jeudi 27 février 2025

Les Vins Volcaniques

 

 

Les Vins Volcaniques

 


Le volcan de cumbre vieja à l’île des Canaries
Présentation :
Un vin volcanique ou vin de volcan est un vin issu d'un vignoble situé sur un sol d'origine volcanique. Ce type de vignobles existent en Europe, notamment en Italie, près de l'Etna et du Vésuve, en Grèce, aux Canaries, aux Açores et en France dans la région des volcans d'Auvergne où il existe une AOC Côtes-d‘Auvergne. On recense également des vignobles volcaniques sur les autres continents comme à Hawaï, en Californie ou au Cap-Vert par exemple.

Le rapport volcan/vignes est un des plus ancestrales et fascinants de l’histoire de la viticulture et encore aujourd’hui il génère des produits inimitables, jamais banals, unis par une inhabituelle salinité qui évolue en une franche minéralité. Les aires volcaniques ont une genèse hétérogène qui se reflète dans des sols différents de par la structure physique, l’acidité et la composition chimique: dénominateur commun, l’abondance d’éléments minéraux.

Des vignes historiques, souvent franches de pied, implantées au cours des siècles et ayant survécu au phylloxéra, mais aussi des vignes en terrasses ancestrales, situées à des altitudes considérables supérieures à 600 mètres, qui offrent une satisfaisante dégustation de vins merveilleusement héroïques. Des terres difficiles, poussiéreuses, noires, compactes, dangereuses.
La constante ? Une minéralité franche, ferme, avec une certaine fraicheur et verticalité dominante et impétueuse, autant dans les excellents et élégants vins blancs que dans les rouges austères et tranchants. Des herbes aromatiques, soufre, sels, pierre à feu.

Histoire :
Durant l'époque romaine les vignobles de la région de Pompéi, sur les pentes du Vésuve dont l'éruption en 79 détruisit la ville, produisaient un vin déjà renommé.

En janvier 2020, la première édition du Salon International des Vins Volcaniques est organisée à Vulcania en Auvergne par l'association création Vinora. les organisateurs de ce  premier salon  Vinora, consacré à la présentation des vins d'Auvergne, tentent également de promouvoir des vins volcaniques. L’association organisatrice a, dès lors, lancé la toute première étude de caractérisation des vins volcaniques, en partenariat avec des spécialistes tels que Christian Coelho, maître de conférences à VetagroSup Lempdes, Benoît Marsan, enseignant chercheur en chimie du vin à l’Université du Québec à Montréal et John Szabo, maître sommelier et journaliste, spécialiste mondial des vins volcaniques.


L'association Vinora travaille également sur la création d’un label « vins volcaniques ». En parallèle, une étude lancée par des experts français, canadiens et américains, vise à déterminer l'influence des sols balsatiques sur le vin.

Selon l'expert John Szabo :

« Les caractéristiques des vins volcaniques sont plurielles. C’est une famille de vins avec des cépages différents, des climats différents, des cultures différentes : une variété fascinante ! »


Les sols volcaniques laissent généralement mieux circuler l'eau et sont riches en minéraux. Il en résulte des petites grappes plus acides et moins fruitées, et des vins généralement plus concentrés.


👉 Pour plus d’informations, ne manquez pas de cliquer ICI


Terroirs et vignobles volcaniques :

 

France :


Auvergne :

La Chaîne des Puys
La chaine des Puys - faille de la Limagne, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2018, aligne quelques 80 volcans aux formes variées, surplombée par la silhouette asymétrique du Puy de Dôme, qui veille sur sa capitale, Clermont-Ferrand.

Les volcans apportent aussi des bienfaits à la vigne, en enrichissent le sol en métaux (fer et potassium) et d’autres éléments comme le phosphore et le soufre, et génèrent une mosaïque de sols ; basalte, pouzzolane, pierre ponce, pépérites, granite, différentes argiles…

Le vignoble auvergnat revendique cette identité avec fierté, qui a conduit à la création Vinora , le premier salon dédié aux vins volcaniques, à Clermont-Ferrand en 2020.


👉 Ne passez pas à côté de la lecture du compte-rendu de sa première réunion : clic ICI.


Concomitamment, une étude scientifique sur les vins volcaniques est menée avec l'Institut Universitaire de la Vigne et du Vin de Dijon, le laboratoire Magmas et Volcans de l'Université́ Clermont- Auvergne, le sommelier canadien John Szabo, spécialiste des vins volcaniques, pour identifier et décrire les spécificités des vins volcaniques, afin d’établir un label européen.

Dès que l’on déguste un vin de Côtes d’Auvergne, on remarque sa tension, les notes typiquement poivrées de son gamay : la force des volcans ?


Des vignes d’Auvergne au passé glorieux.

La vigne est cultivée en Auvergne depuis l’époque gauloise (on a retrouvé des amphores sur les sites de Gergovie et Corent)… Le vin d’Auvergne est prisé à la table des rois de France. L’Auvergne a compté jusqu’à 40 000 hectares de vigne, se classant parmi les premières régions productrices de France il y a un siècle. Avec l’arrivée tardive du phylloxera en 1895, la crise agricole poussant les auvergnats à quitter leurs volcans pour Paris, l’industrialisation de Clermont avec le développement de Michelin, deux guerres mondiales : tout a joué contre le travail de la vigne. Il n’a perduré qu’une petite production, consommée localement et fournissant les deux caves coopératives régionales.

Mais les vignerons auvergnats et leur syndicat ont œuvré à redorer la réputation de leurs vins, en obtenant l’AOC Côtes d’Auvergne en 2010, pour l’ensemble du vignoble et les 5 crus du territoire :

- Madargue,

- Châteaugay,

- Chanturgue,

- Corent (rosé) et

- Boudes.

 

😋 Quelques producteurs à retenir :

- Domaine Miolanne

- Domaine La Tour de Pierre

- Cave Pélissier

- Desprat Saint Verny

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Italie :


Etna :
Volcan de L'Etna
C'est sur les pentes du volcan le plus imposant d'Europe que s'est concentrée, ces dernières années, la viticulture la plus futuriste et la plus appréciée de Sicile. Coulées de lave, vignes pré-phylloxériques et terrassements jusqu'à 1000 mètres d'altitude encadrent un paysage dominé par les sols purement volcaniques de ce merveilleux terroir, riches en sels minéraux et exposés à une amplitude thermique exceptionnelle. L'élégance et la minéralité saline sont les caractéristiques dominantes des vins de l'Etna, que certains ont comparé, pour les rouges, aux pinots noirs les plus fins et les plus subtils du monde. L'Etna reste cependant une zone de grands cépages autochtones, avec le nerello mascalese, frais et bien structuré, aux arômes parfumés, et le nerello cappuccio.

Lave, basaltes, terrasses, arbres aux pieds francs, cratères et explosions à des altitudes qui atteignent 1000 mètres : c'est le scénario auquel le mascalese nerello, roi de l'Etna, est habitué, et sur lequel il se trouve merveilleusement. Autochtone du volcan, même s'il n'en est peut-être pas d'origine, le nerello mascalese est compté parmi les meilleurs cépages du monde car il donne un vin rouge clairement orienté vers l'élégance et non vers l'opulence et la musculature. Certains l'associent au pinot noir, mais le nerello mascalese a en plus un grand allié : le volcan. Et, évidemment, un parc de vignobles d'âge vénérable éparpillés dans des contrées - surtout le long du versant nord de l'Etna - qui, pour l'exposition et l'altitude, sont uniques au monde. Naturellement, il se prête à un vieillissement important aussi bien dans de grands fûts que dans des barriques.

En pureté, comme on le trouve habituellement dans les versions plus aristocratiques de l'Etna Rosso, il a une belle couleur rubis, avec une tendance au grenat, assez transparente, à cause de la présence d'une modeste quantité de polyphénols. Les arômes sont fins, avec des notes de fruits rouges et une intéressante note épicée ; l'ensemble, à la dégustation, est soutenu par une acidité vive, des tanins élégants - piquants dans la jeunesse, surtout dans les contrées "extrêmes" - et une minéralité marquée, grâce au terroir volcanique. Parfois, dans l'Etna Rosso classique, il est vinifié en assemblage avec le nerello cappuccio, plus prêt et plus rond. Il réussit aussi bien en rosé, loin d'être aimable, il est pinçant de par sa minéralité et sapidité.

Le carricante est le raisin blanc typique de l'Etna, celui qui, entre les coulées de lave, a toujours été cultivé sur les anciennes terrasses du volcan à des altitudes et des expositions, surtout le long du versant sud et oriental, non adaptées aux vins rouges de Nerello Mascalese. C'est ici, sur le versant oriental, que le climat plus rude et les excursions thermiques quotidiennes considérables donnent au vin des parfums et des arômes intenses. Autrefois vinifié en assemblage avec d'autres cépages blancs locaux, tels que le minnella et l'inzolia, aujourd’hui il rivalise généralement en pureté avec l'Etna Bianco, révélant une minéralité, une tension et une longévité exceptionnelles. Le vin a une couleur jaune paille pâle. Au nez, il est élégant, avec de délicats parfums de fleur d'oranger et de fruits blancs, de pomme, d'agrumes, d'anis. En bouche, il exprime une acidité foudroyante et une sapidité texturée, clairement volcanique, avec des retours minéraux de silex. D'une structure jamais débordante, en tant que vin de montagne de race, il se prête aussi bien à l’affinage uniquement en acier, pour exalter la fraîcheur et le parfum, qu'au passage dans le bois, pour privilégier la complexité et la douceur.

Le Soave et le Haut Piémont : d’anciens volcans du Nord de l'Italie.
Parmi les plus grands blancs italiens, le fruit le plus prisé du majestueux garganega, le Soave est le vin volcanique typique du nord. Un merveilleux territoire de douces collines qui cachent des cratères éteints et un sol volcanique entrecoupé, comme dans une mosaïque variable, de composantes calcaires, alluvionnaires, sableuses, basaltiques. Chaque zone, presque chaque colline de l'appellation, vouée à la grande viticulture depuis le début du Moyen-Âge (le premier "cahier des charges" remonte au Statut Ezzelinien de 1228) possède un caractère particulier, qui se traduit par l'extraordinaire spécificité de la zone classique entre Soave et Monteforte d'Alpone.

Le garganega, bien qu'il ne soit pas caractérisé par une aromaticité marquée, possède une gamme de parfums qui oscille avec décision et une grande élégance de la fleur blanche à l'amande, parfois avec une trame citronnée : des éléments qui donnent au vin non seulement une excellente persistance, qui ne lasse jamais, mais aussi une longévité sensationnelle telle qu'elle garantit aux grandes bouteilles de Soave une conservation de plus de dix ans. Cépage tardif, le garganega présente une bonne acidité et un excellent équilibre entre la structure, généralement agile et élancée, et la douceur. Le cahier des charges permet de mélanger le garganega avec le trebbiano di Soave, désormais considéré le plus typique de Lugana, et avec certaines variétés internationales comme le chardonnay.

Planté en nebbiolo bien avant les Langhes, le Nord du Piémont a perdu, durant les cent dernières années, environ 90% de son patrimoine viticole. Les vignes, aujourd'hui, poussent sur des inclinaisons héroïques, et resortent soudainement dans des clairières dans les bois touffus de la zone. Ici, dans la région autour de Novara, Vercelli et Biella, le nebbiolo de Boca, Ghemme, Gattinara, Bramaterra, Lessona assume un caractère inimitable. Moins structuré que celui des Langhes, il gagne énormément en finesse et profondeur aromatique qui, accompagné d'une minéralité franche, parfois ferreuse, offre une longévité incroyable.

Mérite des expositions, des altitudes considérables et du climat tendu et brumeux, mais surtout des sols. Bien qu'il soit fragmenté en de multiples petites appellations, le domaine du Nord Piémont persiste avec ses terres volcaniques dérivant de l'explosion préhistorique d'un cratère qui a disséminé sur le sol une composante porphyrique de caractère. Des sols pauvres et minéraux, donc de grands vins.

Du Vésuve à Vulture : les volcans du Sud et leurs vins.

Le Vésuve et ouvriers sur pente volcanique
Depuis les Castelli Romani, au sud de la capitale italienne, jusqu'au massif de Vulture sur les hauts plateaux de la Basilicate, l'ensemble de l'Italie centrale et méridionale constitue une seule et vaste zone volcanique. Et pour une grande partie de ce territoire, il s’agit de zones propices à la viticulture.

Le Frascati, avec ses merveilleux crus volcaniques des campagnes de l'otium romain, est aujourd'hui parmi les plus grands vins blancs italiens, vertical, minéral, mais aussi caressant grâce à la belle aromaticité de l'autochtone Malvasia Puntinata. Et ensuite le Cesanese. Auparavant un vin rêche de coupe, aujourd'hui le grand vin rouge de Frosinone excelle autant de par son brio rustique et jeune que pour sa profonde complexité acquise au fur et à mesure des années.

Le grand secret de l’excellence de Campanie est dans ses terrains et ses climats, en plus que dans son histoire et ses nombreuses variétés. Peu de régions peuvent vanter autant de zones volcaniques : des amphithéâtres naturels qui, comme on le sait, offrent des vins intéressants pour sa minéralité et longévité. Vers la côte méditerranéenne, le Falanghina trouve refuge dans une zone volcanique importante : les Champs Phlégréens. Et il y devient bien sûr plus subtile, tendu, parfois nerveux dans sa jeunesse, d'une exubérante minéralité. Et c'est peut-être le plus grand Falanghina, capable de passer quelques années de raffinement en bouteille. Les Champs Phlégréens, zone de fumerolles volcaniques autour de Pouzzoles, offrent également un autre grand vin autochtone de Campanie : le Piedirosso. Un raisin de structure contenue, aux bons parfums et à la saveur agréable, qui avec l'Aglianico est l'un des raisins les plus traditionnels de la région.

Toujours parmi les blancs, le niveau sublime a maintenant été atteint par le Biancolella, raisin autochtone de l'île d'Ischia. Surtout dans les vignobles héroïques situés dans la partie sud-ouest de l'île, le Biancolella, cultivé sur des roches minérales verdâtres d'origine volcanique, exprime une complexité olfactive et une richesse à l’extrait désormais connues internationalement. De Naples à la péninsule de Sorrente, on rencontre les vins du Vésuve. Zone naturellement volcanique, elle produit à la fois des blancs - notamment à partir de raisin coda di volpe, simple mais agréable et avec une bonne acidité - et des rouges, à partir du mélange typique d'Aglianico et de Piedirosso.
Le Lacryma Christi del Vesuvio, blanc ou rouge, provient des vignes les plus sélectionnées, sur lesquelles survivent parfois d'anciennes souches à pied franc

Les témoignages d'Horace, qui était de Venosa, et de Pline attestent que déjà dans l’Antiquité, le centre propulsif et qualitatif de la viticulture lucanienne était la partie nord de la région, vers Vulture : un gigantesque volcan éteint qui abrite la zone la plus appropriée. Autour de Vulture, enneigé en hiver et dont les vignes atteignent plus de 600 mètres d'altitude, des villes comme Melfi, Rionero et Barile sont considérées comme les véritables crus de l'Aglianico local. L'Aglianico est un raisin difficile, ici comme dans la région de l’Irpinia, car il est nerveux et vif dans sa jeunesse, mais lors du long affinage, il donne des sensations extraordinaires de structure, d'élégance, de subtilité et de classe de tannin. Les sols volcaniques de cette région, tufacés et argilo-calcaires, représentent un cadre incroyablement parfait pour la production d'un Aglianico à la personnalité unique, peut-être le rouge le plus grand et le plus apprécié du Sud. En même temps, les anciennes caves du Sheshë de Barile, creusées il y a cinq siècles par les Arberèshes (communauté albanaise vivant en Italie depuis le Moyen-Age), sont en cours de récupération et peuvent encore être visitées aujourd'hui avec leurs murs suggestifs en pierre de lave noire.

Pantelleria et îles Eoliennes : l'autre Sicile volcanique.
Certaines îles mineures de la Sicile, comme Pantelleria et les îles Éoliennes, sont d'origine volcanique, comme en témoignent la disposition géologique du territoire, les cratères et les plages noires. Et ce n'est pas un hasard s'il s'agit des zones viticoles les plus importantes en dehors du "continent".

Les raisins Nerello (Mascalese et Cappuccio) sont les raisins rouges les plus représentatifs des îles Éoliennes, bien qu'entre Salina et Lipari le Malvasia locale typique excelle, qu’il soit sec, de grande minéralité pour équilibrer l'arôme subtil, ou dans la version passerillée, protégée par l’appellation DOC Malvasia delle Lipari, caractérisée par des notes d'abricot déshydraté, délicatement saumâtres, agréablement éthérée et épicée, avec des bouffées sulfureuses. Par rapport à la famille des raisins malvasia, celle des îles Éoliennes semble avoir une histoire différente. Moins puissamment aromatique, il a dû arriver dans l'archipel dans l'Antiquité, vers 588 avant J.-C., grâce aux Grecs qui ont colonisé la Sicile. Selon certains, il serait lié au greco avec lequel on produit le Greco di Bianco en Calabre. D’ailleurs, même le malvasia delle Lipari trouve sa plus haute expression dans la version passerillée, protégée par l’appellation DOC Passito. Un vin qui combine la concentration de sucre, les parfums caractéristiques d'écorce d'orange, de fleur d'oranger, de fruits confits, de datte douce, de caramel et une splendide texture minérale typique de la zone marine et volcanique. Il est cependant vinifié avec d'excellents résultats, même sec, donnant un vin blanc clair avec une bonne structure, clairement minéral, parfois avec des notes de silex, parfait pour les simples repas de fruits de mer mais aussi adapté à un peu de vieillissement.

La DOC Pantelleria, qui occupe l'île volcanique au large des côtes d'Agrigente, mérite une mention spéciale. Ici, sur des terres creusées par les vents et les cratères, ou sur des terrasses héroïques surplombant la mer, Zibibbo est cultivé en arbustes souvent francs de pied. Type de muscat à l'aromaticité légère, le Zibibbo est vinifié à sec, pour un vin blanc d'une teneur extrême en minéraux iodés, ou doux, tant en vendange tardive qu'après le passerillage : c'est le Passito di Pantelleria, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Fouettées par le vent et le soleil, les grappes sont passerillées pendant une période variable selon le style du producteur. Selon une technique ancienne, certains vinifient le Passito en utilisant un vin provenant de raisins frais pour assurer la bonne acidité du produit. Puis l’affinage, qui peut se faire dans l'acier ou le bois et peut durer même une décennie, avec parfois des résultats modérément oxydatifs et décidément saumâtres pour accompagner la note caractéristique de l'abricot sec qui, avec sa grande concentration gustative et olfactive, est la marque de fabrique de ce fleuron du vin italien.
 

Espagne :


Îles Canaries :
Un paysage lunaire entre l'Afrique, l'Atlantique et l'Europe. C'est le scénario qui accueille l'amateur de vins des îles Canaries : une région qui n'a pas encore été découverte au niveau international mais qui recèle un trésor œnologique unique au monde. De très vieilles vignes, typiquement insulaires, sur des sols autrefois arides et imperméables, et aujourd'hui, surtout après l'éruption du volcan Timanfaya en 1730-36, recouverts d'une couche de lave composée de lapilli qui en a fait un paradis terrestre pour la viticulture de qualité.

La Geria est situé sur l’île de Lanzarote 
À Lanzarote, les vignes basses, souvent franches de pied car le phylloxéra ne s'y attaque pas, sont protégées des courants atlantiques dans des bassins creusés dans la terre noire et entourés de murs de pierres sèches en demi-cercle. Se promener sur La Geria, la pittoresque route des vins de Lanzarote, c'est s'immerger dans ce paysage lunaire à perte de vue, qui semble dessiné selon une géométrie extraterrestre. Si Lanzarote conserve cette veine rustique - il y a encore quelques décennies, les vendanges se faisaient à dos de dromadaire - Tenerife apparaît plus évoluée et réceptive, grâce notamment au tourisme moderne : c'est au pied du Teide (3715 mètres) que se développent les principales appellations de vins des Canaries.

Salinité minérale, sulfureuse, et salinité océanique, marine. Grandes amplitudes thermiques. Des altitudes impressionnantes. Du travail manuel, dur, imperméable, héroïque. De tout petits producteurs qui extraient chaque goutte de moût de vignes bicentenaires. C'est de là que naît, avec une puissance minérale et d'incroyables qualités aromatiques, le Malvasia local (malvoisie sec mais aussi doux ou moelleux) qui, avec le Palomino et le Moscato d'Alessandria, produit la majeure partie des vins blancs autochtones. Parmi les raisins noirs, on trouve le listán negro, qui donne des vins rouges délicats et des rosés, mais qui est aujourd'hui expérimenté en affinage ou mélangé avec le syrah pour obtenir plus de corps et d'opulence.
 

Hongrie :


Tokaj :
Depuis des siècles, la zone hongroise du Tokaj et les communes voisines produisent les plus grands vins du monde. En témoigne une histoire millénaire couronnée de succès, au moins depuis que les Magyars ont défendu leurs anciens vignobles contre les invasions mongoles et turques, en se réfugiant dans des caves pittoresques creusées dans la roche volcanique de ces terres (à ce jour, on en compte environ 13 km de sites archéologiques !).

Car les montagnes arrondies de Tokaj, qui bordent l'immense plaine hongroise, ne sont rien d'autre que d'anciens volcans éteints. Exportés depuis le XVIe siècle, les vins de Tokaj étaient considérés comme les plus nobles d'Europe jusqu'au XIXe siècle, à tel point qu'ils figuraient dans tous les banquets royaux et étaient définis comme le "vin des rois" par Louis XIV de France. Et en 1737, ils ont fait l'objet d'une première classification géographique, le premier cas de législation viticole au monde.

Dans sa version typique, appelée aszú, le Tokaj est un vin doux issu de raisins moisis, produit en mélangeant du moût frais et du moût de raisins botrytisés en quantités variables (appelés puttonyos). Cette étape est suivie d'une fermentation lente et d'un long affinage en fûts de chêne de 136 litres. Le microclimat continental piquant, très aéré et avec d'excellentes amplitudes thermiques, et le sol volcanique riche en potassium, sels, sables et argiles rendent ce vin unique au monde : concentré, dense, structuré (plus de 300 g/l de sucre résiduel sont la norme absolue), mais aussi incroyablement sapide, minéral, avec une acidité fixe qui atteint facilement le double de celle d'un vin ordinaire.

Le secret du Tokaj réside dans la combinaison des caractéristiques géographiques des plus grands vins botrytisés du monde - un climat ventilé et tempéré l'après-midi qui balaie la brume fine et humide du matin qui se forme au confluent de la rivière Tisza (Tisza) et du torrent Bodrog - avec les vertus d'un terroir volcanique.

Cela explique pourquoi, avec le succès du Tokaj classique, qui renaît aujourd'hui après la collectivisation soviétique grâce, notamment, à une réinterprétation moins rebutante et oxydante que par le passé, on assiste à un grand renouveau du Tokaj sec. Le cépage principal, le Furmint autochtone, résistant au froid et très adapté au botrytis, est également capable de développer des arômes minéraux notables d'hydrocarbures et de silex, se transformant ainsi en vins blancs (secs ou moelleux issus de vendanges tardives) d'une extraordinaire longévité.

Autres Terroirs et vignobles volcaniques :


Afrique :
Vignes sur laves volcaniques à Chã das Caldeiras (Cap-Vert).

Amérique du Nord :
Californie
Oregon
Washington

Amérique du Sud :
Chili : Le Bodega Volcanes de Chile (apparenté au Cabernet Sauvignon). Des vignes situées sur des terres volcaniques de la Province de Cachapoal au Chili, proche de deux volcans de la région, San José et Tinguiririca.

Asie :
Arménie : Région d'Armavir.
C'est dans la région de Vayots Dzor, à proximité du volcan éteint Vayots Sar, que le père de Lilit Ghazaryan a décidé de planter ses vignes en 2014 "car il a estimé que le sol y était le meilleur, tout comme le climat et l'altitude" de ces terres situées entre 1.200 et 1.500 mètres au-dessus de la mer, explique la dirigeante du domaine Qotot.
A la minéralité typique des vins volcaniques s'ajoutent "des arômes de baies" pour les rouges issus du cépage arménien Areni, tandis que les blancs tirés du cépage Voskehat "sont très frais et fruités, avec des goûts de pomme verte, poire et pêche", décrit Lilit Ghazaryan, qui espère que le domaine à la production annuelle de 25.000 bouteilles va trouver de nouveaux marchés d'exportation.

Israël : Plateau du Golan.

Europe :
France :
- Les vins de La Réunion ; et singulièrement le cilaos, vin de montagne cultivé au centre de l'île dans le cirque volcanique de Cilaos, à une altitude comprise entre 600 et 1 300 mètre
- Grand Cru Rangen en Alsace.

Portugal :
Les Açores, en particulier sur l'île du Pico, une des îles de l'archipel dont le paysage viticole est classé depuis 2004 par l'UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.
Madère.

Grèce : Santorin.

Allemagne : Kaiserstuhl du Pays-de-Bade

Autriche : Vulkanland Steiermark.

Chypre : Commanderai à Chypre.

Océanie :
Hawaï : (États-Unis). Le vignoble d'Hawaï se répartit sur plusieurs îles de l'archipel.

 

👍 Sources, références :


CFa le 27.02.2025

samedi 8 février 2025

Dégustation : Château Saint-Georges Saint-Emilion - Verticale 2019 - 1990

 

Château Saint-Georges

de Saint-Georges Saint-Emilion : 9 millésimes de 2019 à …. 1990

Déroger à la sacro-sainte constitution pluri-domaniale de nos dégustations interpelle !
Allons-nous devant une absence de curiosité et, où, d’un manque d’intérêt de la part de nos adhérents ? Si mes doutes se sont confirmés sur la première partie de cette interrogation, moins de 40 % d’adhérents ont bien voulu se déplacer (pour une jauge finale de 28 participants ; invités compris) ; avec bonheur, il en fut tout autre sur le second volet a en juger de la satisfaction des participants tout au long de cette dégustation.

Initiateur de cette inédite dégustation et étant dans la possibilité de pouvoir sortir de ma cave trois bouteilles (finalement deux ont suffi en raison d’une assistance trop moyenne) sur neuf millésimes différents, allant de 2019 à 1990, avec trois millésimes par décennie, j’ai pensé à l’intérêt de pouvoir déguster, de faire partager et juger de l’évolution d’un même vin, conservé en cave, depuis son achat en primeur directement au château, dans les mêmes conditions climatiques (hygrométrie, température, aération, obscurité et silence).

Comme à l’accoutumé, préparation de la salle, préparation préalable et vérification des bouteilles : rondeur, odeur, acidité, toucher, longueur, … afin de détecter d’éventuels problèmes (bien en a été pris car 2 bouteilles présentant des senteurs désagréables : bouchon et acide acétique ont dû être écartées).
 

Observons une minute de silence en mémoire de notre compagnon de dégustation depuis de longues années Michel Zawada décédé la semaine passée.

Souvenons-nous de son sourire et de sa bonne humeur qui illuminaient nos rencontres.

 Nous débutons par une présentation (voir ci-après) du Château, de son vignoble ainsi que du mode d’élaboration du vin. 

 

Château Saint-Georges de Saint-Georges Saint-Emilion 

 


Le Château :
Bienvenue au Château
L’histoire du Saint-Georges remonte à la période Gallo-Romaine. L’étendue de ce domaine était d’un millier d’arpents, soit environ 263 ha, ce qui correspond à peu près à l’étendue de la paroisse de Saint-Georges. Le Château Saint-Georges et son domaine furent vendus par Henri IV le 27 octobre 1602 à Jean Barbot moyennant la somme de 1500 livres, l’acquéreur obtenait en outre le titre de Baron. C’est le sieur de Bouchereau, nouveau et dernier Baron de Saint-Georges qui fit reconstruire par l’architecte Victor Louis haute figure du style néo-classique (Grand théâtre de Bordeaux; Place du Palais Royal à Paris) en 1772, l’ancien château féodal dont on conservera néanmoins les tours d’angle.
Si la révolution épargna le Château Saint-Georges, ce joyau d’architecture du XVIIIème siècle, le phylloxéra ayant ruiné les vignes, l’exploitation du domaine périclita. Il passa entre plusieurs mains jusqu’au 19 novembre 1891, date à laquelle il fut acquis par Pétrus Desbois qui reconstitua les vignobles en greffant les plants français sur des racines américaines.
Le château Saint Georges bénéficie d’une vue panoramique exceptionnelle sur les coteaux alentours de St Emilion.
Cette superbe propriété au décor raffiné du XVIIème siècle est une escale idéale pour découvrir le vignoble, l’architecture et s’initier à l’œnologie à partir de différentes thématiques. 
Depuis 1891, il appartient à la famille Desbois. 
En 2013 Jean-Philippe Janoueix a rejoint la société viticole comme copropriétaire. En octobre 2015, il est gérant du Château Saint-Georges.

Le Château St Georges est avant tout un domaine viticole familial de 45 ha , situé à 2,5 km de la ville de Saint-Emilion (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO) et à 35min de la ville de Bordeaux.

Ses coordonnées :
Château Saint-Georges
BP 15
33570 Montagne
Tel : 05 57 74 62 11
Fax : 05 57 74 58 62
Email : contact@chateau-saint-georges.com

Le vignoble :
Appellation :
AOC Saint-Georges Saint-Emilion (Pour plus de détails cliquez ICI )
Cépages : 
Le Merlot 80%, le Cabernet Sauvignon 10% ainsi que le Cabernet Franc 10%, les cépages emblématiques de la rive droite de l’Estuaire de la Gironde ont trouvé ici un couple sol / climat parfaitement adapté. Ce dernier donne des vins élégants et équilibrés avec beaucoup de couleurs.
Surface du vignoble :
45 ha.
Terroir :
Sol argilo-calcaire. Au point de vue géologique, les terrains de Saint-Georges sont dénommés « Sannoisien » avec le calcaire à « astéries du Stampien » et ce sont sur ces terrains que se trouvent les plus Grands Crus de la région de Saint-Georges.
Ces vins sont parmi les meilleurs qui soient, ils ont du corps, une belle couleur rubis et un bouquet distingué dû particulièrement au sous-sol rocheux.
Densité de plantation : 
5500 pieds/ha.
Climat général 
Caractérisé par de faibles gelées et un fort ensoleillement.
Précipitations moyennes annuelles de 300 mm essentiellement concentrées en été.
Bonne amplitude thermique jour/nuit (15°C la nuit et 30 °C le jour en été).
Age moyen des vignes :
10-50 ans.
Rendement :
Moyenne de 45 hl/ha.
Viticulture : 
Une taille courte à la fin de l’hiver puis, pendant l’été, des vendanges en vert de façon à favoriser la concentration et la maturation des raisins restants.
La date des vendanges est définie sur analyse gustative.
Vendange : 
Mécanique (95 %) et manuelle (5 %) en tout début de matinée ; double table de tri pour garder les plus beaux raisins avant de les envoyer en cuve.
Vinification : 
Préfermentaire à froid à 10-12°C pendant environ 4 jours de façon à diffuser certains composés hydrosolubles du raisin (pigments, anthocyanes, tanins, arômes).
Fermentation alcoolique avec levures sélectionnées dans des cuves inox thermorégulées qui permettent de suivre précisément les températures (entre 20-28°C) et de réaliser des pigeages et remontages réguliers.
Macération totale de 5 semaines.
Fermentation Malolactique en cuves.
Elevage : 
12 mois en barriques de chêne français (35 % neuves).
Embouteillage avec filtration tangentielle.
Production : 
260 000 Bouteilles.

La dégustation :
Pas de bouteille ‘’Mystère’’ cette fois-ci, pour pouvoir étirer un peu plus l’étendue de la verticale.
Toutes les bouteilles ont été carafées entre une et deux heures, sauf pour le millésime 1990, le carafage ayant eu lieu au dernier moment.
La dégustation s’effectuera à étiquette découverte.
Les vins et leurs caractéristiques seront naturellement commentés post-appréciation.

Les flacons :   2019, 2016, 2012, 2009, 2005, 2003, 1999, 1997, 1990
   

Millésime : 2019

Climat :
Comme quelques autres vignobles français, Bordeaux connaît une belle histoire d'amour avec les années en “9”. Et 2019 perpétue assez bien cette tradition. 
Sur un plan climatique et sanitaire, 2019 a été plus simple à gérer que 2018, une année marquée par un mildiou galopant. L'hiver 2018-2019 fut très doux. Alors que ces conditions entrainent généralement une fin de saison prématurée, y compris pour les vendanges, les choses se sont rétablies grâce à un printemps frais. Bordeaux s'est même trouvé en alerte de gel à plusieurs reprises en avril et début mai. Le challenge suivant du millésime 2019 fut la chaleur. Le sud-ouest de la France a traversé un début d'été avec des températures très élevées, faisant même craindre la grillure, mais la pluie est apparue au moment opportun à trois reprises : en juillet, en août, et ensuite quelques averses au début du mois de septembre, apportant fraicheur et énergie aux raisins avant les vendanges.

Pour les rouges, 2019 fait sans conteste partie des grands millésimes, à la suite de 2018, 2016 et 2015, une série remarquable, à peine interrompue par un 2017 un peu moins brillant. De plus, les taux d'alcool, qui commencent à poser des problèmes à Bordeaux dont la réputation est basée sur la finesse et l'élégance, ont plutôt été mieux contenus en 2019 que sur les millésimes les plus récents.

Dans l'ensemble, les rouges proposent de belles qualités de maturité, de richesse et une densité des matières qui sont la marque d'un grand millésime. Mais certains producteurs (plutôt que certaines appellations) ont tout de même produit des vins trop puissants, trop alcooleux et un peu “durs” en tanins. Dans les meilleurs cas, ce millésime rappelle beaucoup le profil de 2009 par ses robes profondes, ses arômes intenses de fruits noirs, ses bouches mûres et voluptueuses, ses tanins parfaitement enrobés, que ce soit rive gauche où les cabernets peuvent être superbes, que rive droite où les merlots les mieux nés sont resté suaves et voluptueux et, toujours rive droite, les domaines où la part de cabernet franc (ou sauvignon) est importante, sont sans doute ceux où les vins sont les plus équilibrés. 2018 sera sans doute en rouge plus un millésime de grande garde alors que 2019, plus hédoniste, devrait procurer un plaisir plus immédiat.

Pour les blancs secs, Bordeaux nous gratifie en 2019 d'un vraisemblablement très grand millésime après un 2018 déjà très bon. L'excellent état sanitaire et une belle acidité préservée malgré les épisodes de forte chaleur, ont permis la production de vins à l'équilibre magistral, alliant la fraîcheur à une densité de matière supérieure à celle des millésimes précédents.

La production des liquoreux n'a pas été facile et les quantités seront une fois de plus très faibles. La plupart des châteaux ont ramassé l'essentiel du millésime 2019 en une seule trie (situation assez rare dans le Bordelais) entre le 8 et le 13 octobre. À partir du 14 octobre un long épisode pluvieux a définitivement dilué les raisins restés sur pied. Les vins sont nets, frais, harmonieux, intenses mais sans lourdeur, rappelant le style des 2015 en plus épuré.

Note rouges bordelais : 17/20.


Sa dégustation, les commentaires : 


‘’La robe bien sombre montre des reflets violets juvéniles sur le pourtour du disque.
D’une belle intensité, le nez développe beaucoup de fruits mûrs, rouges (framboise) et noirs (cassis). Il s’agrémente de notes vanillées et mentholées ainsi que d’un soupçon de poivre.
L’attaque est serrée, pas par les tanins qui sont abondants mais déjà assagis, plutôt par la densité de la matière. Puis la bouche se détend quelque peu, bénéficiant d’une acidité affirmée et d’un toucher souple.
La finale d’allonge correcte se révèle bien salivante.
Bien ++ / Très Bien et déjà très agréable mais à attendre impérativement dix ans, ou préférentiellement vingt ans pour qu’il se libère et se complexifie. Un grand avenir est tracé devant lui, pourquoi pas au niveau du 1990 qui clôturera cette dégustation.’’

Jean-Loup le 5.02 ;2025

 

Millésime : 2016

 

Climat :
2016 est un millésime paradoxal. En effet, de nombreuses conditions se sont réunies dans le déroulement climatique de l'année pour en faire un millésime difficile. La première moitié de l'année a été très (trop) humide : avec 850 mm de pluie au premier semestre, contre 400 en 2015, la pression du mildiou a été très forte au printemps. Par bonheur, du moins dans un premier temps, la sécheresse de l'été, dès le mois de juin, a permis d'écarter le plus gros de la menace des maladies. Mais cette sécheresse a duré, quasiment trois mois sans une goutte d'eau, ce qui a fait planer une grosse menace de stress hydrique dans les vignes. Par bonheur, les nuits sont restées relativement fraîches, ce qui a permis de faire progresser quand même - et lentement, ce qui est meilleur - la maturité des baies. Le coup de pouce du destin, c'est deux pluies sans excès le 13 et le 30 septembre qui vont faire revivre la vigne fatiguée par l'été un peu excessif. La maturité va donc se poursuivre tout en lenteur et en profondeur, ce qui est idéal pour les cépages bordelais, en particulier le cabernet-sauvignon. Au final, 2016 se révélera, lors des premières dégustations, comme un millésime exceptionnel, particulièrement rive gauche où le cabernet-sauvignon domine. Après un 2015 déjà de très haut niveau, mais dans un style assez puissant et solaire, suit donc un millésime à l'équilibre plus... équilibré, plus élégant sans doute, avec plus de fraîcheur aussi. Le couple 2015/2016 fait finalement penser, dans son style, au couple 2009/2010.

L'ensemble des appellations de la rive gauche (Médoc et Graves) est donc au sommet, les grandes étiquettes comme les plus modestes, en particulier les plus jolis crus bourgeois qui seront une priorité d'achat pour les amateurs avertis. Les merlots de la rive droite sont très beaux également, mais un peu plus riches et généreux en alcool, d'un équilibre un peu moins tendu que sur l'autre rive. Il y aura de belles affaires dans les vins de Côte et le Fronsadais. Et l'acheteur ‘’pointu" a tout intérêt également à se pencher sur les "génériques", Bordeaux et Bordeaux Supérieur où il pourra dénicher de superbes vins "pour tous les jours".

Les blancs secs sont également très réussis dans l'ensemble, avec une belle richesse et des arômes très mûrs parfois même un peu exotiques.

À Sauternes, le millésime 2016 n'engendrera pas des cuvées légendaires de puissance et de botrytis. Mais on trouvera de nombreux vins très plaisants, plus délicats, qui seront très certainement délicieux à boire assez jeunes sur leur fruit.

Note rouges bordelais : 18/20.


Sa dégustation, les commentaires :

 

‘’La robe bien sombre a déjà perdu ses atours de jeunesse sans gagner ceux de la maturité.
Le nez très expressif est imprégné de fruits noirs, avec des accents chaleureux (cacao) et d’autres plus classiques (fumé, balsamique).
La bouche présente un bel équilibre entre chair et acidité, façonnée par des tanins arrondis autour d’une aromatique encore plus axée sur les fruits noirs qu’au nez. La finale déliée et franche bénéficie d’une bonne persistance et nous en bénéficions avec elle !
Très Bien (+) mais ce vin sera encore meilleur dans dix ans et plus.’

Jean-Loup le 5.02.2025

 


Climat :
Le millésime 2012 à Bordeaux n'est pas un millésime d'anthologie. Les conditions climatiques furent contraires à l'élaboration d'un grand millésime. Certains châteaux crurent même à un moment ne pas pouvoir élaborer de vins cette année. En cause, les abondantes pluies qui favorisèrent les attaques des maladies cryptogamiques. Les vignerons durent se battre contre les ennemis de la vigne mais aussi contre la dilution. 
Après un hiver doux favorisant un débourrement précoce du merlot, le mal vint d'un printemps exécrable marqué par les pluies et l'humidité, des pluies particulièrement concentrées en avril mais qui continuèrent de s'étaler sur le reste de la saison. Les attaques de mildiou et d'oïdium furent sévères incitant les vignerons à une vigilance accrue. Les baies de raisins ne furent pas très homogènes, rendant difficile les maturités. Heureusement, le temps redevint plus stable dès le mois d'août, évitant le pire. Les raisins sains purent terminer leur maturité mais des tris drastiques furent nécessaires dans les vignes. Le mois de septembre fut plus favorable et confirma finalement la possibilité de produire un millésime correct.

Globalement, les vins à dominante merlot se révèlent meilleurs que ceux où le cabernet-sauvignon est très majoritaire car ce cépage a plus souffert de sa maturité tardive que le précoce merlot qui a pu être ramassé avant les pluies. La rive droite (Saint-Emilion et Pomerol) se sort donc assez bien de ce millésime difficile. Les meilleurs rouges du Médoc comme du Libournais présentent des équilibres très digestes sur la finesse et la délicatesse. Il ne fallait surtout pas trop extraire ou trop appuyer les élevages sur ce millésime !

Les blancs secs du vignoble de graves sont plutôt bien réussis, parfumés et possédant un équilibre frais.
C'est sans doute le Sauternais qui a le plus souffert du millésime, le botrytis étant aux abonnés absents. Certains domaines (comme Yquem) ont même choisi de ne pas élaborer de vin.
Note rouges bordelais : 15/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe est sombre et légèrement tuilée sur la frange.
Très intense, le nez présente malheureusement une forte acidité volatile rendant le fruité noir très pointu, et même une piqûre acétique, reconnaissable par une odeur de vernis.
On retrouve en bouche cette saveur désagréable, et on a juste le temps de noter un profil droit, des tanins poudreux et une certaine longueur, avant d’arrêter la dégustation.’’

Jean-Loup le 5.02.2025


Millésime : 2009


Climat :
2009 est incontestablement un très beau millésime dans l'ensemble du vignoble bordelais. Le climat ensoleillé de l'été et du mois de septembre a favorisé une forte concentration des anthocyanes et des arômes, une condition nécessaire, mais pas suffisante pour qualifier de grand un millésime. Il faut également que l'équilibre entre l'alcool et l'acidité soit au rendez-vous.
La qualité du fruit a réjoui tous les observateurs et acteurs de ce millésime, un fruit goûteux et délicat qu'on retrouvera dans tous les vins qui n'ont pas été vendangés trop tard, un des risques du millésime, ce qui peut apporter des arômes un peu cuits et lourds.
Pour tous ceux qui ont vendangé à une juste maturité, on retrouve cette qualité de fruit dans un remarquable équilibre tanins/alcool/acidité qui en fait des vins relativement faciles à déguster jeunes et qui sont de toute évidence taillés pour la garde. On se retrouve donc pas trop loin d'une année comme 2005, mais avec un côté moins carré et plus ouvert. Autre caractéristique de ce millésime : la réussite assez générale dans toutes les appellations et tous les types de vins que ce soit les rouges, bien sûr, mais aussi les blancs secs ou les liquoreux.

Dans le Médoc, l'hiver fut un peu plus froid que d'habitude mais jusqu'au mois de mars, la région bénéficia d'un ensoleillement prolongé, supérieur à la moyenne des trente dernières années et propice à la bonne maturation du raisin. Avril fut très humide, mai souvent orageux. La floraison, rapide et homogène, intervint début juin. L'été s'installa, très ensoleillé, sans excès. Le fort stress hydrique et les bonnes conditions permirent une maturation parfaite et complète. Septembre fut idéal, alternant nuits fraîches et journées chaudes. Aux vendanges, le vignoble fut dans sa grande majorité parfaitement sain.

Sur la rive droite, à Saint-Émilion et Pomerol, les mêmes conditions climatiques furent propices à un très bon millésime, peut-être davantage chargé en alcool cependant pour les merlots. Cabernets francs et sauvignons trouvèrent un plus juste équilibre.

A Sauternes et Barsac, sécheresse et chaleur modérées durant six mois consécutifs donnèrent des raisins parfaitement mûrs, très riches en sucres (et en alcool), peut-être davantage encore que 2005. La phase végétative fut d'une rare qualité et les nuits fraîches de l'été préservèrent l'acidité et le potentiel aromatique. La botrytisation fut superbe, grâce notamment aux pluies du 19 septembre (sans les déluges annoncés !) et des trois semaines chaudes et sèches qui suivirent.
Yquem rentra ses derniers raisins le 19 octobre.
Note rouges bordelais : 18/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe sombre fait ses quinze printemps, par des reflets bien tuilés sur le cordon extérieur du disque, mais aussi par sa teinte grenat au cœur même de ce disque.
Bien généreux, le nez propose une aromatique très avenante composée de fruits noirs compotés riches, matinée de touches variées plus fraîches, florales, balsamiques et de bois précieux, voire de tabac.
La bouche bien charnue et ample, d’une sensation tactile veloutée, affiche un fruité confortable et patiné par le temps, rehaussé par suffisamment de vivacité. Celle-ci permet également d’éviter un caractère capiteux (14,5 ° quand même !) et d’assurer une grande persistance à la finale qui joue dans l’élégance.
Très Bien +(+) et à garder sans crainte une dizaine d’années de plus pour que la bouche s’affine encore et si on apprécie les vins évolués.’’

Jean-Loup le 5.02.2025


Millésime : 2005


Climat :
Une récolte homogène, des raisins dans un parfait état sanitaire et un volume relativement raisonnable (6 millions d'hl) : il s'agit bien d'un millésime d'exception ! Des conditions climatiques idéales depuis le mois de mai - ensoleillement permanent sans excès de chaleur, très peu de pluie et fraîcheur nocturne - ont permis une maturation lente, caractéristique des années légendaires de Bordeaux. Les Merlots sont aussi réussis que les Cabernets : fruit intense et élégant, équilibre, profondeur, richesse, concentration et extrême fraîcheur, sans oublier un potentiel de garde presque illimité. Seul le temps nous dira s'ils se révèlent aussi grands que les 2000, 1989 et 1982 auxquels on les compare déjà volontiers. Les liquoreux sont tout aussi grandioses, offrant un bel équilibre sucre/alcool/acidité, ainsi que de délicieuses nuances confites, rôties et grillées, auxquelles se mêlent de fines notes boisées. D'un style plus classique que l'exceptionnel 2003, ils sont néanmoins comparables aux magnifiques 2001 et 1997, voire encore plus grands.
Note rouges bordelais : 19/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe ne se révèle pas très sombre et ourlée de reflets bien tuilés.
Complexe et intense, le nez a clairement basculé vers les arômes tertiaires avec du sous-bois, du bois précieux et du cuir noble sur une base sous-jacente de fruits noirs. C’est sans doute un des plus beaux nez de la série. Mais la bouche contraste un peu et ne répond pas à ces attentes prometteuses du nez. Corpulente et dotée d’une certaine mâche, ses goûts sont moins évolués et complexe que les senteurs du nez. Elle manque un peu d’acidité pour la relancer et la dynamiser. Du coup, l’allonge se déploie correctement sans plus, avec des tanins légèrement asséchants.
Très Bien, surtout pour le nez.

On a là un exemple de plus d’un vin de Bordeaux du millésime 2005 qui ne s’est toujours pas ouvert et affiné en bouche. A revoir dans cinq à dix ans ? Ce vin a peut-être également souffert un peu de l'effet de séquence.’’

Jean-Loup le 5.02.2025

 

Millésime : 2003


Climat :
L'apparition des premières feuilles début mars, puis la floraison dès la fin mai annoncent un millésime très précoce. A partir du 1er août, un vent de sud brûlant plonge toute la France dans une fournaise infernale, couplée à une grande sécheresse. A partir du 20 août, une perturbation venant de l'ouest met fin à la canicule, mais déjà, on observe d'importants blocages de maturité, surtout dans les terroirs de sable et de graves. Côté cépages, c'est le Merlot qui a le moins bien résisté. Lors des dégustations en primeur, les prévisions avaient annoncé un millésime exceptionnel, ignorant ces considérations climatologiques ; aujourd'hui, on constate que beaucoup de vins sont incomplets, avec un fruit limité, une structure légère et des tannins souvent trop mûrs, signant une évolution précoce et une courte garde. Seuls les plus grands terroirs - plateau de Saint-Emilion, lentille argileuse de Pomerol, parcelles graveleuses proches de l'estuaire dans le Médoc - ont brillamment tiré leur épingle du jeu.

Les vins liquoreux, quant à eux, sont exceptionnels, dotés d'une pureté aromatique et d'une richesse jamais constatées depuis les superbes 1989 et 1990. Enfin en blancs secs, les grands terroirs où se pratiquent de faibles rendements et une viticulture soignée promettent de très belles bouteilles.
Note rouges bordelais : 15/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 

‘’La robe moyennement sombre dénote une grande évolution par ses teintes rousses voire de couleur brique.
Le nez extraverti et riche exhale des arômes de pruneau et de cerise noire très mûre, avec des accents fumés rafraîchissants.
La bouche est en revanche étonnamment fluide et longiligne, animée par une belle acidité, et dotée d’un grain fin et soyeux. La finale toute aussi déliée s’étire longuement, même si un côté chaleureux finit par ressortir.
Très Bien + et encore une bonne surprise pour un Bordeaux 2003, alors que d’aucuns craignaient pour un effondrement rapide en raison d’un manque supposé d’acidité. Je pense toutefois que ce vin n’a plus grand-chose à gagner par une attente supplémentaire.’’

Jean-Loup le 5.02.2025

 

Millésime : 1999


Climat :
L'apparition des premières feuilles début mars, puis la floraison dès la fin mai annoncent un millésime très précoce. A partir du 1er août, un vent de sud brûlant plonge toute la France dans une fournaise infernale, couplée à une grande sécheresse. A partir du 20 août, une perturbation venant de l'ouest met fin à la canicule, mais déjà, on observe d'importants blocages de maturité, surtout dans les terroirs de sable et de graves. Côté cépages, c'est le Merlot qui a le moins bien résisté. Lors des dégustations en primeur, les prévisions avaient annoncé un millésime exceptionnel, ignorant ces considérations climatologiques ; aujourd'hui, on constate que beaucoup de vins sont incomplets, avec un fruit limité, une structure légère et des tannins souvent trop mûrs, signant une évolution précoce et une courte garde. Seuls les plus grands terroirs - plateau de Saint-Emilion, lentille argileuse de Pomerol, parcelles graveleuses proches de l'estuaire dans le Médoc - ont brillamment tiré leur épingle du jeu.

Les vins liquoreux, quant à eux, sont exceptionnels, dotés d'une pureté aromatique et d'une richesse jamais constatées depuis les superbes 1989 et 1990. Enfin en blancs secs, les grands terroirs où se pratiquent de faibles rendements et une viticulture soignée promettent de très belles bouteilles.
Note rouges bordelais : 15/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe sombre est bien tuilée.
Le nez offre avec une belle intensité des flagrances torréfiées de café et de fumé, ainsi qu’une touche balsamique, sur un fond fruité encore prégnant et d’un éclat surprenant. 
La bouche se révèle harmonieuse et gouleyante, au profil rectiligne et long. La vivacité parfaitement dosée se poursuit dans la finale longue et toute en finesse.
 Très Bien +(+).’’

Jean-Loup le 8.02.2025


Millésime : 1997


Climat :
Un millésime correct avec une qualité irrégulière en raisons des caprices de la météo. 1997 représente l'année de tous les records climatiques : un hiver d'une grande douceur suivi d'un printemps extrêmement pluvieux et d'un mois d'août tropical. Les vendanges débutent dès le 15 août, représentant ainsi le millésime le plus précoce depuis 1893. En règle générale, les vins sont tendres, fruités et équilibrés mais d'une garde limitée. Les blancs secs sont aromatiques mais la complexité  n'est pas toujours au rendez-vous. En revanche, les liquoreux sont particulièrement réussis avec des vins riches, amples et de longue garde.
Note rouges bordelais : 13/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe assez sombre a pris des teintes fauves qui gagnent sur l’intérieur du disque.
Généreux et séducteur, le nez affiche un fruité compoté et des tonalités automnales de sous-bois, cuir noble et bois précieux.
La bouche est bâtie sur un duo équilibré entre chair et acidité, habillée de tanins complètement fondus. Mais une trace liégeuse, non perçue au nez, vient un peu gâcher le plaisir, d’autant que la finale s’avère légèrement asséchante.
Bien ++ / Très Bien, surtout pour le nez?’'

Jean-Loup le 5.02.2025

  

Millésime : 1990


Climat :
Un millésime d'exception en qualité et en quantité. Deuxième année la plus chaude du siècle après 1947, et la plus ensoleillée après 1949. La plupart des châteaux ont vendangé des raisins d'une exceptionnelle concentration. En raison du volume de la récolte, les vins sont peu acides mais dotés de tannins puissants et veloutés. Les meilleurs vins proviennent de vignobles implantés sur des sols lourds (Saint-Estèphe, Saint-Emilion) et de propriétés ayant pratiqué une sélection draconienne afin de limiter les rendements. En règle générale, les vins de ce millésime sont des modèles de charmes et de distinction. Les blancs secs sont grandioses, notamment Haut-Brion et Laville Haut-Brion qui s'imposent comme des vins de légendes. Pour les Sauternes, vendangés avant les rouges, il s'agit d'un millésime historique. Puissants et complexes, ils représentent des chefs-d'œuvre absolu de concentration et de richesse.
Note  rouges bordelais : 19/20.

Sa dégustation, les commentaires :
 
‘’La robe assez sombre attire par ses beaux atours de couleur brique;
Très expressif, somptueux et complexe, le bouquet présente une aromatique tertiaire aboutie : tabac (peu décelé dans les vins précédents, mais il est vrai que l’on n’est pas en Rive Gauche, et bien présent ici), bois précieux, fruité patiné par le temps et enjôleur, et même un trait épicé.
La bouche fait preuve d’un grand raffinement, s’appuyant sur une chair au grain dense et de taffetas et sur une fraîcheur vivifiante. Celle-ci équilibre parfaitement le caractère chaleureux du millésime qui s’exprime par un fruité très mûr. La finale persistante et toute en élégance parachève ce beau tableau.
Très Bien ++ / Excellent et à boire, bien entendu, mais sans urgence.’’

Jean-Loup le 5.02.2025


👍👍Merci pour cette ambiance enjouée, communicatrice, participative tout au long de cette dégustation ainsi qu’à son terme, signe de la satisfaction générale des participants.

Inédite dans sa constitution, 1 vin et neuf millésimes échelonnés sur 30 ans, cette séance n’avait pas manqué se susciter diverses interrogations lors de la réception des invitations et pour certains d’anticiper sur son réel intérêt et de ce fait de leur active participation.
Bienheureusement nombre d’adhérents ont voulu en savoir plus, avoir des réponses à leurs éventuelles questions ; à constater que bien leur en a pris, le déroulement de la séance porté par la qualité des vins leur a donné raison.
Il est dommage de remarquer, et cela de façon pérenne, un notable désintérêt lorsque le thème proposé de la dégustation a tendance de vouloir s’écarter des sentiers battus.
Ne faut-il pas rappeler que la fréquentation aux différentes séances constitue le socle de notre équilibre financier.
Dans le cas présent cette participation réduite a néanmoins permis à 6 participants de repartir avec l’un des flacons non ouverts.

Je tiens particulièrement à remercier Bernard, Jean-Loup er Jean-Michel pour la préparation, le carafage, le service, l’animation de cette séance avec un point supplémentaire pour Bernard : le transport des flacons et Jean-Loup pour ses rapides et pertinents commentaires.
Durant cette séance vous n’avez pas manqué d’apporter vos remarques, commentaires, appréciations. Pourquoi ne pas passer à la rédaction de ceux-ci ; le pavé ‘’Commentaires’’ situé au bas de ce compte-rendu est prêt à les recevoir.
Bonne lecture.

CFa le 7.02.2025