vendredi 29 novembre 2019

Feuille de route dégustation Sauternes Alsace Pinot Gris DEC 2019


Feuille de route dégustation
Sauternes Alsace Pinot Gris
9 Décembre 2019
17 euros
inscription 
https://doodle.com/poll/7yuddefezphvc5z2




Les appellations Sauternes et Barsac se situent à moins de quarante kilomètres au sud de Bordeaux.
Le vignoble s'étend sur les communes de Preignac, Bommes, Sauternes, Fargues et Barsac. Ce territoire bénéficie de dispositions naturelles privilégiées.

La surface du vignoble de Sauternes et Barsac est modeste : seulement 22 km2. C'est à peine quelques arrondissements de Paris !  Et cela ne représente que 2% de la surface de l'ensemble du vignoble bordelais

Mais la situation est exceptionnelle.

Les terroirs de Sauternes et de Barsac bénéficient d'un microclimat unique.
Le vignoble est bordé par la Garonne et traversé par le Ciron.

Les sols sont ainsi parfaitement drainés ce qui permet un contrôle parfait de l’humidité. Cette situation favorise un phénomène naturel très original : à la fin de l’été, des brumes se lèvent certains matins qui sont rapidement balayés dans la journée.
Sur les raisins très murs, se développe alors le botrytis cinéréa, un champignon microscopique, qui transforme profondément la récolte en générant les arômes qui donneront toutes leurs saveurs aux Sauternes.

Les saveurs s’arrondissent et les parfums se multiplient.


« Noble, la pourriture est une vitalité à l’œuvre, elle se nourrit de l’eau, du suc et des acides du raisin. Comme toute mort, elle est la continuation de la vie par d’autres moyens.

Michel Onfray

C’est ainsi que prend naissance l’incroyable richesse aromatique caractéristique des Sauternes et Barsac.

Indésirable partout ailleurs, redouté dans tous les vignobles, le Botrytis cinerea est providentiel à Sauternes. Les particularités du terroir permettent de contrôler son développement. Les vignerons ont fait le choix d'en tirer partie plutôt que de le combattre. A force d'expérience, ils ont su exploiter les conditions naturelles exceptionnelles qui leur étaient données.

Ici, les vignerons savent sublimer la nature avec des savoir-faire exigeants.

Ce travail donne aux Sauternes et aux Barsac leur caractère spécifique : une diversité d’arômes sans pareil.


Les vignerons de Sauternes ont privilégié le cépage sémillon. Avec le temps, c'est devenu leur meilleur allié dans le travail méticuleux du Botrytis qu'ils accomplissent chaque année.

On dit du sémillon qu'il est « le  cépage » des Sauternes et Barsac. Le sémillon est d'ailleurs originaire de Gironde.

Il est cultivé principalement dans le Bordelais et dans le Sud-Ouest même s'il a été également implanté en Australie, en Californie et en Afrique du Sud.

C'est le principal des trois cépages de Sauternes. Les deux autres, avec des surfaces bien moindres, sont le sauvignon et la muscadelle.


Le sémillon est devenu le meilleur atout de Sauternes parce que ce cépage réagit parfaitement à l'action du Botrytis.

Les vignerons travaillent le sémillon d'une façon particulièrement rigoureuse en vue de limiter la vigueur des ceps. La production est limitée à un maximum de 25 hl / ha.
Cela représente seulement 1 à 3 verres par pied de vigne.

Dans ces conditions, les raisins atteignent un murissement parfait. Ensuite, la peau naturellement très fine du sémillon permet à la pourriture noble de s'installer et de concentrer les sucres et les arômes. Les raisins développent alors des arômes d’agrumes, de fruits exotiques et de fruits confits caractéristiques des Sauternes.

Assemblé au sauvignon et à la muscadelle, c'est la possibilité d'une palette aromatique assez exceptionnelle.


2015  18/20


Après une série de millésimes corrects, moyens ou médiocres depuis les excellents 2009 et 2010, Bordeaux tient enfin un nouveau grand millésime avec 2015. Toutes les conditions qui concourent à une grande année de vins rouges à Bordeaux étaient réunies :

    floraison et nouaison précoces et relativement rapides pour assurer une bonne fécondation et prédisposer à une maturité homogène
    un mois de juillet chaud et sec, provoquant le ralentissement puis l'arrêt définitif de la croissance de la vigne avant la véraison. Les pluies abondantes d'hiver avaient créé des réserves suffisantes pour empêcher les vignes de trop souffrir pendant un été très chaud, mais moins caniculaire dans ses pointes de chaleur qu'en 2003 ou 2009
    une maturation complète des différents cépages grâce à des mois d'août et de septembre assez secs, mais sans chaleurs excessives
    un beau temps, moyennement chaud et faiblement arrosé pendant les vendanges, permettant d'attendre la maturité optimum de chaque parcelle sans redouter la dilution ou la pourriture. Les merlots ont atteint souvent les 14° et les cabernets 13°. L'état sanitaire était absolument parfait avec des acidités plus élevées que dans les autres millésimes très chauds de la région (2003 et 2009 par exemple) avec des peaux épaisses et bien mûres.

Enfin, une belle pourriture noble et précoce à Sauternes et Barsac (avec de bonnes pluies dans la seconde moitié du mois de septembre) a permis de produire de très beaux liquoreux, nets et purs, associant fraîcheur, richesse et élégance. Les teneurs en sucre sont très élevées et l'intensité aromatique assez exceptionnelle.

Parfaitement aromatiques, onctueux et d’une belle complexité, ils développent des notes d’abricot et de marmelade.

2009, 18/20

2009 est incontestablement un très beau millésime dans l'ensemble du vignoble bordelais. Le climat ensoleillé de l'été et du mois de septembre a favorisé une forte concentration des anthocyanes et des arômes, une condition nécessaire, mais pas suffisante pour qualifier de grand un millésime. Il faut également que l'équilibre entre l'alcool et l'acidité soit au rendez-vous.
La qualité du fruit a réjoui tous les observateurs et acteurs de ce millésime, un fruit goûteux et délicat qu'on retrouvera dans tous les vins qui n'ont pas été vendangés trop tard, un des risques du millésime, ce qui peut apporter des arômes un peu cuits et lourds.
Pour tous ceux qui ont vendangé à une juste maturité, on retrouve cette qualité de fruit dans un remarquable équilibre tanins/alcool/acidité qui en fait des vins relativement faciles à déguster jeunes et qui sont de toute évidence taillés pour la garde. On se retrouve donc pas trop loin d'une année comme 2005, mais avec un côté moins carré" et plus ouvert. Autre caractéristique de ce millésime : la réussite assez générale dans toutes les appellations et tous les types de vins que ce soit les rouges, bien sûr, mais aussi les blancs secs ou les liquoreux.

A Sauternes et Barsac, sécheresse et chaleur modérées durant six mois consécutifs donnèrent des raisins parfaitement mûrs, très riches en sucres (et en alcool), peut-être davantage encore que 2005.
La phase végétative fut d'une rare qualité et les nuits fraîches de l'été préservèrent l'acidité et le potentiel aromatique. La botrytisation fut superbe, grâce notamment aux pluies du 19 septembre (sans les déluges annoncés !) et des trois semaines chaudes et sèches qui suivirent.


Des vins raffinés au bouquet de pêche blanche et d’ananas, soutenus par une acidité et un équilibre parfait. La Muscadelle, très expressive cette année-là, apporte une collection d’arômes muscatés et floraux.


1996  17/20

Un très grand millésime en qualité et en quantité. La parfaite maturité du cabernet-sauvignon a engendré des vins d'une extraordinaire concentration. La plupart des vins du Médoc sont pleins, amples, aromatiques et de grande garde. En revanche, les Pomerol, Saint-Emilion et Graves sont de qualité plus irrégulière, le merlot ayant souffert des pluies torrentielles de l'été.
Favorisés par une récolte précoce, les vins blancs secs sont magnifiques et complexes. Les liquoreux sont d'une richesse peu commune.












ALSACE  Pinot Gris Vendanges Tardives

Le Pinot gris, originaire de la région Bourgogne est réputé pour ses qualités et ses facultés à produire des vins très concentrés.
Outre ses aspects ampélographiques et gustatifs, c’est l’histoire tourmentée de ses différentes dénominations qui aura retenu l’attention du monde vitivinicole. Appelé Grauer Tokayer avant 1870, le pinot gris prit le nom de Tokay gris, puis Tokay d’Alsace, ou encore de Tokay Pinot Gris et enfin depuis le 1er avril 2007 de Pinot Gris.

Le climat semi-continental du vignoble alsacien, avec sa très faible pluviométrie et son remarquable ensoleillement durant la période automnale, est éminemment favorable en grande année au passerillage des raisins ainsi qu’au développement de la pourriture noble. Il permet ainsi la récolte retardée - bien au-delà des vendanges normales - des cépages Riesling, Muscat, Pinot Gris ou Gewurztraminer, au moment où ils offrent toute leur opulence.
Les Vendanges Tardives doivent présenter une richesse en sucre à la récolte particulièrement élevée et ne peuvent être commercialisés qu’après 18 mois d’élevage. Les efforts considérables engagés par les vignerons ont été récompensés par la reconnaissance officielle des Vendanges Tardives, par décret ministériel en date du 1er mars 1984. Cette règlementation a été renforcée à plusieurs reprises depuis lors (notamment dans l’arrêté du 20 juin 2016).
Le développement du Botritis cinerea (pourriture noble) sur les baies amorce un phénomène d’évaporation qui favorise la concentration en sucre et en arômes, apportant à ces vins moelleux et puissance.



2015
GRANDE ANNEE

2015 a consacré les talents d’équilibristes avérés : il a fallu être très précis dans la gestion des équilibres alcool/sucres résiduels/acides.

Le climat
L’hiver a été particulièrement clément, et au début du printemps le vignoble a bénéficié de précipitations supérieures à celles de l’an dernier. La douceur d’après Pâques a donné un coup de fouet à la végétation. Le débourrement est intervenu mi-avril (dans la moyenne des trente dernières années), et la floraison début juin, dans des conditions climatiques plus favorables qu’en 2014. Les chaleurs de juin et juillet ont favorisé la croissance de la vigne.
Mais rapidement une période de sécheresse s’est installée, plus ou moins marquée selon les terroirs et les secteurs géographiques, entraînant çà et là des ralentissements, voire des blocages du cycle végétatif. Dès lors, le potentiel de rendement, déjà plus faible que la moyenne, a été impacté dans les terroirs les plus sensibles. Les fortes températures (plus de 40° début juillet !) ont été accompagnées d’épisodes orageux avec parfois de la grêle, notamment dans le secteur de Dambach-la-Ville. Heureusement, les pluies de mi-août sont venues à point nommé. La réaction de la vigne a été spectaculaire avec une reprise de la croissance et une accélération de la maturation des raisins. Fin août, les vignes présentaient un état sanitaire parfait.
Les acidités sont plus faibles que les années précédentes. L’acide malique ayant été dégradé par les fortes chaleurs, les concentrations en acide tartrique sont particulièrement élevées. Fort heureusement, la situation n’est pas comparable à celle du millésime 2003, la chaleur n’ayant pas eu d’effets négatifs sur la composition aromatique des raisins.
Les vendanges
Les conditions climatiques de début de vendanges étaient idéales tout comme l’état sanitaire des raisins ! De plus, les journées ensoleillées et les nuits plus froides ont contribué à préserver la fraîcheur, car la question cette année est bien la tenue et la gestion de l’acidité. 2015 a consacré les talents d’équilibristes avérés : il a fallu être très précis dans la gestion des équilibres alcool/sucres résiduels/acides.
Les dates de vendanges 2015 ont été les suivantes, confirmant la grande précocité de ce millésime :
   Pour l’AOC Crémant d’Alsace, le 2 septembre.
   Pour l’AOC Alsace, le 7 septembre pour tous les cépages.
   Pour les AOC Alsace Grands Crus, le 7 septembre pour tous les lieux dits et tous les cépages (sauf exceptions demandées par certaines Gestions Locales).
   Pour les mentions Vendanges Tardives et Sélection de Grains Nobles, le 21 septembre.
Le volume global de la récolte 2015, toutes AOC confondues, s’élève à 985 281 hl, soit en baisse de 2,6% par rapport à la récolte 2014 et de 4,9% par rapport à la moyenne des 5 récoltes précédentes. Il se répartit en 699 622 hl d’AOC Alsace (dont 36 928 hl de communales et lieux-dits), 40 541 hl d’AOC Alsace Grands Crus et 245 118 hl d’AOC Crémant d’Alsace. D’un point de vue commercial, la succession des 3 petites récoltes 2013, 2014 et 2015 conduit mécaniquement à la fois à une baisse des stocks et à celle des volumes commercialisés.
Les vins
Pour ce qui concerne le Crémant d'Alsace, l’évolution très rapide des maturités fin août (+2 degrés en une semaine !) a conduit plusieurs entreprises à solliciter des dérogations afin de débuter les vendanges plus tôt. Néanmoins, les vins de base Crémant sont très nets et très élégants.
Les Sylvaner sont légers, frais avec des notes de pamplemousse. Les Muscat sont bien typés : croquants et très floraux. Les Pinot Blanc et Auxerrois présentent beaucoup de gras et d’onctuosité. Les Pinot Noir sont magnifiques avec des couleurs très profondes et des tanins soyeux, assurément la grande réussite de ce millésime, avec des équilibres entre puissance et fruité ! Autre motif de satisfaction, les Pinot Gris : outre un excellent potentiel aromatique, leurs équilibres sont parfaits, confirmant ainsi la tendance vers des vins plus secs. Les Gewurztraminer s’expriment dans un joli registre floral avec des équilibres intéressants. Les Riesling sont nets, frais et citronnés avec de superbes équilibres selon les secteurs. Les excellentes conditions climatiques d’arrière-saison ont été favorables à la production de Vendanges Tardives (18 100 hl) et de Sélections de Grains Nobles (5 600 hl).


2009
GRANDE ANNEE

Et de trois ! Après 2007 et 2008, deux millésimes superbes, 2009 ne déroge pas à la règle. Précocité, état sanitaire parfait, fruité, en sont les grandes caractéristiques.

Le climat
Revenons d’abord sur les faits marquants de cette année 2009. Malgré un débourrement tardif dû à la rigueur hivernale, la floraison est intervenue début juin, c'est-à-dire plus tôt qu’habituellement, grâce à la remontée rapide des températures des mois d’avril et de mai. Elle s’est en général bien déroulée, de même que la nouaison. Cette avance d’une quinzaine de jours s’est maintenue malgré un mois de juillet assez maussade. Le mois d’août, chaud et très ensoleillé, a assuré des conditions idéales de maturation des raisins.
Les vendanges
Fixées comme chaque année à la lumière des contrôles de maturité, les dates de vendanges 2009 ont été les suivantes :
     Pour l’AOC Crémant d’Alsace, le 31 août.
     Pour l’AOC Alsace et l’AOC Alsace Grand Cru, le 14 septembre pour tous les lieux-dits sauf exception (Kaefferkopf, Bruderthal, Altenberg de Bergheim et Kanzlerberg, retardés selon le cas de 1 ou 2 semaines).
     Pour les mentions Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles, le 28 septembre.
Les journées de septembre furent très chaudes mais les nuits plus fraîches, surtout vers la fin du mois, permettant ainsi de parfaire la maturité tout en préservant les arômes. L’absence de pluies significatives entraîna ça et là un ralentissement de la maturité sur les terrains les plus légers, voire même du stress hydrique sur certains terroirs. Il convient néanmoins de souligner l’excellente qualité sanitaire de tous les cépages. De mémoire de vigneron, on avait rarement vu cela ! Conséquence : les vendanges ont pu être organisées « à la carte » et ont permis de rentrer les raisins à parfaite maturité.
D’un point de vue quantitatif, la production globale s’élevait à 1 166 900 hl, en augmentation de 3,1 % par rapport à 2008 (916 600 hl pour les AOC Alsace et Alsace Grand Cru et 250 300 hl pour l’AOC Crémant d’Alsace).
Les vins
D’une manière générale, les vins sont marqués par un bon niveau d’alcool, dû à des rendements fermentaires élevés, mais sont soutenus par de belles acidités. Les vins de 2009 pourront s’apprécier rapidement.
Oubliés les problèmes de coulure sur les Muscat l’année précédente. En 2009, ceux-ci sont très fruités et croquants. Les Sylvaner présentent des notes de fruits à chaire blanche bien mûrs. Il faut souligner le très grand potentiel de tous les Pinot : Blanc (frais et aromatiques), Gris et Noir (tanins mûrs et soyeux). En 2009, les Gewurztraminer portent très bien leur nom. En effet, au moment des vendanges leur peau était très épaisse et l’on retrouve dans tous les vins des arômes particulièrement épicés et fuités (Gewurzt = épices). Les Riesling sont marqués par des arômes d’agrumes et de fleurs. Pour ce cépage, la fraîcheur est particulièrement intéressante pour les vins produits en coteaux sur sols profonds. Les exceptionnelles conditions climatiques d’octobre liées aux parfaites qualités sanitaires des raisins ont permis l’élaboration de nombreux lots de Vendanges Tardives, voire de Sélections de Grains Nobles. En 2009, ces vins liquoreux sont donc naturellement très marqués par le passerillage. 

1996
Un très beau millésime après plusieurs années capricieuses.

Le climat
La saison végétative avait pourtant commencé difficilement, avec un certain retard par rapport aux années antérieures.
Un débourrement tardif, une mauvaise floraison pour les Gewurztraminer, des températures basses en mai et en août : autant de facteurs de préoccupation. Mais fort heureusement l’état sanitaire était parfait, rappelant celui du millésime 1985.
Si à l'approche des vendanges les acidités étaient encore élevées, le mois d'octobre ensoleillé et sec a pu favoriser une très bonne maturation du raisin.
Les vendanges
Le temps sec et l'excellent état sanitaire ont en incité bon nombre de producteurs à patienter afin de laisser leurs raisins mûrir davantage. Cette patience a été largement récompensée, notamment pour les Pinot qui apparaissent comme la grande réussite de l'année.
Les vendanges ont débuté officiellement le 25 septembre pour l'appellation Crémant d'Alsace et      le 7 octobre pour les appellations Alsace et Alsace Grand Cru, avec des rentrées de raisins très étalées.
Les brouillards matinaux ont permis l'élaboration de nombreuses Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles, dont la structure laisse entrevoir un grand millésime de garde.
Les 3 appellations ont représenté une production de 1 170 000 hectolitres, en augmentation de 8 % par rapport à l'année dernière mais proche de la moyenne des cinq dernières années.
Les vins
Les Pinot Noir sont forts en couleur, les Tokay Pinot Gris et les Pinot Blanc bien charpentés et d'une belle finesse aromatique. Leur rapport sucre/acidité très équilibré laisse présager des vins d'une grande délicatesse.
Les autres cépages : Gewurztraminer, Riesling, Sylvaner présentent une belle fraîcheur, typique du millésime, avec toutefois des qualités et des quantités hétérogènes selon les secteurs géographiques ; le Gewurztraminer restant le cépage quantitativement déficitaire cette année.

Jean Michel JACQUET

Dégustation du 12.11.2019 - Châteauneuf-du-Pape



Dégustation du 12.11.2019 – Châteauneuf-du-Pape

Espérée ! Attendue !

Cette excursion gustative qui nous amènera à Châteauneuf-du-Pape et nous permettra de parcourir le vignoble susnommé.

Châteauneuf-du-Pape est un village du Vaucluse situé sur une hauteur dominant la rive gauche du Rhône à 17 km en amont d’Avignon et à 9 km en aval d’Orange. La vigne s’étend sur l’ensemble des versants et des plateaux recouverts des fameux galets roulés. Le vignoble aux treize cépages est cultivé sur Châteauneuf-du-Pape et sur une partie des communes voisines, Courthézon, Bédarrides, Orange et Sorgues et recouvre une superficie cultivée de 3200 hectares.

Avant d’entamer notre découverte il est bon de rappeler quelques particularités de ce vignoble :
- Les sols sont principalement constitués de galets roulés, de terres graveleuses et de sols sablonneux auxquels s'ajoute une composante argile et argilo-calcaire sur certains terroirs.
- Treize cépages (rouges et blancs) sont autorisés pour l’élaboration des vins qui peuvent être le fruit d’assemblage de cépages ou bien mono-cépage.
- Les vignerons de ce vignoble ont été à la base de la création des Appellations d’Origine Contrôlée et Châteauneuf-du-Pape sera désigné le 15.05.1936 comme étant la première AOC viticole de France.
- Les vins sont toujours proposés dans une bouteille armoriée qui a valeur de marque collective. L’écusson qu’elle porte symbolise une tiare papale placée au-dessus des clés de Saint-Pierre. L’inscription « Châteauneuf-du-Pape contrôlé » écrite en lettres gothiques entoure cet emblème.
(Par ailleurs, si un élan de curiosité vous transporte, n’hésitez-pas à consulter votre blog pour la satisfaire. Dans l’onglet ‘’Régions viticoles’’ vous trouverez une présentation de l’appellation que nous allons visiter.)

En fonction de leur notoriété, de leurs coûts et de leur facilité d’obtention, ce sont donc huit flacons dans des domaines différents qui ont été sélectionnés. Trois blancs et cinq rouges seront présentés à étiquette découverte dans des millésimes décroissants (du plus jeune au plus âgé). Les blancs seulement, ont été ouverts et conservés au frais tandis que les rouges ont tous été carafés avant l’entame de la dégustation (cela a-t-il posé problème pour certains ? Leur dégustation nous apportera probablement une réponse).

Et, il m’est impossible de clore ce préliminaire sans oublier de vous vous adresser toute ma satisfaction, pleinement associée à celle des membres du bureau pour votre présence et votre active participation.
45 participants, c’est comme un voile étincelant qui vient se poser, éclairer et réchauffer nos audiences précédentes.
Merci.  
Prêt pour la dégustation

Revenons donc au sujet qui nous réunis et après pu pallier un ‘’bugg’’ de tire-bouchons électrique en revenant avec bonheur à la méthode ‘’ancestrale’’ ; la manuelle en fait, et suivre une présentation liminaire du contour et du contenu de la dégustation, (chacun des domaines sera présenté au fur et à mesure du service de leur flacon), entamons notre dégustation par le traditionnel vin ‘’mystère’’.

Brillante, la robe paille, légèrement soutenue et striée de quelques reflets pistache vient habiller notre verre. Interrogateur, pressé de situer ce vin, le nez est immédiatement empli par un plaisant et intense ensemble aromatique tout en fraîcheur ; sans se bousculer, ce sont tout d’abord des notes de fruits blancs (pêche et abricot) qui viennent tapisser les narines tandis que de délicates senteurs florales (aubépine, acacia et tilleul) viennent s’immiscer ainsi que quelques fragrances herbacées et briochées.
Sous-tendue par une vivifiante acidité, la large attaque en bouche apporte une matière ample et onctueuse qui se complait à rouler sur le palais. Les arômes de fruits jaunes s’installent tandis que les fleurs blanches toutes alliées à l’acidité viennent tempérées la sucrosité et l’excès d’onctuosité des fruits pour fournir un ensemble à l’équilibre charmeur où la suavité aromatique, la fraîcheur, la présence alcoolique cohabitent pour le plus plaisir sans que l’un ou l’autre à aucun moment ne s’impose.
Une personnalité, en fait, dégageant un soupçon de sobre élégance.
Bouche chaleureuse et appétante s’il en est,  qui ne demande ‘’qu’au revenez-y’’, d’autant plus que cette satisfaction s’étire plaisamment sur une finale d’une belle longueur portée sur une trame doucement saline qui laisse échapper quelques discrètes et vivifiantes fragrances anisées.
Quelle belle entrée en matière !!!

Bien ++

Mais qu’est-ce donc ?
Comme en telle circonstance, tout un chacun devient silencieux et très attentif à ce que contient son verre en essayant d’y repérer des indices pouvant conduire à sa découverte.
Sauvignon ? Chardonnay ? Chenin ? NON
Belle et presque commune robe paille qui peut nous porter sur nombre de cépages.
La bouche fraîche et toute en rondeur sur une matière ample, à l’aromatique fruité (abricot), fleuri avec quelques notes briochées peut (peut-être) entrainer sur un cépage (ou assemblage) rhodanien.
Mais déjà dans l’assemblée, diverses questions sont posées afin d’orienter les réponses.
Vin hexagonal ?
Mono-cépage ?
…………………….
Claude B. apporteur du vin ne laisse pas dans l’expectative et répond rapidement à chacune des questions, plutôt à l’énoncé des cépages qui sont distillés tout autour de la salle.
Grenache, Roussanne sont évoqués.
Bingo, pour chacun.
Autres propostions ……….,
Autres réponses…………..
Et d’un coup, ‘’lumière’’ on évoque l’éventualité d’un Châteauneuf-du-Pape.
Dans le mille, c’est cela.
Nous sommes bien en présence d’un vin de cette appellation, lequel avait été choisi pour compléter cette dégustation.
En l’occurrence, il s’agit du :


Domaine de Beaurenard : Châteauneuf-du-Pape Blanc - 2018                                                   35,00 €


Le Domaine :
Domaine familial, Beaurenard a vu se succéder sept générations.
Aujourd'hui ce sont les frères Coulon, Daniel et Frédéric, qui sont aux commandes. Le domaine possède 32 hectares sur Châteauneuf et 25 hectares en Côtes-du-Rhône-Villages Rasteau.
Réputé pour ses vins puissants, le domaine a en effet opté pour la garde, préférant aux cuvées plus immédiatement charmeuses la patience de quelques années, révélant ainsi le grand potentiel aromatique des vins de cette appellation.
La fermentation alcoolique s'effectue en cuves bois et à l'issue des vinifications, les vins sont rapidement entonnés et élevés sur lies fines entre 9 et 18 mois.
Le domaine est certifié bio (Ecocert) à compter du millésime 2010 et en biodynamie (Demeter) à partir de 2011.
Une démarche qui n'a rien de nouveau, mais qui aboutit aujourd'hui avec une "reconnaissance officielle". Ainsi, des pulvérisations de tisanes de plantes sont réalisées régulièrement (ortie, prêle, camomille, etc.). Dans le vignoble, le travail du sol ne recourt pas aux herbicides, et l'on procède à un épandage de fumier soigneusement dynamisé et un enherbement réfléchi.

 

Alors, cette cuvée ‘’mystérieuse’’ ? :

Il s’agit de la cuvée ‘Châteauneuf-du-Pape Blanc ‘’ du Domaine dans le millésime 2018.
Cépages :            30% Clairette qui apporte le floral, le fruit, la finesse, 20% Grenache blanc qui donne la structure, l’onctuosité, 25% Bourboulenc, précieux pour son acidité qui assure la nervosité souhaitable, 22% Roussanne, cépage très aromatique et 3% Picpoul et Picardan.
Terroir :               Rare, puisqu’il représente seulement 7% de la production totale de l’appellation. Pour obtenir finesse, fruit, équilibre et harmonie, c’est dans des sols sableux, blonds de préférence, que le Châteauneuf du Pape blanc s’exprime le mieux.
Rendements : 35 hl/Ha autorisé.
Produit au domaine 26hl/Ha en culture Biologique (certifiée par Ecocert) et Biodynamie (certifiée Demeter).
Vendanges :        La vendange est triée, c’est à dire manuelle, avec sélection des raisins. Chaque vendangeur est muni de deux seaux, les plus belles grappes sont séparées des raisins abîmés ou immatures.
Vinification :       Pressurage pneumatique des grappes entières permettant l’extraction, à basse pression, d’un moût de grande qualité. Fermentation à température contrôlée 18°C-20°C pour obtenir le fruit sans avoir des arômes technologiques. La fermentation malolactique n’est pas effectuée.
Elevage :                En cuve et en fûts (10 à 20%), suivi d'une mise précoce (5 à 6 mois après la vendange) emprisonnent le fruit et la vivacité.

Après cette belle entame ‘’mystérieuse’’, poursuivons donc notre dégustation par une réalisation du :
 

1 – Domaine André Brunel : Châteauneuf-du- Pape ‘’Les Cailloux’’ Blanc - 2017                                             28,00


Le Domaine :
Propriétaire d’un des plus anciens domaines de Châteauneuf, Les Cailloux, André Brunel, bien que relativement discret dans les médias, n’en est pas moins un des personnages centraux de l’appellation. La particularité des Cailloux est qu'il s'agit d'une marque commerciale déposée juste après la Seconde Guerre Mondiale. Insensible aux modes, il produit depuis longtemps des vins plutôt fins et délicats que démonstratifs.

Le Domaine est réparti sur 3 appellations :
- Châteauneuf du Pape,
- Côtes du Rhône et,
- Vin de Pays de Vaucluse.
Les différences concernent principalement les durées d’élevage (plus longues pour le Châteauneuf, plus courtes sur les Vins de Pays afin de les rendre plus rapidement accessibles) et l’utilisation de fûts (pour les syrahs en Châteauneuf du Pape afin d’arrondir les tanins, absents sur les Côtes du Rhône et les Vins de Pays afin de conserver la fraîcheur du fruit).

Châteauneuf du Pape :

Le Domaine compte 21 hectares en appellation Châteauneuf du Pape, dont 2 de blanc, répartis sur une dizaine de quartiers. Les plus importants étant Farguerol au Nord, le Reves et Plan du Rhône au Sud et Bois de la Ville en dessous du village.
Les sols sont variés, galets roulés bien sûr mais également sols sablonneux et argileux.

Topographie des sols : analyse d’un quartier de galets roulés :

Les couches « utiles » pour la vigne s’étagent sur environ 3 m :
- De 0 à 50 cm :             principalement des galets (80%) complété par du sable. Forte présence des racines.
- De 50 à 140 cm :         forte présence de galets (60%), le reste étant principalement de l’argile.
 Présence de racines fines et de radicelles.
- De 140 à 300 cm :      couche d’accumulation argileuse mais toujours avec présence de galets (environ 20%).
L’enracinement profond permet de capter l’eau présente à plus de 2m sous la surface et les galets réduisent l’évaporation due à la chaleur ou au mistral. La plante est donc bien hydratée y compris en pleine chaleur estivale.

Encépagement :

L’encépagement rouge est à majorité Grenache Noir, suivi par le Mourvèdre, la Syrah et le Cinsault :
- 70% de grenaches, qui vendangés bien mûrs apportent la puissance, la rondeur et les arômes de fruits rouges écrasés,
- 17% de mourvèdres qui, plantés dans des sols adaptés (argilo-sableux) et vendangés tardivement apportent de la structure et des tanins fermes, en renforçant les qualités des grenaches sans les dénaturer,
- 10% de syrah qui permettent d’apporter des arômes de fruits noirs frais et d’amplifier la couleur,
- 3% de cinsaults qui donnent un peu de légèreté à l’ensemble.

En blanc, la Roussanne domine (85%) suivi par le Grenache Blanc (15%).

Côtes du Rhône :

Le Domaine compte environ 40 hectares en Côtes du Rhône, principalement situés à l’Est de la ville d’Orange, le reste étant dans le Gard, près de Lirac.

Encépagement :

L’encépagement est constitué de vieilles vignes de Grenache (environ 85%) âgées en moyenne de plus de 40 ans.
Le Domaine possède également 1.5 ha de Côtes du Rhône Blanc sur la commune de Bédarrides complanté en Roussanne, Clairette et Grenache Blanc.


Vin de Pays :

Le Domaine possède également 30 hectares de vins de pays (ou IGP : Indication Géographique Protégée) situés principalement sur la commune de Travaillan au Nord du Vaucluse.

Encépagement :

Les vignes sont principalement plantées en Grenache dont nous limitons le rendement (environ 45hl/ha) afin de conserver une production de très bonne qualité.

A la vigne :
Pratique d’une agriculture raisonnée c'est-à-dire respectueuse des terroirs et soucieuse de la longévité des vignes. 
Cela se traduit principalement par :
- le refus de l’utilisation d’herbicide et des pesticides ;
- l’enherbement partiel des vignes,  l’herbe pousse au sein des vignes.
Le système de taille est imposé par le règlement de l’appellation : en gobelet pour tous les cépages hormis la syrah qui est palissée.

Vendange :

Celle-ci est exclusivement manuelle : cela permet notamment de trier les grappes en ne sélectionnant que les raisins mûrs, d'éliminer toute trace de pourriture et de prendre soin des pieds de vignes sans les abîmer par le passage d’une machine.
Vinification :
Raisins blancs :
- Ramassage uniquement le matin. Foulage suivi d’un pressurage mécanique, moût refroidi à 12°, décantation en cuve béton pendant 24 h puis levurage pour une fermentation à basse température lente et régulière de 4 à 6 semaines.
Raisins rouges :
20 à 40 % des raisins ne sont pas éraflés, permettant à la fois un meilleur drainage du moût à travers le raisin ainsi que l’apport d’une fraicheur à des raisins souvent très murs et ce fait peu acides. L’autre partie est éraflée et foulée ; l’ensemble est homogénéise par pompage avant introduction des levures et démarrage de la fermentation sur 2 à 3 semaines à 25 et 30°. Remontage et délestage seront pratiqués durant cette période. A son terme débutera une phase de macération avec remise des lies en suspension par remontages.
 Elevage :
Cette étape se situe entre la fin de la fermentation alcoolique et la mise en bouteille. Il a pour principal intérêt d'arrondir les tanins et de purifier le vin.
Celui-ci s’effectue en cuves béton et inox afin de préserver la pureté du fruit et éviter toute homogénéisation des arômes de nos vins en leur conférant des arômes boisés (vanille, noix de coco).
Seule la syrah (10% de l'assemblage en Châteauneuf du Pape) est élevé en fûts de 1 ou 2 vins afin d'arrondir les tanins.
 Assemblage :
Il consiste à assembler le vin des différentes parcelles qui ont été au départ vinifiées séparément. Il est effectué environ 15 à 18 mois après la récolte.
La volonté est d’obtenir un vin puissant mais élégant, doté d’une grande finesse aromatique et d’un potentiel de garde important ceci expliquant que l’assemblage final peut varier d’une année sur l’autre.
La cuvée Les Cailloux conservera toujours une base dominante de Grenache assemblée avec du Mourvèdre et du Syrah pour les tanins et la structure mais la proportion de chacun d’entre eux peut ainsi varier fortement en fonction du Millésime.
Une fois que l’assemblage est décidé, le vin est mis en bouteille puis stocké à l’abri de la lumière et de la chaleur avant d’être expédié.

La Cuvée : Domaine André Brunel, Châteauneuf-du- Pape ‘’Les Cailloux’’ Blanc  2017

Terroir :            Assemblage à partir de 2 parcelles aux galets roulés dont chacune est dédiée à un cépage
                         - les Serres pour la Roussanne, 
                         - le Revès pour le Grenache blanc.
Le choix de la roussanne, atypique pour un Châteauneuf-du-Pape Blanc, apporte aromaticité, finesse et élégance - la structure et la puissance étant apportées par le Grenache Blanc.
Cépages :         Roussanne (80%), Grenache (20%).
Age moyen :   30 ans.
Rendement  30 hl / ha.
Vendanges :   Exclusivement manuelle.
Vinification :  Les raisins sont récoltés très tôt le matin pour ne pas les exposer à la chaleur. Afin de limiter le contact avec l’oxygène, ils sont directement pressés et le jus est mis à macérer en cuve béton.
Pas de fermentation malolactique.
Elevage :         Elevage de 6 mois sur lies en cuve béton. Pas de fût.

Sa dégustation, les commentaires :
Une belle et brillante robe paille légèrement soutenue laissant scintiller quelques reflets verts pare notre verre.
Un ample panel aromatique vient prendre avec une relative puissance possession de nos narines.
Immédiatement de suaves notes de fruits blancs (pêche et abricot) s’installent auxquelles se joignent de prégnantes fragrances de fleurs blanches (acacia, aubépine). Persistantes, ces senteurs laissent néanmoins poindre quelques émanations exotiques qui viennent s’ajouter à la composition de ce ‘’parfum’’.
Amenée sur une fine et fraiche trame, une riche matière aux suaves arômes fruités accompagnés de notes florales, vient se lover sur le palais y dispensant dans un premier temps sa puissance pour se détendre et alors laisser percevoir sa structure minérale. Au fur et à mesure de l’évolution des arômes en bouche quelques émanations d’amandes deviennent perceptibles. Par ailleurs, quelques notes vanillées viennent se glisser donnant a certain l’impression d’un passage sous bois alors que celui-ci n’a connu que les cuves béton.
Cet ensemble complexe d’un bel équilibre, qui sait délivrer ses saveurs : riche matière suave, presque miellée et compensée par la minéralité, d’une puissance alcoolique notable mais bien digérée, le tout dans une enveloppe acidulée et rafraichissante offre un rendu gustatif appétant, à la fois fin et distingué.
Ces belles et gourmandes sensations gustatives ne manquent de s’estomper car elle s’étire doucereusement avec onctuosité sur une longue finale portée sur une fraîche trame onctueuse parée d’une sobre amertume.

Un beau et gourmand vin qui ne manquera d’enjoliver votre table et satisfaire vos invités dès lors que les plats concoctés seront au niveau de son potentiel ; de beaux et nobles produits de la mer seront sûrement les bienvenus.
Si délicieux dès aujourd’hui ce flacon mérite-t-il de stationner cave ?


A vous de voir.

Très Bien

 

Et maintenant, frappons à la porte d’un domaine dont la renommée n’est plus à faire : 


2 – Château de Beaucastel :  Châteauneuf-du-Pape Blanc - 2016                                                                      63,65 €


Le Château :
La création du vignoble date du XVI° siècle : Pierre de Beaucastel fait en 1549 l'acquisition de terres à Coudoulet. La famille marquera de ses armoiries les murs de la propriété construite quelques temps plus tard. Celles-ci sont aujourd'hui gravées sur les bouteilles et reproduites sur les étiquettes des bouteilles. Rares sont ceux qui atteignent de tels sommets de perfection, notamment sur la durée. Au fil des générations, une même réussite s'est imposée et le savoir-faire se transmet admirablement. Aujourd'hui, Jean-Pierre et François, les fils de Jacques Perrin, et leurs enfants respectifs, Marc, Pierre, Thomas, Cécile, Charles, Matthieu et César, qui représentent la cinquième génération, ont repris le flambeau.

Le vignoble :
Les vignes du Château de Beaucastel couvrent 130 hectares dont seulement 100 sont exploitées, et plantées des 13 cépages autorisés.
Les vignes ont en moyenne 50 ans et les rendements ne sont jamais supérieurs à 30 hectolitres par hectare, souvent beaucoup moins.
Désormais, sur le domaine, les engrais chimiques sont proscrits et remplacés par un compost ‘’maison", les traitements étant réduits au minimum. Grâce à ces méthodes, les maladies ont régressé et les insectes et oiseaux sont revenus dans les vignes.
Il faut d'ailleurs préciser que le Château de Beaucastel fut le premier vignoble de la vallée du Rhône converti à l'agriculture biologique dès 1950, et à la biodynamie en 1974.

La vinification :
Les raisins, exclusivement ramassés à la main, sont soigneusement triés.
Égrappés, ils sont ensuite vinifiés en cuve et vieillis en foudres de chêne pendant un an.
Tous les cépages sont encuvés séparément, afin de respecter le caractère, les arômes, et l'originalité de chacun.
Suite à l'élevage, les vins reposeront en bouteille pendant une année supplémentaire au domaine.
Depuis 15 ans, les Perrin se sont parallèlement développés en acquérant en propre des vignes dans d'autres appellations avec l'ambition réussie de devenir un spécialiste du sud de la vallée du Rhône.

La Cuvée : Château de Beaucastel, Châteauneuf-du-Pape Blanc  2016

Cépage :             80% Roussanne, 15% Grenache Blanc, 5% Picardan, Clairette et Bourboulenc.
Terroir :               Sol de molasses marines de miocène recouverts par des galets roulés.
Superficie :         7 ha.
Rendement :      27 hl/ha. 
Vendanges :       Exclusivement manuelle, tri de la vendange, ramassage en caisse, égrappage. 
Elaboration :      Pressurage pneumatique, débourbage, fermentation (30% en pièce, 70% en cuve).
Élevage pendant 8 mois (30% en pièce, 70% en cuve). Mise en bouteille après huit mois.
Viticulture :        Biologique
Production :      19 500 bts.

Sa dégustation, les commentaires :
Brillant, net et limpide le contenu du verre tout paré d’une robe d’un jaune soutenu, striée de reflets d’or blanc, pose avec vivacité son expressif et complexe panel aromatique sous nos narines. En premier plan, serrées dans une trame délicatement beurrée et briochée, d’amples senteurs de fruits jaunes (pêches de vigne, abricots) s’installent, de délicates notes florales (chèvrefeuille) viennent s’immiscer et tempèrent en apportant de la finesse à la perception olfactive, laquelle se voit agrémentée et complexifiée par des fragrances vanillées, d’herbes provençales (garrigue) ainsi que des émanations d’épices douces.
Une sensation olfactive des plus affriolante !
Dans cette continuité, l’attaque en bouche est nette, précise, vive et légèrement saline, sans aucun excès pouvant pénaliser la première impression gustative. Tout au contraire, c’est une très belle matière, à la richesse présente, mais contenue, qui va prendre possession du palais venant y plaquer ses beaux et onctueux arômes de fruits jaunes légèrement surmuris, sensations tempérées par un subtil agrégat de senteurs florales, de pointes vanillées et épicées. Cette belle et riche matière aromatique à la structure, somme toute complexe, tout en équilibre roule avec gourmandise en bouche y laissant trainer avec plaisir sa suavité pour s’y intégrer et amener au fur et à mesure de la dégustation la perception d’une délicate, soyeuse et classieuse caresse sur le palais.
Les sensations gourmandes vont et viennent en bouche, caressent les papilles, s’en échappent, reviennent pour relancer le plaisir.
Ce dernier perdure tout au long d’une finale à l’onctueuse richesse aromatique car, portée sur une fraîche trame empreinte d’une noble amertume elle ne manque pas de s’éterniser pour notre plus grande satisfaction.

Un grand vin, au plaisir immédiat. Bien sur, quatre ou cinq années de cave ne le contrarieront nullement.
A table il sera impératif de le réserver pour des repas festifs qui proposerons de nobles produits de la mer :  langoustes, homards (même d’origine canadienne), Saint-Jacques (la vraie), Saint-Pierre, Bar de ligne …
A ne pas en douter vos invités en redemanderons et souhaiterons revenir.

Personnellement, le flacon de la dégustation.

Très Bien ++

Continuons notre cheminement dans l’univers des blancs en s’arrêtant au :


3 – Domaine du Vieux Télégraphe : Châteauneuf-du-Pape Blanc - 2015                                             55,00 €


Le Domaine :
Le domaine du Vieux Télégraphe est exploité par la famille Brunier, depuis six générations, exactement depuis 1891. Le vignoble, d’une moyenne d’âge de 60 ans, est situé sur le célèbre plateau de la Crau, haut lieu de la viticulture de Châteauneuf-du-Pape. Ce terroir marque les vins d’une minéralité toute particulière, comme s’ils avaient été filtrés au travers de l’épaisse couche de galets roulés, laissée sur place à la fonte des glaciers alpins, bien avant la formation de la Vallée du Rhône

L’Histoire :
C’est Henri Brunier qui donna naissance à cette belle histoire de famille en 1891, dans le village de Bédarrides, bien connu aujourd’hui pour détenir la partie sud-est de l’appellation Châteauneuf-du-Pape. Cette année-là, les  premiers ceps furent plantés sur le plateau de la Crau, où la vocation viticole remonte au XIVe siècle et où en 1821, Claude Chappe, inventeur du télégraphe optique, installa une de ses tours relais. Jules, fils d’Hippolyte, porta le patrimoine à 17 hectares et donna au fruit de son travail le nom bien trouvé de “Vieux Télégraphe”.
À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le domaine fut porté 55 hectares d’un seul tenant, il donna à ce grand classique de Châteauneuf-du-Pape toute sa dimension, en créant un “style” châteauneuf-du-pap.

Le Vignoble :
Ce sont 100 hectares qui sont actuellement exploités en appellation Châteauneuf-du-Pape et 20 hectares en IGP Vaucluse et AOC Ventoux.
cela, il faut ajouter le domaine Les Pallières, repris en 1998 en partenariat avec leur ami Kermit Lynch, qui représente 135 hectares d’un seul tenant en appellation Gigondas, dont 25 plantés en vigne.
1998 fut aussi l’année de la création de Massaya au Liban, en association avec Sami et Ramzi Ghosn, qui aujourd’hui représente environ la production de 50 hectares de vignes répartis principalement dans le nord-est de la plaine de la Beqaa.

La culture :
La philosophie de culture est dite raisonnée-bio et durable. Que l’on soit sur le chaud plateau de la Crau, dans les lieux-dits de Pignan, La Roquète, Piedlong ou sur les coteaux escarpés et froids du quartier Pallières, la même conviction anime l’équipe de vignerons qui œuvre toute l’année durant, pour permettre aux raisins de s’épanouir et d’être cueillis dans les meilleures conditions.
La taille, les fumures organiques, les labours traditionnels... sont des tâches hivernales banales au premier abord, mais qui nécessitent une grande attention. Au printemps et en été, ébourgeonnage manuel, vendange en vert et effeuillages. Les traitements effectués durant la période de végétation sont respectueux des règles appliquées en agriculture biologique et de plus raisonnés, pour atteindre chaque année les 2 buts principaux :
- zéro résidu dans les vins.
- pollution extérieure minimale.
En matière de lutte contre l’Eudémis et la Cochylis, c’est la technique dite de “confusion sexuelle” qui est suivie depuis 1997.
Les vendanges sont effectuées manuellement, elles intègrent un double niveau de tri du raisin afin de livrer un fruit le plus sain possible.
Une dernière précision cependant indispensable à la notion de terroir et d’AOC : aucune irrigation n’est pratiquée sur nos vignobles.

Vinification et élevage :
Fermentation traditionnelle respectueuse des coutumes de l’appellation d’origine contrôlée ; à chaque millésime et à chaque vin, égrappage, remontage, température, pigeage, durée de fermentation et bien d’autres paramètres sont adaptés, ajustés, révisés en permanence afin de coller le plus possible aux exigences de la nature et des résultats souhaités.  
Elevage traditionnel (vieillissement en cuves de béton pendant 9 mois, puis en foudre de chêne durant 8 à 12 mois) suivi d’une mise en bouteille sans filtration.


La Cuvée : Domaine du Vieux Télégraphe, Châteauneuf-du-Pape Blanc 2015

Situation géographique :             Plateau caillouteux de la Crau (sud-est de l’appellation. Intersection des villages de Bédarrides, Châteauneuf-du-Pape et Courthézon).
Superficie :                                      6 hectares.
Sol et Sous-sols :                      Molasses du Miocène (de 1 à 1,5 m de profondeur) reposant sur une épaisse couche d’argile très chargée en galets, et recouvertes par le manteau de diluvium alpin, communément appelé “galets roulés”.
Cépages :                                        Clairette 40 %, grenache blanc 25 %, roussane 25 %,bourboulenc 10 %.
Ages des vignes :                           45 ans de moyenne.
Vinification :                            Vendange manuelle avec double tri à la vigne, suivi d’un troisième tri au chai. Pressurage en pressoir pneumatique, suivi d’un débourbage statique. Fermentation en barriques, demi-muids et foudres de 30 hectolitres.
Elevage :                                          Sur lie en barriques demi-muids et foudres de 30 hectolitres. Mise en bouteilles à 1 an.
Température de dégustation :   12 °C.
Production :                                    Equivalent de 25 000 bts de 75 cl.
Viticulture :                                     Ecologique.
Personnalité et Vieillissement : Membre de l’école classique des blancs de Châteauneuf-du-Pape, plus sur les arômes floraux que fruités, c’est l’équilibre et la fraîcheur qui le caractérisent. Il peut avoir une période creuse entre 4 et 8 ans d’âge, mais les grandes années vieillissent aussi bien que les rouges.

Sa dégustation, les commentaires :
Notre verre ceint son gilet jaune et nous propose un contenant à la texture brillante et légèrement soutenue parsemée de discrets reflets argentés.
Le verre virevolte et laisse immédiatement échapper un méli-mélo de fins arômes de fruits jaunes (abricots et pêches) ainsi de fleurs blanches (aubépine, acacia, chèvrefeuille) tout agrémenté de fragrances d’épices douces. Au fur et à mesure de l’aération, ces arômes mutent via quelques senteurs tertiaires (champignons) qui viennent se positionner et dérangent, quelque peu, les perceptions olfactives initiales.
La prise en bouche véhicule sans lourdeur une matière à la fine densité dont les arômes de fruits surmuris (presque macérés) soutenus par des notes d’épices douces et de cédrat viennent réveiller la quiétude buccale. La matière à la structure équilibrée et d’une relative fraîcheur s’installe sur le palais, les premiers arômes se dissipent, une note d’acidité pointe son nez, des fragrances alcooleuses se détachent donnant une impression de puissance, tout cela sans nuire à l’agréable perception initiale.
Tout roule en bouche, des notes vanillées rappelle l’élevage, des senteurs réglissées s’adjoignent au panel des sensations. De la complexité aromatique qui se dévoile au fur et à mesure de la dégustation pour une sentiment de satisfaction  plaisante et appétante sans être euphorisante.
Agréable toucher de bouche mais dont tous les éléments s’éparpillent tant soit peu pour proposer une rapide finale salivante, tissée dans une trame à la délicate amertume mais dont acidité et alcool ont tendance de se mettre en évidence au détriment de ce bel aromatique si plaisant dans un premier temps.

Vin qui a eu la capacité de susciter des avis divergents tant sur ses qualités que sur ses ‘’défauts’’.
Il nous est apparu d’une façon presque unanime le manque de continuité dans les perceptions des sensations : olfactif attrayant, prise en bouche riche et agréable mais désagréments en finalité.
Malgré cela, il ne manquera pas d’être servi sans apriori à table, nous n’y retrouverons surement pas l’enthousiasme du vin précédent mais il saura accompagner avec bonheur quelques produits de la mer ainsi que des viandes blanches.

Bien

Oublions quelques instants ces beaux flacons de Châteauneuf-du-Pape blanc pour nous tourner sur les réalisations en rouge de quelques domaines.
Nous débuterons par :


4 – Domaine Saint-Préfert :  Châteauneuf-du-Pape Rouge - 2016                                                                           32,40 €


Le Domaine :
L’histoire de Saint-Préfert débute avec la famille Serre lorsqu’en 1920, un formidable connaisseur en vins, Fernand Serre, pharmacien en Avignon, découvre qu’un quartier de Châteauneuf porte son nom : le quartier des Serres. Amateur de grands vins et fin apothicaire, il acquiert près de 80 hectares dans ce quartier du versant sud du village. Son désir secret : devenir vigneron. Il bâtit une cave et une maison au centre des vignes et apprend vite les méthodes de vinification.
Le Domaine de Saint-Préfert est né.
Saint-Préfert fut l’un des premiers domaines de Châteauneuf à commercialiser son vin en bouteilles dès 1930 et à conquérir des marchés lointains.

La légende nait en 2002 avec Isabel Ferrando, une banquière native de la région, reconvertie dans le métier de vigneronne. A cette date, elle rachète les 13 hectares restant de la propriété d’origine. En 2004, elle acquiert 2 hectares supplémentaires à son nom, sur des terroirs plus sableux, au Domaine Colombis. Depuis, une parcelle de 1,5 ha « Cristia » vient compléter les deux domaines.  (Total 16,5 ha)
Elle est ainsi conseillée par l’incontournable œnologue Philippe Cambie, une grande figure du Rhône Sud.

Le vignoble :
Le terroir de Saint Préfert s’étend sur la rive gauche du Rhône, entre Orange et Avignon, autour d’une bâtisse des années trente et de sa cave. 
Ses 16,5 ha sont très caractéristiques de l'appellation, constitués de galets roulés et de graviers filtrants. 
Les vieilles vignes du domaine (âgées de 60 ans) produisent en très faibles quantités : le rendement moyen est de 20 hl/ha et le jus de raisin très concentré.

Culture, vinification , élevage :
La vendange est effectuée exclusivement à la main et triée méticuleusement.
Les raisins sont vinifiés en cuves de béton et macèrent de longues semaines afin que chaque cépage révèle ses propres arômes.
L’élevage est différencié selon les cuvées : cuve béton pour la cuvée ‘’classique’’, fûts de chêne et cuves pour le blanc,  fûts de chênes et cuves pour la cuvée ‘’Charles Giraud’’ et demi-muids pour la cuvée ‘’Auguste Favier’’ pendant des périodes pouvant aller jusqu’à 18 mois dans la cave naturelle creusée sous la maison afin de donner naissance à ces quatre grandes réserves de Saint-Préfert.

La Cuvée : Domaine Saint-Préfert, Châteauneuf-du-Pape Rouge ‘’Classique’’ 2016

Cépage :                            85% Grenache, 5% Cinsault, 5% Mourvèdre et 5% Syrah.
Terroir :                             Composés de galets roulés, graviers, argile bleue carbonée, sables et calcaires du quartier des Serres, au sud de Châteauneuf-du-Pape.
Type de culture :             Biologique.
Age des vignes :              60 ans.
Vinification :                    Vendanges manuelles. Cuvaison en vendanges entières, 100% éraflée, et passage en demi-muids après fermentation alcoolique, remontages effectués.
Elevage :                           Durant 15 mois à 100% en cuves béton.

Sa dégustation, les commentaires :
Paré de sa robe grenat soutenu, éclairée de reflets violine, notre verre vient délivrer un flot d’expressifs arômes à nos narines. Notes de fruits noirs et rouges (cerises noires, griottes, cassis, prunes) viennent se mêler harmonieusement aux senteurs de cacao et d’épices douces et à quelques fragrances alcooleuses pour offrir au nez un parfum séduisant. Douce et caressante, l’attaque en bouche amène une matière qui vient se détendre avec une certaine volupté sur le palais en y posant ses beaux arômes de fruits noirs et rouges, en début de surmaturation.
Les tannins fondus se révèlent soyeux et sous-tendent la fraîcheur minérale, le tout dans un admirable équilibre. Cette riche matière suave et gourmande laisse échapper quelques perceptions astringentes ainsi que quelques émanations alcooleuses sans, dans un premier temps, apporter le moindre désagrément gustatif.
La finale racée, se montre à la hauteur de ces onctueuses sensations ; d’une belle longueur, elle se dissipe langoureusement mais vient être gênée par des réminiscences alcooleuses, ainsi que par un léger assèchement buccal pour terminer.
Agaçant ce point final qui vient apporter un  léger ‘’couac’’ à l’ensemble du ressenti dégustatif.
Vin de bonne facture dans un jeune millésime (2016)  , qui demanderait peut-être un complément de conservation pour dissiper et effacer les petites gênes perçues en final.
Néanmoins n’hésitez à le présenter sur la table où il saura accompagner sans défaillance : agneau, coq au vin rouge, chevreuil sauce grand veneur ou bien pigeon rôti.
Bon appétit !

Bien +

Poursuivons notre périple en frappant à la porte du :


5 – Domaine Giraud : Châteauneuf-du-Pape Rouge - 2015                                                                                          33,50 €


Le Domaine :
Historique :
Au départ, les Giraud vendaient leurs raisins à des négociants. Mais en 1981 ils créent le domaine Pierre Giraud, aménagent un chai et commencent à vendre leur vin, et non plus leurs raisins, à des négociants. En 1987, les quatre membres de la famille se partagent les vignes et c’est ainsi que Mireille et Pierre héritèrent de huit hectares, dont certains avec des vignes de plus de 100 ans.
Ce n’est qu’en 1998 que Pierre Giraud commence à mettre en bouteille et à commercialiser son vin.
En 1998 aussi, le domaine devient « Domaine Giraud » et les enfants de Mireille et Pierre commencent alors leurs études viticoles et avec le temps et le soutien de leurs parents, ils prennent peu à peu la direction du domaine. En 2001, la famille investit dans de nouveaux équipements pour la vinification.
Ils s’impliquent dans un travail de sélection parcellaire, de rénovation de leur cave pour produire des vins toujours plus élégants, dans le respect des traditions familiales. Le grand changement apparait lors du passage en Agriculture biologique en 2008.

Le Vignoble :
Il s’étend aujourd’hui sur 35 hectares dont 8 hectares d’un seul tenant situé au sud de l’appellation dans le quartier des Galimardes. Ce terroir où sont cultivés des vignes de Grenache centenaires, de Mourvèdre et de jeune Syrah est bien connu pour son sol de gros galets roulés diffusant, quand vient le soir, une chaleur douce amenant concentration et puissance aux raisins tout en préservant une belle minéralité́.
Les cépages blancs, Clairette, Bourboulenc, Grenache Blanc et Roussane sont plantés à proximité.
Le reste du domaine est réparti dans les quartiers Nord de l’appellation.
Les Grenaches de plus de cent ans s’enracinent dans les quartiers de la Crau et sur le plateau de Pignan.
Ces terroirs sont composés de sols sablonneux qui apportent finesse et élégance à ce cépage emblématique.
Dans le quartier Les Tresquoys, les Syrahs s’épanouissent à flanc de coteau sur un sol argileux mélangé́ à cette terre riche, typique de l’appellation.
Chaque parcelle et chaque cépage sont cultivés dans le plus grand respect du terroir, de cette alchimie que leur donne la nature, pour exprimer la richesse de leurs raisins.

La Cuvée : Domaine Giraud, Châteauneuf-du-Pape Rouge ‘’Tradition’’  2015

Cépage :             Grenache (60%), Syrah (35%) et Mourvedre (5%).
Terroir :               Sables et galets roulés en surface, argileux en profondeur.
Viticulture :        Biologique.
Vinifications :   Eraflage à 100% selon les millésimes. Méthodes d’extraction douces, les fermentations durent environ trois semaines à un mois avec une mise au froid les premiers jours.
Les jus sont ensuite thermorégulés aux alentours des 28°C.
Elevage :            L’élevage se fait en cuve béton, émaillée et inox pendant 18 mois pour les Grenaches et les Mourvèdres. 
                            Un élevage en vieilles barriques bordelaises est destiné aux Syrahs pour une micro oxygénation et un apport de structure.
                            Afin de conserver l’intensité de leurs arômes les vins ne sont ni filtrés, ni collés.
Conservation :  Potentiel de garde entre 15 et 20 ans
Volume annuel : 1250 caisses de 12 bouteilles sont produites en moyenne par millésime

Sa dégustation, les commentaires :
Corseté dans sa robe d’un beau rouge cerise brunissant et striée de reflets mauve notre verre présente une texture soutenue dont l’étroit disque présente quelques nuances tuilées prémonitoires à un début d’évolution ; nous ne sommes pourtant que sur un millésime 2015 !
Le nez s’ouvre avec intensité et une certaine allégresse sur des notes de cerises à l’eau de vie et de prunes écrasées, soutenues par de senteurs d’épices, desquelles percent quelques émanations fumées.
La prise en bouche se présente sur une trame fraîche véhiculant une matière toute en rondeur et grassouillette dont le volume vient couvrir le palais et y apporter la sucrosité fournie par ces arômes de confiture de fraises, framboise et cerise confites génératrices d’une bienséante et suave gourmandise. Malgré la prédominance de ces notes fruitées, l’ensemble se présente dans un bel équilibre, les tanins , décelables en milieu de bouche, finissent de se fondre, les nuances alcooleuses, perceptibles y sont bien intégrées.
Un ensemble savoureux qui ne demande qu’a venir et revenir en bouche pour profiter de cette suavité délicatement kirschée et qui se prolonge sur une finale dont le voile rafraîchi laisse s’échapper très lentement (et avec regrets) ces arômes de fruits à l’alcool.

Vin d’un plaisir immédiat.
Un séjour de courte durée en cave permettra-t-il de le voir évoluer ?
A essayer, peut-être ?
Le résultat sera-t-il au rendez-vous ?
Ceux qui tenterons l’expérience pourrons, le moment venu, nous apporter leurs réponses

Profitons donc du présent et proposons-le sur table pour accompagner de belles viandes rouges (côtes de bœuf) ainsi que de petits volatiles (cailles, pigeons).

Bien ++

Nos pas vont nous conduire dans une institution de l’appellation Châteauneuf-du-Pape ; ce sera  au :


6 - Clos des Papes : Châteauneuf-du-Pape Rouge - 2014                                                                             69,00 €


Le Domaine :
Au pied du Palais Papal, le Clos des Pape est une institution à Châteauneuf-du-Pape.
la famille Avril qui depuis le milieu du XVIIIème siècle fait rayonner ce terroir emblématique grâce à des jus exceptionnels, mais également par le biais d’un gros travail sur la création de l’AOC, première appellation de France en 1936. Il y a un autre descendant emblématique issu de cette lignée de vignerons talentueux et parti rejoindre le monde Bacchus en 2009, c’est Paul Avril.
C’est lui qui a bâti toute l’image et la réputation portée à ce Domaine grâce à son travail rigoureux sur les vins.
Aujourd’hui, son fils Paul-Vincent poursuit le travail exceptionnel de son père dans la plus pure tradition après une expérience acquise tout au long d’un parcours large et complet dans le monde viticole.

Le Vignoble :
Le Clos des Papes s’étend sur un très vaste domaine de 35 hectares, 4 sont consacrés aux cépages blancs. Ce sont 18 parcelles qui se partagent le territoire avec l’appellation Châteauneuf-du-Pape.
Grâce à la variété des parcelles, différents cépages peuvent être produits et apporter toute leur complexité.
La production est scrupuleusement étudiée et contrôlée. Des galets recouvrent les sols pour conserver la chaleur.
Depuis 2011, la viticulture a été certifiée biologique. Chaque terroir doit produire le meilleur potentiel des ceps. Les sélections sont minutieuses.
L’encépagement est typiquement sud-rhodanien avec du Grenache noir, Mourvèdre et Syrah en dominantes, complétée par de la Counoise, Vaccarèse et Muscardin.
Pour le blanc, Grenache blanc, Roussane, Clairette, Picpoul, Bourboulenc et Picardan.
Les vignes ont en moyenne une trentaine d’années.

Aux chais : 
Les vins sont traditionnellement élevés en gros foudres de chêne d’un vin pendant une année.
Pas de bois neuf au Clos des Papes, et pas de filtration depuis 1988.
En revanche, les vins sont légèrement collés.

Synonyme de régularité et de belle qualité, les Châteauneuf-du-Pape du Clos des Papes sont souvent interprétés comme une ode au classicisme rhodanien.

Cet esprit traditionaliste s’exprime à travers une lecture très simple des deux vins produits sur le domaine : un rouge et un blanc. Cette régularité, millésime après millésime, est probablement due à la virtuosité des assemblages de plus d’une vingtaine de parcelles parsemées aux quatre vents de l’appellation.


La Cuvée : Clos des Papes,  Châteauneuf-du-Pape Rouge 2014

Type de culture :             Biologique.
Cépage(s) :                       60% Grenache, 35% Mourvèdre, 2% Syrah et 3% divers.
Terroir :                             Terrain Miocène recouvert par le dilivium Alpin des plateaux ou terrasses, sols recouverts de galets.
Âge des vignes :              35 ans.
Vendanges :                     Manuelles
Vinification :                    Traditionnelle avec éraflage partiel, pas de filtration.
Elevage :                           12 mois en vieux foudres.
Conservation :                 20 ans (plus).

Sa dégustation, les commentaires :
Dans sa parure de fête d’un beau pourpre soutenu, le verre nous présente un vin à la texture limpide. Sa rotation aératrice pose de nombreuses, riches et fainéantes larmes sur les parois.
De fins et expressifs arômes viennent prendre possession et s’installer dans notre espace olfactif. La palette aromatique se révèle complexe et non dénuée d’une certaine élégance ; ce sont tout d’abord des notes kirschées d’un méli-mélo de fruits rouges et noirs (cerises rouges et noires, fraises des bois, cassis, myrtille) qui viennent se mettre en avant, lesquelles en se dispersant laissent échapper des senteurs de fleurs séchées soutenues par des fragrances épicées tandis que quelques émanations cacaotées deviennent perceptibles.
Posée sur une trame fraîche, l’attaque en bouche véhicule une matière d’une densité non excessive, à la structure toute en finesse répandant sur le palais un panel aromatique complexe soutenu par des arômes de fruits rouges et noirs kirschés, agrémentés de notes de garrigue, d’épices et de quelques senteurs grillées qui conduisent à former un ensemble classieux, charmeur.
Comme contenue dans un voile fin et soyeux la matière à la fois riche et délicate se répand sur le palais. L’harmonie est parfaite ; dans un bel équilibre, tous les ingrédients, beaux arômes mêlés, discrète acidité agréablement rafraichissante, puissance alcoolique contenue, souples et fins tannins, restituent un dense et persistant toucher de bouche plein de finesse et d’une sobre élégance.
Cette belle et fine impression gustative s’étire sur une finale persistante qui laisse tranquillement se dissiper avec fraîcheur ce bel ensemble aromatique.

Un beau (grand) vin, que l’on peut appréhender dans l’immédiat (déjà à point) avec le plus grand plaisir mais qui ne manquera pas, semble-t-il, d’évoluer et de se bonifier en cave de longues années.
N’hésitez donc d’investir si cela vous est permis.

A table, il ne manquera pas de s’associer à de belles réalisations :  filet de bœuf, sauté de veau, rôti de biche, caille farci, poulet demi-deuil …. 

Très Bien +

Après avoir réjoui nos sens gustatifs et olfactifs, quittons avec regret ce magnifique Clos des Papes pour poser notre sac à dos au :


  7 – Clos du Mont-Olivet : Châteauneuf-du-Pape Rouge - 2007                                                  48,00 


Le Domaine : 
Historique : 
Diverses sources rapportent qu’en 1547 un acte passé devant notaire portait sur une parcelle de vigne d’une éminée (Unité de mesure de surface variant selon les villages du Nord des Bouches du Rhône et du Vaucluse, comprise entre 700 et 1200 m2), se trouvant ‘’ad montem oliveti’’ (‘’Mont des Oliviers’’) mais ce n’est qu’au début du XXème siècle que l’histoire de la famille Sabon et de ce lieu-dit vont être liés.
Séraphin Sabon, originaire du village voisin de Sérignan du Comtat épousa Marie, fille de Romain Jausset, propriétaire à Châteauneuf-du-Pape, et créa en 1932 « Clos du Mont-Olivet ».
Le domaine passa ensuite dans les mains de Joseph, le fils aîné de Séraphin. Aujourd'hui c'est Céline, David et Thierry, les petits enfants de Joseph qui le gèrent

Vignoble :
Le domaine s’étend sur 21 hectares pour le Châteauneuf-du-Pape, 14 hectares en Lirac,  10 hectares en Côtes-du-Rhône et 3 hectares en Vin de Pays du Gard.
Le parcellaire en AOC Châteauneuf-du-Pape est très morcelé du lieu-dit « Palestor » au nord, en passant par « Chemin de Sorgues », « Les Marines », « Le Moulin à Vent », « Les Parrans », « Les Cabanes », « La Font du Pape », « Coste Froide », « les Blachières », « Bois Seneseau », « Montalivet », « La Crau », « Les Bousquets », « Pied de Baud » et « Bois Dauphin ».
Les expositions, les mésoclimats et les sols sont très variés (colluvions à quartzites, sables et grès mollassiques, argiles marines,…), se prêtant plus favorablement à un cépage ou donnant des expressions très différentes d’un même cépage.

Encépagement :
Rouges :  le Grenache est ici roi et domine largement l’encépagement, suivi par la Syrah, le Mourvèdre et le Cinsault puis à titre de « guest star », la Counoise, le Vaccarèse, le Muscardin, le Picpoul Noir et le Terret Noir, soit : Mourvèdre (12%), Syrah (13%), Cinsault (5%), Grenache noir (63%), Merlot (1%), Divers noir (6%).

Blancs : il n’y a pas vraiment de cépage dominant. Bourboulenc et Roussanne se partagent les 4/5 de l’encépagement, le Grenache Blanc, le Picpoul Blanc et le Picardan, soit :  (Clairette rose (1%), Divers blanc (1%), Picardan (2%), (15%), Clairette (33%), Grenache blanc (39%), Grenache gris (3%),  Bourboulenc (6%).

Le parcellaire en AOC Lirac, Côtes-du-Rhône et IGP GARD, comprenant des vignes sises dans les lieux-dits : « Sainte Cardille » sur la Commune d’Orange, puis côté GARD à Saint-Laurent-des-arbres et Saint-Genies-de-Comolas sur les lieux-dits « les Cosses», « Les Liquières », « Caveyrac », « Mont Cau », « Les Liquières », « La Coste », « Gissac», « Le Clau », ce qui n’exclut pas une hétérogénéité des sols et des mésoclimats. Grenache et Syrah se partagent la majorité de l’encépagement complétés par le Carignan, le Mourvèdre, le Cinsault.

A la vigne :
La culture de la vigne est raisonnée.
La grande majorité des vignes est labourée, la quasi-totalité du vignoble de Châteauneuf-du-Pape est confusé (technique de lutte contre les parasites, notamment les insectes en perturbant leur système hormonal de reproduction) , évitant ainsi l’emploi d’insecticides.
La vendange se fait en caisses.

Vinification, élevage :
L’observation du vignoble et la climatologie orientent les décisions : ordre de ramassage des parcelles, assemblage de plusieurs parcelles et cépages dans une même cuve, éraflage ou non, léger foulage ou non,…

Les vins rouges sont travaillés par délestages et remontages sans recherche d’une extraction maximale.
De nombreuses dégustations décident du travail à accomplir et de la durée de cuvaison.
Jus de presse et jus de goutte sont élevés séparément en cuve béton puis assemblés au bout de quelques mois et logés en cuves, foudres et pièces, le pourcentage de chaque contenant variant suivant le millésime.

Les raisins blancs sont vendangés en début de matinée, pressés à l’aide d’un pressoir pneumatique et laissés en débourbage statique une nuit.
L'assemblage des différents cépages peut se faire dès la récolte, durant la phase de fermentation ou lors de la phase d'élevage. Le choix du contenant, cuve inox ou fût, et le pourcentage de chacun, est adapté au millésime.
La fermentation malolactique n'est pas recherchée.

La Cuvée : Clos du Mont-Olivet, Châteauneuf-du-Pape Rouge  2007

Le millésime 2007 :      Un été très sec sans être très chaud, sensiblement plus venté que la normale et des conditions climatiques idéales durant les vendanges ont permis d'optimiser les dates de récolte et d'obtenir des raisins très sains et colorés.
Cépages:                           80% Grenache, 10% Syrah, 6% Mourvèdre, 4% Cinsault, Counoise, Vaccarèse, Muscardin, Terret noir et Picpoul noir.
Terroirs :                         Les raisins sont issus de Lieux-dits très variés : ‘’Montalivet’’, ‘’Les Blachières’’, ‘’Coste Froide’’, ‘’Bois Seneseau’’, ‘’Palestor’’, ‘’Bois Dauphin’’ , ‘’Pied de Baud’’, ‘’Les Bousquets’’, ‘’Les Parrans’’, ’’ Les Marines’’, ‘’Le Bois de la Ville’’, ‘’Cansaud’’, ‘’Les Gallimardes’’ et ‘’Les Serres’’.
Ils s'étendent du nord au Sud de l'Appellation.
                                           Les sols sont principalement constitués de colluvions à quartzites, d’argiles marines, sables et grès mollassiques. 
Vinification :                   Les cuves sont remplies par gravité avec une éraflage partiel. Le travail des vins se fait sans chercher une extraction maximale mais privilégie davantage l'élégance et la fraîcheur.
Les jus de goutte et de presse sont élevés séparément, principalement en cuves béton où ils réalisent leur fermentation malolactique.
Après assemblage l'élevage se poursuit en foudres.
Production :                    58 000 bouteilles.

Sa dégustation, les commentaires :
Avec sa texture dense, c’est un vin d’un rouge bruni et soutenu qui vient se lover au fond du verre. A la rotation se sont de fines larmes tuilées qui prennent possession des parois sans s’y attarder tandis que la surface se présente avec un disque marronné. Tous les prémices visuels d’une évolution en marche.
Oh la la !
Expressif, l’aromatique qui s’installe au nez apparait dans une continuité de l’impression visuelle . Ce sont de puissances notes tertiaires et quelques fugaces secondaires qui viennent imprégner nos narines ; tout un méli-mélo d’odeurs : caramel, pruneaux hautement confiturés et kirschés, notes miellées et épicées, fragrances pharmaceutiques, émanation de sous-bois humides vont et viennent en ne distillant aucune appétance.
Ronde et puissante, la prise en bouche apporte une matière à la chair toute imprégnée par des arômes de fruits confiturés à l’eau de vie et tous enrobés par des notes tertiaires (sous-bois humides, vernis) et constituent un ensemble d’éléments non agrégés tant et si bien que seule une matière suavement confiturée et miellée semble prendre place dans le palais.  Par vague, chacun à leur tour, les éléments, tannins, alcools, acidité, notes empyreumatiques vont et viennent.
Aucune séquence de plaisir dégustatif n’est réellement perçu en bouche.

C’est une matière, pourtant riche mais à la structure éparpillée qui nous est proposée, ne nous amenant pas un rendu de gourmande buvabiilté et nous laisse, sur une finale évanescente, la subsistance d’arômes peu plaisants.

Un essai, d’aération complémentaire (il est vrai un peu court dans le cadre de cette dégustation) sera sans conséquence positive.
Sommes-nous devant un cas de notes de réduction (Ces notes sont dues au fait que le vin, au cours de son élaboration, est resté longtemps enfermé et a été trop privé d’oxygène. Ces arômes peuvent être très désagréables et peu engageants, mais ils doivent normalement disparaître au bout d’un certain temps d’aération dans le verre ou après un passage en carafe) ? 
Dans ce cas un long carafe aurait-il pu être bénéfique?

Sommes-nous tout simplement tributaire d’un problème de stockage ou bien de transport où, plus grave : me suis-je laisser aveugler et berner par mon ressenti personnel (ce que je m’évite quand il s’agit d’essayer de synthétiser les appréciations des participants qui veulent bien s’exprimer) ?

Compte-tenu de la notoriété du Château, il serait hautement intéressant de goûter à nouveau un flacon de ce vin.

Pour se conforter devant le souhait de revenir sur ce vin, il est tout de même intéressant de relire le commentaire de dégustation de celui-ci , dans le même millésime, paru dans le dernier numéro de la RVF (N° 637 : « Nez complexe, garrigue, beau fruité rôti, herbes aromatiques, épices douces, sous-bois, terre chaude, on a basculé sur le secondaire. Bouche riche, trame veloutée, fortement épicée. Il n’a pas fini sa carrière. » Notation RVF : 16,5 / 20.

Pas de notation (Dommage,une réelle déception).

Et pour terminer notre périple et nous remettre de cette déception, arrêtons-nous au :


8 – Domaine Roger Sabon : Châteauneuf-du-Pape Rouge ‘’Cuvée Prestige’’- 2003                          39,00 €


Le Domaine :
Domaine familial fondé en 1952 par Roger SABON.
Après plusieurs générations, le domaine est composé aujourd’hui d’un vignoble : 
- sur la rive gauche du Rhône de 18 hectares en appellation Châteauneuf-du-Pape, répartis sur 14 parcelles différentes  et,
- sur la rive droite , le vignoble comprend quant à lui 12 hectares en appellation Lirac, 6 hectares de Côtes-du-Rhône et 14 hectares de Vin de France.

Terroir :
Les parcelles de galets roulés sont en fait des galets de silice pure, vestiges de dépôts datant de l’ère Quaternaire. Elles participent à l’élaboration de vins aux palettes tanniques serrées, riches et opulentes.
Les parcelles de sables et safres résultent de dépôts géologiques datant de la fin du tertiaire. Ce type de sol permet une croissance régulière des racines et radicelles de la plante.
Le terroir calcaire (Ouest de l’appellation) datant du crétacé (110 à 115 millions d’années) est le fruit de l’érosion, éliminant ainsi la terrasse quaternaire à galets, mais également les sables du tertiaire. Sur ce type de terroir, on rencontre sous la surface des matériaux fins constitués par des sables et des argiles.
Cette diversité parcellaire est à l’origine de la création des différentes cuvées.

Vinification :
Les blancs représentent 5% environ de la production. La récolte manuelle (directement placée en caisses) est suivie d’un pressurage pneumatique léger. Les jus obtenus sont alors protégés des phénomènes d’oxydation afin de préserver le potentiel aromatique.
Les vins de France vont alors réaliser leur fermentation en cuve acier inoxydable, là où le Châteauneuf-du-Pape blanc fermentera en cuve en bois de 25 hl.
La température de fermentation est quant à elle régulée autour de 16°C.

La vinification en rouge se caractérise pour l’ensemble de la gamme par une longue période de macération des raisins en cuves, associée à une extraction relativement douce. Pour bénéficier de cette macération un éraflage (élimination de la partie végétale de la grappe) préalable est réalisé.
Macération de 15 à 20 jours pour les ‘’Vins de France’’ et ‘’Côtes du Rhône’’  et, macération de 1 mois pour les ‘’Lirac’’ et ‘’Châteauneuf-du-Pape’’.

Les meilleurs équilibres en fonction du millésime entre la structure du vin (tannins), la fraîcheur naturelle (acidité) et le volume en bouche sont recherchés pour les vins rouges. A cet effet, sur chaque cuve, remontages et délestages sont effectués.

La Cuvée : Domaine Roger Sabon,  Châteauneuf-du-Pape Rouge ‘’Cuvée Prestige’’ 2003

Le millésime 2003 :      La vallée du Rhône a tout particulièrement souffert de la canicule en 2003, la vigne a dû faire face à un stress hydrique important. Châteauneuf-du-Pape a enregistré quelques pluies providentielles en septembre, les raisins ont ainsi pu atteindre un niveau de maturité suffisant. Les domaines qui ont vendangé le plus tard sont les gagnants du millésime. Les autres sont massifs, à forte teneur en alcool et demanderont quelques années afin de s'affiner.
Cépages :                          Grenache 70%, Syrah 20%, Mourvèdre 5%, Counoise, Vaccarèse.
Sols :                                  Argilo calcaire.
Vinification-Elevage :     Récolte manuelle, trié sérieusement, vendange éraflée.
Température de fermentation régulée autour de 28-30 °C.
Extraction lente et régulière des couleurs et tanins lors d’une macération longue d’environ d’un mois.
L’élevage quant à lui est réalisé dans des contenants en chêne de grande capacité (40 et 25 hl) pendant une durée de 18 mois.

Sa dégustation, les commentaires :
Vêtu de sa robe au grenat soutenu et frangé de tuilé, notre verre s’emplit d’un vin dense présentant un léger soupçon d’opacité.
A sa rotation des larmes acajou fainéantisent sur ses parois. Tout de suite le nez est réveillé presque en sursaut dès la perception de la variété des arômes qui s’exhalent du verre.
Ceux-ci possèdent la complexité des vins à maturité, voire assez vieux. Ces senteurs, au gré de la spécificité des odorats peuvent se révéler franchement désagréables et rappelons-le, nous sommes sur un millésime 2003, de surplus solaire.
Ce sont donc des arômes qui naviguent dans le registre secondaire (fermentation, produits du laitage) qui de mettent en évidence suivis par un agrégat de notes de fruits rouges et noirs hautement surmuris (compotés), d’olive noire, de sous-bois, de fumé, d’épices douces, ainsi que de notes empyreumatiques (pain grillé, caramel, tabac, cire d’abeille) ; tout un éventail qui a eu le mérite de réveiller les sens de chacun dans des registres totalement contradictoires.
La prise en bouche s’avère ample, large et amène sur le palais une matière à l’aromatique en parfait accord avec le précédent ressenti olfactif ; cette matière d’une belle et riche chair vient tapisser le palais avec ses tanins patinés apportant une certaine finesse au rendu buccal. Les arômes se plaisent à venir et revenir en mettant en avant sur le palais de rondes, non agressives mais significatives notes kirschées qui enveloppent les arômes compotés desquels s’amusent à s’échapper des reliquats d’arômes secondaires et tertiaires.
Un manque d’harmonie en découle, tant les arômes de cette compotée à l’alcool se mettent en avant : fruits surmuris et mélange alcooleux sont prégnants.
Toute cette alambiquée palette aromatique s’évanouit paisiblement sur une finale qui laisse trainer quelques reliquats alcooleux, alliés à une sensation asséchante, sur les papilles au fur à mesure de la dissipation des arômes compotés.

Un vin à boire sur cette expression.

D’aucuns diront, que ce vin est usé en utilisant de nombreux qualificatifs rédhibitoires, d’autres s’attacheront à son âge, goûteront et apprécieront ses spécificités liées à ses 16 ans.

Bien +

S’il fallait tenter une comparaison, c’est comme vouloir rentrer dans une maison bourgeoise, inhabitée depuis quelques temps, se laisser prendre dès le pas de porte franchi par cet odeur caractéristique de renfermé, de poussière déposée, de cire d’abeille asséchée et qu’au fur à mesure de l’ouverture des fenêtres, l’atmosphère se modifie, en apportant de nouvelles odeurs, cachant certaines, en amplifiant d’autres pour finalement prendre plaisir à ces instants en allant se confiner dans le Chesterfield, les pieds en éventail devant une bûche, un vieil armagnac à la main.

Dans l'attente.

Mais que font-ils !!!

Curieuses, curieux, vous voulez en savoir plus sur les domaines ?
Voici leurs références.
En complément, consacrez donc aussi quelques précieuses minutes à la consultation de l’onglet ‘‘’Les Régions viticoles’’’ dans le blog pour parfaire vos connaissances sur cette belle et convoitée appellation.

Mystère -  Domaine de Beaurenard
10, Avenue Pierre de Luxembourg – Route d’Avignon
84231 Châteauneuf-du-Pape
Tél. 04 90 83 71 79
Mail : paul.coulon@beaurenard.fr
Web : www.beaurenard.fr

1 - Domaine André Brunel

2648, chemin de l'Oiselay
84700 Sorgues
Tél : 04 90 83 72 62
Fax : 04 90 83 51 07
Web : domaine-les-cailloux.fr

2 - Domaine de Beaucastel

Chemin de Beaucastel
84350Courthezon
Tél. : +33 (0) 4 90 70 41 15
Fax : +33 (0) 4 90 70 41 19
Mail : contact@beaucastel.com

3 - Domaine du Vieux Télégraphe

3 Route de Châteauneuf-du-Pape
84370 Bédarrides
Tel : 04 90 33 00 31
Web www.vieux-telegraphe.fr
Mail : frederic@brunier.fr

4 - Domaine Saint-Prefert

425, chemin Saint-Préfert,
84230 Châteauneuf-du-Pape
Tél : 04 90 83 75 03
Fax : 04 90 33 26 23
Mail : commercial@st-prefert.com
Web : www.st-prefert.com

5 - Domaine Giraud
19 chemin Bois de la Ville
84230 Châteauneuf du Pape
Tél :  04 90 83 73 49
Mail : contact@domainegiraud.fr
Web : www.domainegiraud.fr

6 - Domaine Le Clos des Papes

13, avenue Pierre-de-Luxembourg
BP 8
84231 Châteauneuf-du-Pape Cedex
Tél : 04 90 83 70 13
Mail  : clos-des-papes@clos-des-papes.com
Web : www.clos-des-papes.fr

7 - Clos du Mont-Olivet

3, chemin du Bois-de-la-Ville,
84230 Châteauneuf-du-Pape
Tél : 04 90 83 72 46
Fax : 04 90 83 51 75

8 - Domaine Roger Sabon
4, Avenue Impériale
84230 Châteauneuf-du-Pape
Tel : 04 90 83 71 72
Mail : contact@roger-sabon.com

Bonne lecture.

Elle vous permettra, j’espère,  de vous remettre en mémoire cette belle et très animée soirée.

Claude F. (le 29.11.2019)