Le
Vignoble de Bandol :
L’historique vignoble de Bandol produit sur
huit communes du département du Var des vins rouges de très grande réputation
et de longue garde, ainsi que des vins rosés et blancs. Toutes les conditions
sont réunies sur ce terroir pour la production de vins exceptionnels : le
sol et son sous-sol, l’exposition au sud et surtout le vent marin, qui tempère
les ardeurs du soleil et qui joue ici un rôle essentiel.
Le paysage viticole :
Ouvert sur le Midi, le vignoble est limité à un
grand cirque de collines qui se dressent jusqu’à 400 m d’altitude.
Enserré dans le
vaste amphithéâtre de montagnes formé par le massif de la Sainte-Baume, qui
culmine à 1147 m d’altitude, et le mont Caume (801 m), le vignoble de Bandol
s’adosse aux collines pentues et descend en gradins jusqu’à la mer. Il présente
un paysage caractéristique avec ces murets de pierres sèches qui découpent les
coteaux en bandes horizontales. Ce sont les Romains qui, les premiers, ont
façonné ces murets et ces terrasses appelés restanques, avec des blocs
calcaires qui encombrent la terre et gênent sa culture. Ces murets facilitent
le travail de la vigne sur ces pentes
marqués et, retenant la mince couche de terre arable, permettent de limiter
l’érosion sur ces coteaux escarpés.
Le climat :
Le vignoble de Bandol bénéficie d’un climat
manifestement propice à une viticulture de qualité.
Avec une moyenne
annuelle de plus de 3000 heures, Bandol reçoit le plus important ensoleillement
de Provence. Le vignoble est soumis aux influences du mistral qui, bien que
très affaibli, assèche l’humidité ambiante et permet aux vignes de se maintenir
dans un état sanitaire exceptionnel. Les vents d’est et du sud-est, venus de la
mer, lui apportent en outre une pluie nécessaire suffisante à sa végétation. La
moyenne des précipitations, bien réparties entre l(automne et l’hiver, est de
650 mm.
Durant l’été, la
brise marine atténue les fortes chaleurs d’une manière constante, permettant
aux cépages de mûrir lentement dans de parfaites conditions pour atteindre des
degrés de maturité élevés.
Sols et sous-sols :
Nous retrouvons ici comme partout ailleurs, cette
pédogénèse si particulière des ‘’pays calcaires’’.
La presque
totalité du vignoble de Bandol est implanté sur des terrains silico-calcaires
du Néocrétacé (Santonien, Corniacien et Valdonien). Pour une faible partie de
sa superficie, l’appellation repose sur les îlots triasiques du Canadeau et du
Télégraphe et sur des éboulis calcaires du Sannoisien (Oligocène). Ces derniers
sont alimentés par des débris du Jurassique et du Lias, principalement dans la
région de Sanary-sur-Mer, Bandol et Saint-Cyr-sur-Mer. Les sols sur Santonien,
Coniacien et Valdonien reposent sur une roche mère constituée d’une alternance
de grès calcaire, parfois présents en grandes dalles, et de marnes sableuses,
avec des intercalations de plusieurs niveaux de calcaires à rudistes. Ceux-ci
forment une barre rocheuse très visible qui va de la Cadière-d’Azur jusqu’au
Castellet en passant par Château-Vieux. Dans quelques endroits de la commune du
Castellet (La Rouvière), au Grand Canadeau et au Télégraphe (sur la partie
nord, à flanc de coteau), la roche-mère des sols est constituée de marnes plus
argileuses du Valdonien.
Les sols sur
Trias se développent aux dépens de calcaire gris fumés, de cargneuses et
d’argiles rouges. Ils sont bien développés sur les collines du Canadeau et du
Télégraphe, de chaque côté du Grand Vallat, et sur une bande ouest-est, qui va
du Télégraphe jusqu’à la pointe de la Madrague.
Les éléments des
éboulis proviennent des marnes et des calcaires dolomitiques du Jurassique
(Bathonien).
Dans la région de
Sanary et de Bandol, le vignoble s’enracine dans des sols sur des calcaires
lacustres en plaquette du Tertiaire (Sannoisien) et sur des calcaires jaunâtre
dolomitiques du Lias (Hettangien).
Les trois
terrasses alluviales qui portent le vignoble possèdent des teneurs élevées en
éléments siliceux (graviers et sables) et en limons. Elles sont surtout
caractérisées par l’absence de calcaire.
Les grès calcaires
alternant avec des petits lits de marnes sableuses sont une roche mère qui
présente un grand intérêt d’un point de vue viticole. Suivant les facteurs
intervenant dans la pédogenèse, la principale roche mère des sols viticoles de
Bandol est susceptible d’évoluer vers deux types de sols.
Le premier sur
marnes se présente sous la forme d’un sol blanchâtre squelettique et
pédocalcique. Il est caractéristique du
terroir de qualité de Bandol.
Le second, formé
sous couverture forestière (sol rouge méditerranéen pédalférique sur grès), ne
s’observe que très rarement sur place, notamment au Val d’Aren. En effet,
depuis le déboisement de l’ancienne forêt des Commoni (Strabon), c’est-à-dire
sur les versants les moins pentus, il persiste encore en place, mélangé avec de
nombreux débris de sa roche mère gréseuse. Il forme cette terre rouge qui porte
les vignobles des quartiers de Vardelaise, du Guargueloup et des Pradeaux, à la
la limite de Saint-Cyr-sur-Mer et de la Cadière. En général, ce sol rouge a été
entrainé vers les dépressions où nous le trouvons, sur une assez grande
épaisseur, sous forme d’épandages alluviaux. Sur les versants plus pentus et
sous l’effet du ruissellement, seul demeure un sol blanchâtre squelettique.
Durant les périodes froides et sèches du Quaternaire, dès qu’elle s’est trouvé
à nu, cette roche mère des grès calcaires friables et des marnes sableuses a
engendré localement quelques dépôts assez épais de lœss sous les effets de
l’érosion éolienne.
A l’affleurement,
le calcaire à rudistes que l’on rencontre dans ces formations du Néocrétacé
évolue d’une façon analogue au calcaire compact de l’Urgonien ou du
Jurassique : décalcification, kaolinisation, ferrugination ; mais ici
les phénomènes karstiques sont de peu d’ampleur, compte-tenu de la faible
épaisseur de ces bancs calcaires. Au pied des versants abrupts des barres
calcaires, leurs éboulis donnent des sols rendziniformes. Très arides, ils sont
cantonnés à la partie haute des collines. Jadis cultivés en vigne, ils ont été
de ce fait les premiers abandonnés. Les calcaires marneux du Lias donnent
également un sol rendziniforme (quartier de Maren).
Les marnes
valdoniennes, aux quelques endroits où elles affleurent, autour de l’îlot du
Télégraphe notamment, donnent le même sol squelettique blanchâtre déjà signalé,
mais il est plus compact. Sous couverture forestière, il n’y a pas encore une
évolution bien marquée. Seule la décalcification initiale est amorcée et
s’exprime par la présence à un mètre de profondeur de lits de calcaire blancs
néoformé (croûte ou calcrête).
Enfin, dans la
région de Bandol et de Sanary-sur-Mer, le substratum du vignoble est
principalement constitué par des calcaires du Jurassique (Bathonien) et du
Lias.
Lorsque le
calcaire est marneux, il donne naissance à un sol rendziniforme, souvent chlorosant.
Quand il est compact, il engendre un sol rouge méditerranéen sur terres rouges.
Cette mosaïque de
sols exceptionnelle hérite d’une structure complexe du sous-sol. En effet le
vignoble de Bandol repose sur le synclinal du Beausset chevauché par les
terrains venus du sud, il y a quelques trente millions d’années. Cet édifice,
avec des affleurements méridionaux très complexes sous leur recouvrement
chiffonné et des affleurements septentrionaux très réguliers et monoclinaux, a
été disséqué par l’érosion qui a accru cette complexité.
Les cépages :
Le cépage mourvèdre a trouvé sur les sols calcaires
de Bandol son terroir d’élection. Nulle part ailleurs, il ne peut s’exprimer de
manière aussi absolue.
C’est ici, sur ce
terroir exceptionnel de Bandol, que le cépage mourvèdre trouve la plus belle de
toutes ses expressions. Capricieux, le mourvèdre a besoin de beaucoup de
soleil. Pour apporter la finesse et l’élégance que l’on trouve dans les vins
rouges qu’il produit, il lui faut être fortement tempéré ; ainsi, le rôle
du vent frais venu de la mer est ici capital et à prendre en totale
considération dans la compréhension de ce terroir. En effet, lorsque le
mourvèdre ne bénéficie pas des effets provoqués par le vent frais, comme c’est parfois
le cas dans d’autres vignobles plus protégés, il produit un vin lourd et
vulgaire. Ici ,en revanche, il mûrit lentement et donne sur ce terroir des vins
rouges exceptionnels. Conscients de ses potentialités, les viticulteurs de
Bandol se sont imposés des règles très strictes de production garantissant la
qualité de la vendange, et qui vont bien au-delà des normes habituelles. Ainsi,
la densité minimum de plantation est importante (5000 pieds/ha), le rendement
maximum faible (40 hl/ha), la pratique de la ‘’vendange verte’’ obligatoire
(cette opération consiste au début de l’été , après la véraison, à
éliminer sur les souches une partie des grappes, afin que celles qui sont
conservées gagnent en concentration). En outre, les vignes destinées à produire
le Bandol ne peuvent être exploitées qu’à partir de leur huitième année, âge à
partir duquel une vigne commence à raisonner naturellement la qualité de sa
production.
Le mourvèdre, qui
ne peur être présent à moins de 50%, a la possibilité d’être complété par les
cépages grenache et cinsaut, classés au décret d’appellation en tant que
cépages principaux. La syrah et le carignan complètent l’encépagement des
rouges et des rosés entant que cépages secondaires, mais leur présence à été
récemment limitée à 10 %. Les cépages tibouren et calitor, dit précoui-touar
(queue tordue), ne sont plus autorisés pour les vins rouges mais peuvent enter
dans la composition des vins rosés.
L’ugni blanc, la
clairette et le bourboulenc entrent dans la composition des vins blancs de Bandol,
avec la marsanne,
le sauvignon, le sémillon et le vermentino (rolle) en cépages secondaires.
Les vins :
Le vin rouge de Bandol, par sa qualité et sa
personnalité inimitable, est incontestablement à classer parmi les plus grands
vins de France.
Dans sa jeunesse,
le vin rouge de Bandol est puissant et massif mais bnon dénué d’une grande
finesse. Après quelques années de garde, il se révèle pleinement, et cette
finesse ainsi qu’une élégance exceptionnelles marquent sa personnalité. Au nez
de garrigue et de poivre, il s’ajoute des arômes de cèdre, de tabac et de
réglisse. La bouche est caractérisée par un profil étiré et soyeux, d’une
grande délicatesse, et se termine par une belle longueur marquée par des
tannins fins. Ce sont des vins capables de longue garde.
Les vins rouges
représentent près de la moitié de la production des vins de Bandol, suivis par
les rosés chaleureux et marqués eux aussi par une belle finesse, bien que le
mourvèdre y soit présent .
Les vins blancs, rares, qui ne représentent
que 5 % de la production, sont le plus généralement d’un bon niveau qualitatif.
Ils sont amples et généreux et peuvent se conserver quelques années.
Quelques
Informations :
AOC
depuis : 11 novembre 1941
Superficie : 1690
Hectares répartis sur le vignoble qui s'étend sur huit communes : Le
Beausset, La Cadière d'Azur, Le Castellet, Ollioules, Saint-Cyr-sur-Mer
, Sainte-Anne-d'Évenos,
Sanary-sur-Mer
et Bandol.
Production : 56500 Hectolitres. (31 % rouge, 64 % Rosés,
5 % blancs)
Nombre de domaines viticoles :
268 producteurs avec quatre caves
coopératives (40 % de la production)
et cinquante-neuf caves indépendantes (60 % de la production))
et cinquante-neuf caves indépendantes (60 % de la production))
Sources : >> Grand
Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002)
Guide Hachette
2013
fr.wikipedia.org
CFa 02/2017
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