jeudi 24 octobre 2024

Dégustation : Découvertes du 14.10.2024

 

Analyse, recherche et .....découverte.
Découvertes ! 

Pérennisée dans notre planning annuel de dégustation cette séance laisse le choix à chacun de vouloir présenter des petites perles dénichées au cours de l’année écoulée ainsi que des coups de cœur et faire partager également des rencontres avec des viticulteurs au talent encore méconnu

Or, cette année 2024, 30ème anniversaire de notre club, les membres du bureau se sont réservés l’organisation de cette séance, donc avec six apporteurs et tout autant de visions différentes du contenu de cette séance, les thèmes variants entre découvertes, demi-prestige et choix très personnels sans oublier de donner un clin d’œil à cet anniversaire.
Au programme (là on s’était bien concerté sur la répartition) : une bulle, trois blancs, quatre rouges et un sucre.
Et au programme également (là c’est une initiative louable de notre Président Jean-Michel) de magnifiques charcuteries et des fromages merveilleux d’Auvergne (Saint-nectaire fermier de Murat le Quaire  tome de  vache au lait cru de Rochefort Montagne, saucisson de Salers, viande séchée de Salers et échine de porc fermière, puis petit pain artisanaux  d’épices de Haute-Loire).

Curieux, avides de sensations olfactives et gustatives méconnues vous étiez une quarantaine à vous glisser et à devoir se serrer autour des tables pour cette annuelle séance de dégustation ‘’Découvertes’’.

La préparation de la dégustation a suivi le rite habituel avec mise en température préalable des flacons selon leurs couleurs, débouchage, test (aucune bouteille défectueuse) et assemblage du contenu des flacons de chacun des crus afin d’assurer leur homogénéisation et d’éviter l’effet ‘’bouteille discordante’’ lors de la dégustation et, carafage.

Cette dégustation s’effectuera à l’aveugle par grandes familles (l’effervescent, les 3 blancs, les 4 rouges puis la ‘’douceur’’); à la fin de chacune d’elles les vins ainsi que ses caractéristiques (organoleptiques, provenance, élaboration, assemblage éventuel …) seront commentés post-appréciation par les différents apporteurs.

Par ailleurs, ne regrettez pas l’absence momentanée de l’habituelle bouteille ‘’Mystère’’, elle saura revenir lors de nos prochaines et habituelles dégustations.

Nous débutons par la mise en bouche : un effervescent.
 

 

Vin N° 1

 

 

Les appréciations de Jean-Loup. 

‘’La robe se révèle sous une couleur paille.
Bien expressif, le nez favorise les arômes citronnés, mais les fruits blancs ne sont pas loin, avec de la pomme, et des notes briochées viennent égayer le tout.
La bouche, dotée d’une bulle moyennement présente, est bien tendue, cette sensation étant renforcée par une aromatique caillouteuse plus froide qu’au nez. Le profil est donc vertical, s’achevant sur une finale de longueur très correcte et plus gourmande.

Bien ++ pour ce Champagne d’apéritif’’.

On apprend alors, après dévoilement de l’étiquette, que ce caractère fringant voire saillant, n’est pas dû à un dosage minimum (il doit être à 7 g / l, ce qui se ressent dans la finale) mais à l’absence de FML.

 Ce premier et appétant flacon provient du : 

 Domaine Robert-Allait  


Le Domaine :
Le domaine Robert Allait est une exploitation familiale enracinée dans le cœur de la région de Champagne, en France, plus précisément dans le petit village de Villers-sous-Châtillon, dans la Vallée de la Marne. Depuis plusieurs générations, la famille Allait se consacre à la culture de la vigne et à la production de champagnes de haute qualité. Le domaine s'étend sur environ 13 hectares de vignobles, cultivés principalement sur des coteaux bien exposés.

Sols :
Les sols du domaine sont majoritairement composés de craie, de marne et de calcaire, typiques de la région champenoise. Ces sols, associés à un climat tempéré avec des influences continentales, confèrent aux raisins une minéralité et une fraîcheur caractéristiques, indispensables à l'élaboration de champagnes fins et élégants.

Viticulture :
Le domaine Robert Allait pratique une viticulture raisonnée, visant à respecter l'environnement et à préserver la biodiversité. Les pratiques culturales incluent la lutte intégrée contre les parasites et les maladies, la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires et le maintien de la santé des sols par des méthodes naturelles. Cette approche permet d'obtenir des raisins de haute qualité, essentiels pour la production de champagnes d'exception.
 

La cuvée : Champagne Cuvée ‘’Sublimis’’


Appellation :                   Champagne.
Cuvée :                             ''Sublimis''. 
                                          Crus : Leuvrigny, Reuil et Venteuil.
Millésime :                      2019.
Cépages :                         Chardonnay (100%).
Vinification :                    En cuve thermorégulée, sans fermentation malolactique.
Elevage :                        Sur lies fines pendant plusieurs mois, ce qui lui confère de la complexité et de la richesse aromatique. La prise de mousse se fait par la méthode traditionnelle champenoise, suivie d'un vieillissement sur lattes 36 mois dans les caves du domaine, bien au-delà des exigences légales, pour développer des arômes secondaires et tertiaires.
Dosage :                           Brut (7 g/l).


Entamons maintenant notre trilogie de blancs.
Que nous réserve ce premier flacon ?
 

 

Vin N° 2

 

 

Le commentaire de Jean-Loup.

‘’L’or dense de la robe se teinte de reflets vieil or.
Le nez très intense et complexe évoque le chenin par ses arômes classiques de fruits jaunes, de fruits confits, de tisane et de miel. Il oriente aussi vers un élevage maitrisé par sa touche d’amande.
La bouche pleine et charnelle s’appuie sur une chair assez dense, une aromatique à la fois riche et patinée, et une acidité vertébrale. La finale bien élégante et d’une allonge assez lancinante est rehaussée par de très fins amers mais sait rester gourmande.

Très Bien ++’’

Ce friand chenin provient du : 

 Domaine Jacky Blot (La Taille aux loups) 


Historique :
Le domaine de la Taille aux Loups naît en 1988 quand M.Prud’homme, un bordelais, exploite en fermage 7 hectares de vignes appartenant à André Chapeau et Clément Germain. Le 1er millésime s’avère peu concluant, et le propriétaire délègue le travail de la vigne à Christophe Mesliand, âgé de 22 ans.
Deux années plus tard, le courtier en vins Jacky Blot décide de s’occuper de la vinification du millésime 1990 du domaine de la Taille aux Loups. Il s’éprend petit à petit du domaine et y consacre une attention toujours plus croissante.
Un changement de propriétaire et quelques difficultés.
En 1992, Jacky Blot devient le propriétaire du domaine de la Taille aux Loups. Le courtier a de grandes ambitions pour ses vins. Il est convaincu du potentiel des terroirs de la Loire et s’inspire de ses visites parmi les terroirs français pour élaborer son vin bio, qu’il souhaite élever pur et sans sucres résiduels.
Jacky Blot et Chrisophe Mesliand peinent pourtant à vendre leurs cuvées entre 1992 et 1995, tarifées 3 ou 4 fois supérieures à la moyenne des prix de l’ancienne appellation Montlouis (actuelle Montlouis-sur-Loire), en raison de méthodes agriculturales coûteuses. Le néo-vigneron subsiste grâce à son activité de courtier, et avoue que sa volonté de fabriquer des vins épurés est à contre-courant de la mouvance des années 1990 dans la Loire.
Il réussit néanmoins à se forger une clientèle de particuliers. En 1996, il achète 4 hectares supplémentaires et n’a de cesse d’agrandir le domaine de la Taille aux Loups, acquérant des terroirs peu productifs mais propices, selon lui, à l’élaboration de grands vins.

Les domaines :
A partir de 2002, il aura excellé aussi sur Vouvray ainsi qu'à Bourgueil avec une gamme large et diversifiée sur deux propriétés :
- Le Domaine de la Taille aux Loups sur la commune de Montlouis-sur-Loire s'étalant sur deux parties ; une vingtaine d'hectares sur Montlouis et cinq hectares à Vouvray sur la rive opposée de la Vienne. Des blancs, issus exclusivement du cépage Chenin. Pour d’obscures raisons administratives, son chai étant du mauvais côté de la Loire, les Vouvrays du domaine ne portent plus le nom de leur appellation. On ne peut que rester perplexe quand une appellation s’ampute de ses meilleurs vins en les obligeant à se déclasser en vin-de-France.
- Le Domaine de la Butte, la deuxième propriété produit exclusivement des rouges issus du cépage Cabernet Franc plantés sur les plus beaux coteaux de l'appellation Bourgueil.

Infatigable défenseur du cépage chenin, Jacky Blot a le désir d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement avec notamment le retour aux charrues, qui faisait sourire il y a 20 ans... Les vendanges exclusivement manuelles avec tris successifs sur table, sont réalisées, lorsque le raisin a atteint sa parfaite maturité. L'objectif étant de rentrer en cave un fruit pur et sain, qui ne nécessitera aucune intervention en cave. Le vin se fait avant tout dans la vigne !

A la vigne :
Le terroir est un calcaire de tuffeau, les vignes sont âgées de plus de 50 ans, encépagement est 100% chenin, la culture est biologique, les rendements sont limités à 30-35 hl/ha, pour une concentration naturelle de la matière dans les raisins. 
Les vendanges sont exclusivement manuelles, par passage successifs dans les parcelles et tris effectués sur table. Les raisins sont ensuite transportés en caisses plates jusqu'au chai pour le pressurage. Tout est mis en œuvre pour respecter chaque année la quintessence du terroir, dans le respect et la particularité du millésime. A partir de début septembre, le domaine effectue un prélèvement systématique une fois par semaine dans les différentes parcelles. Le Domaine a été parcellisé, afin d’obtenir sur chacune d’elle (une trentaine environ) une entité d’âge de plantation, de type de sol et d’orientation. Sur toutes les parcelles, il prélève une cinquantaine de grains de raisin dans toutes les expositions, de façon à permettre le plus de précision possible. Ces prélèvements permettent de visualiser l’état sanitaire de la récolte, l’évolution de la grosseur du grain, et de définir au mieux la maturité. Un historique de chaque parcelle a été établi depuis dix ans, ce qui permet une approche très précise afin de commencer les vendanges au meilleur endroit, au meilleur moment.

A la cave :
Dans la cave, les vinifications sont naturelles en barriques. Le travail engagé dans les vignes est naturellement prolongé dans la cave. Aucun levurage, ni aucune chaptalisation n'est effectuée. Elevage en barriques de chênes dont l'âge moyen est de 5 ans, le parc étant renouvelé de 10% tous les ans.
À Montlouis-sur-Loire, l’identité finement fumée et la force minérale vont crescendo dans ‘’Les-Hauts-de-Husseau’’ (ex-cuvée Rémus) et le ‘’Clos-Mosny’’, vigoureux, tonique, infusé d’une myriade de petits amers. ‘’Bretonnière’’, sur Vouvray présente une intensité aromatique et minérale. Le ‘’Clos-de-Venise’’ séduit par son attaque franche, le milieu de bouche diffuse de belles notes exotiques, une finale très persistante sur la goyave et la passion.

Son décès brutal le 15 mai 2023, à seulement 75 ans, aura marqué le monde ligérien. La succession du domaine et de son style sont assurés. Son fils Jean-Philippe qui l'accompagnait depuis déjà plus de 10 ans, assurera cette continuité avec, sans nul doute, de beaux jours devant lui...
 

La cuvée : Montlouis ‘’Les Hauts de Husseau’’ 2018


Appellation :                   AOC Montlouis-sur-Loire.
Cuvée :                             ‘’Les Hauts de Husseau’’. (Anciennement nommée « Remus Plus », sélection parcellaires de vieilles vignes de Chenin issues du terroir le plus frais de Montlouis-sur-Loire, ).
Millésime :                      2018.
Mode cultural :               Biologique.
Cépage :                           100% Chenin.
Terroir :                            Sols argilo-siliceux avec silex sur roche mère calcaire, coteaux pentus orientés Sud.
Âge des vignes :             Environ 80 ans.
Vendanges :                    Manuelles.
Rendements :                 De 25 à 35 hl/ha.
Vinification :                   Pressurage pneumatique doux, débourbage statique de 30 heures.
                                          Fermentation lente spontanée aux levures naturelles, pas de chaptalisation ni de malolactique.
Elevage :                       Durant 16 à 18 mois sur lies fines en pour parts égales en barriques neuves, de 1, 2 et 3 vins puis quelques mois en cuves ou barriques selon les millésimes.
Particularité :                  Raisins prélevés lors du second ramassage.

(Prix d’achat : 22,00 €).

Que nous réserve cette seconde bouteille de blanc?
 

 

Vin N° 3

 

 

L’appréciation de Jean-Loup.

‘’La robe se présente sous un or brillant.
Très généreux, le nez exhale une aromatique d’un classicisme d’école pour un chardonnay de Bourgogne : grillé, massepain, beurre, fond de fruits blancs et jaunes. D’habitude je pars sur du chenin à l’aveugle avec cette cuvée, mais pas là !
Le boisé est encore un peu sensible, sans dominer, mais il devrait s’intégrer dans quelques années car la matière mûre, serrée et goûteuse permettra de parfaire sa fusion avec les arômes fruités. L’acidité est dosée au minimum de ce qu’il faut pour empêcher la bouche de passer de rondelette à saturante, la longueur s’avérant tout à fait correcte.

Très Bien ‘’

Nombre de participants se sont arrêtés sur le cépage chardonnay. C’est bien de cela qu’il s’agit, en l’occurrence de la production du :

 Domaine Guillemot-Michel : Mâcon Quintaine 


Le Domaine :
Le Domaine Guillemot-Michel est un petit domaine familial situé à « Quintaine », entre les villages de Viré et Clessé, au cœur de l’appellation Viré-Clessé, l’un des trois crus du Mâconnais.
En 1982, après des études de viticulture et d’œnologie, Pierrette Michel et son mari Marc Guillemot retournent sur le domaine des parents de Pierrette. En 1985 ils embouteillent leur premier millésime sous le nom « Guillemot-Michel ».
Les vignes sont converties en bio dès leur retour, puis en Biodynamie à partir de 1991 (certification DEMETER 1992-2017, BIODYVIN depuis 2018). Depuis 2012, leur fille Sophie, désormais aidée de son mari Gautier, suit le même chemin en reprenant petit à petit la gestion du domaine.
Sophie, Gautier, Pierrette et Marc cultivent 6,5ha de vieilles vignes de Chardonnay (55-60 ans) situés autour du hameau de Quintaine.

Terroir :
Les 6,5 hectares de Chardonnay sont situés au sud de la Bourgogne, sur les coteaux de Quintaine, à mi-chemin entre Mâcon et Tournus. Comme la grande majorité de la Bourgogne viticole, nos vignes sont situées sur des sous-sols de calcaires jurassique (Bathonien à Oxfordien, -160 Ma). Cependant, le terroir de Quintaine, historiquement reconnu au sein des villages de Viré et Clessé, présente un caractère atypique. Le relief de Quintaine engendre une forte densité d’orages estivaux, accélérant la décarbonatation des calcaires en limons. Les conséquences sur la physiologie de la vigne et donc sur le style des vins sont de trois ordres :
- l’apport d’eau durant l’été participe à une meilleure acidité naturelle des vins,
- le faible taux de calcaire actif favorise l’implantation de la vigne et modifie la structure des vins,
- les limons accueillent un microbiote unique qui participe à la fermentation et donc à l’arôme de nos vins (vinifiés en levure indigène).

La vigne :
Les parcelles sont toutes exposées au soleil levant et bénéficient de l’influence climatique de la Saône qui tempère les excès, aussi bien hivernaux qu’estivaux. Les vignes les plus anciennes du domaine encore en production ont été plantées par le grand-père de Pierrette, au retour de la Première Guerre Mondiale. Les plus jeunes ont été plantées par Marc et Pierrette à la reprise du domaine, au début des années 80. Aujourd’hui, nous n’arrachons plus de vignes mais renouvelons les ceps mort chaque année pour un âge moyen d’environ 60-65 ans. Nous avons la chance de travailler sur des parcelles suffisamment grandes pour nous permettre de créer des barrières naturelles (haies, chemins, etc.) limitant les effets de bordure. Chacune de nos parcelles est ainsi un véritable petit microcosme."

Travail :
En Biodynamie vise tout d’abord à maintenir un sol vivant, par un entretien mécanique et non chimique, et par le refus de tout produit phytosanitaire de synthèse lors des traitements, au profit de substances minérales et de préparations à base de plantes. Ces préparations sont réalisées au domaine ou en groupe avec d’autres vignerons. Nous cultivons une partie des plantes utilisées (achillée, prêle, ortie, luzerne, valériane, consoude, thym, origan, sarriette…) ou effectuons des cueillettes de plantes sauvages.

En cave :
Nous limitons nos interventions au strict nécessaire, grâce à une qualité de vendange optimale. A maturité, les raisins sont cueillis à la main puis pressés en douceur.

La continuité :
Sophie Roussille : Fille de Pierrette et Marc, agronome et œnologue de formation, elle a repris la gestion du domaine en 2013 et régit tous les aspects techniques. Fourmillante d’idées, c’est à elle que nous devons la distillation au domaine, les bulles… ainsi que le jardin de simples et les différentes mixtures improbables qui en sont issues.
Gautier Roussille : Époux de Sophie, agronome et œnologue de formation, son caractère débonnaire lui permet de gérer les tâches administratives du domaine avec le flegme d’Asterix visitant « la maison qui rend fou », certains coups de fils lui donnant néanmoins assez d’allant pour taper sur des piquets ou faire des trous à la vigne pour le reste de la journée.
 

Appellation :                   Viré-Clessé Quintaine 2022.
Millésime :                      2022 nous offre ce que la Bourgogne sait faire de mieux : un millésime à la fois qualitatif et généreux !
Après trois belles années aux volumes (hélas) impactés par les aléas climatiques, ce millésime est le bienvenu : il va permettre de détendre le marché et de reconstituer les stocks. Si de petites disparités existent selon les cépages, la vigne a globalement très bien résisté à une météorologie assez extrême, sachant tirer profit de la moindre petite averse. 
Alors que les vins commencent leur élevage dans des caves remplies sur 2 à 3 hauteurs de tonneaux, vignerons et négociants sont heureux : 2022 saura séduire les palais des amateurs du monde entier ! 
L’année météo aura été une nouvelle fois intense, entre gel, canicule et sécheresse. Le débourrement, plus tardif que ces dernières années, a partiellement protégé le vignoble du gel d’avril. Ensuite, grâce à l’équilibre subtil qu’elle entretient avec le terroir de Bourgogne, la vigne a traversé sans dommage quatre épisodes caniculaires et un manque d'eau généralisé.
Cet équilibre se retrouve dans les moûts qui, de l’avis général, présentent des degrés maîtrisés. Les vins sont de belle facture, avec une jolie concentration et de parfaits équilibres.
Ce millésime étonne : malgré les conditions très chaudes de l’année, ses arômes de fruits frais et sa jolie vivacité lui ouvrent un bel avenir.
Cépages :                           100% Chardonnay.
Terroirs :                           Eboulis calcaires du coteau de la Quintaine, à Clessé. Sous-sols de calcaires jurassique (Bathonien à Oxfordien, -160 Ma).
Viticulture :                       Biodynamie.
Vendanges :                      Manuelles.
Vinification :                 Récoltés à la main et à pleine maturité, les raisins sont directement et doucement pressés. Les moûts décantent à froid une nuit pour séparer les jus clairs des bourbes. Les fermentations alcooliques et malolactiques s’effectuent naturellement en cuves béton grâce aux levures et bactéries indigènes.
Élevage :                           En cuves béton et maintien sur lies jusqu’à l’embouteillage, en début d’été suivant la récolte.

Après ce prometteur chardonnay, replongeons nous dans nos verres pour découvrir cette troisième proposition et terminer la trilogie ‘’blanche’’. 

 

Vin N° 4

 


Les appréciations de Jean-Loup :

‘’La robe est un copier-coller de la précédente, sur un or brillant
Le nez très généreux exhale un boisé prégnant, avec du grillé qui tend vers le pétard, derrière lequel on devine un fond amylique et d’abricot.
La bouche est encore plus dominée par le bois, avec une grosse amertume, typique de ces deux cépages du Rhône septentrional quand ils sont élevés trop richement. L’allonge de bonne facture est favorisée par cette amertume et une acidité certaine.

Assez Bien + mais d’autres, moins sensibles que moi à ce boisé dominant, l’ont mieux apprécié. Bien entendu c’est un infanticide, mais je ne suis pas du tout sûr que la matière sera suffisante pour absorber cet élevage qui s’avère être de 30 % en fûts neufs et de 70 % en fûts d’un vin’’.

 De grosses difficultés pour situer ce vin que certains ont volontiers placés en Rhône-Nord.

Bien , car il s’agit d’une production du : 

 Domaine des Remizières 


Le Domaine :
Le Domaine des Remizières est une exploitation familiale depuis plusieurs générations.
A son début, l'exploitation comptait 4 hectares de vignes, une partie de la vendange était livrée en cave coopérative.
A partir de 1973, la vinification se fait entièrement sur le domaine.
Depuis cette date, le domaine s'est beaucoup agrandi puisqu'il atteint actuellement 38 hectares.
A son début, c'est Alphonse qui gère la propriété. Puis Philippe, son fils, s'installe en 1977 et décide de commercialiser toute la production en bouteilles. Des travaux d'agrandissements et de modernisation se font alors petit à petit. En 2005, Emilie, son diplôme d'œnologie en poche, rejoint son père. En 2009, Christophe, le frère d'Emilie, rejoint le domaine après avoir obtenu son BTS viticulture/œnologie.

Le Domaine est assez morcelé et s'étend sur plusieurs communes permettant une production sur divers terroirs complémentaires : Mercurol, Crozes-Hermitage, Tain l’Hermitage, Larnage, La Roche de Glun ainsi que Saint Jean de Muzols et Vion pour le Saint Joseph.

L’élaboration :
La conduite du vignoble suit un programme respectueux de l'environnement.
A la vigne, tout au long de l'année, tout est mis en œuvre pour respecter le terroir, l'environnement et la biodiversité.et est reconnue par la certification HVE (Haute Valeur Environnementale).
Chaque parcelle a sa caractéristique à respecter pour avoir la plus belle expression du terroir.
Le domaine possède de nombreuses petites parcelles sur plusieurs communes ce qui donne l’avantage de pouvoir vinifier plusieurs terroirs, différents mais complémentaires. Cette diversité de terroirs est très appréciée lors des assemblages, ceci apporte beaucoup de complexité aux différentes cuvées.
 

 La cuvée : Crozes-Hermitage ‘’Christophe’’ 2023


Appellation :                   AOC Crozes-Hermitage.
Cuvée :                             ‘’Christophe’’.
Millésime :                      2023.
Cépages :                         85% Marsanne, 15% Roussanne.
Terroirs :                          Sol argilo-calcaire en coteaux, graveleux.
Mode cultural :              Raisonnée et  (Haute Valeur Environnementale).
Vendanges :                    Manuelles.
Vinification :                   Pressurage sous gaz inerte pour la préservation des arômes.
                                         Vinification en barriques :30% de barriques neuves, 70% de barriques d'un vin.
                                         Fermentation malolactique en barriques. Batonnage.
Elevage :                          10 mois en barriques.
Degré d'alcool :              14%.

Après cette éclectique diversité ‘’blanche’’, concentrons nous sur les quatre prochaines propositions.  Ainsi que précédemment annoncé, celles-ci nous proposent d’aller à la découverte de cépages ‘’rouges’’. 

 

Vin N° 6

 

 

Les commentaires de Jean-Loup sur ce premier flacon :

La robe est très sombre et très jeune, le violet gagnant du bord vers le centre du disque.
Puissant, le nez est bien marqué par la mûre et un peu de fumé, mais la réduction est assez tenace avec ses arômes d’écurie.
La bouche est dans la continuité, bâtie sur une grosse structure mais avec aussi des arômes végétaux. Très vite, l’amertume domine et je ne ressens plus qu’elle. J’ai bien tenté une deuxième gorgée mais impossible d’aller plus loin.
ED ou alors ce n’est vraiment pas ma came, car d’autres ont plus ou moins aimé, sans trouver de défaut important.

Ouaf !! Un premier nez et une première approche gustative déconcertante (le cépage de base étant resté une grande inconnue par l’ensemble des participants) qui ont néanmoins su se tempérer au fil de l’aération et pour ma part un vin relativement bienséant pour accompagner les quelques rondelles de saucisson auvergnat proposé pour l’accompagner. 

Réelle et surprenante découverte pour cette production confidentielle du : 

 Château La Peyre – Bordelais (Entre-deux-mers)  


Le Château :
La nouvelle génération fait bouger les lignes en Entre-Deux-Mers ! Fabien Lapeyre en fait partie. Le jeune homme reprend le domaine familial de Saint-Hilaire-du-Bois en 2012 avec des idées de bien précises pour présenter une facette différente des vins de ce coin de la rive droite.
Parmi la trentaine d’hectares dont il a hérité, il se concentre sur ses plus belles vignes. Depuis une myriade de cépages (sauvignon, sémillon, cabernet franc, merlot, petit verdot malbec…) et de contenants (cuves inox, barriques, amphores…), il crée des cuvées singulières, franches de goût et gourmandes.
Fabien est membre fondateur du collectif ‘’Bordeaux Pirate’’, une association de vignerons qui cherchent à renouveler l'identité du vin de Bordeaux, par exemple en remettant au goût du jour de vieux cépages oubliés.

Elaboration :
En conversion bio depuis 2019, Fabien a banni les pesticides chimiques de Château Lapeyre.
Dans les chais, il vinifie le plus naturellement possible. Il fait fermenter le moût avec les levures indigènes des raisins et n'accepte aucun intrant œnologique. A la mise en bouteille, il ajoute une très faible dose de sulfite pour protéger le vin.
Parmi sa production, nous trouvons une cuvée petite verdot, autre vieux cépage bordelais quasi oublié. Il introduit également d'autres cépages, comme le bouchalès, vieux cépage du Sud-Ouest quasiment disparu. De plus, il cultive des cépages non autorisés en appellation Bordeaux, comme le grenache, cépage de la Vallée du Rhône et du Languedoc. Le plus étonnant, c'est sa magnifique cuvée 100 % syrah, cépage emblématique de la Vallée du Rhône, mais interdit à Bordeaux. A découvrir !

Le vignoble :
Surface plantée :            30 hectares (Rouge : 23, Blanc : 7).
Mode de vendange :      Manuelle et mécanique.
Âge moyen des vignes : 40ans.
Cépages rouges :            Cabernet franc (10%), Cabernet-Sauvignon (20%), Carmenère (10%), Castets (5%), Grenache noir (1%), Malbec (cot) (10%), Merlot (30%), Petit Verdot (12%), Syrah (2%).
Cépages blancs :             Muscadelle (10%), Sauvignon blanc (25%), Sémillon (60%), Ugni blanc (trebbiano) (5%).
 

La cuvée : Bordeaux Supérieur ‘’Carménère’’  2022


Appellation :                   Bordeaux Supérieur.
Cuvée :                             ‘’Carménère’’.
Cépage :                           100% Carménère.
                                 (Le carménère est un vieux cépage originaire du vignoble bordelais, ou il est tombé en disgrâce après la crise du phylloxéra. En cause, sa faible productivité et sa sensibilité à la pourriture grise et à la coulure. Il a de nouveau gagné de l'intérêt sur ses terres d'origine depuis sa redécouverte au Chili, en 1991, où il est devenu le cépage emblématique. Le carménère préfère les terres chaudes ! Ce cépage produit un vin riche et coloré. Il s'assemble parfaitement bien avec le cabernet sauvignon et le merlot, les deux cépages les plus cultivés à Bordeaux. On le reconnaît à ses arômes de fruits noirs, de chocolat et de fumé.
Elaboration :                   Elevé en grands fûts de chêne et petites amphores en terre cuite.

(Prix d’achat : 14,00 €). 

Que nous réserve ce second flacon ? Sera-t-il aussi déconcertant ? 

 

Vin N° 7

 

 

Jean-Loup nous en parle :

La robe est très sombre, ourlée de reflets violine.
Bien expressif, le nez développe une aromatique classique de poivre et de violette, sur une assise de fruits noirs.
En bouche, la chair dense et moelleuse par son toucher est dotée d’une aromatique intense. L’acidité est en revanche basse, voire trop basse pour ceux qui, comme moi, apprécient que du peps vienne vivifier et retendre l’ensemble. Elle est remplacée par une légère amertume qui remplit tant bien que mal le même office. La finale reste très goûteuse, voire aguicheuse, mais d’allonge moyenne.

Bien ++ pour ce vin qui évoque une syrah du sud, mais pas avec un terroir ou une exposition qui apporterait suffisamment de fraîcheur.

 

 Château La Peyre – Bordelais (Entre-deux-mers)  


Le hasard a voulu que ce second flacon ait des airs de parenté avec le précédent, s’agissant du même producteur et d’une production de celui-ci, là aussi, hyper-confidentielle.
De la syrah en bordelais !!

Il s’agit de sa cuvée :
 

La cuvée : Vin de France ‘’La Clandestine’’  2022


Appellation :                   Vin de France.
Cuvée :                             ‘’La Clandestine’’.
Cépage :                           100% Syrah.
Elaboration :                   Elevé en grands fûts de chêne et petites amphores en terre cuite.

(Prix d’achat : 18,00 €). 



👉Remarque : Si un lecteur possède des informations complémentaires sur cette cuvée, merci de nous les faire parvenir par le biais du volet ‘’Commentaires’’ lié à ce document

Deux réelles découvertes qui ne peuvent laisser indifférents. Qu’en sera-t-il du suivant ? 

 

Vin N° 7

 

 

Les appréciations de Jean-Loup :

‘’Un autre copier-coller pour la robe : très sombre et violette sur la frange.
Le nez très expressif et élégant déploie des fruits noirs d’une grande pureté, soulignés par une touche mentholée.
Ampleur et concentration, fruité franc et expansif, profil façonné par une acidité structurante et des tanins émoussés qui passent à peine une tête : tout y est, dans cette bouche, jusqu’au grain très fin et à la finale classieuse.

Très Bien ++ à l’instant et sans doute, excellent dans cinq ou dix ans, quand le vin aura acquis plus de complexité, notamment au nez.’’

 Cette belle et avenante gourmandise nous est proposée par le : 

 Domaine Charles Joguet 


Le domaine :
Charles Joguet fait partie des plus anciens Domaines avec des premières traces de vignes plantées dans les années 1830. Ce Domaine possède des parcelles sur les plus prestigieuses situations géologiques tel que le clos de la Dioterie (vignes de + de 80 ans) qui était en vigne en 1830.
Charles Joguet prend l'exploitation en 1957 et n'a cessé d'être innovant tout en respectant la Nature. Il Commença dès 1975 a créer des cuves inox avec la méthode du pigeage. Les raisins sont ramassés en caissette de 20 kg, et a été un des premiers a faire du parcellaire sur ses cuvées comme pour les crus de Bourgogne. En 1982, Charles Joguet plante un hectare de Varennes du Grand Clos en cabernet Franc de Pied – c’est-à-dire sans porte-greffes – pour tenter de retrouver les caractéristiques des vins d’avant le phylloxéra. En 1985, Mr Joguet transmet domaine à Jacques Genet et sa famille comme partenaires afin de continuer cette même envie. Mr Genet fit planter par la suite sur ses terres du plateau de Beaumont en Véron dix hectares de cabernet franc dans les années qui suivront.

Le parcellaire :
Le Domaine Charles Joguet a la particularité d’être constitué d’un très grand nombre de parcelles. En effet, ce domaine typique de la vallée de la Loire est composé d’une variété de terroirs incroyable. On y trouve ainsi :
- Le Coin Mesnier, composé du terroir de Beaumont-en-Véron, situé sur le plateau du même nom. Il s’agit d’un plateau siliceux situé entre la Loire et la Vienne et constitue la parcelle la plus homogène du Domaine Charles Joguet, grande de 10 hectares et plantée à partir de 1988.
- Bois de Jaunais, située sur la rive gauche de la Vienne, est une parcelle de 12 hectares, plantée à partir de 1969 et qui se répartit entre les communes d’Anché et de Sazilly. Positionnée sur l’étroite bande de l’ancien lit de la Vienne, son terroir est donc majoritairement alluvionnaire.
- Le Clos de la Cure est une parcelle de deux hectares de vignes plantées en 1974, située rive gauche juste devant l’église de Sazilly. Son terroir est graveleux sur fond argileux, correspondant aux hautes alluvions de la Vienne.
- Les Varennes du Grand Clos, parcelle de 4,5 hectares, située sur la rive gauche de la Vienne à Sazilly, a été plantée entre 1962 et 1976. Son terroir très particulier, à la fois silico-argileux et silico-calcaire est dû à sa position au pied de la terrasse graveleuse composée en partie de l’érosion du coteau calcaire. 
- Le Clos du Chêne Vert doit son nom à l’ancestral chêne vert qui surplombe la parcelle, arbre vieux de plus de 800 ans. Les deux petits hectares constituent l’un des plus vieux crus de l’appellation et sont situés sur la rive droite de la Vienne, à la Haute Olive, un des endroits mythiques de Chinon. Sa position sur une très forte pente orientée sud-ouest offre un terroir argilo et silico-calcaire.
- Le Clos de la Dioterie se trouve juste à côté du chai du Domaine Charles Joguet et fait l’objet de soins tout particuliers à cause de l’âge de ses vignes, de 70 à 80 ans. Cette parcelle de deux hectares a l’avantage de bénéficier d’une exposition nord-est optimale pour des maturités parfaites, sans compter son terroir argileux fortement calcaire.
- Les Varennes du Grand Clos Franc de Pied est une parcelle plantée sur le même terroir que Les Varennes du Grand Clos, mais chacune est vinifiée à part afin d’extraire toute leur typicité. On ne compte pour celle-ci qu’un petit hectare, planté en 1982 puis replanté en 1992 et 1995.
- Le Clos de la Plante Martin (A.O.C. Touraine) a été planté entre 1994 et 1999 sur 3 hectares. Cette parcelle se situe sur la rive gauche de la Vienne, en lisière de l’A.O.C. Chinon. Son terroir argilo-calcaire est exceptionnel pour le chenin blanc, il permet en effet de révéler au mieux l’identité et la complexité de ce cépage.

Ainsi, les 35 hectares du Domaine Charles Joguet sont disposés sur une mosaïque parcellaire incroyable, qui prodigue une extrême variété à ses vins. 32 hectares sont dédiés au rouge, composé à 100% de cabernet franc, et 3 hectares sont cultivés en blanc, totalement en chenin. Chaque parcelle est ramassée et vinifiée séparément, afin de permettre à chaque cuvée de développer sa propre identité.
 

Appellation :                   AOC Chinon.
Cuvée :                             ‘’Clos de la Dioterie’’.
Millésime :                      2018.
Vignes :                             Le Clos de la Dioterie est situé juste à côté du chai, il domine les Varennes du Grand Clos.
                                           Ce clos historique d’à peine plus de deux hectares étonne pour l'âge de ses vignes (70 à 80 ans), mais aussi pour son                       terroir argileux fortement calcaire et son exposition nord-est, idéale pour des maturités parfaites.
                                           Ces très vieilles vignes au faible rendement (30 hl/ha) font l'objet de soins particulièrement attentifs.
Cépage :                           Cabernet Franc100%, vieilles vignes de 80 ans.
Terroirs :                           Sols argileux fortement calcaires, exposition Nord-Est, rive gauche de la Vienne.
Viticulture :                     Biologique certifiée.
Vendanges :                    Manuelles.
Vinification :                    Macération pré-fermentaire à froid pour extraire les arômes de fruits et la couleur. 
                                           La fermentation se déroule en cuves inox thermorégulées.
Élevage :                          12 à 18 mois fûts de chêne (les fûts utilisés sont majoritairement anciens afin de ne pas trop marquer le vin de                               notes boisées et de laisser s'exprimer le fruit et le terroir). puis 10 mois en cuve.
Degré d'alcool  :             13,5%.
 

Visuel :
Dans le verre, le vin présente une robe rubis profonde avec des reflets grenat. Sa brillance témoigne de la jeunesse et de la vitalité du vin.
Nez :
Le nez est d'une grande finesse, avec une belle complexité aromatique. On retrouve des arômes de fruits noirs mûrs (cassis, mûre), des notes florales délicates (violette) ainsi que des touches épicées (poivre noir, clou de girofle) et minérales, typiques du terroir calcaire. Avec l’aération, des nuances de tabac blond, de sous-bois et de cuir apparaissent, suggérant un beau potentiel de vieillissement.
Bouche :
En bouche, "La Dioterie" 2018 se distingue par son équilibre parfait entre la concentration et la fraîcheur. L'attaque est ample, marquée par des tannins fins et soyeux. Le vin développe ensuite une belle structure avec une matière dense et charnue, soutenue par une acidité vivifiante qui lui donne beaucoup d’élégance. Les saveurs de fruits noirs, d'épices douces et de réglisse se prolongent dans une finale longue, complexe et fraîche. Ce vin possède un excellent potentiel de garde, et il continuera de se bonifier pendant 10 à 20 ans.
Accord mets-vins :
Ce vin se mariera parfaitement avec des plats de viande rouge, comme un filet de bœuf grillé ou une côte de veau aux champignons. Il accompagnera aussi à merveille des fromages affinés comme un Saint-Nectaire ou un Comté bien affiné.
Conclusion :
"La Dioterie" 2018 de Charles Joguet est un vin de grande classe, alliant puissance, finesse et potentiel de garde. Ce millésime, en particulier, met en valeur toute la richesse du terroir de Chinon et la maîtrise de la vinification parcellaire. Un vin à savourer dès maintenant pour ses arômes complexes, mais qui pourra être gardé en cave pour révéler toute sa splendeur dans les années à venir.

 (Prix proposé : 50,00 €). 

Après cette belle expression du cabernet-franc du Val-de-Loire qui n’a pas manqué de se tenir compagnie à quelques charcuteries auvergnates, que nous réserve ce dernier flacon de ‘’rouge’’ ? 

 

Vin N° 8

 

 

Ce qu’en pense Jean-Loup :

‘’La robe claire est bien tuilée sur son pourtour.
Intense sans plus, raffiné, le nez entremêle des arômes de petits fruits rouges, fraise, framboise et cerise, avec des notes florales bien présentes.
La bouche lui rend la pareille, associant grande finesse de texture et d’aromatique. Une grande vivacité vient contrebalancer un côté chaleureux et l’emporte loin dans une finale éthérée.

Très Bien +(+)’’


Difficile de retrouver le cépage alors que nous étions nombreux à se laissé tenter, à la vue de sa robe, par le pinot noir, mais tout se bousculait en bouche avec cette chaleureuse aromatique.
Il nous a donc fallu oublier nos certitudes et passer la frontière pour se rendre en Italie au :
 

 Domaine Massolino ; Vigna Rionda di Massolino (Italie) 


Le Domaine :
La première structure de la cave Massolino dans le village de Serralunga d'Alba se développe sous le manoir familial, avec un premier département de vinification et d'élevage. Avec l'achat de nouveaux vignobles à la fin des années 1970, une expansion était nécessaire, qui a vu un choix courageux : Giovanni, Camilla et Renato Massolino ont en effet décidé avec une obstination tenace de laisser intact le centre historique de Serralunga et de procéder à tout nouvel agrandissement. sous terre, afin que les vins puissent « naître » et s'affiner dans des conditions optimales. Aujourd'hui, l'ancien manoir a été rénové et est le cœur du centre d'accueil Massolino, qui permet de déguster les vins Massolino à quelques pas des raisins dont ils sont issus.
Aux côtés du Barolo et du Nebbiolo , Massolino voit la production d'un très intéressant Barbera, d'un remarquable Langhe Chardonnay, et de l'incontournable Moscato et Dolcetto.Le petit centre historique de Serralunga d'Alba, dans le Piémont, abrite l'un des plus anciens domaines viticoles familiaux de la région. Entourée de magnifiques vignobles, la famille Massolino exprime ici depuis plus d'un siècle son amour du Piémont dans des vins raffinés. Les propriétaires actuels, les frères Franco et Roberto Massolino, racontent au cours d'un entretien que l'entreprise, fondée en 1896, était à l'origine le rêve de leur arrière-grand-père Giovanni, qui voulait absolument produire un peu de vin en plus de l'élevage et de la culture maraîchère.
À partir de l'agriculture mixte, la génération suivante a développé un domaine viticole extrêmement prospère, qui devait établir de nouveaux critères de qualité. Avec l'acquisition de vignobles convoités, la cofondation du consortium et la mise en bouteille du premier Barolo monocépage de la région, le nom de Massolino a pris sa place dans le monde des vins haut de gamme dans les années 1960. Jusqu'à aujourd'hui, l'entreprise familiale a réussi à rester fidèle au style traditionnel par des moyens modernes, tout en reflétant dans ses vins les facettes du terroir piémontais.

Terroirs :
Les sols calcaires et sablonneux du sud de la région confèrent au nebbiolo local un caractère minéral et épicé. Les raisins utilisés pour les vins de base de Barolo et de Barbaresco proviennent de plusieurs zones de production, tandis que les vins de terroir sont élaborés à partir de la récolte d'un seul vignoble, selon le modèle français. De petites variations dans le terroir peuvent en soi signifier de grandes différences dans le goût, c'est pourquoi on peut tout à fait sentir les particularités de chaque vignoble dans les précieux vins de terroir Vigna Rionda, Margheria, Parafada, Parussi et Albesani.

Cépages :
Chez Massolino, le noble cépage nebbiolo représente la moitié de la surface totale des vignes. En outre, on sait également tirer le meilleur des autres cépages, le dolcetto, le barbera, le chardonnay, le riesling et le moscato. Tandis que le frère cadet Roberto s'occupe des vignes, Franco est responsable des processus dans la cave aux côtés de l'œnologue Giovanni Angeli.

Le Nebbiolo : Le cépage Nebbiolo est la pierre angulaire de Barolo. Il tire son nom du mot italien “nebbia”(brouillard), en référence à la brume qui enveloppe souvent les vignobles du Piémont en automne, au moment des vendanges.
Le Nebbiolo est un cépage exigeant, sensible aux conditions climatiques et nécessitant des soins spécifiques. Il mûrit tardivement, ce qui en fait un défi pour les viticulteurs. Il prospère uniquement dans certains terroirs comme celui de Barolo, où les collines escarpées et les sols calcaires permettent aux raisins de développer une concentration et une richesse aromatique unique.
Les vins issus du Nebbiolo sont connus pour leur acidité élevée, leurs tannins puissants et leur capacité de vieillissement extraordinaire. En vieillissant, ils développent des arômes complexes de fruits rouges, de truffe, de rose séchée, de cuir, et de sous-bois, devenant de plus en plus soyeux et subtils avec le temps.

Elaboration :
Les vins rouges sont élevés depuis toujours dans de grands fûts en bois de chêne de Slavonie, qui ont fait leurs preuves. C'est la volonté inlassable de progrès et d'amélioration de la talentueuse quatrième génération de vignerons qui a fait entrer le domaine historique dans une nouvelle ère brillante. Avec une continuité impressionnante, l'entreprise de pointe Massolino Vigna Rionda produit quelques-uns des vins de nebbiolo les plus complexes de la région, et si vous souhaitez savourer d'autres classiques du Piémont en plus du Barolo et du Barbaresco, vous serez comblé par cette gamme.

Production :
Le vin rouge a fait de Massolino l'un des producteurs les plus importants de l'appellation Barolo, avec des vins comme le Barolo Vigna Rionda Riserva 2014, défini par le Séminaire Luigi Veronelli comme « l'un des chefs-d'œuvre de la viticulture italienne d'excellence » et le Barolo Riserva Vigna Rionda 2013 et Barolo Parafada 2015 décerné par James Suckling.
Au fil des années, les résultats des guides italiens tels que Gambero Rosso et des magazines internationaux tels que Falstaff ne manquent pas non plus, avec Barolo Margheria 2014, à la neuvième place parmi les 100 meilleurs vins à moins de 100 €. Massolino s'est distingué avec des Barolos structurés et complexes, élevés dans de grands fûts selon la tradition, et célébrés par des critiques et des magazines tels qu'Antonio Galloni (qui définit le Barolo Riserva Vigna Rionda 2015 comme un vin magnifique), Jancis Robinson (qui récompense le Barolo Serralunga de 17 points) et Decanter qui récompense également le Nebbiolo de l'entreprise avec 95 points.

👉👉 Pour de plus amples informations sur le vignoble italien, retournez ICI dans votre blog.
 

La cuvée : Barolo 2020


Appellation :                   DOCG Barolo.C
Cuvée :                             Barolo. (Cuvée basique du domaine).
Millésime :                      2020.
Cépage :                           100 % Nebbiolo.
Terroir :                            7 ha de vignes de Nebbiolo âgées de 10 à 55 ans dans la municipalité de Serralunga sur sols fortement calcaires.
Mode cultural :               Agriculture respectueuse.
Vendanges :                     Manuelles au moment optimal de maturation.
                                          Acheminé à la cave pour une élaboration dans le respect de la tradition.
Vinification :                    La fermentation à une température contrôlée de 31 à 33 degrés, avec macération en contact avec les peaux pendant 15 jours.
Elevage :                           30 mois dans des fûts de chêne de Slavonie. 
                                           Mise en bouteille et en cave pendant un an avant d'être mis sur le marché.

(Prix proposé : 31,00).

Pour terminer cette séance ‘’Découvertes’’ place à une douceur, c’est du moins la proposition.
 

 

Vin N° 9

 

😉Un vin de l’année de naissance du club !

Bien entendu, en raison de la qualité médiocre du millésime un peu partout, personne n’avait gardé trois bouteilles identiques dans sa cave, sauf ces trois flacons de liquoreux qui dormaient dans ma cave.

Qu’en-a-t-il été ? 

L’appréciation de Jean-Loup :

‘’La robe trahit son âge, sur une couleur caramel ou en tout cas bien cuivrée.
Le nez affiche avec générosité et complexité un très beau rôti issu de raisins botrytisés : fruits confits, safran, bois précieux, miel, et même une touche de truffe !
L’équilibre de la bouche est plus celui d’un moelleux que d’un liquoreux : acidité dantesque (millésime), sucres bien « mangés » (millésime et âge), aromatique évanescente, comme la finale qui sèche un peu.

Très Bien (+)’’


Voilà, avec ces petits pains artisanaux d’épices de Haute-Loire, qui termine en beauté cette dégustation qui ressemblait à un grand huit, avec ses sommets et ses creux…
Ce dernier vin rappelle également ces trente années d’apprentissage, de découvertes et de partage.

Et, il s’agit d’une production du :
 

 Château de Fesles 


Le Domaine :
La demeure et son superbe parc ont été édifiés à Thouarcé, à 30 kilomètres au sud d’Angers au XVIIIe siècle, mais la vocation viticole du site serait bien plus ancienne, d’après des écrits des moines du Gué de Berge citant le cru de Bonnezeaux dès 1055.
Au cours des siècles, les propriétaires successifs du Château de Fesles sont des familles aristocratiques qui entretiennent le château et développent progressivement le vignoble. C’est au XIXe siècle que la famille Boivin, vignerons passionnés, acquiert la propriété, contribuant largement à l’accroissement du vignoble, l’amélioration des techniques de viticulture et de vinification, et au développement commercial.
En 1991, la propriété est entièrement restaurée sous l’impulsion de son propriétaire de l’époque, Monsieur Gaston Lenotre. Ensuite Bernard Germain en devient propriétaire en 1996 et continue l’entretien dans la plus grande tradition et a su apporter tout son savoir-faire pour permettre de faire progresser les différentes gammes de blancs du Château notamment les blancs secs comme la cuvée ‘’La Chapelle’’. La famille Helfrich, actuel propriétaire depuis 2008, continue à œuvrer pour tirer le meilleur parti de ce terroir. Un millénaire après sa création, cette propriété remarquable continue à innover, notamment en pratiquant une agriculture en cours de conversion biologique.

Vignoble :
Le vignoble est composé de nombreux cépages emblématiques du Val de Loire Sur le plateau, nous retrouvons principalement le cépage rouge Cabernet Franc dédié à la production de l’Anjou Rouge ainsi que du Cabernet d’Anjou ; les cépages Gamay et Grolleau pour le Rosé d’Anjou. Le coteau est essentiellement planté en Chenin blanc pour l’élaboration de l’Anjou blanc et du Bonnezeaux.

Le Bonnezeaux du Château de Fesles est un blanc moelleux issu d’un cépage emblématique de la région : le chenin. La proximité du Layon entraîne la formation de brouillards matinaux favorisant le développement du Botrytis ou « pourriture noble ». Cet élément est primordial dans l’élaboration du Bonnezeaux, vin liquoreux par excellence.
Il offre un nez très concentré aux subtils arômes de confit de figue, de coing, de poire, de caramel au lait et de poivre blanc : un vin hors normes avec un potentiel de garde d’au moins 25 ans. Sur les murs de la salle d’armes du château, trônent d’ailleurs de nombreuses distinctions honorant des vins d’anthologie datant de 1929, 1976, 1989 ou 2005. Jugées exceptionnelles, les années 1945, 1947, 1959, sont même qualifiées de « millésimes du siècle ».

Mode cultural :
Depuis le rachat de la propriété par la Famille HELFRICH en 2008, d’importants investissements ont été réalisés, avec l’intention de convertir l’intégralité du domaine en bio, dès 2022. « Le Bio sans moyens ne fonctionne pas, l’herbe reprend le dessus et pompe toute l’énergie de la vigne. Il faut entretenir sans cesse, mais aussi accepter de laisser des parcelles en jachères plusieurs années, une logique anti-industrielle assumée assure Gilles, qui ajoute : De telles évolutions nécessitent une équipe impliquée, capable d’intervenir dans les vignes au pied levé, juste après une pluie s’il le faut... ».

Terroirs :
Les sols et sous-sols composés de cailloux, silice recouverte de schistes décomposés et d'argile bleutée ou rouge font partie de l’équation. Le schiste joue son rôle de régulateur hydrique et de réserve en eau pour le chenin, un or bleu devenu précieux avec les sécheresses à répétition. Les parcelles profitent de magnifiques expositions : sud, sud-ouest où elles dominent la rivière du Layon.

L’élaboration :
Gilles, qui cumule les casquettes de chef de culture et maître de chai, travaille pour le domaine depuis trois décennies. Il en connaît tous les recoins et secrets, ce qui lui vaut d’être affectueusement surnommé « la bibliothèque de Fesles » par son équipe. Gilles explique : « Les grands millésimes résultent d’une somme de petites choses. Par exemple, pendant la floraison, le temps doit être chaud, venteux et sec. À la récolte, chaque parcelle doit apporter une puissance, une concentration, un fruit qui lui est propre... ». Et il ne faut pas oublier que si le Château de Fesles est célèbre pour ses blancs, ses 38 hectares se divisent à parts égales entre les deux couleurs. Sur le plateau, les vignes de cabernet franc donnent un rouge vif, une gamme déclinée en AOP Anjou blanc et en Rosé d’Anjou, avec le Cabernet d’Anjou.

Pour élaborer des vins d’excellence, la détermination et la persévérance ont aussi leur importance. Les vendanges tardives du Bonnezeaux qui ont lieu de mi-octobre à mi-novembre demande beaucoup de patience et de délicatesse car il n’est pas rare d’effectuer jusqu’à 6 passages ou plus dans les mêmes rangs, afin de recueillir la précieuse et noble pourriture grise.
Une brise légère et une pente douce ne suffisent pas pour faire de grands vins.
Suite à une récolte parcellaire, le traitement de faveur se poursuit au chai, le temps d’un élevage en barriques de chêne et d’acacia, dont l’intérêt est de posséder des tanins ellagiques qui neutralisent l’amertume du chenin pour générer moins de boisé, et une note plus florale. Le secret est d’obtenir une forte concentration sans la sentir, entre complexité et fraîcheur. L’alcool, la sucrosité et l’acidité, le triangle d’or des liquoreux, trouve ici son point d’équilibre. Une parfaite alchimie.
 

La cuvée : Bonnezeaux 1994


Appellation :                   AOP Bonnezeaux.
Millésime :                      1994.
Cépages :                         100% Chenin blanc.
Terroirs :                           Sols de schistes et phtanite (roche sédimentaire siliceuse et argileuse, généralement marine. Exposition sud et sud-ouest. La proximité du Layon entraîne la formation de brouillards matinaux favorisant le développement du botrytis ou "pourriture noble". Cet élément est primordial dans l'élaboration des Bonnezeaux.
Mode cultural :               Raisonnée pour ce millésime. (Actuellement biologique depuis 2022).   
Vendanges :                    Tardives (mi-octobre, mi-novembre), 100 % manuelles avec 6 tris successifs.
Élaboration :                   Traditionnelle, 15 mois en futs de chêne de 400 litres. 

(Prix proposé : 15,00 €). 

Curieuses, curieux, vous voulez en savoir plus sur les domaines et éventuellement si vous voulez les contacter 
Voici leurs références :

6 Rue du Parc
51700 Villers Sous Chatillon
Tel :03 26 58 37 23

2 – Domaine de La Taille aux Loups -Jacky Blot  
8 Rue des Aîtres
37270 Montlouis-sur-Loire
Tél : 02 47 45 11 11
Mail : latailleauxloups@jackyblot.fr

3 - Domaine Guillemot Michel
664 Rte de Quintaine
71260 Clessé
Tél : 03 85 36 95 88
Mail : contact@domaineguillemotmichel.net

4 – Domaine des Remizières
1459 avenue du Vercors
26600 Mercurol- Veaunes
Tél : 04 75 07 44 28
Web : www.domaineremizieres.com

5 et 6 - Château La Peyre
Loyasson Nord
33540 Saint-Hilaire-du-Bois
Tél :  06 59 86 94 36
Mail :  fabienlapeyre@yahoo.fr

7 – Domaine Charles Joguet
3, rue de la Vienne
37220 - Sazilly
Tel : 02 47 58 55 53
Mail : contact@charlesjoguet.com

Az. Agr. Vigna Rionda S.S.
Piazza Cappellano 8
12050 Serralunga d'Alba
Italie
Tel : +39.0173.613138
Fax : +39.0173.613949
Mail: massolino@massolino.it

9 - Château de Fesles
49380 Thouarcé
Tel. : 02 41 68 94 08
Fax : 02 41 68 94 30
Web :  www.fesles.fr

😋Un bel état d’esprit tout au long de cette dégustation pleines de surprises gustatives, qui s’est poursuivi post-dégustation avec l’implication de chacun pour la remise en ordre de la salle.
Je tiens à remercier Jean-Michel pour son implication dans l’organisation préalable de la salle ainsi que de la préparation, débouchage et validation des bouteilles et, bien sûr, pour son initiative de nous avoir fait découvrir de gourmandes spécialités auvergnates
Je n’oublie pas Jean-Loup pour ses pertinents commentaires que je me charge de reprendre et que chacun a certainement hâte de retrouver
Merci également à chacun des contributeurs pour le choix des flacons proposés.
Autre satisfaction, une belle et encourageante affluence dans la continuité de nos précédentes dégustations ‘’30ème Anniversaire’’.
Faut-il le rappeler ? Chacun peut apporter ses remarques (positives ou peut-être négatives) par le biais de la section ‘’Commentaires’’ située au bas du compte-rendu ; puis-je compter sur vous ?
Bonne lecture.

Claude F. le 24.10.2024