mercredi 22 février 2017

Vignoble de Cassis



Le Vignoble de Cassis :

Un peu d’histoire :
« On récolte dans cette petite ville maritime, un vin blanc, le meilleur de Provence. »
Extrait du Grand Larousse universel du XIXe siècle, 1868.

Il y a plus de 2 600 ans… Les Phocéens, en même temps qu’ils fondent Marseille, implantent les premiers ceps dans la baie de Cassis. Ils introduisent l’ugni blanc, encore présent aujourd’hui. Plus tard, les Romains perpétuent la culture de la vigne à Cassis et expédient le vin par la mer. Comme en témoigne les amphores à vin retrouvées en baie de Cassis. Les premières traces écrites de l’existence du vignoble cassiden remontent au Moyen-Age. En 1381, un texte notarié relate la présence d’une terre à vigne au lieu-dit « L’Arène », en bordure de mer. Dès l’origine, le vignoble jette donc l’encre au bord de la Méditerranée pour s’arrimer, ensuite, aux coteaux des massifs environnants. Au XVIe siècle, Cassis scelle son destin : le vignoble se spécialise dans l’élaboration de vins blancs. Une révolution en Provence ! Ailleurs, les vins rouges dominent.

Au XIXe siècle, le phylloxera, interrompt son essor. Cette maladie provoquée par un insecte anéantit la totalité des vignes. Il est ressuscité grâce à la pugnacité d’une poignée de vignerons. Ils effectuent de nouvelles plantations sur des porte-greffes américains. Parallèlement, ils orientent définitivement la production du vignoble vers les vins blancs secs.

Le 15 mai 1936, le vignoble de Cassis entre dans l’histoire. Il obtient son classement en Appellation d’Origine Contrôlée, AOC, au moment même où ces trois lettres voient officiellement le jour. Cassis est ainsi le premier vignoble de France à avoir reçu cette distinction. Il couronne un millénaire d’histoire viticole dans ce petit village maritime de Provence.

Durant le XXe siècle, le vignoble continue de prospérer. Les plantations progressent, sous l’impulsion des familles vigneronnes très attachées à ce terroir. Le mouvement s’inscrit dans la continuité. Au cours des vingt dernières années, la superficie du vignoble est passée de 180 à 215 hectares. Durant cette période, les vignerons cassidens investissent aussi dans la  modernisation de leurs chais. Depuis 2012, le vignoble de Cassis s’insère dans le Parc National des Calanques. C’est le seul de France à être intégralement inclus dans le territoire d'un parc national.



Le climat :
Le vignoble de Cassis bénéficie d’un climat manifestement propice.

Ce territoire viticole, proche de Marseille, est protégé du vent par la ceinture constituée des hauteurs environnantes. Les gelées sont exceptionnelles et il bénéficie d'une durée exceptionnelle d'ensoleillement, avec plus de 2800 heures de soleil par année, notamment grâce au mistral, qui souffle en moyenne 93 jours par an. Il y a en moyenne 525 mm de précipitations par an. Et elles sont les plus faibles de France et 81 jours de pluie (dont 39 dépassant 2,5 mm), principalement en automne-hiver. La température moyenne est de 15,9 °C.

Sols et sous-sols :
Un terroir propices aux vins blancs « Deux éléments influencent le terroir de cassis : le calcaire et la mer »

Le vignoble de Cassis forme un cirque face à la Mer Méditerranée. Il est fermé, à l’Ouest, par le Massif des Calanques et, à l’Est, par le Cap Canaille, du provençal, « cap Naio » : cap qui baigne. Malgré un caractère méditerranéen marqué, il s’intègre dans un environnement propice à l’élaboration de vins blancs d’excellence.
Du haut de ses 400 mètres d’altitude, le cap Canaille est la plus haute falaise maritime de France. Le vignoble de Cassis s’érige sur son flanc façonné par les « restanques ». Ces murs de pierre qui furent bâtis par les vignerons, retiennent les vignes sur les coteaux rocheux et escarpés. De ces hauteurs, elles s'étendent jusqu’à la mer. Le vignoble s’implante sur des sols composés de calcaires riches en oxyde de fer provenant des éboulis de la falaise. Leur formation remonte à environ 115 millions d’années et renferme de nombreuses coquilles d’organismes fossilisées, qui reposaient au fond des mers urgoniennes.
Ces calcaires blancs, d’une dureté exceptionnelle, obligent la vigne à s’enraciner en profondeur pour puiser la minéralité présente dans le sol. De nombreuses rivières souterraines coulent sous ce massif.
Elles confèrent à ce terroir une bonne alimentation hydrique indispensable au bon développement de la vigne. Alliée au calcaire, cette fraîcheur sied à l’élaboration de vins blancs d’excellence.

La mer, toute proche, leur offre d’autres bienfaits. La constance des brises  maritimes joue comme un régulateur thermique. Le sel déposé par les embruns sur les grappes donne aux blancs de Cassis une touche iodée caractéristique  de leur personnalité.
Ce terroir bénéficie, par ailleurs, d’un fort ensoleillement qu’intensifie la  réverbération sur les falaises blanches et les sols clairs. Ce rayonnement intense favorise la qualité de la photosynthèse indispensable à la bonne maturation des raisins.

L’AOC :
AOC depuis 1936, elle est la première AOC de France.

L’Appellation d'Origine Contrôlée Cassis a vu le jour le 15 mai 1936. La date a son importance. En effet, le classement de Cassis en AOC est intervenu, quasiment en même temps, que la création de l’Institut National de l’Origine et de la qualité (Inao), l’organisme qui délivre ce classement. Cassis est ainsi la première Appellation d’Origine Contrôlée de France. Elle recouvre, aujourd’hui 215 hectares et affiche une production de 7 500 hl par an en moyenne. Elle obéit à des règles strictes inscrites dans son cahier des charges de production modifié en 1996. Unique en Provence, elle signe principalement des vins blancs.
Le blanc représente 67 % de la production de l’appellation. Les vins rosés réalisent 30 % et les rouges les 3 % restants.

Les cépages :
Une palette étonnante : le vignoble dispose d’une impressionnante collection de cépages blancs, la marsanne et la clairette en forment la clef de voûte .

Les cépages principaux :

L’encépagement de chaque exploitation doit contenir au moins 60 % de Marsanne et de Clairette qui sont les deux cépages principaux de l’appellation.
La Marsanne, originaire du nord de la vallée du Rhône, s’est parfaitement acclimatée à la bordure maritime. Elle apporte des arômes fins et élégants ponctués de notes de fleurs blanches ainsi qu'une belle longueur en bouche. Avec le temps, elle offre de subtiles notes miellées.
La Clairette, d’origine provençale, apprécie les sols calcaires, peu fertiles, maigres et secs du vignoble cassiden.
Elle participe à la fraîcheur des blancs de Cassis. Elle leur offre des senteurs anisées, de garrigue, de miel d’acacia et de fruits à chair blanche. Elle confère, en outre, de la rondeur et du gras.

Les cépages secondaires :

L’Ugni Blanc a trouvé à Cassis les sols et le microclimat lui permettant d’exprimer ses qualités. À faible rendement, il apporte aux vins blancs de Cassis un support d'acidité qui leur permet de durer dans le temps. Les vieilles vignes développent également une palette aromatique riche avec des notes citronnées.
Le Bourboulenc (doucillon), originaire de Provence :  il requiert un terroir chaud pour arriver à maturité. Sa finesse et ses arômes de fleurs de garrigue, ciste et genêt, apportent leur tonalité particulière.
Le Sauvignon, venu du Sud-Ouest :  il possède une végétation dense et doit être canalisé par des sols maigres. Il aiguise les vins de ses notes très aromatiques : bourgeon de cassis, pamplemousse, fruits à chairs blanches, abricot et fleurs blanches. 
Le Pascal blanc :  né en Provence, il exige des terroirs bien exposés, secs et pauvres pour brider sa productivité. Dès lors, il peut exprimer des notes citronnées et de tilleul.

Les cépages des vins rouges et rosés :
Les vins rouges et rosés sont issus de quatre cépages traditionnels de Provence : le mourvèdre, le grenache, le cinsaut et le carignan.
Bien que confidentiel dans le vignoble, le barbaroux rose les complète en cépage principal ainsi que le terret noir qui ne doit pas être présent pour plus de 5 % en cépage secondaire.

Les vins :
Blancs par nature. « L’abeille n’a pas de miel plus doux, le vin blanc de cassis brille comme un diamant limpide et sent le romarin, la bruyère et la myrte qui recouvrent nos collines ». Frédéric Mistral.

Cassis cultive une originalité, le vin blanc. Trois bouteilles sur quatre s’élaborent dans cette couleur. Dans cette Provence viticole où les vins rosés dominent, ce parti pris rend le vignoble cassiden unique en son genre.
Vins rares et précieux, les blancs de Cassis se parent d’une robe jaune clair aux reflets éclatants et lumineux. Ils livrent des senteurs d’agrumes, de fleurs blanches rehaussées de notes minérales et iodées empruntées au terroir.

Des parfums de miel et de coing s’y développent avec le temps.
Au palais, ils allient l’ampleur, le gras et la fraîcheur dans un équilibre remarquable et revendiquent cette minéralité qui est leur signature.
Grâce à ces qualités, les blancs de Cassis se révèlent également sur la durée. Ils peuvent se conserver en cave de 2 à 5 ans, voire d'avantage.
En cuisine, ils se marient avec les poissons, loup, daurade, rougets grillés… sans oublier la bouillabaisse, dont ils partagent la même origine. Ils s’accordent aussi avec les cuisines japonaises et asiatiques.
Ils sont également très appréciés à l’apéritif. Ils se dégustent entre 10 et 12°C.  

Les rosés, au second rang de la production, possèdent une teinte délicate.
Ils offrent beaucoup de finesse avec des parfums floraux de jacinthe,  fleur de pêcher et des arômes de petits fruits rouges.
Ils escortent, eux aussi, les poissons de Méditerranée, ainsi que la cuisine provençale, les légumes farcis, tomates, courgettes, aubergines…Ils égaient aussi l'apéritif. Ils s’apprécient, comme les blancs, entre 10 et 12°C.

Les rouges revêtent une jolie robe rubis. Amples et denses, ils jouissent d’une palette aromatique d'épices et de fruits rouges. Leurs tanins soyeux et équilibrés leur confèrent d’excellentes qualités de garde, jusqu’à 10 ans en cave. Ils se dégustent entre 14 et 16°C.

Les vignerons :
Douze vignerons amoureux de leur terroir cultivent les 215 hectares du vignoble de Cassis.

Tels des orfèvres, les vignerons de Cassis cultivent ce vignoble, comme une perle rare, blotti entre mer et falaise. Ces domaines dont une majorité sont entre les mains de mêmes familles depuis plusieurs générations, se sont attachés, sans relâche, à la préservation de leur vignoble malgré la pression foncière qui s’exerce sur la baie de Cassis.
Toujours soucieux de la protection de leur appellation et de la préservation de son environnement, les vignerons de Cassis s’orientent vers l’agriculture biologique de leurs vignobles.
Leurs pratiques s’inscrivent par ailleurs dans une démarche de développement durable. En 2012, le vignoble de Cassis a été intégré à l’intérieur du territoire du Parc National des Calanques. L’appellation Cassis est ainsi la seule entièrement incluse dans un Parc National. Ce classement constitue une étape supplémentaire dans sa protection. Il fige, en effet, l’aire d’appellation du vignoble dans la durée.


Quelques Informations :
AOC depuis :       15 mai 1936
Superficie :          215 Hectares répartis sur le vignoble qui s'étend sur la seule commune de Cassis.
Production :        7500 Hectolitres. (3 % rouges, 30 % Rosés, 67 % blancs)
Nombre de domaines viticoles : 12

 Sources :                    >>  www.vinsdecassis.fr
Guide Hachette 2013
fr.wikipedia.org  



Cfa 02/2017

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