samedi 7 mai 2022

Dégustation du 12.04.2022 : Vins ‘’particuliers’’

 


Hum !!  des vins ‘’particuliers’’ !! Quelles sont donc ces particularités ?

Depuis de nombreux mois l’ami Laurent Vacher nous titillait pour présenter et animer une dégustation dédiée aux vins ‘’orange’’ ; c’est de prime d’abord ce que nous avions pu comprendre. Mais que nenni, l’éventail proposé allait se révéler beaucoup plus étendu et ceci pour une totale satisfaction générale en allant à la découverte de vins ayant subi un vieillissement en mer, de vins issus de vignes implantées sur des terrains volcaniques, de vins élaborés en amphores, de cépage en voie de renaissance, de vin rouge élevé sous voile et enfin, à ne pas oublier, de vin ‘’orange’’.

Malgré le caractère inédit de cette dégustation, ce ne sont, malheureusement, que 29 curieux qui ont pu être présents ; il est vrai que, consécutifs à la pandémie qui apporte son lot d’imprévus, quelques défections de dernière minute sont venues diminuer les inscriptions initiales.

Avant de partir sur les chemins de nos découvertes, débutons avec la (maintenant) traditionnelle présentation de : ‘’La bouteille du mois’’ choisie par Jean-Michel.

Il s’agit du :             Domaine La Soumade
Cuvée :                   ‘’Cuvée Confiance’’.
Appellation :           Rasteau
Région :                 Vallée du Rhône méridionale (Vaucluse)
Couleur :                Vin rouge
Âge des vignes :    50 à 100 ans.
Cépages :              70% Grenache Noir, 20% Syrah, 10% Mourvèdre.
Culture :                 Culture “raisonnée”.
                               Engrais organiques en cas de carences constatées par analyses.
                               Traitements phytosanitaires (mildiou, oïdium) à base de Soufre et de cuivre et toujours raisonnés.
Terroir :                  Argilo-calcaire.*
Vendanges :          Manuelles. Grappes directement triées table.
Vinifications :        Traditionnelle avec pigeages et remontages journaliers en cuves bois tronconiques ouvertes de 65 hectolitres.
                               Macération variable de 21 à 25 jours. Températures de fermentation : de 25 à 30 °C.
Elevage :              18 mois sur lies fines : 100% en foudre, puis filtration lâche.
Rendement :         25 à 35 hectolitres / Hectare.
Conservation :      Entre 5 et 10 ans

Dégustation :       La cuvée « Confiance » (2018) du domaine, c’est une véritable pépite !
Un nez expressif de fraises des bois, de framboises et de cerises rouges - un bouquet presque acidulé, sur le côté mentholé avec une pointe de cacao… A la couleur, il n’est pas très foncé, signe d’une extraction assez douce… La bouche confirme ces arômes de fruits rouges avec une trame délicate et franche. C’est un Rasteau à la fois léger et juteux avec une puissance tannique joliment enrobée de fruits !
(Julie - Comité de dégustation WineandCo).
Prix :                      21,90 € (Millésime 2018 chez WineandCo).

Présentation du domaine :
Le Domaine “La Soumade” a été créé en 1979 par André ROMERO.
Ce vigneron passionné mettra tout en œuvre afin que la production soit vendue exclusivement en bouteilles dès 1990. Il est rejoint, en 1996, par son fils Frédéric, après l’obtention de son diplôme B.E.P.A. Viticulture-œnologie.
Un nouveau bâtiment moderne de vinification est construit en 2002, date du début de la collaboration avec le consultant Stéphane Derenoncourt et son équipe. Celui-ci met en place des méthodes de vinification plus douces et précises afin de tirer la quintessence de ce terroir si fougueux. Les vins vont nettement gagner en finesse et pureté.

Le vignoble compte aujourd’hui 26 hectares sur la commune de Rasteau et 1 hectare situé à Gigondas : un petit vignoble en terrasses, proche des Dentelles de Montmirail.
Ces sols argilo-calcaires donnent des vins naturellement puissants, bâtis pour la garde.
Revenons donc au sujet qui nous réunis. Tous les flacons ont été préalablement vérifiés et préparés : rondeur, acidité, toucher, tanins, longueur, … afin de détecter d’éventuels problèmes, on « assemble » ensuite les deux bouteilles (suffisantes vis-à-vis du nombre des participants) de chaque cuvée dans des carafes afin d’homogénéiser le contenu de ces deux flacons. Ensuite chacun des thèmes de la dégustation sera présenté, situé dans son contexte et commenté par Laurent en préalable de leur appréciation.
Comme à l’accoutumé, nous débutons toujours les dégustations d'Amphores par un vin « mystère » qui viendra dans le cas présent compléter la série des vins suivants pour le moins ‘’mystérieux’’, le but étant d’essayer de découvrir à l’aveugle le cépage majoritaire ou unique de la cuvée. Celui-ci se place en général en dehors du thème de la dégustation mais a parfois un lien avec elle.

Partons à la découverte de la traditionnelle bouteille ‘’Mystère’’ qui vient de nous être présentée. 

La robe bien claire montre des reflets verts de jeunesse.
Le nez n’est pas très ouvert mais se révèle avenant par ses arômes de fruits blancs très mûrs, poire et pomme, ainsi qu’une touche de résine.
Une bonne rondeur en attaque fait place à plus de vivacité en cœur de bouche avant une finale salivante de longueur honnête.
Un vin simple et agréable.

Bien +

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022) 

Mais qu’est-ce donc ?
Que pouvait-il bien se cacher derrière ces discrètes notes florales et cette bouche proposant souplesse, tension, quelques notes herbacées, le tout soutenu par un discret boisé vanillé  et relativement persistante?
Chacun a tenté d’y aller de sa version et malheureusement rapidement mise en retrait dès l’indication d’un multi cépage. Pourtant certains y ont découvert des réminiscences du cépage chardonnay (le fait du hasard ?).
Bien leur en a pris car ce cépage constitue le cépage majoritaire de cet assemblage sur lequel chacun a buté.
La provenance (hautement improbable) au même titre que les cépages n’ont pas été découverts ; il s’agit en fait d’une production du :
 

 

Domaine Les Arpents du Soleil    

                                                                        

 

Le domaine :

Au cœur de la Normandie, à proximité de Saint Pierre sur Dives, se situent les Arpents du Soleil. Gérard Samson en est le vigneron, un ancien notaire passionné de viticulture qui a redonné vie à un vignoble planté ici au Moyen-Âge. Une découverte insolite à ne pas louper lors de la traversée de la vallée de la Dives !

La notion de terroir a toujours été présente dans la pensée de Gérard Samson, et sa démarche l’amène vers la création d’un vignoble en Normandie en 1995. Sa formation viticole en Bourgogne, terre d’excellence des terroirs, a renforcé ses convictions en ce domaine.

Des équipes scientifiques se sont attachées à résoudre l’énigme des terroirs. Il a été mis en évidence que la plupart des Grands Crus reposent sur des sols assurant à la vigne une parfaite régularité de l’alimentation en eau tout au long du cycle végétatif, et ayant une capacité à se réchauffer rapidement.

Le sol des Arpents du Soleil remplit ces critères. Il est d’ailleurs très proche des meilleurs sols viticoles de la Côte-d’Or, et en particulier de celui du « Chevalier-Montrachet », Grand Cru de la Côte-de-Beaune.

C’est un sol argilo-calcaire, superficiel et très pierreux, qui s’est développé sur une roche calcaire du Jurassique, dure, mais fissurée. Ainsi le drainage est parfait, et les racines de la vigne plongent profondément à plusieurs mètres, jusqu’à de minces couches de marnes qui lui assurent une alimentation hydrique en période de sécheresse.

Ce sol conjugué à un microclimat très sec, moins de 600 mm, et 25 jours de moins de pluie par an qu’à Caen distant de seulement 25 km à vol d’oiseau, permet à l’automne une surmaturation des raisins sans risque de pourriture.

 

Aujourd’hui, la surface du domaine est de 6,60 hectares plantés avec les cépages : chasselas, pinot noir, pinot gris, auxerrois, chardonnay, sauvignon gris, melon de Bourgogne, Muller-Thurgau et gewurztraminer (pour la cuvée Arpentissime).

L’élevage s’effectue en respect de la nature.

Le vignoble est conduit en agroécologie : entre-rangs enherbés, la végétation environnante s’apparente à celle des régions méridionales (origan, thym…) et les Arpents bénéficient d’un microclimat sec et chaud.

Les vins ne sont ni collés ni chaptalisés, peu ou pas filtrés. (Ainsi quelques dépôts peuvent apparaître).

La certification H.V.E. atteste des bonnes pratiques. Depuis le millésime 2009 toutes les cuvées, à l'exception d'Arpentissime, sont en Indication Géographique Protégée « CALVADOS », et depuis le 2011 « CALVADOS-GRISY », le nom du petit village où est implanté le vignoble.

 

Alors, cette cuvée ‘’mystérieuse’’ ? 

 

Il s’agit donc de la cuvée : ‘‘Connivence’’ du Domaine dans le millésime 2018        (25,00 €)

 

Cépages :                        Chardonnay 50 %, melon de Bourgogne, sauvignon gris et Muller-Thurgau en proportion variable
Terroir :                            Argilo-calcaire, superficiel et très pierreux,
Vendanges :                    Manuelles.
Vinification :                   Ensemble. (Idem principe de la complantation), fermentation malolactique.
Elevage :                         Environ 10 mois en fût de chêne.
Production :                    Environ 2500 bouteilles (2018). 

A l’initiative de Laurent nous démarrons notre périple en nous propulsant en Pays basque à la rencontre d’un innovateur en matière de vinification à savoir que ce brillant diplômé a déposé en 2007 le brevet de vinification et d’élevage de vins sous l’eau et mis œuvre ce concept dans la baie de Saint-Jean-de-Luz.

Allons frapper à la porte du : 


 1 – Domaine Egiategia 



 Le Domaine :
La passion d’Emmanuel Poirmeur naît dès son enfance et il acquiert avec détermination les formations les plus qualifiantes de la filière viticole (ingénieur agronome spécialisé en viticulture et œnologie, titulaire du Diplôme national d’œnologue) et a eu très tôt un parcours riche dans la filière. En 1995, il conduit ses premières vinifications à Saint-Emilion et ensuite, il construit son expertise au travers d’expériences intenses, toutes dans le monde viticole, en France comme à l’étranger. Les missions qui lui sont confiées alors, par leurs diversités et leurs enjeux, ont fait de lui un expert reconnu et polymorphe du secteur vitivinicole. En 2007 à seulement 30 ans il choisit de revenir chez lui sur la Côte Basque une terre où tout lui semble possible pour réaliser ses rêves qui s’exprimeront au travers du vin. Il fonde Egiategia l’Atelier qui est à la fois le résultat d’un parcours dense et atypique et la naissance de son propre laboratoire d’expression et créations viticoles.

 

La vinification océane :

Emmanuel Poirmeur dépose en 2007 le brevet de vinification et d’élevage de vins sous l’eau. Ce nouveau procédé va rechercher des conditions physiques nécessaires pour la réalisation de la vinification : pression, obscurité, inertie thermique et surtout agitation notamment en raison des variations de pression liées aux marées. 

Depuis 2008, Egiategia réalise des fermentations en cuves dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz à 15m de profondeur. L’étape qui y est réalisée est une seconde fermentation alcoolique, autrement appelée « prise de mousse » ou « tirage » dans les méthodes de vinifications effervescentes. Ce procédé remet en valeur le rôle crucial des levures dans le procédé de vinification ; en effet, comme dans tous les vins les levures jouent un rôle fondamental, rôle souvent méconnu voire injustement négligé.  Leurs métabolismes lors de la fermentation alcoolique transforment certes le sucre en alcool mais est également à l’origine de nombreux arômes dits secondaires... Une fois la fermentation alcoolique réalisée, l’autolyse de ces mêmes levures sous forme de lies de plus en plus fines libère là encore d’autres composés aromatiques.

Dans le milieu sous-marin, cet environnement aux conditions physiques extraordinaires, le métabolisme des levures et leurs autolyses sont modifiés. Sont ainsi révélés de nouveaux profils aromatiques qui n’apparaissent pas à terre dans des conditions plus classiques.

L’originalité de ce concept consiste également à réaliser en cuves dans des conditions sous-marines les étapes fondamentales de l’élaboration du vin et non pas un simple vieillissement de vin fini en bouteilles. Ces cuves aux formes étudiées ont été spécifiquement mises au point et brevetées pour cet usage afin de permettre en toute innocuité l’équilibre des pressions entre l’extérieur (l’océan) et l’intérieur (le vin).

Cette méthode de vinification pionnière et extraordinaire révèle des arômes qui ne se développeraient pas spontanément autrement que par ce procédé sous-marin.

Le vin est élaboré à partir de vins issus de cépages aux profils aromatiques sélectionnés et vinifié une première fois pour l’immersion. En effet, comme pour les grands vins effervescents, la sélection les raisins, leur pressurage et leur première fermentation sont trois étapes préalables sensibles et clé pour la suite de la vinification. Au même titre que tous les vins ne se bonifient pas lors d’un élevage en barriques, tous ne sont pas non plus magnifiés par l’immersion. 

Un vignoble en bordure de la corniche basque :
En 2005, en parcourant la corniche Basque avec son ami expert en sols viticoles (Xavier Choné) Emmanuel a une impression de déjà-vu lui rappelant les vignes du Chili et d’Italie où mer, montagne et vignes se rejoignent. Il réalise que son rêve est donc possible à cet endroit, en bordure du site classé de la corniche Basque à Urrugne dominant l’Océan à 100m d'altitude.

Après étude des sols et la climatologie du site dont il découvre leur potentiel exceptionnel. Il décide de planter du chardonnay, grand cépage avec la capacité de faire les plus grands blancs et les plus grands effervescents.​

Engagé pour le respect de la terre et des vignes, Emmanuel prône le non-interventionniste. Un parti pris pour comprendre le goût spontané des parcelles et trouver l’expression pur du fruit. Emmanuel va également privilégier des méthodes les plus respectueuses en cohérence avec un écrin naturel exceptionnel : piquets bois, hyper-enherbement, pas de rognage ni effeuillage, entretien hivernal et enrichissement naturel des sols par un troupeau de brebis, protection phytosanitaire naturel et spontané des vignes par la présence permanente des vents marins et des embruns iodés…​

Le travail de la vigne entièrement manuel préserve à la fois les sols et la plante. Ces choix culturaux respectueux, les conditions climatiques extrêmes rendent chaque année la récolte incertaine et les rendements minimalistes.​

Le prolongement du travail à la vigne se fait au chai par des méthodes douces : pressurage champenois, débourbage statique à froid, fermentation spontanée par levures indigènes, sans remontage et élevage très long sur lies fines (24 à 36 mois).​

Ses 2 hectares de vignes et ses méthodes respectueuses à faible rendement font de Erlaitza un vin rare et d’exception.

Elaboration des différentes cuvées

Les cuvées :
La Gamme Dena Dela :
Vendanges précoces, macération carbonique 1ère Fermentation alcoolique à froid, 2ème Fermentation alcoolique sous-marine de trois mois, élevage sans soufre.
Dena Dela Blanc : cépages colombard et ugni blanc d’origine Sud-Sud-Ouest France (11% vol).
Dena Dela Rosé : cépages ekigaïna et arinarnoa d’origine Sud-Sud-Ouest France (12% vol).
Dena Dela Rouge : cépage grenache d’altitude d’origine Nord Bardeñas Espagne (13,5% vol 

Cette cuvée, 100% vinifiée sous la mer, se distingue par un profil aromatique unique et un perlant très fin et provoque des émotions qui dépassent la simple dégustation.
Ces arômes sont révélés grâce à des conditions de vinification sous-marines singulières et brevetées, au moyen d'une seconde fermentation alcoolique réalisée à 15m de profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz.
Blanc : cépages ugni blanc 50%, colombard : 50% (11°vol).
Rosé : cépages ekigaina 50 % et arinarnoa 50 % (12.5% vol).
Rouge : cépage grenache : 100% ‘14 % vol).

La gamme Erlaitza :
C’est un vin aux arômes complexes d’agrumes, d’épices, de bergamote et de bois de hêtre.
​Cépage : chardonnay 100%.
 
La cuvée : Domaine Egiategia Dena Dela Blanc (immersion Juin-Septembre 2021)                              13,00 €
 
Présentation :  
Un assemblage Terre-Mer sans compromis, d'un même vin dont une partie a refermenté en cuve dans l'océan, cette cuvée (IGP Vin de France) est une lame de citron vert et de fraîcheur. Un profil   aromatique original et ciselé, révélé par les conditions sous-marines de sa vinification à 15 m de profondeur dans la baie de Saint-Jean-de-Luz. Un procédé de fermentation unique et breveté.

Le millésime
Il n'y a pas de notion de millésime, mais de date d'immersion. Chaque cuve immergée évolue différemment. Suivant les conditions océanique (houle, température de l'eau, courant sous-marin), les lies vont libérer des profils aromatiques légèrement différents.
L’exigence se porte sur la qualité du cépage, la méthode culturale, la maturité, l'acidité et bien entendu le potentiel aromatique en vue de l'immersion

Terroir :             Sols argilo-limoneux, et raisins sélectionnés sur 3 départements Gers, Landes et Pyrénées Atlantiques. 
Cépages :         Ugni blanc 50%, Colombard 50%.
A la vigne :       Travail minimaliste et récolte précoce sur des critères de maturité recherchés pour l'élaboration des grands effervescents.
Vinification :     Pressurage champenois (long, doux en abimant le moins possible les baies), débourbage serré à froid, et première fermentation en cuves inox comme pour un vin effervescent. Une fois cette étape réalisée, une partie de ce vin connaît une seconde fermentation (tirage ou prise de mousse) en cuves polymère de 265 l et sous l'eau à 15 m de profondeur pendant environ 2 à 3 mois selon les saisons. Le reste est élevé à terre sur lies fines. Une fois les cuves immergées sorties de l'eau, la composition initiale est réassemblée.
Degré alcool :   11° vol.

Vidéo de présentation :https://www.youtube.com/watch?v=CPYDXgTgsXE

 Sa dégustation, les commentaires :

La robe est très pale.
Le nez puissant évoque irrésistiblement les vins de Gascogne à base des mêmes cépages, surtout sur le pamplemousse, mais aussi la mandarine, une touche de buis et une autre exotique.
La bouche contraste énormément, avec une aromatique en berne et une grande acidité. Seule la finale de bonne allonge mérite l’attention avec ses accents … salins bien entendu ! 

Assez Bien + 

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)

 


Laurent nous propose de nous évader, de patienter sur un vol de quelques milliers de kilomètres en direction des iles Canaries, plus principalement sur celle de Lanzarote pour rendre visite à une très vieille bodegas.


Lanzarote
Ile de Lanzarote
Autrefois appelée en français Lancerotte, en guanche Titerogakat, c’est une île d'Espagne située dans l'océan Atlantique ; elle est l'une des sept îles principales des îles Canaries. Administrativement, l'île fait partie de la province de Las Palmas dans la communauté autonome des îles Canaries. Peuplée de 142 517 habitants, elle est la troisième plus peuplée des îles Canaries après Tenerife et Grande Canarie. Couvrant une superficie de 845,94 km2, elle est la quatrième plus grande île de l'archipel. Arrecife est le siège du cabildo insulaire.

Lanzarote, si l'on excepte l'îlot inhabité de Roque del Este, est l'île la plus orientale de l'archipel des îles Canaries situé dans l'océan Atlantique, au large des côtes africaines. L'île se trouve à 1 000 kilomètres de l'Espagne continentale au nord-est et à 140 kilomètres des côtes marocaines au sud-est. Les îles de Fuerteventura et de Los Lobos se trouvent au sud-ouest tandis que celles d'Alegranza, de La Graciosa, de Montaña Clara, de Roque del Este et de Roque del Oeste se trouvent au nord-est. 

L’île culmine à 674 mètres d'altitude aux Peñas del Chache. D'origine volcanique, une grande partie des roches en surface sont récentes d'un point de vue géologique en raison de la grande activité de ses volcans au début du  XVIIIème siècle. Le tunnel de l'Atlantide qui se trouve non loin des côtes de Lanzarote est le tunnel de lave sous-marin le plus long du monde. L'île est reconnue réserve de biosphère par l'Unesco, dont le parc national de Timanfaya constitue une partie de la zone cœur.

L'île mesure environ 60 km de long (axe Nord-Sud) pour 25 km de large (axe Est-Ouest). La côte, pour la plupart rocheuse mais comptant 26 km de plages, s'étire sur 213 km.

Lanzarote était en fait la dernière des îles Canaries à produire du vin commercial et depuis 1775 ils ont continué à cultiver les vignes de manière traditionnelle et unique.

Ceps dans ''Zoco''
C’est d'Europe qu’arrivèrent les ceps de vigne avec lesquels se fera le vin de malvasía (vin de Malvoisie), vin préféré du personnage de William Shakespeare (Sic !). Cette viticulture a laissé son empreinte dans le paysage : les ceps sont protégés du vent desséchant par plantation dans des creux et derrière des murets semi-circulaires appelés ‘’Zoco’’en empilement de pierres, comme autant d'écailles, piquées chacune d'une tache verte, recouvrant le sol volcanique sombre. Les plants de vigne, nichés dans des cratères faits de poudre de lave, sont enfoncés à une profondeur suffisante pour que les racines atteignent le sol arable, jusqu’à 3 mètres de profondeur sur une circonférence de quatre à cinq mètres, le sol est ensuite protégé par de petites pierres de lave noire appelée ‘’Picon’’. La rosée nocturne restitue l'humidité aux ceps. Il existe aussi quelques cabanes de vigne, du nom de ‘’taro’’, construites en blocs irréguliers de pierre volcanique. 


Le Domaine, sa localisation :
El Grifo la plus ancienne cave à vin de Lanzarote est située dans le centre de l’île dans la région principale de la viticulture. El Grifo se targue d’être parmi les 10 plus anciennes d’Espagne, c’est un vignoble familial et le travail (récolte et de entretiens de la vigne) est réalisé manuellement sur ses 61,5 hectares. Ils produisent entre 400 000 et 600 000 bouteilles par an.

Il produit des vins en continu depuis 1775 dans la même cave qu’El Grifo. Il a appartenu à trois familles successives : Los Ribera, los De Castro et, depuis 1880, à la famille actuelle, descendante de Manuel García Durán.
La cave couverte de l’ancienne cave a été construite en 1775 sur la couche volcanique de l’éruption qui s’est produite de 1730 à 1736. Le vignoble d’El Grifo se trouve dans la région couverte de sables et de laves volcaniques, protégée par des murs en pierre sèche.
Toutes les tâches de vinification sont nécessairement manuelles, transmettant la tradition de génération en génération. 

Un vignoble de l’impossible :
Un arrêt végétatif incomplet est induit par la taille.
Couche de picon qui empêche l’évaporation.
300/900 plantes/ha. 1 000-1 500 kg/ha.
Abri murs en pierre volcanique.
Plantation autoportante.
Variétés pré-phylloxériques.
Toutes les tâches sont manuelles.
Les raisins entrent dans la cave dans des boîtes de 20 kg.

Les cépages : (Cépages pré-phylloxériques)
Le phylloxéra qui a été produit le dernier tiers en Europe, n’a pas atteint les îles Canaries, de sorte que ses variétés ont été préservées. Les variétés de Lanzarote sont arrivées, après les éruptions du XVIIIème siècle, des autres îles de l’archipel. L’archipel est arrivé d’Andalousie à l’aube du XVIème siècle en provenance d’Andalousie. À Lanzarote, la plupart de ceux décrits en 1877 par l’ingénieur Barrioso dans le rapport qu’il a fait pour le Congrès national du vin de 1878 sont actuellement maintenus. Certains sont exclusifs aux îles Canaries, comme la Malvasia volcanique et le Listán Negro ; d’autres, comme le Vijariego, deviennent endémiques, car dans son lieu d’origine, l’Andalousie, il a presque disparu.
L’absence de phylloxéra permet de planter les vignes sur un pied libre, sans avoir besoin de porte-greffes, comme cela a toujours été faits. 

Le cépage ‘’Malvoisie » :
La Malvoisie est un cépage assez répandu en Europe depuis des siècles. En fait, il ne s’agit pas d’un cépage, mais plutôt d’un groupe de raisins dont fait partie la Malvoisie volcanique.

La Malvoisie a plus de 2000 ans et est d’origine méditerranéenne, son nom nous vient de la ville grecque de Monemvasia, une ville fortifiée, bâtie sur des roches, dans la région de Laconie, Péloponnèse. La ville de Monemvasia dispose d’un port qui était autrefois un lieu important pour le commerce et l’exportation du vin.

La Grèce est un des plus anciens pays producteurs de vin du monde, et le vin appelé à l’époque Malvasia était à l’époque un des plus célèbres vins d’Europe. Si bien que malvasia devint un terme usuel pour désigner les vins grecs de manière plus générale, et pas seulement ceux produits à partir de ce cépage.

La culture de la Malvoisie s’est ensuite étendue aux pays d’Europe du Sud après la conquête des territoires vénitiens en Grèce par les Turcs. C’est à partir de ce moment que ce célèbre cépage s’est retrouvée en Italie, en France, Autriche, mais également en Espagne, et plus précisément aux Îles Canaries.
Son arrivée aux Canaries a commencé par Ténérife, puis La Palma. Ce n’est qu’au XIXème siècle qu’il fait son apparition à Lanzaro

Le saviez-vous ?
Shakespeare a évoqué un vin le vin Malvoisie. Il le mentionne sous le nom de « Canary » dans son œuvre Henri IV, mais également dans Les Joyeuses Commères de Windsor. Ce vin était alors reconnu pour des vertus médicales et utilisé dans le traitement de maladies par des médecins. En son honneur, la Bodega El Grifo, la cave la plus ancienne des Canaries, propose un vin doux appelé « Canari ».

On connait de nos jours la malvasia en tant que cépage blanc, notamment en Italie où la Malvasia Bianca a différentes variations dont la Malvasia toscana, la Malvasia di Lipari, ou encore la Malvasia del Chianti, utilisé dans la composition du fameux Chianti. Cependant, bien que moins répandu, ce type de cépage peut également être noir, il porte alors le nom de Malvasia Nera est pousse principalement en Italie.
La Malvoisie n’est donc pas qu’un simple cépage, mais une famille de raisins à part entière. Chaque cépage de Malvoisie dispose de ses propres particularités et saveurs, en accord avec le terroir dans lequel il est produit.

La Malvoisie volcanique, un cépage unique :
À Lanzarote, il s’agit de la Malvoisie volcanique, ou malvasia volcanica
C’est un cépage blanc, qui ne se trouve que sur l’île de Lanzarote. Cette espèce pourrait être le croisement d’un type de malvoisie avec du marmajuelo, un cépage typique des îles Canaries. Avec le temps, ce type de raisin a su s’adapter au climat et surtout aux sols minéraux et volcaniques qui diffèrent des autres régions méditerranéennes. Il résiste extrêmement bien à la sécheresse, au soleil tapant et surtout aux vents soufflants en permanence sur les vignes. La Malvoisie Volcanique a été reconnue par l’Organisme Mondial du Vin comme étant une variété de raisin propre à la région de Lanzarote. Véritable symbole de Lanzarote, la Malvoisie volcanique est le cépage le plus répandu sur l’île. Il a ainsi détrôné le Listan Blanc qui était avant lui le cépage dominant de l’île.

On retrouve le cépage Malvasia volcanica au cœur de vins primés de grands domaines viticoles de Lanzarote, tels que le Semidulce Coleccion, qui a reçu de multiples récompenses internationales. La Malvasia volcanica a été reconnue comme un cépage unique au monde et propre au terroir de Lanzarote. La région, qui bénéficie d’une Appellation d’Origine Contrôlée Lanzarote (AOC), d’un terroir époustouflant et insolite, abrite donc également son propre cépage : la Malvoisie volcanique.
On retrouve la Malvoisie volcanique dans la région de Tinajo, la terre y est plus fertile et humide que dans le reste de l’Île. Ce raisin est tout de même présente dans la région viticole de La Geria. 

Les caractéristiques de la Malvoisie volcanique :

Malvoisie Volcanique
Le raisin de Malvoisie volcanique est vert pâle, pouvant tirer vers le jaune selon les périodes. La Malvoisie Volcanique est un raisin à faible rendement. Néanmoins, il en demeure un raisin de grande qualité du fait de son équilibre, son goût et son parfum. Il transmet ces caractéristiques aux vins qu’il produit, les rendant ainsi aisément reconnaissables. Selon le travail de l’œnologue, la Malvoisie volcanique produit du vin blanc sec, du vin moelleux, du vin blanc demi-sec et également du vin effervescent. Principalement, la Malvoisie Volcanique produit des vins blancs, qui sont souvent liquoreux et bien concentrés en saveurs.
 

Des vins doux sont également produits à partir de ce cépage qui apportent une note sucrée. La technique utilisée à Lanzarote pour produire des vins doux est le passerillage. Cette méthode consiste à dessécher le raisin naturellement, à l’air en l’exposant au soleil. Cela permet une maturation plus importante des raisons qui seront alors plus concentrés en sucres et produiront des vins au degré alcoolique plus élevé. Le passerillage permet aux raisins de conserver leur acidité naturelle et ainsi leur fraîcheur.

Les vins confectionnés à partir de ce cépage unique de Lanzarote sont très aromatiques et fruités, avec des pointes d’abricot, de miel voire de noisette. Des fruits exotiques dominent souvent les vins de Malvoisie volcanique, notamment l’ananas. Plus le raisin de Malvoisie est exposé au soleil, plus on peut percevoir des légères tâches sur sa peau. Ce sont ces raisins qui comportent le plus de goût.

La cuvée : Bodegas El Grifo Malvasía Lías  2019  18,00€                                                      

Elaboration :
Depuis 2010, il est produit un vin blanc vieilli (initialement appelé Ariana Blanco et fermenté en barrique, et maintenant Lías), de longue durée (5-6 ans minimum), pour lequel la Malvoisie volcanique est particulièrement adaptée à son haut degré et à son acidité naturelle.
Après le refroidissement des grappes, léger broyage et égrappage, pour procéder à une macération de film de six heures, après quoi pressage des raisins.
Le moût, une fois décanté pendant 12-18 heures, commence la fermentation dans une cuve en acier.
Après celle-ci, il est transféré dans de fûts neufs de chêne français de 500 l, où la fermentation se termine, et est ainsi maintenu sur ses lies au moyen du « batonage » (remuer le vin quotidiennement pour que les levures mortes soient maintenues en suspension), pendant au moins trois mois.
Afin d’éviter un excès de bois, le vin est transféré dans une cuve, où il reste avec ses lies, qui sont enlevées plusieurs fois par jour automatiquement. Il le reste pendant 12 mois de plus, pour un minimum de neuf mois de plus.
Après une légère clarification et filtrage, il est mis en bouteille.
Après trois mois supplémentaires dans la bouteille, il est prêt pour l’expédition. 

Cépage :                    Malvoisie volcanique 100%.
Elevage :                   3 mois en fût et un total de 15 mois avec ses lies + 3 mois de plus au moins en bouteille.
Degré Alcool :           13.4%Vol.
Sucres résiduels :     <2  g/L

Sa dégustation, les commentaires :

La robe est encore plus pale, vraiment diaphane !
Le nez s’ouvre bien sur un fruité blanc pur, complété par des touches pointillistes qui virevoltent entre anis, fumée, citron et balsamique.
C’est la bouche qui déçoit : l’aromatique reste agréable mais elle parait dissociée entre une attaque enveloppée voire plate et une deuxième phase à l’acidité traçante voire tranchante relevée par des arômes citronnés.

Assez Bien +

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)

Après cette longue escapade qui nous également permis de déguster une autre production de cette cave (voir en position 6), reprenons pied sur notre hexagone en Alsace pour rendre visite à Ammerschwhir au : 

 

3 – Domaine Christian Binner 


 
Le domaine :

Christian Binner propose jusqu’à 15 cuvées (sec, vendanges tardives, sélection de grains nobles…) plus une série de vieux millésimes. Sans oublier les fameuses eaux de vie d’Alsace élaborées à partir de leur propres fruits et marcs de vins. A la recherche de plus de précision, Christian peaufine ses vins dans sa nouvelle cave "bioclimatique" et énergétique faites de grès et de bois des Vosges : son œuvre d'art ! Les Binner sont vignerons depuis 1770 dans la « poche de Colmar » à Ammerschwhir.

 

Les 11 hectares sont exploités en famille.

La production de 50000 bouteilles par an en biodynamie justifie un personnel nombreux : la famille Binner a toujours fait le choix de la qualité par rapport à la quantité.

La viticulture respectueuse de l’environnement (pas de pesticides, pas de désherbants), des vignes soignées aux produits phytosanitaires d'origine naturelle, un tri sévère des raisins après des vendanges manuelles réduisent les rendements (45 hl/ha en comparaison des 88 hl autorisés sur l’appellation).

 

La vinification est tout aussi sérieuse (pas d’intrants, pas de soufre, sauf cas particuliers) et peu de filtration, élevage en foudres centenaires pendant 11 mois minimum.

La labellisation Ecocert en 2005 a récompensé leurs efforts et aujourd'hui les vignes profitent de leur capital santé. Les Riesling, Pinots blancs, gris et noirs, Gewürtztraminer ou Muscat profitent d’un ensoleillement exceptionnel sur côteaux (jusqu’à 60% de pente) exposés sud/sud-est pour la plupart.

Ces cépages s’épanouissent sur de jolis terroirs de coteaux classés en Lieux-Dits (équivalents de Premiers Crus en Bourgogne) et Grands Crus. L’ensemble de ces terroirs sont situés sur les communes d’Ammerschwihr, Katzenthal et Kientzheim, dans une zone essentiellement granitique avec de fortes pentes s’étendant sur les Lieux-Dits Hinterberg et Hinterburg  et les Grands Crus Schlossberg, Wineck Schlossberg et surtout Kaefferkopf.

 

 

La cuvée : Domaine Binner Christian : ‘’Si Rose 16-17’’ (vin orange)                                                                   19,00 €


Ce vin est a rangé dans la catégorie des vins ‘’orange’’.

Rappel :
Ces vins sont issus de raisins blancs et vinifiés comme des vins rouges avec macération des parties solides d’où l’autre terme « blanc macéré », conformément aux très vieux procédés utilisés en Italie et Géorgie notamment.
Les paramètres qui vont donner de la diversité à ces vins :
- durée de macération (de quelques jours à plusieurs mois,)
- actions mécaniques (égrappage, foulage, pigeage, remontage) qui seront ou non pratiquées (comme pour les rouges).
- choix du contenant (jarre en terre cuite en Géorgie par exemple).

Les différences avec les vins à pressurage direct :
- structure tanique plus forte qui peut aller jusqu’ à l’astringence.
 - des vins qui appellent la nourriture.
- un registre aromatique différent dans lequel on retrouve plutôt des notes d‘agrumes, de zests frais, des arômes de confit d’abricot de mangue ou de kiwi, des notes d’épices et même de racines… 

Elaboration de ‘’Si Rose 16-17’’ :
Ce vin est né en constatant que les cépages Gewurztraminer et Pinot Gris trouvaient leurs limites en vinification classique tant le réchauffement climatique devenait important en Alsace. Christian Binner s’est alors inspiré de l’expérience des pays Méditerranéens (Italie, Croatie, Géorgie, etc..).

Appellation :           Vin de France
Région :                  Alsace. Vieilles vignes en coteaux. Terroir du Bildstoecklé.
Sol :                     Calcaire oolithique (concrétion géologique en petites structures souvent due au passage sur une eau chaude).
Cépages :               35 % de Pinot Gris et 65 % de Gewurztraminer (ce pourcentage peut varier selon les années).
                                Celui-ci est issu de 50 % de Si Rose 2016 macéré 8 mois et 50 % de 2017 macéré 8 jours.
Elevage :                Naturel sur lies en foudre de chêne plusieurs mois. Pas de filtration. Bouchage verre.
Mis en bouteille :   Printemps : 2018.
Production :           Environ 8000 bouteilles / an.
Degré :                   14°.

 

Sa dégustation, les commentaires :

La robe est d’un orangé qui tire vers le brun.
Le nez puissant offre de la pâte de coing, de l’orange confite, des épices et de la gentiane. C’est vraiment intéressant et riche en diversité !
Une fois encore c’est la bouche qui me fait déchanter : sans ressort, presque molle, avec une aromatique nettement moins agréable en rétro-olfaction, sur des notes de bouillon, une certaine mâche et une finale sur l’amertume, le tout évoquant une bière…
Difficile de noter un tel vin : bof mais,

Bien ++ pour le nez 

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022) 

Repartons avec bonheur nous aérer en Pays basque et allons goûter la production en rouge de la gamme Dena Dela du :

 

 

4 - Domaine Egiategia 



👉 Se reporter à la description du vin N° 1.

 

La cuvée : Domaine Egiategia Dena Dela Rouge (immersion Juin-Septembre 2021)                              13,00 €


Présentation
Partiellement vinifié sous la mer, cette cuvée est addictive ! Elle présente un profil aromatique original et ciselé entre les fruits rouges et les épices, révélé par les conditions sous-marines de sa vinification à 15 m de profondeur dans la baie de Saint-Jean-de-Luz. Un procédé de fermentation unique et breveté.

Le millésime
Il n'y a pas de notion de millésime, mais de date d'immersion. Chaque cuve immergée évolue différemment. Suivant les conditions océanique (houle, température de l'eau, courant sous-marin), les lies vont libérer des profils aromatiques légèrement différents. L’exigence se porte sur la qualité du cépage, la méthode culturale, la maturité, l'acidité et bien entendu le potentiel aromatique en vue de l'immersion.

Situation : 
Le vin de base est élaboré à partir de vieilles vignes de grenache à 800 m d'altitude situées en Navarre (Pays basque Sud).
Terroir :                 Sols argilo-limoneux.
Cépage :               Grenache noir 100%
A la vigne :    Ces vignes en gobelets à bas rendements produisent des raisins incroyables sélectionnés et vinifiés spécifiquement une première fois dans la perspective de l'immersion. Un travail minimaliste à la vigne et une récolte précoce sur des critères de maturité à la recherche de l'équilibre parfait.
Vinification :        Une première fermentation à froid (17°C) en cuves béton avec des levures indigènes. Une fois cette étape réalisée, une partie de ce vin connaît une seconde fermentation (tirage ou prise de mousse) en cuves et sous l'eau à 15 m de profondeur pendant environ 2 à 3 mois selon les saisons. Le reste est élevé a terre sur lies fines. Une fois les cuves immergées sorties de l'eau, la composition initiale est réassemblée.
Teneur alcool :     13 % vol.
Annotations :       Ce produit ne contient aucun OGM. Contient des sulfites. Ne contient ni œuf ni produits à base d'œuf. Ne contient ni lait ni produits à base de lait.

Vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=CPYDXgTgsXE

 

Sa dégustation, les commentaires :

La robe est intensément sombre et très jeune, les reflets violets gagnant sur le cœur du disque.
Très expressif, le nez exhale une aromatique solaire avec de la réglisse, de la mûre et de la cerise, mais aussi une touche poivrée rafraichissante et une légère réduction sur le cuir.
La bouche de de mi-corps n’est pas trop capiteuse, ce que le degré d’alcool et le nez auraient pu laisser craindre. Elle présente un fruité acidulé de bon aloi, l’acidité montant crescendo jusqu’à la finale où elle est un peu trop haut perchée.


Bien + (+) 

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)

Profitons de notre séjour au domaine Egiategia pour déguster une autre de ses réalisations.   


 5 – Domaine Egiategia 



Le Domaine :

👉 Se reporter à la description du vin N° 1.

 

 

La cuvée : Domaine Egiategia Artha Rouge (immersion Mars - Juin 2021)                       40,00 €


Présentation : Cette cuvée, 100% vinifiée sous la mer, se distingue par un profil aromatique unique et un perlant très fin et provoque des émotions qui dépassent la simple dégustation. Ces arômes sont révélés grâce à des conditions de vinification sous-marines singulières et brevetées, au moyen d'une seconde fermentation alcoolique réalisée à 15m de profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz.

Situation :   Vin élaboré à partir de vieilles vignes de Grenache à 800m d’altitude.

              Ces vignes en gobelets à bas rendements produisent des raisins incroyables sélectionnés et vinifiés spécifiquement une première fois dans la perspective de l’immersion. Un travail minimaliste à la vigne et une récolte précoce sur des critères de maturité à la recherche de l’équilibre parfait.

Terroirs :     Sols argilo-limoneux.

Cépage :     Grenache : 100%

 

Vinification :  Une première fermentation à froid (17°c) en cuves béton avec des levures indigènes. Un protocole de fermentation proche de celui appliqué aux Syrah des grands Côtes du Rhône septentrionaux avec une séparation précoce avant la fin de la fermentation alcoolique du chapeau de marc et du jus. Une fois cette première fermentation réalisée, une partie de ce vin connaît une seconde fermentation (tirage ou prise de mousse) en cuves et sous l'eau à 15m de profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz pendant environ 2 à 3 mois selon les saisons. Cette deuxième fermentation va générer du CO2 qui outre une certaine effervescence va développer des arômes secondaires et les 3 mois suivants seront tournés vers les phénomènes d’agitation et de pression à une température quasi constante. Dès la sortie des cuves hors de l’eau, chaque vin est goutté. Avec la pression (2 à 2.5 bars, marée B / H) et l’agitation du milieu marin, on assiste à une transformation et une révélation de nouvelles bases aromatiques.

                    Les cuves goutées qui seront les plus représentatives seront directement mises en bouteilles pour donner l’Artha

Degré d’alcool : 14 % vol

Sa dégustation, les commentaires : 

Ce n’est pas la robe qui distingue cette cuvée de la précédente : très sombre et très jeune.
Le nez parait un peu moins intense mais sur un fruité plus pur, avec le même triptyque dans le désordre (cerise, mûre, réglisse) et, surtout, pas de trace de réduction.
Une infime touche de perlant en attaque ne gêne pas, d’autant que la suite est très intéressante : un bel équilibre avec plus de concentration et de volume, acidité présente mais mieux intégrée, tanins plus ronds et soyeux.

Très Bien et contre toute attente pour moi le meilleur vin de la dégustation !

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)

Notre seconde découverte dans cette ’’Bodegas’’ de Lanzarote. :

 

 

6 – Bodegas El Grifo 

 

 

Le Domaine :

👉 Se reporter à la description du vin N° 3.

 

Le cépage ‘’Listán negro’’ :
Listán Negro (à ne pas confondre avec Listán Prieto[) est un cépage rouge espagnol qui est largement planté dans les îles Canaries, en particulier sur l’île de Tenerife où il est une variété autorisée dans les vins Denominaciones de Origen (DO) de Tacoronte-Acentejo, Valle de la Orotava, Ycoden-Daute-Isora et Valle de Güímar . Il est également autorisé dans les régions viticoles espagnoles d’El Hierro, Gran Canaria, La Gomera, La Palma, Lanzarote.

Plus de 5 000 hectares (12 000 acres) du cépage Listán Negro sont plantés à travers les îles Canaries. [3]

Grappes de Listan Negro
En 2007, la prise d’empreintes génétiques effectuée par le Centro Nacional de Biotecnología à Madrid, en Espagne, a découvert que le raisin Mission qui a été largement planté dans les premiers vignobles du Nouveau Monde en Amérique était une correspondance génétique avec Listán Prieto. Malgré l’appariement génétique, il y a suffisamment de variations clonales qui se sont produites au cours des siècles de séparation géographique pour que le raisin Mission des Amériques et le raisin Listán Prieto des îles Canaries soient classés par le Catalogue international des variétés Vitis comme deux cépages distincts. Une partie de la variation est probablement due au fait que certaines des premières plantations par les missionnaires espagnols provenaient de pépins de raisin qui sont le résultat de la pollinisation et de la propagation sexuelle et sont donc plus susceptibles d’avoir de légères différences par rapport à la vigne mère que la multiplication par boutures.

Histoire :
Les îles Canaries sont situées au large des côtes africaines et étaient un point d’escale important pour les navires voyageant de l’Espagne vers le Nouveau Monde.

On pense que Listán Negro et Listán Prieto ont été largement plantés dans la région de Castille au cours du 16ème siècle. Les colons des îles Canaries ont apporté les vignes avec eux et finalement Listán Prieto a fait son chemin vers les colonies espagnoles au Mexique et au Pérou.  À partir de là, le raisin s’est répandu dans toute l’Amérique du Nord et du Sud où il a développé des variations clonales qui sont devenues des cépages qui sont maintenant connus sous le nom de Mission en Californie et au Mexique, País au Chili et Criolla Chica en Argentine.

Styles de vin et vinification :
De nombreux vignerons des îles Canaries privilégient l’utilisation de la macération carbonique pour produire des vins doux, fruités, moyennement corsés et très aromatiques. Ces dernières années, les producteurs ont expérimenté le vieillissement du chêne. Il est généralement considéré comme un vin de cépage dans Tacoronte-Acentejo, mais dans d’autres DO, il est souvent mélangé - généralement avec Negramoll (Tinta Negra Mole), Tintilla et Malvasia Rosada. Certains producteurs de Tenerife font également un vin doux de Listán Negro avec des raisins qui ont été séchés au soleil.

Viticulture :
Sur l’île de Lanzarote, les vignes Listán Negro sont plantées dans des fosses creuses entourées de murs de pierre.
Sur l’île de Lanzarote, Listán Negro est planté dans des fosses creusées dans les sols volcaniques qui sont abrités des forts vents de l’Atlantique par des murs de pierre qui sont construits autour des vignes en demi-cercle. Les vignes sont tressées ensemble dans une formation appelée le « cordón trenzado ».
Synonymes :
Divers synonymes ont été utilisés pour décrire Listán Negro et ses vins, notamment Almuñeco, Listán Negra, Palomino Negro, Printanier Rouge, Negra Común et Negromuelle. 

La cuvée : Bodegas El Grifo Ariana Tinto  2019                                                                                               19,80 €



Appellation :
           Dénomination Origine Lanzarote
Cépages :                Listan Négro 60 à70 % , Syrah 30 à 40 %.
Terroir :                    Volcanique majeur. (Listant Negro ; cépage largement planté aux Canaries
Climat :                    Caractère atlantique, frais, vivant et original pour le Listan Negro, la syrah apporte la structure né cessaire au passage en barriques.

Vinification :             Les deux cépages sont élaborés séparément, le coupage des deux est fait avant la fermentation malolactique qui a lieu dans des fûts de chêne Français (500 l).

Elevage :                  Vieillissement 3 à 6 mois selon les besoins de chaque millésime et la recherche d’équilibre entre le fruit et le bois. La production se termine après une période de vieillissement en bouteille qui lui donnera rondeur et onctuosité.
Degré :                      13.5°.
Sucres résiduels :    < 2 g/ l.

 

Sa dégustation, les commentaires : 

La robe est assez sombre et jeune.
Le nez est doté d’une belle intensité. Le premier nez très fumé s’oriente vers de la framboise et du kirch mais en gardant une note de suie.
L’attaque est charnue et fruitée puis la bouche adopte un profil plus gouleyant et vif. Une certaine amertume rend l’aromatique plus rustique qu’au nez et la persistance est moyenne.

Bien ++

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022) 

Un grand bond dans l’ouest de la France, en Pays Nantais à la rencontre de Fred Niger un adepte de la vinification en amphores au :

 

 

  7– Domaine de l’Ecu

 

 

Le Domaine :

Concept :

Fred Niger a pris la suite en 2010 de Guy Bossard, vigneron de référence dans le vignoble Nantais.

Le domaine de l’Ecu est ainsi certifié en bio depuis 1972 et s’est engagé dans la vie de la biodynamie dès 1992 (la certification Demeter a été obtenue en 1996). Très rapidement les vins du domaine et notamment les fameuses cuvées « Orthogneiss » et « Granite » ont acquis une réputation d’excellence, y compris en dehors du territoire national.

Guy Bossard a trouvé un successeur de choix en la personne de Fred Niger, tout autant convaincu que lui des bienfaits de la biodynamie. Fred a poursuivi le travail en ce sens en privilégiant un principe simple : un grand vin se conçoit avant tout à la vigne. Le travail des sols, la maîtrise des rendements, les vendanges manuelles et d’une manière plus générale le respect du biotope font partie des fondamentaux au Domaine de l’Ecu, également certifié Biodyvin depuis 2014.

Comme le dit Fred, ‘’la culture biodynamique est avant tout un travail de soin de la terre avec pour but principal d’assurer un équilibre du biotope, de créer les conditions favorables d’une vie harmonieuse entre terre, plante et environnement. ‘’

Ces soins apportés au biotope renforcent la qualité intrinsèque du terroir via le développement des micro-organismes et des bactéries, conduisent à un meilleur enracinement de la vigne et favorisent un meilleur développement du système foliaire ainsi qu’une bonne fructification.

 

Vinification, élevage :

Le domaine de l’Ecu s’étend à ce jour sur 23 hectares plantés de Cabernet Franc, Chardonnay, Folle blanche et Melon de bourgogne fait l’objet de soins attentionnés au même titre qu’un organisme vivant.

Le sol n’est pas considéré comme un simple support mais plutôt comme un milieu de vie, une source d’énergie pour la plante au même titre que son environnement aérien.

Les pratiques au chai sont guidées par le même souhait de renoncer à tout artifice technologique et de préserver sur chaque parcelle l’équilibre naturel, la typicité du terroir et l’effet millésime.

 

Fred a ainsi fait le choix de la vinification en amphores, une tradition viticole remontant à l’antiquité et que seuls pratiquaient encore il y a quelques décennies des vignerons de Sicile, de Georgie, d’Espagne et d’Italie. Aujourd’hui le chai du Domaine de l’Ecu compte plus d’une centaine d’amphores, de contenances variables, de 160 à 1450 litres. Ce mode de vinification réclame beaucoup d’attention, de travail et de manipulations délicates mais procure en contrepartie des avantages : la neutralité de la terre cuite respecte la pureté du fruit et l’expression du terroir, la régulation thermique et la circulation naturelle des lies favorisent à la complexité des vins… entre autres !

Dans la même continuité philosophique « non interventionniste » et dans la recherche de l’expression la plus naturelle du terroir, les cuvées sont élaborées sans aucun intrant et lorsque c’est possible sans soufre ajouté. 


Les Cuvées :
Faust, Taurus, Mephisto, Ange, Carpediem, Marguerite, Janus, Lux, Domini, Muse, Matris, Celeste, Vitae, Classic, Orthogneiss, Granite, Rednoz.
Les cuvées ‘’Temps des copains’’ : (le vigneron et quelques-uns de ses collègues à travers la France et même l’Europe, ont créé ce concept qui leur permet après accord sur un cépage, une parcelle et sur la vinification, de produire un vin de leur région en Amphore au domaine de l’Ecu. Les différents vignerons commencent la vinification chez eux et le domaine de l’Ecu récupère les jus en cours de fermentation pour les placer dans les amphores),
Pax, Fratis, Astra, Sanctus, Gloria, Nobis, Trinity, Rostro, Aeterno, Germinus, Mémoria, Nexus, Rex, Biére Agnus Dei.
 
La cuvée : Domaine de l’Ecu ‘’Nexus’’ Vendanges 2017                                                                         27,00 €

 

Appellation :                     Vin de France
Cépage :                            100% Pinot Noir
Provenance des raisins : Domaine Philippe Gilbert – Menetou-Salon
Surface :                            1 hectare.
Parcelle :                           “Le Clos des Treilles
Terroir :                             Vallée de la Loire. Orientation Sud/Sud-est. Terroir de kimméridgien.
Production :                      40hl/ha, labours et griffages des sols, travaux en vert.
Taille :                                Guyot pouslard.
Vinification :                      Agriculture Biologique.
                                           Biodynamie, certifié Biodyvin et Demeter.
                                           Récolte 100 % manuelle.
                                           Réception des vendanges par gravité. 25% grappes.
                                           Macération pelliculaire : 21 jours.
                                           Pressurage pneumatique.
                                           Fermentation 100 % en levures indigènes.
Elevage :                           Elevage et mise en bouteille sans apport de So2.
                                           Elevage en Amphores de 400 litres, pendant 9 mois.
                                           Pas de collage, pas de filtration.
                                           Sans Soufre ajouté.
                                           SO2 total: <15 mg/L
                                           SO2 libre: <10 mg/L
Production:                       3710 bouteilles.

 

Sa dégustation, les commentaires :

La robe arbore une teinte très claire et tuilée.
Le nez très intense développe un fruité pointu, effet accentué par de l’acidité volatile, sur des petits fruits rouges de groseille et de cerise de Montmorency.
En bouche, c’est l’énorme acidité, presque stridente qui frappe d’entrée. On peut apprécier, derrière, la même aromatique avenante qu’au nez, avec une finale plus apaisée et salivante.

Bien +

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)


Reprenons notre route et plongeant plus au sud en direction des Cévennes à la découverte d’un cépage pour le moins méconnu chez nous en terre berrichonne qui, au 19ème siècle, était le cépage roi dans les Cévennes, cultivé sur les terroirs légers et gréseux de la bordure cévenole du Bas-Vivarais : le chatus.

Rendons-nous vers cette cave coopérative qui s’est chargée de sa renaissance et de sa reconnaissance. 



 8 – Cave La Cévenole (Cave de Rosières) 



L’histoire :

En 1939, une cinquantaine de vignerons à l’époque indépendant, se regroupent pour créer la cave coopérative et ainsi mutualiser leur travail et optimiser leur outil de production.

Dès les vendanges 1939, la cave est prête à accueillir les premiers raisins…fin août la guerre éclate, les hommes mobilisés quittent les terres, ce ne sera qu’en 1940 que la cave connaîtra ses premières vinifications, sous la présidence de Louis Eschalier porteur du projet.

En 1986, la cave de Rosières fusionne avec celle de Vernon-Sanilhac, à cette occasion elle est rebaptisée « La Cévenole ».

En 2012, une seconde fusion avec les caves de Payzac et de Largentière, rassemble les hommes, leurs terroirs et leurs connaissances afin de pérenniser la coopération.

Enfin en 2016, la cave des Vans rejoint la désormais grande famille de la Cévenole.

Cependant, chaque chai conserve sa particularité de production en lien avec son terroir ; le Gamay pour Payzac, Merlot et Syrah aux Vans, vinification presque exclusivement des blancs à Largentière, et enfin Viognier et Chatus sur le site de Rosières.

Depuis sa création, la cave fût agrandie à 2 reprises, en 1960 et en 1996 le caveau quant à lui fût créé en 1979 puis agrandi en 1989. De nombreux hommes se sont succédés à la présidence de la coopérative, apportant chacun leur tour, idées nouvelles et dynamisme pour faire perdurer cet outil de travail collectif indispensable au maintien de la viticulture dans nos Cévennes ardéchoises.

 

Le terroir :

Les Grès Cévenols : sols très anciens, issue de l’érosion des roches de l’époque géologique du trias (ère primaire) caractérisé par des terres de grès rouge, blanc et de schistes. Les terres de Grès sont des argiles secondaires ou sédimentaires. Limite acide, très filtrante et pauvre en matière organique. Ces spécificités apportent à nos vins des notes minérales et un caractère fruité très prononcé. Les Cépages qui y sont cultivés sont principalement le Gamay, le Chatus cépage ancestral typique de notre vignoble et le Viognier. Ce sont des cépages avec des petits rendements.

Les sols argilo-calcaires : terroir originaire de l’époque géologique de l’ère tertiaire. Terre rouge à dominante argileuse importante ; terre profonde et riche, caillouteuse permettant une bonne aération du sol. Idéal pour les vins rouges légers et les vins rosés.

 

Le climat :

Le climat méditerranéen caractérisé par des étés chauds et secs, des hivers doux et humides est propice à la culture d’autres cépages comme : la syrah, le cabernet-sauvignon, le grenache, le merlot, le caladoc ou encore le sauvignon blanc.

 

Le cépage ‘’Chatus’’ :

Son nom vient vraisemblablement de l’époque Romaine, il est cité dans des ouvrages du 16ème siècle. Au 19ème siècle, c’est le principal cépage du bas Vivarais d’Aubenas à Bessèges. On pouvait le retrouver un peu dans les Alpes, le Dauphiné et le nord de l’Italie.

Grappes cépage Chatus

Un cépage peu sensible aux maladies (mildiou et oïdium), tardif (fin Septembre début Octobre), bien adapté aux sols acides mais assez exigeant dans la taille et l’entretien de la vigne. Malgré tout en 1880 le phylloxéra lui fut quasi fatal, il disparut remplacé par l’aramon. 


Seuls quelques vignerons réussirent à garder et a réimplanter un minimum de pieds, parmi eux, les Allamel dont le petit fils est aujourd'hui gérant de la cave « La Cévenole ». A ce jour, un programme de sauvegarde et de réimplantation est toujours en cours.

La première cuvée date de 1997 pour cette cave. Le Chatus est en train de devenir un des emblèmes de l’Ardèche, à suivre son évolution de la surface plantée : 1958 : 60 ha, 2000 : 23 ha, 2008 : 57 ha, 2011 : 63 ha.


Ses autres noms : charos, chatelus, corbel, negro en Italie.

Ce cépage, aux dires des vignerons, demande 3 à 4 fois plus de travail que les autres, taille courte ou longue, en arcure (l’opération consiste à courber le sarment pour ralentir la circulation de la sève afin de favoriser le développement des bourgeons à la base (harmonie de végétation).


Il est principalement implanté dans les Cévennes Ardéchoises (sud-ouest ) sur des terrasses de grès parfaite[1]ment adaptées à un cépage de nature très tannique .

Aujourd’hui, on dénombre une soixantaine d’hectares dans le Piémont Cévenol des Vans, au Nord-Est de Largentière (dont 2 plantés en 1888). 

Les vignes sont situées sur les « faisses » (autre fierté locale), terrasses de grès retenues par des murets typique de la viticulture cévenole.

 

La cuvée : Cave de Rosières - Chatus 1883                                                                                                           16,90 €

Appellation :                 IGP Ardèche
Cépages :                    100% Chatus.
Age des vignes :           Plus de 130 ans.
Sols :                            Grès, terroirs assez pauvres mais bonne adaptation.
Vendanges :                 Manuelles tardives. Grosses grappes à petites baies.
Elevage :                      24 mois en fût de chêne neuf français.
Production :                  Issue de la plus ancienne parcelle de Chatus plantée en 1883 (d’où sa désignation), limitée (4000 bouteilles).
Rendements limités :   50 hl /ha

 

Sa dégustation, les commentaires : 

La robe se révèle assez sombre mais sans grande densité, et jeune avec des atours violine.
Bien ouvert et expressif, le nez est marqué par son riche élevage, avec certes des fruits noirs, notamment du pruneau, mais surtout de la vanille et du boisé.
La bouche est ample, confortable et rondouillarde, mais aguicheuse avec son empreinte boisée qui masque tout et son acidité au minimum syndical. Elle doit sa belle persistance plus à sa concentration qu’à son acidité.
C’est un vin très « nouveau monde », et bien malin qui peut dire quelles sont les caractéristiques du Chatus qui se cachent derrière cet élevage luxueux.

Très Bien + (si on apprécie les vins boisés, bof sinon…) 

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022) 


Après ce très long périple qui nous a vu avaler quelques milliers de kilomètres nous terminerons notre cheminement en Languedoc pour rencontrer l'un des rares vignerons de cette appellation de Saint-Chinian au sens noble du terme ! Un homme très à l'écoute de son environnement et très soucieux de son intégrité qui, après avoir vinifié dans plusieurs régions du monde (Australie, Nouvelle Zélande, Etats-Unis, Hongrie etc.), a posé ses bagages à Cebazan en 1996 pour s'attaquer avec beaucoup de courage et de persévérance à la mise en cohérence d'un vignoble magnifique et pentu.

Frappons à la porte du :

 

 

9 – Domaine Terres Falmet

 


Le Domaine :
En 1996, le vigneron Yves Falmet, d'origine champenoise, a eu le coup de cœur pour ces terres exposées nord-ouest argilo-calcaire dans les communes de Creissan et Cébazan dont personne ne voulait. Il faut dire que la pente et l'âge des vignes pouvaient en refroidir quelques-uns. Ici il ne faut pas vouloir faire de hauts rendements mais les vieux ceps taillés en gobelet sont magnifiques, leurs racines sont profondes et amènent ce petit "plus" dans les vins.

Yves Falmet s'efforce de maintenir une biodiversité pour ne pas fatiguer le sol par la monoculture de la vigne. Des haies de végétation ont été plantées pour isoler son vignoble des alentours. Il s'est créé son "clos", classé en réserve naturelle. Les vignes sont conduites selon un modèle d'écologie rationnelle et durable, zéro pesticide.

Les 20 hectares en collines sont classés en AOC Saint-Chinian. Yves Falmet produit plusieurs cuvées en monocépage pour mettre en avant les spécificités de chacun de ceux-ci : Cinsault, Carignan, Mourvèdre, Aramon, Grenache, Syrah, Viognier.

Les raisins sont cueillis mûrs, à la main, puis vinifiés d’une manière naturelle (labellisé HVE) sans intrant chimique. Tout est fait de manière artisanale et à contre-courant des vins technologiques modernes. L'élevage se poursuit en cuve.

Ses cuvées :
- Réserve (Assemblage de Syrah, Grenache, Carignan , Mourvèdre ) – AOC Saint-Chinian
- Carignan -Vin de France
- Mourvèdre -Vin de France
- Aramon - Vin de France
- Ivresse des Cimes (Assemblage de Mourvèdre, Syrah, Grenache) - AOC Saint-Chinian     
- A Contre Courant 2008 (Assemblage de Grenache Carignan élevé sous voile pendant 3 ou 4 ans en barrique sans ouillage) – AOC Saint-Chinia           
- Sybilline (Rosé de Mourvèdre et Syrah) – AOC Saint-Chinian
- L’Ecume des jours (Blanc de Viognier).
 

La cuvée : Domaine Terres Falmet « A Contre Courant » 2008                                                                    29,00 €


La cuvée « A Contre Courant » (AOC Saint-Chinian) est élaborée avec les raisins provenant des parcelles de Carignan et de Grenache (50/50 environ) les plus vieilles du vignoble.

Mais ce qui fait de ce vin une cuvée d’exception, c’est son élevage « sous voile » pendant 4 ans.
« Les vins de voile se caractérisent par le développement spontané de levures formant un voile à la surface du vin au contact de l'air ambiant (durant sa phase de vieillissement et d’oxydation en tonneau).
Ce voile (biofilm aérobie) va protéger le vin. Mais pour arriver à ce phénomène, il faut un vin riche en alcool (13 ° minimum) et une surveillance particulière.
Cette pratique, qui est inhabituelle pour le vin du fait des risques de piqûre acétique lors de la conservation dans des contenants non ouillés, lui confère des caractéristiques analytiques organoleptiques spécifiques (arôme de figue, tabac, cerise confite, et une très grande longueur en bouche).
Parmi les très rares vins élevés de cette manière on connait notamment les vins jaunes du Jura, mais aucun vin rouge.
En effet, en pratiquant cet élevage sur un vin rouge, je vais à l’encontre de l’œnologie moderne standardisée, d’où le nom de cette cuvée, « A Contre Courant » des normes établies et du ‘’gustativement correct’’ ».

Côté vigne :
Les parcelles de Grenache et de Carignan (50/50) dont sont issus les raisins qui entrent dans cette cuvée « A Contre Courant » sont situées parmi les autres du vignoble, classées en Appellation Saint-Chinian.
Les raisins ont été vendangés très mûr, à la main, de mi-septembre à fin septembre.

Côté cave :
A leur arrivée à la cave, les raisins sont immédiatement éraflés, puis légèrement foulés et versés en cuve.
Fermentation. Macération à chaud (environ 25 °c) pendant 4 semaines, avec deux remontages quotidiens.
Décuvage fin octobre puis assemblage.
Elevage sans ouillage, sous voile, de 2008 à 2012, soit quasiment 4 ans, dans des barriques de chêne de 10 ans d’âge, sans adjonction de soufre.
Pas de collage, filtration très légère lors de la mise en bouteille.
Mise en bouteille le 26 juin 2012.
Production : environ 7200 bouteilles.
Ce vin n’a été produit, à ce jour, qu’une seule et unique fois.
Potentiel de garde : supérieur à 20 ans. 

Sa dégustation, les commentaires : 

La robe est sombre et montre des reflets bien tuilés sur le pourtour du disque qui dénotent son âge.
Le nez très intense exhale du chocolat, des fruits bien noirs et … une touche de noix (effet « méthode Coué » ?).
La fraicheur en bouche étonne et ravit, donnant au vin un profil rectiligne et long. La chair est pourtant bien séveuse, avec du fond, et dotée d’une aromatique associant fruits noirs et fruits secs, plus sur la noisette, qui lui apporte un côté plus sérieux.

Bien ++ / Très Bien 

(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022) 

Curieuses, curieux, vous voulez en savoir plus sur les domaines et éventuellement les contacter ?Voici leurs références.

Le Vin du Mois
Domaine La Soumade
André & Frédéric Romero
Route d'Orange
84110 Rasteau
Tel : 04 90 46 13 63
Mail : dom-lasoumade@hotmail.fr
Web ; www.domainelasoumade.fr
 
Mystère – Domaine Les Arpents du Soleil
Chemin des Vignes
Grisy
14170 Saint Pierre sur Dives
Tél : 02 31 40 71 82
Mail :
Web : www.arpents-du-soleil.com

1- 4 - 5 Domaine Egiategia
5 bis chemin des blocs
64500 Ciboure
Tel : 05 59 54 92 27
Mail : contact@egiategia.fr
Web : www.egiategia.fr 

2 – 6 Bodegas El Grifo
LZ-30, Km 11. San Bartolomé,
Apartado de correos Nº6
C.P. 35550
Espagne
Tél. : (+34) 928 524 951
Mail : alquitara@elgrifo. com

2 rue des Romains 
68770 Ammerschwihr
Tel : 03 89 78 23 20
Mail :  a-la-tienne@alsace-binner.com

7 – Domaine de L'Ecu
Clos de l'ECU
44430 Le Landreau
Tel : 02 40 06 40 91
Web : domaine-ecu.com

8 - Cave la Cévenole (Cave de Rosières)
Quartier le Grillou
07260 Rosières
Tél : 04 75 39 90 88
Mail : caveaulacevenole@orange.fr
Web : www.cavelacevenole.com

9 - Domaine Terres Falmet
10, Boulevard de la République
34370 Creissan
Tel: 06 20 90 60 84
Mail : contact@domaine-terres-falmet.fr ou terresfalmet@gmail.com
Web: www.domaine-terres-falmet.fr 

 

En conclusion, que de belles découvertes proposées et commentées par notre guide Laurent Vacher.
Une soirée, dans l’esprit de notre club, très appréciée, semble-t-il, par l’ensemble des participants.
Personnellement, je tiens également à remercier Jean-Loup pour la pertinence de ses commentaires que tout un chacun ne manquera pas de consulter.
Bonne lecture.

Elle vous permettra, j’espère, de vous remettre en mémoire cette belle rencontre.


Claude F. (le 07.05.2022)


Les clés pour comprendre l’élevage OXYDATIF


et Sotolon 


Pyramides des arômes du vin 


Cépages rouges principaux italiens


Vin Orange


Vin Amphores

3 commentaires:

  1. Jean-Loup Guerrin12 mai 2022 à 12:40

    Un grand bravo à Claude pour ce magnifique CR (comme d'habitude !) et surtout un immense merci à Laurent pour nous avoir préparé cette dégustation !
    Il y a eu, d'après mes commentaires, des hauts et des bas, avec plus de hauts dans la deuxième partie, mais le grand intérêt était de pouvoir déguster des vins vraiment très différents de ce que l'on a l'habitude de boire, de plus très différents entre eux.
    Bravo et merci !

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  2. Un grand merci pour ce compte rendu si complet et qui permet d éclaircir encore cette dégustation originale merci beaucoup également à Laurent !!

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  3. Avec ce thème Laurent n'as pas chercher la faciliter ,la variété des vins choisis à permis un grand nombre d'entre nous de faire des découvertes originales c'est aussi le but du Club.
    Merci à Laurent et Claude

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