Pour le vin blanc :
Savagnin (ou naturé) :
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Cépage Savagnin |
Le savagnin B
est un cépage très ancien. Appelé traminer dans les pays germaniques,
il serait originaire du Tyrol en Autriche ou d'Italie.
C'est un cépage bien adapté aux terroirs marneux.
Très qualitatif, il donne des
vins blancs de garde, puissants et corsés, avec
un équilibre remarquable entre un fort degré alcoolique et une bonne
acidité.
Tardif, c'est le dernier récolté, autrefois jusqu'à la Toussaint.
Apte à l'élevage oxydatif, il donne entre autres, le vin jaune,
modèle de conservation œnologique.
Il représente 22 % de
l’encépagement en 2010 (environ 460 hectares) et donne des rendements
moyens de 35 hectolitres par hectare. Il est, aujourd'hui aussi
vinifié à l'abri de l'oxydation (vinification normale des blancs), pour donner
des vins à la fois aromatiques et minéraux, pouvant se rapprocher d'un
gewurztraminer en plus charnu et minéral.
Chardonnay :
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Cépage Chardonnay |
Cépage de Bourgogne, on le retrouve dans le Jura depuis le Xème.
Il prenait le nom de Melon d’Arbois, Moular ou Gamay blanc. Adapté
aux sols calcaires et marneux (composés notamment de gravier), il donne des
vins de grande classe, puissants, amples, minéraux, conservant une bonne
acidité et aptes au vieillissement. Il représente 41 % de l’encépagement en
2010 (à peu près 860 hectares) du vignoble jurassien et produit
environ 55 hectolitres par hectare.
Il est vinifié seul, ou assemblé au Savagnin.
Vinification et type
de vins :
Le Jura produit des
vins issus d'un seul cépage et des vins d'assemblage. Trois vins sont
spécifiques à la région viticole du Jura (Vin jaune, Vin de paille et Macvin du
Jura). Toute la gamme de vins traditionnels est présente. On produit dans le
Jura, les vins suivants :
Vins rouges :
Issus d'un seul cépage ou de l'assemblage des trois
cépages rouges : Poulsard, Trousseau, et Pinot noir :
- Vins fruités , agréables, peu colorés, teinte pelure d'oignon, parfumés avec
le cépage Poulsard
- Colorés, arômes intenses, tanniques et de garde avec le cépage Trousseau.
Vins rosés :
Souvent issus du
cépage Poulsard. Ils sont bouquetés et fruités, de couleur claire.
Vins blancs :
Élaborés à partir du Chardonnay, ou par l’assemblage
de Chardonnay et de Savagnin .
- Vins secs et fruités pour les vins de Chardonnay .
- Vins secs et typés ( goût de noix ) pour les vins de cépage Savagnin .
- Les vins d'assemblages de Chardonnay et de Savagnin sont secs, fruités,
avec souvent des arômes minéraux et de « pierre à fusil ».
Le Crémant du Jura :
Produit à partir des fruits des cépages Chardonnay, Pinot noir,
Poulsard, Trousseau et Savagnin, le Crémant peut être par conséquent blanc ou
rosé, mais aussi brut ou demi-sec. Les raisins sont vendangés à la main. Ils
sont transportés dans des caisses percées, et pressurés par grappes entières.
Le Crémant est ensuite élaboré par seconde fermentation en bouteille.
Vin
Jaune :
Le vin jaune du Jura est un vin de
voile du vignoble du Jura. Vin sec de longue garde, il est
exclusivement issu du cépage savagnin et l'une de ses particularités
est d’être embouteillé en clavelin.
Le savagnin est vendangé surmûri (atteint
de pourriture noble) durant la seconde quinzaine d’octobre, puis
son moût est vinifié en blanc sec.
Le vin
ayant achevé sa fermentation malolactique, sans avoir ni été sulfité ni
débourbé, est élevé dans un chai aéré sous fûts de chêne usagés
facilitant un levurage naturel (fûts de 228 litres ayant déjà
contenu généralement du vin jaune ou du vin de Bourgogne). Durant cet
élevage, les fûts ne sont pas complètement remplis et la « part des
anges » n'est pas compensée par ouillage (ouillage vient du mot
œil, remplir complètement le fût jusqu'à l'œil) pour permettre une « prise
de voile » et la conservation du voile de levures en résultant,
à l'instar notamment de l'élevage du xérès.
Le biofilm
aérobie (de type mycoderma vini) se développant à la surface
du vin est constitué par une colonie de levures saccharomyces
bavanus qui asphyxie les bactéries acétiques risquant de provoquer
une piqure acétique. En permettant ainsi de maîtriser l'acidité volatile
du vin, ce voile de levures autorise un élevage oxydatif en rancio de
6 ans et 3 mois.
Cet élevage
très long du vin lui apporte une palette d'arômes et de flaveurs complexe : rancio (dû
notamment à la présence de sotolon), boisé, arômes résultant du voile
de levures. En outre, les réactions physico-chimiques résultant de
cet élevage spécifique confèrent au vin jaune du Jura une excellente capacité
d'évolution de garde.
Au terme
de son élevage, le vin arborant sa coloration mordorée est embouteillé en
clavelins, dans lesquels il est à même de se conserver pendant de nombreuses
décennies.
Vin de
paille :
Le vin de paille ou vin paillé est
un vin liquoreux riche en arôme, à partir de la sélection des plus belles
grappes des vendanges qui subissent le passerillage (les grappes
de raisin sont séchées plusieurs mois pour se concentrer en sucre et
en goût sur des claies en paille ou en bois avant d'être pressurées,
puis vinifiées).
Au début des vendanges
du vignoble du Jura, les plus belles grappes sont
choisies pour le vin de paille, avec trois des cépages du vignoble
: savagnin, chardonnay ou poulsard. La sélection retenue fait alors
l'objet de passerillage, c'est-à-dire que les grappes de raisin étaient
traditionnellement séchées sur claies pour que les sucres s'y
concentrent par déshydratation durant un minimum légal de six
semaines, généralement entre trois et cinq mois sur des lits en paille (d'où
son nom) ou sur le pied de vigne avant d'être pressées. De nos jours,
les grappes sont généralement suspendues à des fils de fer ou
déposées sur des petites caisses en bois ou en plastique perforées
entreposées dans des locaux, granges ou greniers secs et
aérés, non chauffés.
Les
rares producteurs qui utilisent actuellement de la paille doivent rechercher de
la paille biologique et à la fin de la période du séchage, séparer à la main
chaque brin de paille des grappes : un travail de patience.
Entre Noël
et la fin février, une fois le taux de concentration en sucre des grappes requis
atteint, les raisins sont soigneusement égrappés puis pressés dans de
petits pressoirs pour avoir le moins de pertes possibles, avec un
très faible rendement de 20 litres de jus pour 100 kg de raisin séché.
Le pressage dure deux fois plus longtemps que pour les autres vins.
Les moûts de raisin pressés sont naturellement très riches
en sucre, souvent plus de 300 grammes par litre. Ils fermentent naturellement
et lentement en cuve jusqu'à ce que le vin parvienne à un degré d’alcool compris
entre 14 et 18,5° selon les années.
Le jus
est alors soutiré des cuves et vieilli en petits fûts de chêne pendant
trois années. Tous les ans, fin janvier, la commanderie des Nobles Vins du
Jura et du Comté organise la fête viticole bachique de la pressée
du vin de paille à Arlay en Bourgogne Franche-Comté (capitale du vin de paille
du vignoble du Jura). Il est vendu en bouteilles de
37.5 cl. Longue conservation : 50 ans et plus.
Le macvin du Jura :
C’est un vin de liqueur, produit de l'assemblage de moût
et de l’eau-de-vie de marc du Jura et il bénéficie d'une appellation
d’origine contrôlée depuis le décret du 14 novembre 1991.
Il
représente 3 % de la production AOC du Jura, la troisième AOC de
vins mistelles (vin de liqueur) de France et
l'avant-dernière appellation obtenue par le Jura.
Le macvin peut être produit dans toutes les communes
répertoriées dans le vignoble du Jura. L'eau-de-vie et le moût doivent
provenir de la même exploitation. L'élaboration ne peut donc être le fait d'un négociant
en vin. Si négoce il y a, il se fait sur le produit fini.
Les raisins sont issus des cinq cépages jurassiens.
Le chardonnay B et le savagnin B servent à élaborer le
macvin blanc. Les pinot noir N, poulsard N et trousseau N
sont utilisés pour les assemblages de macvin rouge et rosé.
Le raisin doit présenter une richesse en sucre d'au moins
170 grammes de sucre par litre de moût. Le rendement à la parcelle en
raisin ne doit pas excéder 11 000 kilogrammes, pour un rendement en
jus de 60 hectolitres pour le moût blanc et 55 hectolitres
pour les rouges et rosés.
Le
macvin est une mistelle (un vin de liqueur), un produit issu du mutage du
moût par de l'alcool. Le mutage tue les levures présentes dans le moût et
empêche toute fermentation du sucre. Le produit obtenu est stable, sans risque
de dégradation du sucre.
Le moût peut
avoir subi un départ en fermentation, mais le mutage doit se faire alors qu'il
reste encore au moins 153 grammes de sucre par litre. Il ne doit pas avoir
été filtré. En revanche, un débourbage peut l'avoir débarrassé des particules
les plus grosses.
L'alcool
est de l'eau-de-vie de marc de Franche-Comté, une eau-de-vie d'appellation
d'origine réglementée. Cette eau-de-vie doit titrer au moins
52 % de volume et avoir été élevée au moins quatorze mois en
barrique de chêne.
Le moût
et l'alcool doivent provenir de la même propriété. La quantité d'eau-de-vie
ajoutée doit être calculée afin que le produit final titre entre 16 et
22 % de volume. Le produit est bien mélangé avant d'être laissé au repos
en barrique pendant au moins un an avant la commercialisation.
Le
macvin se boit frais (6 à 8 °C), afin de dévoiler le plus
généreusement possible l'alchimie de l'alcool et des arômes, à la même température qu'un
grand liquoreux. Il peut se conserver de nombreuses années.
Les appellations :
Le
vignoble jurassien est caractérisé par un terroir d'exception, un savoir-faire
et certaines méthodes de vinification et d’élevage uniques qui se transmettent
de génération en génération depuis des siècles voir des millénaires. Actuellement,
90 % de la surface viticole jurassienne est sous AOC.
Ces
caractéristiques ont valu au Jura la première AOC de France pour les vins
d’Arbois en 1936.
Le
vignoble jurassien produit six Appellations origines contrôlées (AOC) et
une indication géographique protégée (IGP) qui se répartissent :
- 5
appellations géographiques :
- AOC
Château-Chalon
- AOC
Arbois et Arbois-Pupillin
- AOC
L’étoile
- AOC
Côtes-du-Jura
- IGP
Coteaux-de-l’Ain Revermont
- 2
appellations produits :
- AOC
Crémant du Jura
- AOC
Macvin du Jura
L'AOC « Arbois » :
Instaurée par un décret du 15 mai 1936,
elle est l'appellation d'origine contrôlée la plus ancienne de France. Elle
concerne 12 communes, et elle s'étend sur 955 hectares (3). L'appellation
d'origine contrôlée « Arbois » est également aujourd'hui la première du Jura
par son volume de production, de l'ordre de 45 000 hectolitres par an. Les cinq
cépages dont la culture est autorisée peuvent prétendre à cette AOC.
 |
Arbois : les communes ayant droit à l'appellation |
L'AOC « Château-Chalon » :
Le 14 mai 1933, a été créé le syndicat
des producteurs de Château-Chalon, à l’origine du décret du 31 mai 1936
instaurant l’appellation d’origine contrôlée.
Celle-ci est attribuée exclusivement au
Vin jaune produit dans les limites d’une aire de 76 hectares (3), qui s’étend
sur le territoire de 4 communes : Château-Chalon, Domblans,
Menétru-le-Vignoble, et Nevy-sur-Seille.
Dans les années 50, une commission a été
constituée sous la haute autorité de l’INAO. Elle est composée de représentants
du laboratoire départemental d’analyses agricoles de Poligny, de la profession
et du négoce, de la chambre d’agriculture, de la société de viticulture, et des
services de l'État. Cette commission visite chaque année les vignes
susceptibles de bénéficier de l’AOC. Elle constate la présence exclusive de
Savagnin, elle évalue l’état sanitaire de la parcelle, ainsi que le rendement
approximatif à l’hectare. Elle octroie le bénéfice de l’appellation si le degré
alcoolique minimum requis de 12° est atteint, et elle arrête la date
d’ouverture du « ban des vendanges ». Si elle estime que la qualité de la
récolte sera insuffisante, la commission peut prononcer un déclassement de
celle-ci, soit total (ce fut le cas en 1974, 1980, 1984 et 2001), soit partiel
(par exemple en 1993). Elle peut enfin arrêter des sanctions individuelles à
l’encontre d’un vigneron, notamment s’il n’entretient pas correctement ses
vignes. L’INAO envisage depuis 2002 d’étendre cette pratique à l’ensemble des
AOC de France, afin de renforcer encore la qualité et la réputation des
produits français.
Depuis 1997, les viticulteurs concernés
ont enfin décidé d’ajouter à ce contrôle très sévère au moment de la récolte,
une dégustation d’agrément en fin d’élevage. Celle-ci précède la mise en
bouteille dans des clavelins qui se distinguent par la présence d’un sceau à la
base du col, où figure le nom de l’AOC « Château-Chalon ».
 |
Château-Chalon : la corniche de calcaire jaunâtre du jurassique moyen |
L'AOC « Côtes du Jura » :
Née d’un décret du 31 juillet 1937, l’AOC
« Côtes du Jura » est la plus étendue des appellations jurassiennes, et elle
est riche par conséquent de très nombreux terroirs différents. Elle est
présente en effet du nord au sud du vignoble. Les communes concernées, qui
n’étaient qu’une soixantaine à l’origine, sont aujourd’hui au nombre de cent
cinq. 883 hectares (3) bénéficient ainsi de l’AOC « Côtes du Jura », qui est la
deuxième appellation jurassienne pour le volume de sa production
(essentiellement des blancs et du Crémant).
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Montigny les Arsures : les falaises calcaires protègent le vignoble |
L'AOC « L’Étoile » :
Également née d’un décret du 31 juillet
1937, comme celle des « Côtes du Jura », l’appellation d’origine contrôlée «
L’Étoile » concerne une superficie totale de 106 hectares, répartis sur le
territoire de 4 communes : L’Étoile, Plainoiseau, Quintigny et Saint-Didier.
Elle doit sa dénomination au village du même nom. Elle autorise 3 cépages : le chardonnay,
le Savagnin, mais aussi le Poulsard pour l’élaboration du Vin de paille.
Pourquoi L’Etoile ?
Parce que cette commune est entourée de cinq collines (Genezet,
Terreaux, Montengy, Morin et Muzard). Elles forment les branches d’une étoile
dont les pans sont couverts de vignes avec à leurs sommets, une corniche
calcaire. L’autre explication serait la présence d’innombrables
pentacrines, étoiles fossiles* qui se trouvent en abondance dans ses vignes.
* La pentacrine est
un crinoïde. Les fossiles en forme d’étoile sont en fait des segments du corps
de l’animal.
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L'Etoile :vignobles sur les coteaux pentus |
L'AOC « Macvin du Jura » :
Instaurée par un décret du 14 novembre
1991, l’AOC « Macvin du Jura » couvre l’ensemble des aires des appellations
d’origine contrôlée « géographiques » des vins du Jura. Elle représente 5% de
la production totale des AOC jurassiennes. Le Macvin peut être rouge ou blanc,
mais aussi parfois rosé (1er article du décret de 1991). Issue de la distillation
du Marc du Jura, l’eau de vie doit séjourner au moins 18 mois en fûts de chêne,
avant d’être utilisée pour produire ce vin de liqueur. Celui-ci doit être élevé
au minimum 12 mois dans des tonneaux également en chêne, et l’obtention de
l’AOC est subordonnée enfin à un pourcentage d’alcool compris entre 16 et 22°.
L'AOC « Crémant du Jura » :
Elle est la plus récente, car elle a été
créée par un décret du 9 octobre 1995. L’aire d’appellation se confond avec
celles des Côtes du Jura, d’Arbois, de Château-Chalon et de l’Étoile. Les
grappes doivent être transportées dans des caisses percées et pressurées entières.
Les 5 cépages jurassiens peuvent être utilisés pour élaborer ce vin
effervescent, qui représente aujourd’hui environ 24% de la production totale
des AOC locales, soit à peu près 28 200 hectolitres en 2011, issus de vignes
couvrant approximativement 210 hectares. La cuvée doit être composée de 50% de
Chardonnay pour le Crémant blanc, produit dans plus de 90% des exploitations
concernées, et pour moitié de Poulsard ou de Pinot noir pour le Crémant rosé.
L’IGP « Coteaux-de-l’Ain Revermont » :
Le Revermont appartient à la partie la plus méridionale du Jura
français, à l'est de la plaine de la Bresse qu'elle domine de 150 à 400 m.
Composé d'est en ouest de plusieurs structures anticlinales et
synclinales orientés nord-sud, son territoire offre un sol (formé au
secondaire) propice à la vigne et, notamment, aux cépages
jurassiens.
Les coteaux, adossés au plateau calcaire et parfois assez
accidentés, ont des sols assez complexes où se mêlent marnes, argiles du
trias et éboulis calcaires.
Les viticulteurs et leurs exploitations :
Les
exploitations :
La diminution et la concentration des
unités de production :
En 2010, 750 exploitations cultivaient au
moins 10 ares de vigne. La viticulture était l'activité principale de 671
d'entre elles (dont 242 structures moyennes et grandes), et de 89% des
exploitations disposant de vignes. Ce pourcentage était de 77% en 2000. Cette
évolution reflète une spécialisation croissante et une professionnalisation des
producteurs.
Entre 2000 et 2010, le nombre
d'exploitations viticoles a diminué de 15% dans le Jura. Cette baisse traduit
cependant des restructurations moins importantes que celles constatées pour
l'agriculture dans son ensemble. Durant la même période, la Franche-Comté a
perdu en effet le quart de ses exploitations agricoles.
La tendance constatée entre 2000 et 2010
atteste aussi d'une concentration relative des unités de production. 20% des «
petits » viticulteurs ont cessé leur activité, alors que parallèlement le
nombre des « grandes » exploitations progressait de 3%.
Une majorité de petites exploitations :
Les petites exploitations restent
majoritaires. Elles représentaient en effet deux tiers des entreprises en 2010
(contre un tiers seulement à l'échelon national), mais elles ne cultivaient que
6% du vignoble jurassien.
La diminution du nombre de viticulteurs
et l'augmentation relative des « grandes » structures, ont eu pour corollaire
l'accroissement de la superficie moyenne des exploitations. Celle-ci est passée
de 2,4 à 3,1 hectares entre 2000 et 2010 (10,4 hectares toutefois pour la
France dans son ensemble).
Dans le Jura, la surface des unités de
production moyennes et grandes est également inférieure aux statistiques
nationales (8 hectares contre 15). Ces écarts s'expliquent par une très bonne
valorisation des vins jurassiens grâce aux AOC. En effet, les exploitations
sont économiquement viables avec des superficies plus petites que celles
nécessaires aux entreprises produisant des vins sans appellation, vendus moins
cher. Ainsi, dans le vignoble du Languedoc, la surface moyenne des unités de
production est de 26 hectares.
Les modes de vinification et de
commercialisation :
Dans le Jura, sept structures sur dix
vinifient directement leur récolte, ce qui représente les deux tiers du volume
total transformé en vins. 25% des exploitations viticoles font vinifier la
totalité ou une partie de leurs vendanges par les fruitières. Celles-ci
transforment en vins 23% de la quantité globale de raisins collectée. Elles
sont moins développées par conséquent dans le département que dans le reste de
la France. En effet, plus de la moitié des viticulteurs français ont livré, en
2010, 37% de la récolte nationale aux coopératives. Dans le Jura, le solde de
la vendange (12%) est vendu enfin à des structures qui achètent le raisin pour
le vinifier (« vendange fraîche »).
61% de la production jurassienne sont
commercialisés directement dans le cadre de circuits courts de proximité. Le
département se distingue ainsi de la France dans son ensemble car, à l'échelon
national, 65% des volumes produits par les caves particulières sont cédés à des
négociants ou à des groupements de producteurs.
En revanche, les fruitières ne vendent
directement, dans le cadre de circuits courts de proximité, qu'un quart de leur
production, et 37% de celle-ci sont achetés par la grande distribution.
Les exploitations :
Les vignerons jurassiens ont une autre
particularité : ils commercialisent en bouteilles 92% de leurs vins, alors
qu'en France les ventes en vrac concernent la moitié de la production.
En 2011, le volume des exportations était
de 5 300 hectolitres, soit 7% du total des ventes de vins jurassiens
bénéficiant d'une AOC. Le Crémant du Jura est le produit qui trouve le plus de
débouchés à l'étranger, car il représente 57% des quantités exportées (15% de
l'ensemble des volumes vendus sous cette appellation).
En revanche, le Vin jaune, le Macvin et
le Vin de paille sont plus typés et, même si elles progressent, leurs
exportations demeurent par conséquent « confidentielles ».
Les pays de l'Union Européenne sont les
principaux acheteurs de vins du Jura. Toutefois, le Canada, les États-Unis et
le Japon se partagent à parts égales la quasi-totalité des exportations de
Crémant réalisées en dehors de l'Europe.
Pour les blancs et les rouges, les
États-Unis sont également une destination privilégiée, avec respectivement 36%
et 60% des ventes hors de l'Union Européenne.
Enfin, des amateurs de vins du Jura
vivent aussi dans des pays comme l'Australie, le Brésil ou la Chine (notamment
à Hong Kong).
Les exploitations et l'agriculture
biologique :
Les viticulteurs jurassiens sont très
impliqués dans la démarche « agriculture biologique ». 6% des exploitations
viticoles bénéficient en effet de la certification, ou sont en cours de
conversion. Ce pourcentage est de 15% pour les structures moyennes et grandes
du département (6% à l'échelon national). Dans le Jura, 13% de la surface
totale des vignes (environ 300 hectares selon « l’Agence Bio »), produisent des
raisins issus de l'agriculture biologique (6% seulement pour le vignoble
français dans son ensemble).
Les
viticulteurs :
La main d'œuvre familiale et salariée :
Une Unité de Travail Annuelle (UTA) est
la quantité de travail agricole fournie par une personne occupée à plein temps
pendant une année. Elle correspond à un Équivalent Temps Plein (ETP). En 2010,
la viticulture représentait dans le département environ 863 UTA (ou ETP), soit
20% de l'ensemble des UTA de l'agriculture jurassienne (main d'œuvre salariée
et familiale : le chef de la structure, et le cas échéant sa famille, sont
comptabilisés).
La viticulture est l'un des secteurs
agricoles qui nécessite le plus de « bras ». Dans le Jura, une exploitation
viticole moyenne ou grande emploie en effet 2,6 personnes à temps plein
(travail saisonnier inclus), soit 0,6 ETP de plus que la moyenne de l'ensemble
des structures agricoles franc-comtoises équivalentes sur le plan économique.
La part du travail familial, apportée par
les exploitants et leur famille, est passée de 55% en 2000 à 48% en 2010. Cette
baisse a été compensée par une augmentation du nombre de salariés. Dans les
structures moyennes et grandes, ils étaient 200 en 2010.
Enfin, les travailleurs saisonniers
représentent environ 23% des ETP, et les exploitations viticoles font
régulièrement appel à des Entreprises de Travaux Agricoles (ETA), à concurrence
de 14 jours par an, contre 4 pour la moyenne de l'ensemble des structures
moyennes et grandes du département, toutes activités agricoles confondues.
Les exploitants :
Dans le Jura, de nombreux retraités sont
à la tête de petites structures viticoles. C'est pour cette raison que l'âge
moyen des exploitants est de 56 ans, soit 6 ans de plus que la moyenne de
l'ensemble des chefs des entreprises agricoles dans le département. Cette
statistique tombe toutefois à 47 ans pour les structures viticoles moyennes et
grandes.
La population des vignerons jurassiens
est plutôt âgée et elle continue à vieillir. En 10 ans, la part des exploitants
de 50 ans et plus est passée de 37 a 44%. Pendant la même période, le
pourcentage des vignerons de moins de 40 ans à la tête des structures viticoles
moyennes et grandes a diminué de 37 à 25%. En raison du vieillissement
constaté, de nombreuses exploitations devront trouver un repreneur à court ou
moyen terme. Or, 70% des viticulteurs de 50 ans ou plus, qui dirigent les
entreprises viticoles moyennes ou grandes, n'avaient pas de successeur déclaré
en 2010. Lorsqu'ils seront retraités, certains enregistreront leur
établissement au nom de leur conjoint, ce qui n'assurera toutefois la pérennité
de la structure que pendant quelques années seulement. Enfin, 10% de ces
vignerons estimaient en 2010 que leur exploitation disparaîtra quand ils
cesseront leur activité.
En 2010 dans le Jura, 18% des chefs des
structures viticoles moyennes et grandes étaient des femmes (19% pour
l'ensemble des exploitations agricoles jurassiennes équivalentes sur le plan
économique).
La féminisation de la profession dans le
département est inférieure cependant à celle constatée à l'échelon national,
car les femmes représentent 29% des dirigeants des établissements viticoles
spécialisés de France.
La formation des vignerons :
En 2010, 56% des exploitants des
structures viticoles moyennes et grandes avaient un niveau d'études supérieur
ou égal au baccalauréat. Ce pourcentage était de 46% pour l'ensemble des
agriculteurs jurassiens, et de 49% pour les viticulteurs français.
33% environ des vignerons du département
ont fait des études supérieures, contre 13% des éleveurs laitiers et 19% des
céréaliers du Jura.
Toutefois, 33% des viticulteurs
professionnels jurassiens ne sont pas diplômés de l'enseignement agricole (42%
à l'échelon national).
Malgré sa modeste superficie (2 100
hectares), le vignoble jurassien génère 20% de la richesse créée par l'ensemble
de l'agriculture dans le département. Le rôle économique de l'ensemble de la
filière est très important, grâce notamment aux efforts des vignerons (la
qualité des produits est leur priorité depuis très longtemps).
Dans le Jura, la quasi-totalité de la
production bénéficie en effet d'une AOC.
Comme l'ensemble des activités agricoles,
la viticulture jurassienne a tendance à se concentrer. Le nombre des
exploitations diminue, mais la superficie moyenne qu'elles cultivent augmente
progressivement. Toutefois, les petites structures viticoles restent très
majoritaires dans le département.
Dans le Jura, les vignerons vinifient
pour la plupart leur production, et la commercialisent directement, le plus
souvent dans le cadre de circuits courts de proximité. C'est l'une des
spécificités du vignoble jurassien.
Après l'élevage, la viticulture est le
secteur qui emploie le plus de main d'œuvre. Enfin, la population des
viticulteurs vieillit, et la reprise des exploitations est l'un des défis
majeurs que la profession devra relever à court et moyen terme.
Sources : https://fr.wikipedia.org/
www.jura.gouv.fr
www.dico-du-vin.com
www.vins-coteaux-alpins.fr
www.lerougeetblanc.com
Claude F. le 1.10.2021