisse échapper une palette olfactive relativement intense emplie par des notes de fruits à chairs blanches (pommes) et quelques senteurs d’agrumes et de fruits exotiques ainsi que des fragrances grillées. Quelques émanations variétales mêlées à des fragrances beurrées avec en arrière-plan de discrètes perceptions alcooleuses complètent cet ensemble.
La prise en bouche portée par une belle acidité se singularise par sa franchise.
Netteté et vivacité sont les premières impressions perçues lors de cette approche .
Supportée par cette trame minérale, une significative matière prend possession de la bouche avec amplitude et rondeur en laissant percevoir des goûts beurrés et de brioches associés à des notes  de fruits à chairs blanches (pommes vertes) ; des notes végétales et épicées viennent en accompagnement.
Cette ampleur est posée sur une trame structurée et équilibrée où le duo : acidité et rondeur, accompagné par quelques fins tannins (élevage sous-bois ?), apportent une réelle sensation d’énergique gourmandise en bouche.
La finale est à l’aune de cet agrément, posée sur une belle trame minérale et fraiche, c’est tout en amplitude qu’elle égrène ses notes de fruits à chairs blanches (pommes) et exotiques mêlées aux fragrances beurrées, briochées et grillées.
Possédant une belle personnalité, de l’amplitude, une belle minéralité,  ce vin très appétant semble donc être conçu pour être bu dans sa jeunesse afin de pouvoir profiter ainsi de sa vivacité et il y a fort à penser qu’il se bonifiera sur les deux ans à venir et sera dès à présent un bon compagnon aux fruits de mer et poissons.

Bien

Que se cache donc dans ce flacon ?
Le fond de salle est à la peine et a juste le temps de récupérer le fond des carafes, car tout un chacun a déjà oublié que l’audience (50 personnes) appelle à la vigilance pour le service, surtout les premiers à se servir pour qui les 3 cl obligatoires dans ce cas présent peuvent apparaître lilliputiens.
Jean-Michel semble s’impatienter et commence à scruter la salle afin que l’on puisse apporter une solution à ‘’l’énigme’’.
Tout un chacun à forcément le nez plongé dans son verre, essayant de faire réapparaitre des souvenirs et ne pipe mot.
Personnellement, bien que les sensations ne me semblent pas inconnues, je suis porté par la minéralité tout au long de la dégustation, nez, bouche et finale ; ces notes étant associées à une matière équilibrée pleines de notes de fruits à chair blanche (pommes) ainsi que des notes beurrées et briochées. Il me semble dernièrement avoir bu un vin lui ressemblant, c’était un graves blanc avec Sémillon et Sauvignon, production du Domaine Le Comte.
Pas le temps de souffler ! A droite, dans les premiers ayant pu être servis on annonce Sauvignon. Réponse bonne, en partie et :
Illico presto Jean-Michel éclaire notre lanterne et nous annonce le pédigrée du flacon.
Nous sommes donc en présence d’un vin à 50% Sauvignon et 50 % Sémillon produit dans le Bordelais. (Cette fois j’ai eu le sentiment de ne pas être trop mauvais. )
En l’occurrence il s’agit de la production du :


Château Guiraud Cuvée ‘’G’’ 2015 (11,00 €)


Rapidement quelque notes sur ce vin :
Le Château Guiraud est situé à 45 km au sud de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne et son vignoble de 100 ha est presque entièrement situé sur la commune de Sauternes. Son encépagement se compose pour 35 % du sauvignon blanc et pour 65 % du sémillon. Les sols sont composés à 80% de graves sableuses et à 20% de graves argileuses. Le climat est de type océanique classique. Le domaine utilise une approche naturelle de la production de ses vins. Depuis une vingtaine d’année l’intégralité du vignoble est cultivée de façon raisonnée, sans produit de synthèse et avec un travail des sols, grâce au contrôle de la biodiversité dans le vignoble. Depuis 2011, le château a obtenu la certification ‘’AB’’ ce qui en fait le premier Grand Cru Classé a obtenir ce label. Trois vins sont produits : le Premier Cru, un second vin ‘’Le Petit Guiraud et un blanc sec  le ‘’G de Château Guiraud’’.
C’est donc ce dernier qui nous intéresse qui est élaboré à partir d’un assemblage à égalité pour les deux cépages (50% sauvignon, 50% sémillon). Après de vendanges manuelles (cagettes de 6 kg) la fermentation s’effectue dans des barriques ayant servies à élaborer le Premier Cru à 80 % et 20 % dans des cuves inox sur une période de 3 semaines. La fermentation malolactique s’effectue selon les millésimes. L’élevage est réalisé en barriques sur une durée moyenne de 7 mois avec bâtonnage sur lies. Pour un rendement moyen de 50 hl/ha la production annuelle de ce blanc sec s’établit à 1800 000 bouteilles

Après ce prélude revenons donc au thème principal de notre dégustation, à savoir la diversité de vins élaborés à 100 % avec le cépage Malbec.


Vin N° 1 : Château Le Geai ‘Malbec’’ 2015 (13,50 €)


Château Touzet est un domaine familial depuis le 19ème siècle. Situé sur 18 ha dans le sud-ouest de la France dominant la rivière de l’Isle, juste au-dessus de Saint-Emilion et Pomerol, les vignes poussent sur des sols,  argileux en plateau, argilo-sableux sur les coteaux et crasses ferriques en sous-sol, ensoleillés  au milieu d’une végétation riche et variée. C’est en 2000 qu’Henri Duporge reprend l’exploitation familiale et créé Château le Geai, dans une démarche d’agriculture biologique et biodynamique (certification Ecocert en 2008 et Demeter). Passionné, il assure la totalité des tâches : les travaux à la vigne, la vinification et l’élaboration du vin. Le domaine développe la diversité des cépages : Merlot, Cabernet sauvignon, Cabernet franc, Malbec et Carménère noire.  Aucun produit chimique ou insecticide naturel  ne sont utilisés. Les vignes sont cultivées dans le respect de l’agriculture biologique. Dans le respect des règles de la biodynamie, un travail superficiel des sols est réalisé (travail des sols en partie avec l’aide du cheval). Les différents cépages sont vinifiés séparément, avec très peu de sulfites (uniquement du soufre naturel issu de roche volcanique). Les méthodes de  vinification sont le moins interventionnistes possibles et varient avec le pigeage, les remontages et les délestages. La fermentation est naturelle, aucune levure n’est ajoutée.

Après les consignes de réglage des volumes de service dans les verres, la carafe déverse dans le verre un vin dont la robe semble hésiter entre le rubis et le grenat. L’œil s’attarde sur l’opacité du vin qui lui donne un rendu terne.
Le nez se dévoile très rapidement sur de fins arômes et nous propose des  notes de fruits noirs et rouges écrasés (mûres, cassis), des fragrances de prunelles et pruneaux venant s’y mêler ; tout un panel olfactif posé sur une trame d’une présente et belle fraîcheur relativement vivifiante. A la rotation du verre l’amalgame des senteurs emplit le nez qui ne manque pas de déceler quelques émanations épicées ainsi qu’une légère âpreté résiduelle.
Sur des notes acidulées adjointes à une certaine amertume, l’attaque en bouche nous amène, avec une relative tension et amplitude, une matière très présente, non pesante, somme toute fine, basée sur les fruits presque confiturés, prunelles, cassis, myrtilles.
Les tannins sont encore présents et se rappelle au palais, mais sans rudesse et agressivité ; l’alcool, sous-jacente sait se faire discrète, l’acidité entretient cette belle fraîcheur ; tous ces éléments constituant un ensemble d’un bel équilibre en nous amenant à un réel désir de gourmandise.
Dans cette continuité, portée sur une trame d’une très belle fraîcheur, la finale déroule avec plaisir ces notes de prunelles et de cassis, des particules de tannins s’y immiscent ; éléments donnant un ensemble de fraîches et agréables sensations.
Belle entrée en matière que ce vin qui dans l’immédiat régalera le consommateur en l’accompagnant à table sur des plats simples de viandes rouges.

Bien



Vin N° 2 : Domaine Mas del Périé ‘’Les Escures’’ 2014 (9,50 €)


Fabien Jouves a repris en 2006 un vignoble familial situé sur les coteaux de Trespoux, secteur le plus élevé de l’appellation Cahors. En viticulture bio  depuis 2009 ce domaine propose une vision intelligente et moderne des vins de cette appellation, s’appuyant sur une volonté de préserver le fruité du malbec tout en retranscrivant l’expression des terroirs. L’encépagement de ces 20 ha à majorité malbec comprend également du chenin sur 2 ha. Les vins produits hors du cadre de l’appellation se font remarquer par leur justesse, leur spontanéité et leur fraîcheur. Les sélections parcellaires, les longs élevages sur lies se revendiquent d’un modèle bourguignon qui s’affiche également par la forme des bouteilles inhabituelles à Cahors.
Parmi l’éventail de ses cuvées (Les Pièces Longues, Amphore, B763, La Roque, Les Acacias …), ce sera ‘’Les Escures’’ dans le millésime 2014 qui est soumis à notre sagacité, cuvée  qui représente le premier vin du domaine élaboré à partir de vignes 100% cépage Malbec de 25 ans de moyenne d’âge.
Sa culture est bio-dynamique ( AB, Demeter, Biodyn) sur un terroir de 10 ha constitué de calcaire kimméridgien affleurant, au sommet de coteaux à 350 m d’altitude. Sa vinification, après des vendanges manuelles et égrappage est naturelle avec une cuvaison de 30 jours et fermentation en cuves béton et barriques, suivie par un élevage également en cuves béton et barriques durant 6 mois. Cette cuvée est élaborée sans aucun collage ni filtration avec un taux de SO2 inférieur à 30 mg/litre.


Le verre s’habille d’une robe d’un grenat très soutenu, à la limite du foncé, quelques reflets violine sont perceptibles dans la texture du breuvage qui hésite entre brillance et opacité.
Immédiatement des expressives notes de sous-bois et d’animalité imprègnent le nez. L’aération apportée par une vive rotation du verre (nous dégustons en majorité en utilisant des verres INAO, dépassés pour le rendu des appréciations) dissipent ces premières senteurs et toutes enveloppées d’une bienfaisante fraîcheur, ce sont des arômes de fruits mûrs, pruneaux, cassis, myrtilles, mêlés à des émanations florales (violettes) qui réjouissent le nez.
Sur une trame de tannins fins, l’attaque en bouche nous apporte une souple et fraîche matière toute enveloppée de plaisants arômes de fruits ; pruneaux et prunes.
Le palais s’élargit avec cette présence souple bien équilibrée dans laquelle ces fragrances fruitées, enveloppées par un voile de tannins fins, baignées par de discrètes émanations alcooleuses et rafraîchies par une acidité dénuée d’agressivité,  prennent harmonieusement leurs places. 
Cette fraîcheur alliée à cette souplesse semble donné un caractère radieux et digeste au breuvage et incite tant à la friandise qu’à la gourmandise.
Toute en fraîcheur, la finale posée sur une trame souple perdure agréablement en délivrant ses arômes de fruits mûrs, pruneaux et quelques réminiscences de fins tannins.
Ce vin, l’entrée en gamme de Fabien Jouves, d’un beau rapport qualité-prix, semble bâti pour une consommation de plaisir immédiat, tous les éléments convergent dans ce sens.
Alors pourquoi s’en priver ? (Ne pas oublier le facteur ‘’modération’’).
Sur table il tiendra bien sa place tant en accompagnement de charcuterie que de viandes grillées, barbecues … Surtout ne pas oublier de prévoir ‘’large’’.

Bien+



Vin N° 3 : Mendoza Camino Magrez ‘’Malbec’’ 2009 (9,90 €)


C’est en 2003 que Bernard Magrez (Château Pape-Clément, Clos Haut-Peyraguey ….) s’intéresse aux vignobles argentins de la région de Mendoza, principale et plus ancienne zone de production de vin du pays. En 2007, il se porte acquéreur de la ‘’finca’’ Cobos d’une surfaces de 3 ha sur la commune de Lujan de Cujo dans le secteur de Perdriel (reportez-vous à la présentation du cépage Malbec présente dans ce blog pour des détails complémentaires). Elle est située sur les contreforts andins bénéficiant d’excellentes conditions pour la vigne compte-tenu notamment de l’altitude. En 2009, le domaine se dote d’une bodega (cave) de forme circulaire qui comprend cuvier et chai.
La bouteille qui nous est proposée : Camino est produite dans l’appellation Mendoza à Lujan de Cuyo dans le secteur de Perdriel sur la parcelle Finca Cobos à partir d’un encépagement  à 100 % malbec âgé de 50 ans avec une densité de plantation de 5700 pieds/ha. Le sol y est argilo-siliceux avec des galets. La conduite de la vigne palissée amène un travail mécanique du sol, une taille en cordon et une irrigation au goutte-à-goutte. Le processus de vinification s’articule autour d’une vendange manuelle en cagettes, un égrainage manuel, une mise en cuve bois de 40 hl, des pigeages en phase fermentaire pour une durée de macération de 30 jours et un élevage de 18 mois en barriques neuves et d’un vin. Le rendement moyen se situe à 25 hl/ha.

Première sortie de l’hexagone avec un envol pour l’Argentine.
Notre verre s’habille d’une robe pourpre très soutenu, presque foncé. Ce nouveau vin se présente à nous avec une structure épaisse, donnant une impression de pesanteur, le disque est presque tuilé sous-tendant une certaine évolution. Tout de suite le nez nous rappelle cette évolution dans ce qu’elle peut montrer de moins attirant. Ce sont des notes tertiaires, viscérales, empyreumatiques , enrobées dans des vapeurs éthérées qui prennent possession de nos narines. Là encore l’aération dans le verre s’impose (et pourtant ce vin à été carafé pendant plus de deux heures) et ces arômes désagréables ainsi que ces vapeurs arrivent à s’estomper, des larmes en profitent pour s’accrocher sur les parois du verre. Avec plus de bien-être, ceci nous permet de distinguer des notes de fruits noirs et rouges confiturés et macérés (pruneaux, cerises), des notes de cuir, de tabac et d’épices qui émanent de cette structure semblant dégager une certaine puissance.
Eh !  Que va donc nous donner la mise en bouche ?
La prise en bouche se présente toute en finesse et souplesse sur des notes de fruits noirs confiturés et macérés (pruneaux), des fragrances perceptibles de quinquina ainsi que des émanations boisées.
La bouche s’emplit pleinement avec une matière conséquente, grasse et puissante aux tannins fondus et à l’acidité bien intégrée. Cet ensemble opulent, d’une richesse presque extravertie pour certains de nous qui parlent de sur-extraction, se révèle presque capiteux, paré par cette ample, enveloppante et gourmande trame aromatique et se voit contrarié, à la fois par une forte présence alcooleuse sous-jacente et une amertume bien présente. Ces deux derniers éléments bousculent momentanément l’harmonie ressentie par cette richesse qui néanmoins réussit à filtrer ces deux déviances, sûrement dues au degré d’évolution, pour conserver ses caractéristiques passées et sa bienveillante gourmandise. C’est tout dans la continuité que cette matière riche de fruits macérés, on peut presque parler de massivité, s’allonge nonchalamment, avec gourmandise pour certains, dans une finale plaquée sur une trame laissant percevoir à la fois des notes kirchées, une discrète amertume ainsi que des fragrances boisées.

Ce vin semble être conçu en mettant en avant une certaine opulence et se voudrait presque être aguichant et il me semble qu’il peut  s’insérer dans le clan de ces vins passe-partout bien élaborés qui  répondent à un certain moment au goût de chacun en leur offrant un rapport qualité-prix de premier ordre.
Dans le cas présent ce vin présente un certain état d’évolution et ne demande maintenant qu’à être consommé sans attendre afin de profiter de ses qualités actuelles en accompagnant convivialement des viandes rôties ou grillées.

Bien


 
Vin N° 4 : Boutinot Wines ‘’El Viejo Del Valle’’ Malbec 2014 (7,40 €)
 

Le producteur Boutinot procède à la vinification de nombreux vins tant à partir de ses  vignobles et caves en France, en Italie, en Afrique du Sud et en Angleterre, qu’à partir des raisins de ses relations de longue date avec des centaines de vignerons du monde entier que ce soit en Nouvelle-Zélande, au Chili, en Argentine, en Espagne et aux Etats-Unis. Les vins sont élaborés à la fois en vinifiant  les raisins  de leurs propres vignobles et en sélectionnant et mélangeant les vins des producteurs partenaires. Ici nous sommes en présence d’un vin d’origine chilienne nommé ‘’El Viejo Del Valle’’ soit ‘’Le vieil homme de la Vallée’’ dont l’étiquette reprend un grafiti des années 1950 de le rue chilienne.  C’est en travaillant avec les cultivateurs de la Sierra Grande  dont l’Hacienda Valle Frio, un belle propriété vieille de 200 ans dans la vallée rocheuse de Maule que ce vin a pu être élaboré. Les vignes de malbec de cette Hacienda sont plantées sur les pentes escarpées de la côte de Curico et sont âgées de 40 ans. Après une collaboration de six ans avec ce vignoble et la vinification d’autres cépages, il s’agit là de la première mise en bouteille de ce cépage malbec.

Continuons notre périple en Amérique Centrale et posons nous au Chili dans cette vallée du Maule pour une production du ‘’Winemaker’’ Boutinot. 
Le verre se pare d’une robe pourpre à la texture vive et relativement limpide avec des reflets violine.
Très expressif, le nez est accueilli par une palette complexe d’arômes dominé dans un premier temps par des notes animales et giboyeuses desquelles s’échappent des fragrances de torréfaction ; l’aération apportée par la rotation du verre dissipent légèrement ces premières senteurs, des notes  de pruneaux confiturés apparaissent puis des émanations attrayantes d’un méli-mélo de fruits rouges et de notes florales s’échappent d’une trame finement poivrée.
Toute en finesse, presque soyeuse la prise en bouche se présente agréablement sous de bons auspices. Une matière non imposante mais structurée, portée principalement par des fruits rouges et des épices avec des fragrances de torréfaction vient tapissée avec plaisir le palais. Les tannins sont bien intégrés  et donnent une sensation de finesse et de douceur, l’acidité présente est bien contenue tandis que des émanations d’alcool semblent vouloir se rappeler à notre palais et dérangent quelque peu cette première harmonie ressentie. Une légère sensation asséchante vient en continuité ternir le ressenti et semble éteindre l’originalité initiale que nous avions pu percevoir lors de la première approche gustative.
Portée sur une trame doucereuse, soyeuse, la finale joue avec la note du plaisir simple et gourmand mais évanescent.
On ne peut qualifier ce vin que d’agréable en fait, mais les premières sensations olfactives semblaient nous promettre beaucoup plus d’originalité et de caractère ; celles-ci ne sont pas confirmées lors de la dégustation et ce vin qui pour moi, restera un vin convenable et appréciable de négociant.
S’il fallait l’imaginer sur la table, il pourrait s’allier plaisamment avec des tapas à base de viande ou de la charcuterie épicée.

Assez Bien+++


 

Vin N° 5 : Winery Francis Ford Coppola Diamond Collection Celestial Blue Malbec 2013 (14,00 $)

 



En 1974, Francis Ford Coppola et sa femme, Eleanor, rachètent une vieille propriété à Rutherford en Californie et ses 600 ha de terres, en partie avec les bénéficies tirés du « Parrain ». Passionné de vin, respectueux de la vieille histoire de ce domaine particulier, il vinifie son premier millésime en 1979, mis sur le marché en 1985, baptisé Rubicon, pour montrer l’ambition de marcher dans des zones encore inexplorées. Si le nom de Coppola a nécessairement rejailli sur les vins, Rubicon s’est d’abord imposé par lui-même comme l’un des grands cabernets californiens par son style caractéristique, opulent, concentré et de grande garde. A côté de Rubicon Winery, la célèbre propriété située dans la Napa Valley qu’il s’est offert au milieu des années 1970, Francis Ford Coppola a créé en 2006 une seconde structure dans la commune de Geyserville, dans la région de Sonoma, à la fois lieu d’oenotourisme et winery concentrant ses activités de négoce. Francis Ford Coppola Winery regroupe désormais une large gamme de vins, dont les fameux Diamond Collection.
Cette série Diamond Collection offre la particularité de ne proposer que des cuvées  mono-cépages. 
Dans le cas présent, ce sera donc celle à 100 % Malbec, cépage dont il fut un des premiers producteurs californiens à embouteiller en tant que cépage unique.

Quittons momentanément l’Amérique du Sud pour remonter sur les Côtes Californiennes et plus précisément pour poser nos verres dans la Napa Valley.
Une robe pourpre soutenu habille le verre d’un vin montrant une structure d’une légère opacité. Au nez le bavardage est tout de suite de mise avec des notes giboyeuses et de sous-bois qui se mettent en évidence, lesquelles disparaissent rapidement à l’aération (par une rotation pacifique du verre) pour laisser la place à une large et plaisante palette aromatique. Ce sont d’agréables notes d’un méli-mélo de fruits rouges et noirs confiturés, presque macérés (cassis, mûres et pruneaux), de notes de torréfaction ainsi que de discrètes fragrances épicées qui nous parviennent. Derrière celles-ci des émanations alcooleuses sont perceptibles et sous-tendent les senteurs précédentes. Ce plaisant panel aromatique apparait construit et enrobe une structure laissant poindre une puissance sous-jacente.
Le verre se porte aux lèvres et apporte avec une précision enrobée de courtoisie et de finesse, appelle-t-on cela de l’élégance, des premières senteurs émanant de fruits rouges et noirs confiturés presque en début de macération, senteurs toutes contenues dans une enveloppe fraîche, aux tannins présents mais intégrés à en devenir évanescents.
Une matière structurée avec délicatesse et possédant une certaine consistance (doit-on dire puissance) prend possession du palais, toute confite par ce méli-mélo de fruits rouges et noirs de laquelle de discrètes émanations d’alcool sont perceptibles ainsi que quelques fragrances, en fin de bouche, d’épices ; tout un  ensemble posée sur une trame discrètement acide de tannins fins et bien intégrés.
Cet ensemble qui a plaqué sur le palais son voile soyeux se montre capiteux et avec bienséance entraine vers sa dégustation.
Cette appréciation buccale dont la première sensation se situe sur la douceur et la souplesse (presque soyeuse) émanant de la structure du vin s’étire sur une finale relativement longue à la fois riche et délicate (élégante) posée sur cette trame de fruits surmûris et contenus dans une enveloppe rafraîchissante, à l’intérieur de laquelle de discrets et fins tannins sont décelables.
Ce vin pour lequel le qualificatif ‘’beau’’ n’est pas usurpé, dont les qualités gustatives proviennent sans nul doute du suivi et de la qualité de son élevage se dévoile gustativement de façon appétante et sans nul doute il ne manquera d’être sollicité à table dans un accompagnement gastronomique de viandes rôties et grillées.

Bien++



Vin N° 6 : Domaine La Grange Tiphaine Touraine-Amboise

                ‘’Côt – Vieilles Vignes’’ 2015 (25,00 €)


La Grange Tiphaine, c’est une famille de vignerons depuis de XIXème siècle sur le même site. Damien Delecheneau dirige aujourd’hui les 13 ha familiaux. Après divers passages  en vinification tant en Bordelais, en Bourgogne , en Californie et en Afrique du Sud, il va plus loin, aidée par sa compagne, dans sa démarche viticole pour un meilleur respect de son environnement avec l’utilisation de plantes pour soigner la vigne jusqu’à la dynamisation de l’eau nécessaire aux préparats et l’obtention des certifications Ecocert et Biodyvin. Trente-cinq parcelles, entre terroir argilo-silico-argileux à Montlouis-sur-Loire et argilo-silex à Amboise (La Côte Chaude), produisent 55000 cols. Les cépages rouges (6 ha), vieux pour certains de 115 ans se répartissent sur l’encépagement total en côt (malbec) pour 12%,en gamay pour 12%, grolleau pour 6% et cabernet franc 14 % donnant des vins de caractère sur le fruit et la puissance. Les blancs (7 ha), délicats et de bonne garde, sont issus du chenin qui représente 50% de l’encépagement total. Enfin 2% de sauvignon et 4%  de cépages divers complètent la gamme des 14 cuvées du domaine (5 de rouges et 8 de blancs). Le travail de la vigne induit un sol enherbé, labouré et même biné. Les vendanges sont manuelles (cagettes) et la fermentation démarre sans levures exogènes. Le perfectionnisme amènent à des pratiques délicates : travail avec la gravité, pas de soutirage ni de bâtonnage pour les blancs. Macération carbonique sur les gamay pour apporter fruit et fraîcheur et reste traditionnel sur les cabernet et les côt. Selon les cuvées les extractions sont douces et les macérations longues, l’élevage se fait en cuve béton sino en fûts ou barriques de 225 ou 400 litres, toutes de plusieurs vins pour apporter une oxydation dite ménagée sans dénaturer la typicité des jus.

Sa cuvée ‘’Côt’’ de l’appellation Touraine-Amboise sur le millésime 2015 nous est donc proposée. Produite à partir de ceps de 120 ans implantés sur un sol d’argiles rouge à silex sur une roche mère calcaire en profondeur et exposés sud-est, la vigne est cultivée en Bio. Après des vendanges manuelles et un tri à la fois à la parcelle et au chai, macération de la vendange éraflée de 15 jours en cuve béton, suivi d’un élevage de 9 mois (pour 50% de la vendange) en cuve ovoïde et en fûts de 225 litres (pour l’autre moitié de la vendange) afin de préserver au maximum le fruit

Après cette découverte du malbec élaboré aux Amériques, qui nous a mené de la réalisation  capiteuse à celle plus portée sur la finesse, revenons dans notre hexagone et arrêtons nous dans notre Vallée de la Loire. Ce sera donc vers Amboise, là ou le malbec se dénomme ‘’côt’’ que nous allons nous arrêter.
C’est avec une robe pourpre que le verre s’habille, la structure montre une certaine opacité que transpercent quelques reflets violacés. Le disque s’affiche d’un grenat foncé. La rotation du verre abandonne quelques larmes traînardes sur les parois.
Tout naturellement, le nez s’imprègne de senteurs que la palette aromatique propose tout naturellement, sans exubérance, ni discrétion. Ce sont des notes fines et presque délicates de fruits mûrs, mêlés tant rouges que noirs (prunes, cassis) qui nous accueillent laissant percevoir en arrière plan un ensemble de discrètes notes florales (violettes) ainsi que des fragrances de délicates épices et des senteurs de sous-bois, tout un ensemble contenue dans une enveloppe harmonieuse, de laquelle quelques discrètes émanations d’alcool de fruits se détachent.
Que ce nez qui réussit a allier à la fois : cette relative discrétion, cette  précision dans la définition des senteurs ainsi que cette finesse olfactive dénote une certaine classe !
La prise en bouche apporte avec précision des senteurs issues de cet agrégat de fruits rouges et noirs (cassis,  prunes, pruneaux). Ces senteurs toutes baignées de fraîcheur sont contenues dans une enveloppe dont la trame est imprégnée de tannins fins.
Une matière présente et riche, sans être exubérante ni possessive, très bien structurée et toute en équilibre se met en demeure de recouvrir le palais, pleine de ce mélange de fruits mûrs à majorité noirs contenus dans un voile plein de fraîcheur de tannins très fins.
La bouche est prise et attirée par cette belle harmonie, fruit de l’osmose dans laquelle tous les éléments sensoriels se sont intégrés, qu’ils s’agisse de l’acidité contenue mais suffisamment présente pour laisser perdurer et maintenir  la fraîcheur bienséante, des tannins intégrés et très fins qui confèrent à cette belle souplesse, de l’alcool qui revigore et met en évidence la sensation de puissance ainsi que de la belle et présente structure fruitée.
La bouche se complait avec cette présence gustative, tout à la fois chaleureuse, gourmande et délicate donnant un ressenti ‘’classieux’’.
Cette appréciation buccale dont les premières sensations à la fois douces et soyeuses, émanant des éléments structurant le vin s’étire sur une finale d’une fraîcheur quasiment exceptionnelle, dont la belle et notable longueur à la fois riche et élégante s’étend sur cette belle trame de fruits noirs mûris auxquels s’allient de discrets et fins tannins.

Que ce vin apporte déjà du plaisir !
Et de la classe en vérité !
A ne pas en douter tous les éléments sont là pour que les heureux possesseurs, les moins pressés, puissent les observer de longues années au fond de leurs caves. D’ailleurs le domaine prévoit un potentiel de garde de 10 à 15 ans.
Sans aucun doute il convient de ne pas se priver de ce vin à table qui pourra s’éloigner des plats considérés comme rustiques pour accompagner des recettes plus travaillées et gastronomiques tels des viandes rouges bien juteuses, des compositions de viandes mijotées, des gibiers tant à poils qu’à plumes.
Bon appétit.

Très Bien



Vin N° 7 : Winery/Bodega Achàval Ferrer ‘’Malbec’’ 2014 (25,00 €)


C’est à Mendoza qu’il faut vous rendre, au cœur des plus beaux vignobles argentins, pour découvrir la Bodega Achával Ferrer. Les passionnés de vins Santiago Achával, Manuel Ferrer et Tiziano Siviero, Roberto Cipresso (ce dernier étant le vinificateur du domaine qui a fait ses preuves en Italie, dans le renommé domaine Toscan La Fiorita) fondèrent le domaine en 1998, dans un paysage idyllique, à 1 000 mètres d’altitude au pied de la Cordillère des Andes. Le succès ne se fit pas attendre longtemps : Achával Ferrer rejoignit bien vite les rangs des meilleures bodegas d’Argentine et d’Amérique Latine. Le chai fut entièrement rénové et réorganisé en 2006. Au cours des dernières années, l’exploitation fut agrandie par l’achat de trois vignobles, appelés ‘fincas’ : Finca Bella Vista, Finca Altamira et Finca Mirador. Elle dispose désormais d’environ 40 ha, ce qui est relativement peu en comparaison avec la taille habituelle des domaines du Nouveau-Monde.  Côté encépagement, les parcelles sont plantées en malbec, ‘LA’ superstar dans le pays (dont les ceps sont parfois vieux de plus de 100 ans), mais aussi en cabernet sauvignon, cabernet franc et merlot. Nous nous attarderons sur la cuvée ‘’basique’’ de 100 % Malbec. Celle-ci provient de 3 terroirs :’Uco Valley’ à 1050 m d’altitude sur un sol graveleux, un peu volcanique cendré et bien drainé avec une densité de 1600 pieds à l’acre (1 acre = 4000 m2), ‘Lujan de Cuyo’ à  950 m d’altitude sur un sol de limon graveleux bien drainé avec une densité de 2200 pieds à l’acre, ’Medrano’ à 660 m d’altitude sur un sol modérément argileux et un peu lourd avec une densité de 1600 pieds à l’acre. La conduite de la vigne n’utilise aucun pesticides. La vinification se veut la moins interventionniste au possible ; avec remontage, pressage après 4 jours, pas de filtrage, correction acidité . Fermentation en cuves béton et vieillissement 9 mois en fûts de chêne français.

Nous voilà donc de nouveau en Argentine  et c’est à Mendoza à la Bodega Achával Ferrer que nous arrêtons et posons nos verres.
Ceux-ci se remplissent et laisse percevoir un vin d’une structure présentant une légère opacité avec une robe d’une couleur pourpre très soutenu à la limite, presque sombre.
Se posant au dessus du verre le nez est pris par les vapeurs qui s’en exhalent. De nouveau, ce sont de persistantes notes giboyeuses et de sous-bois ainsi que des notes  empyreumatiques qui se mettent en évidence. Une rotation énergique du verre durant un laps de temps paraissant long s’avère nécessaire pour dissiper ces senteurs initiales (et dire que ce vin est en mis en carafe depuis au moins trois heures) et successivement laisser la place à des notes de torréfaction puis à des senteurs de fruits noirs macérés (pruneaux) mêlées à des notes chocolatées, de cuir et de tabac brun. En arrière plan des émanations éthérées sont perceptibles enrobant une structure semblant dégager une certaine puissance.
Eh ! Que va-t-il bien vouloir nous apporter en bouche?
C’est avec une certaine finesse et fraîcheur que la mise en bouche s’effectue sur des notes de fruits noirs confiturés et macérés (pruneaux) ainsi que de noyaux de cerises en entrainant sur le palais une ample et puissante matière.
La bouche s’emplit pleinement avec cette chair conséquente, grasse et puissante aux tannins très présents, à la fois fins et puissants, et à l’acidité déjà bien intégrée, tous les prémices d’un bon équilibre.
Tout cet ensemble fleure bon la richesse ; elle se pare avec cette ample et gourmande palette aromatique, dans laquelle, des émanations d’alcool fruité se mettent en évidence  et s’acoquinent à de fines fragrances boisées. En rien désagréable et contrariant le ressenti actuel de ces émanations résultantes de l’élevage sous-bois et, avec plaisir, elles laissent présager leurs intégrations futures en participant à finalisation de l’équilibre de la structure ainsi qu’à la bonification prévisible de ce vin dans les années futures.
Après avoir parer le palais avec cette chair riche et capiteuse en y apposant la diversité de ses notes aromatiques, la finale s’étire avec longueur sur une trame soyeuse enrobée de riches et prégnantes senteurs de fruits noirs desquelles des fragrances boisées et d’alcool fruité ne manquent pas de signaler leurs présences.
Un vin où la finesse et la richesse dans l’immédiat, s’allient pour le plus grand plaisir du dégustateur. Si certains gourmands n’auront pas la patience de le voir bloquer un cave, son énorme potentiel,  le volume de sa chair ainsi que la qualité de ses tannins permettront lorsque tous ces éléments se seront parfaitement intégrés d’obtenir un ‘’Grand’’ vin.
Donc oublions ce vin quelques années.
Dans sa fraîche jeunesse, nous le verrons bien accompagner tout un panel de mets à partir de viandes grillées, l’âge aidant il se tournera plus volontiers sur des réalisations plus travaillées et gastronomiques tels des viandes rôtis ainsi que des gibiers tant à poils qu’à plumes.

Bien++ (Pour son gros potentiel)



Vin N° 8 : Domaine Les Roques de Cana ‘’Sanguis Christi’’ 2008 (25,00 €)


Le Domaine Les Roques de Cana s’identifie à une symbolique forte et rend hommage aux noces de Cana, premier miracle du Christ, le jour où il changea l’eau en vin. Situé sur les terroirs argilo-calcaires et ferrugineux du Causse sur le plateau de Luzech à Saint-Vincent Rive d’Olt, le plus haut terroir de l’appellation Cahors, ce village dédié au Saint-Patron des vignerons se situe à 18 kms à l’ouest de Cahors. Agées de 40 ans en moyenne, les 42 ha de vignes puisent leur minéralité dans un sol argilo-calcaire et ferrugineux, et bénéficient d’une exposition plein sud. Un effeuillage côté soleil levant leur permet un mûrissement complet de leurs grappes tout en restant protégées du soleil brûlant des après-midi. Le terroir des Roques de Cana se caractérise par un sol argilo-calcaire réunissant, en fonction des parcelles, des argiles rouges et des argiles jaunes à fleur de sol. On y trouve enfin des ferrugineux en quantité importante et équilibrée, ce qui permet de développer des arômes d’épices qui, tout en étant bien présents, ne masquent jamais un fruit opulent et tout à fait unique dans l’appellation ‘’Cahors’’. Créé par Martial Guiette et 24 autres passionnés, le domaine est aujourd’hui le symbole d’une recherche d’excellence.
La cuvée ‘’Sanguis Christi’’ se veut un vin structuré, puissant, qui révèle toute l’élégance du Malbec. Obtenue à partir de 100 % du malbec, les vignes sont exploitées en lutte raisonnée avec un effeuillage du côté soleil pour un rendement de 20 hl/ha.
La vinification s’effectue en cuves inox thermo-régulées, macération pré fermentaire à froid (8-10° C), fermentation alcoolique à 28° C, pigeage 2 à 3 fois par jour, macération finale d’une quinzaine de jours à 32-35° C, fermentation malolactique en barriques neuves.
Elevage 50% fûts neufs (chêne français à grains fins), fûts d’un an pendant 12 à 14 mois.
Potentiel de garde en cave saine : 10 ans et plus.

Pour ce dernier vin de notre dégustation, nous voilà de retour dans l’hexagone et c’est dans l’environnement de l’appellation Cahors que nous allons tendre nos verres. Le Domaine Les Roques de Cana nous proposera l’une de ses réalisations, domaine, qui de toute évidence, était ignoré par beaucoup d’entre nous.
 Les deux carafes circulent toutes emplies d’un liquide presque noirâtres qui se déversant dans les verres enveloppe ceux-ci d’un voile opaque totalement noir avec quelques perceptibles nuances violettes, un soupçon de traces d’évolution est également perceptible. Le nez interrogatif, tant à la teneur du verre, est titillé par les expressifs arômes qui s’en exhalent ; ce sont essentiellement des très nettes et pures notes de fruits noirs et rouges écrasés (pruneaux, myrtille, cassis) qui vont et viennent pour notre plaisir olfactif. Malgré le millésime, 2008, très peu de traces de modifications dues à l’évolution sont discernables si ce n’est quelque fragrances fumées et de cuir qui se mettent en retrait derrière la netteté des senteurs premières.
Ouaf, que ce nez est enchanteur !
C’est avec finesse que la mise en bouche s’effectue sur ces belles notes de fruits noirs et rouges écrasés entrainant sur le palais une ample et puissante matière. Cette dernière s’épanouie et se répand largement sur le palais en y déposant cette chair ronde et souple transpirant les fruits écrasés noirs et rouges où se mêlent quelques senteurs florales (violette) ainsi que de discrètes émanations réglissées. Ces nets arômes sont enrobés de très fins et délicats tannins et de quelques fragrances fumées (résultat de l’élevage sous bois) tandis que l’alcool bien diffusée tend à se faire oublier en sous-tendant la puissance et que l’acidité bien intégrée apporte fraicheur et un soupçon de tension minérale.
Tout cet ensemble ayant conservé les principaux attraits de sa jeunesse se pose sur une structure aromatique toute en équilibre délivrant un volume développant à la fois la puissance, la souplesse et la finesse et qui se montre tellement charmeur, capiteux et appétant.
Dans la continuité de ce ressenti gourmand, la finale s’étire avec longueur et opulence sur une trame soyeuse enrobée de ces nettes et prégnantes notes de fruits écrasés desquelles quelques nuances de violettes sont perceptibles faisant ainsi perdurer le charme.

Quel beau et grand vin vous-dis-je !
Je suis agréablement surpris par la production d’un vin de cette qualité sur ce terroir associé à ce cépage, réalisation qui se place, c’est mon avis personnel, dans le panel des grands vins français.

Dès à présent il égaiera les belles tables et s’associera à des plats élaborés tant mijotés que rôtis, ainsi que les gibiers tant à poils et à plumes ; tournedos Rossini dans le premier cas et bécasses dans le second pourraient être de beaux compagnons.
Bon appétit.

Par contre ; la dégustation de ce vin n’a pas manqué de susciter des controverses, car si certains ont été charmés (selon les commentaires ci-avant), d’autres se sont montrés plus dubitatifs, parlant de sur-extraction, de boisé marqué, de notes confiturées à la limite écœurantes (sic) et rappelant certains vins des années 1990 concentrés et lourds en bouche et totalement dénués de plaisir.
Où se trouve la vérité ?
Faudra-t-il se remettre au ‘’travail’’ et regoûter ce vin ?
A méditer.

Très Bien

Et, pour compléter, les coordonnées des domaines :

Vin mystère : Château Guiraud
33210 Sauternes
Tel : 05 56 76 61 01

N° : 1 - Château Le Geai
Duporge & Fils EARl
Lieu dit Touzet
33230 Bayas
Tel : 05 56 76 61 01
www.le-gr.fr

N° : 2 - Domaine Mas del Périé
Fabien Jouves
Poux Grand
46090 Trespoux-Rassiels
Tel : 05 65 30 18 07
www.masdelperie.com
            mail : masdelperie@wanadoo.fr

N° : 3 - Domaine Magrez Mendoza Camino
Adresse du siège social :
216 Avenue du Dr. Nancel Pénard
33600 Pessac France
www.bernard-magrez.com
           mail : accueil@pape-clement.com

N° : 4 - Boutinot Wines ‘’El Viejo Del Valle’’
Grossiste en vins
4 Northenden Rd
Cheadle SK8 4DN
Royaume-Uni
Tel : 44 161 908 1300


N° : 5 - Francis Ford Coppola Winery
300 Via Archimedes
Geyserville, CA 95441-9325
Etats-Unis

N° : 6 - Domaine La Grange Tiphaine
Domaine La Grange Tiphaine
1407 Rue du Clos Chauffour
37400 Amboise
Tel : 02 47 30 53 80

        mail : lagrangetiphaine@wanadoo.fr


N° : 7 - Winery/Bodega Achaval-Ferrer
Cobos 26101
Rio Mendoza
5509 Lujàn de Cuyo
Mendoza
Argentine
           Tel : 54 261 553-5565
mail : winery@achavalferrer

N° : 8 - Domaine Les Roques de Cana
           « Les Roques »
           46140 Saint-Vincent Rive d’Olt
           Tel : 05 65 24 92 39
           www.lesroquesdecana.fr

Je remercie Jean-Michel. pour la sélection des vins, sa documentation préalable, la préparation et l’animation de cette séance.
Mes remerciements vont également à Bernard pour ses notes de dégustations sans lesquels ce compte-rendu n’aurait pas pu être rédigé.
Surtout, n’hésitez-pas à vous exprimer, tant sur la dégustation que sur les commentaires ; je suis friand de vos remarques.

Claude F.

4 commentaires:

  1. Un grand bravo à Jean-Michel pour cette superbe dégustation très réussie !
    Et que dire du CR de Claude aidé par Bernard : du grand art...

    C'est amusant car on m'a posé la question suivante il y a moins d'une semaine : "Pour une dégustation sur le thème du malbec dans le monde entier, tu préconiserais quoi en Touraine ?". Et ma réponse a fusé : "Sans hésiter le Côt VV de La Grange Tiphaine".
    Nous avions pu y passer avec Bernard après un championnat RVF à Amboise et Damien Deléchenault nous avait séduits, tout autant que ses vins. J'ai maintenant son Côt 2014 en cave et ne suis pas surpris que son 2015 soit au top...

    Mais je suis surtout ravi du haut niveau général de la dégustation et de la grande assistance : continuez comme cela !
    Amitiés oenophiles,
    Jean-Loup

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  2. Un grand merci à Claude pour tout ce travail et ses commentaires.
    cette soirée.

    Merci aussi pour votre confiance


    A bientôt

    Jean Michel

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  3. Malbec ,côt ,auxerrois, un seul cépage des terroirs multiples Jean Michel avait bien préparé cette dégustation et avait même mis son papa à contribution
    Bien vu l'assemblage des bouteilles permettant une meilleure homogénéité en limitant le nombre de carafes servies

    Pour débuter un vin mystère très intéressant un sec de Guiraud suivi d'une mise en bouche deux vins simples et gourmands le Geai et les Escures puis l'argentin Camino de Magrez au style très international ,puis un Chilien sympathique et fringant .

    Nous attaquons ensuite une belle trilogie,
    le Californien de Coppola élégant et précis
    Très belle surprise pour le Touraine de Damien Lecheneau aucune faiblesse dans ce vin signé d'un grand vigneron Ligérien
    Mendoza archaval Ferrer cet Argentin nous offre aussi un vin beau élégant et structuré

    Comme le précisai notre ami Claude en fin de commentaire les avis parfois sont divergents c'est le cas du dernier vin Sangus Christi et mon compte rendu sévère.
    Robe très sombre aux des reflet d'évolution,nez intense de fruits noirs de pruneau cuit de suie et de fumée quelques touches animales pour compléter
    la bouche n'offre pas le même plaisir la surextraction domine, les notes confiturées et boisées se mélangent sans équilibre dans une lourdeur finale manquant totalement de fraîcheur
    Bénéficiant sans doute de l'auréole du 2007 meilleur Malbec du monde ce 2008 voulait sans doute réitérer cet honneur et pour ma part ce n'est pas le cas.

    Un grand merci pour leur travail à nos amis Claude et Jean Michel.


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  4. Merci à tous pour le dossier initial, la dégustation et les commentaires.
    Du beau travail.
    Laurent

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