Cépage : Malbec
Pour la dégustation du Mercredi 24/01/2018
Introduction / Résumé :
Originaire du Quercy et du vignoble
de Cahors, en Gironde, il a tout d’abord été appelé “Etranger”. Il a ensuite
pris le nom des personnes qui l’ont planté : Monsieur Lutkens puis Monsieur
Malbeck et Monsieur Pressac à Saint-Emilion. Il existe donc de nombreux
synonymes comme : Malbec, Préchat (Libournais), Grappe rouge (Médoc, Graves et
Lot-et-Garonne), Tinturin (Blayais), Queue rouge (Dordogne et Lot-et-Garonne),
Bouchales (Landes) etc
Carte d’identité :
Genre : Vitis
Espèce : Vitis
Vinifera L.
Famille : Cotoïde,
"cot"
C’est un cépage qui possède une abondante synonymie en
France, ayant été cultivé dans plus de 30 départements. C’est donc un plant qui
a beaucoup voyagé de l’Yonne à Bordeaux et au Sud-Ouest, en passant par la
Vallée de la Loire.
Pour la plupart des auteurs, l’origine de ce cépage serait
le Quercy et le vignoble de Cahors, ce qui explique les noms qu’il porte dans
certaines régions où il est cultivé. Il aurait été apporté à Thomery et sur les
coteaux de la Seine, de la Champagne à Montereau, sous François 1er, sous le
nom de "Plant du Roy" ou plant de Cahors.
Côt en Loire (en particulier Touraine)., Malbec à Bordeaux.
(il aurait été introduit en Gironde par un dénommé Malbeck, Auxerrois pourrait
être une déformation de Haute-Serre près de Cahors (dans le Lot), Caours,
Pressac, Luckens, Etranger, Grappe rouge, Noir Doux, Teinturier, Quercy, Pied
rouge, Pied de perdrix, Pied noir, Gourdoux, Quillot, Jacobin, Cahors,
Grifforin, Côte rouge, Plant du Roy, Beran, Beraou, Bérau, Bourguignon noir,
Calarin, Calavu, Chalosse petite noire, Noir de Pressac, Nègre, Préchac,
Préchat, Lutkens, Estrangey, Nègre doux, Balouzat, Parde, Teinturin, Doux same,
Mourame, Moustère, Etaulier, Romieu, Cruchinet, Pied rouget, œil de perdrix,
Pied doux, Gourdaux, Fin Auxerrois, Périgord, plant houdée, Couissé, Prunelard
musqué, Lou Salbaïre (Le Sauveur), Vesparo...
On distingue trois groupes de Cot : cots rouges, cots verts
et cots métis. Les premiers, les cots à queue rouge, se caractérisent par des
pédoncules et des pédicelles rouges.
Dans le feuillage, les différences sont tout aussi
caractéristiques : les pétioles sont plus ou moins rouges vineux, la proportion
de coloration rouge dans les pétioles suit la proportion du rouge dans les
pédoncules. Les feuilles sont aussi irrégulières dans les cots verts que dans
les cots rouges.
Le "Malbec" est un Cot à queue rouge et à
proportions égales, les cots rouges dominent par leur supériorité.
Éléments de description :
Présence, à
l’extrémité du jeune rameau d’une forte densité de poils couchés ;
Les jeunes feuilles
sont de couleur verte à tâches brunâtres ;
Les feuilles adultes
entières ou à trois lobes avec un sinus pétiolaire ouvert en U ou en V ont de
petites dents, mais longues par rapport à leur largeur à la base, des côtés
rectilignes, un limbe révoluté, ondulé entre les nervures près du point
pétiolaire, et face inférieure, une faible densité de poils couchés ;
Les baies sont de
forme arrondie.
Caractéristiques :
Ce cépage est assez précoce, ce qui le rend sujet à la
coulure (avortement des fleurs et fruits). Moyennement vigoureux, et plutôt
capricieux, il est sensible aux gelées hivernales et printanières. Relativement
résistant à l’oïdium, il craint le mildiou, la pourriture grise et l’excoriose.
Il n’aime pas ou peu les sols humides et s’adapte bien aux terrains calcaires
(argilo-graveleux ou argilo-calcaires), où il est souvent planté.
C'est le cépage essentiel et indispensable de l'AOC Cahors
(en 1971) (création des AOC en 1935, VDQS en 1945), il est désormais largement
cultivé en Argentine. (~ 10% de son vignoble)
À Bordeaux, il a représenté jusqu'à 80 % des vignobles de
Blaye et Bourg avant le phylloxera (dans les années 1880).
La nécessité de greffage lui a causé beaucoup de tort : il
est devenu très sensible à la pourriture et trop productif.
Il est cultivé :
- Dans le Sud-Ouest, sur les appellations de : Cahors,
Bergerac, Pécharmant, Côtes de Duras, Buzet et Fronton…
- Dans le Bordelais. Il est autorisé en assemblage sur tout
le territoire, sauf pour les appellations de blancs.
- En Loire, il est autorisé en assemblage principalement sur
les appellations de la sous-région Anjou.
- En Languedoc.
Culture dans le monde
En régression en France, sa surface plantée était de 5300
hectares en 1994; elle a été divisée par 2 entre 1958 et 1994. (1956 Hiver
rigoureux avec des gelées foudroyantes : 99% du vignoble anéanti )
Le malbec a été introduit en Argentine par l'agronome
français Michel Pouget en 1868. Il s'est particulièrement bien exprimé sur ce
terroir, et donne des vins aussi fins que dans le sud-ouest de la France.
Le vignoble argentin de Malbec couvre aujourd'hui 24 000
hectares soit les 2/3 de l’encépagement mondial en Malbec (statistiques 2007 de
Patrick W. Fegan, directeur de la Chicago Wine School). On en trouve aussi ~
6000 ha en France et ~ 1000 ha au Chili ainsi que des vignobles en Californie,
en Australie et en Italie. Sur le plan gustatif, les vins sud-américains issus
de cépage malbec partagent certaines des caractéristiques des vin de Cahors.
Le premier producteur mondial de Malbec est donc l'Argentine
où son état de maturité permet de produire des vins à grand potentiel.
L’ Argentine c’est 212 000 ha de vigne ( Bordeaux 120 000
ha).
Au total, ce sont 18 000 hectares de MALBEC en surface
cultivée dans le monde. (en comparatif le médoc représente 16 000 ha de vigne).
Avec une production bien maîtrisée, il donne des vins
colorés, parfumés et riches en tanin qui sont aptes au vieillissement en cuve
ou en barrique.
AOC Cahors :
appartient au Sud Ouest, et plus précisément Le Haut Pays
toulousain
4000 Ha
Dans la vallée du Lot
A l’ouest de la ville de Cahors
Trois terrasses
calcaires
Alluvions et galets
Eboulis-calcaires sur le causse
Cépages :
malbec (côt noir)++ 70 % encépagement, merlot et
tannat
Le rouge est appelé « Black Wine ». Le cépage auxerrois (dit
malbec dans le bordelais) est responsable de la teinte de ce vin.
Au Ier siècle, l’entrée des légions romaines en Quercy et la
création de la ville de Divona Cadurcorum vont donner l’impulsion à la création
d’un vignoble. Dès le XIIe s., les vins de Cahors, très appréciés Outre-Manche,
vont être massivement exportés vers le port de Bordeaux puis vers l’Europe du
Nord.
A partir de cette date, la notoriété des vins de cahors ne
va cesser de s’accroitre et au cours des siècles suivants, les vins de cahors
gagnèrent leurs lettres de noblesse aux Amériques, en Allemagne, en Hollande et
surtout en Russie où les tsars l’adoptèrent comme vin d’apparat et l’église
orthodoxe comme vin liturgique.
Malheureusement, vers 1880, le phylloxéra détruisit la
quasi-totalité du vignoble tandis que le cépage Malbec prenait la direction de
l’Argentine pour la création du vignoble de Mendoza, au pied des Andes.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, certains
viticulteurs décidèrent de s’unir pour relancer le vignoble de Cahors en créant
en 1947, la cave coopérative des côtes d’Olt.
Leur volonté de mener une politique de production
qualitative sera consacrée en 1971 par l’obtention de l’Appellation d’Origine
Contrôlée.
Aujourd’hui, le vignoble de Cahors ne cesse de se tailler
une notoriété internationale en lien notamment avec son cépage emblématique :
le Malbec.
Les qualités du vin de Cahors permettent, selon sa
provenance et son millésime, de le consommer jeune ou vieux.
Certaines années nécessitent 5, 10 voire 15 ans de
vieillissement pour atteindre l'apogée de leurs qualités. Un vin de Cahors
produit sur le plateau calcaire du causse est généralement plus tannique et
plus dur dans son jeune âge que celui des terrasses et coteaux de la vallée du
Lot. Le premier nécessite un vieillissement plus long pour atteindre sa
plénitude.
Le Cahors des coteaux arrive souvent à une bonne maturité
dès sa troisième année et peut être servi jeune.
Un vin de Cahors sera servi de préférence sur les crèmes de
légumes et différents consommés dont la cuisine régionale du Sud-Ouest est
prodigue. Un vin de Cahors jeune, légèrement tannique accompagne convenablement
foies gras, fritons de canard ou d'oie, viandes en sauce et charcuterie.
Un vin de Cahors vieux, déjà affiné, aux parfums subtils et
raffinés se mariera parfaitement avec les truffes, les viandes rouges
accompagnées de cèpes et les gibiers.
Les cabécous des causses et le cantal permettent d'apprécier
une grande bouteille de vin de Cahors. Un roquefort gras et onctueux supportera
un vin plus jeune, charpenté, corsé, tannique.
Servez un vin de Cahors léger, jeune et fruité à la
température de 14° à 15°.
Le service d'un vin de Cahors vieux doit se faire, après
décantation dans une carafe, à la température de 15° à 16°.
Bordeaux : 38 940 ha
Pas de précisions données ici
Argentine : 212 000 ha
Avec 212 000 ha de vignoble, et une production de vins
estimée en 2017 à 15.5 millions d'hectolitres, l'Argentine se situe à la 5ème
place mondiale des pays producteurs. En quelques années seulement, elle a su
obtenir une reconnaissance internationale.
La culture de la vigne remonte en Argentine au 16ème siècle,
quand les colonisateurs d'origine espagnole y ont planté du
"criolla". Depuis , le vignoble argentin s'étend sur une distance de
1700 km du Nord au Sud.
Rattaché quelque fois trop facilement au pays du
"Nouveau Monde", l'Argentine reste un pays traditionnel de production
et de consommation de vin. De par ses pratiques et sa réglementation,
l'Argentine présente de nombreuses similitudes avec la France et l'Europe.
Les principales régions productrices sont du Nord au Sud :
• Cafayate
• La Rioja
• San Juan
• Mendoza
• Rio Negro
Le climat est continental : froid à glacial l'hiver, chaud à
brûlant l'été. Pour rechercher les variations climatiques, l'altitude est un
atout important et la vigne se cultive de 700 à 1700 m au dessus du niveau de
la mer. Avec l'altitude se posent, les risques de gelées printanières. La
chaleur écrasante estivale a conduit les producteurs à protéger les raisins du
soleil et les vignes sont traditionnellement conduites en parral (pergola),
mode de conduite qui représente encore aujourd'hui plus de 60% des surfaces. Un
facteur climatique indésirable sévit sur le vignoble : la grêle, responsable de
la perte de 10 % de la récolte chaque année. Seulement 20% des vignes sont protégées.
La faible pluviométrie, rarement supérieure à 200 mm, rend l'irrigation
obligatoire. Un ingénieux système d'irrigation composé de canaux et de bassins
permet aux vignerons d'irriguer ces plantations.
La reconnaissance internationale de l'Argentine repose
principalement sur le Malbec, variété rouge la plus cultivée et originaire du
vignoble de Cahors. Le principal cépage blanc est le Torrontés. Conséquence de la profonde restructuration
engagée dans les années 1990, l'encépagement a été modifié. Les variétés rouges
et les cépages internationaux (Cabernet Sauvignon, Merlot, Chardonnay,
Sauvignon Blanc...) ont largement progressé. Des variétés traditionnelles comme
le Bonarda en rouge, originaire d'Italie, reste cependant bien implantées.
• Mendoza :
Le
vignoble de Mendoza représente à lui-seul 70% du vignoble argentin. Situé au
pied de la cordillère des Andes, la grande partie de ce vignoble forme un
cercle autour de la ville de Mendoza. Parmi les sous-régions les plus réputées
: Maipu, Lujan de Cuyo, la vallée de l'Uco, Tupungato et San Rafael. Le Malbec
et le Cabernet Sauvignon sont les premiers cépages rouges de qualité. En blanc,
le Chardonnay est devenu le cépage le plus souvent associé à Mendoza et
notamment aux régions de haute altitude comme Tupungato. Superficie en
production : 148 000 ha
CHILI :
Contrairement à son voisin argentin, le Chili n´est pas un
consommateur de vin et c’est donc très tôt, que les producteurs chiliens ont
pris conscience de la nécessité d´orienter la production vers la qualité afin
de voir s´ouvrir les marchés étrangers. 10 ème producteur mondial, avec une
surface de 110 000 ha, le Chili est aujourd´hui le troisième pays dont les vin
sont importé aux Etats-Unis, derrière les productions italiennes et françaises.
Et ceci n’est pas un mince exploit lorsque l´on sait que la production
chilienne est inférieure à la production bordelaise !
Alors qu’Hernan Cortes ordonna dès 1524 la plantation de
vigne au Mexique, le premier vin chilien fut élaboré 30 ans plus tard en 1555.
Il faudra attendre 1850 pour voir l’introduction de variétés nobles. 20 années
plus tard, la vinification moderne apparaît lorsque de riches propriétaires de
la région de Santiago demande à des vignerons français, alors au chômage suite
à la destruction des vignobles européens par le phylloxéra de cultiver des
cépages nouvellement importés. Le 20ème siècle et les années 80 marquent le
début des investissements de modernisation des technologies viticoles, de la
réglementation, du développement de nouvelles zones de plantation et de
l’adaptation de nouveaux cépages. Le vignoble s’étend sur 1155 km du Nord au
Sud. Voici les principales régions productrices chiliennes du Nord au Sud :
• Valle del
Elqui
• Valle de
Limari
• Valle de
l'Aconcagua
• Valle de Casablanca
(3600 ha)
• Valle del
Maipo
• Valle de
Cachapoal
• Valle de
Colchaga
• Valle de
Curico
• Valle de
Maule
• Valle del
Bio-Bio
Le Chili est un véritable paradis pour produire du raisin de
cuve : sec, il ne pleut pas pendant 8 mois d’octobre à mai ! Les raisins sont
sains mais la production viticole chilienne ne peut se passer d’irrigation.
Amplitude thermique journalière de l’ordre de 20°C : l’air frais descendant de
la cordillère des Andes permet de rafraîchir les nuits à 12°C pour une
meilleure conservation de l’acidité et une intense production de polyphénols.
Etrangement les variations climatiques sont plus marquées entre l’Est et
l’Ouest qu’entre le Nord et le Sud et ce à cause des Andes et de la présence de
la cordillère côtière qui exerce sur les températures et les précipitations de
chaque région une influence décisive. La hauteur de la cordillère côtière qui
détermine l’intensité des entrées maritimes fraîches du courant de Humboldt
influence également beaucoup le climat.
Ces dernières décennies, l’encépagement a été profondément
remodelé et a été marqué entre 1985 et 1994 par un fort arrachage de Pais et de
Sémillon et entre 1996 et 2006 par des plantations de Chardonnay, de Cabernet
Sauvignon, de Merlot, de Carménère, de Pinot Noir et de Syrah. Aujourd’hui 77%
du vignoble est irrigué et conduit en espalier (68%), les modes de conduite
plus traditionnels (gobelet, pergola) et non mécanisables perdant
progressivement du terrain.
• Maipo : il
s’agit de la plus célèbre vallée viticole du Chili. L’irrigation est assurée
par le Maipo qui dévale des Andes en arrosant les vignobles de ses rives. Les
contrastes sont immenses entre les zones. Dans la partie nord-est, les
vignobles sont presque envahis par le développement des banlieues de Santiago.
Ici aussi, plus de la moitié du vignoble est planté en Cabernet Sauvignon
• Casablanca :
une jeune région viticole « à la mode » et au climat frais puisque la
température ne dépasse pas les 20°C pendant la période végétative de la vigne.
Elle incarne à elle toute seule la face moderne du vin chilien. La culture de
la vigne y est particulièrement difficile puisque malgré d’importantes précipitations
hivernales, l’eau vient à manquer en été car la vallée ne bénéficie pas de la
fonte des neiges des Andes. C’est ici que sont produits les meilleurs Sauvignon
blanc, certains Chardonnay sans oublier et de plus en plus, certains des
meilleurs Pinot Noir
• Colchagua :
au climat chaud et aux sols fertiles, les vins rouges sont le point fort de
cette vallée où le Cabernet Sauvignon représente ici plus de 10 000 hectares.
Siège d’une véritable révolution au Chili, les producteurs de cette région ont
prouvé que malgré les sols fertiles, en rajeunissant leur structure de
production et par de nombreux efforts, ils étaient capables de produire autre
chose que des vins de masse médiocres
• Curico :
alors qu’en descendant vers le Sud on pourrait s’attendre à voir les
températures diminuer, il n’en est rien. La cordillère côtière plus haute,
bloque l’influence des vents froids de l’océan. On y trouve les plus grandes
plantations de Sauvignon blanc (3773 ha) mais la qualité des raisins est loin
derrière celle de la vallée de Casablanca
Californie
La production de vin en Californie remonte au 18ème siècle
alors que des pères franciscains établissent à partir 1769 diverses missions le
long de la côte pour convertir les Amérindiens à la foi catholique. Ces
missionnaires plantent alors des vignes afin d'avoir le vin nécessaire à la
célébration de la messe.
Vins de Californie
La Californie devient officiellement un territoire américain
suite à la victoire des États-Unis sur le Mexique en 1848 et qui accaparent
alors les territoires au nord du Rio Grande. À partir de ce moment, de nombreux
immigrants s'établissent en Californie et certains développent des vignobles
dont quelques-uns deviennent des entreprises commerciales spécialisées dans le
vin.
Cette industrie naissante est détruite en 1919, alors que
les États-Unis se dotent de lois prohibitionnistes. Quelques individus
continuent à produire du vin en cachette pour leurs propres besoins, ou encore
pour en faire la contrebande. La prohibition prend fin en 1933.
À partir des années 1960 et 1970, l'engouement mondial pour
le vin commence à se développer. De nombreux entrepreneurs flairent cette
tendance et une majorité de wineries existant aujourd'hui ouvrent leurs portes
entre 1968 et 1976.
Le 24 mai 1976 a lieu le « jugement de Paris ». Il s'agit
d'une dégustation lors de laquelle divers spécialistes, sommeliers et
chroniqueurs français comparèrent à l'aveugle des grands crus de Bourgogne et
de Bordeaux avec des vins de Californie. Au moment du dévoilement des résultats,
c'est la consternation : les vins de Californie sortent vainqueurs. Ces vins
ont dès lors leurs places au palmarès des grands vins de ce monde.
Aujourd'hui, avec un vignoble de 208 000 hectares et une
production annuelle de 2 milliards de litres -soit 3 milliards de bouteilles
par an- la Californie est le quatrième plus gros producteur de vin au monde
après l'Italie, la France et l'Espagne.
En 2007, la Californie est responsable de 95% des
exportations de vins des États-Unis avec une valeur record de 951 millions de
dollars. Ces exportations sont allées à l'Union européenne ($474 millions), le
Canada ($234 millions), le Japon ($63 millions), la Suisse ($26 millions) et le
Mexique ($24 millions).
Législations
vinicoles de Californie
La production de vin en Californie est régie par la loi
fédérale américaine. L'étiquette d'un vin en provenance de Californie indique
le nom du producteur ou de la « winerie », le nom du cépage dominant (au moins
75%) et indique la région d'origine. La région d'origine est normalement le nom
de l'État, soit la Californie. L'étiquette peut cependant indiquer le nom du
comté, si au moins 75% des raisins proviennent de ce comté, par exemple Napa ou
Sonoma County. Puisque le comté est une entité administrative et nom un terroir
viticole, la Californie délimite des aires de viticulture (AVA) dont la mention
apparaît sur les bouteilles lorsque au moins 85% des raisins d'un vin
proviennent de cet AVA, par exemple Napa Valley ou Russian River Valley. Enfin,
un vin peut porter le nom d'un vignoble en particulier lorsque 95% des raisins
du vin en sont issus, par exemple Opus One.
Encépagement des vins de Californie
Vins rouges
Les vins rouges de Californie sont produits à partir de plus
de 40 cépages différents.
On y retrouve la plupart des cépages internationaux.
Les principaux cépages rouges sont :
Zinfandel, cépage considéré typique à la Californie.
Cabernet-Sauvignon
Merlot
Pinot-noir
Petite-syrah
Sangiovese
Vins blancs
Les vins blancs de Californie sont produits à partir de plus
de 25 cépages différents. Les principaux cépages blancs sont :
Chardonay
Chenin
Sauvignon
Caractéristiques des vins de Californie
Les vins de Californie sont des vins expressifs et
charmeurs. La plupart des vins qui se retrouvent sur les marchés d'exportations
sont produits par de grandes wineries qui offrent différentes gammes de
produits présentant plusieurs ratios de rapport qualité-prix. Chaque winerie
présente plusieurs styles de vin ayant des caractéristiques distinctes.
Néanmoins, en allant des vins de base jusqu'aux ultra-premiums, l'objectif des
producteurs californiens est souvent d'offrir un maximum de puissance et de
richesse aromatique.
La Californie et le marché américain sont à l'origine des
vins de cépage. Contrairement aux appellations européennes, il n'y a pas de
traditions d'encépagement liées à des terroirs spécifiques. Par conséquent, la
provenance d'un vin influence peu son caractère. Également, chaque producteur
est libre d'utiliser les cépages qu'il désire en fonction de ses objectifs.
Ainsi, les wineries achètent la majorité de leurs raisins à des fermes
viticoles spécialisées, ce qui leur donne beaucoup de liberté d'action dans
l'élaboration de leurs vins. À l'exception des très grands vins, les vins de la
Californie sont ainsi en majorité des vins de cépage. C'est donc le cépage
principal composant un vin qui va déterminer le caractère d'un vin, auquel
s'ajoute l'influence des méthodes de vinification. Chaque maison peut ainsi
conférer un style spécifique à ses différents produits, en fonction de leurs
objectifs spécifiques, normalement commerciaux.
Enfin, le territoire viticole de la Californie se divise en
trois grandes zones qui présentent des caractéristiques distinctes quant à la
culture des raisins :-
Premièrement, il y a les zones côtières qui subissent
l'influence rafraîchissante du Pacifique. Ce sont les meilleures zones
viticoles de Californie qui comprennent Sonoma et Napa Valley, mais également
Mendocino, Monterey, et d'autres régions au sud de la Californie.-
Deuxièmement,
les contreforts de la Sierra Nevada offre des conditions comparables au Piémont
italien, entre les plaines chaudes de la Vallée Centrale et la Sierra
Nevada.
Troisièmement, la Vallée Centrale située à l'intérieur des terres entre
San Francisco et Los Angeles est une des régions agricoles les plus riches et
fertiles des États-Unis. Cette région au climat chaud produit des vins de
consommation courante. Elle est responsable de 90% de la production de vin de
Californie.
Vallée de la Loire
Non décrite ici
Jean Michel Jacquet
Biblio :
Cours du WSET Wine and spirit Education Trust
et Manuel de sommellerie professionnelle Québec
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