mercredi 22 février 2017

Vignoble de Bandol



Le Vignoble de Bandol :

L’historique vignoble de Bandol produit sur huit communes du département du Var des vins rouges de très grande réputation et de longue garde, ainsi que des vins rosés et blancs. Toutes les conditions sont réunies sur ce terroir pour la production de vins exceptionnels : le sol et son sous-sol, l’exposition au sud et surtout le vent marin, qui tempère les ardeurs du soleil et qui joue ici un rôle essentiel.

Le paysage viticole :
Ouvert sur le Midi, le vignoble est limité à un grand cirque de collines qui se dressent jusqu’à 400 m d’altitude.



Enserré dans le vaste amphithéâtre de montagnes formé par le massif de la Sainte-Baume, qui culmine à 1147 m d’altitude, et le mont Caume (801 m), le vignoble de Bandol s’adosse aux collines pentues et descend en gradins jusqu’à la mer. Il présente un paysage caractéristique avec ces murets de pierres sèches qui découpent les coteaux en bandes horizontales. Ce sont les Romains qui, les premiers, ont façonné ces murets et ces terrasses appelés restanques, avec des blocs calcaires qui encombrent la terre et gênent sa culture. Ces murets facilitent le travail  de la vigne sur ces pentes marqués et, retenant la mince couche de terre arable, permettent de limiter l’érosion sur ces coteaux escarpés.

Le climat :
Le vignoble de Bandol bénéficie d’un climat manifestement propice à une viticulture de qualité.

Avec une moyenne annuelle de plus de 3000 heures, Bandol reçoit le plus important ensoleillement de Provence. Le vignoble est soumis aux influences du mistral qui, bien que très affaibli, assèche l’humidité ambiante et permet aux vignes de se maintenir dans un état sanitaire exceptionnel. Les vents d’est et du sud-est, venus de la mer, lui apportent en outre une pluie nécessaire suffisante à sa végétation. La moyenne des précipitations, bien réparties entre l(automne et l’hiver, est de 650 mm.
Durant l’été, la brise marine atténue les fortes chaleurs d’une manière constante, permettant aux cépages de mûrir lentement dans de parfaites conditions pour atteindre des degrés de maturité élevés.


Sols et sous-sols :
Nous retrouvons ici comme partout ailleurs, cette pédogénèse si particulière des ‘’pays calcaires’’.

La presque totalité du vignoble de Bandol est implanté sur des terrains silico-calcaires du Néocrétacé (Santonien, Corniacien et Valdonien). Pour une faible partie de sa superficie, l’appellation repose sur les îlots triasiques du Canadeau et du Télégraphe et sur des éboulis calcaires du Sannoisien (Oligocène). Ces derniers sont alimentés par des débris du Jurassique et du Lias, principalement dans la région de Sanary-sur-Mer, Bandol et Saint-Cyr-sur-Mer. Les sols sur Santonien, Coniacien et Valdonien reposent sur une roche mère constituée d’une alternance de grès calcaire, parfois présents en grandes dalles, et de marnes sableuses, avec des intercalations de plusieurs niveaux de calcaires à rudistes. Ceux-ci forment une barre rocheuse très visible qui va de la Cadière-d’Azur jusqu’au Castellet en passant par Château-Vieux. Dans quelques endroits de la commune du Castellet (La Rouvière), au Grand Canadeau et au Télégraphe (sur la partie nord, à flanc de coteau), la roche-mère des sols est constituée de marnes plus argileuses du Valdonien.
Les sols sur Trias se développent aux dépens de calcaire gris fumés, de cargneuses et d’argiles rouges. Ils sont bien développés sur les collines du Canadeau et du Télégraphe, de chaque côté du Grand Vallat, et sur une bande ouest-est, qui va du Télégraphe jusqu’à la pointe de la Madrague.
Les éléments des éboulis proviennent des marnes et des calcaires dolomitiques du Jurassique (Bathonien).
Dans la région de Sanary et de Bandol, le vignoble s’enracine dans des sols sur des calcaires lacustres en plaquette du Tertiaire (Sannoisien) et sur des calcaires jaunâtre dolomitiques du Lias (Hettangien).
Les trois terrasses alluviales qui portent le vignoble possèdent des teneurs élevées en éléments siliceux (graviers et sables) et en limons. Elles sont surtout caractérisées par l’absence de calcaire.
Les grès calcaires alternant avec des petits lits de marnes sableuses sont une roche mère qui présente un grand intérêt d’un point de vue viticole. Suivant les facteurs intervenant dans la pédogenèse, la principale roche mère des sols viticoles de Bandol est susceptible d’évoluer vers deux types de sols.
Le premier sur marnes se présente sous la forme d’un sol blanchâtre squelettique et pédocalcique. Il est caractéristique  du terroir de qualité de Bandol.
Le second, formé sous couverture forestière (sol rouge méditerranéen pédalférique sur grès), ne s’observe que très rarement sur place, notamment au Val d’Aren. En effet, depuis le déboisement de l’ancienne forêt des Commoni (Strabon), c’est-à-dire sur les versants les moins pentus, il persiste encore en place, mélangé avec de nombreux débris de sa roche mère gréseuse. Il forme cette terre rouge qui porte les vignobles des quartiers de Vardelaise, du Guargueloup et des Pradeaux, à la la limite de Saint-Cyr-sur-Mer et de la Cadière. En général, ce sol rouge a été entrainé vers les dépressions où nous le trouvons, sur une assez grande épaisseur, sous forme d’épandages alluviaux. Sur les versants plus pentus et sous l’effet du ruissellement, seul demeure un sol blanchâtre squelettique. Durant les périodes froides et sèches du Quaternaire, dès qu’elle s’est trouvé à nu, cette roche mère des grès calcaires friables et des marnes sableuses a engendré localement quelques dépôts assez épais de lœss sous les effets de l’érosion éolienne.
A l’affleurement, le calcaire à rudistes que l’on rencontre dans ces formations du Néocrétacé évolue d’une façon analogue au calcaire compact de l’Urgonien ou du Jurassique : décalcification, kaolinisation, ferrugination ; mais ici les phénomènes karstiques sont de peu d’ampleur, compte-tenu de la faible épaisseur de ces bancs calcaires. Au pied des versants abrupts des barres calcaires, leurs éboulis donnent des sols rendziniformes. Très arides, ils sont cantonnés à la partie haute des collines. Jadis cultivés en vigne, ils ont été de ce fait les premiers abandonnés. Les calcaires marneux du Lias donnent également un sol rendziniforme (quartier de Maren).
Les marnes valdoniennes, aux quelques endroits où elles affleurent, autour de l’îlot du Télégraphe notamment, donnent le même sol squelettique blanchâtre déjà signalé, mais il est plus compact. Sous couverture forestière, il n’y a pas encore une évolution bien marquée. Seule la décalcification initiale est amorcée et s’exprime par la présence à un mètre de profondeur de lits de calcaire blancs néoformé (croûte ou calcrête).
Enfin, dans la région de Bandol et de Sanary-sur-Mer, le substratum du vignoble est principalement constitué par des calcaires du Jurassique (Bathonien) et du Lias.
Lorsque le calcaire est marneux, il donne naissance à un sol rendziniforme, souvent chlorosant. Quand il est compact, il engendre un sol rouge méditerranéen sur terres rouges.
Cette mosaïque de sols exceptionnelle hérite d’une structure complexe du sous-sol. En effet le vignoble de Bandol repose sur le synclinal du Beausset chevauché par les terrains venus du sud, il y a quelques trente millions d’années. Cet édifice, avec des affleurements méridionaux très complexes sous leur recouvrement chiffonné et des affleurements septentrionaux très réguliers et monoclinaux, a été disséqué par l’érosion qui a accru cette complexité.

Les cépages :
Le cépage mourvèdre a trouvé sur les sols calcaires de Bandol son terroir d’élection. Nulle part ailleurs, il ne peut s’exprimer de manière aussi absolue.

C’est ici, sur ce terroir exceptionnel de Bandol, que le cépage mourvèdre trouve la plus belle de toutes ses expressions. Capricieux, le mourvèdre a besoin de beaucoup de soleil. Pour apporter la finesse et l’élégance que l’on trouve dans les vins rouges qu’il produit, il lui faut être fortement tempéré ; ainsi, le rôle du vent frais venu de la mer est ici capital et à prendre en totale considération dans la compréhension de ce terroir. En effet, lorsque le mourvèdre ne bénéficie pas des effets provoqués par le vent frais, comme c’est parfois le cas dans d’autres vignobles plus protégés, il produit un vin lourd et vulgaire. Ici ,en revanche, il mûrit lentement et donne sur ce terroir des vins rouges exceptionnels. Conscients de ses potentialités, les viticulteurs de Bandol se sont imposés des règles très strictes de production garantissant la qualité de la vendange, et qui vont bien au-delà des normes habituelles. Ainsi, la densité minimum de plantation est importante (5000 pieds/ha), le rendement maximum faible (40 hl/ha), la pratique de la ‘’vendange verte’’ obligatoire (cette opération consiste au début de l’été , après la véraison, à éliminer sur les souches une partie des grappes, afin que celles qui sont conservées gagnent en concentration). En outre, les vignes destinées à produire le Bandol ne peuvent être exploitées qu’à partir de leur huitième année, âge à partir duquel une vigne commence à raisonner naturellement la qualité de sa production.
Le mourvèdre, qui ne peur être présent à moins de 50%, a la possibilité d’être complété par les cépages grenache et cinsaut, classés au décret d’appellation en tant que cépages principaux. La syrah et le carignan complètent l’encépagement des rouges et des rosés entant que cépages secondaires, mais leur présence à été récemment limitée à 10 %. Les cépages tibouren et calitor, dit précoui-touar (queue tordue), ne sont plus autorisés pour les vins rouges mais peuvent enter dans la composition des vins rosés.
L’ugni blanc, la clairette et le bourboulenc entrent dans la composition des vins blancs de Bandol, avec la marsanne, le sauvignon,  le sémillon et le  vermentino (rolle) en cépages secondaires.

Les vins :
Le vin rouge de Bandol, par sa qualité et sa personnalité inimitable, est incontestablement à classer parmi les plus grands vins de France.

Dans sa jeunesse, le vin rouge de Bandol est puissant et massif mais bnon dénué d’une grande finesse. Après quelques années de garde, il se révèle pleinement, et cette finesse ainsi qu’une élégance exceptionnelles marquent sa personnalité. Au nez de garrigue et de poivre, il s’ajoute des arômes de cèdre, de tabac et de réglisse. La bouche est caractérisée par un profil étiré et soyeux, d’une grande délicatesse, et se termine par une belle longueur marquée par des tannins fins. Ce sont des vins capables de longue garde.
Les vins rouges représentent près de la moitié de la production des vins de Bandol, suivis par les rosés chaleureux et marqués eux aussi par une belle finesse, bien que le mourvèdre y soit présent .

Les vins blancs, rares, qui ne représentent que 5 % de la production, sont le plus généralement d’un bon niveau qualitatif. Ils sont amples et généreux et peuvent se conserver quelques années.

Quelques Informations :

 AOC depuis :   11 novembre 1941
 Superficie :      1690 Hectares répartis sur le vignoble qui s'étend sur huit communes : Le Beausset, La Cadière d'Azur, Le Castellet, Ollioules, Saint-Cyr-sur-Mer , Sainte-Anne-d'Évenos, Sanary-sur-Mer et Bandol.
Production :     56500 Hectolitres. (31 % rouge, 64 % Rosés, 5 % blancs)
Nombre de domaines viticoles :
268 producteurs avec quatre caves coopératives (40 % de la production)
et cinquante-neuf caves indépendantes (60 % de la production))

Sources :                 >>  Grand Atlas des Vignobles de France (Benoît) (Edition 2002)
Guide Hachette 2013
fr.wikipedia.org  


CFa 02/2017





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