mercredi 3 avril 2019

Abbaye Sainte-Marie de Valmagne - Présentation du 03.04.2019


3 avril 2019

Abbaye Sainte-Marie de Valmagne


L’Histoire :
L’Abbaye de Valmagne a été fondée en 1139 par les puissants seigneurs de Cabrières. Ils firent appel aux moines bénédictins du monastère d’Ardorel (diocèse d’Albi), cette fondation fût aussitôt confirmée par Raymond Trencavel, fils de Bernard Aton IV fondateur d’Ardorel.

En 1159, l’abbaye est rattachée à l’ordre de Cîteaux et devient fille de Bonnevaux (Dauphiné). À partir de cette date, on procédera à la construction de l’église et du cloître en style Roman selon le principe du plan cistercien.

Du XIIème au XIVème siècle, Sainte-Marie de Valmagne est l’une des abbayes les plus riches du Sud de la France.
C’est durant cette période fastueuse que l’on procède dès 1257 à la construction de la nouvelle église gothique, la première église romane étant devenue trop petite pour accueillir la communauté qui ne cessait de croître.
Après une période d’expansion et de richesse, l’Abbaye fut confrontée à la Guerre de Cent ans et aux Guerres de Religions.
Très endommagée, l’Abbaye n’eût pas trop des deux siècles suivants pour retrouver sa splendeur primitive.
En 1575, l’abbé commendataire de Valmagne, Vincent Concomblet de Saint Séverin, passe dans le camp des Réformés et revient avec une armée de paysans faire le siège de sa propre abbaye. Lors de cette attaque, les moines sont assassinés et les lieux saccagés. Valmagne restera déserte durant une quarantaine d’années et deviendra un repaire de brigands.

Il faudra attendre le début du XVIIème siècle pour que les moines reviennent et commencent à faire revivre le monastère. Cette remise en ordre va durer près d’un siècle
Les XVIIème et XVIIIème siècles sont plus cléments pour Valmagne grâce à l’arrivée d’un nouvel abbé commendataire, le Cardinal Pierre de Bonzi, qui transformera Valmagne en palais épiscopal et lui rendra sa splendeur passée.
À la veille de la Révolution Française l’Abbaye est fort endettée, il ne reste plus que cinq moines d’une communauté qui en avait compté plus de deux cent à son apogée. Ils s’enfuiront en Espagne en 1791 emportant avec eux les derniers biens de l’Abbaye. Le monastère est pillé par les paysans révolutionnaires et devient, suite à cela, Bien National.

L’Abbaye et son domaine sont vendus à Monsieur Granier-Joyeuse, un viticulteur de Villeveyrac qui transformera l’église-abbatiale en chai. À sa mort, Valmagne est à nouveau remise en vente et sera rachetée par le Comte de Turenne en 1838.
L'Abbaye

Depuis l’abbaye de Valmagne est transmise de génération en génération à la famille Gaudart D’Allaines, actuels descendants du Comte de Turenne.
Classée Monument Historique en 1947, elle est ouverte aux visites depuis 1975.

Son restaurant :
Le restaurant “Ferme Auberge” propose une cuisine authentique et gourmande privilégiant des viandes et fromages issus de producteurs locaux.
Les légumes et les plantes aromatiques proviennent du potager bio et du jardin médiéval.
Accompagnement des vins élégants et fruités de l’Abbaye.

Le Vignoble :
Son historique :
Le vignoble de l’Abbaye de Valmagne date de 1139.
Lorsque les moines cisterciens cherchaient un emplacement pour installer une nouvelle abbaye, ils se reposaient sur trois critères : accès à l’eau, calme absolu et grand terroir.
Leur connaissance de la terre avait fait ses preuves en Bourgogne : Chambolle-Musigny, Clos Vougeot, Romanée-Conti sont issus du travail et du talent des moines au 12ème siècle.
C’est donc avec patiente et connaissance que le lieu dit de la Tourtourière, entre fraîcheur de la mer et calme de la Garrigues, accueillerait l’abbaye de Valmagne et son vignoble mythique.
La culture de la vigne est l’une des principales activités des moines et ils choisissent avec précaution chaque parcelle en profitant de la diversité des terroirs qu’offre Valmagne. Au XVIe siècle, les 10 arpents (5 hectares) permettent la production d'un vin de qualité (rôle du frère Nonenque).
Le vin se développe et les nombreux hôtes de luxe qui sont de passage reconnaissent les vins de l’Abbaye comme les plus grands de la région.
La révolution voit les moines fuir et le nouvel acquéreur transforme l’église en chai de vinification en y installant ces fameux foudres en chênes de Russie pouvant loger jusqu’à 435 hectolitres.
Le domaine viticole de l’Abbaye représente une centaine d’hectares et le vin occupe toujours
occupe toujours une place prépondérante dans les activités du domaine.

Le présent :
Philippe d’Allaines et le bio au XX° siècle :
Le domaine a pris un tournant il y a plus de 30 ans avec Philippe d’Allaines.
Juriste de formation, il convertit le vignoble de l’abbaye à l’agriculture biologique en 1999 et replante un cépage ancien oublié, le morrastel (5 ha). Pionnier, il vinifie en bouteille depuis 1985 et développe la vente directe au caveau.
Aujourd’hui, le domaine compte 56 hectares de vignes sur 350 hectares au total, entre bois, garrigue et blé.

Deux terroirs s'affirment sur la propriété.
Le premier, devant l'abbaye, au sol argilo-calcaire donne des blancs principalement ; ce sont les classiques de l'appellation.
Le second, au nord, derrière l'abbaye, et séparé du précédent par une barrière rocheuse, s'étend sur 12 hectares riches en marnes et grès rouges (parcelle de « la Grand Combe ») : il donne des vins rouges de qualité (cuvée « de Turenne) ».

Philippe d’Allaines est aussi l’un des fondateurs de l’appellation Grés de Montpellier en 2003 et son premier président. Il leur consacre la plus belle parcelle du domaine, la plus en hauteur, sur des grès rouges, replantée de grenache au côté du mourvèdre.
Sa vision du domaine réunit toutes ses facettes, un monument historique classé en 1947, un domaine viticole et un domaine agricole. Pour retrouver ce lien avec la vie de l’abbaye à l’époque monastique, Laurence d’Allaines, son épouse, a créé un jardin médiéval de plantes aromatiques, simples médicinales, légumes anciens, et ouvert la ferme-auberge de l’abbaye et développe en plus d’originaux ateliers de dégustation, allant des plantes au vin.

Roland d’Allaines, la relève aux vignes :
Gérant depuis janvier 2018, Roland d’Allaines vient de s’installer comme jeune agriculteur, prenant le relais de son père, vigneron en retraite depuis l’automne.
Avec un double cursus agronomie puis commercial, il doit faire face à un problème drastique de baisse de rendements, 10 hectolitres/hectare sur la dernière vendange. Pour cela, il prévoit d’arracher et replanter, une démarche qui a déjà démarré. Il veut aussi, à terme, convertir le domaine à la biodynamie, et réfléchît à introduire des cochons noirs pour labourer les vignes.

Grâce à la diversité des terroirs présents aux alentours de l’Abbaye, nous produisons du vin de pays, du Languedoc et du Languedoc Grés de Montpellier à partir des cépages suivants :
- les rouges : syrah, grenache, mourvèdre et  morrastel,
-  les blancs : viognier, bouboulenc, marsanne et  roussanne.

La philosophie :
Fidèle au travail et à la connaissance des moines, le domaine de l’Abbaye de Valmagne tire sa légitimité d’il y a 900 ans.
Au début du 12 ème siècle, Robert de Molesme crée l’ordre cistercien.
Il estime que le précédent, l’ordre de Saint-Benoît, n’est plus respecté comme il se doit et que les moines doivent se concentrer sur deux activités : la prière et le travail.
Valmagne fait partie de ces vignobles cisterciens. En installant l’Abbaye à ce lieu précis les moines avaient décelé la grande qualité des sols, toujours plantés en vignes de nos jours.

Ce magnifique vignoble hérite des compétences des cisterciens.
Afin de le préserver au maximum, l’agriculture biologique y est pratiquée depuis plus de 20 ans. Le travail du sol est léger et les équilibres de la nature sont respectés. La présence de nombreux organismes vivants dans lessols est un gage de réussite et l’utilisation de produits chimiques est absolument interdite pour tout traitement.
Par conviction, le domaine s’inspire des pratiques de la bio-dynamie et la mise en place de ces méthodes culturales sont une évidence une évidence. 

Les vins :
Ceux-ci se déclinent en 4 catégories :
- Les vins jeunes, souples et rruités (conviviaux) : Cuvées ‘’Vitrail sur l’abbaye’’.
- Blanc : ‘’aromatique aux notes de pêches blanches et abricots avec une belle fraîcheur’’,
- Rosé : ‘’friand et gourmand, plein de fruits et accompagnent l’avant-repas’’,
- Rouge : ‘’de grande personnalité ou le morrastel s’y exprime à merveille, assemblé au carignan et au grenache, l’ensemble étant frais et plein de fruits rouges’’.

- Les vins de personnalité qui expriment le terroir : Cuvées ‘’Portalis’’.
(Portalis fait référence à Jean-Baptiste Portalis qui construisit la cave en 1920 en s’appuyant sur le principe de gravité).
 - Rouge : « un assemblage de syrah, mourvèdre et grenache proposant un nez de garrigues et fruits  rouges qui se retrouvent en bouche avec des tanins souples et une belle fraîcheur dans une belle harmonie ».
- Blanc : « assemblage de roussane et marsanne avec une touche de viognier. Le calcaire des hauts de coteaux apporte une   grande minéralité qui s’intègre dans une belle matière aux notes florales dans un équilibre parfait ».

- Les vins de finesse et de structure ; Cuvées ‘’Turenne’’
(Turenne fait référence au Comte de Turenne acquéreur de l’abbaye en 1838)
- Rouge : « le nez est net, il marie des arômes d’élevage à des parfums de fruits rouges et noirs gorgés de soleil ; viennent également des parfums de fruits à noyau légèrement macérés (prunelle et griotte).À l’aération on retrouve ces fragrances d’élevage (fève de cacao et café au lait) avec des notes grillées, torréfiées et fumées. Jolie attaque ample, pleine, charnue qui restitue ces parfums fruités et méditerranéens.
L’évolution est plus charpentée, la matière dense intègre des tanins présents et de qualité.
Il y a certes de la puissance et de la virilité à l’inverse il y a de la fraîcheur et un joli spectre aromatique. L’ensemble dispose encore de tous les ingrédients pour bien vieillir. inale sur les épices et sur les notes d’élevage ».
- Blanc : (Ce grand vin blanc est attribué au fils du comte de Turenne qui se prénommait Edmond).
   « La production est faible (environ 1500 bouteilles produites annuellement). La roussane issue de son terroir de garrigues s’expriment tout en finesse. Un léger passage en barrique amène complexité et élégance aux notes de fenouil et d’acacia ».
- Rosé : (tire son nom de la petite fille du Comte de Turenne).
    « Ce rosé est obtenu par saignée de nos cuves de syrah, mourvèdre et grenache. La grande fraîcheur se mêle aux arômes d’épices et de fruits rouges. La bouche et longue et précise. Vin d’exception vu son faible volume ».

- Les grands vins : Cuvée ‘’Cardinal de Bonzi’’
(Le Cardinal Pierre de Bonzi était le gouverneur des états du Languedoc sous Louis XIV.
Selon Saint Simon il était le véritable représentant du roi en Languedoc et il fit de Valmagne son lieu de résidence privilégiée).
-
Rouge : Lorsque le millésime est exceptionnel, fine sélection des meilleures parcelles pour  produire une grande cuvée.
« La robe est grenat d’une étonnante jeunesse, très profonde avec des nuances sur la cerise noire, une grande viscosité avec des larmes multiples.
Nez très expressif, racé et élégant on débute sur des parfums de fruits noirs très murs (mûre, cassis, et myrtille), de fruit à noyau griotte, de fruits macéré, vient ensuite un registre balsamique du plus bel effet (garrigue, thym, laurier, cade, bois de genévrier et olive noire) pour aller ensuite vers des notes d’élevage bien intégrées (fumées, toastées, grillées torréfiées et de moka).
Grand Vin alliant la puissance à l’onctuosité, à la plénitude et à une palette aromatique méditerranéenne et fruitée savoureuse. Vin riche avec une matière opulente et des tanins feutrés. Très longue finale sur les épices et sur des notes chocolatées vanillées et fumées très persistantes. »

Cuvée :  AOP Coteaux du Languedoc, Portalis Blanc  millésime: 2017

Encépagement :              marsanne 35 %, roussanne 65% et 5 % de viognier.
Terroir :                            sol argilo-calcaire profond,
Rendements :                 15 hl/ha
Vignes :                           âgées en moyenne de 22 ans
Méthodes culturales :      agriculture convertie biologique depuis 1999.

Commentaires de dégustation :
Robe : jaune pâle, limpide aux reflets dorés
Nez : complexe et élégant, nez discret de fleurs blanches et de fenouil.
Bouche : ample et harmonieux, les sols calcaires procurent minéralité et vivacité à ce vin blanc.
Service : frais à 10-12 C° en accompagnement de crevettes, poissons grillés et fromage de chèvre.

Contacts :
Abbaye de Valmagne
34560 Villeveyrac
Tel :  04 67 78 06 09

Sources, références :      


Claude F. le 03.04.2019

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