samedi 10 novembre 2018

Dégustation du 13.09.2018 - Le Bergeracois.


Dégustation  du 13.09.2018

Le Bergeracois  

Heureux qui comme Bruno à fait un beau voyage à Périgueux.
Heureux qui comme Bruno y a parcouru moultes lieues.
Et puis a retrouvé après maintes libations
Le pays de ses chers moutons.

Vouloir s’inspirer de Brassens pour introduire le travail de recherche de Bruno lors d’une escapade à Périgueux pour profiter d’y dénicher les vins pour cette dégustation dont il avait pris pour la première fois la responsabilité, est-ce réaliste ?
A ne pas en douter, certainement.
Concevoir, préparer une dégustation, une fois que le thème soit retenu demande sans précipitation : réflexion, choix des domaines, des vins, des millésimes ainsi que des prix proposés pour que ceux-ci soient en adéquation avec le niveau de la dégustation (normale, semi-prestige, prestige).
Puis vient le choix de la méthode pour récupérer les flacons : aux domaines, chez les cavistes, par correspondance. Chacune d’elles demandant des disponibilités diverses avec leurs avantages et inconvénients ; obliger de se déplacer aux domaines mais goûter (chic !), se rendre chez les cavistes et quelquefois goûter ou travailler devant son écran mais être devant le dilemme de ne pas pouvoir tester et d’avoir des surprises (ne parlons que des désagréables) lors de la dégustation.
Arrive le temps de l’organisation proprement dite de la dégustation avec la préparation, recherche et quelquefois rédaction d’une documentation qui pourra varier du succinct au détaillé (toujours privilégier un condensé car l’attention des participants a tendance à s’échapper lorsque trop de détails sont fournis dans un laps de temps réduit).
Et nous arrivons à l’animation de la dégustation avec ses phases préalables : ouverture des flacons, carafage ou non, et surtout respect au possible des températures (de la plus haute importance pour les blancs).
Voilà le moment de proposer ce que nous avons choisi, retenu, avec les sens en éveil, tant, pour chaque service, déguster, noter ses appréciations tout en scrutant les premières réactions des participants et, piloter, lancer et participer au dialogue post-dégustatif.
La dégustation se termine, la tension retombe, des questions ne manquent pas de venir à l’esprit du type : la dégustation a-elle répondu aux attentes ? La salle se vide, les participants habituels terminent, tout en bavardant, le rangement, salle, carafes, verres.

Ces  réflexions pour vous indiquer, ou vous rappeler, tout le travail en amont nécessaire avant que les carafes ou les flacons parviennent devant votre verre et que la plus grande satisfaction personnelle de l’animateur ainsi que celles des membres du bureau, c’est votre assiduité et votre présence à chacune des manifestations proposées.

Hélas ! La déception a été au rendez-vous, seuls 26 participants actifs (29 inscrits, 3 non venus) à cette dégustation.
Etait-ce le retour des vacances ?

Dommage pour les absents car celle-ci a tenu toutes ses promesses ; les vins sélectionnés par Bruno se sont révélés être de bon choix, mêlant domaines connus et inconnus dans cette belle région viticole qu’est le Bergeracois que nous allons survoler.

La ville de Bergerac est située sur les rives de la Dordogne à une centaine de kilomètres à l’est de Bordeaux. Débouchant des vallées encaissées des Causses, la rivière serpente dans une large plaine alluviale. Le vignoble de Bergeracois, outre la plaine alluviale, est essentiellement installé sur les coteaux environnants sur une quarantaine de kilomètres d’est en ouest et sur environ 30 kms en direction nord-sud.
Pour connaitre plus en détail et parfaire vos connaissances sur cette région, je vous propose de consulter sa présentation que nous avons mise à votre disposition dans notre blog (onglet : Les Régions viticoles).

Pour cette dégustation les vins seront tous proposés servis en carafes après homogénéisation des bouteilles par l’intermédiaire d’une carafe de 3 litres qui sera transvasée ensuite dans les carafes « normales » pour le service.

Chaque flacon sera présenté avant sa dégustation : Domaine, vignerons, cépages, terroirs… suivi du (ou des) commentaires et d’un éventuel débriefing.
Soucieux de présenter cette région dans sa plus grande diversité, ce seront 10 Domaines (deux de plus qu’à l’accoutumé) qui ont été sélectionnées et proposées afin de juger de la particularité de la production, blanc, rouge et liquoreux sur une plage de millésimes s’étalant de 2009 à 2016.

Après une présentation liminaire de cette région bergeracoise par Bruno, commençons donc à mettre en éveil  nos éléments sensoriels, visuels, olfactifs et gustatifs, ainsi que de sortir de leur léthargie nos neurones car le moment de la découverte s’impose, séquence placée toujours en prélude à notre dégustation via la proposition du :

Vin Mystère 

Les deux carafes circulent de table en table et habillent les verres avec une robe jaune paille, limpide et brillante traversée de légers reflets verdâtres.
Ce sont d’abord de discrets arômes de fleurs (acacia) et d’agrumes qui viennent titiller nos narines, l’aération apportant des notes miellées et d’abricots dénotant une certaine richesse, un tantinet enrobées dans un nuage alcooleux.
L’attaque en bouche placée sur cette aromatique discrète transporte sa souple matière, présente et toute en rondeur mais dénotant tant soit peu du manque d’une vigueur sous-jacente. Pourrait-on parler de mollesse ?
Surement, car l’acidité semble se cacher et devient à peine perceptible. Par contre la trame alcooleuse se présente au palais, l’agresse presque en devenant dérangeante pour l’agréable perception des notes tant florales que fruitées antérieurement ressentie et amenant à dissimuler ces flaveurs.
La finale prolonge cette sensation, des arômes agréables certes, portés par une petite pointe d’acidité bienfaisante mais néanmoins distraite par ces réminiscences alcooleuses qui tendent à ne laisser qu’une trace sèche en bouche.
Vin d’un premier abord agréable, d’une rapide buvabilité, manquant toutefois de caractère et de personnalité que l’on partagera, volontiers et sans ambages, entre amis, soit à l’apéritif ou bien pour accompagner des plats familiers tels que fritures, poissons grillés et quelques fromages principalement de chèvres.

Assez Bien

Mais, qu’est-ce ?

Tout de suite pris par les notes miellées et abricotées associées à un manque d’acidité (il apparaitrait que ce manque d’acidité serait une marque du millésime 2016 dans cette région), je me focalise sur un cépage dégageant ce type d’arômes et, manquant de perspicacité, tout en sachant que l’ami Bruno voulait nous faire profiter de son périple Bergeracois, je me positionne tout de suite sur un 100 % Sémillon (nous avions connaissance qu’il s’agissait d’un mono-cépage), oubliant totalement les senteurs florales et d’agrumes ressenties au premier nez.
Dommage !
Je suis dans l’erreur car il s’agissait en fait d’un 100% Sauvignon, sans aucune trace de Sémillon ; cépage finalement trouvé après avoir évoqué et déroulé de ci de là le panel des cépages blancs les plus reconnus.
En l’occurrence il s’agit donc d’une des productions du :


Château Caillavel : Bergerac Sec 2016                                           Prix : 5,10 € (Domaine)


Le Château de Caillavel est situé sur la commune de Pomport. Il appartient depuis 1946 à la famille Courcelle-Lacoste. Le vignoble d’une superficie de 20 ha produit du Monbazillac, du Bergerac blanc moelleux, du Bergerac sec, du Bergerac rosé, du Bergerac rouge ainsi que du Côte de Bergerac rouge.
La famille Lacoste est également propriétaire d’un domaine viticole situé sur la commune de Monbazillac : le Château Haut-Theulet, d’une superficie de 11 ha. Les vins de ces deux domaines sont fréquemment présents dans les foires aux vins ainsi que dans la grande distribution.

Après ce prélude qui nous a donné un avant-goût d’un des vins blancs de cette région, poursuivons notre vagabondage dans le Bergeracois avec un premier arrêt à Mouleydier dans un des domaines de la famille Lajonie.


N° 1 : Château Les Merles Bergerac Sec ‘Les Merles’  2016    Prix : 5,20 € (Domaine)


Situés au cœur du Périgord pourpre, les vignobles Lajonie disposent de trois domaines s’étendant sur environ 180 ha de vignes autour de la ville de Bergerac (Château  Bellevue, Château Les Merles et Château Pintouquet). Ils proposent pas moins de 7 cuvées parmi les appellations du Bergeracois. Les terres dans leur ensemble sont entretenues en lutte raisonnée avec un souci de s’efforcer d’augmenter chaque année la part de désherbage mécanique pour s’affranchir progressivement des herbicides dans les vignes.
Le Château Les Merles s’étend sur 70 ha, est implanté sur la commune de Mouleydier, situé sur la rive droite de la Dordogne à 8 km de Bergerac et placé sur des plateaux aux sols siliceux, aux sous-sols argileux et exposés au midi. Les parcelles regroupent les cépages merlot, cabernet-sauvignon, sémillon, muscadelle et sauvignon qui permettent l’élaboration de ses vins.

La cuvée « Les Merles  Blanc » est élaborée à partir de 60% de Sauvignon, 20% de Sémillon et de 20% de Muscadelle.

Tout habillé de sa robe jaune brillante aux reflets verts, le verre nous présente sa large palette aromatique, laquelle avec une certaine puissance, émettrice d’une certaine chaleur, vient mêler des notes d’agrumes (citron), de fleurs blanches (acacia) ainsi que de fruits jaunes mûris tout en laissant échapper de discrètes fragrances boisées.
L’attaque en bouche suit la perception olfactive par ce volume relativement imposant, aux arômes persistants de fruits qui amènent au palais cette matière grasse et tout en rondeur de laquelle l’alcool se met en avant, dégageant de chaudes effluves tandis que la maigrichonne acidité tente de rafraichir et de dynamiser l’ensemble gustatif.
La finale s’étire tranquillement sur cette trame de notes mêlant fruits et agrumes tout en laissant échapper une légère et non désagréable amertume, tandis que quelques fragrances boisées jouent les trainardes, se posent et viennent se rappeler au dégustateur.
Tout en chaleur, manquant un peu de tonus, ce vin suivra poisson grillés et viandes blanches à table, dans une ambiance conviviale et sans chichi.

Assez Bien ++

Notre périple nous conduit chez Claudie et Bruno Bilancini où nous aurons le plaisir de déguster deux vins de leur production.


N° 2 : Domaine Tirecul La Gravière Bergerac Sec '‘Ulma’' 2016              Prix : 9,50 € (Domaine)


En 1992, Claudie et Bruno, à 27 ans, cherchent à faire l’acquisition d’un domaine viticole. Ils ont le coup de cœur pour les vignes du Château Tirecul La Gravière, « une belle endormie » qu’ils exploitent en fermage avant d’en faire l’acquisition en 1997. Les débuts s’avèrent difficiles, notamment à cause de l’ état de délabrement général du domaine, mais leurs premières cuvées sont accueillies favorablement par la critique.  Ils continuent de porter le message de Bergerac et de Monbazillac. La mise en production des dernières plantations permet aujourd’hui une redistribution de leur gamme, notamment avec les rouges. Nous retrouvons différentes approches, complémentaires, qui sauront ravir tous les palais. Une diversité qui ne diminue pas la qualité générale des vins, généreux et précis, et impose les moelleux de Monbazillac comme les références, aisément comparables aux grands liquoreux du pays. La conversion en bio, effective pour les blancs, et en cours pour les rouges, ne fera qu’accentuer l’influence de ces vignerons incontournables dans leur région.
Le domaine s’étend sur 15 ha (5 ha pur les rouges et 9 ha pour les blancs) offrant une production moyenne annuelle de 45000 flacons. L’encépagement comprend : cabernet-sauvignon pour 11%, cabernet-franc pour 19 %, merlot pour 70 % pour les rouges et, chenin 6%, muscadelle 40%, sauvignon blanc 4%, sémillon, 50% pour les blancs. Le vignoble est implanté sur un terroir s’étageant entre 90 et 100 m d’altitude, exclusivement en coteau et exposé Nord et Est en formant un cirque. Cette orientation, rare, favorise une maturation lente, source de complexité et de finesse. Le sol argilo-calcaire, avec des variantes selon l’altitude allant à une roche affleurante dans la partie haute, idéale pour la production des blancs secs à des sols plus légers, le bas de la pente, qui apportent de l’élégance aux vins liquoreux. L’omniprésence de l’argile sur le coteau participe au maintien de l’humidité liée aux brouillards automnaux, indispensables au développement de ‘‘botrytis cinerea’’ ; la pente offrant un drainage naturel, élément  d’une production de qualité.

La cuvée ‘’Ulma’’ dans le millésime 2016 provient de jeunes vignes plantées sur des sols plus argileux (toujours un support calcaire). En plus du sémillon 50 % et de la muscadelle 40 %, elle intègre aussi du chenin 10 %, récemment planté et maintenant autorisé en Bergerac. La vinification et l’élevage ont été fait en cuve.

Cette cuvée se présente avec sa robe jaune paille claire, brillante et habillant un verre au contenu très translucide. Ce sont de fins arômes d’une belle vivacité qui se présentent au nez, amenant des senteurs de fruits jaunes et blancs (poire mûre et coing), mêlées à des senteurs d’agrumes (ananas) d’où s’échappent quelques belles notes florales et de verveine.
L’attaque en bouche est élancée avec une tension non dénuée d’élégance amenant au palais une matière ronde à l’aromatique assez complexe reprenant les senteurs olfactives précédemment ressenties, fruits jaunes et blancs, agrumes, fleurs blanches dans un voile soutenue par une belle acidité amenant vivacité et fraîcheur compensant la chaleur alcooleuse de la matière. Tout un ensemble présentant un réel équilibre apportant au palais une sereine rondeur capiteuse et fraîche.
La finale posée sur une trame fraîche et finement crayeuse, dominée par ces arômes fruités et d’agrumes, se prolonge avec une légère amertume sur de bienfaisantes notes salines.
Vin agréable, offrant de beaux accompagnement sur table ; pourquoi pas quelques écrevisses à la nage, de rares rognons blancs persillés et naturellement poisson en sauce, viandes blanches et fromages appropriés.

Bien +

Poussons donc notre escapade à Conne de Labarde chez David Fourtout au Château Les Tours des Verdots pour y déguster deux vins.


N° 3 : Château Les Tours des Verdots Bergerac Sec ‘’Grand Vin Les Verdots’’    2015                             Prix : 19,00 € (Domaine)


Originaire de Saint-Emilion, la famille Fourtout se consacre depuis quatre génération à la vigne . Conjuguant passion et savoir-faire ainsi que goût pour l’innovation, David Fourtout œuvre aujourd'hui à la poursuite de l’action entreprise depuis un siècle. L’origine de sa renommée repose sur une qualité reconnue des vins qu’il produit. Il travaille sur l’assemblage des terroirs de la propriété et leur complémentarité. C’est la passion d’un homme pour la nature ; la matière première est essentielle. Ses produits, reconnus ont amenés à élire David comme vigneron de l’année et a été maintes fois récompensé. Grâce à une ambition et un savoir faire, il a apporté une goutte de complexité, une note de typicité et une pincée d’innovation à ces vins.
Le domaine est installé sur un terroir composé d’argiles, calcaires et silex pour une superficie de 19 ha.
L’encépagement se compose en blanc, de sémillon 51%, de sauvignon blanc 26 %, de sauvignon gris 21 % et de muscadelle pour 11 % ; en rouge, ce sont, merlot pour 55 %, cabernet-sauvignon 21 %, cabernet franc 14 % et malbec 10%.

Notre cuvée : « Les Verdots selon David Fourtout » Bergerac Sec provient d’un assemblage de 56 % de sauvignon blanc, 37 % de sauvignon gris et de 7 % de muscadelle, cépages implantés sur un terroir sablo-mimono-argileux sur molasse de Fronsadais et de type argilo-calcaire de type ondes donnant de la minéralité et de la fraîcheur. Les vignes sont âgées de 40 ans, la récolte s’effectuant avec un tri manuel minutieux. Macération pelliculaire à froid. Les jus de gouttes sont séparé des jus de presse et les moûts sont mis à débourber pendant 72 h avant les fermentations afin d’obtenir des jus très clairs. La fermentation est réalisée en barriques neuves.. L’élevage effectué en barriques neuves pendant 12 mois avec dégustation hebdomadaire à chaque batonnage des lies.

Notre verre se pare d’une brillante robe jaune doré assez soutenu ; après la rotation du verre quelques larmes s’attardent sur ses parois. Pleines de vivacité ce sont des notes citronnées qui prennent possessions du nez, laissant après coup se dégager des arômes de fruits blancs (pommes) et quelques fragrances florales. Puis, l’aération aidant, ces senteurs se mêlant, c’est une sensation d’une matière ample, intense, ronde et chaude qui vient caresser avec un certain plaisir nos narines.
L’attaque en bouche s’impose avec une matière consistante, presque grasse posée sur un trame à dominante boisée qui vient escamoter au palais les arômes fruités, presque confiturés, (abricots, pommes) qui, mêlés à quelques épices voudraient bien s’installer en bouche. Le chaleur ressentie précédemment est bien là, l’alcool très présente (titre à 14,5°) ne participe pas à l’osmose de l’ensemble qui apparait dissocié ; chaque élément jouant sa partition, arômes de fruits surmûris ici, du boisé là, de l’alcool sur l’ensemble, une acidité très en retrait.
Ce vin demande-t-il à vieillir, à maturer ?
La finale, légèrement persistante, entraine ces différents arômes, qui en se dissipant, déposent quelques fragrances champignonnées.
Ce vin est présenté par le producteur comme demandant à vieillir ; il serait très intéressant de procéder à une nouvelle dégustation dans quelques années ; actuellement un qualificatif vient à l’esprit : commun.
Dans l’immédiat, même s’il ne reflète pas ce que le producteur a surement voulu, il peut être bu tout simplement sans y rechercher la finesse et la délicatesse que son prix pourrait supposer.

Assez Bien + (dans l’état actuel)

Nous revenons donc à Pomport pour visiter le Château Les Hauts de Caillevel ou nous sommes reçus par Pierre-Etienne & Charlotte Serey.

 
N° 4 : Château Les Hauts de Caillevel Côtes de Bergerac ‘‘Ebène’’ 2015                                                      14,50 € (Domaine)
                                                                                                                                                               

Le Château Les Hauts de Caillevel est un domaine viticole de 18 ha (8,70 en rouges et 9,30 en blancs), situé à Pomport dans le sud Bergeracois, en Dordogne sur un terroir argilo-calcaire exposé plein sud et géré par Pierre-Etienne et Charlotte Serey  depuis cette année (2018), reprenant la suite des anciens propriétaires Sylvie Chevalier et Marc Ducrocq (ancien responsable du Paris-Dakar). Implantée au cœur de l’appellation Bergerac, à 12 km au sud de la capitale du Périgord pourpre, cette propriété d’un seul tenant dont l’âge des vignes est de 35 ans, est également dans l’aire d’appellation Monbazillac. Le domaine est entièrement bio depuis 2013. Il y est produit de 60 à 70 000 flacons par an sur les appellations Bergerac, rouge, sec et rosé ainsi que du Côte de Bergerac rouge et du Monbazillac.
L’encépagement comprend : pour les rouges, mérille 2 %, cabernet-franc 21 %, cabernet-sauvignon 30 %,malbec (cot) 5 %, et merlot 42 % tandis que les blancs  s’élaborent à partir de chenin 2 %, muscadelle 17 %, sauvignon blanc 25 %, sauvignon gris 6 %, sémillon 47 % et ugni blanc (trebbiano) 2%.
La cuvée « Ebène » dans le millésime 2015 est produit à partir de 57 % de cabernet-franc et de 43 % de merlot. Récolte en octobre, fermentation alcoolique en cuve, macération pré-fermentaire à froid, cuvaison de 38 jours et fermentation malolactique en barriques caractérisent la vinification. L’élevage est réalisé en fûts de chêne français pendant 12 mois avec 30% de bois neuf., le vin n’est ni collé, ni filtré pour une production de 1800 bouteilles.

Tout en virevoltant dans le verre, le vin se dévoile dans ses atours grenat assez soutenu, presque sombre, à la limite de l’opacité mais illuminés par quelques reflets violets, tout en laissant s’écouler rapidement les quelques larmes qui se sont attarder sur les parois. Un léger disque auréole la surface du dense liquide. Le verre poursuit sa rotation et apporte tout de suite au nez de prenantes notes boisées tirant sur des senteurs giboyeuses ; l’aération dissipe petit à petit ces arômes pour laisser place à de belles et presque intenses notes de fruits rouges (griottes et cassis) et noirs, bien mûrs desquelles percent quelques émanations épicées ainsi que quelques discrets arômes tertiaires (grillés). Finalement l’agrégat des senteurs se révèle plaisant.
L’attaque en bouche se présente ample, amenant sur une trame boisée une matière toute en rondeur exhalant les fruits surmuris tous parés de notes épicées. De la rondeur, un début de suavité, mais voilà, les tannins viennent se mettre en avant tandis que la puissance alcooleuse elle aussi se présente et déstabilise tant soit peu la première et belle impression fruitée et gourmande ressentie. L’ensemble se répand et roule sur le palais qui aimerait que l’osmose des composants, fruits, tannins, alcool, acidité se réalise.
Semble-t-il, ce vin demande quelques temps de maturation, de garde, pour que tout le potentiel dont on soupçonne la présence puisse se mettre en valeur.
La finale transporte cette matière de fruits surmuris en laissant sur les lèvres, une empreinte dense, presque épaisse plaquée à une trame tannique asséchante contrariant la sensation gourmande de la prise en bouche.
Sans nul doute à conserver, il ne délivre pas encore son potentiel. Mais si vous êtes pressés, il pourra bien accompagner viandes rouges et gibiers sur la table.

Bien

Profitons de notre halte au château les Tours des Verdots pour poursuivre notre découverte en entamant un tête à tête avec l’une de ses productions de rouges.


 

N° 5 : Château Les Tours des Verdots Côtes de Bergerac Rouge ‘’Grand vin Les Verdots’’ 2015        Prix : 19,00 € (Domaine)

 


Cette cuvée de Côtes de Bergerac rouge « Grand vin Les Verdots » dans le millésime 2015 est issu d’un assemblage de Merlot (70%), de Cabernet-Franc (20%) et de 10% de Cabernet-Sauvignon. Ces cépages sont implantés sur un sol d’argile et de limon en surface qui repose sur un calcaire dur d’origine lacustre. La vigne est gérée en taille à 2 lattes courtes avec attachage à plat, éclaircissage manuel de la tête du pied avec deux effeuillage manuels. Les vendanges sont manuelles avec un rendement de 30 hl/ha sur des vignes de 45 ans. La vinification s’effectue en cuves inox tronconiques avec macération sous marc d’un mois puis fermentation malolactique au printemps en barriques neuves issues de 8 tonneliers différents durant 18 à 24 mois avant la mise en bouteille effectuée par gravité et caractérisée par l’absence de collage et de filtration.

Pris dans sa rotation le vin se dévoile avec une texture d’une légère opacité teintée dans de sombres atours violet du style cerises noires confites tandis que quelques larmes glissent pour venir s’agréger au disque caractérisé par un début d’évolution (tuilé) qui auréole la surface du liquide. Le nez s’emplit d’expressives et intenses notes de fruits rouges et noirs framboises, cerises, mûres, cassis) laissant échapper de conséquentes notes poivrées et d’épices tandis que des émanations empyreumatiques (torréfaction, caramel, pain grillé) sont perceptibles. Posée sur une large et épaisse trame,  une matière d’un beau volume, toute en puissance, vient s’étaler sur le palais, y répandant ses arômes agréables de fruits rouges et noirs mêlés à des arômes d’épices qui tendent à s’imposer tandis que quelques fragrances mentholées apporte un bénéfique rafraîchissement. La matière est là, bien présente caractérisée, pour ainsi dire par une belle ‘’mâche’’ dans laquelle les différents ingrédients, tannins, alcool et acidité cohabitent dans une parfaite connivence. Toutes ces sensations capiteuses mais empreintes d’une jeune rusticité s’étirent longuement sur une finale d’arômes de fruits mêlés aux notes d’épices lesquels en se dissipant nous laisse une empreinte légèrement tannique donnant un ressenti d’assèchement.
Cet ensemble de forte et puissante personnalité, encore tout empreint de cette vigoureuse et jeune rusticité ne manquera pas, sans nul doute dans les année à venir, à s’assagir, à gagner en finesse pour le plus grand plaisir du consommateur.
Malgré sa jeunesse, il saura sur table être un beau compagnon aux viandes rouges et aux gibiers, tant à plumes qu’à poils.
Mais soyons patients oublions-le quelques années en cave.

Bien

Poussons donc la porte du Domaine de l’Ancienne Cure à Colombier pour être reçu par Christian Roche.


N° 6 : Domaine de l’Ancienne Cure Pécharmant ‘’L’Abbaye’’ 2015      Prix : 17,00 € (Domaine)


Le Domaine de l’Ancienne Cure à Colombier est la propriété de la famille Roche depuis cinq générations, aujourd’hui c’est Christian Roche qui en est le gestionnaire. Ce domaine sur 50 ha (17 ha rouges et 33 ha blancs) produit des vins dans les AOC Bergerac, Côtes de Bergerac, Pécharmant et Monbazillac. Depuis quelques années, le respect de l’environnement, le travail du sol en profondeur pour un meilleur enracinement, l’implantation des cépages, les densités de plantation, les sélections massales, l’élevage adapté à la concentration en cuves, barriques ou foudres, ont contribué à satisfaire la volonté du Domaine d’atteindre un objectif qualitatif important. Ces préoccupations louables ont initiées une conversion progressive à l’agriculture biologique. Récemment producteur de vin naturel près Bergerac, le domaine élabore des vins rouges biologiques.
Le Domaine produit une gamme de vins cohérente, et salué pour la qualité de ses tris, la typicité et la pureté aromatique de ses vins, qui en font l’un des meilleures domaines dans ses appellations.
Les cépages travaillés sont : Sémillon, Sauvignon Blanc, Sauvignon Gris, Muscadelle, Chenin et Ondenc pour les vins blancs (33ha) ; Merlot, Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon et Malbec pour les vins rouges et rosés (17ha).
Ces cépages (moyenne 35 ans) sont adaptés à la nature du sol :
Calcaire mince de plateau pour : Cabernet franc, Merlot, Cabernet sauvignon, Malbec
Argilo-calcaire de coteau pour : Sémillon, Muscadelle, Chenin,
Argileux peu calcaire en bas de pente pour : Sauvignon blanc, Sauvignon gris, Ondenc,
Sablo-limono-argileux pour : intéressant pour les cépages blancs.
Cette palette de cépages qui pousse Christian Roche a faire du cas par cas, à la vigne comme à la cave : travail du sol en profondeur pour un meilleur enracinement, implantation de cépages, sélections massales, élevage adapté à la concentration en cuves, barriques ou foudres ; un travail d’orfèvre avec  un découpage minutieux des cuvées en fonction de la nature et du comportement du sol. La production moyenne annuelle est de 180000 cols.

La cuvée de Pécharmant qui nous concerne, ‘L’Abbaye’’ dans le millésime 2015 provient d’un assemblage de Merlot (50%), Cabernet-Franc (15%), Cabernet-Sauvignon (30%) et de Malbec (5%) provenant d’un terroirs de graves sur un sous-sol d’argile ferrugineuse appelée le ‘’ tran’’. La vendange s’est effectuée à bonne maturité, fermentation à 28 °C pendant 11 jours, remontage 3 fois par jour, post-fermentation de 21 jours, écoulage. Mise en barrique neuve après fermentation malolactique, aération par microbullage et bâtonnage pendant 12 mois.

Tout en glougloutant, c’est une pressée de mûres qui se déverse et vient combler et opacifier le fond de notre verre dans un pourpre très soutenu à la limite de devenir sombre. Le verre devant ce breuvage s’incline, tournicote en imprégnant les parois qui tranquillement laisse les quelques larmes glisser et se mélanger au disque qui présente quelques nuances tuilées. On recherche quelques reflets brillants ; ils sont bien présents et tentent d’illuminer cette opacité.
Immédiatement, le nez qui s’approche du verre est comblé par de prégnants et capiteux arômes de fruits noirs (mûres, cerises noires) et rouges (cassis) semblant entrer dans une phase de confiturage tout en laissant poindre de délicates et fines notes d’épices ; un bel agrégat de senteurs dégageant un soupçon de délicatesse et de caresse soyeuse. 
L’attaque en bouche apporte une matière consistante, ample et généreuse dégageant ces arômes fruités de fruits noirs et rouges très mûris précédemment ressentis, tout en équilibre avec un alcool présent tout en étant discret, une acidité qui se complait à apporter ce brin de fraîcheur au palais et ces tannins fins et à la fois élégants donnant à l’ensemble un rendu gourmand, appétant et confiné dans une belle trame soyeuse.
La finale se libère dans cette parfaite continuité des arômes ressentis, longue (sans être phénoménale) ; ces notes de fruits confiturés avec cette fraîcheur bienveillante apportée par cette touche d’acidité se plaisent à s’attarder, se dissipent avec regret en laissant trainer de fins et délicats tannins.  
Un beau et agréable rvin, me direz-vous ; capiteux, gourmand avec cette délicatesse et cette finesse qui sont une partie des attributs des grands vins. Délicat et gourmand dès à présent, il ne manquera pas, me semble-t-il, de se bonifier dans votre cave, son prix d’achat ne devant pas poser un réel problème.
Et à table n’hésitez pas à le confronter, disons accompagner, à des viandes rouges grillées ou en sauce, noisettes de biche Grand Veneur, civet, et plus régionalement, confit de canard ou cou d’oie farci aux pruneaux d’Agen.

Bien ++

Revenons donc à Pomport au Château Barouilet où la famille Alexis vient nous accueillir.


N° 7 : Château Barouillet Pécharmant ‘’Hécate’’ 2014                                  Prix : 18,00 € (Domaine)


Depuis 8 générations, le Château Barouillet est resté dans la même famille. Actuellement 3 générations se cotoient sur le Domaine : Yves Alexis “Milou”, 60 millésimes à son actif sur les terres du domaine,  Gérard Alexis, bientôt 40 millésimes passés à faire avancer le domaine et le faire entrer dans le 21éme siècle et Vincent Alexis avec 7 millésimes au compteur à ce moment.
Le Domaine se situe à Pomport en Dordogne (24) au beau milieu de l’aire d’appellation Monbazillac parmi les plateaux les plus hauts de l'appellation (175m). Situé au sud de Bergerac, à peine à 50 kilomètres à l’est de Saint-émilion.

Le domaine s’étend sur 45 ha répartis sur 5 ilots :.
- 20 hectares en Monbazillac, autour du domaine avec une densité moyenne de plantation de 5 000 pieds par hectare et un âge moyen des vignes de 50 ans pour un rendement moyen de 26 hl/ha. L’encépagement est principalement composé de sémillon et de muscadelle mais aussi de sauvignon blanc et gris, chenin, ondenc et ugni blanc.
- 9 hectares en Bergerac rouge, sur les communes de Mescoules et de Pomport, bénéficiant de belles expositions (est-ouest) sur des sols argileux à tendance calcaire peu profonds. La densité moyenne de plantation est de 4 000 pieds/ha pour un rendement moyen de 50 hl/ha. L’âge moyen de ces vignes est d’environ 30 ans. L’encépagement est réparti entre cabernet-sauvignon, merlot, cabernet-franc pour les plus classiques mais aussi malbec et plus rare de la mérille (aussi connu sous le nom de périgord). Une partie de ces raisins rouges dont le cépage peut varier en fonction des millésimes est réservée à l'élaboration de Bergerac rosé.
- 5 hectares en Pécharmant, sur la commune de Lembras au nord de Bergerac. Un second chai de vinification placé au milieu des vignes permet un traitement très rapide de la vendange. L’exposition est plein sud sur une pente douce, le terroir est une vraie mosaïque avec des parties caillouteuses de grès roulés, de silex, d’autres parties argilo-sableuses, le tout sur une base d’argile blanche et de “tran” (argile ferrugineuse caractéristique des terroirs de Pécharmant). La densité de plantation est de 5 500 pieds/ha pour un âge moyen du vignoble de 25 ans et un rendement de 40 hl/ha. L’encépagement est réparti entre merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc et récemment malbec.
- 1 hectare en Côtes de Bergerac moelleux sur la commune de Mescoules, situés sur un plateau calcaire sec et aride, les vignes âgées en moyenne de 40 ans ont naturellement de faibles rendements et permettent une belle concentration de sucre et d’acidité. La densité de plantation est de 4 000 pieds/ha pour un rendement moyen de 50 hl/ha. L’encépagement est proche de celui de Monbazillac avec sémillon et muscadelle souvent agrémenter d'un peu de chenin ou de sauvignon.
- 9 répartis entre Pomport et Mescoules mais toujours sur des terroirs à tendance calcaire sélectionnés pour une vinification en blanc sec. La densité de plantation est de 5 000 pieds/ha pour un âge moyen des vignes de 54 ans. Le rendement moyen est de 50 hl/ha. L’encépagement est composé de sauvignon blanc et gris, sémillon, chenin, chardonnay.

Depuis 2010, petit à petit, tout le domaine a été converti en bio jusqu'à avoir tout le domaine certifié ou en conversion en 2014. La démarche biologique est poussée un peu plus loin en travaillant en fonction du calendrier lunaire que ce soit à la vigne ou au chai avec utilisation des tisanes de plantes ou décoctions avec les bouillies de traitements. Le mode de culture est adapté à chaque parcelle (enherbement, travail du sol, tonte) en fonction de leurs conditions pédologiques et des conditions climatiques de l’année afin de transmettre en final au vin le meilleur de chaque millésime.

Les vinifications sont faites dans la continuité du travail de la vigne, en respectant au maximum la matière première (tapis élévateur, pressoir pneumatique, pompe péristaltique).
Limitation des intrants de manière drastique, le seul autorisé est le SO2 de manière homéopathique d’où une hygiène irréprochable dans le chai de vinification. Le fait de ne pas utiliser de levures sélectionnées est un risque mais c’est aussi un gage de typicité et de représentativité du terroir des AOC. Les vins ne sont pas filtrés pour leur grande majorité. L’élevage est réfléchi en fonction du type de vin, il peut être fait dans des cuves béton, inox ou bien en futs ou même en amphores. Très peu de barriques neuves afin de ne pas maquiller les vins et de laisser s’exprimer tout le travail fait en amont.

La cuvée ‘’Hécate’’ dans le millésime le 2014 est un Pécharmant produit à partir d’un assemblage de 60% de Merlot, 35% de Cabernet-sauvignon et de 5% de Cabernet-franc issu d’une sélection parcellaire sur argile blanche profonde et silex pour un rendement de 40 hl/ha. La vinification est effectuée avec macération tout en douceur, en infusion durant 3 à 4 semaines. L’élevage se fait en barriques de 600 litres de 2 à 3 vins pendant 12 mois puis prise en masse en cuve inox durant 4 mois. Cette cuvée est sans soufre. La mise en bouteille est faite sans collage ni filtration.

Ouaf !!! Dans la continuité du précédent vin, le verre se montre avec sa robe présentant un soupçon de turbidité, d’un rouge grenat sombre d’où tentent de percer quelques vifs reflets de cerises noires ; tout un ensemble donnant une profondeur et une épaisseur (opacité) au fond de verre. Le tourbillon favorisant l’aération plaque sur les parois quelques larmes qui se dissipent rapidement et viennent se mélanger au disque d’un aspect légèrement trouble.
Spontanément, tout un panel d’arômes s’exhalent du verre, entrainés par de puissantes notes boisées mêlées à des fragrances épicées ; et puis l’aération vient à la rescousse de ce ressenti olfactif et petit à petit, ce sont d’agréables notes de fruits noirs (pruneaux) et rouges (cerises) très mûrs qui viennent nous caresser, senteurs accompagnées par de belles notes, à la fois de torréfaction et de chocolat. L’attaque en bouche toute en amplitude est fidèle au précédentes impressions, entrainant une matière souple sur une trame de tannins à la fois présents mais toutefois d’une subtile délicatesse. Le palais s’enveloppe de cette matière fruitée dominée par les fruits noirs qui vient s’épanouir chaleureusement alors que quelque fragrances réglissées viennent s’immiscer. Une certaine gourmandise émane de cette perception.
C’est un fait, l’équilibre est assez cohérent ; de l’alcool bien présent, de l’acidité, discrète il est vrai, mais qui nous apporte sa note de fraîcheur bienveillante, des tannins présents mais bien digérés participent et se mettent en osmose pour nous donner cette perception gustative à la fois suave et gourmande.
La finale se place dans ce naturel prolongement de sensations, agréables avec ces fragrances de fruits mûrs desquelles quelques notes alcooleuses tentent de percer, le tout enrobé de cette discrète et bénéfique acidité génératrice de fraîcheur pour notre plaisir.

Un beau vin, il faut le dire, au grand dam des anti ‘’vins nature’’ car il s’agit bien là d’un vin nature dans toute sa complexité, fruit de la qualité de son élevage et proposant de belles sensations terminales suaves et gourmandes.
A table il sera le bienvenu et ne manquera pas d’accompagner des plats en sauce tels que le traditionnel Bœuf bourguignon, un exotique Tajine de navets aux dattes ou bien encore des joues de porc aux carottes et aux chanterelles.
Et si vous êtes patients oubliez le dans votre cave quelques années.
Attention au taux d’humidité et à la stabilité de la température de cette dernière !!!!.

Bien ++

Profitons de notre passage au Domaine Tirecul La Gravière pour goûter le grand vin de la propriété, le  Monbazillac.


N° 8 : Domaine Tirecul La Gravière Monbazillac 2013                                   Prix : 22,00 € (Domaine)


Ce vin est élaboré a partir de cépages Sémillon et Muscadelle plantés sur un terroir de 6 ha au sous-sol calcaire et marneux, sols argileux, argilo-siliceux et argilo-calcaire. Ce terroir est frais, formant un cirque, drainant grâce à la pente, assez tardif, non gélif et d’orientation Est et Nord. L’âge des vignes est de 35 ans en moyenne avec une densité de 5300 pieds/ha.
Les vignes sont cultivées selon la méthode de l’agriculture biologique et bénéficie pour ce fait de la certification Ecocert. Les vendanges sont manuelles par tries successives de raisins atteints de pourriture noble (Botrytis cinerea) ; trois tries sont réalisées. La vinification amène un tri de finition au chai, une alimentation par tapis du pressoir (pas de trituration) ; s’en suit un pressurage doux (5h), débourbage en cuve à froid, toutes ces opérations s’effectuant par gravité. La fermentation s’effectue en barriques et cuve pendant 3 mois.
L’élevage en barriques de chêne (environ 15% de bois neuf) s’étale sur 30 mois. Collage et filtration à la mise en bouteilles sans traitement de stabilisation par le froid.

Notre verre se vêt d’une robe brillante d’un bel or assez soutenu, sa rotation laisse de généreuses larmes s’attarder sur ses  parois. C’est une large et expressive palette aromatique qui s’étale sous notre nez. Des notes miellées et de d’abricots rôtis et confits se mettent sur le devant de la scène tandis que des parfums d’agrumes (écorce d’orange) se frayent un passage ainsi que des senteurs de douces épices et de fruits secs qui viennent compléter ce panel olfactif à la fois séduisant et intense.
La prise en bouche apporte une belle matière délicatement charnue toute imprégnée de saveurs miellées et de fruits blancs gourmands et rôtis. Tout cet ensemble se répand et couvre le palais avec ce jus à la fois pur et ramassé qui apporte sa belle consistance et une présence miellée, moelleuse et suave rehaussé par ces saveurs de fruits capiteux et rôtis cités précédemment.
L’équilibre semble atteint ; le sucre se détend sans donner de lourdeur, de sensation ‘’pâteuse’’, l’alcool apporte sa raisonnable puissance tandis que l’acidité soutient une bienveillante fraîcheur, donnant un sentiment général d’élégance. Le palais se complait avec cet aromatique intense qui roule et caresse suavement le palais.
La finale, toute dans cette continuité d’une belle expression aromatique, s’allonge avec précision sur une trame fraîche. Très soutenue et pure, celle-ci s’étire langoureusement, se dissipant très progressivement laissant ainsi le plaisir perdurer.
Beau vin capiteux dont on peut penser que celui-ci puisse être un archétype des productions de Monbazillac et apportera plaisir, tout en étant un sujet de conversation, lors de regroupement autour de la table et pourra accompagner dans des registres différents : foie gras en terrine, tajines, pâtes persillées, dessert aux fruits (mangue, ananas) et pourquoi pas pour rester berrichon, son poirat du Berry.

Bien +++ 

Là aussi, profitons de notre passage au Domaine de l’Ancienne Cure pour déguster l’une de leur réalisation dans l’appellation Monbazillac, notre choix se portera sur leur cuvée l’Extase dans le millésime 2009.


Vin N° 9 : Domaine de l’Ancienne Cure Monbazillac ‘’L’extase’’ 2009                                       Prix : 38,00 € (Domaine)


Cette cuvée est produite à partir des cépages Sémillon (90%) et Muscadelle (10%) plantés sur un sol argileux. Les vendanges s’effectuent avec un tri minutieux des raisins essentiellement passerillés, ceux-ci devant présenter une pureté et une concentration exceptionnelle. La vinification implique un débourbage puis une mise en barriques neuves suivi par une fermentation à 20° pendant 180 jours.

Cette une robe relativement ambrée et brillante qui vient habiller notre verre qui conserve toute sa limpidité ; de généreuses larmes ne tardent pas de venir se plaquer sur les parois. Cette teinte soutenue ainsi que quelques traces d’évolutions viennent ensemble nous rappeler le millésime. Tout de suite un expressif, complexe et riche flot de senteurs miellées vient caresser nos narines. Des arômes d’abricots rôtis et confits mêlés à des senteurs d’agrumes, elles aussi confites, tous posés sur une trame discrètement alcooleuse viennent s’immiscer et, accompagnés par de belles notes d’épices, ce riche et à la fois complexe panel aromatique semble se sublimer.
L’attaque en bouche longue et doucereuse apporte cette liqueur pleine de saveurs suaves, toute en pureté et concentrée. La matière riche et concentrée se répand et vient caresser le palais, le tapissant de ces riches arômes d’abricots tous confits dans une gangue miellée, semblant elle aussi confite, soutenue par une discrète base d’alcools d’où s’échappent quelques fragrances de douces épices orientales. Le ressenti nous appelle vers de belles liqueurs d’autant plus que quelques traces caramélisées pointent leur nez. L’équilibre gustatif est parfait, alcool, sucrosité, acidité, le fondu aromatique, joue chacun leur partition pour nous offrir cette symphonie gustative.
La finale, presque interminable, prolonge très longuement, langoureusement et voluptueusement ces belles expressions aromatiques pleine de riches et confits arômes fruités et miellées tous emmaillotés dans une trame discrètement acide ; les sensations perdurent de longues minutes, dans un ressenti léger presque inattendu compte-tenu de la richesse et du volume aromatique de ce vin.

 Vin de plaisir, sans aucun doute, à consommer tranquillement, je n’irais pas à dire avec modération compte-tenu de sa richesse, mais nous sommes presque en présence d’une liqueur qui se placerait volontiers pour le ‘’fun’’ en fin de repas en remplacement d’un vieil alcool afin de refaire le monde, les pieds se réchauffant devant un revigorant feu de cheminée.

Très Bien ++

Et, si vous souhaitez vous informer plus longuement, les coordonnées des domaines :

Vin mystère : Château Caillavel
Jean-Jacques Lacoste
Caillevel
24240 Pomport
Tel : 05 53 58 43 30

No : 1 Château Les Merles
Gaec Les Merles
24520 Mouleydier
Tel : 05 53 57 17 96
Web : www.vignobleslajonie.com

No : 2 & 8 Domaine Tirecul La Gravière
Claudie et Bruno Bilancini
24240 Monbazillac
Tel : 05 47 77 07 60

No : 3 & 5 Château Les Tours des Verdots
David Fourtout
Vignoble des Verdots
24560 Conne de Labarde
Tel : 05 53 58 34 31

No : 4 Château Les Hauts de Caillevel

Pierre-Etienne & Charlotte Serey

Lieu-dit Caillevel Est
24240 Pomport
Tél : 06 67 47 75 56
Mail : caillevel@orange.fr


No : 6 & 9 Domaine de l’Ancienne Cure

Christian ROCHE

N21 24560 Colombier
Tel : 05 53 58 27 90

No : 7 Château Barouillet
Vincent Alexis
Le Barouillet
24240 Pomport
Tel : 05 53 58 42 20
Mail : contact@barouillet.com

Merci Bruno. 
Bonne lecture qui permettra de vous remettre en mémoire cette belle et agréable dégustation, semble-t-il un peu délaissée.

Claude F.