Château Saint-Georges
de Saint-Georges Saint-Emilion : 9 millésimes de 2019 à …. 1990
Déroger
à la sacro-sainte constitution pluri-domaniale de nos dégustations
interpelle !
Allons-nous
devant une absence de curiosité et, où, d’un manque d’intérêt de la part de nos adhérents ? Si mes doutes se sont confirmés
sur la première partie de cette interrogation, moins de 40 % d’adhérents ont
bien voulu se déplacer (pour une jauge finale de 28 participants ;
invités compris) ; avec bonheur, il en fut tout autre sur le second volet a en
juger de la satisfaction des participants tout au long de cette dégustation.
Initiateur
de cette inédite dégustation et étant dans la possibilité de pouvoir sortir de ma
cave trois bouteilles (finalement deux ont suffi en raison d’une assistance
trop moyenne) sur neuf millésimes différents, allant de 2019 à 1990, avec trois
millésimes par décennie, j’ai pensé à l’intérêt de pouvoir déguster, de faire
partager et juger de l’évolution d’un même vin, conservé en cave, depuis son
achat en primeur directement au château, dans les mêmes conditions climatiques
(hygrométrie, température, aération, obscurité et silence).
Comme
à l’accoutumé, préparation de la salle, préparation préalable et vérification
des bouteilles : rondeur, odeur, acidité, toucher, longueur, … afin de détecter
d’éventuels problèmes (bien en a été pris car 2 bouteilles présentant des
senteurs désagréables : bouchon et acide acétique ont dû être écartées).
Observons une minute de silence
en mémoire de notre compagnon de dégustation depuis de longues années Michel
Zawada décédé la semaine passée.
Souvenons-nous de son sourire et de
sa bonne humeur qui illuminaient nos rencontres.
Nous
débutons par une présentation (voir ci-après) du Château, de son vignoble ainsi
que du mode d’élaboration du vin.
Château Saint-Georges de
Saint-Georges Saint-Emilion
Le
Château :
 |
Bienvenue au Château |
L’histoire
du Saint-Georges remonte à la période Gallo-Romaine. L’étendue de ce domaine
était d’un millier d’arpents, soit environ 263 ha, ce qui correspond à peu près
à l’étendue de la paroisse de Saint-Georges. Le Château Saint-Georges et son
domaine furent vendus par Henri IV le 27 octobre 1602 à Jean Barbot moyennant
la somme de 1500 livres, l’acquéreur obtenait en outre le titre de Baron. C’est
le sieur de Bouchereau, nouveau et dernier Baron de Saint-Georges qui fit
reconstruire par l’architecte Victor Louis haute figure du style néo-classique
(Grand théâtre de Bordeaux; Place du Palais Royal à Paris) en 1772, l’ancien
château féodal dont on conservera néanmoins les tours d’angle.Si
la révolution épargna le Château Saint-Georges, ce joyau d’architecture du
XVIIIème siècle, le phylloxéra ayant ruiné les vignes, l’exploitation du
domaine périclita. Il passa entre plusieurs mains jusqu’au 19 novembre 1891,
date à laquelle il fut acquis par Pétrus Desbois qui reconstitua les vignobles
en greffant les plants français sur des racines américaines.
Le
château Saint Georges bénéficie d’une vue panoramique exceptionnelle sur les
coteaux alentours de St Emilion.
Cette
superbe propriété au décor raffiné du XVIIème siècle est une escale idéale pour
découvrir le vignoble, l’architecture et s’initier à l’œnologie à partir de
différentes thématiques.
Depuis 1891, il appartient à la famille Desbois.
En
2013 Jean-Philippe Janoueix a rejoint la société viticole comme copropriétaire.
En octobre 2015, il est gérant du Château Saint-Georges.
Le
Château St Georges est avant tout un domaine viticole familial de 45 ha , situé
à 2,5 km de la ville de Saint-Emilion (classée au patrimoine mondial de
l’UNESCO) et à 35min de la ville de Bordeaux.
Ses
coordonnées :
Château
Saint-Georges
BP
15
33570
Montagne
Tel
: 05 57 74 62 11
Fax
: 05 57 74 58 62
Email
: contact@chateau-saint-georges.com
Le
vignoble :
Appellation :
AOC
Saint-Georges Saint-Emilion (Pour plus de détails cliquez ICI ) Cépages
:
Le
Merlot 80%, le Cabernet Sauvignon 10% ainsi que le Cabernet Franc 10%, les
cépages emblématiques de la rive droite de l’Estuaire de la Gironde ont trouvé
ici un couple sol / climat parfaitement adapté. Ce dernier donne des vins
élégants et équilibrés avec beaucoup de couleurs.
Surface
du vignoble :
45
ha.
Terroir
:
Sol
argilo-calcaire. Au point de vue géologique, les terrains de Saint-Georges sont
dénommés « Sannoisien » avec le calcaire à « astéries du Stampien » et ce sont
sur ces terrains que se trouvent les plus Grands Crus de la région de
Saint-Georges.
Ces
vins sont parmi les meilleurs qui soient, ils ont du corps, une belle couleur
rubis et un bouquet distingué dû particulièrement au sous-sol rocheux.
Densité
de plantation :
5500
pieds/ha.
Climat
général
Caractérisé
par de faibles gelées et un fort ensoleillement.
Précipitations
moyennes annuelles de 300 mm essentiellement concentrées en été.
Bonne
amplitude thermique jour/nuit (15°C la nuit et 30 °C le jour en été).
Age
moyen des vignes :
10-50
ans.
Rendement
:
Moyenne
de 45 hl/ha.
Viticulture
:
Une
taille courte à la fin de l’hiver puis, pendant l’été, des vendanges en vert de
façon à favoriser la concentration et la maturation des raisins restants.
La
date des vendanges est définie sur analyse gustative.
Vendange
:
Mécanique
(95 %) et manuelle (5 %) en tout début de matinée ; double table de tri pour
garder les plus beaux raisins avant de les envoyer en cuve.
Vinification
:
Préfermentaire
à froid à 10-12°C pendant environ 4 jours de façon à diffuser certains composés
hydrosolubles du raisin (pigments, anthocyanes, tanins, arômes).
Fermentation
alcoolique avec levures sélectionnées dans des cuves inox thermorégulées qui
permettent de suivre précisément les températures (entre 20-28°C) et de
réaliser des pigeages et remontages réguliers.
Macération
totale de 5 semaines.
Fermentation
Malolactique en cuves.
Elevage
:
12
mois en barriques de chêne français (35 % neuves).
Embouteillage
avec filtration tangentielle.
Production
:
260
000 Bouteilles.
La
dégustation :
Pas
de bouteille ‘’Mystère’’ cette fois-ci, pour pouvoir étirer un peu plus
l’étendue de la verticale.
Toutes les bouteilles ont été carafées entre une et deux heures, sauf pour le
millésime 1990, le carafage ayant eu lieu au dernier moment.
La
dégustation s’effectuera à étiquette découverte.
Les
vins et leurs caractéristiques seront naturellement commentés
post-appréciation.
 |
Les flacons : 2019, 2016, 2012, 2009, 2005, 2003, 1999, 1997, 1990 |
Climat :
Comme quelques
autres vignobles français, Bordeaux connaît une belle histoire d'amour avec les
années en “9”. Et 2019 perpétue assez bien cette tradition.
Sur un plan climatique et sanitaire, 2019 a
été plus simple à gérer que 2018, une année marquée par un mildiou galopant.
L'hiver 2018-2019 fut très doux. Alors que ces conditions entrainent
généralement une fin de saison prématurée, y compris pour les vendanges, les
choses se sont rétablies grâce à un printemps frais. Bordeaux s'est même trouvé
en alerte de gel à plusieurs reprises en avril et début mai. Le challenge
suivant du millésime 2019 fut la chaleur. Le sud-ouest de la France a traversé
un début d'été avec des températures très élevées, faisant même craindre la
grillure, mais la pluie est apparue au moment opportun à trois reprises : en
juillet, en août, et ensuite quelques averses au début du mois de septembre,
apportant fraicheur et énergie aux raisins avant les vendanges.
Pour les rouges,
2019 fait sans conteste partie des grands millésimes, à la suite de 2018, 2016
et 2015, une série remarquable, à peine interrompue par un 2017 un peu moins
brillant. De plus, les taux d'alcool, qui commencent à poser des problèmes à
Bordeaux dont la réputation est basée sur la finesse et l'élégance, ont plutôt
été mieux contenus en 2019 que sur les millésimes les plus récents.
Dans l'ensemble,
les rouges proposent de belles qualités de maturité, de richesse et une densité
des matières qui sont la marque d'un grand millésime. Mais certains producteurs
(plutôt que certaines appellations) ont tout de même produit des vins trop puissants,
trop alcooleux et un peu “durs” en tanins. Dans les meilleurs cas, ce millésime
rappelle beaucoup le profil de 2009 par ses robes profondes, ses arômes
intenses de fruits noirs, ses bouches mûres et voluptueuses, ses tanins
parfaitement enrobés, que ce soit rive gauche où les cabernets peuvent être
superbes, que rive droite où les merlots les mieux nés sont resté suaves et
voluptueux et, toujours rive droite, les domaines où la part de cabernet franc
(ou sauvignon) est importante, sont sans doute ceux où les vins sont les plus
équilibrés. 2018 sera sans doute en rouge plus un millésime de grande garde
alors que 2019, plus hédoniste, devrait procurer un plaisir plus immédiat.
Pour les blancs
secs, Bordeaux nous gratifie en 2019 d'un vraisemblablement très grand
millésime après un 2018 déjà très bon. L'excellent état sanitaire et une belle
acidité préservée malgré les épisodes de forte chaleur, ont permis la
production de vins à l'équilibre magistral, alliant la fraîcheur à une densité
de matière supérieure à celle des millésimes précédents.
La production des
liquoreux n'a pas été facile et les quantités seront une fois de plus très
faibles. La plupart des châteaux ont ramassé l'essentiel du millésime 2019 en
une seule trie (situation assez rare dans le Bordelais) entre le 8 et le 13
octobre. À partir du 14 octobre un long épisode pluvieux a définitivement dilué
les raisins restés sur pied. Les vins sont nets, frais, harmonieux, intenses
mais sans lourdeur, rappelant le style des 2015 en plus épuré.
Note rouges bordelais : 17/20.
Sa
dégustation, les commentaires :
‘’La robe bien sombre montre des reflets violets juvéniles sur le pourtour
du disque.
D’une belle intensité, le nez développe beaucoup de fruits mûrs, rouges
(framboise) et noirs (cassis). Il s’agrémente de notes vanillées et mentholées
ainsi que d’un soupçon de poivre.
L’attaque est serrée, pas par les tanins qui sont abondants mais déjà assagis,
plutôt par la densité de la matière. Puis la bouche se détend quelque peu,
bénéficiant d’une acidité affirmée et d’un toucher souple.
La finale d’allonge correcte se révèle bien salivante.
Bien ++ / Très Bien et déjà très agréable mais à attendre impérativement dix ans, ou
préférentiellement vingt ans pour qu’il se libère et se complexifie. Un grand
avenir est tracé devant lui, pourquoi pas au niveau du 1990 qui clôturera cette
dégustation.’’
Jean-Loup le 5.02 ;2025
Climat :
2016 est un millésime paradoxal.
En effet, de nombreuses conditions se sont réunies dans le déroulement
climatique de l'année pour en faire un millésime difficile. La première moitié
de l'année a été très (trop) humide : avec 850 mm de pluie au premier semestre,
contre 400 en 2015, la pression du mildiou a été très forte au printemps. Par
bonheur, du moins dans un premier temps, la sécheresse de l'été, dès le mois de
juin, a permis d'écarter le plus gros de la menace des maladies. Mais cette
sécheresse a duré, quasiment trois mois sans une goutte d'eau, ce qui a fait
planer une grosse menace de stress hydrique dans les vignes. Par bonheur, les
nuits sont restées relativement fraîches, ce qui a permis de faire progresser
quand même - et lentement, ce qui est meilleur - la maturité des baies. Le coup
de pouce du destin, c'est deux pluies sans excès le 13 et le 30 septembre qui
vont faire revivre la vigne fatiguée par l'été un peu excessif. La maturité va
donc se poursuivre tout en lenteur et en profondeur, ce qui est idéal pour les
cépages bordelais, en particulier le cabernet-sauvignon. Au final, 2016 se
révélera, lors des premières dégustations, comme un millésime exceptionnel,
particulièrement rive gauche où le cabernet-sauvignon domine. Après un 2015
déjà de très haut niveau, mais dans un style assez puissant et solaire, suit
donc un millésime à l'équilibre plus... équilibré, plus élégant sans doute,
avec plus de fraîcheur aussi. Le couple 2015/2016 fait finalement penser, dans
son style, au couple 2009/2010.
L'ensemble des appellations de la rive gauche (Médoc et Graves) est donc au
sommet, les grandes étiquettes comme les plus modestes, en particulier les plus
jolis crus bourgeois qui seront une priorité d'achat pour les amateurs avertis.
Les merlots de la rive droite sont très beaux également, mais un peu plus
riches et généreux en alcool, d'un équilibre un peu moins tendu que sur l'autre
rive. Il y aura de belles affaires dans les vins de Côte et le Fronsadais. Et
l'acheteur ‘’pointu" a tout intérêt également à se pencher sur les
"génériques", Bordeaux et Bordeaux Supérieur où il pourra dénicher de
superbes vins "pour tous les jours".
Les
blancs secs sont également très réussis dans l'ensemble, avec une belle
richesse et des arômes très mûrs parfois même un peu exotiques.
À
Sauternes, le millésime 2016 n'engendrera pas des cuvées légendaires de
puissance et de botrytis. Mais on trouvera de nombreux vins très plaisants,
plus délicats, qui seront très certainement délicieux à boire assez jeunes sur
leur fruit.
Note
rouges bordelais : 18/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe bien sombre a déjà perdu ses atours de jeunesse sans gagner ceux
de la maturité.
Le nez très expressif est imprégné de fruits noirs, avec des accents
chaleureux (cacao) et d’autres plus classiques (fumé, balsamique).
La bouche présente un bel équilibre entre chair et acidité, façonnée par des
tanins arrondis autour d’une aromatique encore plus axée sur les fruits noirs
qu’au nez. La finale déliée et franche bénéficie d’une bonne persistance et
nous en bénéficions avec elle !
Très
Bien (+) mais ce vin sera encore meilleur
dans dix ans et plus.’
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
Le millésime 2012
à Bordeaux n'est pas un millésime d'anthologie. Les conditions climatiques
furent contraires à l'élaboration d'un grand millésime. Certains châteaux
crurent même à un moment ne pas pouvoir élaborer de vins cette année. En cause,
les abondantes pluies qui favorisèrent les attaques des maladies
cryptogamiques. Les vignerons durent se battre contre les ennemis de la vigne
mais aussi contre la dilution.
Après un hiver
doux favorisant un débourrement précoce du merlot, le mal vint d'un printemps
exécrable marqué par les pluies et l'humidité, des pluies particulièrement
concentrées en avril mais qui continuèrent de s'étaler sur le reste de la
saison. Les attaques de mildiou et d'oïdium furent sévères incitant les
vignerons à une vigilance accrue. Les baies de raisins ne furent pas très
homogènes, rendant difficile les maturités. Heureusement, le temps redevint
plus stable dès le mois d'août, évitant le pire. Les raisins sains purent
terminer leur maturité mais des tris drastiques furent nécessaires dans les
vignes. Le mois de septembre fut plus favorable et confirma finalement la
possibilité de produire un millésime correct.
Globalement, les
vins à dominante merlot se révèlent meilleurs que ceux où le cabernet-sauvignon
est très majoritaire car ce cépage a plus souffert de sa maturité tardive que
le précoce merlot qui a pu être ramassé avant les pluies. La rive droite (Saint-Emilion
et Pomerol) se sort donc assez bien de ce millésime difficile. Les meilleurs
rouges du Médoc comme du Libournais présentent des équilibres très digestes sur
la finesse et la délicatesse. Il ne fallait surtout pas trop extraire ou trop
appuyer les élevages sur ce millésime !
Les blancs secs
du vignoble de graves sont plutôt bien réussis, parfumés et possédant un équilibre
frais.
C'est sans doute
le Sauternais qui a le plus souffert du millésime, le botrytis étant aux
abonnés absents. Certains domaines (comme Yquem) ont même choisi de ne pas
élaborer de vin.
Note rouges bordelais :
15/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe est sombre et légèrement tuilée sur la frange.
Très intense, le nez présente malheureusement une forte acidité volatile
rendant le fruité noir très pointu, et même une piqûre acétique, reconnaissable
par une odeur de vernis.
On retrouve en bouche cette saveur désagréable, et on a juste le temps de
noter un profil droit, des tanins poudreux et une certaine longueur, avant
d’arrêter la dégustation.’’
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
2009 est
incontestablement un très beau millésime dans l'ensemble du vignoble bordelais.
Le climat ensoleillé de l'été et du mois de septembre a favorisé une forte concentration
des anthocyanes et des arômes, une condition nécessaire, mais pas suffisante
pour qualifier de grand un millésime. Il faut également que l'équilibre entre
l'alcool et l'acidité soit au rendez-vous.
La qualité du
fruit a réjoui tous les observateurs et acteurs de ce millésime, un fruit
goûteux et délicat qu'on retrouvera dans tous les vins qui n'ont pas été
vendangés trop tard, un des risques du millésime, ce qui peut apporter des
arômes un peu cuits et lourds.
Pour tous ceux
qui ont vendangé à une juste maturité, on retrouve cette qualité de fruit dans
un remarquable équilibre tanins/alcool/acidité qui en fait des vins
relativement faciles à déguster jeunes et qui sont de toute évidence taillés
pour la garde. On se retrouve donc pas trop loin d'une année comme 2005, mais
avec un côté moins carré et plus ouvert. Autre caractéristique de ce millésime
: la réussite assez générale dans toutes les appellations et tous les types de
vins que ce soit les rouges, bien sûr, mais aussi les blancs secs ou les
liquoreux.
Dans le Médoc,
l'hiver fut un peu plus froid que d'habitude mais jusqu'au mois de mars, la
région bénéficia d'un ensoleillement prolongé, supérieur à la moyenne des
trente dernières années et propice à la bonne maturation du raisin. Avril fut
très humide, mai souvent orageux. La floraison, rapide et homogène, intervint
début juin. L'été s'installa, très ensoleillé, sans excès. Le fort stress
hydrique et les bonnes conditions permirent une maturation parfaite et
complète. Septembre fut idéal, alternant nuits fraîches et journées chaudes.
Aux vendanges, le vignoble fut dans sa grande majorité parfaitement sain.
Sur la rive
droite, à Saint-Émilion et Pomerol, les mêmes conditions climatiques furent
propices à un très bon millésime, peut-être davantage chargé en alcool
cependant pour les merlots. Cabernets francs et sauvignons trouvèrent un plus
juste équilibre.
A Sauternes et
Barsac, sécheresse et chaleur modérées durant six mois consécutifs donnèrent
des raisins parfaitement mûrs, très riches en sucres (et en alcool), peut-être
davantage encore que 2005. La phase végétative fut d'une rare qualité et les
nuits fraîches de l'été préservèrent l'acidité et le potentiel aromatique. La
botrytisation fut superbe, grâce notamment aux pluies du 19 septembre (sans les
déluges annoncés !) et des trois semaines chaudes et sèches qui suivirent.
Yquem rentra ses
derniers raisins le 19 octobre.
Note rouges bordelais :
18/20.
Sa
dégustation, les commentaires :
‘’La robe sombre fait ses quinze printemps, par des reflets bien tuilés sur
le cordon extérieur du disque, mais aussi par sa teinte grenat au cœur même de
ce disque.
Bien généreux, le nez propose une aromatique très avenante composée de
fruits noirs compotés riches, matinée de touches variées plus fraîches,
florales, balsamiques et de bois précieux, voire de tabac.
La bouche bien charnue et ample, d’une sensation tactile veloutée, affiche un
fruité confortable et patiné par le temps, rehaussé par suffisamment de
vivacité. Celle-ci permet également d’éviter un caractère capiteux (14,5 °
quand même !) et d’assurer une grande persistance à la finale qui joue
dans l’élégance.
Très Bien +(+) et à garder sans crainte une dizaine d’années de plus pour que la bouche
s’affine encore et si on apprécie les vins évolués.’’
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
Une récolte
homogène, des raisins dans un parfait état sanitaire et un volume relativement
raisonnable (6 millions d'hl) : il s'agit bien d'un millésime d'exception ! Des
conditions climatiques idéales depuis le mois de mai - ensoleillement permanent
sans excès de chaleur, très peu de pluie et fraîcheur nocturne - ont permis une
maturation lente, caractéristique des années légendaires de Bordeaux. Les
Merlots sont aussi réussis que les Cabernets : fruit intense et élégant,
équilibre, profondeur, richesse, concentration et extrême fraîcheur, sans
oublier un potentiel de garde presque illimité. Seul le temps nous dira s'ils
se révèlent aussi grands que les 2000, 1989 et 1982 auxquels on les compare
déjà volontiers. Les liquoreux sont tout aussi grandioses, offrant un bel
équilibre sucre/alcool/acidité, ainsi que de délicieuses nuances confites,
rôties et grillées, auxquelles se mêlent de fines notes boisées. D'un style
plus classique que l'exceptionnel 2003, ils sont néanmoins comparables aux
magnifiques 2001 et 1997, voire encore plus grands.
Note rouges bordelais :
19/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe ne se révèle pas très sombre et
ourlée de reflets bien tuilés.
Complexe et intense, le nez a clairement basculé vers les arômes tertiaires
avec du sous-bois, du bois précieux et du cuir noble sur une base sous-jacente
de fruits noirs. C’est sans doute un des plus beaux nez de la série. Mais la
bouche contraste un peu et ne répond pas à ces attentes prometteuses du nez.
Corpulente et dotée d’une certaine mâche, ses goûts sont moins évolués et
complexe que les senteurs du nez. Elle manque un peu d’acidité pour la relancer
et la dynamiser. Du coup, l’allonge se déploie correctement sans plus, avec des
tanins légèrement asséchants.
Très Bien, surtout pour le nez.
On a là un exemple de plus d’un vin de Bordeaux du millésime 2005 qui ne
s’est toujours pas ouvert et affiné en bouche. A revoir dans cinq à dix
ans ? Ce vin a peut-être également souffert un peu de l'effet de séquence.’’
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
L'apparition des
premières feuilles début mars, puis la floraison dès la fin mai annoncent un
millésime très précoce. A partir du 1er août, un vent de sud brûlant plonge
toute la France dans une fournaise infernale, couplée à une grande sécheresse.
A partir du 20 août, une perturbation venant de l'ouest met fin à la canicule,
mais déjà, on observe d'importants blocages de maturité, surtout dans les
terroirs de sable et de graves. Côté cépages, c'est le Merlot qui a le moins
bien résisté. Lors des dégustations en primeur, les prévisions avaient annoncé
un millésime exceptionnel, ignorant ces considérations climatologiques ;
aujourd'hui, on constate que beaucoup de vins sont incomplets, avec un fruit
limité, une structure légère et des tannins souvent trop mûrs, signant une
évolution précoce et une courte garde. Seuls les plus grands terroirs - plateau
de Saint-Emilion, lentille argileuse de Pomerol, parcelles graveleuses proches
de l'estuaire dans le Médoc - ont brillamment tiré leur épingle du jeu.
Les vins
liquoreux, quant à eux, sont exceptionnels, dotés d'une pureté aromatique et
d'une richesse jamais constatées depuis les superbes 1989 et 1990. Enfin en
blancs secs, les grands terroirs où se pratiquent de faibles rendements et une
viticulture soignée promettent de très belles bouteilles.
Note rouges bordelais :
15/20.
Sa dégustation, les commentaires :
‘’La robe moyennement sombre dénote une grande évolution par ses teintes
rousses voire de couleur brique.
Le nez extraverti et riche exhale des arômes de pruneau et de cerise noire très
mûre, avec des accents fumés rafraîchissants.
La bouche est en revanche étonnamment fluide et longiligne, animée par une
belle acidité, et dotée d’un grain fin et soyeux. La finale toute aussi déliée
s’étire longuement, même si un côté chaleureux finit par ressortir.
Très
Bien + et encore une bonne surprise
pour un Bordeaux 2003, alors que d’aucuns craignaient pour un effondrement
rapide en raison d’un manque supposé d’acidité. Je pense toutefois que ce vin
n’a plus grand-chose à gagner par une attente supplémentaire.’’
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
L'apparition des
premières feuilles début mars, puis la floraison dès la fin mai annoncent un
millésime très précoce. A partir du 1er août, un vent de sud brûlant plonge
toute la France dans une fournaise infernale, couplée à une grande sécheresse.
A partir du 20 août, une perturbation venant de l'ouest met fin à la canicule,
mais déjà, on observe d'importants blocages de maturité, surtout dans les
terroirs de sable et de graves. Côté cépages, c'est le Merlot qui a le moins
bien résisté. Lors des dégustations en primeur, les prévisions avaient annoncé
un millésime exceptionnel, ignorant ces considérations climatologiques ;
aujourd'hui, on constate que beaucoup de vins sont incomplets, avec un fruit
limité, une structure légère et des tannins souvent trop mûrs, signant une
évolution précoce et une courte garde. Seuls les plus grands terroirs - plateau
de Saint-Emilion, lentille argileuse de Pomerol, parcelles graveleuses proches
de l'estuaire dans le Médoc - ont brillamment tiré leur épingle du jeu.
Les vins
liquoreux, quant à eux, sont exceptionnels, dotés d'une pureté aromatique et
d'une richesse jamais constatées depuis les superbes 1989 et 1990. Enfin en
blancs secs, les grands terroirs où se pratiquent de faibles rendements et une
viticulture soignée promettent de très belles bouteilles.
Note rouges bordelais :
15/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe sombre est bien tuilée.
Le nez offre avec une belle intensité des flagrances torréfiées de café et
de fumé, ainsi qu’une touche balsamique, sur un fond fruité encore prégnant et
d’un éclat surprenant.
La bouche se révèle harmonieuse et gouleyante, au profil
rectiligne et long. La vivacité parfaitement dosée se poursuit dans la finale
longue et toute en finesse.
Très
Bien +(+).’’
Jean-Loup le 8.02.2025
Climat :
Un millésime
correct avec une qualité irrégulière en raisons des caprices de la météo. 1997
représente l'année de tous les records climatiques : un hiver d'une grande
douceur suivi d'un printemps extrêmement pluvieux et d'un mois d'août tropical.
Les vendanges débutent dès le 15 août, représentant ainsi le millésime le plus
précoce depuis 1893. En règle générale, les vins sont tendres, fruités et
équilibrés mais d'une garde limitée. Les blancs secs sont aromatiques mais la
complexité n'est pas toujours au
rendez-vous. En revanche, les liquoreux sont particulièrement réussis avec des
vins riches, amples et de longue garde.
Note rouges bordelais
: 13/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe assez sombre a pris des teintes fauves qui gagnent sur
l’intérieur du disque.
Généreux et séducteur, le nez affiche un fruité compoté et des tonalités
automnales de sous-bois, cuir noble et bois précieux.
La bouche est bâtie sur un duo équilibré entre chair et acidité, habillée de tanins complètement
fondus. Mais une trace liégeuse, non perçue au nez, vient un peu gâcher le
plaisir, d’autant que la finale s’avère légèrement asséchante.
Bien
++ / Très Bien, surtout pour le nez?’'
Jean-Loup le 5.02.2025
Climat :
Un millésime
d'exception en qualité et en quantité. Deuxième année la plus chaude du siècle
après 1947, et la plus ensoleillée après 1949. La plupart des châteaux ont
vendangé des raisins d'une exceptionnelle concentration. En raison du volume de
la récolte, les vins sont peu acides mais dotés de tannins puissants et
veloutés. Les meilleurs vins proviennent de vignobles implantés sur des sols
lourds (Saint-Estèphe, Saint-Emilion) et de propriétés ayant pratiqué une
sélection draconienne afin de limiter les rendements. En règle générale, les
vins de ce millésime sont des modèles de charmes et de distinction. Les blancs
secs sont grandioses, notamment Haut-Brion et Laville Haut-Brion qui s'imposent
comme des vins de légendes. Pour les Sauternes, vendangés avant les rouges, il
s'agit d'un millésime historique. Puissants et complexes, ils représentent des
chefs-d'œuvre absolu de concentration et de richesse.
Note rouges bordelais : 19/20.
Sa dégustation, les
commentaires :
‘’La robe assez sombre attire par ses beaux atours de couleur brique;
Très expressif, somptueux et complexe, le bouquet présente une aromatique
tertiaire aboutie : tabac (peu décelé dans les vins précédents, mais il
est vrai que l’on n’est pas en Rive Gauche, et bien présent ici), bois
précieux, fruité patiné par le temps et enjôleur, et même un trait épicé.
La bouche fait preuve d’un grand raffinement, s’appuyant sur une chair au
grain dense et de taffetas et sur une fraîcheur vivifiante. Celle-ci équilibre
parfaitement le caractère chaleureux du millésime qui s’exprime par un fruité
très mûr. La finale persistante et toute en élégance parachève ce beau tableau.
Très
Bien ++ / Excellent et à boire, bien entendu, mais
sans urgence.’’
Jean-Loup le 5.02.2025
👍👍Merci pour cette ambiance enjouée, communicatrice, participative tout au long
de cette dégustation ainsi qu’à son terme, signe de la satisfaction générale
des participants.
Inédite
dans sa constitution, 1 vin et neuf millésimes échelonnés sur 30 ans, cette
séance n’avait pas manqué se susciter diverses interrogations lors de la
réception des invitations et pour certains d’anticiper sur son réel intérêt et
de ce fait de leur active participation.
Bienheureusement
nombre d’adhérents ont voulu en savoir plus, avoir des réponses à leurs
éventuelles questions ; à constater que bien leur en a pris, le
déroulement de la séance porté par la qualité des vins leur a donné raison.
Il
est dommage de remarquer, et cela de façon pérenne, un notable désintérêt lorsque
le thème proposé de la dégustation a tendance de vouloir s’écarter des sentiers
battus.
Ne
faut-il pas rappeler que la fréquentation aux différentes séances constitue le socle
de notre équilibre financier.
Dans
le cas présent cette participation réduite a néanmoins permis à 6 participants
de repartir avec l’un des flacons non ouverts.
Je
tiens particulièrement à remercier Bernard, Jean-Loup er Jean-Michel pour la préparation, le
carafage, le service, l’animation de cette séance avec un point supplémentaire
pour Bernard : le transport des flacons et Jean-Loup pour ses rapides et
pertinents commentaires.
Durant
cette séance vous n’avez pas manqué d’apporter vos remarques, commentaires,
appréciations. Pourquoi ne pas passer à la rédaction de ceux-ci ; le pavé ‘’Commentaires’’
situé au bas de ce compte-rendu est prêt à les recevoir.
Bonne
lecture.
CFa
le 7.02.2025
Remonter le temps c'est bien ce que Claude nous a proposé au travers de cette passionnante verticale. Chaque millésime nous raconte une histoire différente des uns des autres nous montrant leurs qualités et défaut.
RépondreSupprimerNous terminons ce parcours avec le mythique 90 qui à tenu ses promesses .
Merci l'ami Claude d'avoir fait revivre ces flacons endormis dans ta cave, certains plus vieux que nos jeunes participants.