vendredi 6 mai 2022

Un village vigneron : Chavignol

 

 

Un village vigneron : Chavignol 

 

Le vignoble Sancerrois se situe en plein cœur du Berry. Il est le plus accidenté des vignobles du Centre-Loire, constitué d’une série de vallons et de coteaux dont la formation remonte à l’ère tertiaire, lorsque la plaque Africaine entra en collision avec la plaque Européenne, entraînant la formation des principales chaînes de montagnes et des grands bassins sédimentaires, il y a environ 5 Millions d’années.

 

Le Vignoble de Sancerre

 Au sein de ce vignoble aux paysages fascinants, se cache un minuscule village viticole aux maisons tassées les unes sur les autres où les vins ont depuis longtemps forte.  On y trouve une rafale de vignerons, quelques points de restauration sympathiques, et les célèbres crottins... 

Chavignol : ses terroirs, ses vignerons.

 

Ses Terroirs :

 Le village est en réalité un hameau rattaché à Sancerre en 1794. Installé dans une cuvette au milieu des vignes, ce village de vignerons s'organise le long d'une route qui monte vers l'église puis jusqu'au belvédère du Graveron, d'où le panorama sur Sancerre est magnifique. Le bourg est situé dans la vallée du ruisseau de la Colette qui rejoint la vallée de la Loire à l'Est du village ; au fond de la vallée, on trouve un lieu-dit appelé Chavignolet. Situé à 220 m d'altitude, Chavignol est surplombé par des reliefs culminants à environ 300 m ; il s'agit du Cul de Beaujeu à l'ouest, de la côte des Monts Damnés au nord et des Longues fins au sud.

Vue sur le village de Chavignol

Il possède une telle diversité de sols entre vallons et coteaux qu’en 1777, l’Abbé Poupard écrivit, à propos des vins de Chavignol « qu’il serait difficile de choisir entre les vins de ces différentes côtes ; cinquante pas de plus ou de moins suffisent d’une vigne à une autre pour y mettre de la différence ». La qualité des vins produits les distingue parmi ceux des autres communes : « Les villages de Chavignol et Asmigny, Paroisse de Sancerre, produisent, tant en rouge qu’en blanc, d’excellent vin d’une vivacité particulière », écrivait l’abbé Poupard. Il nous apprend également que le commerce des vins de Sancerre est déjà prospère au 18è siècle, ces derniers se transportent « au loin dans le Berry, le Bourbonnois & le Nivernois ; mais la plus grande partie passe à Paris, par la Loire & par le canal de Briare, qui est d’une utilité infinie pour le pays. J’ai vu quelquefois les habitants de Sancerre envoyer leur vin en Angleterre & en Ecosse ».

Etude des sols de Chavignol.


Le terroir de Chavignol se compose de deux sols distincts : les «caillottes» et «griottes», qui tapissent le vallon de Chavignol, et les «Terres Blanches» situées sur les coteaux. Les terres argilo-siliceuses, plus rares, se situe à l’Est de la faille de Sancerre, en général sur des buttes comme celles de Saint-Satur ou de Sancerre.

Coupe géologique de Sancerre (extrait du Grand atlas des Vignobles de France)

Pour bien comprendre cette variation de sols si distincts les uns des autres, il faut remonter à la fin de l’ère tertiaire, lorsque les mouvements tectoniques des plaques ont donné naissance aux deux principales failles de Sancerre et de Thauvenay, mettant ainsi en contact des étages géologiques non consécutifs, comme le montre la figure 1 : pile au niveau de la faille, les couches kimméridgiennes du Jurassique (formées entre 154 et 135 millions d’années avant notre ère) côtoient les formations « Cénomanien » et « Hauterivien » du Crétacée (il y a 96 millions d’années)  et celles de l’Eocène (il y a 50 millions d’année).

Si l’on fait un zoom sur le terroir de Chavignol, voici les différentes couches géologiques qui y affleurent :

Fig : 2 Géologie du vignoble de Chavignol (Extrait du livre « Voyage dans un paysage LE VIGNOBLE CHAVIGNOL » de Thibaut Boulay)


Si l’on regarde la carte du temps géologique, on constate que le Jurassique Supérieur est formé de trois étages : le plus ancien, l’Oxfordien suivi du Kimméridgien, puis le dernier, formé à la fin du Jurassique Supérieur, le Tithonien ; chaque étage représente entre 5 et 10 Millions d’années.

L’observation de la carte du vignoble de Chavignol (fig. 2) nous indique que les sols surnommés « griottes » ou « calcaires crayeux de Bourges »  qui tapissent le vallon se sont formés à l’étage Oxfordien supérieur. Puis en remontant vers l’Ouest, la nature du sol change, on est en présence des « caillottes » – ou « calcaires de Buzançais » – formés à l’étage kimméridgien inférieur qui se caractérisent par du calcaire lité, que les gels successifs ont cassé en fines plaquettes. Puis en remontant le coteau Ouest, apparaissent les « Terres Blanches », des marnes kimméridgiennes, gorgées de fossiles d’huîtres et de coquillages appelées également marnes à « Exorera Virgula », du nom de la fameuse petite huître fossilisée. Ces marnes bleutées, qui forment une terre collante par temps humide, blanchissent au soleil, d’où leur surnom de « terres blanches ».

Ces fossiles de coquillages témoignent de la présence d’eau à cette époque. En effet, au Jurassique, la mer envahit la majeure partie de la France, dont le relief était alors très plat. Le climat y était chaud et humide, de type tropical, favorable au développement d’une barrière de corail. La figure 4 ci-dessous représente la situation continentale et marine de la Terre au Jurassique moyen et supérieur. Les beaux terroirs de Chavignol étaient en pleine construction, sous une lagune chaude et peu profonde pendant le Jurassique moyen.











Fig : 4 La « France » au Jurassique moyen et supérieur – Extrait du site « vinsvignesvignerons.com ».
Au Jurassique supérieur, la mer devient plus profonde, devenant une vasière marine et témoignant de nombreux changements climatiques. Il faut attendre la fin du jurassique, début du crétacé pour que la mer se retire petit à petit, laissant place au continent.

Fig : 5 La « France » à l’Eocène. – Extrait du site « vinsvignesvignerons.com ».

Les « Crus » de Chavignol – 2 coteaux réputés

Chavignol ne bénéficie pas de sa propre appellation village, les vins sont commercialisés sous l’appellation Sancerre. Mais certains vignerons font apparaître le nom du village sur l’étiquette. La diversité des sols est telle que les vins présentent des profils aromatiques bien différents selon qu’ils proviennent de Chavignol ou de Sancerre même. Comme le souligne très justement Jean-Robert Pitte, président de l’Académie des Vins de France, il serait intéressant de décliner les Sancerre en 1er crus ou grands crus, plutôt que de chercher à obtenir une AOC village. Car Chavignol possède deux terroirs exceptionnels sur ses coteaux : la côte des Monts Damnés et le Cul de Beaujeu.

Le Cul de Beaujeu et les Monts-Damnés, vu depuis le lieu-dit « Les Echeneaux » – Extrait du livre « Voyage dans un paysage LE VIGNOBLE CHAVIGNOL », de Thibaut Boulay. 

- Le Cul de Beaujeu.

A Sancerre, comme partout en Europe, l’église joua un rôle important dans le développement de la viticulture. Les vins étaient destinés à la célébration de l’office divin et au devoir d’hospitalité, et les seigneureries de Bué, Chavignol et Sury-en-Vaux, propriété du chapitre de la cathédrale de Saint-Etienne de Bourges, fournissaient les vins destinés aux messes.

Un de ces vignobles seigneuriaux faisaient la fierté du chapitre : Le Clos de Beaujeu, qui portait autrefois le nom de « Clausus de Bellojoco » en 1328, puis celui de « Cloux de Beaugeu » avant de devenir, au 19ème siècle et par déformation de langage, « Cul de Beaujeu ». On y produisait un vin blanc d’une telle qualité que les chanoines le destinaient pour tous les présents et dons qu’ils souhaitaient faire.

Constitué d’un sol de marnes kimméridgiennes gorgées de fossiles d’huîtres (les fameuses « Terres Blanches »), le Cul de Beaujeu présente une déclivité qui rend les travaux viticoles difficiles. Ce terroir est planté de Sauvignon blanc, à l’exception de la parcelle détenue par le Domaine Delaporte qui l’a plantée en rouge ; parcelle située au sommet de ce terroir.

- Les Monts-Damnés

Pourquoi cet endroit était surnommé « Monts-Damnés » ?  

La réponse n’est pas immédiate : certains l’attribuent au fait que ce coteau est particulièrement abrupt et son orientation plein sud le rend très difficile à travailler en pleine chaleur estivale.
Mais le nom « Monts-Damnés » pourraient tirer son origine des mots latins « Mon = hauteur » et « Dominus = maître ». Au fil des siècles, le nom de ce vignoble a subi de nombreux changements. Désigné sous le nom de Montdampni en 1252, il devient vignoble de Mouldannay en 1449 puis territoire de Mondannain en 1450 avant de revenir à Mondampnay en 1483, puis vignoble de Mondampné en 1621, La coste de Mont Dannay en 1673, et La côte de Mondanné en 1677. Tous ces changements orthographiques ne nous permettent malheureusement pas d’établir de façon péremptoire l’étymologie de ce nom.

D’un point de vue géologique, les « Monts-Damnés », comme l’antique « Clos de Beaujeu », ou la « Côte d’Amigny », offrent le même sol de marnes kimméridgiennes appelées « Terres Blanches », seule diffère l’exposition car la côte des Monts Damnés est orientée plein sud, ce qui accentue la pénibilité du travail sur ces pentes ensoleillées dont la déclivité peut dépasser les 40%.

L’encépagement est constitué majoritairement de Sauvignon Blanc, une variété qui s’épanouit dans ce sol de marnes dont elle en apprécie tant les argiles : les vins blancs produits y sont puissants et chauds, à l’exception des « vignes de la Comtesse », parcelles situées en partie médiane des Monts-Damnés où les marnes kimméridgiennes reposent sur les calcaires du Buzançais et donnent des vins blancs plus délicats et plus fins. En montant sur les dernières hauteurs des Monts-Damnés, le Sauvignon blanc laisse la place au Pinot Noir, seul cépage sancerrois capable de s’accommoder de ces affleurements de calcaires lités datant de l’Oxfordien où l’argile se fait rare.

 Biodiversité à Chavignol

Il faut reconnaître que le vignoble de Chavignol se prête particulièrement à une viticulture propre et respectueuse de son environnement, car il a conservé encore une grande partie des espaces de biodiversité plantés des siècles auparavant.

Les parcelles de vignes sont entourées d’arbres et de petits bois, et certaines, situées au Cul de Beaujeu, disposent encore de haies permettant d’éviter l’érosion des sols et de freiner l’activité des ravageurs de la vigne grâce à un habitat adapté qu’elles offrent à la faune auxiliaire.
Les pelouses sèches des Linéaux (voir fig. 2) font partie des espaces préservés Natura 2000, c’est un lieu privilégié où l’on peut contempler des orchidées sauvages et nombre de plantes médicinales.
La conservation de ce parcellaire resté quasi-conforme à celui de l’Ancien Régime fait de la commune de Sancerre une figure d’exception dans les paysages viticoles. Considéré comme une « zone écologique réservoir » unique (ZER), Chavignol fait l’objet d’une étude qui permettra à terme de favoriser la réintroduction de ces ZER dans nos paysages viticoles afin de réguler naturellement les ravageurs de la vigne.

Sources bibliographiques

Jean de Lery, Histoire mémorable de la ville de Sancerre – 1572
La Revue de la Nièvre & du Centre – Année 2, Numéro 1, 1925
Abbé Poupard, Histoire de la ville de Sancerre – 1777
Ch. Frankel, Terre de Vignes – 2011
Thibaut Boulay, Voyage dans un paysage LE VIGNOBLE CHAVIGNOL – 2017
Benoît France, Grand Atlas des Vignobles de France – 2008
http://www.vinsvignesvignerons.com

 

Ses Vignerons :

 - François Cotat : 

L’homme :

Sur ses terres, François fait régner son air bonhomme depuis 1997.

Droit dans ses bottes et solide sur ses appuis de colosse et très attachant, telle est son image. Cette nature lui vient sûrement du caractère autodidacte de son apprentissage. Avant de prendre officiellement les rênes du domaine en 1997, il se forme au métier de vigneron aux côtés de son père, Paul Cotat, dès 1979 (décédé en 2018 à 87 ans) ; sa mère recevait alors les clients.

De cette vie passée au contact des pratiques viticoles paternelles, résulte une continuité tranquille dans l’approche du vin et de la vinification, sorte de tradition familiale perpétuée à travers les générations. D’héritage, peut-être sera-il transmis à son fils cadet, Clément, qui a commencé à faire ses gammes au domaine François Chidaine et les poursuit au Domaine Beaucastel. Cette façon de rester fidèle à soi-même, loin des modes, François Cotat la cultive aussi hors champ. Jusque dans sa cuisine, où il met un point d’honneur à élaborer des accords mets et vins pleins de justesse. Devenus de véritables références au sein du vignoble sancerrois, ses vins se sont affinés au fil des années sans rien perdre de leur personnalité. Lui aussi reste le même. À 56 ans, il s’affiche peu. Il continue de cultiver son côté “ours” et son bon sens paysan.

Hors normes, hors codes, hors temps. François Cotat se réserve le même luxe que ses vins. Celui d’apparaître tel qu’il est. Sans artifice. 


Ses vignes :
Ici, trois terroirs distincts se font face. Pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de ce que l’on pourrait considérer comme étant les trois “grands crus” de Sancerre.

Hérité de sa grand-mère “Thomas”, ce triptyque, qu’il est un des seuls à posséder, confère aux vins de François Cotat une complexité singulière.

La Grande Côte. Les Culs de Beaujeu. Les Monts Damnés.

Ces trois parcelles représentent à peine plus de 2,4 hectares sur un domaine qui en compte un peu plus de 4 ha. Elles assoient leur classe toute kimméridgienne sur des sols dont la première couche calcaire repose sur des argiles profondes.
Les Culs de Beaujeu reste la plus petite, du haut de ses 70 ares. Depuis que François est aux commandes du domaine, 4 autres parcelles sont venues agrandir le vignoble d’un peu plus d’1 hectare. 4 fractions pierreuses et calcaires, dont une superbe exposée plein sud, sont le socle de la cuvée « Caillottes », en référence à ces pierres calcaires. Là où les 3 « grands crus » réservent leur potentiel parfois très longuement avant de se livrer, cette cuvée créée par François en 2005 se révèle plus accessible dans sa jeunesse.
Enfin, la culture du pinot noir est infime, puisque seuls 0,5 hectares sont dédiées à la fabrication d’un vin rouge et d’un rosé très confidentiel. De véritables raretés que seuls certains ont eu la chance de goûter ! 

L’élaboration du vin :
La tradition n’est pas une version de savoir-faire figé. Les vins de François en sont la preuve vivante ; l’énergie, la complexité et la précision déployées par les vins du domaine ne cachent rien et continuent à défier le temps.
Utilisation de levures indigènes. Pas de débourbage.
Au chai, François Cotat plaide pour une vinification très peu interventionniste. Tout est fait pour obtenir l’expression de terroirs la plus pure possible. Deux préceptes paraissent immuables. Comme au temps où son père était aux commandes, les vins ne sont ni collés ni filtrés. Ces procédés ne sont rendus possible que par l’obtention d’une récolte de grande qualité. Elle est vendangée manuellement en petites caisses afin d’éviter de fouler les raisins avant qu’ils n’arrivent dans le pressoir, et de récolter ainsi des lies trop grossières.

Autre spécialité héritée de longue date, les fermentations sont volontairement courtes, pour ne pas prendre le risque de fatiguer les vins et conserver toute leur énergie.

Seul changement opéré depuis la reprise du domaine par François, l’assemblage des différentes pièces est effectué lors du premier soutirage. Cela permet une homogénéité parfaite des vins. À l’époque, les jus étaient mis en bouteille à la chèvre à deux becs, directement au fût !

Les vins, peu sulfités, le sont à la vendange et lors des deux soutirages.
Côté vigne, François Cotat ne se montre pas embarrassé par la question du bio et assume une viticulture raisonnable. Il traite peu et travaille à obtenir des raisins de la meilleure qualité. 

Cotation (en Euros): Monts-Damnés (Selon site Idealwine) au 6.05.2022. 

2019

2018

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

66,00

50,00

50,00

54,00

63,00

73,00

65,00

87,00

70,00

81,00

93,00

 

- Gérard Boulay : 

Le vigneron :
Gérard Boulay dont la famille cultive la vigne à Chavignol depuis 1310 ne vignifie ses vins que depuis 1995, auparavant, le raisin était vendu.
Très bonne décision que d’avoir ainsi changé...
Discrètement, depuis le début des années 2000, Gérard Boulay a rejoint l’élite des vignerons de Sancerre, celle des Cotat, Vatan et Vacheron. 


Les vignes :
Il est actuellement à la tête d'un domaine de 11,5 ha de vignes, moitié en propriété, moitié en location dont 2 ha pour le cépage pinot noir planté sur les communes de Bué et Crézancy, le reste pour le cépage sauvignon sur ce village dont 1,5 ha en Culs de Beaujeu, 1,8 ha en Monts Damnés et 45 ares en Grande Côte. Le vignoble, planté sur la même auréole du Bassin parisien que celui de Chablis, se distingue par un terroir plus complexe. Une partie des vignes, notamment les sélections parcellaires sur les pentes les plus accentuées, se situe sur des sols dits de « terres blanches » issus de marnes kimméridgiennes. L'autre partie est située sur un relief ondulé dont les sols calcaires, caillouteux sont localement appelés « caillottes ». 

L’élaboration du vin :
Gerard Boulay ne souhaite pas que le cépage s'exprime directement dans les vins et préfère la complexité du terroir aux arômes variétaux. Pour cela, il a opté depuis 15 années pour une viticulture respectueuse des sols et de la plante puisque les sols sont travaillés pour favoriser la vie biologique (il est l'un des rares vignerons de l'appellation Sancerre à travailler les sols). Il laboure, avec une chenillette pour les pentes les plus marquées, Si des engrais (composts organiques) sont utilisés, ce n'est pas pour les rendements mais pour nourrir la faune du sol. Une partie de des vignes est enherbée pour lutter contre l'érosion car certains coteaux atteignent 60% de pente. L'herbe est fauchée, aucune utilisation d'herbicide.

Les vignes sont plantées à 8 000 pieds par hectare, il les taille courtes, les contre-bourgeons sont enlevés à la main pour éviter la vendange en vert et obtenir un rendement raisonnable. Les traitements de la vigne sont les plus légers possible : ni pesticides, ni anti-pourriture, ni engrais chimiques. Les vins sont vinifiés dans cet esprit qualitatif : les levures sont évidemment indigènes, un soutirage est réalisé en fin de fermentation et le vin est laissé sur lies fines.

Les vendanges sont manuelles pour les sélections parcellaires et le Pinot Noir, mécaniques pour l'entrée de gamme en Sancerre blanc. Le Sauvignon est pressé au chai dans un pressoir pneumatique, les moûts débourbent sans enzyme et le jus fermente sans ajout de levure. Il utilise des pièces de plusieurs vins pour la fermentation et l'élevage de des sélections parcellaires en blanc, tandis que la cuvée tradition en Sancerre blanc reste en cuve. Soutirage après la fermentation alcoolique et élevage sur lies fines sans bâtonnage. Le soufre est utilisé à minima et le vin repose dans des fûts de 300 litres ou dans des cuves émail ou inox. Les vins sont légèrement filtrés avant la mise en bouteille. Le Pinot noir planté sur les communes de Bué et Crézancy est travaillé en cave « à la bourguignonne ».

Ses blancs purs, cristallins et capables d’une belle garde, reflètent avec force et élégance l’identité de leur terroir. Pour cela, le vigneron ne ménage pas sa peine, menant une culture exigeante et supervisant des vinifications minutieuses. 

Cotation (en Euros) : Monts-Damnés (Selon site Idealwine) au 6.05.2022. 

2018

2017

2016

2015

2014

2013

2012

2011

2010

2009

31,00

31,00

32,00

28,00

45,00

39,00

41,00

45,00

37,00

44,00

 

- Matthieu Delaporte : 

Le vigneron :
Situé au cœur du Sancerrois, le Domaine Delaporte est une exploitation familiale, transmise de père en fils depuis le 17ème siècle.
Aujourd’hui, Matthieu Delaporte, petit-fils de Vincent Delaporte, guidé par sa passion, déploie son énergie, depuis 2010, pour sublimer les vins du domaine : restructuration du domaine, travail des sols sans herbicides, baisse des rendements, vinification en fûts…


Les vignes ;
Le domaine s'étend sur 33 hectares, dont une partie se trouve sur les lieux-dits "Monts Damnés" et "Le Cul de Beaujeu", avec un encépagement constitué à 75% de sauvignon blanc, et le reste en pinot noir.
Les rendements se situent entre 50 et 60hl/ha pour les blancs, mais il n'est plus que de 30hl/ha pour les rouges : le pinot noir exige un tri sévère des raisins pour que le vin final soit le plus pur et le plus qualitatif. Le maître mot du domaine est le respect du terroir et de l'environnement qui est notre outil de travail et le patrimoine que nous allons léguer aux générations futures.

Depuis 2015, les vendanges sont de nouveau entièrement réalisées à la main pour continuer à gagner en qualité.
Pour concrétiser tous ces changements, le domaine s'engage en 2020 dans le processus de conversion en agriculture biologique.
La remise en question et le souci du détail sont des préoccupations majeures. 

L’élaboration du vin :
En termes de viticulture, le travail est axé sur la passion du beau raisin et l’amour de superbes parcelles. L’approche bio est appliquée sagement, sans fanatisme aucun, exaltant toujours un peu plus la personnalité de chaque terroir. Les vendanges manuelles se font dans un délai très court, à maturité optimale, nécessitant environ 80 personnes.

A partir de 2018, pour réduire le risque d’oxydation des jus de raisin, nous avons repensé la cueillette. A commencer par le remplacement des traditionnelles hottes de vendange par des caisses empilables de 12kg seulement. Outre le confort de travail pour les vendangeurs, ce changement évite que le raisin s’auto pressure et produise ainsi un jus qui, à l'arrivée au chai, aurait déjà commencé à s’oxyder. Les grappes arrivent ainsi intactes au pressoir.
Le domaine a également remplacé ses pressoirs pneumatiques par deux pressoirs hydrauliques très respectueux de la matière première. Ils nous permettent d’obtenir des jus de raisin très purs et limpides et ainsi d’éviter le débourbage. Au chai les jus sont transformés en vin avec très peu d'interventions humaines.
L’ensemble de ces changements combiné à une hygiène irréprochable ont permis de diminuer considérablement l’utilisation du soufre. Pour lui, les doses de cuivre autorisées en Bio sont encore trop élevées, c’est un produit extrêmement polluant pour les terres. Sa technique consiste à en réduire l’utilisation par l’emploi d’un mélange de moitié de cuivre, moitié de phosphonate de potassium, qu’il pulvérise une fois au printemps sur la fleur de la vigne
En outre, Matthieu n’emploie aucun insecticide, ni aucun désherbant depuis qu’il a repris les rênes du domaine.
Au chai, il se veut le moins interventionniste possible : il consacre toute son attention sur les vendanges, la qualité des raisins et le tri car un raisin de qualité est la condition première d’un vin de qualité.
La devise du domaine : plus d’hygiène, moins de soufre. La fermentation se déroule avec levures indigènes et les élevages sont longs, sans soutirages… « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »: le jus décante tranquillement dans ses barriques de chêne, les lies par leur poids se déposent lentement au fond: il ne reste plus qu’à récupérer délicatement le jus en surface.
Une légère filtration avec de la terre de kieselguhr est appliquée sur les blancs uniquement, afin d’éliminer les lies les plus grossières, aucune opération de collage n’est effectuée.

 Cotation (en Euros): Monts-Damnés (Selon site Idealwine) au 6.05.2022. 

2019

2018

2017

2016

2015

2014

24,00

28,00

 

 

 

25,00


 Claude F. le 6.05.2022.


 

2 commentaires:

  1. Jean-Loup Guerrin10 mai 2022 à 14:48

    MAGNIFIQUE !
    Quelle belle présentation, aussi bien de la commune, du cru des Monts-Damnés, que des trois vignerons !
    Bravo Claude !
    Nous avons hâte de faire cette formidable dégustation à l'aveugle...

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  2. Au top cette présentation merci

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