jeudi 31 octobre 2019

Appellation : Châteauneuf-du-Pape


L’appellation Châteauneuf-du-Pape

Châteauneuf-du-Pape est un village du Vaucluse situé sur une hauteur dominant la rive gauche du Rhône à 17 km en amont d’Avignon et à 9 km en aval d’Orange. La vigne s’étend sur l’ensemble des versants et des plateaux recouverts des fameux galets roulés. Le vignoble aux treize cépages est cultivé sur Châteauneuf-du-Pape et sur une partie des communes voisines, Courthézon, Bédarrides, Orange et Sorgues.

Le Vignoble avec vue sur le Rhône

L’Histoire :
La vigne à travers les âges :
Ce sont les Papes qui, lors de leur installation à  Avignon au XIVème siècle, ont révélé le terroir de Châteauneuf-du-Pape. Sous le règne de Jean XXII, le village devient résidence d’été de la papauté Quant au précieux nectar élaboré en ces lieux, il accède au rang de « Vin du Pape ». Une consécration qui lui ouvre la porte des grandes cours européennes. 
 
À l’époque gallo-romaine, la vigne recouvrait déjà très certainement le territoire de Châteauneuf-du-Pape. Les premières traces écrites de son existence datent toutefois de 1157. Fidèle à la tradition locale, plantant et dirigeant lui-même l’exploitation, Geoffroy, l’évêque d’Avignon, possède un vignoble situé dans son fief de Châteauneuf-du-Pape. Mais ce sont les papes, qui à partir du XIVème siècle, furent les véritables promoteurs de l’activité viticole du lieu.
En 1314,  Clément V, premier pape d’Avignon, découvre la richesse du terroir de Châteauneuf du Pape. Son successeur,  Jean XXII lui offre ses lettres de noblesse : c’est sous son règne que le vignoble prend réellement son essor et étend sa notoriété au-delà des frontières comtadines.

Il fait construire sur les hauteurs du village une puissante forteresse qui, au fil  des ans, devient la résidence d’été des papes qui vont se succéder dans la cité avignonnaise. Surtout, il accorde au précieux nectar, le statut prisé de « Vin du Pape », lequel gagne alors la table réputée du Palais des Papes en Avignon. Les commandes renouvelées chaque année atteignent jusqu’à plus de trois mille litres par an. Lors des festivités qui y sont données, il est servi aux ambassadeurs et autres représentants des cours étrangères qui tombent sous le charme et, une fois revenus dans leur contrée, en font la promotion. Très vite, il est expédié par tonneaux en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Grâce à sa réputation, il traverse quelques décennies plus tard les flots bleus de l’Atlantique et fait ses premiers pas aux Etats-Unis.  

Un commerce florissant :
Visionnaires à plusieurs titres, les vignerons de Châteauneuf du Pape expédient dès la fin du XVIIIe siècle leurs vins en bouteilles en lieu et place du tonneau. Un nouveau pas vers la conquête de la notoriété est franchi.
Si l’essor du vignoble se ralentit au cours du XVIème siècle, lors des guerres de religion, il reprend de l’ampleur au XVIIIème siècle et les exploitations s’agrandissent.
Ce faisant, le commerce du vin se développe considérablement. Déjà à cette époque, les vignerons du cru ont l’esprit pionnier.
À partir de 1776 le Château La Nerthe expédie ses vins en bouteilles, délaissant peu à peu le tonneau. Une première qui retentit, une fois de plus, sur la renommée des vins.
Reconnus de qualité supérieure par la voie d’un décret publié en 1793, les vins de Châteauneuf du Pape ne peuvent être négociés plus de trente pour cent au-dessus du prix maximum fixé par les autorités départementales.
Les vins sont expédiés dans la France entière et en Europe.
Au début du XIXe siècle, près de deux mille hectolitres sont vendus hors du département et les quantités croissent régulièrement.
Frédéric Mistral qui les a découverts chez son ami le félibre et  vigneron,  Anselme Mathieu,  natif de Châteauneuf du Pape, en régale ses amis parisiens : Lamartine, Dumas, Daudet…  Ils deviennent à leur tour les ambassadeurs de ce « vin royal, impérial, pontifical » comme se plaît à le définir le plus célèbre des félibres provençaux.  

La conquête de l’appellation :
Ce développement sera stoppé net par la crise du phylloxera de 1860. Le pugnace commandant Joseph Ducros, propriétaire du Château de la Nerthe, mit sa fortune au service d'un vignoble dévasté par le phylloxéra. En 1893, il fit replanter et greffer grenache, mourvèdre, counoise, vaccarèse, cinsault, syrah, les premiers des treize cépages. Ce fut sur son initiative que le nom de la commune fut changé de Châteauneuf-Calcernier en Châteauneuf-du-Pape.

Après cette crise, pour garantir la qualité des vins, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape créent, en 1894, le premier "Syndicat viticole" qui débouchera en 1923 sur le Syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape.

Ainsi, en 1923 ils se rendent en délégation au Château Fortia propriété du Baron Le Roy de Boiseaumarié, vigneron et juriste de formation, pour les aider dans cette tâche.
Le 4 octobre 1923 a lieu l’assemblée générale constitutive du « syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape », dont la présidence est confiée au dit Baron Le Roy.
Sous sa houlette, les vignerons s’imposent des règles de Production totalement inédites : réglementation des modes de culture, fixation d’un degré minimum d’alcool (12,5°), liste restrictive de cépages autorisés, tri de la vendange  obligatoire…
Leur exemple sera bientôt suivi par les autres régions viticoles de production françaises. Leurs travaux sont couronnés de succès le 21 novembre 1933 : la Cour de cassation confirme la délimitation de l’aire et les conditions de production de l’appellation. A l’exception de quelques modifications, elles sont toujours en vigueur pour protéger et garantir la qualité des vins de Châteauneuf-du-Pape.

Le 15 mai 1936, le décret de l'appellation est publié et Châteauneuf-du-Pape devient la 1ère AOC viticole de France.

Le vignoble compte aujourd’hui 3.200 hectares (Chiffres 2010) sur les communes de Châteauneuf-du-Pape, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues.

Une bouteille exclusive et emblématique :
La bouteille armoriée est l’écrin des vins de Châteauneuf-du-Pape. 
Créée en 1937, elle participe à leur promotion et à leur notoriété. Elle est aussi une marque collective. 
Les vins de Châteauneuf-du-Pape méritent un habit à leur mesure ! En 1937, le syndicat des propriétaires viticulteurs de l’appellation, alors présidé par le Baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, fait créer un flacon original : la bouteille armoriée. 

La bouteille armoriée
L’écusson qu’elle porte symbolise une tiare papale placée au-dessus des clés de Saint-Pierre. L’inscription « Châteauneuf-du-Pape contrôlé » écrite en lettres gothiques entoure cet emblème. Depuis, le flacon a fait le tour du monde. Connu et reconnu, il fait partie des moyens de promotion des vins de l’appellation. Il est aussi un gage de leur authenticité.

D’un point de vue juridique, la bouteille armoriée a valeur de marque collective. À cet égard, elle bénéficie des droits de protection dont jouissent les marques. 
Dans un arrêt rendu le 21.09.2004, la Cour de cassation a d’ailleurs confirmé la validité des droits attachés à la bouteille armoriée Châteauneuf-du-Pape.

Dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée, où l’usurpation et la contrefaçon font rage, c’est un atout majeur pour Châteauneuf-du-Pape de posséder une marque collective dotée d’une forte identité et d’une protection juridique indiscutable. 




Le Terroir :
Les sols :
La colline de Châteauneuf-du-Pape est une butte du miocène(1), du même type que le rocher des Doms(2), reposant sur une couche du  crétacé(3) inférieur. Celle-ci est composée par les calcaires du  barrémien inférieur(4) souvent argileux avec des intercalations marneuses, et du  barrémien supérieur, qui forme des couches de calcaires compacts, puissants, avec des lits de silex à la taille variable. 

Sols sablonneux
Sols de Graves
Sols de galets
La colline est encerclée par des couches successives d'alluvions anciennes dues à la périodes de réchauffement après les glaciations du Wurm et du Riss. Ce sont des galets roulés déposés sur une épaisseur variant de 3 à 15 mètres. Les premiers dépôts sont des graves sableuses de nature siliceuse et calcaire dont la taille des galets peut atteindre 10 centimètres. Les couches les plus récentes forment les terrasses supérieures qui affleurent au nord de la commune. Elles sont constituées de galets siliceux, de quartz et de quartzites d'origine alpine déposés par le Rhône, mêlés à des galets calcaires. La taille de ces galets peut atteindre 40 centimètres

C'est le plateau des Atouts, dit encore la Crau, et ses hautes terrasses composées de galets roulés. L'érosion des sols les a englué dans de l'argile rouge décomposée. Les autres terroirs mêlent des graves et du sable à des composantes argileuses et argilo-calcaires. 

Ce qui permet de classifier le  terroir viticole en trois types de sols.
En terrasses, des gros galets qui recouvrent le sol. Ils jouent un rôle de régulateur thermique puisqu'ils restituent aux raisins durant la nuit la chaleur emmagasinée de jour.
Viennent ensuite les terres graveleuses et les sols sablonneux.

La pratique a démontré qu'il n'y a pas de différences fondamentales entre ces trois terroirs pour la qualité des vins puisque chacun d'eux permet d'obtenir de grands millésimes.

Plus que du substrat qui les recouvre, la qualité des terroirs de Châteauneuf-du-Pape provient essentiellement de son sous-sol composé de molasse burdigalienne.

 L’incidence des carrières :
« L'extension des carrières menace le vignoble de Châteauneuf-du-Pape !! »,
Carrière du Lambourdier
C'est sous ce titre que la presse quotidienne, en date du 7.02.2011, tirait la sonnette d'alarme. Si les alluvions des terrasses supérieures constituées de galets calcaires ou siliceux, ne sont plus exploitées, toutes les carrières ayant été arrêtées, il n'en est pas de même des galets des alluvions anciennes en dépit de la présence du vignoble. Entre Châteauneuf-du-Pape et Sorgues, leur dépôt atteint une épaisseur de 10 mètres. Une carrière fonctionne à Sorgues pour faire des remblais et des couches de fondation. Par contre, sur les collines au sud-est de Châteauneuf-du-Pape, il a été mis un terme à l'exploitation des galets de la moyenne terrasse dont les carrières se situaient près du Boucou et de la Nerthe.
Le secteur le plus sensible de Châteauneuf-du-Pape est le massif du Lampourdier, où sont extraits à grande échelle sables alluvionnaires et calcaires concassés. Ces calcaires du Barrémien supérieur sont exploités depuis longtemps du fait de leur bonne qualité. De plus leur gisement s'étend sur une grande surface et offre des réserves potentielles importantes. Actuellement, quatre carrières sont en activité sur ce gisement : trois sur la commune d'Orange et une sur la commune de Châteauneuf-du-Pape.
À cela s'ajoutent six entreprises qui exploitent les sables et les graviers de la terrasse rissienne du Coudoulet, sur la commune d'Orange. Au sud d'Orange, les grès cénomaniens sont exploités au Bois Feuillet pour la production de sables siliceux. Enfin, au nord-ouest du Coudoulet, a été reconnu par sondage une zone contenant un sable siliceux pur pratiquement unique en France à l'état naturel, dont l'exploitation pourrait être autorisée.

Le climat :
Balayé par le mistral, c'est l'un des secteurs les plus secs de la vallée du Rhône avec 2 800 heures d'ensoleillement par an. La chaleur emmagasinée de jour par les fameux « caïau frejaü » est restituée la nuit par un effet de four. Ce terroir est soumis à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps. Sa spécificité est son climat méditerranéen qui constitue un atout exceptionnel :
- Le mistral assainit le vignoble,
- La saisonnalité des pluies est très marquée,
- Les températures sont très chaudes pendant l'été.

Le Vignoble :
 

Présentation :

Les communes qui ont droit à l'appellation Châteauneuf-du-Pape sont :
et une partie de celles
- d'Orange,
- Sorgues et


Encépagement :
Dominé par le château qui servait de résidence d'été aux papes d'Avignon, ce vignoble s'est rendu célèbre par ses treize cépages.

L'appellation Châteauneuf-du pape
Le grenache est le plus souvent majoritaire (74 %) dans les cuvées de Châteauneuf. Syrah (10 %) et mourvèdre (6 %) contribuent par leur assemblage avec celui-ci à donner une couleur soutenue et une palette aromatique plus riche. (exceptions notables, le Château Rayas (en) est constitué de 100 % de grenache provenant de très vieilles vignes, et le Vin di Felibre est composé de 80 % de mourvèdre).  Il existe quelques cuvées avec une majorité de syrah ou de mourvèdre (château de Beaucastel). Un très grand nombre de cépages sont présents dans l'appellation, ceci est due au complantage en vigueur au début du siècle ; mais, sur les treize cépages, grenache, mourvèdre, syrah, cinsault, muscardin, counoise, clairette, bourboulenc, roussanne, picpoul, picardan, vaccarèse et terret noir, les plus utilisés sont les huit premiers.

Nom et origine
Représentation
Description
Plant vigoureux, ce cépage domine dans le vignoble châteaunevois avec 60 % des surfaces plantées. Atteignant dans le Vaucluse sa limite septentrionale, il y révèle tout son potentiel en donnant à la fois un vin peu coloré mais d'une grande amplitude aromatique où se retrouvent des notes de kirsch, de prunes et de cassis.
Cépage à maturité tardive et sensible à la sécheresse, il apporte des arômes spécifiques au vin lors de son vieillissement. Très qualitatif, il procure aussi une couleur profonde et des tannins aptes à s'affiner au cours des années.
Très représenté dans le vignoble castelpapal, ce cépage, outre sa grande richesse aromatique, donne couleur et tannins fondus. En assemblage avec le grenache et le mourvèdre, il donne des vins qui truffent.
Cépage à double fin - raisin de cuve et raisin de table - il est un peu délaissé dans ce terroir car peu tannique et peu coloré. Il apporte pourtant au vin élégance, fruité et finesse.
Originaire du département de Vaucluse, il est toujours vinifié en assemblage avec d'autres cépages. Il apporte au vin floralité et fraîcheur.
Originaire d'Espagne, il fut offert à Urbain V (alors pape à Avignon) par un vice-légat nommé Counesa. Toujours vinifié en assemblage, ce cépage apporte finesse, souplesse et fruité. Ces vins à la robe profonde et brillante dégagent des arômes d'épices, de prune et de mûre.
Cépage autochtone donc particulièrement adapté à un terroir où se combinent chaleur et sol caillouteux, il procure des vins onctueux, avec des arômes complexes où se mêlent agrumes et fleurs blanches.
Variété tardive, ce cépage aime les terroirs secs, chauds et de faible altitude. Il est donc particulièrement adapté à celui de Châteauneuf-du-Pape. Porteur d'équilibre, il donne un vin nerveux, très floral, plein d'arômes subtils quoique légèrement fugaces (amande amère, vanille, pomme verte).
Extrêmement qualitatif, il apporte aux vins de Châteauneuf élégance et finesse. Ses arômes se caractérisent par des notes florales où se mêlent des senteurs d'iris, de violette et de chèvrefeuille.
Originaire du Languedoc, son vin, bouqueté et aromatique, est riche, typé, nerveux, plein de finesse et d'élégance.
Originaire de la Provence, ce cépage est vigoureux et productif. Il est vinifié en assemblage et apporte typicité, bouquet et finesse.
Souvent assemblé au grenache et à la syrah, dont il atténue la puissance, il donne un vin peu coloré, léger, mais au bouquet agréable porté par une bonne acidité.
Originaire de la basse Provence, il donne un vin floral, léger et peu coloré, frais et élégant. En assemblage, il modère l'ardeur du grenache.


Méthodes culturales :
Comme la vendange ou le rendement, la taille et le mode de conduite de la vigne obéissent à des règles imposées.
Excepté pour la syrah, seule la taille courte à deux yeux maximum par courson en sus du bourillon est autorisée. Pour les vignes de moins de 40 ans, le nombre d’yeux est fixé à un maximum de 12 par cep. Pour celles de plus de 40 ans, il s’élève à un maximum 15 par cep.
Pour les cépages grenache noir, mourvèdre, picpoul noir, terret noir, la conduite en gobelet est la seule autorisée.
Les cépages grenache blanc, picpoul blanc, picardan, clairette, roussanne, bourboulenc, muscardin, vaccarèse, cinsault, counoise peuvent être conduits en gobelet ou en cordon de Royat bilatéral palissé à deux fils superposés au minimum.
La syrah autorise plusieurs genres : la conduite en gobelet, en cordon de Royat bilatéral, la taille guyot avec un long bois à 8 yeux francs au maximum. Pour ces deux derniers modes de conduite, les ceps sont palissés avec 2 fils superposés au minimum.
Pour les vignes palissées, le fil porteur ne devra pas être situé à une hauteur supérieure à 0,60 mètre au dessus du sol au moment de l’entrée en production.
Les vendanges sont obligatoirement faites à la main (pas de mécanisation).
Le rendement a été fixé à 35 hl/ha.
De plus la vendange subit la rapée (Vin de table produit à partir de nos vignes de Châteauneuf du pape) qui élimine nécessairement 5 % à 20 % des grappes avant vinification.

Le respect de l’environnement :
Au-delà des mesures imposées par le décret de contrôle définissant l’AOC Châteauneuf-du-Pape, les techniques de culture évoluent dans le sens d’une préservation accrue de l’environnement.

Vers une viticulture raisonnée : 
Pour protéger leur vignoble, les vignerons de Châteauneuf-du-Pape utilisent de plus en plus des méthodes respectueuses de l’environnement.  
Parmi les solutions biologiques existantes, la "confusion sexuelle" occupe une large place au sein du l’appellation. Utilisée depuis une dizaine d’années contre le vers de la grappe, l’un des principaux fléaux de la vigne, elle consiste à poser dans les parcelles des diffuseurs émettant des hormones féminines en surabondance. Désorientés, les mâles deviennent incapables de trouver les femelles et la reproduction n’a pas lieu. À ce jour, plus de 1 000 hectares de vignes, soit un tiers du vignoble, sont protégés de la sorte.

À Châteauneuf-du-Pape un certain nombre de domaines sont certifiés en agriculture biologique. En France, plusieurs organismes certificateurs sont chargés de contrôler et de labelliser les producteurs de vin. Petit à petit, ce mode de culture se généralise dans le vignoble de Châteauneuf-du-Pape. 


S’ils ne sont pas officiellement certifiés, de plus en plus de domaines suivent eux aussi les préceptes de l’agriculture biologique.

Le retour du cheval
Dans son sillage, la biodynamie est en pleine expansion. Comme l’agriculture biologique, elle proscrit l’emploi de produits de synthèse, mais relève d’une philosophie différente. Elle consiste à favoriser la vie d’un grand nombre d’espèces différentes et vise à maintenir les ennemis de la vigne à un niveau tolérable. Les préparations utilisées sont élaborées à base de matières végétales, animales et minérales transformées. Elles permettent à la vigne de renforcer son immunité en respectant l’équilibre naturel de la faune et de la flore. Cette forme d’agriculture n’est pas nouvelle, elle remonte au début du XXe siècle avec les travaux de Rudolph Steiner. Aujourd'hui nous comptons un quart du vignoble en agriculture biologique ou en convertion soit 780 Hectares de l'appellation, alors que la moyenne nationale ne dépasse pas les 7%.



Vinification :
En Rouge :
Comme de nombreux vignobles en dessous du 45ème parallèle, les côtes-du-rhône méridionales, dont fait partie l'appellation, sont des vins assemblant plusieurs cépages. Ceci est justifié par les caractéristiques climatiques régionales avec des été très chauds, sinon torrides, et la présence du mistral, vent excessif, qui participent à la surmaturation des cépages. Tous les essais de vinification mono-cépage ont démontré que ces vins ne peuvent atteindre une qualité élevée et donner la véritable expression du terroir. Par contre l'assemblage de plusieurs variétés permet d'obtenir un parfait équilibre entre acidité, alcool et tannins.

C'est le grenache noir qui représente la plus importante proportion, il est assemblé avec le mourvèdre et la syrah. Un peu de cinsault permet d'apporter la finesse. Les trois premiers cépages permettent d'obtenir un parfait équilibre et donnent des grands vins de garde qui truffent en vieillissant. En fonction des parcelles et des micro-climats, l'assemblage peut varier entre 80 % de grenache, syrah et mourvèdre entrant en part égale pour le pourcentage restant, et 50 % de grenache, la syrah et le mourvèdre représentant chacun 25 %.

En blanc :
La  maitrise des températures lors de la vinification a permis d'obtenir par un moyen uniquement physique une parfaite expression des vins de ce terroir.
La base de l'assemblage se fait avec la clairette et le bourboulenc.
Le grenache blanc ne doit pas excéder les 20 %.
De plus en plus s'y ajoutent le viognier, la roussanne et la marsanne, en proportions différentes, mais le maximum qualitatif est atteint avec des apports de 10 %.

Le style des vins :
Les vins de ce terroir, reconnaissables entre tous, ont un style inimitable. Mais la multiplicité des cépages et les assemblages qu'ils permettent ainsi que les durées de cuvaison, qui restent à la libre appréciation du vigneron ou du vinificateur, ont permis de faire des distinguo subtils en déterminant trois groupes bien typés. Le premier à faire ces distingos fut Robert W. Mayberry. Ce classement interne à l'AOC n'est en rien officiel ou qualitatif mais permet d'orienter le goût ou la préférence d'un amateur vers un style de production.
Il y a une tradition des « vins robustes », définissant des vins qui ont du corps et un pourcentage alcoolique parfaitement équilibré par des tanins puissants. Difficiles à boire jeunes, ces vins s'affinent en vieillissant et certaines de ces bouteilles peuvent traverser les âges. Ils sont parfaitement illustrés par la production du « Vieux Télégraphe », du « Domaine de Reveirolles », de « Font de Michelle » ou du « Château la Nerthe ». Les « vins classiques » se caractérisent par une présence importante de tanins obtenue par une cuvaison longue. Ces vins ont du corps et de la générosité, ce qui ne les empêche pas d'avoir de la grâce qui va s'affirmer lors de leur vieillissement. Leur référence sont les châteauneufs de « Château Rayas », des « Domaines Mousset », du « Domaine de Beaucastel », et du « Domaine de Beaurenard ». Les propriétaires de « Château de la Gardine », « Clos de l'Oratoire des Papes », « Domaine de Nalys », « Château Maucoil » et le « Cellier des Princes » ont opté pour le style des « vins élégants » qui implique un pourcentage alcoolique plus modéré et des tanins très arrondis, pour fournir un vin coulant et désaltérant pouvant être bu dans sa jeunesse tout en ayant la possibilité de vieillir.

Structure des exploitations :
Sur l'aire d'appellation ce sont 320 châteaux et domaines qui exploitent le vignoble. La taille des exploitations peut varier de quelques dixièmes d'hectare (Clos des Terres Blanches) à plus de cent hectares. Le Cellier des Princes à Courthézon, est la seule cave coopérative de l'appellation. Créé en 1925, il regroupe actuellement 200 adhérents et est conseillé par l’œnologue Philippe Cambie, expert de l'appellation.

Quartiers et lieux-dits :
Le vignoble castel papal comporte cent-vingt lieux-dits.
Certains ont donné leur nom à des châteaux et des domaines. C'est le cas de Vaudieu, la Nerthe, la Fortasse, la Gardine ou Font de Michèle.
Ce fut sous le pontificat de Clément VI, en 1344, que les premiers terroirs connus de ce vignoble furent répertoriés. Le premier était dit Vieille Vigne et de nos jours Bois de la Vieille. Il était suivi de Blaquières, Bois Évêscal, Bois Renard, Cabrières, Charbonnières, Colombis, Fargueirol, Maupertuis et Mourredon.

En résumé :

Localisation
Vaucluse
Saison
deux saisons sèches (hiver et été)
deux saisons pluvieuses (automne et printemps)
Climat
Tempéré méditerranéen sous influence du mistral
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 800 h/an
Sol
galets roulés, terres graveleuses, sols sablonneux auxquels s'ajoute une composante argile et argilo-calcaire sur certains terroirs
Superficie plantée
3 200 hectares
Nombre de domaines viticoles
320 propriétaires
Cépages dominants
Vins produits
97 %  rouges et 3 % blancs
Production
110 000 hl
Pieds à l'hectare
minimum 3 000 pieds par ha, maximum 4 m² par pied
Rendement moyen à l'hectare
35 hl/ha

Les Producteurs :

Producteurs classés par commune
Commune
Cave
Château la Nerthe, Domaine du château de l'Hers, Maison Ogier, Domaine l'Or de Line, Domaine L. Geniest - Mas Saint Louis, Domaine La Tour Saint Michel, Domaine Serguier [archive], Domaine Condorcet, Château Maucoil, Domaine du Père Caboche, Domaine Juliette Avril, Château de Vaudieu, Domaine de Nalys, Domaine Barneret, Domaine de la Barroche, Domaine Lucien Barrot et Fils, Domaine de Beaurenard, Domaine Albin Jacumin, Domaine Bois de Boursan, Domaine de la Font du Loup, Domaine Bosquet des Papes, Maison Bouachon, rachetée par les vins Skalli, Domaine la Boutinière, Château Jas de Bressy, Maison Brotte, Domaine la Brunély, Château Cabrières, Domaine des Pères de l'Église, Réserves des Cardinaux, Domaine des 3 Cellier, Domaine Chante Cigale, Domaine Chante Perdrix, Domaine de la Charbonnière, Domaine Clos du Mont-Olivet, Cuvée du Chêne Vert, Les Clefs d'Or, Clos des Papes, Domaine Comte de Lauze, Domaine de la Côte de l'Ange, Domaine Duseigneur, Domaine André Mathieu, Domaine Saje, Domaine Roger Sabon, Domaine de Fusat, Domaine Mousset, Domaine du Haut des Terres Blanches, Société Léonce Amouroux, Domaine de la Ronciere, Clos des Terres Blanches, Domaine Durieu, Mont- Redon, Vignobles Mayard
Domaine Bennedetti, Domaine Font de Michelle, Domaine de Terre Ferme, Domaine Giuliani, Château Mont Thabor, Domaine du Vieux Télégraphe
Domaine L'Abbé Dîne, Domaine Pierre André, Domaine Paul Autard, La Bastide Saint-Dominique, Cellier des Princes, Château de Beaucastel, Clos du Caillou, Domaine Bethet-Rayne, Domaine les Cigalons, Domaine de Cristia, Domaine Fontavin, Domaine de la Janasse, Domaine Mercier, Mas Chante Mistral, Domaine Saint-Laurent, Le Sentier des Soures, Domaine Ferme Michel.
Orange (A)
Domaine de la Biscarelle, Mas de Boislauzon, Domaine des Chanssauds, Domaine de Ferrand, Domaine Charvin et fils, Domaine Bouvachon Nominé, Domaine Grand Veneur, Domaine Roger Perrin
Sorgues (A)
Chateau Gigognan,Domaine Cyril Coulon, Domaine Guy Mousset & Fils, Clos Saint Michel.
Domaine des Caboits
Domaine de l'Arnesque
Gigondas (V)
Domaine du Bois des Dames, Domaine Santa Duc,
Piolenc (V)
Château Beauchêne, Domaine de Chanabas,
Vacqueyras (V)
Domaine les Semelles de Vent


(1) Le Miocène est la première époque du Néogène et la quatrième de l'ère  Cénozoïque. Il s'étend de 23,03 ± 0,05 à 5,332 ± 0,005 millions d'années. Il est précédé par l’Oligocène et suivi par le  Pliocène.
Le nom « Miocène » a été créé par Charles Lyell à partir du grec μείων (meioon, moins) et καινός (kainos,
nouveau), moins récent, car cette période comporte moins d'invertébrés marins modernes que le Pliocène.

(2) Le Rocher des Doms est un éperon rocheux situé sur la rive gauche du Rhône, dans le quartier Avignon Centre de la ville d'Avignon. Il a servi de protection pour la fondation puis le développement de la ville. Son sommet est couvert d'un jardin public nommé "Jardin des Doms".  

(3) Le Crétacé inférieur est la période la plus ancienne du Crétacé. On considère généralement qu'il s'est étendu de 145 MA à 100,5 Ma.
Le Crétacé inférieur est généralement divisé en six étages :
- Le Berriasien (145-139,8 Ma)
- Le Valanginien (139,8-132,9 Ma)
- Le Hauterivien (132,9-129,4 Ma)
- Le Barrénien (129,4-125 Ma)
- L'Aptien (125-113 Ma)
- L'Albien (113-100,5 Ma)

(4) Le Barrémien ou Barrêmien est le quatrième étage stratigraphique du Crétacé inférieur. Il s'étend de -129,4  à -125,0 Ma.

Crédit :
fr.wikipedia.org

Claude F. le 31.10.2019