Hum !! des vins ‘’particuliers’’ !!
Quelles sont donc ces particularités ?
Depuis de nombreux mois l’ami
Laurent Vacher nous titillait pour présenter et animer une dégustation dédiée
aux vins ‘’orange’’ ; c’est de prime d’abord ce que nous avions pu
comprendre. Mais que nenni, l’éventail proposé allait se révéler beaucoup plus
étendu et ceci pour une totale satisfaction générale en allant à la découverte
de vins ayant subi un vieillissement en mer, de vins issus de vignes implantées
sur des terrains volcaniques, de vins élaborés en amphores, de cépage en voie
de renaissance, de vin rouge élevé sous voile et enfin, à ne pas oublier, de
vin ‘’orange’’.
Malgré le caractère inédit de cette
dégustation, ce ne sont, malheureusement, que 29 curieux qui ont pu être
présents ; il est vrai que, consécutifs à la pandémie qui apporte son lot
d’imprévus, quelques défections de dernière minute sont venues diminuer les
inscriptions initiales.
Avant de partir sur
les chemins de nos découvertes, débutons avec la (maintenant) traditionnelle présentation de : ‘’La bouteille du mois’’ choisie par
Jean-Michel.
Il s’agit du : Domaine La Soumade
Cuvée : ‘’Cuvée Confiance’’.
Appellation : Rasteau
Région : Vallée du Rhône méridionale
(Vaucluse)
Couleur : Vin rouge
Âge des vignes : 50 à 100 ans.
Cépages : 70% Grenache Noir, 20% Syrah, 10% Mourvèdre.
Culture : Culture “raisonnée”.
Engrais organiques en cas de carences
constatées par analyses.
Traitements
phytosanitaires (mildiou, oïdium) à base de Soufre et de cuivre et toujours
raisonnés.
Terroir : Argilo-calcaire.*
Vendanges : Manuelles.
Grappes directement triées table.
Vinifications : Traditionnelle avec pigeages et remontages
journaliers en cuves bois tronconiques ouvertes de 65 hectolitres.
Macération
variable de 21 à 25 jours. Températures de fermentation : de 25 à 30 °C.
Elevage : 18 mois sur lies fines : 100% en foudre, puis
filtration lâche.
Rendement : 25 à 35 hectolitres / Hectare.
Conservation : Entre 5 et 10 ans
Dégustation : La cuvée « Confiance » (2018) du
domaine, c’est une véritable pépite !
Un nez expressif
de fraises des bois, de framboises et de cerises rouges - un bouquet presque
acidulé, sur le côté mentholé avec une pointe de cacao… A la couleur, il n’est
pas très foncé, signe d’une extraction assez douce… La bouche confirme ces
arômes de fruits rouges avec une trame délicate et franche. C’est un Rasteau à
la fois léger et juteux avec une puissance tannique joliment enrobée de fruits
!
(Julie -
Comité de dégustation WineandCo).
Prix : 21,90 € (Millésime 2018
chez WineandCo).
Présentation du domaine :
Le Domaine “La Soumade” a été créé
en 1979 par André ROMERO.
Ce vigneron passionné mettra tout en
œuvre afin que la production soit vendue exclusivement en bouteilles dès 1990.
Il est rejoint, en 1996, par son fils Frédéric, après l’obtention de son
diplôme B.E.P.A. Viticulture-œnologie.
Un nouveau bâtiment moderne de
vinification est construit en 2002, date du début de la collaboration avec le
consultant Stéphane Derenoncourt et son équipe. Celui-ci met en place des
méthodes de vinification plus douces et précises afin de tirer la quintessence
de ce terroir si fougueux. Les vins vont nettement gagner en finesse et pureté.
Le vignoble compte aujourd’hui 26
hectares sur la commune de Rasteau et 1 hectare situé à Gigondas : un petit
vignoble en terrasses, proche des Dentelles de Montmirail.
Ces sols argilo-calcaires donnent
des vins naturellement puissants, bâtis pour la garde.
Revenons donc au sujet qui nous
réunis. Tous les flacons ont été préalablement vérifiés et préparés : rondeur, acidité, toucher, tanins,
longueur, … afin de détecter d’éventuels problèmes, on « assemble » ensuite les
deux bouteilles (suffisantes vis-à-vis du nombre des participants) de chaque
cuvée dans des carafes afin d’homogénéiser le contenu de ces deux flacons. Ensuite
chacun des thèmes de la dégustation sera présenté, situé dans son contexte et
commenté par Laurent en préalable de leur appréciation.
Comme à l’accoutumé, nous débutons
toujours les dégustations d'Amphores par un vin « mystère » qui viendra dans le
cas présent compléter la série des vins suivants pour le moins ‘’mystérieux’’,
le but étant d’essayer de découvrir à l’aveugle le cépage majoritaire ou unique
de la cuvée. Celui-ci se place en général en dehors du thème de la dégustation
mais a parfois un lien avec elle.
Partons à la découverte de la traditionnelle
bouteille ‘’Mystère’’ qui vient de
nous être présentée.
La robe bien claire montre des
reflets verts de jeunesse.
Le nez
n’est pas très ouvert mais se révèle avenant par ses arômes de fruits blancs
très mûrs, poire et pomme, ainsi qu’une touche de résine.
Une bonne
rondeur en attaque fait place à plus de vivacité en cœur de bouche avant une
finale salivante de longueur honnête.
Un vin
simple et agréable.
Bien +
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Mais qu’est-ce donc ?
Que pouvait-il
bien se cacher derrière
ces discrètes
notes florales et cette bouche proposant souplesse, tension, quelques notes herbacées,
le tout soutenu par un discret boisé vanillé et relativement persistante?
Chacun a
tenté d’y aller de sa version et malheureusement rapidement mise en retrait dès
l’indication d’un multi cépage. Pourtant certains y ont découvert des
réminiscences du cépage chardonnay (le fait du hasard ?).
Bien leur en
a pris car ce cépage constitue le cépage majoritaire de cet assemblage sur
lequel chacun a buté.
La provenance (hautement improbable) au même titre que les cépages n’ont
pas été découverts ; il s’agit en fait d’une production du :
Le domaine :
Au cœur de la Normandie, à proximité de Saint Pierre sur Dives, se
situent les Arpents du Soleil. Gérard Samson en est le
vigneron, un ancien notaire passionné de viticulture qui a redonné vie à un
vignoble planté ici au Moyen-Âge. Une découverte insolite à ne pas louper lors
de la traversée de la vallée de la Dives !
La notion de terroir a toujours été présente dans la pensée de Gérard Samson,
et sa démarche l’amène vers la création d’un vignoble en Normandie en 1995. Sa
formation viticole en Bourgogne, terre d’excellence des terroirs, a renforcé
ses convictions en ce domaine.
Des équipes scientifiques se sont attachées à résoudre l’énigme des
terroirs. Il a été mis en évidence que la plupart des Grands Crus reposent sur
des sols assurant à la vigne une parfaite régularité de l’alimentation en eau
tout au long du cycle végétatif, et ayant une capacité à se réchauffer
rapidement.
Le sol des Arpents du Soleil remplit ces critères. Il est d’ailleurs très
proche des meilleurs sols viticoles de la Côte-d’Or, et en particulier de celui
du « Chevalier-Montrachet », Grand Cru de la Côte-de-Beaune.
C’est un sol argilo-calcaire, superficiel et très
pierreux, qui s’est développé sur une roche calcaire du Jurassique, dure,
mais fissurée. Ainsi le drainage est parfait, et les racines de la vigne
plongent profondément à plusieurs mètres, jusqu’à de minces couches de marnes
qui lui assurent une alimentation hydrique en période de sécheresse.
Ce sol conjugué à un microclimat très sec, moins de 600 mm, et 25 jours
de moins de pluie par an qu’à Caen distant de seulement 25 km à vol d’oiseau, permet
à l’automne une surmaturation des raisins sans risque de pourriture.
Aujourd’hui, la surface du domaine est de 6,60 hectares plantés avec les cépages : chasselas, pinot noir, pinot
gris, auxerrois, chardonnay, sauvignon gris, melon de Bourgogne, Muller-Thurgau
et gewurztraminer (pour la cuvée Arpentissime).
L’élevage s’effectue en respect de la nature.
Le vignoble est conduit en agroécologie : entre-rangs enherbés, la
végétation environnante s’apparente à celle des régions méridionales (origan,
thym…) et les Arpents bénéficient d’un microclimat sec et chaud.
Les vins ne sont ni collés ni chaptalisés, peu ou pas filtrés. (Ainsi
quelques dépôts peuvent apparaître).
La certification H.V.E. atteste des bonnes pratiques. Depuis le millésime 2009 toutes les cuvées, à l'exception d'Arpentissime, sont en Indication Géographique Protégée
« CALVADOS », et depuis le 2011 « CALVADOS-GRISY », le nom du petit village où
est implanté le vignoble.
Alors, cette cuvée ‘’mystérieuse’’ ?
Il s’agit donc de la cuvée : ‘‘Connivence’’ du
Domaine dans le millésime 2018 (25,00 €)
Cépages : Chardonnay 50 %, melon de Bourgogne, sauvignon
gris et Muller-Thurgau en proportion variable
Terroir : Argilo-calcaire,
superficiel et très pierreux,
Vendanges : Manuelles.
Vinification : Ensemble.
(Idem principe de la complantation), fermentation
malolactique.
Elevage : Environ 10 mois en fût de chêne.
Production : Environ
2500 bouteilles (2018).
A l’initiative de Laurent nous démarrons
notre périple en nous propulsant en Pays basque à la rencontre d’un innovateur
en matière de vinification à savoir que ce brillant diplômé a déposé en 2007 le
brevet de vinification et d’élevage de vins sous l’eau et mis œuvre ce concept
dans la baie de Saint-Jean-de-Luz.
Allons frapper à la porte du :
Le Domaine :
La passion d’Emmanuel
Poirmeur naît dès son enfance et il acquiert avec détermination les formations
les plus qualifiantes de la filière viticole (ingénieur agronome spécialisé
en viticulture et œnologie, titulaire du Diplôme national d’œnologue) et a eu très
tôt un parcours riche dans la filière. En 1995, il conduit ses premières
vinifications à Saint-Emilion et ensuite, il construit son expertise au travers
d’expériences intenses, toutes dans le monde viticole, en France comme à l’étranger.
Les missions qui lui sont confiées alors, par leurs diversités et leurs enjeux,
ont fait de lui un expert reconnu et polymorphe du secteur vitivinicole. En
2007 à seulement 30 ans il choisit de revenir chez lui sur la Côte Basque une
terre où tout lui semble possible pour réaliser ses rêves qui s’exprimeront au
travers du vin. Il fonde Egiategia l’Atelier qui est à la fois le résultat d’un parcours dense
et atypique et la naissance de son propre laboratoire d’expression et créations
viticoles.
La vinification océane :
Emmanuel Poirmeur dépose en 2007 le brevet de vinification
et d’élevage de vins sous l’eau. Ce nouveau procédé va rechercher des
conditions physiques nécessaires pour la réalisation de la vinification :
pression, obscurité, inertie thermique et surtout agitation notamment en raison
des variations de pression liées aux marées.
Depuis 2008, Egiategia réalise des fermentations en cuves
dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz à 15m de profondeur. L’étape qui y est
réalisée est une seconde fermentation alcoolique, autrement appelée « prise de
mousse » ou « tirage » dans les méthodes de vinifications effervescentes. Ce
procédé remet en valeur le rôle crucial des levures dans le procédé de
vinification ; en effet, comme dans tous les vins les levures jouent un
rôle fondamental, rôle souvent méconnu voire injustement négligé. Leurs métabolismes lors de la fermentation
alcoolique transforment certes le sucre en alcool mais est également à
l’origine de nombreux arômes dits secondaires... Une fois la fermentation
alcoolique réalisée, l’autolyse de ces mêmes levures sous forme de lies de plus
en plus fines libère là encore d’autres composés aromatiques.
Dans le milieu sous-marin, cet environnement aux conditions
physiques extraordinaires, le métabolisme des levures et leurs autolyses sont
modifiés. Sont ainsi révélés de nouveaux profils aromatiques qui n’apparaissent
pas à terre dans des conditions plus classiques.
L’originalité de ce concept consiste également à réaliser
en cuves dans des conditions sous-marines les étapes fondamentales de l’élaboration
du vin et non pas un simple vieillissement de vin fini en bouteilles. Ces cuves
aux formes étudiées ont été spécifiquement mises au point et brevetées pour cet
usage afin de permettre en toute innocuité l’équilibre des pressions entre
l’extérieur (l’océan) et l’intérieur (le vin).
Cette méthode de vinification pionnière et extraordinaire
révèle des arômes qui ne se développeraient pas spontanément autrement que par
ce procédé sous-marin.
Le vin est élaboré à partir de vins issus de cépages aux
profils aromatiques sélectionnés et vinifié une première fois pour l’immersion.
En effet, comme pour les grands vins effervescents, la sélection les raisins,
leur pressurage et leur première fermentation sont trois étapes préalables
sensibles et clé pour la suite de la vinification. Au même titre que tous les
vins ne se bonifient pas lors d’un élevage en barriques, tous ne sont pas non
plus magnifiés par l’immersion.
Un
vignoble en bordure de la corniche basque :
En 2005, en parcourant la corniche Basque avec son ami
expert en sols viticoles (Xavier Choné) Emmanuel a une impression de déjà-vu lui
rappelant les vignes du Chili et d’Italie où mer, montagne et vignes se
rejoignent. Il réalise que son rêve est donc possible à cet endroit, en bordure
du site classé de la corniche Basque à Urrugne dominant l’Océan à 100m
d'altitude.
Après étude des sols et la climatologie du site dont il découvre
leur potentiel exceptionnel. Il décide de planter du chardonnay, grand cépage
avec la capacité de faire les plus grands blancs et les plus grands
effervescents.
Engagé pour le respect de la terre et des vignes, Emmanuel
prône le non-interventionniste. Un parti pris pour comprendre le goût spontané
des parcelles et trouver l’expression pur du fruit. Emmanuel va également
privilégier des méthodes les plus respectueuses en cohérence avec un écrin
naturel exceptionnel : piquets bois, hyper-enherbement, pas de rognage ni
effeuillage, entretien hivernal et enrichissement naturel des sols par un troupeau
de brebis, protection phytosanitaire naturel et spontané des vignes par la
présence permanente des vents marins et des embruns iodés…
Le travail de la vigne entièrement manuel préserve à la
fois les sols et la plante. Ces choix culturaux respectueux, les conditions
climatiques extrêmes rendent chaque année la récolte incertaine et les
rendements minimalistes.
Le prolongement du travail à la vigne se fait au chai par
des méthodes douces : pressurage champenois, débourbage statique à froid, fermentation
spontanée par levures indigènes, sans remontage et élevage très long sur lies
fines (24 à 36 mois).
Ses 2 hectares de vignes et ses méthodes respectueuses à
faible rendement font de Erlaitza un vin rare et d’exception.
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Elaboration des différentes cuvées |
Les cuvées :
La Gamme
Dena Dela :
Vendanges précoces, macération carbonique 1ère Fermentation
alcoolique à froid, 2ème Fermentation alcoolique sous-marine de trois mois, élevage
sans soufre.
Dena Dela Blanc : cépages colombard et ugni blanc d’origine
Sud-Sud-Ouest France (11% vol).
Dena Dela Rosé : cépages ekigaïna et arinarnoa d’origine
Sud-Sud-Ouest France (12% vol).
Dena Dela Rouge : cépage grenache d’altitude d’origine
Nord Bardeñas Espagne (13,5% vol
Cette cuvée, 100% vinifiée sous la mer, se distingue par un
profil aromatique unique et un perlant très fin et provoque des émotions qui
dépassent la simple dégustation.
Ces arômes sont révélés grâce à des conditions de
vinification sous-marines singulières et brevetées, au moyen d'une seconde
fermentation alcoolique réalisée à 15m de profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz.
Blanc : cépages ugni blanc 50%, colombard : 50% (11°vol).
Rosé : cépages ekigaina 50 % et arinarnoa 50 % (12.5% vol).
Rouge : cépage grenache : 100% ‘14 % vol).
La gamme
Erlaitza :
C’est un vin aux arômes complexes d’agrumes, d’épices, de
bergamote et de bois de hêtre.
Cépage : chardonnay 100%.
Présentation :
Un assemblage Terre-Mer sans compromis, d'un
même vin dont une partie a refermenté en cuve dans l'océan, cette cuvée (IGP
Vin de France) est une lame de citron vert et de fraîcheur. Un profil aromatique original et ciselé, révélé par les
conditions sous-marines de sa vinification à 15 m de profondeur dans la baie de
Saint-Jean-de-Luz. Un procédé de fermentation unique et breveté.
Le millésime :
Il n'y a pas de
notion de millésime, mais de date d'immersion. Chaque cuve immergée évolue
différemment. Suivant les conditions océanique (houle, température de l'eau, courant
sous-marin), les lies vont libérer des profils aromatiques légèrement
différents. L’exigence se porte sur la
qualité du cépage, la méthode culturale, la maturité, l'acidité et bien entendu
le potentiel aromatique en vue de l'immersion
Terroir : Sols argilo-limoneux, et raisins sélectionnés
sur 3 départements Gers, Landes et Pyrénées Atlantiques.
Cépages : Ugni blanc 50%, Colombard 50%.
A la vigne : Travail
minimaliste et récolte précoce sur des critères de maturité recherchés pour l'élaboration
des grands effervescents.
Vinification : Pressurage champenois (long, doux en abimant
le moins possible les baies), débourbage serré à froid, et première
fermentation en cuves inox comme pour un vin effervescent. Une fois cette
étape réalisée, une partie de ce vin connaît une seconde fermentation (tirage ou
prise de mousse) en cuves polymère de 265 l et sous l'eau à 15 m de profondeur
pendant environ 2 à 3 mois selon les saisons. Le reste est élevé à terre sur
lies fines. Une fois les cuves immergées sorties de l'eau, la composition
initiale est réassemblée.
Degré alcool : 11°
vol.
Vidéo de présentation :https://www.youtube.com/watch?v=CPYDXgTgsXE
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe est très pale.
Le nez
puissant évoque irrésistiblement les vins de Gascogne à base des mêmes cépages,
surtout sur le pamplemousse, mais aussi la mandarine, une touche de buis et une
autre exotique.
La bouche
contraste énormément, avec une aromatique en berne et une grande acidité. Seule
la finale de bonne allonge mérite l’attention avec ses accents … salins bien
entendu !
Assez
Bien +
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Laurent nous
propose de nous évader, de patienter sur un vol de quelques milliers de
kilomètres en direction des iles Canaries, plus principalement sur celle de
Lanzarote pour rendre visite à une très vieille bodegas.
|
Ile de Lanzarote |
Autrefois
appelée en français Lancerotte, en guanche Titerogakat, c’est une
île d'Espagne située dans l'océan Atlantique ; elle est l'une des sept îles
principales des îles Canaries. Administrativement, l'île fait partie de la
province de Las Palmas dans la communauté autonome des îles Canaries. Peuplée
de 142 517 habitants, elle est la troisième plus peuplée des îles Canaries
après Tenerife et Grande Canarie. Couvrant une superficie de 845,94 km2, elle
est la quatrième plus grande île de l'archipel. Arrecife est le siège du
cabildo insulaire.
Lanzarote, si
l'on excepte l'îlot inhabité de Roque del Este, est l'île la plus orientale de
l'archipel des îles Canaries situé dans l'océan Atlantique, au large des côtes
africaines. L'île se trouve à 1 000 kilomètres de l'Espagne continentale au
nord-est et à 140 kilomètres des côtes marocaines au sud-est. Les îles de Fuerteventura
et de Los Lobos se trouvent au sud-ouest tandis que celles d'Alegranza, de La
Graciosa, de Montaña Clara, de Roque del Este et de Roque del Oeste se trouvent
au nord-est.
L’île culmine à 674
mètres d'altitude aux Peñas del Chache. D'origine volcanique, une grande partie
des roches en surface sont récentes d'un point de vue géologique en raison de
la grande activité de ses volcans au début du XVIIIème siècle. Le tunnel de
l'Atlantide qui se trouve non loin des côtes de Lanzarote est le tunnel de lave
sous-marin le plus long du monde. L'île est reconnue réserve de biosphère par
l'Unesco, dont le parc national de Timanfaya constitue une partie de la zone
cœur.
L'île mesure environ 60
km de long (axe Nord-Sud) pour 25 km de large (axe Est-Ouest). La côte, pour la
plupart rocheuse mais comptant 26 km de plages, s'étire sur 213 km.
Lanzarote était en fait la
dernière des îles Canaries à produire du vin commercial et depuis 1775 ils ont
continué à cultiver les vignes de manière traditionnelle et unique.
|
Ceps dans ''Zoco'' |
C’est d'Europe qu’arrivèrent les ceps de vigne avec
lesquels se fera le vin de malvasía (vin de Malvoisie), vin préféré du
personnage de William Shakespeare (Sic !). Cette viticulture a laissé son
empreinte dans le paysage : les ceps sont protégés du vent desséchant par
plantation dans des creux et derrière des murets semi-circulaires appelés ‘’Zoco’’en
empilement de pierres, comme autant d'écailles, piquées chacune d'une tache
verte, recouvrant le sol volcanique sombre. Les plants de vigne, nichés dans
des cratères faits de poudre de lave, sont enfoncés à une profondeur suffisante
pour que les racines atteignent le sol arable, jusqu’à 3 mètres de profondeur sur
une circonférence de quatre à cinq mètres, le sol est ensuite
protégé par de petites pierres de lave noire appelée ‘’Picon’’. La rosée nocturne restitue l'humidité aux ceps. Il
existe aussi quelques cabanes de vigne, du nom de ‘’taro’’, construites en
blocs irréguliers de pierre volcanique.
Le Domaine, sa localisation :
El Grifo la plus ancienne cave à vin de Lanzarote
est située dans le centre de l’île dans la région principale de la viticulture.
El Grifo se targue d’être parmi les 10 plus anciennes d’Espagne, c’est un vignoble
familial et le travail (récolte et de entretiens de la vigne) est réalisé
manuellement sur ses 61,5 hectares. Ils produisent entre 400 000 et 600
000 bouteilles par an.
Il produit des vins en continu depuis 1775 dans la
même cave qu’El Grifo. Il a appartenu à trois familles successives : Los
Ribera, los De Castro et, depuis 1880, à la famille actuelle, descendante de Manuel
García Durán.
La cave couverte de l’ancienne cave a été
construite en 1775 sur la couche volcanique de l’éruption qui s’est produite de
1730 à 1736. Le vignoble d’El Grifo se trouve dans la région couverte de sables
et de laves volcaniques, protégée par des murs en pierre sèche.
Toutes les tâches de vinification sont
nécessairement manuelles, transmettant la tradition de génération en
génération.
Un vignoble de l’impossible :
Un arrêt végétatif incomplet est induit par la
taille.
Couche de picon qui empêche l’évaporation.
300/900 plantes/ha. 1 000-1 500 kg/ha.
Abri murs en pierre volcanique.
Plantation autoportante.
Variétés pré-phylloxériques.
Toutes les tâches sont manuelles.
Les raisins entrent dans la cave dans des boîtes de
20 kg.
Les cépages : (Cépages pré-phylloxériques)
Le phylloxéra qui a été produit le dernier tiers en
Europe, n’a pas atteint les îles Canaries, de sorte que ses variétés ont été
préservées. Les variétés de Lanzarote sont arrivées, après les éruptions du
XVIIIème siècle, des autres îles de l’archipel. L’archipel est
arrivé d’Andalousie à l’aube du XVIème siècle en provenance d’Andalousie.
À Lanzarote, la plupart de ceux décrits en 1877 par l’ingénieur Barrioso dans
le rapport qu’il a fait pour le Congrès national du vin de 1878 sont
actuellement maintenus. Certains sont exclusifs aux îles Canaries, comme la Malvasia
volcanique et le Listán Negro ; d’autres, comme le Vijariego,
deviennent endémiques, car dans son lieu d’origine, l’Andalousie, il a presque
disparu.
L’absence de phylloxéra permet de planter les
vignes sur un pied libre, sans avoir besoin de porte-greffes, comme cela a
toujours été faits.
Le cépage ‘’Malvoisie » :
La
Malvoisie est un cépage assez répandu en Europe depuis des siècles. En
fait, il ne s’agit pas d’un cépage, mais plutôt d’un groupe de raisins dont
fait partie la Malvoisie volcanique.
La
Malvoisie a plus de 2000 ans et est d’origine méditerranéenne, son nom
nous vient de la ville grecque de Monemvasia, une ville fortifiée, bâtie sur
des roches, dans la région de Laconie, Péloponnèse. La ville de Monemvasia
dispose d’un port qui était autrefois un lieu important pour le commerce et
l’exportation du vin.
La
Grèce est un des plus anciens pays producteurs de vin du monde, et le vin
appelé à l’époque Malvasia était à l’époque un des plus célèbres vins
d’Europe. Si bien que malvasia devint un terme usuel pour désigner les vins
grecs de manière plus générale, et pas seulement ceux produits à partir de ce
cépage.
La
culture de la Malvoisie s’est ensuite étendue aux pays d’Europe du Sud après la
conquête des territoires vénitiens en Grèce par les Turcs. C’est à partir de ce
moment que ce célèbre cépage s’est retrouvée en Italie, en France, Autriche,
mais également en Espagne, et plus précisément aux Îles Canaries.
Son
arrivée aux Canaries a commencé par Ténérife, puis La Palma. Ce n’est qu’au
XIXème siècle qu’il fait son apparition à Lanzaro
Le
saviez-vous ?
Shakespeare a évoqué un vin le vin Malvoisie. Il le mentionne sous le nom de « Canary » dans son œuvre Henri IV, mais également dans Les Joyeuses Commères de Windsor. Ce vin était alors reconnu pour des vertus médicales et utilisé dans le traitement de maladies par des médecins. En son honneur, la Bodega El Grifo, la cave la plus ancienne des Canaries, propose un vin doux appelé « Canari ».
On
connait de nos jours la malvasia en tant que cépage blanc, notamment en Italie
où la Malvasia Bianca a différentes variations dont la Malvasia toscana, la
Malvasia di Lipari, ou encore la Malvasia del Chianti, utilisé dans la
composition du fameux Chianti. Cependant, bien que moins répandu, ce type de
cépage peut également être noir, il porte alors le nom de Malvasia Nera est
pousse principalement en Italie.
La
Malvoisie n’est donc pas qu’un simple cépage, mais une famille de raisins à
part entière. Chaque cépage de Malvoisie dispose de ses propres particularités
et saveurs, en accord avec le terroir dans lequel il est produit.
La
Malvoisie volcanique, un cépage unique :
À
Lanzarote, il s’agit de la Malvoisie volcanique, ou malvasia volcanica
C’est
un cépage blanc, qui ne se trouve que sur l’île de Lanzarote. Cette espèce
pourrait être le croisement d’un type de malvoisie avec du marmajuelo, un
cépage typique des îles Canaries. Avec le temps, ce type de raisin a su
s’adapter au climat et surtout aux sols minéraux et volcaniques qui diffèrent des
autres régions méditerranéennes. Il résiste extrêmement bien à la sécheresse,
au soleil tapant et surtout aux vents soufflants en permanence sur les vignes.
La Malvoisie Volcanique a été reconnue par l’Organisme Mondial du Vin comme
étant une variété de raisin propre à la région de Lanzarote. Véritable symbole
de Lanzarote, la Malvoisie volcanique est le cépage le plus répandu sur l’île.
Il a ainsi détrôné le Listan Blanc qui était avant lui le cépage dominant de
l’île.
On
retrouve le cépage Malvasia volcanica au cœur de vins primés de grands domaines
viticoles de Lanzarote, tels que le Semidulce Coleccion, qui a reçu de
multiples récompenses internationales. La Malvasia volcanica a été reconnue
comme un cépage unique au monde et propre au terroir de Lanzarote. La région,
qui bénéficie d’une Appellation d’Origine Contrôlée Lanzarote (AOC), d’un
terroir époustouflant et insolite, abrite donc également son propre cépage : la
Malvoisie volcanique.
On
retrouve la Malvoisie volcanique dans la région de Tinajo, la terre y est plus
fertile et humide que dans le reste de l’Île. Ce raisin est tout de même
présente dans la région viticole de La Geria.
Les
caractéristiques de la Malvoisie volcanique :
|
Malvoisie Volcanique |
Le
raisin de Malvoisie volcanique est vert pâle,
pouvant tirer vers le jaune selon les périodes. La Malvoisie Volcanique est un
raisin à faible rendement. Néanmoins, il en demeure un raisin de grande qualité
du fait de son équilibre, son goût et son parfum. Il transmet ces
caractéristiques aux vins qu’il produit, les rendant ainsi aisément
reconnaissables. Selon le travail de l’œnologue, la Malvoisie volcanique produit
du vin blanc sec, du vin moelleux, du vin blanc demi-sec et également du vin
effervescent. Principalement, la Malvoisie Volcanique produit des vins blancs,
qui sont souvent liquoreux et bien concentrés en saveurs.
Des
vins doux sont également produits à partir de ce cépage qui apportent une note
sucrée. La technique utilisée à Lanzarote pour produire des vins doux est le
passerillage. Cette méthode consiste à dessécher le raisin naturellement, à
l’air en l’exposant au soleil. Cela permet une maturation plus importante des
raisons qui seront alors plus concentrés en sucres et produiront des vins au
degré alcoolique plus élevé. Le passerillage permet aux raisins de conserver
leur acidité naturelle et ainsi leur fraîcheur.
Les
vins confectionnés à partir de ce cépage unique de Lanzarote sont très
aromatiques et fruités, avec des pointes d’abricot, de miel voire de noisette.
Des fruits exotiques dominent souvent les vins de Malvoisie volcanique,
notamment l’ananas. Plus le raisin de Malvoisie est exposé au soleil, plus on
peut percevoir des légères tâches sur sa peau. Ce sont ces raisins qui
comportent le plus de goût.
La cuvée : Bodegas El
Grifo Malvasía Lías 2019 18,00€
Elaboration :
Depuis 2010, il est produit un vin blanc
vieilli (initialement appelé Ariana Blanco et fermenté en barrique, et
maintenant Lías), de longue durée (5-6
ans minimum), pour lequel la Malvoisie volcanique est particulièrement adaptée à son haut degré et à
son acidité naturelle. Après le refroidissement des grappes, léger
broyage et égrappage, pour procéder à une macération de film de six heures, après
quoi pressage des raisins.
Le moût, une fois décanté pendant 12-18
heures, commence la fermentation dans une cuve en acier.
Après celle-ci, il est transféré dans de fûts neufs
de chêne français de 500 l, où la fermentation se termine, et est ainsi
maintenu sur ses lies au moyen du « batonage » (remuer le vin quotidiennement
pour que les levures mortes soient maintenues en suspension), pendant au moins
trois mois.
Afin d’éviter un excès de bois, le vin est
transféré dans une cuve, où il reste avec ses lies, qui sont enlevées plusieurs
fois par jour automatiquement. Il le reste pendant 12 mois de plus, pour un
minimum de neuf mois de plus.
Après une légère clarification et filtrage, il
est mis en bouteille.
Après trois mois supplémentaires dans la
bouteille, il est prêt pour l’expédition.
Cépage : Malvoisie volcanique 100%.
Elevage : 3 mois en fût et un total de 15 mois
avec ses lies + 3 mois de plus au moins en bouteille.
Degré Alcool : 13.4%Vol.
Sucres résiduels : <2 g/L
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe est encore plus pale, vraiment diaphane !
Le nez
s’ouvre bien sur un fruité blanc pur, complété par des touches pointillistes
qui virevoltent entre anis, fumée, citron et balsamique.
C’est la
bouche qui déçoit : l’aromatique reste agréable mais elle parait dissociée
entre une attaque enveloppée voire plate et une deuxième phase à l’acidité
traçante voire tranchante relevée par des arômes citronnés.
Assez Bien +
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Après cette longue escapade qui nous également
permis de déguster une autre production de cette cave (voir en position 6),
reprenons pied sur notre hexagone en Alsace pour rendre visite à Ammerschwhir au :
3 – Domaine Christian Binner
Le domaine :
Christian Binner
propose jusqu’à 15 cuvées (sec, vendanges tardives, sélection de grains
nobles…) plus une série de vieux millésimes. Sans oublier les fameuses eaux de
vie d’Alsace élaborées à partir de leur propres fruits et marcs de vins. A la
recherche de plus de précision, Christian peaufine ses vins dans sa nouvelle
cave "bioclimatique" et énergétique faites de grès et de bois des
Vosges : son œuvre d'art ! Les Binner sont vignerons depuis 1770 dans la «
poche de Colmar » à Ammerschwhir.
Les 11 hectares sont
exploités en famille.
La production de
50000 bouteilles par an en biodynamie justifie un personnel nombreux : la
famille Binner a toujours fait le choix de la qualité par rapport à la
quantité.
La viticulture
respectueuse de l’environnement (pas de pesticides, pas de désherbants), des
vignes soignées aux produits phytosanitaires d'origine naturelle, un tri sévère
des raisins après des vendanges manuelles réduisent les rendements (45 hl/ha en
comparaison des 88 hl autorisés sur l’appellation).
La vinification est
tout aussi sérieuse (pas d’intrants, pas de soufre, sauf cas particuliers) et
peu de filtration, élevage en foudres centenaires pendant 11 mois minimum.
La labellisation
Ecocert en 2005 a récompensé leurs efforts et aujourd'hui les vignes profitent
de leur capital santé. Les Riesling, Pinots blancs, gris et noirs,
Gewürtztraminer ou Muscat profitent d’un ensoleillement exceptionnel sur côteaux
(jusqu’à 60% de pente) exposés sud/sud-est pour la plupart.
Ces cépages
s’épanouissent sur de jolis terroirs de coteaux classés en Lieux-Dits
(équivalents de Premiers Crus en Bourgogne) et Grands Crus. L’ensemble de ces
terroirs sont situés sur les communes d’Ammerschwihr, Katzenthal et Kientzheim,
dans une zone essentiellement granitique avec de fortes pentes s’étendant sur
les Lieux-Dits Hinterberg et Hinterburg et les Grands Crus Schlossberg, Wineck
Schlossberg et surtout Kaefferkopf.
La cuvée : Domaine Binner
Christian : ‘’Si Rose 16-17’’ (vin orange) 19,00
€
Ce vin est a rangé dans la catégorie des vins ‘’orange’’.
Rappel :
Ces vins sont issus de raisins blancs et vinifiés comme des vins rouges
avec macération des parties solides d’où l’autre terme « blanc macéré »,
conformément aux très vieux procédés utilisés en Italie et Géorgie notamment.
Les paramètres qui vont donner de la diversité à ces vins :
- durée de macération (de quelques jours à plusieurs mois,)
- actions mécaniques (égrappage, foulage, pigeage, remontage) qui seront
ou non pratiquées (comme pour les rouges).
- choix du contenant (jarre en terre cuite en Géorgie par exemple).
Les différences avec les vins à pressurage direct :
- structure tanique plus forte qui peut aller jusqu’ à l’astringence.
- des vins qui appellent la
nourriture.
- un registre aromatique différent dans lequel on retrouve plutôt des
notes d‘agrumes, de zests frais, des arômes de confit d’abricot de mangue ou de
kiwi, des notes d’épices et même de racines…
Elaboration de ‘’Si Rose 16-17’’ :
Ce vin est né en constatant que les cépages Gewurztraminer et Pinot Gris
trouvaient leurs limites en vinification classique tant le réchauffement
climatique devenait important en Alsace. Christian Binner s’est alors inspiré
de l’expérience des pays Méditerranéens (Italie, Croatie, Géorgie, etc..).
Appellation : Vin de France
Région : Alsace.
Vieilles vignes en coteaux. Terroir du Bildstoecklé.
Sol : Calcaire
oolithique (concrétion géologique en petites structures souvent due au passage
sur une eau chaude).
Cépages : 35 % de
Pinot Gris et 65 % de Gewurztraminer (ce pourcentage peut varier selon les
années).
Celui-ci
est issu de 50 % de Si Rose 2016 macéré 8 mois et 50 % de 2017 macéré 8 jours.
Elevage : Naturel
sur lies en foudre de chêne plusieurs mois. Pas de filtration. Bouchage verre.
Mis en bouteille : Printemps : 2018.
Production : Environ
8000 bouteilles / an.
Degré : 14°.
Sa dégustation, les
commentaires :
La robe est d’un orangé qui tire vers le brun.
Le nez puissant offre de la pâte de coing, de
l’orange confite, des épices et de la gentiane. C’est vraiment intéressant et
riche en diversité !
Une fois encore c’est la bouche qui me fait
déchanter : sans ressort, presque molle, avec une aromatique nettement
moins agréable en rétro-olfaction, sur des notes de bouillon, une certaine
mâche et une finale sur l’amertume, le tout évoquant une bière…
Difficile de noter un tel vin : bof mais,
Bien
++ pour le nez
(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)
Repartons avec bonheur nous
aérer en Pays basque et allons goûter la production en rouge de la gamme Dena
Dela du :
👉 Se reporter à la description du vin N° 1.
La cuvée : Domaine Egiategia Dena Dela Rouge (immersion
Juin-Septembre 2021) 13,00 €
Présentation :
Partiellement vinifié
sous la mer, cette cuvée est addictive ! Elle présente un profil aromatique
original et ciselé entre les fruits rouges et les épices, révélé par les conditions
sous-marines de sa vinification à 15 m de profondeur dans la baie de Saint-Jean-de-Luz.
Un procédé de fermentation unique et breveté.
Le millésime :
Il n'y a pas de
notion de millésime, mais de date d'immersion. Chaque cuve immergée évolue
différemment. Suivant les conditions océanique (houle, température de l'eau, courant
sous-marin), les lies vont libérer des profils aromatiques légèrement
différents. L’exigence se porte sur la qualité du cépage, la méthode culturale,
la maturité, l'acidité et bien entendu le potentiel aromatique en vue de
l'immersion.
Situation :
Le vin de base est élaboré à partir de
vieilles vignes de grenache à 800 m d'altitude situées en Navarre (Pays basque
Sud).
Terroir : Sols argilo-limoneux.
Cépage :
Grenache noir 100%
A la vigne : Ces vignes en gobelets à bas rendements
produisent des raisins incroyables sélectionnés et vinifiés spécifiquement une
première fois dans la perspective de l'immersion. Un travail minimaliste à la
vigne et une récolte précoce sur des critères de maturité à la recherche de l'équilibre
parfait.
Vinification : Une première fermentation à froid (17°C) en
cuves béton avec des levures indigènes. Une fois cette étape réalisée, une
partie de ce vin connaît une seconde fermentation (tirage ou prise de mousse)
en cuves et sous l'eau à 15 m de profondeur pendant environ 2 à 3 mois selon
les saisons. Le reste est élevé a terre sur lies fines. Une fois les cuves
immergées sorties de l'eau, la composition initiale est réassemblée.
Teneur alcool : 13 % vol.
Annotations : Ce
produit ne contient aucun OGM. Contient des sulfites. Ne contient ni œuf ni
produits à base d'œuf. Ne contient
ni lait ni produits à base de lait.
Vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=CPYDXgTgsXE
Sa
dégustation, les commentaires :
La robe est intensément sombre et
très jeune, les reflets violets gagnant sur le cœur du disque.
Très
expressif, le nez exhale une aromatique solaire avec de la réglisse, de la mûre
et de la cerise, mais aussi une touche poivrée rafraichissante et une légère
réduction sur le cuir.
La bouche
de de mi-corps n’est pas trop capiteuse, ce que le degré d’alcool et le nez
auraient pu laisser craindre. Elle présente un fruité acidulé de bon aloi,
l’acidité montant crescendo jusqu’à la finale où elle est un peu trop haut
perchée.
Bien + (+)
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Profitons de notre séjour au domaine Egiategia pour
déguster une autre de ses réalisations.
Le
Domaine :
👉 Se reporter à la description du vin N° 1.
La cuvée : Domaine Egiategia Artha Rouge
(immersion Mars - Juin 2021) 40,00
€
Présentation : Cette cuvée, 100% vinifiée
sous la mer, se distingue par un profil aromatique unique et un perlant très
fin et provoque des émotions qui dépassent la simple dégustation. Ces arômes
sont révélés grâce à des conditions de vinification sous-marines singulières et
brevetées, au moyen d'une seconde fermentation alcoolique réalisée à 15m de
profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz.
Situation : Vin élaboré à partir de vieilles vignes de
Grenache à 800m d’altitude.
Ces
vignes en gobelets à bas rendements produisent des raisins incroyables sélectionnés
et vinifiés spécifiquement une première fois dans la perspective de
l’immersion. Un travail minimaliste à la vigne et une récolte précoce sur des
critères de maturité à la recherche de l’équilibre parfait.
Terroirs : Sols argilo-limoneux.
Cépage : Grenache
: 100%
Vinification : Une première fermentation à froid (17°c) en
cuves béton avec des levures indigènes. Un protocole de fermentation proche de
celui appliqué aux Syrah des grands Côtes du Rhône septentrionaux avec une
séparation précoce avant la fin de la fermentation alcoolique du chapeau de
marc et du jus. Une fois cette première fermentation réalisée, une partie de ce
vin connaît une seconde fermentation (tirage ou prise de mousse) en cuves et
sous l'eau à 15m de profondeur dans la Baie de Saint-Jean-de-Luz pendant
environ 2 à 3 mois selon les saisons. Cette deuxième fermentation va générer du CO2 qui
outre une certaine effervescence va développer des arômes secondaires et les 3
mois suivants seront tournés vers les phénomènes d’agitation et de pression à
une température quasi constante. Dès la sortie des cuves hors de l’eau, chaque
vin est goutté. Avec la pression (2 à 2.5 bars, marée B / H) et l’agitation du
milieu marin, on assiste à une transformation et une révélation de nouvelles
bases aromatiques.
Les cuves goutées qui
seront les plus représentatives seront directement mises en bouteilles pour
donner l’Artha
Degré d’alcool : 14 % vol
Sa dégustation, les
commentaires :
Ce n’est pas la robe qui distingue
cette cuvée de la précédente : très sombre et très jeune.
Le nez
parait un peu moins intense mais sur un fruité plus pur, avec le même triptyque
dans le désordre (cerise, mûre, réglisse) et, surtout, pas de trace de
réduction.
Une infime
touche de perlant en attaque ne gêne pas, d’autant que la suite est très
intéressante : un bel équilibre avec plus de concentration et de volume,
acidité présente mais mieux intégrée, tanins plus ronds et soyeux.
Très
Bien et contre toute attente pour moi le meilleur vin de la dégustation
!
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Notre seconde découverte dans cette ’’Bodegas’’
de Lanzarote. :
Le
Domaine :
👉 Se reporter à la description du vin N° 3.
Le cépage ‘’Listán
negro’’ :
Listán Negro (à ne pas confondre avec Listán
Prieto[) est un cépage rouge espagnol qui
est largement planté dans les îles Canaries, en particulier sur l’île de
Tenerife où il est une variété autorisée dans les vins Denominaciones de Origen
(DO) de Tacoronte-Acentejo, Valle de la Orotava, Ycoden-Daute-Isora et Valle de
Güímar . Il est également autorisé dans les régions viticoles espagnoles d’El
Hierro, Gran Canaria, La Gomera, La Palma, Lanzarote.
Plus de 5 000 hectares (12 000
acres) du cépage Listán Negro sont plantés à travers les îles Canaries. [3]
|
Grappes de Listan Negro |
En 2007, la prise d’empreintes
génétiques effectuée par le Centro Nacional de Biotecnología à Madrid, en
Espagne, a découvert que le raisin Mission qui a été largement planté dans les
premiers vignobles du Nouveau Monde en Amérique était une correspondance
génétique avec Listán Prieto. Malgré l’appariement génétique, il y a
suffisamment de variations clonales qui se sont produites au cours des siècles
de séparation géographique pour que le raisin Mission des Amériques et le
raisin Listán Prieto des îles Canaries soient classés par le Catalogue
international des variétés Vitis comme deux cépages distincts. Une partie de la
variation est probablement due au fait que certaines des premières plantations
par les missionnaires espagnols provenaient de pépins de raisin qui sont le
résultat de la pollinisation et de la propagation sexuelle et sont donc plus
susceptibles d’avoir de légères différences par rapport à la vigne mère que la
multiplication par boutures.
Histoire :
Les îles Canaries sont situées au
large des côtes africaines et étaient un point d’escale important pour les
navires voyageant de l’Espagne vers le Nouveau Monde.
On pense que Listán Negro et Listán
Prieto ont été largement plantés dans la région de Castille au cours du 16ème
siècle. Les colons des îles Canaries ont apporté les vignes avec eux et
finalement Listán Prieto a fait son chemin vers les colonies espagnoles au
Mexique et au Pérou. À partir de là, le
raisin s’est répandu dans toute l’Amérique du Nord et du Sud où il a développé
des variations clonales qui sont devenues des cépages qui sont maintenant
connus sous le nom de Mission en Californie et au Mexique, País au Chili et
Criolla Chica en Argentine.
Styles de
vin et vinification :
De nombreux vignerons des îles
Canaries privilégient l’utilisation de la macération carbonique pour produire
des vins doux, fruités, moyennement corsés et très aromatiques. Ces dernières
années, les producteurs ont expérimenté le vieillissement du chêne. Il est
généralement considéré comme un vin de cépage dans Tacoronte-Acentejo, mais
dans d’autres DO, il est souvent mélangé - généralement avec Negramoll (Tinta
Negra Mole), Tintilla et Malvasia Rosada. Certains producteurs de Tenerife font
également un vin doux de Listán Negro avec des raisins qui ont été séchés au
soleil.
Viticulture :
Sur l’île de Lanzarote, les vignes
Listán Negro sont plantées dans des fosses creuses entourées de murs de pierre.
Sur l’île de Lanzarote, Listán
Negro est planté dans des fosses creusées dans les sols volcaniques qui sont
abrités des forts vents de l’Atlantique par des murs de pierre qui sont
construits autour des vignes en demi-cercle. Les vignes sont tressées ensemble
dans une formation appelée le « cordón trenzado ».
Synonymes :
Divers synonymes ont été utilisés
pour décrire Listán Negro et ses vins, notamment Almuñeco, Listán Negra,
Palomino Negro, Printanier Rouge, Negra Común et Negromuelle.
La cuvée : Bodegas El Grifo Ariana Tinto 2019
19,80 €
Appellation :
Dénomination
Origine LanzaroteCépages :
Listan
Négro 60 à70 % , Syrah 30 à 40 %.
Terroir :
Volcanique majeur. (Listant Negro ;
cépage largement planté aux Canaries
Climat :
Caractère
atlantique, frais, vivant et original pour le Listan Negro, la syrah apporte la
structure né cessaire au passage en barriques.
Vinification
: Les deux cépages sont élaborés séparément,
le coupage des deux est fait avant la fermentation malolactique qui a lieu dans
des fûts de chêne Français (500 l).
Elevage :
Vieillissement 3 à 6 mois selon les besoins
de chaque millésime et la recherche d’équilibre entre le fruit et le bois. La
production se termine après une période de vieillissement en bouteille qui lui donnera
rondeur et onctuosité.
Degré : 13.5°.
Sucres
résiduels : < 2 g/ l.
Sa dégustation, les commentaires :
La robe est assez sombre et jeune.
Le nez est
doté d’une belle intensité. Le premier nez très fumé s’oriente vers de la
framboise et du kirch mais en gardant une note de suie.
L’attaque
est charnue et fruitée puis la bouche adopte un profil plus gouleyant et vif.
Une certaine amertume rend l’aromatique plus rustique qu’au nez et la
persistance est moyenne.
Bien ++
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Un grand bond dans l’ouest de la France, en Pays
Nantais à la rencontre de Fred Niger un adepte de la vinification en amphores
au :
Le Domaine :
Concept :
Fred Niger a pris la
suite en 2010 de Guy Bossard, vigneron de référence dans le vignoble Nantais.
Le domaine de l’Ecu
est ainsi certifié en bio depuis 1972 et s’est engagé dans la vie de la
biodynamie dès 1992 (la certification Demeter a été obtenue en 1996). Très
rapidement les vins du domaine et notamment les fameuses cuvées « Orthogneiss »
et « Granite » ont acquis une réputation d’excellence, y compris en dehors du
territoire national.
Guy Bossard a trouvé
un successeur de choix en la personne de Fred Niger, tout autant convaincu que
lui des bienfaits de la biodynamie. Fred a poursuivi le travail en ce sens en
privilégiant un principe simple : un grand vin se conçoit avant tout à la
vigne. Le travail des sols, la maîtrise des rendements, les vendanges manuelles
et d’une manière plus générale le respect du biotope font partie des
fondamentaux au Domaine de l’Ecu, également certifié Biodyvin depuis 2014.
Comme le dit Fred, ‘’la
culture biodynamique est avant tout un travail de soin de la terre avec pour
but principal d’assurer un équilibre du biotope, de créer les conditions
favorables d’une vie harmonieuse entre terre, plante et environnement. ‘’
Ces soins apportés au
biotope renforcent la qualité intrinsèque du terroir via le développement des
micro-organismes et des bactéries, conduisent à un meilleur enracinement de la
vigne et favorisent un meilleur développement du système foliaire ainsi qu’une
bonne fructification.
Vinification, élevage :
Le domaine de l’Ecu
s’étend à ce jour sur 23 hectares plantés de Cabernet Franc, Chardonnay,
Folle blanche et Melon de bourgogne fait l’objet de soins attentionnés
au même titre qu’un organisme vivant.
Le sol n’est pas
considéré comme un simple support mais plutôt comme un milieu de vie, une
source d’énergie pour la plante au même titre que son environnement aérien.
Les pratiques au chai
sont guidées par le même souhait de renoncer à tout artifice technologique et
de préserver sur chaque parcelle l’équilibre naturel, la typicité du
terroir et l’effet millésime.
Fred a ainsi fait le
choix de la vinification en amphores, une tradition viticole remontant à
l’antiquité et que seuls pratiquaient encore il y a quelques décennies des
vignerons de Sicile, de Georgie, d’Espagne et d’Italie. Aujourd’hui le chai du
Domaine de l’Ecu compte plus d’une centaine d’amphores, de contenances
variables, de 160 à 1450 litres. Ce mode de vinification réclame beaucoup
d’attention, de travail et de manipulations délicates mais procure en
contrepartie des avantages : la neutralité de la terre cuite respecte la pureté
du fruit et l’expression du terroir, la régulation thermique et la circulation
naturelle des lies favorisent à la complexité des vins… entre autres !
Dans la même
continuité philosophique « non interventionniste » et dans la recherche de
l’expression la plus naturelle du terroir, les cuvées sont élaborées sans aucun
intrant et lorsque c’est possible sans soufre ajouté.
Les Cuvées :
Faust, Taurus, Mephisto, Ange, Carpediem,
Marguerite, Janus, Lux, Domini, Muse, Matris, Celeste, Vitae, Classic,
Orthogneiss, Granite, Rednoz.
Les cuvées ‘’Temps des copains’’ : (le vigneron et quelques-uns de ses collègues à travers la France et même
l’Europe, ont créé ce concept qui leur permet après accord sur un cépage, une
parcelle et sur la vinification, de produire un vin de leur région en Amphore
au domaine de l’Ecu. Les différents vignerons commencent la vinification chez
eux et le domaine de l’Ecu récupère les jus en cours de fermentation pour les
placer dans les amphores),
Pax, Fratis, Astra, Sanctus, Gloria, Nobis,
Trinity, Rostro, Aeterno, Germinus, Mémoria, Nexus, Rex, Biére Agnus
Dei.
La cuvée : Domaine
de l’Ecu ‘’Nexus’’ Vendanges 2017 27,00
€
Appellation :
Vin de France
Provenance
des raisins : Domaine Philippe
Gilbert – Menetou-Salon
Surface : 1
hectare.
Parcelle : “Le Clos des
Treilles
Terroir :
Vallée de la
Loire. Orientation Sud/Sud-est. Terroir de kimméridgien.
Production :
40hl/ha,
labours et griffages des sols, travaux en vert.
Taille :
Guyot
pouslard.
Vinification
: Agriculture
Biologique.
Biodynamie, certifié Biodyvin et Demeter.
Récolte 100 % manuelle.
Réception des vendanges
par gravité. 25% grappes.
Macération
pelliculaire : 21 jours.
Pressurage
pneumatique.
Fermentation
100 % en levures indigènes.
Elevage : Elevage
et mise en bouteille sans apport de So2.
Elevage en Amphores de 400 litres, pendant 9 mois.
Pas de
collage, pas de filtration.
Sans
Soufre ajouté.
SO2
total: <15 mg/L
SO2 libre: <10 mg/L
Production: 3710 bouteilles.
Sa dégustation, les commentaires :
La robe arbore une teinte très claire
et tuilée.
Le nez très
intense développe un fruité pointu, effet accentué par de l’acidité volatile,
sur des petits fruits rouges de groseille et de cerise de Montmorency.
En bouche,
c’est l’énorme acidité, presque stridente qui frappe d’entrée. On peut
apprécier, derrière, la même aromatique avenante qu’au nez, avec une finale
plus apaisée et salivante.
Bien +
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Reprenons notre route et plongeant
plus au sud en direction des Cévennes à la découverte d’un cépage pour le
moins méconnu chez nous en terre berrichonne qui, au 19ème siècle,
était le cépage
roi dans les Cévennes, cultivé sur les terroirs légers et gréseux de la bordure
cévenole du Bas-Vivarais : le chatus.
Rendons-nous vers cette cave coopérative
qui s’est chargée de sa renaissance et de sa reconnaissance.
8 – Cave La Cévenole (Cave
de Rosières)
L’histoire :
En 1939, une cinquantaine de vignerons à l’époque
indépendant, se regroupent pour créer la cave coopérative et ainsi mutualiser
leur travail et optimiser leur outil de production.
Dès les vendanges 1939, la cave est prête à
accueillir les premiers raisins…fin août la guerre éclate, les hommes mobilisés
quittent les terres, ce ne sera qu’en 1940 que la cave connaîtra ses premières
vinifications, sous la présidence de Louis Eschalier porteur du projet.
En 1986, la cave de Rosières fusionne avec celle de
Vernon-Sanilhac, à cette occasion elle est rebaptisée « La Cévenole ».
En 2012, une seconde fusion avec les caves de Payzac
et de Largentière, rassemble les hommes, leurs terroirs et leurs connaissances
afin de pérenniser la coopération.
Enfin en 2016, la cave des Vans rejoint la désormais
grande famille de la Cévenole.
Cependant, chaque chai conserve sa particularité de
production en lien avec son terroir ; le Gamay pour Payzac, Merlot et Syrah aux
Vans, vinification presque exclusivement des blancs à Largentière, et enfin
Viognier et Chatus sur
le site de Rosières.
Depuis sa création, la cave fût agrandie à 2
reprises, en 1960 et en 1996 le caveau quant à lui fût créé en 1979 puis
agrandi en 1989. De nombreux hommes se sont succédés à la présidence de la
coopérative, apportant chacun leur tour, idées nouvelles et dynamisme pour
faire perdurer cet outil de travail collectif indispensable au maintien de la
viticulture dans nos Cévennes ardéchoises.
Le
terroir :
Les
Grès Cévenols : sols très
anciens, issue de l’érosion des roches de l’époque géologique du trias (ère
primaire) caractérisé par des terres de grès rouge, blanc et de schistes. Les
terres de Grès sont des argiles secondaires ou sédimentaires. Limite acide,
très filtrante et pauvre en matière organique. Ces spécificités apportent à nos
vins des notes minérales et un caractère fruité très prononcé. Les Cépages qui
y sont cultivés sont principalement le Gamay, le Chatus cépage ancestral
typique de notre vignoble et le Viognier. Ce sont des cépages avec des petits
rendements.
Les
sols argilo-calcaires :
terroir originaire de l’époque géologique de l’ère tertiaire. Terre rouge à
dominante argileuse importante ; terre profonde et riche, caillouteuse
permettant une bonne aération du sol. Idéal pour les vins rouges légers et les
vins rosés.
Le
climat :
Le climat méditerranéen caractérisé par des étés
chauds et secs, des hivers doux et humides est propice à la culture d’autres
cépages comme : la syrah, le cabernet-sauvignon, le grenache, le merlot, le
caladoc ou encore le sauvignon blanc.
Le
cépage ‘’Chatus’’ :
Son nom vient vraisemblablement de l’époque Romaine,
il est cité dans des ouvrages du 16ème siècle. Au 19ème siècle, c’est
le principal cépage du bas Vivarais d’Aubenas à Bessèges. On pouvait le
retrouver un peu dans les Alpes, le Dauphiné et le nord de l’Italie.
|
Grappes cépage Chatus |
Un cépage peu sensible aux maladies (mildiou et oïdium),
tardif (fin Septembre début Octobre), bien adapté aux sols acides mais assez
exigeant dans la taille et l’entretien de la vigne. Malgré tout en 1880 le phylloxéra
lui fut quasi fatal, il disparut remplacé par l’aramon.
Seuls quelques
vignerons réussirent à garder et a réimplanter un minimum de pieds, parmi eux,
les Allamel dont le petit fils est aujourd'hui gérant de la cave « La Cévenole
». A ce jour, un programme de sauvegarde et de réimplantation est toujours en
cours.
La première cuvée date de 1997 pour cette cave. Le
Chatus est en train de devenir un des emblèmes de l’Ardèche, à suivre son évolution
de la surface plantée : 1958 : 60 ha, 2000 : 23 ha, 2008 : 57 ha, 2011 : 63 ha.
Ses autres noms : charos, chatelus, corbel, negro en
Italie.
Ce cépage, aux dires des vignerons, demande 3 à 4
fois plus de travail que les autres, taille courte ou longue, en arcure (l’opération
consiste à courber le sarment pour ralentir la circulation de la sève afin de
favoriser le développement des bourgeons à la base (harmonie de végétation).
Il est principalement implanté dans les Cévennes
Ardéchoises (sud-ouest ) sur des terrasses de grès parfaite[1]ment
adaptées à un cépage de nature très tannique .
Aujourd’hui, on dénombre une soixantaine d’hectares dans
le Piémont Cévenol des Vans, au Nord-Est de Largentière (dont 2 plantés en
1888).
Les vignes sont situées sur les « faisses » (autre fierté locale), terrasses de grès retenues
par des murets typique de la viticulture cévenole.
La cuvée : Cave de Rosières - Chatus 1883
16,90 €
Appellation :
IGP Ardèche Cépages : 100% Chatus.
Age des vignes : Plus de 130 ans.
Sols : Grès,
terroirs assez pauvres mais bonne adaptation.
Vendanges : Manuelles tardives. Grosses grappes à petites
baies.
Elevage : 24 mois en fût de chêne neuf français.
Production :
Issue
de la plus ancienne parcelle de Chatus plantée en 1883 (d’où sa désignation), limitée
(4000 bouteilles).
Rendements limités : 50 hl /ha
Sa
dégustation, les commentaires :
La robe se révèle assez sombre mais
sans grande densité, et jeune avec des atours violine.
Bien ouvert
et expressif, le nez est marqué par son riche élevage, avec certes des fruits
noirs, notamment du pruneau, mais surtout de la vanille et du boisé.
La bouche
est ample, confortable et rondouillarde, mais aguicheuse avec son empreinte
boisée qui masque tout et son acidité au minimum syndical. Elle doit sa belle
persistance plus à sa concentration qu’à son acidité.
C’est un
vin très « nouveau monde », et bien malin qui peut dire quelles sont
les caractéristiques du Chatus qui se cachent derrière cet élevage luxueux.
Très
Bien + (si on apprécie les vins boisés, bof sinon…)
(Commentaires
Jean-Loup du 06.05.2022)
Après ce très long périple qui nous
a vu avaler quelques milliers de kilomètres nous terminerons notre cheminement
en Languedoc pour rencontrer l'un des rares vignerons de cette appellation de Saint-Chinian
au sens noble du terme ! Un homme très à l'écoute de son environnement et très
soucieux de son intégrité qui, après avoir vinifié dans plusieurs régions du
monde (Australie, Nouvelle Zélande, Etats-Unis, Hongrie etc.), a posé ses
bagages à Cebazan en 1996 pour s'attaquer avec beaucoup de courage et de
persévérance à la mise en cohérence d'un vignoble magnifique et pentu.
Frappons à
la porte du :
9 – Domaine Terres
Falmet
Le Domaine :
En 1996, le vigneron Yves Falmet, d'origine
champenoise, a eu le coup de cœur pour ces terres exposées nord-ouest argilo-calcaire
dans les communes de Creissan et Cébazan dont personne ne voulait. Il faut dire
que la pente et l'âge des vignes pouvaient en refroidir quelques-uns. Ici il ne
faut pas vouloir faire de hauts rendements mais les vieux ceps taillés en
gobelet sont magnifiques, leurs racines sont profondes et amènent ce petit
"plus" dans les vins.
Yves
Falmet s'efforce
de maintenir une biodiversité pour ne pas fatiguer le sol par la monoculture de
la vigne. Des haies de végétation ont été plantées pour isoler son vignoble des
alentours. Il s'est créé son "clos", classé en réserve naturelle. Les
vignes sont conduites selon un modèle d'écologie rationnelle et durable, zéro
pesticide.
Les 20 hectares en collines sont
classés en AOC Saint-Chinian. Yves Falmet produit plusieurs cuvées en
monocépage pour mettre en avant les spécificités de chacun de ceux-ci :
Cinsault, Carignan, Mourvèdre, Aramon, Grenache, Syrah, Viognier.
Les raisins sont cueillis
mûrs, à la main, puis vinifiés d’une manière naturelle (labellisé HVE) sans
intrant chimique. Tout est fait de manière artisanale et à contre-courant des
vins technologiques modernes. L'élevage se poursuit en cuve.
Ses cuvées :
- Réserve (Assemblage
de Syrah, Grenache, Carignan , Mourvèdre ) – AOC Saint-Chinian
- Carignan -Vin de
France
- Mourvèdre -Vin de
France
- Aramon - Vin de
France
- Ivresse des Cimes (Assemblage
de Mourvèdre, Syrah, Grenache) - AOC Saint-Chinian
- A Contre Courant 2008
(Assemblage de Grenache Carignan élevé sous voile pendant 3 ou 4 ans en
barrique sans ouillage) – AOC Saint-Chinia
- Sybilline (Rosé de
Mourvèdre et Syrah) – AOC Saint-Chinian
- L’Ecume des jours
(Blanc de Viognier).
La cuvée : Domaine Terres Falmet « A Contre Courant » 2008
29,00 €
La cuvée « A Contre Courant » (AOC
Saint-Chinian) est élaborée avec les raisins provenant des parcelles de
Carignan et de Grenache (50/50 environ) les plus vieilles du vignoble.
Mais ce qui fait de ce vin une cuvée d’exception, c’est son élevage « sous
voile » pendant 4 ans.
« Les vins de voile se caractérisent par le développement
spontané de levures formant un voile à la surface du vin au contact de l'air
ambiant (durant sa phase de vieillissement et d’oxydation en tonneau).
Ce voile (biofilm aérobie) va protéger le vin. Mais pour arriver à ce
phénomène, il faut un vin riche en alcool (13 ° minimum) et une surveillance
particulière.
Cette pratique, qui est inhabituelle pour le vin du fait des risques de
piqûre acétique lors de la conservation dans des contenants non ouillés, lui
confère des caractéristiques analytiques organoleptiques spécifiques (arôme de figue,
tabac, cerise confite, et une très grande longueur en bouche).
Parmi les très rares vins élevés de cette manière on connait notamment
les vins jaunes du Jura, mais aucun vin rouge.
En effet, en pratiquant cet élevage sur un vin rouge, je vais à
l’encontre de l’œnologie moderne standardisée, d’où le nom de cette cuvée, « A Contre
Courant » des normes établies et du ‘’gustativement correct’’ ».
Côté vigne :
Les parcelles de Grenache et de Carignan (50/50) dont sont issus les
raisins qui entrent dans cette cuvée « A Contre Courant » sont situées parmi
les autres du vignoble, classées en Appellation Saint-Chinian.
Les raisins ont été vendangés très mûr, à la main, de mi-septembre à
fin septembre.
Côté cave :
A leur arrivée à la
cave, les raisins sont immédiatement éraflés, puis légèrement foulés et versés
en cuve.
Fermentation. Macération
à chaud (environ 25 °c) pendant 4 semaines, avec deux remontages quotidiens.
Décuvage fin octobre
puis assemblage.
Elevage sans
ouillage, sous voile, de 2008 à 2012, soit quasiment 4 ans, dans des
barriques de chêne de 10 ans d’âge, sans adjonction de soufre.
Pas de collage,
filtration très légère lors de la mise en bouteille.
Mise en bouteille le
26 juin 2012.
Production : environ
7200 bouteilles.
Ce vin n’a été
produit, à ce jour, qu’une seule et unique fois.
Potentiel de garde :
supérieur à 20 ans.
Sa
dégustation, les commentaires :
La robe est sombre et montre des
reflets bien tuilés sur le pourtour du disque qui dénotent son âge.
Le nez très intense exhale du chocolat, des
fruits bien noirs et … une touche de noix (effet « méthode
Coué » ?).
La fraicheur en bouche étonne et ravit, donnant
au vin un profil rectiligne et long. La chair est pourtant bien séveuse, avec
du fond, et dotée d’une aromatique associant fruits noirs et fruits secs, plus
sur la noisette, qui lui apporte un côté plus sérieux.
Bien ++ / Très Bien
(Commentaires Jean-Loup du 06.05.2022)
Curieuses, curieux, vous voulez en savoir plus sur les
domaines et éventuellement les contacter ?Voici leurs
références.
Le Vin du Mois
Domaine La Soumade
André & Frédéric Romero
Route d'Orange
84110 Rasteau
Tel : 04 90 46 13 63
Mail : dom-lasoumade@hotmail.fr
Web ; www.domainelasoumade.fr
Mystère – Domaine
Les Arpents du Soleil
Chemin des Vignes
Grisy
14170 Saint Pierre sur Dives
Tél : 02 31 40 71 82
Mail :
Web :
www.arpents-du-soleil.com
1- 4 - 5 Domaine Egiategia
5 bis chemin des blocs
64500 Ciboure
Tel : 05 59 54 92 27
Mail : contact@egiategia.fr
Web : www.egiategia.fr
2 – 6 Bodegas El Grifo
LZ-30, Km 11. San Bartolomé,
Apartado
de correos Nº6
C.P.
35550
Espagne
Tél.
: (+34) 928 524 951
Mail
: alquitara@elgrifo. com
2 rue des Romains
68770 Ammerschwihr
Tel :
03 89 78 23 20
Mail : a-la-tienne@alsace-binner.com
7
– Domaine de L'Ecu
Clos
de l'ECU
44430
Le Landreau
Tel :
02 40 06 40 91
Web :
domaine-ecu.com
8
- Cave la Cévenole (Cave de Rosières)
Quartier
le Grillou
07260
Rosières
Tél
: 04 75 39 90 88
Mail :
caveaulacevenole@orange.fr
Web :
www.cavelacevenole.com
9
- Domaine Terres Falmet
10,
Boulevard de la République
34370
Creissan
Tel: 06 20 90 60 84
Web: www.domaine-terres-falmet.fr
En
conclusion, que de belles découvertes proposées et commentées par notre guide
Laurent Vacher.
Une
soirée, dans l’esprit de notre club, très appréciée, semble-t-il, par
l’ensemble des participants.
Personnellement,
je tiens également à remercier Jean-Loup pour la pertinence de ses commentaires
que tout un chacun ne manquera pas de consulter.
Bonne
lecture.
Elle vous permettra, j’espère, de vous remettre en
mémoire cette belle rencontre.
Claude F. (le 07.05.2022)
Les clés pour comprendre l’élevage OXYDATIF
et Sotolon
Pyramides des arômes du vin
Cépages rouges principaux italiens
Vin Orange
Vin Amphores
Un grand bravo à Claude pour ce magnifique CR (comme d'habitude !) et surtout un immense merci à Laurent pour nous avoir préparé cette dégustation !
RépondreSupprimerIl y a eu, d'après mes commentaires, des hauts et des bas, avec plus de hauts dans la deuxième partie, mais le grand intérêt était de pouvoir déguster des vins vraiment très différents de ce que l'on a l'habitude de boire, de plus très différents entre eux.
Bravo et merci !
Un grand merci pour ce compte rendu si complet et qui permet d éclaircir encore cette dégustation originale merci beaucoup également à Laurent !!
RépondreSupprimerAvec ce thème Laurent n'as pas chercher la faciliter ,la variété des vins choisis à permis un grand nombre d'entre nous de faire des découvertes originales c'est aussi le but du Club.
RépondreSupprimerMerci à Laurent et Claude