dimanche 31 janvier 2016

Château Figeac




Château Figeac

Le Château, son histoire, les hommes :

L’origine du vignoble remonte au 2e siècle, à l’époque gallo-romaine  lorsqu’un certain Figeacus donna son nom à la villa. Figeac appartint à la même famille pendant plus de 500 ans.  À a fin du XVIIIe siècle, Figeac constituait un immense domaine de près de 200 ha. Le château fut d’ailleurs construit à cette époque. Mais les propriétaires successifs au XIXe siècle  séparèrent ce domaine exceptionnel en de nombreuses parcelles donnant ainsi naissance à des châteaux viticoles qui accolèrent le nom de Figeac à leur nom de « borderie ». Le château fut acheté en 1892 par André Villepigue. Mais c’est son petit-fils, Thierry Manoncourt, un ingénieur agronome qui en prenant la direction du domaine en 1947 imprima  fortement son empreinte sur château-Figeac.



Le domaine est situé à l’ouest de Saint-Emilion, en bordure de Pomerol, avec autour du château un parc de 5 ha qui expose arboretum et bambouseraie ; en tout 14 ha constitués également de prairies, d’un étang et de bois ; un cadre inhabituel dans le  paysage viticole bordelais ! 

Figeac se caractérise par ses 3 croupes de graves qui s’alignent sur un axe nord-sud. Ainsi, au nord, la croupe porte le nom de L’Enfer ce qui pourrait évoquer l’intenable chaleur que dégage ici le soleil pendant été. Elle atteint 38 m, point culminant des graves de Saint-Emilion.

La croupe centrale en forme de plateau élevé, dite La Terrasse, atteint 35,8 m. Au sud du domaine, la croupe appelée Les Moulins en raison des moulins à vent qui s’y trouvaient, atteint 33,9 m d’altitude.

Ces croupes sont constituées de graves anciennes transportées au quaternaire du Massif Central par les deux rivières, l’Isle et la Dronne. On les appelle graves de feu. Elles se trouvent mêlées dans le sous-sol parfois à de l’argile et plus généralement à des sables qui jouent un rôle essentiel dans l’équilibre minéral et le régime hydrique de la vigne.

Si on voulait comparer les terroirs, c’est à Haut-Brion et à Lafite qu’il faudrait songer pour les hautes graves de Château-Figeac a pu expertiser Henri Enjalbert (1910-1983) qui fut professeur à l’Université de Bordeaux et grand spécialiste de la géologie viticole.



Un assemblage très médocain :


Pour résumer, château-Figeac est cet îlot de graves au milieu des calcaires de Saint-Émilion. Il bénéficie d’un terroir en hauteur, d’un sous-sol pauvre, perméable, bien drainé et pénétrable aux racines avec des parcelles de graves très profondes (7 m environ) et d’autres où l’argile se manifeste à une profondeur (1 m environ) favorables  au développement de la vigne et la maturité du raisin.

Cela explique sans doute  l’option prise par son propriétaire d’alors, le très respecté Thierry Manoncourt (1917-2010), ingénieur agronome de formation,  de composer son vin à partir de 35 % de cabernet sauvignon et 35 % de cabernet franc ; le merlot, pourtant cépage traditionnel de Saint-Émilion, n’étant là que pour compléter à hauteur de 30 % cet assemblage finalement très médocain.



Le « pharaon » de Saint-Émilion :


Thierry Manoncourt disparu en 2010.
En 1945, il réalisait à 28 ans son premier millésime de Figeac

Thierry Manoncourt sera à l’origine d’une multitude de boulversements qui marquent encore l’ADN du château : fermentations malolactiques, engrais naturels à partir du broyage de sarment, élevage en barriques neuves, sélection massale (voir plus bas), approche parcellaire, essais de thermorégulation…Il fait figure de précurseur en créant en 1945 le concept de second vin, avec La Grange Neuve de Figeac. On lui doit non seulement l’immense chai ouvert sur la vigne (complété par un nouveau bâtiment en 2011) mais aussi le creusement de caves souterraines pour que les jus puissent circuler uniquement par gravité sans utiliser de pompes. Il va ouvrir son château très tôt au public et sera l’un des trois fondateurs de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Nul doute qu’il mérite le surnom de pharaon de Saint-Emilion que la région lui donna !



La sélection massale :


Cette sélection consiste sur une parcelle à choisir les pieds qui semblent les plus intéressants (portant les meilleurs fruits). Sont alors prélevés des fragments pour être multipliés et replantés avec le but de conserver le patrimoine du vignoble ou d’améliorer le cépage. Ainsi Figeac possède de très vieilles vignes, parfaitement adaptées à son terroir qui sont à l’origine de la typicité du vin. Les meilleurs de ces pieds de vigne sont sélectionnés pour en faire des greffons qui seront utilisés lors des replantations. Ainsi qualité et originalité du vignoble sont-elles préservées !

Figeac produit aussi ses propres clones à partir des individus  et il y en a 240 000 en tout sur le domaine : c’est ainsi que nous appelons les pieds de vigne à Figeac dit-on au château.



Michel Rolland, l’oenologue-conseil de Château-Figeac :


En 2012, la Famille Manoncourt nommait Michel Rolland (remplaçant Gilles Pauquet qui prenait sa retraite), un expert à la réputation internationale comme œnologue-conseil. A sa disposition, méthodes traditionnelles et outils modernes comme de l’imagerie aérienne infra-rouge ou des études de géo-résistivité. La vendange est séquencée en fonction de découpages intra-parcellaires. Au cuvier, une adaptation permet une meilleure vinification intra-parcellaire grâce à des cuves de petite contenance. Le cuvier bois, rénové dans les années 2000, comporte 10 cuves en chêne tronconiques, ouvertes sur le haut, particulièrement adaptées à une extraction douce des composés phénoliques par la méthode du « chapeau immergé ». Le cuvier inox se compose de 12 cuves de 160 à 15 hl. Depuis les années 1960, l’élevage des vins se fait à 100% en barriques neuves (en chêne français) conçues spécialement pour le château.



Le temps des vendanges à château-Figeac :

Vendanges manuelles, élevage traditionnel, cuves bois et inox, durée de l’élevage de 15 à 18 mois 100 % barriques neuves en chêne français.

 


Les chiffres de production :


100 000 annuelle de château Figeac ;


40 000 bouteilles du second vin, appelé Petit-Figeac à partir du millésime 2012 (appelé auparavant, La Grange Neuve de Figeac créé en 1945 par Thierry Manoncourt) : récolte manuelle (des vignes de 40 ans en moyenne), vinification en cuves inox et bois, il s’élève en moyenne 15 à 18 mois, pour 80% en barriques d’un vin et pour 20% dans des barriques neuves.


Château Figeac.




Le renouveau :


Jean-Valmy Nicolas, co-gérant de la société d’exploitation du Château-Figeac.

Après la disparition de thierry Manoncourt en 2010 et l’énorme déception que fut pour la famille Manoncourt de n’avoir pu se hisser sur l’ultime marche des Saint-Emilions (1ers Grands Crus classés A), les propriétaires (Marie-France Manoncourt et ses filles) nommaient en 2013, un voisin, Jean-Valmy Nicolas co-gérant de la société d’exploitation du Château-Figeac. Cette fonction, Jean-Valmy Nicolas l’occupe déjà au château La Conseillante à Pomerol dont il est l’un des héritiers (un vignoble de 18 micro-parcelles réparties sur les 12 ha, au cœur de Pomerol). Jean-Valmy Nicolas qui n’est pas un vigneron mais  un homme d’affaire, est à la tête d’un fonds d’investissement spécialiste de la gestion de capitaux familiaux (un investisseur en Private Equity ou LBO*). Faut-il rappeler qu’il a à son actif, le spectaculaire redressement de La Conseillante, le domaine familial à Pomerol.

Sa mission fut à Château-Figeac d’abord de mettre en place une nouvelle direction générale avec Frédéric Faye qui a pris les rênes du domaine succédant à Éric d’Aramon (époux de Laure d’Aramon-Manoncourt). Frédéric Faye, de formation ingénieur agronome de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agronomiques de Bordeaux-Aquitaine est âgé de 34 ans aujourd’hui. Il est à Figeac depuis 12 ans. Il a été successivement chef de culture puis directeur technique du château. Quant à l’élaboration du vin, la nomination de Michel Rolland fut un véritable coup de tonnerre dans le Landerneau bordelais. Enfant de Pomerol, Michel Rolland en tant que conseil avait déjà rejoint il est vrai en 2013, La Conseillante. Au Château Figeac, on lui doit les assemblages d’une partie du millésime 2012 et plus largement le millésime 2013 (2014 est entièrement son oeuvre).

Sans doute faut-il voir dans cette nomination la future promotion de Château-Figeac en un 1er Grand Cru classé A, à l’aube des années 2020 



Références du Château :
Château Figeac
      33 330 Saint-Emilion – France

Tel : . 05 57 24 72 26  –  Fax. 05 57 74 45 74
Mail :
chateau-figeac@chateau-figeac.com

Superficie de la propriété :        54ha dont 40 ha de vignes
Densité  de plantation :               5800 pieds / hectare
Rendement moyen :                    40-50 hl / ha
Age moyen du vignoble :            40 ans
Sol et sous-sol :                               3 croupes de graves güntziennes.
Encépagement :                             Cabernet-sauvignon 35%, Cabernet-franc 35 %, Merlot 30%.
Vendanges :                                     Vendanges manuelles
Elevage :                                           Fermentations et cuvaison de 21 à 25 jours en cuves de bois thermo-régulées ; achèvement des malolactiques en cuves ou en fûts selon le millésime
Vieillissement de 15 à 18 mois en fûts (100 % de bois neuf) ; collage ; pas de filtration.
Production :                                      100 000  bouteilles selon le millésime
Second vin :                                      Petit-Figeac

Commentaires d’appréciation du vin proposé :
Château Figeac 2000 :

Robert Parker01/2003
93 / 100 : Très profond, étonnamment corsé, le 2000 s’impose par un pourpre opaque qu’accompagne un somptueux bouquet de camphre, de graphite, de cassis, de réglisse et d’herbes fumées. Suit en bouche un ensemble concentré, doté de tannins puissants, qui se distingue encore par sa précision, sa finesse et sa pureté d’excellent aloi. Un vin expressif et étoffé, à boire à son apogée jusqu’en 2018. Lorsque Figeac décroche la timbale, on comprend que certains amateurs considèrent qu’il peut rivaliser en complexité avec Cheval Blanc. Le 2000 constitue incontestablement la plus belle réussite du cru depuis le 1990.

Prix d’achat : 157,99 € (Enchères / www.Idealwine.com) (12/2015)
Sources :                >>  www.grand-corbin-despagne.com   
                                           >>  www.dico-du-vin.com
    >>  Guide Parker des vins de Bordeaux


Cfa 01/2016

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